Avec
les conflits pour le pouvoir au Maghreb, la séparation (infissal)
des Banou Hafs en Ifriqiyah ou la Tunisie, l’apparition des
Bani Marine au Maghreb extrême (maghrib aqsah) ou le Maroc,
des grandes séditions apparurent en Andalousie particulièrement à
Murcie sous l’égide de Muhammad Ibn Youssouf Ibn Houd, de la
tribu des Houd Joudamiyine qui étaient les gouverneurs de Saragosse
sous les royaumes indépendants, et qui réussit à chasser les Mouwahhidine
d’un certain nombre de leur terre en Andalousie en battant Sayd Abi
Zayd ‘AbderRahmane Ibn Muhammad Ibn Youssouf Ibn
‘Abdel Mou'min qui était le gouverneur de Valence.
Muhammad
Ibn Youssouf Ibn Houd porta allégeance au calife abbasside
al-Moustansir Billah puis les villes de Séville, Mérida, Badajoz et
Shatibah se joignirent à lui et il prit le nom de al-Moutawwakil
‘Alallah.
Un
des petits enfants (ahfad) de Youssouf Ibn Sa’d Ibn
al-Mardanish, du nom de Abou Jamil Zayyan Ibn al-Mardanish se
rebella aussi à Valence, ce qui poussa le gouverneur des Mouwahhidine,
Sayd Abi Zayd ‘AbderRahmane Ibn Muhammad Ibn Youssouf
Ibn ‘Abdel Mou'min, à demander de l’aide à Kha'im al-Awwal, le roi
croisé d’Aragon.
Ce
Mouwahhid portant le titre de Sayd, car soi-disant
appartenant à la famille du Prophète Muhammad (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui), partit demander de l’aide aux
croisés et prit avec lui ses biens, sa famille et ceux de ses
partisans qui voulaient le suivre. Mais pire ce décrépit (tafi),
lâche (jabane), méprisable (haqir)[1]
« Sayd al-Mouwahhidi » quitta l’Islam, devint chrétien, se
maria avec une chrétienne et changea son nom de ‘AbderRahmane en
celui de Vicente. Cet apostat est d’ailleurs mentionné de manière
moqueuse dans les livres occidentaux « Vicente, Roi de Valence,
petit-fils de l’émir des croyants » (fisante malik bolensia hafid
amir al-mou'minin).
Comment peut-on changer son nom de Sayd en Vicente, prétendre
appartenir à la famille du Prophète Muhammad (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui), vous prévaloir d’être des Mouwahhidine,
d’égorger et tuer les gens pour les forcer à suivre votre Madhhab
ridicule (sakhif), de prêcher al-Mahdawiyah et d’apostasier à
la première rébellion des andalous, qu’Allah t’enlaidisse (qabahaka
allah)[2].
Les
trois rois chrétiens, Fernando III le roi de Castille, Alfonsh IX le
roi de Léon et al-Kha'im al-Awwal ou Jacques (James) le roi d’Aragon
qui observaient les évènements avec la plus grande minutie (dikkah)
pensèrent qu’il était temps d’en finir avec l’Andalousie blessée (jarihah)
et saisirent la chance qui s’offraient à eux.
En
l’an 627 de l’Hégire (1229), Alfonsh IX le roi de Léon captura les
villes de Mérida et celle stratégique de Badajoz avant sa mort et
son fils Fernando III, dont la mère était Donia Branjéla, se
précipita à Léon pour hériter le royaume de son père et ainsi il
unifia son royaume à celui de Castille.
Cette
même année, le roi d’Aragon Jacques aidé par la France et l’Italie
réunirent une importante flotte navale et se dirigèrent à nouveau
vers les îles Baléares ou ils mirent le blocus avant de le capturer
la plus importante des trois îles, Majorque. Eut lieu une grande
bataille navale ou périrent en un seul jour 24.000 Musulmans y
compris son gouverneur Ibn Yahya après avoir été torturé à
mort. Le roi d’Aragon Jacques prit alors le titre de Conquérant (al-fatih)
mais il était bien loin de Muhammad al-Fatih le Héros
de la prise de Constantinople qui n’eut recourt à nul autre excepté
Allah puis ses propres armées, puisse Allah lui faire miséricorde.
