Le Sultan ottoman cède la Libye aux Italiens
La colonisation italienne de Lybie ne fut jamais totalement
parachevée du moins initialement et en dépit d’une importante
résistance des Libyens, le Sultan ottoman céda la Libye aux Italiens
lors du Traité de Lausanne en 1912, ce qui poussa l’insurrection
tribale à agir de son propre.
Un certain nombre d’officiers ottomans combattant en Libye se
sentirent trahis par le Sultan et certains décidèrent de rester et
se battre. L’insurrection tribale se divisa en deux factions, un
groupe dirigé par le Sheikh Muhammad al-Zawi Farhat
qui fit valoir qu’il était inutile de résister à la supériorité
technologique italienne et chercha un compromis avec Rome (en
d’autre terme un lâche) et l’autre faction dirigée par Souleyman
al-Bahrouni, qui était un délégué ottoman à Tripoli qui conduisit le
Jihad dans les montagnes et les déserts (en d’autre terme un
Moujahid).
Al-Bahrouni s’échappa en Tunisie en 1913, puis à Islamboul avant de
revenir clandestinement en Libye avec des officiers turcs pour
encourager la rébellion Sanoussi qui pourrait menacer l’Egypte et de
fait chasser les Britanniques.
Après le retrait de l’armée ottomane, les Italiens purent facilement
étendre leur occupation du pays et saisirent durant l’année 1913
l’est de la Lybie, Ghadamès, le Djebel, Fezzan et Mourzouk.
Le déclenchement de la Première Guerre mondiale força les Italiens à
retirer un certain nombre de leur troupe et suite à la déclaration
du Jihad par les Ottomans, le soulèvement des Libyens et le
Jihad mené par les Senoussi dans la Cyrénaïque, les Italiens
abandonnèrent le territoire occupé et se retranchèrent dans Tripoli,
Derna et la côte Cyrénaïque.
En 1914, les Ottomans se joignirent aux Allemands en déclarant la
guerre à la Grande-Bretagne, l’Italie et la France et vit dans
l’agitation des tribus Sanoussi un moyen de détourner les forces
britanniques et permettre à une armée ottomane de tenter d’envahir
le canal de Suez.
Anwar Pacha
Anwar Pacha qui avait été rappelé de Libye à Islamboul, convaincu
Shawkat Pacha, le ministre ottoman de la guerre, d’entreprendre des
opérations clandestines en Libye. Dès son arrivée en Libye d’Egypte,
Anwar Pacha envoya ses députés vers les forteresses ottomanes de
Tobrouk, Derna, Benghazi, Mistourah, Khoms et Tripoli et organisa
une structure de commandement autour du général ottoman Pacha
Nash’at qui devint commandant en chef à al-‘Aziziyah. Un certain
nombre de Moujahidine arabes volontaires furent entrainés par
Mohyi ad-Din Bey ainsi que des conseillers allemands.
Anwar Pacha organisa la résistance libyenne de cette manière :
Le colonel Khalil Bey Mouzafar ainsi que son député le lieutenant
Hassan Fahmy commandaient l’organisation des membres de tribus à
Jabal Maqrab, dans les régions montagneuses de la Libye.
Le colonel ‘Aziz al-Masri, commandait avec son adjoint Souleyman
al-‘Askari à Benghazi.
Le colonel Adham Shalabi, commandait avec son adjoint, le major
Nazim Islam, à Tobrouk.
En alliant les techniques modernes de guerres avec l’utilisation des
tactiques tribales et se soutenant les uns les autres, ils
pourraient attaquer les forces italiennes qui s’aventureraient dans
les vallées, les montagnes, ou dans le désert. Anwar Pacha prit le
commandement des opérations de guérilla dans Derna avec son adjoint
Nouri Bey et un certain nombre de conseillers turcs et allemands.
Ils établirent également des armureries, des ateliers de réparations
d’armement, une usine de fabrication de balles à ‘Ayn Mansour, un
village de la profonde Libye. Le groupe établit des écoles de
guérilla qui formèrent 1.000 jeunes hommes et 500 jeunes femmes dans
diverses disciplines y compris les tactiques de guérilla. Leur
journal al-Jihad fournissait des informations sur le
déroulement de la guerre et les volontaires recevaient une
rémunération mensuelle régulière d’un souverain d’or de la taille
des anciennes pièces de 5 francs.
