La conquête
de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan
Ces conquêtes furent une conséquence des conquêtes
précédentes et eurent lieu en trois vagues d’invasion :
Elle vint de deux
directions :
1. Du sud de la Mer
Caspienne ; deux forces marchèrent sur l’Azerbaïdjan.
La première armée
: Elle vint de Houlwān et était commandée par Boukayr Ibn ‘AbdAllah
al-Laythi qui marcha jusqu’à traverser Qarmīssīn (Bākhtarān), et
vainquit les restes éparpillés de l’armée perse. Ensuite, il
rejoignit Simāk Ibn Kharshah al-Ansari qui apportait des renforts de
Rey après en avoir achevé la conquête. Boukayr avança ensuite en
direction du nord vers Moūqān, qu’il conquit et prit la route
d’al-Bāb.
La seconde force : Elle s’élança de Mossoul, commandée par ‘Outbah Ibn Farqad as-Soulamī qui commença par conquérir Shehrzoūr, puis Sāmghān et Dārābād.
Les habitants firent un
traité de paix avec lui, en fonction duquel ils acceptaient de payer
la Jizyah et le Kharāj; cela eut lieu en 22 H (642 EC)
et les conquêtes de ‘Outbah s’étendirent aussi loin que la ville
d’Urmia (Ourmiyah).
2. Quand la conquête d’al-Jazīrah fut
achevée en 18 H (639 EC) par ‘Iyād Ibn Ghanm, il s’élança vers Arzan
qu’il conquit par un traité de paix. Ensuite, il entra dans Darb et
marcha jusqu’à Bidlis (Bitlis), qu’il traversa pour atteindre Khalāt
(Ahlāt)
avec qui ils signèrent également un traité
de paix puis ‘Iyād retourna à Raqqah et de là marcha sur Hims (Homs)
en 19 H (640 EC).
Durant cette campagne,
‘Iyād envoya Habīb Ibn Maslamah al-Fihri à Malatya (Malatiyyah)
qu’il conquit mais que les Romains reprirent dans des circonstances
obscures. Certains chercheurs soutiennent que cette attaque des
Musulmans était exploratoire et qu’ils repartirent après.
Quand Mou‘āwiyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah
soit satisfait d’eux) devint gouverneur de Syrie, il envoya une fois
de plus en Arménie Habīb Ibn Maslamah qui se mit en route pour ce
pays avec une force de 6.000 à 8.000 hommes de l’armée de Syrie et
d’al-Jazīrah ; il marcha sur Qālīqalā (Erzurum). Les Romains
réunirent une grande armée contre lui, et Mou‘āwiyah (qu’Allah soit
satisfait de lui) envoya 2.000 hommes pour le renforcer à Qālīqalā.
Entre 6.000 et 8.000 hommes en renfort de plus, commandés par Salmān
Ibn Rabī‘ah al-Bāhili, le rejoignirent à Koūfa mais Habīb Ibn
Maslamah balaya les forces romaines au bord de l’Euphrate et tua le
commandant Armanyāqis avant que Salmān n’arrive avec ses renforts.
Quand il les rejoignit après la bataille, ‘Uthman Ibn ‘Affan
(qu’Allah soit satisfait de lui) leur ordonna d’attaquer Arrān et
Habīb marcha sur Mirbālā, puis Khalāt puis Basfourjān
(Vaspurakan), et envoya ceux qui
l’avaient conquise à Arjish (Ercis) et Bajounais.
Ensuite, il marcha sur
Azdīsat (Qirmiz) puis traversa Nahr al-Akrad, après quoi il prit
Dubayl (Duwin) par un traité de paix signé après l’avoir assiégée,
le vendredi 15 Shawwāl 19 H (6 Octobre 640 EC).
Sa cavalerie conquit tous
les villages et il signa avec eux le traité de paix suivant :
« Au Nom d’Allah, le
Très-Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux.