Puis
les croisés prirent l’île d’Ibiza et Minorque résista à leurs sièges
jusqu’en l’an 686 de l’Hégire (1287) avant de tomber aux mains des
Aragons.
Point
n’est besoin de mentionner que l’égoïste recherche des biens
personnels empêcha les Mouwahhidine, aveuglés par la
satisfaction de leur propre personne au dépend de la défense des
Musulmans, de porter secours à leur frères.
Et
avec la chute des îles Baléares, prit fin la puissance navale des
Musulmans.
En
l’an 629 de l’Hégire (1231), fut porté allégeance au dernier des
gouverneurs Mouwahhidine ‘Abdel Wahid Ibn Idris qui
prit le titre d’ar-Rashid, comme nous l’avons mentionné.
En
l’an 631 de l’Hégire (1233), le pape annonça une nouvelle Guerre
Sainte, une nouvelle croisade pour la libération de Valence à l’est
de l’Andalousie mais les Musulmans tinrent ferme et la ville résista
à l'assaut.
En
l’an 633 de l’Hégire (1235), les affaires s’aggravèrent au Maghreb
et les Banou Ziyad occupèrent l’Algérie (al-jaza'ir).
L’immense état des Mouwahhidine se fragmenta et l’Andalousie
fut oubliée.
Au
mois de Shawwal de l’année 633 de l’Hégire (1235), le roi de
Castille, de Tolède, du centre et du nord de l’Andalousie, Fernando
fils d’Alfonsh (fardlande ibn alfonsh) marcha à la tête de
ses armées sur Cordoue, la capitale de l’Andalousie et mit la
pression sur la ville. Les Mouwahhidine sur le point de
rupture et incapable de faire face aux affaires urgentes de l’état
ne purent envoyer de l’aide.
Fernando mit le blocus sur la ville mais les Musulmans tirent ferme.
Ils luttèrent et se fortifièrent mais sans succès car il n’y avait
personne pour leur donner du courage. Le blocus dura longtemps si
bien que les Musulmans pensèrent à se rendre. Ils lui envoyèrent des
messagers pour trouver une issue favorable à leur sort et Fernando
accepta mais les prêtres encore une fois refusèrent du fait du
caractère saint de leur croisade qui n’accepte pas de laisser
quiconque vivant.
Fernando accepta la demande des Musulmans non pas pour respect pour
eux ou par pitié, mais il eut peur que s’il refusait, les Musulmans
brûleraient cette immense ville fortifiée. Il força donc les prêtres
croisés à accepter la soumission des Musulmans. L’accord fut agréé à
la condition que tous les Musulmans quittent la ville sans rien
emporter avec eux.
Cette
même année, tous les Musulmans quittèrent Cordoue tandis que
Fernando III entra dans la ville en vainqueur et transforma aussitôt
la grande mosquée en église.
Cordoue, la capitale de l’Andalousie, la plus belle ville d’Europe
de l’époque tomba le dimanche (al-ahad) 29 juin 1236
(23 Shawwal 633 de l’Hégire). Cordoue (qortoba) la brillante
ville culturelle et scientifique non seulement de l’Islam mais du
monde entier. Cordoue la célèbre ville lumineuse qui sortit l’Europe
des ténèbres.
Cordoue le centre d’étude mondial qui recevait des étudiants du
monde entier et où tous les savants venaient enseigner. Cordoue la
ville de la médecine, des mathématiques, de l’astronomie, de la
physique et de la chimie moderne. Cordoue, la ville ingénieuse.
Cordoue qui pendant cinq siècle, fut la capitale la plus fréquentée
du monde.
Et la
chute de Cordoue (qortoba) choqua tout l’empire musulman
contrairement à la chute de Tolède qui n’avait pas cette importance
mondiale.
Cordoue ne reçut aucune aide et capitula sans combattre. Personne
dans le monde ne vint à son secours et les premiers concernés les
Andalous, ne firent rien pour se défendre ! Et cela nous montre à
quel point de faiblesse était parvenue les Musulmans et les Mouwahhidine.
