En
l’an 590 de l’Hégire (1193), prit fin le traité de paix entre
Alfonsh VIII et les Musulmans.
Alfonsh VIII, envoya alors un messager aux Mouwahhidine pour
renouveler le traité de paix tandis qu’en même temps ses armées
ravageaient les terres musulmanes.
Alors
Alfonsh prépara son armée pour une des plus grande bataille de
l’histoire de l’Andalousie, voir même, une des plus grande bataille
de l’histoire de l’humanité et cette bataille a la même valeur
historique que la bataille de Hattin, tant par son enjeu que
par son impact.
Hélas, très peu de Musulmans, et moi le premier, ont entendu parler
de cette bataille et la majorité des gens l’ignorent.
Le
jeudi 9 du mois de Sha’ban de l’année 591 de l’Hégire (1194), eut
lieu la grande bataille d’al-Arak ou la bataille d’Alarcos.
Les
historiens ont rapporté des faits étonnants sur la bataille. Parmi
eux, est que tous les juifs d’Andalousie avec des sommes
considérables d’argent sortirent aux côtés d’Alfonsh pour pouvoir
acheter le butin ainsi que les prisonniers Musulmans qui seraient
pris pour les vendre comme esclave car les Juifs, en plus de l’or et
de l’usure, étaient spécialisés dans ce domaine particulier de
vente.
Al-Mansour avait établi son camp pas très loin de la forteresse
d’al-Arak et les armées se firent face un certain nombre de jours,
sans duel ni confrontations majeures excepté quelques escarmouches
entre les deux armées.
Abou
‘Abdillah Ibn Sanadid qui était le commandant le plus âgé dans
l’armée des Mouwahhidine conseilla al-Mansour sur la
stratégie de combat après lui avoir conseillé de diviser son armée
comme nous l’avons mentionné. Il lui dit :
- «
Divisons l’armée en deux parties. A l’avant garde, la première armée
constituée avec les Andalous qui connaissent ce pays et ces terres
et qui sont plus habitués que nous avec les techniques de guerre des
croisés. Et la deuxième armée composée de Mouwahhidine qui ne
connaissent ni ces terres et ni les techniques de combat de ces gens
qui protègera les arrières des Andalous. Lorsque la bataille
commencera, l’armée des Mouwahhidine ne devra pas combattre
mais restera camouflée. En cas de défaite de la première armée, nous
pourrons alors nous avancer et combattre et s’il les Andalous
sortent vainqueurs nous les aideront ».
Lorsque les deux armées se firent face pour le combat les Musulmans
furent impressionnés par le nombre des combattants ennemis dont ils
n’avaient jamais vu un si grand nombre. Alors ils demandèrent à tous
ceux qui semblaient pieux de prier pour qu’Allah le Très Haut leur
accorde la victoire et qu’Il sauve et protège l’Islam et les
Musulmans d’Andalousie et qu’Il disperse les forces ennemies.
Al-Mansour en personne se mit à prier et fit envoyer un message à
tous ceux qui participaient à la bataille de lui pardonner des fois
qu’il trouverait sa fin ce jour-là : « Que si j’ai fait du tort à
quiconque d’entre vous volontairement ou involontairement qu’il me
pardonne peut-être qu’Allah me fera miséricorde ». Et les gens
pleurèrent suite à sa demande et se préparèrent pour le martyr dans
la voie d’Allah le Très Haut.
Il
donna le commandement de la gestion de la bataille à Abi Yahya
Ibn Abi Hafs et les Musulmans marchèrent sur les croisés qui
se mirent soudain à crier d’une voix très forte comme une guerre
psychique pour énerver les Musulmans.
Les
croisés pressèrent le centre de l’armée des Musulmans qui commença à
reculer et à faiblir. Al-Mansour voyant cela mit sa vie en danger en
se rapprochant du centre pour le renforcer. Il harangua les
fantassins Musulmans de tenir ferme, de ne craindre qu’Allah le Très
Haut, de rechercher bravement le martyr et les hauts lieux du
Paradis.