Anwar Pacha savait que le gros de ses forces était des irréguliers
tribaux et il mit au point avec son personnel une organisation
semi-structurée le long des lignes régulières militaires. Chaque
camp était composé d’un groupe de tentes et chacune d’entre elle
abritait 15 Moujahidine de la même tribu, un caporal ou un
sergent régulier nommé par le Sheikh tribal et ensuite formé par les
Ottomans. De cette façon, l’autorité tribale et ottomane était
partagée et les tribus bénéficiaient de la formation de
sous-officier de leur propre tribu choisi par les anciens des tribus
qui pouvaient aussi se voir offrir une éducation.
Chaque tente était entretenue par une femme qui non seulement était
chargée des provisions, du nettoyage et de la cuisine mais aussi de
la couture, du ravitaillement d’eau et de la nourriture sur le champ
de bataille et de l’extraction des blessés du champ de bataille. Et
près de 500 femmes servirent dans cette fonction. Tous les 50
combattants disposaient d’un chef tribal en tant que leader et
chaque 150 combattants avec leurs trois aînés de la tribu en tant
que leaders avaient avec eux un officier ottoman assisté par des
sous-officiers. Chaque tribu fut chargée de lever un bataillon
d’environ 500 à 1.000 combattants qui était co-commandé par un
colonel (ou un supérieur) ottoman en plus du chef de chaque tribu.
Chaque famille d’un membre de tribu tué au combat recevait un
salaire hebdomadaire et des provisions gratuites. Les Tribus se
battaient d’abord pour la cause musulmane puis par dévotion pour les
autres. Elles furent de même attirées par les avantages ottomans
comme la nourriture régulière, la rémunération, l’accès aux chevaux
et aux ânes et les repas étonnamment réguliers de viande étaient une
attraction. Comme cette force était organisée et conduisaient des
batailles pour contenir les forces italiennes sur la côte, Ahmad
Sharif, un chef de l’ordre Sanoussi court-circuita le gouvernement
égyptien alors contrôlé par la Grande-Bretagne, et fit appel à des
Sheikhs d’al-Azhar du Caire pour soutenir la cause libyenne.
Les Italiens pouvaient dominer les villes côtières en raison de leur
supériorité maritime mais leur puissance permanente ne pouvait pas
s’étendre au-delà de la portée de tir de leur canon naval.
La
bataille d’al-‘Assabah ou de Jandoubah
Le 23 mars 1913, l’armée italienne lança une grande offensive sur un
front long de plus de 30 km, d’Ar-Rabta-Mantrous al-Aswad à
Jandoubah à al-‘Assabah.
L’armée de 40.000 Italiens, Erythréens et de bandes locales armées
de fusils modernes, d’artillerie légère et véhiculés rencontrèrent à
Jandoubah 11.750 combattants libyens dont 250 cavaliers armés
d’armes rudimentaires.
Cette rencontre allait devenir la célèbre bataille d’al-‘Assabah ou
de Jandoubah ou les Italiens au prix d’un grand effort gagnèrent
leur première victoire importante tandis que des centaines de
Moujahidine gagnèrent leur passage d’en l’au-delà. Le Sheikh Muhammad
Ibn ‘Omar al-Boussayfi, le chef des cavaliers, descendit de sa
monture qu’il libéra puis lia ses propres jambes pour son dernier
défit et dit ses célèbres vers s’adressant à son cheval :
« Après ce jour, il n’y aura plus de chevauchée,
Et tu n’auras plus de maitre,
Que ton maître survive,
Ou qu’il soit écrasé par les véhicules italiens ».
Puis il tomba au combat avec 300 défenseurs pour permettre le
retrait des Moujahidine de Jandoubah.
A la fin de la bataille les Italiens poussèrent en avant dans
l’arrière-pays à l’ouest et au sud.
Les Italiens dans le Fezzan
En décembre 1913, les Italiens placèrent des garnisons de forces
régulières dans la région du
Fezzan[1].
Cependant, les Italiens ne purent s’établir fermement qu’en août
1913 et seulement dans les villes oasis et les garnisons.