Le
monde islamique fut secoué et attristé par la perte de Cordoue mais
les Musulmans d’Andalousie le furent encore plus car la chute de la
ville annonçait pour eux le glas final.
En
l’an 634 de l’Hégire (1236), Abou Jamil Zayyan Ibn al-Mardanish, le
gouverneur de Séville, qui s’était rebellé contre les Mouwahhidine
déclara le combat dans la voie d’Allah (jihad fis-sabilillah)
comme une obligation pour tous (fard ‘ayn) pour la défense
des terres musulmanes. Il prépara une armée pour faire face aux
croisés parce que Séville, une autre grande ville des Musulmans,
n’était pas très éloignée de Cordoue et qu’elle était certainement
la prochaine ville dans les plans de Fernando.
Abou
Jamil voulait arrêter cette hémorragie de défaites du fait que les
Mouwahhidine ne pouvaient plus venir à leur secours. Les
Musulmans étaient obligé de se défendre eux même et il se prépara à
affronter l’armée de Fernando III qui se fortifia dans la forteresse
d’Ossuna (ounishah) à une dizaine de kilomètres de Valence et
s’apprêta lui aussi à affronter les Musulmans qui vinrent stationner
près de la forteresse.
Les
historiens ont rapporté : « Lorsque Abou Jamil Zayyan le gouverneur
de Séville voulut marcher sur la forteresse d’Ossuna, il fut aidé en
cela par les Musulmans de Valence.
Participa de même à cette bataille, les ‘Oulémas de Valence mais
aussi les plus grand ‘Oulémas d’Andalousie de l’époque et le grand
savant en Hadith (mouhadith) Abou Rabi’
Souleyman Ibn Salim al-Qila’i al-Moursiyi, de Murcie qui était non
seulement un bon soldat mais aussi un savant renommé et qui
combattit dans l’avant garde (mouqaddimah) ».
Les
historiens ont dit de lui : « C’était un homme de volonté,
courageux, ferme et un pilier dans l’armée, qui prenait part au
combat et combattait sans pitié et sa dernière bataille fut celle
d’Ossuna ou il trouva le martyr (et Allah le Très Haut Seul sait qui
est martyr). Il encouragea les Musulmans lors de cette bataille,
puisse Allah lui faire miséricorde ».
Mais
de quelle bataille parle-t-on lorsque l’armée de Fernando était
innombrable et parfaitement approvisionnée tandis que celle d’Abou
Jamil était si petite et mal approvisionnée. L’armée de Fernando
supporté toute l’Europe chrétienne face à une petite armée musulmane
populaire[3] !
La
terrible bataille commença et le renommé savant al-Qila’i volontaire
avança au premier rang sans se retourner, l’étendard des Musulmans
entre ses mains car c’est lui dirigeait la bataille. Les Musulmans
furent ébranlés sous le choc des ennemis et al-Qila’i, dit aux
fuyards : « Fuyez-vous le Paradis ? » Et il combattit farouchement
ainsi que ceux qui étaient resté fermes à ses côtés jusqu’à ce qu’il
fut tué le jeudi 20 du mois de Dzoul Hijjah de l’année 634 de
l’Hégire (04 août 1236). Et moururent avec lui un grand nombre des
plus grands savants Musulmans de l’époque.
Les
historiens ont rapporté : « Mourut, lors de la bataille d’Ossuna,
soixante-dix personnes des gens qui priaient au premier rang de la
grande mosquée de Valence, puisse Allah le Très Haut leur faire
miséricorde et nous les faire rejoindre.
Cette
bataille fut aussi une bataille décisive, la dernière résistance des
Musulmans en Andalousie. Et effectivement, ce fut la dernière
victoire des Musulmans avant la chute définitive des Mouwahhidine,
les croisés furent battus et la forteresse tomba entre les mains des
Musulmans !
Mais
les problèmes n’étaient pas finis pour les Andalous.
Les
gens s’aperçurent rapidement que les Mouwahhidine n’avaient
plus de pouvoir ni pour les secourir et ni pour diriger le pays.