Et
c’était une bataille décisive qui demandait de large sacrifice et il
n’y a pas d’état islamique sans sacrifice, ni sang, ni bataille.
Ceux qui croient que cela est possible, par exemple par les urnes ou
tous ces charlatanismes se mettent le doigt dans l’œil et vont à
l’encontre de la Sounnah du Messager d’Allah (Saluts et
bénédictions d’Allah sur lui) qui lui, combattit pour instaurer son
état et de même combattirent toutes les nations pour créer leurs
états.
L’avant-garde de l’armée d’Alfonsh fut sérieusement diminuée à cause
du grand nombre de morts dans leur rang suite à l’ardeur des
Musulmans qui reprirent leurs positions et ne reculèrent pas.
Al-Mansour ordonna aux Musulmans de presser le centre des Chrétiens
afin de créer une brèche dans l’uniformité du mur compact de soldats
croisés. Après des heures de combats acharnés, une brèche apparut
dans l’armée ennemie qui commença à se disloquer et à perdre sa
consistance. Al-Mansour harangua de nouveau son armée et leur
demanda un surcroît d’effort pour briser définitivement le front
puis lorsqu’il y eut assez d’espace, il ordonna à son commando de
choc de charger le centre. Les soldats d’Alfonsh essayèrent de
résister et de tenir ferme pour ne pas être vaincus et un très grand
nombre de Musulmans trouvèrent le martyr (et Allah le Très Haut sait
qui est martyr) mais les pertes de l’ennemi furent beaucoup plus
nombreuses et ce dernier fut repoussé par l’irrésistible force du
commando de choc.
Et
les signes de défaites commencèrent à apparaître dans l’armée des
croisés et alors que le soleil se couchait, ce fut la débandade
soudaine et le sauve qui peut de l’armée croisée et des alliés
d’Alfonsh qui ne dut sa survie qu’en s’enfuyant du champ de bataille
sans s’arrêter ni se retourner jusqu’à Tolède avec seulement vingt
hommes et al-Mansour, par la grâce d’Allah Exalté fut victorieux.
L’armée des croisés fut anéantie et cinq-mille d’entre eux
réussirent à se réfugier dans un fort non loin de là que les Mouwahhidine
assiégèrent aussitôt. La plupart des historiens ont rapporté que
plus de 30.000 croisés périrent lors de la bataille. Al-Mansour
autorisa les assiégés à quitter le fort en échange de la libération
de cinq-mille Musulmans qui étaient emprisonné dans le royaume de
Castille. Ainsi la forteresse de Rabah revint aux Musulmans
après cinquante ans.
Le
résultat fut destructeur (moudammir) pour les croisés et ce
fut une immense et décisive victoire pour les Musulmans qui repoussa
leur sursis en Andalousie de trois siècles et, n’était-ce cette
victoire, cela aurait été leur fin désormais inéluctable.
Les
historiens ont aussi rapporté que les causes de cette déconfiture de
l’armée des croisés est qu’Alfonsh VIII était persuadé qu’il allait
venir à bout des Musulmans sans l’aide de ses alliés et c’est pour
cette raison qu’il quitta la forteresse sans les attendre.
Après
cette lourde défaite (hazimah sahiqah) des Castillans,
al-Mansour envoya des commandos (sarayah) attaqué les
forteresses des croisés et il sema la destruction dans tout le
royaume de Castille avant de retourner vers Séville, la capitale des
Mouwahhidine, pour se reposer.
La fin d’al-Mansour al-Mouwahhidi,
l’émir des Mouwahhidine
Al-Mansour retourna à Séville après avoir ramassé un énorme butin
dont il distribua une partie aux gens tandis que le reste fut
destiné pour les constructions et les réparations des édifices
abîmés.