Voici une déclaration
d’Habīb Ibn Maslamah au peuple chrétien de Doubayl, à ses Mages et à
ses Juifs, les présents comme les absents, et par lequel je garantis
la sécurité de vos vies, de vos biens, de vos églises, de vos
synagogues et de vos remparts. Vous êtes en sécurité et il nous
incombe de remplir notre part de ce contrat tant que vous en
remplissez la vôtre et payez la Jizyah et le Kharāj. Allah est (mon)
Témoin et Allah suffit comme Témoin. »
Il le scella alors avec
son sceau puis s’en alla à Nashwa (Nakhichevan) où il signa un
traité de paix similaire à celui signé avec les habitants de Doubayl
; et de même tout Vaspurakan signa un traité de paix. Il marcha
alors sur Sisjān (Sisjān est une ville d’Arménie située à 16
farsakhs (89 km) de Doubayl et qu’Habīb Ibn Maslamah conquit lors
des premières batailles d’Arménie. (Mou‘jam al-Bouldān : 3/297))
qu’il vainquit et signa un traité de paix avec eux. Après cela, il
marcha sur Jourzān dont les habitants demandèrent un traité de paix
après quelques combats. Puis il se dirigea vers Tiflis (Tbilisi) en
Géorgie qui signa aussi un traité de paix avec lui.
Quant à Salmān Ibn
Rabī’ah al-Bāhili, il marcha de Qālīqalā (Erzurum) vers Arran et
soumit Bailqan (Phaidagaran) au moyen d’un traité de paix avant de
se rendre à Barza‘ah dont le peuple signa un pacte de paix, lui
permettant d’y entrer et de conquérir les villages environnants ;
puis il marcha vers le point de rencontre des deux fleuves connu
sous le nom d’Aras et Koura. Il traversa le Koura derrière Bardij et
conquit Qabalah, les habitants de Sharwan ainsi que des villes et
villages alentour, jusqu’à la ville d’al-Bāb, et signa avec eux un
traité de paix.
Ensuite, il avança et
traversa le fleuve Balanjar, où il rencontra le Khaqan des Khazar et
leur cavalerie que les Musulmans combattirent ; et au cours de la
bataille, d’après les sources arméniennes,
Salmān et 4.000 de ses
soldats tombèrent martyrs. Toujours d’après les sources arméniennes,
on rapporte que l’expédition marcha d’Azerbaïdjan sous le
commandement de ‘Uthman et de ‘Ouqbah – et il est très probable que
les deux personnes dont on parle ici étaient ‘Uthman Ibn Abi a1-‘Ās
et ‘Outbah Ibn Farqad et non pas ‘Ouqbah – et quand l’armée
atteignit la frontière arménienne
elle se divisa en trois :
La première
marcha sur Vaspurakan et atteignit la ville de Nakhichevan (Nashwa)
après avoir capturé les terres fertiles.
La seconde
marcha vers la province de Taroūn et prit une grande quantité de
butin et de prisonniers.
La troisième
marcha vers la province de Koūjovit, y arrivant avec de grandes
difficultés.
Ils atteignirent la
forteresse d’Ardzāb et y entrèrent de nuit. Ils étaient plus de
3.000 hommes mais le commandant arménien, Theodore Rashtoūni, put la
reprendre et libérer les prisonniers. Il attaqua les Musulmans et
seuls quelques-uns purent se retirer. Il revint chargé d’un immense
butin, dont une partie fut donnée à Constans II, l’empereur
byzantin.
En l’an 34 H (654 EC),
Constans avança contre l’Arménie accompagné d’une immense armée. Il
entra à Doubayl (Dubail, Duvin) à la tête de 20.000 hommes et essaya
une fois de plus de forcer les Arméniens à adopter sa croyance, que
le Concile de Chalcédoine avait approuvée en 451 EC, et qui
déclarait la pleine humanité et la pleine divinité du Messie
(Christ), la seconde personne de la « Sainte Trinité ». Mais les
Arméniens rejetèrent cette doctrine – comme les Coptes d’Egypte
avant eux – et Constans renvoya de son poste le gouverneur arménien
Théodore, parce qu’il refusait de croire au dogme Chalcédonien.