Alors les Banou Ahmar annoncèrent leur retrait du
gouvernement des Mouwahhidine et leur indépendance à Grenade
(gharnata) et se joignirent à eux tous les habitants de la
région.
Ce
retrait accentua la faiblesse de l’Andalousie qui recommençât à se
fractionner.
Au
mois de Joumadah Awwal de l’année 635 de l’Hégire (1237), Muhammad
Ibn Youssouf Ibn Houd fut assassiné dans la ville de Mourriyah sur
les ordres de Muhammad Ibn ‘Abdillah ar-Rammimi, son
ministre, qui lui envoya quatre assassins qui le tuèrent dans son
bain (hamman).
En
l’an 635 de l’Hégire (1238), le roi d’Aragon marcha à nouveau sur
Valence qui était la ville musulmane la plus importante à l’est de
l’Andalousie.
Il ne
restait maintenant aux Musulmans plus que l’extrême-est et
l’extrême-sud de l’Andalousie. Et avec la chute de Valence tout
l’est reviendrait aux croisés.
Le
roi Jacques assiégea la ville et les gens demandèrent de l’aide aux
Bani Hafs de Tunisie qui leur répondirent favorablement et
firent aussitôt leurs préparatifs pour leur porter assistance.
Mais
le siège dura tandis que la pression s’accentuait sur la ville et au
mois de Safar de l’année 636 de l’Hégire (1238), Valence tomba entre
les mains du roi d’Aragon avant l’arrivée de l’armée envoyée par les
Banou Hafs qui avaient embarqué leurs forces sur dix-huit
navires, mais qui avaient été retardés en mer par les croisés.
Un
traité fut conclu entre les habitants de Valence et le roi d’Aragon
après que les Musulmans aient longuement patienté. Ils purent sortir
de la ville avec leur biens et se dirigèrent vers la ville de Dénia
ou les rejoignirent les Banou Hafs. Cinquante-mille Musulmans
furent expulsés de Valence et leurs mosquées furent aussitôt
transformées en églises.
En
l’an 639 de l’Hégire (1241), l’île de Shaqar tomba aussi.
La
mort d’ar-Rachid ‘Abdel Wahid
Ibn Idris et la fin des Mouwahhidine
En
l’an 640 de l’Hégire (1242), le dernier gouverneur des Mouwahhidine
ar-Rashid ‘Abdel Wahid Ibn Idris mourut et avec sa mort prit
fin l’état des Mouwahhidine et l’Andalousie resta sans
dirigeant central. Ces faits poussèrent les croisés à profiter des
circonstances et de la faiblesse tant des Musulmans que de
l’Andalousie et prirent Dénia en l’an 641 de l’Hégire (1243).
En
l’an 643 de l’Hégire (1245), une autre ville importante de l’est,
Jaén tomba suivit en 644 de Shatibah et de quelques mois plus tard
la ville de Mourriyah.
Ibn
‘Adari al-Marrakoushi rapporte dans son livre « al-bayan moughrib
fi khabar al-andalous wal maghrib » (le terrifiant rapport des
nouvelles de l’Andalousie et du Maghreb) : « Après la soumission de
la ville de Mourriyah en l’an 644 de l’Hégire (1246) au roi d’Aragon
Jacques, il entra dans la ville avec son armée et malgré ses
engagements envers les Musulmans, il se comporta avec eux de manière
si cruelle qu’on aurait pas dit qu’il soit humain ou puisse avoir un
cœur.
Les
gens sortirent de la ville et s’en allèrent habiter un certain temps
à Rashaqah. Puis de là, ils furent expulsés après de nouvelles
garanties mais arrivé au lieu-dit Workal, ils furent trahis. Les
femmes furent violées tandis que tous les hommes et les enfants
furent tués.
Les
Musulmans étaient sortis sans armes et les Chrétiens armés
s’amusèrent avec les Musulmans. Ils les massacrèrent en jouant
tantôt avec leurs lances, leurs flèches, leurs épées, leurs haches
et leurs masses d’armes et ils ne laissèrent pas un seul mâle
vivant. Et il n’y a de force et de puissance qu’en Allah ! »
Il ne
resta dès lors aux Musulmans que l’extrême-sud de l’Andalousie et
les villes principales de Séville l’ancienne capitale, Grenade,
Malaga, Almeria et Tarif dont les plus importantes étaient au nombre
de deux : Séville et Grenade gouvernée par les Banou Ahmar.