Au
mois de Joumadah Awwal de l’année 598 de l’Hégire (1201), il sortit
de nouveau à la tête de son armée vers le royaume de Castille et
refusa d’accepter le traité de paix offert par Alfonsh VIII. Puis,
il arriva devant Tolède qu’il assiégea avant de bombarder avec ses
catapultes (majaniq). Tolède était sur le point de tomber
quand la mère d’Alfonsh, ses femmes et ses filles sortirent de la
ville et demandèrent à être introduite devant al-Mansour ou elles se
mirent à pleurer et lui demandèrent de cesser le siège.
Il ne
fait aucun doute que les mécréants connaissent parfaitement la
religion des Musulmans et savent quelle corde sensible utiliser pour
les tromper et parvenir à leur fin sachant que les Musulmans
répondront à leurs demandes. Ils prouvent de cette manière que les
Musulmans sont plus sensibles et plus miséricordieux qu’eux même qui
n’ont aucune pitié ou si peu comme nous l’avons vu tout au long de
cette histoire. Dans « l’Abrégé des Croisades », vous verrez un
grand nombre d’exemples de cette « pitié » que les Musulmans eurent
de leur ennemi les croisés quand ces derniers montrèrent toujours la
plus extrême cruauté envers les Musulmans.
Le
célèbre historien, Shihab ad-Din Abou al-‘Abbas Ahmad Ibn Muhammad
Ibn Ahmad Ibn Yahya al-Maqqari al-Tilimsani, auteur
d’un des meilleur livre sur l’histoire de l’Andalousie « kitab
nafh at-tib min ghousni al-andaloussi », a rapporté
qu’al-Mansour fut émut par les pleurs au bonheur de ces dames, qu’il
offrit à ces dernières une grande somme d’argent et de pierres
précieuses et qu’il ordonna de lever le siège !
N’est-ce pas un comportement de lâche que celui d’Alfonsh d’envoyer
ses donzelles quémander la pitié mais pire fut celui d’al-Mansour et
des Mouwahhidine, prompts à égorger les Musulmans et
tourterelles avec les demoiselles ! Tolède sur le point de tomber et
ainsi l’abandonner ? Alfonsh a bien dut se gausser et ce fut sans
aucun doute un coup de maître de la part du mécréant au dépend d’un
cœur bête dont il allait payer le plus lourd montant.
Al-Mansour pensa que cette victoire suffirait comme leçon pour
Alfonsh mais pour combattre les croisés, il fallait des forces et
des moyens permanents en très grand nombre car les croisés étaient
assistés de manière permanente par l’Europe.
C’est
pourquoi, il décida qu’une trêve de paix avec eux était nécessaire
et en l’an 594 de l’Hégire (1197), la paix fut conclue pour une
durée de dix ans et al-Mansour retourna à Marrakech au Maghreb.
La
bataille d'Arak fut son dernier combat et en l’an 595 de l’Hégire
(1198), Ya’qoub surnommé al-Mansour décéda et son fils, Abou Muhammad
‘Abdillah qui se nomma Muhammad an-Nassir li-Dinillah Ibn
al-Mansour, lui succéda.
Grâce
à la trêve conclut par son père, Muhammad an-Nassir qui avait
dix-sept ans pensait avoir le temps de grandir et de prendre en
charge le pouvoir mais il dut mettre mit fin à la sédition des Bani
Ghaniyah lors de la bataille de Rass Tajrah comme nous l’avons déjà
mentionné, et en Andalousie, le roi Alfonsh qui n’était pas un
idiot, profita du conflit entre les Mouwahhidine et les Bani
Ghaniyah, pour rentrer ses demoiselles et jouer du violoncelle aux
Musulmans en les attaquant.
En
l’an 606 de l’Hégire (1209), Alfonsh trahit encore une fois son
pacte avec les Musulmans (maintenant cela n’est plus une surprise
pour vous que la trahison est inhérente à ces gens, tâchez donc de
ne pas l’oublier car cela est valable pour tous les temps) et,
soutenu par les rois d’Aragon et de Léon, attaqua les Musulmans.
Les
habitants de l’Andalousie aussitôt envoyèrent des messagers afin, de
demander de l’aide à an-Nassir de peur que ces nouvelles attaques
croisées viennent à bout des Musulmans en Andalousie. Cette alliance
en plus d’être plus dangereuse, était surtout une tromperie.