Théodore se révolta et Constans envoya 30.000 soldats le combattre à
Al-Kurj (Géorgie), en Albān (Albanie caucasienne) et à Siyoūni afin
de contraindre ses supporters à la soumission ; mais ces missions
échouèrent.
Constans plaça de force
l’armée d’Arménie sous le commandement de Brokob, le commandant de
l’armée byzantine, et Théodore rechercha donc l’aide des Musulmans ;
les Arméniens étaient plus favorablement disposés envers les
Musulmans qui n’avaient jamais forcé qui que ce soit à adopter leur
religion. Ils envoyèrent leur soutien à Théodore qui les posta à
Yoūfīt et Baznoūnīk, au nord et au nord-ouest du Lac de Van. Brokob
traversa l’Euphrate avec son armée en se servant d’un pont supporté
par des bateaux et attaqua le territoire syrien mais les Musulmans
le vainquirent et la situation des Romains empira du fait que Farīd,
le fils de Théodore l’Arménien, qui commandait le contingent
arménien des forces romaines, coupa le pont et laissa dériver les
bateaux qui furent emportés par le courant. Ceci leur coupa toute
voie de retraite et les Musulmans les jetèrent dans le fleuve, où la
plupart se noyèrent.
A la fin de l’hiver 35 H
(655 EC), les Musulmans avancèrent une fois de plus contre
l’Arménie, avec l’aide de Théodore Rashtoūni, et parvinrent à
repousser les Byzantins jusqu’à la Mer Noire. Ils lancèrent
également une attaque contre la ville byzantine de Trabzon et
revinrent chargés d’une énorme quantité de butin et d’un grand
nombre de captifs romains. Face à cette défaite écrasante, Constans
décida de ne plus jamais lancer d’attaque contre les Musulmans.
Mou‘āwiyah Ibn Abi
Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux) envoya une délégation aux
Arméniens pour négocier avec eux et le résultat en fut un traité de
paix qui contenaient les plus justes conditions pour les Arméniens,
telles qu’ils n’avaient jamais obtenu auparavant des Perses ou des
Romains. Cela les incita à se jeter dans les bras des Musulmans et
Théodore Rashtoūni rendit visite à Mou‘āwiyah Ibn Abi Soufyan
(qu’Allah soit satisfait d’eux) à Damas, qui lui accorda une
récompense, des cadeaux et le désigna gouverneur de l’Arménie et des
territoires d’al-Kourj, Albān et Siyoūni, jusqu’à Derbent (Darband).
L’armée musulmane entra en Arménie et fut chaleureusement accueillie
par le peuple ; ils passèrent l’hiver à Doubayl puis retournèrent en
Syrie.
L’historien arménien,
Sebios, contemporain des évènements, a enregistré ce pacte de la
façon suivante :
« Vous et moi avons
conclu un accord pour une période de temps spécifiée par vous et moi
– une période de trois ans – pendant laquelle je ne lèverai aucune
Jizyah sur vous.
Mais selon cet accord,
après cela, vous payerez la Jizyah que vous désirez ; et ce sera
votre droit qu’il y ait sur vos terres une armée de 15.000 cavaliers
auxquels vous fournirez leurs rations que je prendrai en compte dans
le calcul de la Jizyah. Je ne requerrai pas la présence de vos
cavaliers en Syrie, mais il leur incombe d’être prêts à partir très
vite vers toute destination s’ils en reçoivent l’ordre, afin de
combattre à nos côtés contre toute agression éventuelle. Je
n’enverrai aucun gouverneur vers vos forteresses, et je n’enverrai
aucun gouverneur arabe ou perse. Nous combattrons tout ennemi qui
viendrait en Arménie et si les Byzantins venaient vous attaquer,
j’enverrais des armées – dont vous m’indiquerez la taille – pour
vous aider. J’en fais ici le serment devant Allah, le Puissant, le
Sublime ».
