En
l’an 480 de l’Hégire (1087), Alfonsh VI envoya de Tolède différents
corps d’armées qui attaquèrent et prirent plusieurs petites villes
et une importante forteresse musulmane du nom de Liyayte dans l’est
de l’Andalousie. Puis il réunit une garnison de 13.000 soldats dans
cette forteresse et à nouveau le danger se fit pressant pour les
royautés musulmanes indépendantes qui ne levèrent même pas le petit
doigt pour se défendre.
Alfonsh, pas tout à fait encore prêt, était sur le point d’attaquer
et de conquérir tout l’est de l’Andalousie.
Cette
même année, al-Mou’tamid Ibn ‘Abbad présentant le nouveau danger
imminent s’embarqua sur un navire pour le Maghreb ou il rencontra
Youssouf Ibn Tashfine et lui demanda assistance pour la seconde fois
contre la menace d’Alfonsh.
Youssouf Ibn Tashfine lui répondit : « La situation était sous votre
contrôle. Si vous vous étiez unifiés, vous seriez venu facilement à
bout de lui car il était affaiblit. Mais vous lui avez laissé le
champ libre pour reconstituer ses forces et voilà qu’il cherche à
vous manger de nouveau. Et voilà le résultat de la division et son
résultat sur les gens ».
Youssouf, pour la seconde fois répondit favorablement à sa demande
et en l’an 481 de l’Hégire (1088), il traversa de nouveau le détroit
de Tariq et débarqua en Andalousie.
Il se
dirigea aussitôt vers le nord-est et leva une armée composée des
habitants de ces contrées menacées. Puis il se dirigea vers la
forteresse de Liyayte qu’il assiégea.
Alfonsh informé de l’arrivée de l’armée musulmane craignit le pire
pour les soldats de la forteresse. Il sortit à la tête d’une immense
armée et Ibn Tashfine informé de son arrivée, ne voulut par être
prit entre deux armées ennemies.
Et
pour ne pas combattre en position de faiblesse, il ordonna le
retrait de son armée tout en espionnant secrètement les mouvements
de l’armée. Alfonsh en profita pour faire évacuer la garnison et
ainsi prit fin la menace de Liyayte.
Ibn
Tashfine dut retourner de nouveau au Maghreb où son attention était
requise et en partant, il laissa une partie de son armée pour
défendre les Musulmans.
La réunion des savants de Syrie
En
l’an 482 de l’Hégire (1089), Alfonsh fit une nouvelle fois ses
préparatifs pour transformer Tolède en place fortifiée pour ses
armées et d’où il pourrait organiser ses conquêtes.
Les
gouverneurs des royaumes indépendants ne changèrent en rien après
ces deux dangers éliminés et chacun resta sur sa position noyé par
l’amour du pouvoir, des vains délices et des occupations mondaines
de cette vie. Bientôt la division se fit plus profonde entre deux
royaumes qui finirent par s’entretuer au plus grand bénéfice
d’Alfonsh et les gens alarmés envoyèrent des messagers demander
l’aide des Mourabitine pour la troisième fois.
Les
nouvelles des divisions et des guerres intestines entre gouverneur
parvinrent jusqu’en Syrie. Alors deux des plus grands érudits de
l’époque : Abou Hamid al-Ghazali, qui se trouvait en Syrie à
cette époque, et Abou Bakr at-Tartoushi, puisse Allah le Très Haut
leur faire miséricorde, se réunirent avec d’autres ‘Oulémas pour
discuter des problèmes de l’Andalousie et du sort des Musulmans,
reflétant les propos du Messager d'Allah (Saluts et bénédictions
d'Allah sur lui) : « Quiconque ne s’occupe pas des affaires des
Musulmans n’en fait pas partie »
Les
savants religieux édictèrent alors un des plus important arrêté
juridique de tous les temps. Ils ordonnèrent à Youssouf Ibn Tashfine
de retirer le pouvoir aux gouverneurs d’Andalousie, et d’unifier
l’Andalousie par la force. Du fait que ces gouverneurs étaient la
cause principale du danger qui menaçait directement les Musulmans et
qu’il ne convenait pas de se taire ou d’ignorer ce fait. Puis ils
envoyèrent cet arrêté juridique (fatwa) à Youssouf Ibn
Tashfine lui donnant juridiquement l’ordre de procéder et de mettre
fin à ces dissensions.