An-Nassir ne perdit pas de temps et en l’an 607 de l’Hégire (1210),
traversa avec son armée le détroit de Tariq et débarqua en
Andalousie pour se diriger directement vers le front. Et les deux
armées ne se livrèrent aucune bataille d’importance majeure mais
chacune d’entre elles capturaient et occupaient des terres.
An-Nassir li-Dinillah se rendit à Séville, ou il envoya des
messagers dans les différentes villes d’Andalousie pour demander aux
gouverneurs de lui envoyer des combattants pour faire face à
l’inévitable et décisive grande bataille qui s’annonçait. Puis, il
décida de se rendre vers la forteresse de Salbatiéra (shalbatarah)
ou les croisés fanatiques qui avaient été chassés de la forteresse
de Rabah avaient pris refuge après la bataille d’al-Arak.
La
forteresse de Salbatiéra servait de bastion d’où opéraient les
croisés fanatiques pour harceler les Musulmans et attaquer leurs
terres. Lorsque les Mouwahhidine arrivèrent, ils déployèrent
leurs catapultes ou trébuchets, et entreprirent le bombardement de
la forteresse avec des roches ainsi que des balistes qui envoyaient
de grandes flèches munies de matières incandescentes telle que la
naphte (naftah), qui faisait partie de l’armement classique
des Musulmans, jusqu’à ce que les croisés se soumettent au mois de
Rabi Awwal de l’année 608 de l’Hégire (1211).
An-Nassir li-Dinillah revint à Séville, tandis qu’Alfonsh VIII se
préparait de même pour la bataille en demandant de l’aide urgente à
ses voisins des pays d’Europe notamment la France, l’Allemagne et
l’Italie.
Il
envoya aussi des religieux, commandés par un homme du nom de
Gerhard, au pape de Rome, le chef de l’église catholique qui à cette
époque était Innocent III qui fut comme nous le verrons dans
l’Abrégé des Croisades, le pape croisé le plus acharné (ashadda)
contre l’Islam et les Musulmans et celui qui joua un grande dans les
croisades, qui annonça depuis le Vatican l’ouverture et
l’enroulement pour une nouvelle croisade et pour motiver les gens,
promit à ceux qui aideraient Alfonsh, le pardon définitif (ghofran
tammah) et l’accès assuré au paradis.
Puis,
il envoya des messages de menaces aux rois qui ne l’avaient pas aidé
comme le roi de Navarre (nafarre) Sancho VII, qui avait signé
un traité de paix avec les Mouwahhidine et qui respectait
jusqu’alors ses engagements. Alfonsh lui dit qu’il était
religieusement obligatoire de rompre son agrément et de lui porter
assistance et Sancho fit ce qui lui était demandé et rejoint l’armée
d’Alfonsh avec son armée, prouvant la parole du Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui a dit : « Les
mécréants ne sont qu’une seule communauté ».
Le
pape ordonna aussi aux gens de jeûner trois jours et de faire leurs
prières régulières durant ceux-ci avant de faire un prêche enflammé
ou il leur demanda de combattre vaillamment (istibsal) les
Musulmans.
L’armée d’Alfonsh VIII commença à grossir de manière inquiétante
lorsqu’il reçut d’Europe 10.000 cavaliers (faris) et 100.000
fantassins (jounoud al-moushat) précédés par une procession
de religieux portants des croix et des bibles. Trois grandes armées
croisés quittèrent alors Tolède et se dirigèrent vers le sud.
Durant ce temps, le Sultan Mouwahhidi an-Nassir sortit de
Séville pour rencontrer les croisés qui entre temps arrivèrent
devant la forteresse de Rabah qu’ils assiégèrent et le
commandant de la forteresse, Youssouf Ibn Qadis al-Andaloussi, se
soumit aux conditions (istislam mashrout) qui lui étaient
proposés parce que nul ne vint à son secours après qu’il eut envoyé
plusieurs messages qui restèrent sans réponse parce que le ministre
d’an-Nassir, Ibn Jami’, était en conflit avec lui et cachait ses
lettres (yakhfah ar-rassa'il). Il put donc sortir sauf de la
forteresse avec sa petite force et les croisés prirent possession de
celle-ci.