La Conquête de Mā-Warā' an-Nahr (Les terres au-delà de l’Oxus ou la
Transoxiane)
(La Transoxiane (arabe
ماوراء النهار:
Māwarā' an-Nahr) était le nom donné par les Grecs au fleuve Oxus (جيحون) ou Amou
Daria. C’est le plus vieux nom donné à cette partie de l’Asie
Centrale correspondant de nos jours à l’Ouzbékistan, au Tajikistan,
au sud-ouest du Kazakhstan et à certaines parties du Kyrgyzstan et
du Turkmenistan. Les principales villes et centres culturels de
Transoxiane sont Samarcande, Boukhara, Khiva (Khwarezm) et Tachkent.
Genghis Khan envahit la Transoxiane en 1219 EC lors de la conquête
de Khwarezm. Tamerlan devint le dirigeant du territoire en 1369 EC
et choisit Samarcande comme capitale de son futur empire).
Les armées musulmanes
continuèrent leurs opérations militaires contre les territoires
d’Orient, et pour certaines d’entre elles jusqu’aux frontières de la
Chine puis retournèrent à Merv pour repartir les conquérir, encore
et encore. Puis, en 30 H (650 EC), ‘AbdAllah Ibn ‘Āmīr Ibn Kourayz
attaqua le Khorāsān et conquit par la force le Kohistān (Kohistān
(un territoire montagneux s’étendant de Herāt à Nahāvand, Hamadān et
Bouroūjard dans la province d’al-Jibāl (Iran). Qayen est la capitale
et Toūn, Gonabad (à présent Joūymand) et Tabas sont d’autres villes
importantes. (Mou‘jam al-Bouldān : 4/416) De nos jours, le Kohistān
est située dans la province de Khorāsān en Iran.) et envoya Yazīd
al-Jourashi Ibn Yazīd à Roustāq Zam de Nishapur et il conquit
également Bākharz et Jouwayn. Ibn ‘Amīr conquit Boust, Ashband,
Roukh, Zawah, Khouwāf, Asfrānayn, Arghiyan et Abrshehr, de Nishapur.
La conquête
de Termiz, Boukhara et Samarcande
En 54 H (674 EC), il
attaqua Baykand et Boukhara. Sa‘īd Ibn ‘Uthman Ibn ‘Affan était le
commandant d’une expédition pour le Soughd (Sogdiane était une
province de l’empire perse achéménide. L’état sogdien était centré
autour de leur ville principale de Samarcande, entre l’Oxus
(Amou-Daria) et Jaxartes (Syr Daria), embrassant la vallée fertile
de Zerafshan (ancienne Polytimetus). Sogdiane fut prise en 327 BC
par les forces d’Alexandre le Grand. Les Sogdiens facilitèrent le
commerce entre la Chine et l’Asie Centrale. D’après le géographe
musulman, al-Bayrounī, des zoroastriens habitaient à Sogdiane ainsi
que des bouddhistes et des Chrétiens nestoriens. Pendant l’ère
islamique, d’après Istakhri, Soughd Khas (Sogdiane principale)
s’étendait entre Daboūssiya, à l’est de Boukhara jusqu’à Samarcande.
La capitale était soit Samarcande, d’après Ya‘qoubi, ou Kish comme
il le dit ailleurs. (Da'irah Ma‘arif-i-Islamiyyah : 11/65,66)) et
conquit Bāb al-Hadīd et Termiz (Termez) ; et Sālim Ibn Ziyād put
conquérir Boukhara et Samarcande et en 78 H (696 EC) Mouhallab Ibn
Abi Soufrah al-Azdī, qui avait été désigné gouverneur du Khorāsān
par al-Hajjāj Ibn Yoūssouf ath-Thaqafi le gouverneur d’Irak, occupa
la ville de Kash, dans le Soughd.