Parmi les facteurs qui déclenchèrent l’insurrection générale parmi
les musulmans en 1914 et 1915, il y eut les membres de famille des
pendus, des exécutés par escouades et condamné à l’exil politique
comme l’a remarqué le Colonel Arturo Vacca Maggiolini qui écrivit :
« Si la révolte a trouvé un sol aussi fertile et étendit si
rapidement ses racines partout dans la colonie, une des raisons est
que depuis 1911 nous avons fait très peu pour gagner l’amour et le
respect des indigènes et à les gagner à nos côtés par les liens
étroits d’intérêt. Mais plus important, nous avons commis une grave
erreur morale et politique : nous avons fait des promesses
solennelles aux Arabes, d’abord le jour de notre débarquement puis
plus tard sous la forme de réitérations répétées : des promesses que
nous n’avons jamais tenues qui se sont transformées en soupçons et
rancœurs. Les Allemands et les Turcs déployèrent de grands efforts
tout au long de la guerre européenne en conduisant une campagne
active et adroite qui déchira en lambeaux le prestige italien et
attisa les flammes de la plus féroce haine et le fanatisme le plus
aveugle contre nous. Nous sommes devenus pour les Arabes de
Tripolitaine, les créatures les plus ignobles de toute la création
et c’est devenu une action juste et méritante pour nous exterminer
et nous mettre à la porte du sol sacré d’Islam ».
Il est évident dans la première phase de la grande rébellion que le
leadership complet des Sanousiyyah attisa les flammes de la révolte.
Ahmad ash-Sharif était surtout actif en Cyrénaïque tandis que
son frère Muhammad Sayf ad-Din l’était à Sirte. Un autre
frère d’Ahmad ash-Sharif, Muhammad al-‘Abid,
contrôlait la région de Fezzan avec son lieutenant Muhammad
Mahdi as-Sounni.
La fraternité Senoussi était si vigoureuse qu’à un moment donné,
elle luttait simultanément contre les Italiens, les Anglais et les
Français, respectivement, en Libye, en Egypte, en Ouaddaï et Borkou.
À la fin de 1914, les Italiens faisait face à une situation pas
encore complètement catastrophique mais certainement perturbante et
pénible. Le Fezzan fut complètement perdu ainsi que Ghiblah et le
retrait de la garnison d’al-Ghariat à Mizda, pouvait être considéré
comme un territoire perdu. La région de Sirte resta italienne de nom
seulement et seulement pour un court délai. Enfin, Jabal Nafoussah
était à la merci du chef berbère Khalifah Ibn ‘Askar, qui avait été
au service des Italiens mais qui était passé à l’opposition depuis
une brutale insulte reçue d’un officier italien.
En bref, le gouverneur de Tripolitaine, Luigi Druetti, maintenait le
contrôle ferme sur la ligne de délimitation du Jabal, entre Khoms et
Fassatu, avec le peu de garnisons à Nalout, Mizda et Bani Oulid.
La
bataille de Qardabiyah
L’effondrement de toute la résistance italienne survint en avril
1915, quand le colonel Gianinazzi fut vaincu deux fois par les
Moujahidine commandé par Ahmad as-Sounni à Shourmat
al-Shaddamiyah et à Wadi Marsit.
Quelques trois semaines plus tard, le 29 avril, Antonio Miani à son
tour fut mis en déroute à Jisr Abou al-Hadi, dans la région de
Sirte. La bataille est commémorée en Lybie comme la bataille de
Qardabiyah qui fut commandé et gagné par Muhammad Sayf ad-Din
et Ahmad Touati.
Les Italiens subirent d’énormes pertes dans la plus grande des
batailles en Libye depuis 1911 et lors du retrait ultérieur dans le
camp retranché de Sirte. Sur 84 officiers, 19 furent tués et 23
blessés. Sur 900 soldats italiens, il y eut 237 morts et 127
blessés. Sur les 2175 Érythréens et soldats (‘askar) libyens,
242 furent tués et 290 blessés. Il y eut environ un millier de
blessés en plus mais pour ajouter au désastre, comme Raffaele Ciasca
l’a rapporté : « Le stock entier de 5.000 fusils de rechange,
plusieurs millions de cartouches, des mitrailleuses, six groupes
d’artillerie, le convoi entier de réserves, les provisions de
l’expédition et même la trésorerie militaire tomba aux mains de
l’ennemi ».
Un arsenal monumental qui allait aider dans la formation de
nouvelles cellules combattantes et durcir le Jihad contre
l’envahisseur.
Résistance
Au début du mai 1915, la révolte s’était propagée dans toute
l’étendue de la région de Tripoli encore aux mains des Italiens.