Les
croisés venus d’Europe refusèrent de laisser partir les Musulmans et
lui dirent : « Nous devons tuer tous les Musulmans y compris ceux à
qui nous avons promis la sécurité ».
Alfonsh VIII refusa et leur répondit : « Mais nous leur avons promis
la sécurité ! Nous ne devons pas les tuer car si la nouvelle
parvient aux gens que nous tuons ceux à qui nous avons promis la
sécurité nulle d’entre eux à l’avenir ne voudra plus capituler. Et
il deviendront de farouches combattants contre nous ».
Alors
une division s’ensuivit dans les rangs de l’armée d’Alfonsh et
beaucoup de gens qui étaient venus d’Europe s’en retournèrent. En
effet, ils n'étaient pas venus intéressés par le butin comme à leurs
habitudes mais pour venger la perte de Jérusalem, une guerre de
haine. Ils refusèrent d’obéir à Alfonsh et lui dirent : « Si tu ne
les tue pas nous t’abandonnons ».
Alfonsh resta sur sa position et ainsi beaucoup de croisés
fanatiques venus d’Europe quittèrent ses rangs et cinquante-mille
d’entre eux revinrent dans leur pays respectifs mais cela ne diminua
en rien l’immense force de croisés tant elle était nombreuse qui fut
alors estimée à 100.000 combattants.
Lorsque Youssouf Ibn Qadis al-Andaloussi rejoignit les rangs des
Mouwahhidine pour raconter au Sultan an-Nassir ce qui était
arrivé, le ministre Abou Sa’id Ibn Ishaq Ibn Jami’, l’empêcha
de rencontrer le Sultan qu’il alla trouver et accusa Youssouf Ibn
Qadis de traitrise et d’abandon de son poste. Le Sultan an-Nassir
n’écouta même pas, comme l’aurait voulu la justice, les arguments de
Youssouf Ibn Qadis ni même le reçut, et ordonna de le tuer ainsi que
ses compagnons. Ainsi la sédition se répandit aussitôt dans son
armée car Youssouf Ibn Qadis était un des chefs (zou’amah)
d’Andalousie et lorsque le ministre Abou Sa’id Ibn Ishaq Ibn
Jami’ vit cette colère dans les rangs des Andalous de son armée, il
leur demanda de partir et de quitter aussitôt l’armée parce que les
Mouwahhidine n’avaient nul besoin de ces Andalous !
Un
tel comportement de la part du ministre Abou Sa’id Ibn Ishaq
Ibn Jami’, la veille d’une importante bataille, démontre non
seulement son inaptitude à tenir un tel poste mais le réel danger
qu’il représentait d’autant plus que lorsque les Andalous partirent
un profond doute s’insinua dans les rangs des Mouwahhidine
bien que leur force s’élevait à 100.000 combattants.
Allah
Exalté avertit les Musulmans avant leur bataille et leur dit dans
Son Livre : « Et obéissez à Allah et à Son messager ; et ne vous
disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force. Et soyez
endurants, car Allah est avec les endurants[1] ».
Malgré cela le Sultan an-Nassir resta convaincu de sa supériorité et
de sa victoire sur les croisés. Vous avez désormais toutes les
données pour juger dès maintenant qui sera victorieux, si vous avez
bien compris la leçon.
Près
de la forteresse de ‘Iqab, qui se trouvait dans la chaîne de
montagnes Sharat ou Sierra Morena, eut lieu la bataille d’al-‘Iqab
entre Alfonsh et non pas al-Mansour, qui abandonna le siège de
Tolède émut par les pleurs des donzelles alors qu’il était sur le
point de faire tomber la ville, mais son fils an-Nassir Ibn
al-Mansour qui allait payer bientôt payer le lourd prix de l’abandon
du siège.