Youssouf Ibn Tashfine réfléchit aux conséquences de cet ordre. Il
était bien évidemment que son attention était demandée en permanence
pour diriger son état des Mourabitine et que s’il partait, des
troubles pouvaient surgir à tout instant. Mais le statut de
l’Andalousie était bien plus préoccupant que le sien qui était bien
stable. Et le danger des croisés était bien plus important que ceux
qui menaçaient son état.
Mais
ce qui le motiva encore plus pour combattre les croisés (jihad
salibiyine), et qu’il ne put supporter c’est que certains
gouverneurs comme al-Mou’tamid Ibn ‘Abbad, al-Moutawwakil Ibn
Akhtas, le gouverneur de Badajoz et ‘AbdAllah Ibn Boullouqine celui
de Grenade, conduisirent des tractations secrètes (tifaqat
sirriyah) avec les ennemis des Musulmans contre les Mourabitine.
Alors
pour la troisième fois Youssouf Ibn Tashfine porta son attention
vers l’Andalousie qu’il se promit d’unifier quand bien même
devrait-il employer la force, protégé par l’arrêté juridique lui
donnant les droits de procéder.
Le retour d’Ibn Tashfine en Andalousie
En
l’an 483 de l’Hégire (1090), Youssouf Ibn Tashfine, à la tête de son
armée, retourna en Andalousie. Puis au fur et à mesure de son avance
vers Tolède, beaucoup de Musulmans joignirent son armée et
grossirent ses rangs avec ceux qui furent envoyés par les
gouverneurs des états indépendants.
Lorsqu’il arriva et mit le siège, il ne put rien faire. Puis, il se
demanda comment cette ville ainsi fortifiée avait-elle put tomber
entre les mains d’Alfonsh si facilement. Sachant qu’il ne pouvait
rien faire à cause de sa petite armée et de ses moyens très réduits,
il décida donc de mieux se préparer tant pour unifier l’Andalousie
que mettre le siège sur
la ville.
Youssouf Ibn Tashfine commença par envoyer des messagers aux
gouverneurs.
En
l’an 484 de l’Hégire (1091), Syr Ibn Abou Bakr, le commandant de
l’armée de Youssouf Ibn Tashfine, se dirigea vers Cordoue, une des
villes les plus importantes du sud, dépendante de Séville, un des
plus larges royaumes indépendant, gouverné par al-Mou’tamid Ibn
‘Abbad, qui avait lutté au côté de Youssouf Ibn Tashfine lors de la
bataille de Zallaqa. Tandis que Cordoue était dirigé par son fils
al-Fath Ibn al-Mou’tamid Ibn ‘Abbad, les deux avaient refusé
de se soumettre aux Mourabitine.
Syr
Ibn Abou Bakr utilisa tous les moyens pacifiques pour convaincre
al-Fath de se rendre mais il refusa systématiquement toutes
les offres qui lui furent faites, si bien que Syr n’eut d’autre
choix que de donner l’assaut. Les deux armées s’affrontèrent et
al-Fath fut battu, ses partisans s’enfuirent tandis que son
épouse Zahidah et ses enfants se réfugièrent chez le roi croisé de
Castille (qishtallah) ou ils apostasièrent, devinrent
Chrétiens et Zahidah prit le nom d’Isabelle, préférant les cochons
aux chameaux, puis devint l’épouse d’Alfonsh. Cordoue tomba aux
mains des Mourabitine et Syr Ibn Abou Bakr marcha sur Séville.
Après
le succès de la première croisade au Levant, le pape de l’époque,
Pascal II chef de l’église catholique, annonça la croisade contre
les Musulmans en Andalousie (harb salibiyah dod al
mouslimin fil andalous). Ce sont des faits historiques
consignés. Nous ne rapporterons que la vérité et n’inventons rien !
Nous ne parlons donc pas seulement des Chrétiens mais des
croisés fanatiques[1]
(salibiyine mouta’assibine).
La bataille de Borhanshe et la réunification du sud
Alfonsh comprit le danger immédiat de cette opération. Si Séville
tombait aux mains des Mourabitine, ils deviendraient beaucoup plus
puissants et lui présenteraient un grave danger. Il est vrai que les
Musulmans qui s’entretuaient arrangeaient grandement ses affaires
mais les Mourabitine étaient un tout autre type de menace. Et ils
devaient être stoppés maintenant avant qu’ils ne prennent Séville :
une grande et riche métropole qui ne manquerait pas de rajouter à la
force des Mourabitine.