De féroces combats faisaient rage encore autour de Misratah, Zliten
et Tauourgah. Plus loin vers le sud, dans la région d’Orfillah, ‘Abd
an-Nabi Balshir, qui servit de conseiller au colonel Miani pendant
la campagne qui avait résulté par la conquête de Fezzan, se rendit
aux Moujahidine et, avec mille de ses hommes attaqua la
garnison de Bani Oulid qu’il assiégeât. Tarhounah subit le
même destin et fut assiégée par Sa’di Ibn Sultan, dont le frère
avait été fusillé par le peloton d’exécution sur les ordres de Miani
le 2 mai à Sirte, juste après les conséquences de la défaite de Jisr
Abou al-Hadi.
Tous les efforts pour faire parvenir de l’aide aux Italiens assiégés
s’avérèrent infructueux et toutes les tentatives de briser le siège
furent désastreuses.
Dans une lettre au ministre des colonies, Ferdinando Martini, le
premier ministre italien, Antonio Salandra, écrivit : « Les pertes
matérielles et morales sont égales, ou presque égales, à ceux
d’Adwah ».
En réalité, elles étaient plus grandes. Le général Latini estima les
pertes à 5.031 hommes. Un témoin des événements, Vincenzo Giovanni
De Meo, rapporta que « la tragédie prit la forme matérielle de 5.600
morts, des milliers de blessés et environ 2.000 prisonniers ».
Dans les mots de Meuccio Ruini, un futur ministre des colonies, « le
retrait laissa 10.000 morts sur les sables du désert colonial ».
Les rapports sur la perte d’équipement étaient aussi
catastrophiques.
Les Musulmans capturèrent en fait 37 canons, 20 mitrailleuses, 9.048
fusils, 28.021 obus de canon, 6.185.000 cartouches pour les fusils
et les mitrailleuses, 37 camions et 14 stations de communications.
Face au Jihad des Musulmans s’étendant rapidement et plus
loin renforcé par les armes capturées, le gouvernement italien
ordonna le retrait de toutes les garnisons intérieures. Entre le 15
juin et le 8 juillet, toutes les garnisons du Jabal furent
rappelées. Toute la plaine qui s’étendait au-delà de Tripoli fut
aussi abandonnée.
Entre le 6 et 17 juillet, les garnisons de Foundouq Ibn Ghashir,
Souani Ibn ‘Adim, al-‘Aziziyah, Zayiah et Zanzour se retirèrent dans
la capitale constamment assaillies par les attaques des
Moujahidine.
À la fin de juillet, le nouveau gouverneur, le général Ameglio,
immédiatement après avoir pris le pouvoir de ce qui restait de
Tripolitaine, ordonna aussi le retrait des garnisons de Zouarah et
Marina de Misratah. Seuls Tripoli et Khoms resta aux Italiens
exactement comme en 1911 lorsqu’ils débarquèrent
En l’an 1915, les Italiens avaient plusieurs points faibles
faiblesses dans leur stratégie de subjuguer la Libye dont :
- Des bons renseignements sur les Ottomans, les tribus et les
conseillers allemands en Libye.
- La compréhension des différences des différentes tribus de Libye.
- Comment les impôts des tribus fonctionnaient, comment étaient-ils
fournis et commandés.
- Les routes protégées pour l’acheminement de logistique pour les
forces italiennes stationnées sur les bordures du Sahara et à
l’intérieur de la Libye et,
- Une appréciation pour les effets cumulatifs des opérations de
guérilla libyenne.
Les Sanoussi
Un autre développement eut lieu en décembre 1915 quand une rébellion
religieuse fut provoquée par les Ottoman et les agents allemands et
qui fut appelé la rébellion Sanoussi. Depuis plusieurs mois, comme
nous l’avons mentionné, les Sanoussi immobilisaient une force
combinée anglo-égyptienne dans le désert de l’ouest jusqu’aux lois
mars 1916.
Durant cette période, l’oasis égyptienne de Siwa fut prise et la
ville côtière égyptienne de Mersa Matrouh menacée. Parmi les
capturés, se trouvait Ja’far al-‘Askari, un officier ottoman qui
incitait à la rébellion. La force anglo-égyptienne repoussa les
Sanoussi en Libye et captura la ville de Saloum. Les Britanniques
purent négocier avec le chef Sanoussi Ahmad ash-Sharif qui
agréa d’évacuer le territoire égyptien et rendre l’Oasis Siwa
occupée au contrôle égyptien.