En
l’an 645 de l’hégire (1247), Alfonsh III le roi de Castille marcha
sur Séville et mit le siège sur la ville. Le siège dura une année et
demie et les habitants subirent de grands maux avant que la ville,
qui avait été la capitale des Mouwahhidine, ne tombe en l’an
646 de l’Hégire (1248) et que 400.000 Musulmans soient expulsés.
400.000 personnes expulsées d’un coup essayez d’imaginer l’exode et
le chagrin intense que ses gens durent ressentir. Expulsés de chez
eux après avoir vécu des siècles an Andalousie !
Cela
se passa le 27 du mois de Ramadan de l’année 646 de l’Hégire (1249)
et les gens partirent à destination du Maghreb grand bien leur fasse
car ceux qui ne voudront pas partir vous subir l’infernale et
inhumaine cruauté chrétienne des inquisiteurs comme nous le verrons
par la suite.
Séville fut aussi une grande ville témoin de la grandeur des
Musulmans et de leur apport à la civilisation en matière de sciences
modernes.
Et
avec la chute de Séville c’est quatre-vingt-dix pour cent de
l’Andalousie qui était désormais perdue.
Les
grandes villes musulmanes tombèrent les unes après les autres tandis
que leurs habitants furent à majorité tous massacrés malgré les
belles promesses des croisés. Tandis que le reste des Musulmans,
s’affaiblissaient, les Chrétiens devenaient de plus en plus
puissants.
Et
commença une nouvelle période historique appelé la royauté de
Grenade, la seule ville vraiment importante qui restait aux
Musulmans et qui résista plus longtemps pour plusieurs raisons. La
ville était éloignée des principales villes chrétiennes de Tolède
leur capitale et de Léon à l’extrême nord.
Grenade aussi, du fait de sa proximité du détroit de Tariq,
permettait d’être rapidement assistée du Maghreb car comme nous
l’avons vu les Musulmans d’Andalousie leur demandaient souvent de
l’aide et les habitants du Maghreb étaient aussi préoccupés du sort
des Musulmans en Andalousie du fait qu’elle faisait partie de leur
dominion et qu’ils en avaient la responsabilité.
Lorsque les grandes villes des Musulmans tombèrent, toutes les
grandes corporations agricoles, financières, scientifiques,
religieuses et militaires, savants et ‘Oulémas, ingénieurs et
docteurs, s’en allèrent vivre à Grenade.
Et
nous vous rappelons que personne à cette époque, hormis les
Musulmans, avaient acquis un si haut niveau degré scientifique. Et
que c’est les Musulmans, n’en déplaise aux négateurs, qui non
seulement furent les pères de toutes les sciences modernes mais
aussi qui sortirent l’Europe de son âge des ténèbres qui dura mille
ans.
La
majorité des savants européens de l’époque étudièrent dans les
universités musulmanes avant de traduire les livres des Musulmans en
latin puis de se faire passer pour non seulement les auteurs de ses
livres mais aussi pour les précurseurs des sciences modernes
inventés par les Musulmans voir des siècles auparavant, comme ce fut
le cas pour de Léonard de Vinci en t’autre. Les mécréants ont
toujours excellé dans le mensonge depuis toujours et vous n’avez
qu’à lire les informations au quotidien pour en avoir la preuve.
Bien
sur certains savants d’entre eux restèrent dans les villes capturés
et travaillèrent au service des Chrétiens qui les appelaient
al-Moudajjanin. Mais ceux qui avaient encore de l’honneur s’en
allèrent vivre à Grenade.
La
raison la plus importante qui fit que Grenade resta ferme plus
longtemps est due à l’ardeur islamique dégagée et prêchée par les
‘Oulémas. Bien sur les gouverneurs des Musulmans de l’époque,
exactement comme ceux de nos jours, étaient tout le contraire et
toujours prêt à se soumettre à leurs ennemis et d’ailleurs Ibn al-Ahmar
allait signer un traité de paix humiliant avec le roi de Castille
comme nous allons le voir.
