Les Premiers Musulmans

 

Il est courant d’entendre dire, chez les Occidentaux que l’Islam a été une révolte des pauvres contre les riches, et que, au début, ce sont les déshérités qui ont soutenu le Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah sur lui). Cette idée a malheureusement des adeptes parmi des Musulmans, qui sont tout fiers d’avancer des théories matérialistes pour appuyer leur argument. L’Islam n’est pas venu changer un côté social seulement mais surtout changer le côté spirituel de l’humanité. On nous avance le nombre d’esclaves qui les premiers ont embrassé l’Islam, mais on oublie de nous dire, que c’est l’élite morale de Qoreich qui s’est islamisée la première. Les films à épisodes retraçant la vie du Messager (saluts et bénédictions d’Allah sur lui) et produits dans le monde musulman, sont tout simplement révoltants. Je ne parle pas du côté technique et artistique, mais du côté historique. A aucun moment les metteurs en scène ne font ressortir la grandeur des personnages. Il est vrai que pour apprécier une grandeur d’âme, il faut savoir ce que c’est. Les livres écrits sur le même sujet, assez bon généralement, ne touchent que quelque milliers de lecteurs, mais les films de télévision sont vus par des millions de spectateurs. Le téléspectateur finit par avoir l’impression que seuls des esclaves ou des pauvres ont embrassé l’Islam à ses débuts, et tous sont des pleurnichards. Cette vision est absolument fausse. C’est l’élite des Qoreichs qui a embrassé l’Islam à ses débuts. Quand je dis l’élite, je parle de l’élite morale. Il y eut des esclaves et des pauvres, mais leur proportion ne dépassait pas celle de la société qoreichite. Ce sont les plus respectés de Qoreichs qui les premiers se sont islamisés. En disant les premiers Musulmans, j’entends par là, ceux qui ont embrassé cette religion alors qu’elle était sur la défensive, c’est-à-dire avant la conquête de la Mecque : la période où l’on ne donnait aucun avenir à l’Islam. Ceux qui se sont islamisés à cette époque étaient tous matériellement perdants. Ils avaient perdu leurs foyers, leurs biens et ils risquaient leur vie au service de leur foi. Ils avaient rompu avec les leurs et avaient perdu des situations de premier plan. Plus tard, lorsqu’ils auront à assumer de hautes responsabilités dans l’administration de l’Empire de l’Islam. Ils montreront des qualités hors du commun. Il est vrai qu’ils passeront tous par l’école du plus grand éducateur. À savoir le Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah sur lui). Mais si notre Prophète Muhammad en a fait des hommes extraordinaires, c’est que la pâte était bonne. Ce qui a poussé ces hommes et ces femmes vers l’Islam, c’était l’amour de la vérité, riches comme pauvres. Bilai vivait, matériellement mieux chez son ex-maître, qu’avec les Musulmans. Si nous devons parler d’un trait commun chez les premiers Musulmans, c’est de leur amour de la vérité.

 

Jetons un coup d’œil sur la personnalité de quelques-uns des tout premiers Musulmans. Intentionnellement nous éliminons de cette liste ceux qui ont une parenté avec le Messager (saluts et bénédictions d’Allah sur lui).

 

Nous devons savoir, avant tout que le pouvoir à la Mekke était répartit entre dix familles. L’un des tout premiers Musulmans a été :

 

Abou-Bakr (qu’Allah l’agrée) :

C’était un commerçant aisé. Il disposait le jour de son islamisation de quarante mille dirhems. Il ne lui en restera plus que cinq mille le jour de l’hégire. Il avait prêté la différence à Allah. Mais ce n’est pas son aisance matérielle qui nous intéresse. Ce qui compte c’est sa position sociale. Il appartient à l’une des dix familles dirigeantes et il en était le chef. Il était le « Maître des quartiers de noblesse ». C’était lui qui décidait de ce que devait être le rang de chaque Qoreichi, en tenant, compte de ses ascendants. A l’époque, ceci était très important, soit pour les préséances, soit pour fixer le montant de la dette de sang en cas de meurtre. En bref, c’était Abou-Bakr qui fixait à chaque Qoreichi sa place dans la société.