Les
deux armées se firent face et se préparèrent à s’affronter pour une
autre terrible et décisive bataille : la bataille d’al-‘Iqab, dans
les mêmes circonstances, pour les mêmes causes, pratiquement avec
les mêmes personnes et le même enjeu à savoir : l’expulsion des
Musulmans d’Andalousie. Alfonsh VIII ayant été écrasé lors de la
bataille d’al-Arak, se prépara plus consciencieusement ayant tiré
leçon de sa précédente défaite. Il resta plus humble et avec ses
soldats passèrent la nuit en prière encouragé par leurs moines qui
leur faisaient valoir les bénéfices du pardon définitif et l’accès
assuré au paradis s’ils battaient les Musulmans.
Les
deux armées avancèrent et se rencontrèrent le lundi 15 Safar 609 de
l’Hégire (1212) pour une terrible et sanglante bataille historique.
Les
deux armées échangèrent tout d’abord des messages pour la recherche
de la reconduction d’un nouveau traité de paix. Alfonsh n’avait pas
oublié sa défaite lors de la bataille d’al-Arak et eut peur des
suites d’une éventuelle défaite et insista pour la reconduite de la
paix bien qu’il ait lui-même rompu le traité précédent.
Et
an-Nassir, de même pour éviter les conséquences néfastes d’une
défaite, à la place d’être convaincu de la victoire avec la
permission d’Allah le Très Haut. Donc les deux commandants animés
des mêmes craintes et intentions agréèrent pour la paix et les deux
armées se préparent à lever le camp mais Alfonsh n’avait nullement
l’intention de conclure un nouveau traité de paix, il cherchait
seulement à attaquer les Musulmans par surprise lorsqu’ils seraient
le plus inattentifs et cela est leur technique préférée que nous
avons témoigné déjà plusieurs fois. Il est à remarquer que jamais au
long de leur longue histoire les Musulmans n’utilisèrent de telles
tromperies, qui ne sont propres qu’aux mécréants et c’est pour cela
qu’ils sont des mécréants.
Les
Musulmans s’apprêtèrent à lever le camp et Alfonsh le traître et ses
forces en une seule vague tombèrent sur les Musulmans et le nombre
de tués fut considérable. Les Musulmans fuirent dans tous les sens
bien que les ‘Oulémas tinrent fermes et encouragèrent les gens à la
patience et à la recherche des honneurs de l’au-delà si bien que la
majorité d’entre eux furent tués.
Les
tribus de bédouins arabes s’enfuirent les premiers et la division se
répandit rapidement tandis que les croisés concentrèrent leurs
forces sur la tente du Sultan an-Nassir qui était reconnaissable
parmi toute puisqu’elle était rouge et la seule à l’être ! Sa tente
était entourée des servants de sa garde spéciale qui tint fermement
avec le Sultan l’assaut des croisés. Les historiens ont rapporté que
10.000 d’entre eux furent tués lors de l’assaut et qu’au dernier
moment un bédouin arabe du Maghreb présenta un cheval à an-Nassir
qui réussit à s’extraire de la bataille et s’enfuir vers Jaén.
Et
Alfonsh VIII écrasa l’armée musulmane de la pire manière (shar
tamziq) et prit ainsi sa revanche de la bataille d’al-Arak après
une traîtrise de sa part. Il ordonna de tuer tous les combattants
Musulmans et de ne prendre aucun prisonnier et fit à son tour un
immense butin et ce fut une destructive, douloureuse et écrasante
défaite pour Mouwahhidine mais aussi pour les Musulmans. Et
cette défaite fut une punition (‘iqab) d’Allah le Très Haut
pour les Musulmans du fait du trop grand nombre de leurs péchés, de
leur attachement à la perversion, de leur incapacité à se défendre
eux même et de l’abandon du combat dans la voie d’Allah le Très
Haut.
Soumettre un fort ou une forteresse qui compte des milliers
d’habitants sans même tenter une sortie pour défendre sa religion,
ses biens et son honneur est en lui-même un avilissement.