Nous
avons déjà vu comment les savants refusèrent l’humiliation et nous
allons voir comment ils vont encore réagir. Et c’est essentiellement
grâce aux ‘Oulémas qui appelèrent les gens à défendre leurs honneurs
et leur religion mais aussi leur terre et leurs biens que Grenade
dura.
La
royauté de Grenade contrôlait l’extrême sud de l’Andalousie et une
petite partie du sud-est. Avant de parler plus en détail de cette
période, récapitulons certains événements qui se passèrent avant la
chute de Séville.
Séville tomba aux mains des croisés en l’an 646 de l’Hégire (1249).
Elle était pour les Musulmans la capitale du sud et une des deux
villes les plus importantes avec Cordoue qui tomba en l’an 633 de
l’Hégire (1235).
Les
Mouwahhidine qui dirigeaient à l’époque le Maghreb et
l’Andalousie faiblirent dramatiquement et ne purent ni envoyer des
secours en Andalousie ni protéger leur immense état. De ce fait, les
croisés en profitèrent pour attaquer les Musulmans et prendre de
plus en plus de terres car il n’y avait plus aucune armée pour
s’opposer à leurs avances.
Il
est vrai aussi que les Mouwahhidine gouvernaient par intérim
et que les gouverneurs des villes étaient les réels dirigeants.
En
l’an 591 de l’Hégire (1194 M), naquit à Grenade Muhammad
al-Awwal Ibn Youssouf al-Ansari al-Khazraji, un descendant des
Ansars qui fut surnommé Ibn al-Ahmar.
Son
vrai nom était Muhammad Ibn Youssouf Ibn Muhammad Ibn
Ahmad Ibn Muhammad Ibn Khamis Ibn Nasr Ibn Qays
al-Ansari al-Khazraji, un notable Compagnon du Messager d'Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui).
Il
participa à la bataille d’al-Arak entre les Mouwahhidine et
les croisés et lorsqu’il vit l’état dans lequel étaient tombé les
Mouwahhidine, il réunit ses partisans et beaucoup des
habitants de Grenade et des régions avoisinantes jusqu’en l’an 630
de l’Hégire (1232).
A
cette époque l’état des Mouwahhidine était moribond.
Dans
la région de Murcie à l’est de l’Andalousie, vivait un homme appelé
Muhammad Ibn Youssouf Ibn Houd issu de la famille des Bani
Houd de Saragosse. Cet homme fonda un état indépendant dans la ville
de Murcie et se fit appeler Sayf ad-Dawlah al-Moutawwakil ‘Alallah.
Puis petit à petit, son état s’agrandit jusqu’à englober Grenade
puis Séville, Malaga et Almeria en l’an 625 de l’Hégire (1227) avant
que ces villes ne tombent, les unes après les autres.
C’était un homme qui avait des bonnes mais aussi de très mauvaises
qualités. Parmi ses défauts rapportés par les historiens : « Il
était insouciant dans l’organisation des affaires, très emporté à
cause de son ignorance et ingrat envers les Mouwahhidine.
Quant à ses qualités : Il était généreux, véridique et brave et
c’est pour cela que les gens l’aimaient et qu’ils se regroupèrent
autour de lui. Mais à cause de ses défauts, il ne remporta jamais
aucune bataille et ses victoires étaient surtout dues aux faiblesses
des Mouwahhidine et que les gens rejoignaient volontairement
ses rangs ».
En
l’an 628 de l’Hégire (1230), à Léon capitale au centre nord des
Chrétiens, succéda Fernando III à Alfonsh IX. Les Chrétiens avaient
à cette époque trois états :
-
Castille au nord et au centre de l’Andalousie,
-
Aragon et Léon qui était la capitale et
- Le
Portugal à l’ouest.
Le
Portugal resta le Portugal que nous connaissons aujourd’hui tandis
que Castille et Aragon devinrent un seul état et devint ce que nous
connaissons aujourd’hui sous le nom « Espagne ».