Alors
Alfonsh VI, maudit soit-il, envoya Borhanshe à la tête de son armée
pour couper la route aux Mourabitine et les empêcher d’attaquer
Séville. Les deux armées se rencontrèrent au nord de Séville et eut
lieu une violente bataille ou l’armée d’Alfonsh fut, par la Grâce
d’Allah le Très Haut, écrasée par l’impétueuse armée des Mourabitine
commandée par Syr Ibn Abou Bakr qui sortit victorieux de
l’affrontement tandis que Borhanshe fut gravement blessé et la chute
de Séville facilitée.
Lorsque la nouvelle de la victoire des Mourabitine se répandit, la
royauté de Dénia (daniyah) et Algésiras (al-jaziratoul
khadrah) se soumirent au commandement des Mourabitine.
Syr
Ibn Abou Bakr marcha sur Séville tandis qu’al-Mou’tamid
réfléchissait sur sa position : Perdrait-il sa royauté en faveur des
Mourabitine ou bien allait-il s’opposer à eux ? Mais le diable lui
enjoliva la beauté du pouvoir et ses honneurs et aggrava sa
perception de la pauvreté et de l’abandon si bien qu’il choisit de
lutter pour garder ses privilèges.
Al-Mou’tamid refusa les offres de soumission et harangua son peuple
pour lutter contre les Mourabitine. Mais son peuple refusa de
combattre les Mourabitine, marre qu’il en avait de toutes ces
épreuves alors n’ayant pas d’autre choix que les suivre, poussé par
les circonstances, al-Mou’tamid se soumit aux Mourabitine au mois de
Rajab de l’année 484 de l’Hégire (1091).
Et
avec la chute de Séville tout le sud fut unifié sous le commandement
des Mourabitine.
L’expulsion et la fin d’al-Mou’tamid Ibn ‘Abbad
Syr
Ibn Abou Bakr n’oublia pas le comportement d’al-Mou’tamid et sa
prise de position, le fit expulser à vie d’Andalousie comme
récompense de son ignominieuse conduite. Il fut dessaisit de tous
ses biens et enchaîné avec les prisonniers.
Et
al-Mou’tamid Ibn ‘Abbad, un des plus grand gouverneur d’Andalousie,
compagnon des assemblées de poètes, des lecteurs, des musiciens et
des chanteurs, compagnon des honneurs, de l’apparat et des riches
fut expulsé vers le Maghreb à Aghmat, humilié et dégradé pour sa
traîtrise.
Lorsqu’il arriva au Maghreb, Youssouf Ibn Tashfine ordonna qu’il
soit relâché et qu’il vive misérablement de l’aumône demandé aux
gens jusqu’en l’an 488 de l’Hégire (1094) ou mourut al-Mou’tamid Ibn
‘Abbad, pauvre, sans possession, inconnu, si bien qu’il fut annoncé
à sa mort : « as-salat ‘alal gharib », « prière (funéraire)
pour un inconnu » à laquelle n’assista que trois personne et
regardez l’exemple qu’Allah nous donne en cet homme qui après avoir
été une « star » mourut « bish-shar » ! Qu’Allah nous
préserve de la déchéance, Amine !
Et ce
n’est que lorsqu’il fut introduit dans la fosse que quelqu’un le
reconnu et dit : « Cet homme était le gouverneur de Séville, cet
homme est al-Mou’tamid Ibn ‘Abbad ! » Et son histoire se propagea
afin qu’elle serve de leçon pour ceux qui viendront après lui.
Il
fut offert à al-Mou’tamid l’opportunité de se joindre aux
Mourabitine et de bénéficier du même statut, des mêmes récompenses
et de la même gloire ici-bas et dans l’au-delà, d’être un honneur
pour les Musulmans tout en conservant son poste et ses avantages.
Mais la vie de ce monde et ses artifices illusoires le trompèrent et
l’emportèrent dans le gouffre du déshonneur.
O
gens doués de raison, prenez en des leçons avant que ne vienne le
jour des lamentations.
Le début de la fin des royautés indépendantes
Avec
la mort d’al-Mou’tamid, prit fin un des plus grands états
indépendants. Sa mort annonça le glas de la fin des gouverneurs des
états indépendants et le début du règne des Mourabitine.