Ce
fut une terrible punition non pas seulement pour ce que la défaite
causa mais aussi pour ce qu’elle allait entraîner dans son sillage.
La nouvelle de la défaite se propagea parmi les gens et annonçait la
fin de l’état des Mouwahhidine et aussi celui de l’Andalousie
musulmane.
Et
cette bataille décisive fut celle qui brisa définitivement les
Musulmans les entraînant dans une cascade de défaite et d’évènements
de plus en plus tragiques qui conduiront à la fin de leur présence
en Andalousie ou tous les vestiges de leur civilisation seront
systématiquement détruits pour ne laisser aucune trace de leur
présence. Et nous rapporterons cela en temps voulu.
La chute des forteresses d’al-‘Iqab et d’Abou Danis
Alfonsh VIII profita de sa victoire pour conquérir plus de
forteresses et de terres n’ayant plus personne pour se dresser
devant lui et où il alla, il sema mort et destruction et personne ne
lui échappa. Si al-Mansour eut lamentablement pitié de ses
donzelles, Alfonsh au contraire ordonna de massacrer tous les
vivants. Il détruisit toutes les mosquées et ne prit aucun
prisonnier, tous et sans distinction furent passés par le fil de
l’épée, femmes, enfants et vieillards.
Puis
il marcha vers Oubadah proche d’al-‘Iqab, une autre importante
forteresse des Musulmans ou il mit le siège. Les gens se préparèrent
pour la défense mais fasse à l’immense armée d’Alfonsh, ils ne
purent rien. Et après treize jours de siège intense, ils proposèrent
la paix à Alfonsh en échange d’une immense somme d’argent qui
accepta leur demande. Mais les curés et les prêtres venus d’Europe
au nom du pape, annoncèrent que c’était une croisade et que de tel
accord ne devait pas être prit et que la forteresse devait se
soumettre sans condition.
Les
habitants d’Oubadah non informés de ces derniers évènements
ouvrirent les portes et encore une fois, il ne fut question ni de
traité signé, ni de promesses et ni de pleurs. Cent-mille musulmanes
furent violées, soixante-mille Musulmans furent massacrés et autant
fait prisonniers qui furent vendus en Europe comme esclave.
Les
Musulmans qui n’ont tiré aucune leçon de toutes les trahisons
précédentes et encore moins de celle d’al-‘Iqab, firent encore une
fois confiance à leurs ennemis et je jure par Allah, qu’Il n’est
point injuste et que les mécréants méritent vraiment d’être
mécréants à cause de toutes les infamies qu’ils perpétrèrent !
La
Bataille d’al-‘Iqab eut lieu le 16 juillet (youliou) 1212 et
les croisés en firent un jour de fête appelé « la Victoire de la
Croix » (‘id intissar as-salib) sur les Musulmans et
un grand nombre de personne qui ont visité l’Espagne ont rapporté
que le drapeau (rayah) des Mouwahhidine se trouve
encore dans un musée espagnol, exposé comme une relique.
En
l’an 614 de l’Hégire (1217), le roi du Portugal, Alfonsh III, décida
d’agrandir son territoire au sud profitant du passage au large de
ses côtes d’une flotte de croisés allemands se dirigeant vers la
Palestine. Les croisés répondirent à son appel et ensemble, ils
mirent le siège une nouvelle fois sur la forteresse d’Abou Danis que
cette fois personne ne put secourir.
Le
siège dura assez longtemps et les commandants Musulmans prit de peur
envoyèrent des messagers pour demander la paix en échange de
l’ouverture de la forteresse mais les croisés refusèrent et le
blocus se renforça. Les Musulmans insistèrent auprès d’Alfonsh pour
un arrangement et celui-ci accepta à la condition que les Musulmans
abandonnent la forteresse sans rien prendre avec eux. Lorsque
l’accord fut conclu, les Musulmans humiliés mais saufs sortirent et
tomba pour la dernière fois la forteresse d’Abou Danis.