Les Conquêtes de
Qoutaybah Ibn Mouslim
Pendant les années 86-96 H (705-715 EC), al-Hajjāj
désigna Qoutaybah Ibn Mouslim al-Bāhili gouverneur du Khorāsān et de
la région à l’est, et ce dernier reprit le Tokharistan (Bactriane,
Takhar (Takhar dans le nord de l’Afghanistan) est une des anciennes
provinces d’Afghanistan entourée des provinces de Badakhshān,
Baghlān et Koundouz. Sa capitale, Tâloqân, est célèbre pour ses
mines de sel. Le géographe musulman, Istakhri, situe le Tokhāristān
à l’est de Balkh et de la chaine des Hindou Kouch. L’Imam Tabarī
mentionne Jabghoūyah at-Takhārī comme étant le roi du Boukhāristīn
et du Tokhāristān dans les détails des batailles entre les Turcs et
les Arabes. Après 123 H/740 EC, le Takhāristān devint une partie du
royaume ghouride de Bāmiān. Cependant, après le VIIème siècle H, le
nom de Tokhāristān en tant que territoire fut abandonné. (Da'irah
Ma‘arif-i-Islamiyyah : 12/429)) en 86 H (705 EC). Ensuite, il
conquit Baykand en 87 H (705 EC), prenant une grande quantité de
butin, après quoi il retourna à Merv.
Nīzak Tarkhan retint les
captifs musulmans et Qoutaybah lui écrivit, lui demandant de les
libérer et le menaçant s’il refusait d’obtempérer. Il en résultat
que Nīzak libéra les prisonniers et Qoutaybah l’appela à faire la
paix avec lui et à lui donner des garanties, ou alors il le
combattrait et ne cesserait qu’après l’avoir vaincu. Nīzak vint donc
voir Qoutaybah, et les habitants de Bādghīs (Bādghīs est l’une des
34 provinces de l’Afghanistan, située entre les fleuves Mourghāb et
Hari Roūd. Elle tire son nom du mot perse Bādkhez qui signifie « où
se lèvent les vents » ou « la terre des vents ». Bādghīs est
entourée par les provinces d’Herāt, Ghur et Fāryāb. Bādghīs est la
terre de celui que certains considèrent comme le premier poète
perse, Hanzala Badghīsī. (Da'irah Ma‘arif-i-Islamiyyah : 3/865))
signèrent un traité avec lui, sur la base qu’il n’y entrerait pas.
Mais lorsque Qoutaybah fût reparti, les gens de Baykand violèrent
leur traité, et il retourna vers eux pour trouver qu’ils avaient
fortifié la ville. Il les combattit pendant un mois, après quoi ils
demandèrent la paix, mais il refusa et continua de les combattre
jusqu’à ce qu’il les ait vaincus, tuant ceux qui dans la ville
avaient participé aux combats. Puis il marcha sur Amul et traversa
de Zam à Boukhara, et les habitants de Noūmoushkat et Karmīn (à
Boukhara) signèrent un traité de paix avec lui en l’an 88 H (706 EC)
; il était accompagné de Nīzak Tarkhān.
Ensuite, Ramithnah signa
un traité de paix avec lui et il repartit, traversant l’Oxus à
Termez, d’où il continua vers Balkh puis Merv. En 90 H (707 EC),
Qoutaybah se mit en route pour une expédition militaire contre
Boukhara qu’il attaqua, après quoi il renouvela le traité de paix
avec Tarkhoun, le roi de Soughd, à la condition qu’ils payeraient
une rançon. Mais Nīzak Tarkhan trahit Qoutaybah et décida de lui
faire la guerre, supporté par le roi de Tâloqân. Ainsi, Qoutaybah
marcha sur Tâloqân qu’il attaqua puis il vainquit Nīzak et le tua en
91 H (708 EC) à Merv ou, d’après une autre narration, au
Tokharistan, avec 700 de ses hommes, et le crucifia. Pour la seconde
fois, en l’an 91 H (709 EC), il attaqua Shoūmān, Kash et Nasf.
En l’an 92 H (710 EC), il
attaqua le Sijistān (Sistān) et fut reçu par les messagers de
Routbīl, qui signa un traité de paix avec lui, après quoi il les
quitta.
En 93 H (711 EC),
Qoutaybah attaqua Khwārezm et sur le chemin du retour attaqua
Samarcande, qui avait auparavant signé un traité de paix avec lui
mais qui entre-temps l’avait violé en envoyant de nuit ses armées
attaquer les Musulmans. Qoutaybah fut informé du plan et organisa
une embuscade dans laquelle ils tombèrent de nuit.