Il a été rapporté que 145 Egyptiens de la force anglo-égyptienne
rejoignirent les rangs des Sanoussi dont le général Salih
Harb.
C’était seulement par la volonté d’Allah Exalté qu’Ahmad
ash-Sharif et ses forces échappèrent à une embuscade, lors de la
bataille de Bir Tunis, quand des colonnes blindées britanniques
furent affectés par la pluie qui transforma le sable en boue
empêchant les chars d’assauts et les camions de rattraper les
Sanoussi. Ash-Sharif se retira à Sidi Barrani ou le rattrapa le
convoi blindé britannique d’où les Britanniques opérèrent un
bombardement combiné de mer et de terre. Et c’est au cours de cette
bataille que le colonel Ja’far al-‘Askari se rendit.
Cette défaite changea les perspectives d’Ahmad ash-Sharif qui
se sentit utilisé par les Ottomans et les conseillers allemands et
commença à durcir son mouvement de Jihad. Ahmad
ash-Sharif passa des semaines à se rétablir dans la ville oasis de
Jaghboub du désert de l’ouest. Le succès d’Ahmad ash-Sharif à
harceler les Britanniques en Egypte, attira l’attention du Sultan
ottoman Muhammad V qui fit passer clandestinement par
sous-marin Sharif de Libye à Islamboul. Il mit temporairement de
côté ses sentiments de libération et coopéra avec les Ottomans pour
préparer le soutien en faveur d’un Jihad contre la Triple
Entente. Après la première guerre mondiale, il s’installa à Médine
et décéda en 1933 dans la ville du Prophète (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui).
En mars 1918, un sous-marin allemand débarqua Prince ‘Uthman Fouad,
un parent du Sultan ottoman, qui remplaça Nouri Pacha au poste de
commandant des forces ottomanes en Afrique du Nord. Avec Prince
Fouad se trouvaient des conseillers militaires allemands et
ottomans. Prince Fouad poursuivit l’objectif opérationnel d’une
impasse entre les forces italiennes dans les garnisons et les
Moujahidine se déplaçant librement et attaquant à leur choix.
Vers le milieu de 1919, l’Italie et les Sanoussi débutèrent une
série d’accords qui furent conclus et rompus jusqu’à l’arrivée des
fascistes en 1922. Ces accords inclurent :
La promulgation d’une Loi Fondamentale (la Constitution Temporaire)
en juin 1919 et la création de la république Tripolitaine. Les
tribus libyennes virent cette république comme un pas vers
l’indépendance nationale, pendant que l’Italie pourrait maintenir de
façade un protectorat dans Tripoli.
La Trêve de Rajma en octobre de 1920.
L’Accord d’Abou Maryam en novembre 1921 qui combinait des camps
militaires italiens et libyens.
La Conférence de Mistarah qui fonda et ratifia la république
Tripolitaine autonome.
Entre 1919 et 1923, la république Tripolitaine forma des ministères,
un conseil de Shourah (consultatif) et commença à prendre la
forme d’un gouvernement tandis que le chef du mouvement Sanoussi
représentait toutes les fractions minoritaires libyennes. La
république Tripolitaine se retrouva un état de vassal de l’Italie.
Bien que l’accord italien fût si inégal, la création de cette
république calma la violence de façon significative. Cependant avec
l’arrivée du dictateur fasciste Benito Mussolini, le progrès graduel
vers l’établissement d’une société civile fut perdu en faveur de
l’action directe et l’annexion une nouvelle fois de la Libye.
À la Conférence de Paix de Paris de 1919, l’Italie ne reçut aucune
part des colonies allemandes. Au lieu de cela la France accepta de
donner quelques territoires sahariens en Libye italienne et l’Oltre
Giuba en Somalie fut donné à l’Italie par la Grande-Bretagne.
C’est seulement à la fin des années 1920 que les Italiens prirent le
contrôle de toute la Libye. Pendant ce temps 150.000 Italiens
s’installèrent en Libye entre 1920 et 1940 et développèrent la Libye
italienne dans toutes les régions.
Le 25 octobre 1920 le gouvernement italien reconnut le Sheikh Sidi
Idriss le chef héréditaire des nomades Senoussi, avec une large
autorité dans Koufra et d’autres oasis, comme émir de Cyrénaïque, un
nouveau titre promut par les Britanniques à la fin de première
guerre mondiale. L’émir deviendrait finalement le roi de l’état
libyen libre.