 

Uthman Ibnou ‘Affan (qu’Allah l’agrée) :

L’une des plus grosses fortunes de la Mekke. Deuxième personnalité chez les Banu Oumayya, famille qui se plaçait au premier rang de tous les Qoreichites. Il embrassa l’Islam juste après Abou-Bakr. A partir de ce jour, il mettra sa fortune au service de l’Islam. Son engagement a été total. Il financera de ses deniers la moitié d’une armée. Comme Khalife, il aura la clairvoyance de mettre définitivement le Coran par écrit. C’est le Coran que nous connaissons aujourd’hui.

 

‘Oumar Ibnou Al Khattab (qu’Allah l’agrée) :

Chef de l’une des dix familles dirigeantes. Il était le responsable des relations extérieures des Qoreichites. C’était lui que l’on déléguait auprès des tribus et c’était lui qui recevait les délégations pour mettre au point les relations de la Mekke avec les bédouins. Son accord engageait tous les Qoreichites. Il doit ceci à la position de sa famille, mais il y avait aussi, ce qu’il devait à sa propre personnalité. Il a été le seul émigré publiquement en tenant aux Qoreichites, à la Ka’ba, ce langage : « Je pars vers Yatribe, que celui qui voudrait voir sa femme devenir veuve ou ses enfants orphelins, n’a qu’à m’attendre à tel col par où je passerai. » Après les Messagers, il a été certainement le plus grand homme qu’ait connu l’humanité. Fondateur d’empire, législateur, administrateur, linguiste, il était la probité, la modestie, le bon sens, faits homme. Il n’est pas un légiste ou un théologien qui ne se réfère à ‘Oumar, pour mettre en application un verset du Coran ou un Hadith. Il a laissé une abondante correspondance et ses discours sont des merveilles de lucidité et de clairvoyance. Malheureusement, personne ne s’est penché sérieusement sur le personnage. Massignon a demandé à Taha Hussein, ce valet des Français, de salir sa mémoire et celle d’Abou Bakr. Il a écrit : « Acheikhan ». Il y a mis tout son fiel. L’œuvre de ‘Oumar est toujours vivante dans le monde musulman. Et son influence aussi. Il participe toujours à la direction du monde musulman. Les Napoléon, Bismarck, Lénine, De Gaulle, Churchil, Mao etc. ont vu leurs œuvres s’écrouler de leur vivant ou bien elles ont disparues peu de temps après leur mort. A côté de ‘Oumar ce sont des nains.

 

Khaled Ibn AI Walid (qu’Allah l’agrée) :

Chef de l’une des dix familles, lui aussi, il était chargé de tout ce qui concerne la cavalerie de Qoreich, et il en était le commandant. A sa mort, il pouvait être fier d’avoir gagné toutes les batailles qu’il avait dirigées.

 

‘Amr Ibn Al ‘As (qu’Allah l’agrée) :

Dauphin de l’une des dix familles régnantes à la Mekke. Il était très riche. Il était l’intelligence et l’éloquence même. Chef militaire, administrateur de l’Egypte, il prouvera en toutes circonstances sa valeur militaire et son génie d’organisation, après son islamisation. Sa maîtrise de la langue arabe était telle que lorsque ‘Oumar Ibn Al Khattab entendait quelqu’un mal s’exprimer, il disait: « Gloire à celui qui a créé cet homme et ‘Amr. »

 

Nous pouvons continuer d’en citer, mais nous préférons nous arrêter là, car notre but est de donner quelques exemples seulement. Nous n’avons pas parlé des proches du Messager d’Allah (Salut et bénédictions d’Allah sur lui), Hamza, Al ‘Abbas, ‘Ali, et d’autres.

 