Fernando après la mort de son père se consacra à combattre les
Musulmans. Puis Cordoue tomba en l’an 633 de l’Hégire (1235).
Ibn
Houd mourut assassiné en l’an 635 de l’Hégire et Muhammad
al-Awwal Ibn al-Ahmar profita de sa mort et du fait que plus
personne ne dirigeait le sud pour devenir le gouverneur de ces
régions et annonça la création de son état, la royauté de Grenade,
en l’an 635 de l’Hégire (1237).
C’est
à cette date que commence réellement l’histoire du royaume de
Grenade en l’absence des Mouwahhidine mais officiellement,
elle ne commença qu’à la fin du règne des Mouwahhidine.
Le 26
du mois de Ramadan de l’année 635 (1238), les gens portèrent
allégeance à Muhammad al-Awwal Ibn Ahmar gouverneur de
Grenade, d’Almeria la base navale militaire des Musulmans et Malaga
ainsi que des régions avoisinantes.
En
l’an 636 de l’Hégire (1239) Valence tomba aux mains des croisés
suivit par Séville.
En
l’an 650 de l’Hégire (1252), Fernando III mourut et son fils Alfonsh
X lui succéda.
Nous
avons déjà rapporté que certains professionnels Musulmans restèrent
dans les villes capturés et qu’ils travaillaient au service des
Chrétiens qui les appelaient al-Moudajjanin (les poulets
encagés).
Ces
Musulmans atteignirent un tel degré d’humiliation que certains
refusèrent d’être humiliés de la sorte et en l’an 652 de l’Hégire
(1254) 30.000 Moudajjanin se regroupèrent à Valence ou ils
créèrent une armée et se rebellèrent contre les Chrétiens.
Ils
commencèrent à capturer des forts de cette région du royaume
d’Aragon et de Léon dirigé à cette époque par le roi Jacqoum qui
ordonna l’expulsion de tous les Moudajjanin de son royaume.
Ils partirent donc à Grenade sans aucun bien et les mains vides à
cause de la pression exercée sur eux.
Quant
à ceux de Valence, ils poursuivirent leurs rébellions à cause de
l’immense injustice dont ils avaient été sujet. Puis bientôt ils
marchèrent sur Valence dont ils furent sur le point de capturer.
Jacqoum fut choqué et extrêmement peiné de voir ces gens attaquer
son royaume alors qu’il croyait que c’en était fini des Musulmans.
Il se sentit trahit et tomba gravement malade et mourut des suites
des effets de cette rébellion.
A sa
mort lui succéda son fils Boutra qui était meilleur politicien que
son père et chercha à calmer les affaires en faisant des
arrangements avec les Musulmans si bien qu’avec moult promesses, il
réussit à les calmer et à mettre fin à leur rébellion. Mais
allait-il tenir ces engagements et pourquoi fallait-il que les
Musulmans croient toujours ces belles promesses jamais respectées au
fils des siècles ?
Aussitôt que les Moudajjanin se séparèrent, il tomba sur eux
de toutes ses forces et les écrasa ! Certains d'entre eux se
réfugièrent dans la ville de Mountazé ou ils furent rattrapés tandis
que le siège fut mis sur la ville. Le siège dura si longtemps qu’ils
durent se soumettre. Ils furent faits prisonniers et distribués dans
les villes. Et ainsi prit fin la rébellion des Moudajjanin à
Valence.
Et
avec la sincérité envers Allah le Très Haut et la patience dans les
épreuves arrive la victoire.
Que
de similarités avec les évènements de nos jours !
[1]
Je ne fais que traduire.
[2]
Comme vous le voyez, l’auteur n’aime pas beaucoup les Mouwahhidine
!
[3]
Que l’on pourrait comparer aux Talibans d’Afghanistan contre
la coalition internationale ! Les Talibans qui n’ont aucun
char d’assaut, aucun avion, aucune technologie, aucune
usine, qui vivent dans des maisons de boue et qui se
défendent avec des moyens rudimentaires ! L’Afghanistan un
des pays les plus pauvre de la terre. Quel honneur y a-t-il
à combattre des misérables ? Mais ils ont une arme capitale
que les autres n’ont pas : la Foi !