En embrassant l’Islam que cherchaient ces hommes ? Le pouvoir ? Ils l’avaient. La richesse ? Ils étaient riches, où comme Hamza, n’y attachaient aucune importance. Dans l’Islam, ils venaient de découvrir quelque chose de sublime ; La vérité, les riches comme les pauvres. Ce sont nos messagers Mussa et ‘Issa qui n’eurent comme premiers disciples que des déshérités. Ceux qui avaient suivi le premier étaient tous de la même communauté et étaient tous dans la même situation, c’est-à-dire des esclaves. Ils étaient asservis parce qu’adorant un Dieu Unique. Moussa ne leur apportait pas, au fond, une nouvelle religion. Il était venu vivifier celle d’Ishaq et Youssouf (sur eux la paix). Avec ses miracles, il n’eut aucune difficulté à se faire reconnaître des siens. Vu leur situation on peut dire que le Judaïsme a été une révolte des Hébreux contre leurs asservisseurs. Le messager ‘Issa (sur lui la paix), lui non plus n’apportait pas une nouvelle religion aux fils d’Israël. Il était venu vivifier la religion de Moussa. C’était au Temple de Souleyman qu’il prêchait. Les puissants et les profiteurs de la religion ont vu en lui un ennemi de leur pouvoir et des bénéfices qu’ils en tiraient. A toutes les questions-pièges qu’on lui posait, il répondait par des paroles de Moussa ou de Daoud. Tous ses premiers disciples ont été des petites gens qu’Allah a mis sur la bonne voie.

 

Quant au Prophète Muhammad (Salut et bénédictions d’Allah sur lui), il apportait une religion absolument nouvelle, pour les Arabes. Elle était en contradiction totale avec ce que l’on appelle aujourd’hui leur « culture ».

 

Sur la centaine de personnes qui décidaient alors à la Mekke, en un mot la «Djemaa », les trente meilleurs ont embrassé l’Islam avant la prise de la Mekke, alors qu’une vingtaine seulement des petites gens s’est islamisée durant cette période.

 

 

Rôle des femmes en Islam

 

Les femmes n’ont joué aucun rôle dans le Judaïsme, tout au plus quelques-unes unes se sont offertes à des tyrans pour servir leur peuple.

 

Dans le Christianisme, la Sainte Marie elle-même, n’est citée dans l’Evangile que comme mère, jamais comme croyante, alors que dans le Coran, elle occupe une place très importante, et comme mère et surtout comme croyante.

 

Par contre, les femmes, dans l’Islam, ont joué un rôle très important. On ne peut parler des premières musulmanes sans commencer par la toute première, notre mère Khadija Ibnatu Kuweilid.

 

Grâce à son dévouement, à son amour, elle aida le Messager (Salut et bénédictions d’Allah sur lui) à avoir confiance en lui-même et traverser les rudes premières années de sa mission. Elle lui fit de son foyer un havre de paix et de sérénité. Toute sa vie, elle était le pilier sur lequel il s’appuyait. De plus, elle mit sa fortune, qui était importante, à sa disposition.

 

Rantla Bint Abi Sufiane (qu’Allah l’agrée) : Elle était fille de la plus haute personnalité de la Mekke. Elle émigrera en Abyssinie avec son époux, avec lequel elle rompra lorsqu’il renia l’Islam. Elle rejoindra les Musulmans à Médine et sera une épouse du Messager (Salut et bénédictions d’Allah sur lui). Son père, venu à Médine en parlementaire, lui rendra visite chez elle. Elle pliera le tapis qui était au sol en lui disant: « tu es un impur, tu ne peux t’asseoir sur le tapis du Messager ».

 

Asma Bint ‘Umeys (qu’Allah l’agrée) : Elle aussi a émigré par deux fois. En Abyssinie et à Médine. Elle disait à ‘Umar Ibn Al Khattab, « j’ai plus de mérite que toi, j’ai émigré par deux fois ». Le Messager (Salut et bénédictions d’Allah sur lui) lui donnera raison sur ‘Umar. Signalons aussi sa sœur Salma, elle aussi émigrée.

 

Fatma Bint Al Khattab (qu’Allah l’agrée) : Elle s’est islamisée avant son frère ‘Umar qui était à ce moment l’un des ennemis les plus acharnés de l’Islam. En s’islamisant, elle savait qu’elle risquait sa vie, étant donné le caractère de son frère. Allah a voulu qu’elle soit la cause de l’islamisation de son frère à l’issue d’une rencontre bouleversante.

 

Et Ruman Bent ‘Amir et Umm Et Fadhel Bent El Harith et sa sœur Meymouna (qu’Allah les agrées). Et nous ne parlons que de celles qui se sont islamisées après et les filles des premiers Musulmans. Nous pouvons citer des centaines de femmes qui ont joué un rôle, à la naissance de l’Islam. Ibnu Saad, dans «Attabaquat Al Kubra» leur réserve un volume de plus de cinq cents pages il est temps pour les chercheurs Musulmans de faire des études sur le rôle de femmes à la naissance de l’Islam. La documentation est abondante.

 

 

L’universalisme de l’Islam naissant

 

Le judaïsme est né chez les Juifs, pour les Juifs. Il ne sortira jamais de chez les Juifs. Ils auront beau avoir toutes les nationalités du monde, ils auront beau avoir de hautes positions dans de nombreux pays, ils ne passeront pas le judaïsme aux autres. On naît juif, on ne devient pas juif.

 

Le Christianisme est lui aussi né chez les Juifs, et ‘Issa ne s’adressait qu’aux fils d’Israël. Si nous en croyons un passage de l’Evangile, pour ‘Issa, les Cananéens étaient des chiens et les Juifs des maîtres. Personnellement, je n’admets pas ‘Issa disant ceci : pour Saint Pierre, on ne peut être chrétien que si on est juif. Il a fallu Saint Paul pour admettre les gentils. Le Christianisme restera des siècles une religion des Grecs et des Latins. Il mettra mille ans pour devenir une religion européenne et dix-huit siècles, grâce au colonialisme, pour toucher tous les peuples ou presque.

 

Quant à l’Islam, dès l’Hégire, le Messager (Salut et bénédictions d’Allah sur lui) avait parmi ses compagnons les plus proches : Bilal, qui était Abyssin, Salman, qui était Persan, Abdallah Ibnou Salam qui était Juif, Souheib qui était Byzantin. Tous participaient de plein droit à la vie de la communauté avec leurs frères arabes et au même titre.

 

L’universalisme de l’islam commença avec la naissance de l’Islam. Le Coran ne cessera de répéter que l’homme n’a de valeur que par lui-même. Pour Allah : «Le plus noble d’entre vous c’est celui qui parmi vous est le plus pieux ».

 

Nous devons mettre les choses au point. Lorsque nous écrivons en langues européennes, devons-nous présenter l’Islam avec une conception chrétienne, ou lui laisser son atmosphère islamique ? Nous savons que le mot « Allah » choque l’Occidental. Dès qu’il entend ce mot, il pense : « Cavaliers d’Allah », « Sabre d’Allah ». « Incha Allah ». Selon le Dr Bucaille nous devons faire une concession, et quelle concession !

 

Le terme « Allah » est une chose et le terme « Dieu » est une chose. « Allah » est le nom qu’Il s’est donné Lui, l’Unique. « Allah » ne se met ni au féminin, ni au pluriel, il ne se fait pas précéder par un article, par contre le terme « Dieu », prend tout cela. « Dieu » en arabe se dit « ilah », nous le trouvons dans le Coran au féminin. Comme au pluriel. Quand nous disons, «la ilaha illallah » , nous comprenons qu’il n’y a de Dieu qu’Allah, et non : « Il n’a de Dieu que Dieu ». Cette phrase traduite en arabe donnerait : « la ilaha illa ilah ». Chez les chrétiens il n’y a pas de nom pour dire Allah. Pour eux, il y a la Sainte Trinité, composée du Père, du Fils et du Saint Esprit. Chez les Hébreux, il y a la notion de Dieu, et la notion de son Nom, et si chez les musulmans, Il s’appelle Allah, chez eux c’est « Yahwe ». II est donc anormal d’écrire Dieu pour Allah. Si nous rencontrons le terme « ilah », nous devons écrire Dieu, mais si nous rencontrons Allah, nous ne devons donner qu’Allah. Un nom ne se traduit pas. Il doit s’écrire phonétiquement le plus près possible de sa langue d’origine. Jetons un coup d’œil sur les dictionnaires arabes et voyons ce qu’ils nous disent :

 

« Ilah » : Tout ce qui est adoré est un ilah pour ceux qui l’adorent. (Il revient 111 fois dans le Coran).

 

« Allah » : Nom de celui qui doit nécessairement exister et dont l’adoration est la seule adoration véritable. (Il revient 2697 fois dans le Coran) ».

Fin de Citation

 

Suit une remarquable critique de toutes les traductions en langue française du Qur’an.

 

Puisse Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, vous récompenser Mr Mimouni des meilleures récompenses dans les deux mondes pour votre excellent livre.