Les
états indépendants étaient bâtis sur les structures de l’Islam mais
professaient la division. Certes les lois d’Allah le Très Haut
étaient appliquées mais la priorité des gouverneurs étaient la
satisfaction de leurs propres personnes.
Et
lorsque les gens recherchent les plaisirs mondains, Allah le Très
Haut ne bénit pas leurs efforts et leur temps. C’est uniquement
cette division et cette recherche des biens du bas monde qui ont
contribué à la chute et à la perte de l’Andalousie. Alors que toute
l’Andalousie était entre leurs mains lorsqu’ils étaient unis, voilà
maintenant qu’un tiers du pays était tombé aux mains des croisés et
pire encore ils avaient réussis à prendre sans combattre la plus
grande ville du centre et la plus fortifiée : Tolède.
L’historien Ibn al-Qardabous a rapporté sur cette époque : «
L’Andalousie fut perdue pendant l’ère des royaumes indépendants
lorsque la flamme de l’Islam disparut des âmes. Et ceci confirment
la véracité du Hadith du Messager d’Allah (Saluts et
bénédictions d'Allah sur lui), bien que nous soyons nombreux, si
nous ne nous attachons pas fermement à l’Islam nous faiblissons.
Le
Messager d'Allah (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : «
Mais
vous êtes de l’écume comme l’écume de mer. Et Allah retirera du cœur
des mécréants la crainte qu’ils ont de vous et Il placera dans vos
cœurs al-Wahn ». « O Messager d'Allah : Qu’est-ce al-Wahn »
demandèrent les compagnons ? Il répondit : « L’amour de cette vie et
la répugnance de la mort »[2]
».
Certes, il y avait parmi les gouverneurs des gens sincères qui
voulaient mettre fin à cette division et à cette faiblesse. Allah le
Très Haut dit : « Et craignez une calamité qui n’affligera pas
exclusivement les injustes d’entre vous. Et sachez qu’Allah est dur
en punition[3]
».
Il y
avait aussi parmi eux des ‘Oulémas qui les conseillaient et les
avertissaient, qui leur ordonnaient le bien et empêchaient le mal
mais personne ne les écouta vraiment. Et ces gouverneurs
s’enfoncèrent un peu plus dans leur mal et ils furent la cause de la
perte de l’Andalousie ». Fin de citation.
C’est
aussi ce que rapportèrent les grands savants qui vécurent à cette
époque : l’Imam Ibn Hazm, l’Imam historien Ibn
Hayyan et l’Imam Ibn Bassane.
En
lisant l’Histoire, vous vous rendrez bien compte que lorsque les
Musulmans s’attachèrent fortement à l’Islam, à la recherche de la
satisfaction divine et à la récompense de l’Au-delà, alors la
victoire leur était assurée de manière certaine.
La
bénédiction d’Allah le Très Haut descendait alors sur Ses serviteurs
et cela leur ouvrait les portes de la réussite. Allah Exalté et Loué
soit-Il ne dit-Il pas dans Son Livre : « Si les habitants des
cités avaient cru et avaient été pieux, Nous leur aurions
certainement accordé des bénédictions du ciel et de la terre. Mais
ils ont démenti et Nous les avons donc saisis, pour ce qu’ils
avaient acquis[4]
». Et
les gouverneurs de ces états indépendants ont gâché cette
bénédiction et ont perdu le pays et ses habitants.
Et
comme le Messager d'Allah (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui)
l’a dit: « Il y aura toujours du bien dans ma communauté »,
il y a toujours du bien dans cette communauté et ainsi lorsque les
Mourabitine arrivèrent, ils sont arrivés en tant que combattants
implorant la victoire à Allah le Très Haut.
Aussi
peu intéressé par les préoccupations du pouvoir, ils quittèrent
l’Andalousie aussitôt après la victoire de Zallaqa, laissant le pays
à ses propriétaires. Ils vinrent uniquement pour la défense de
l’Islam et des Musulmans et c’est pourquoi Allah le Très Haut a béni
leurs efforts et qu’ils ont pu récupérer grâce à Lui la plupart de
ce que les Musulmans avaient perdu.
Allah
Exalté et Loué dit : « Et si vous vous détournez, Il vous
remplacera par un peuple autre que vous, et ils ne seront pas comme
vous[5]
». Lorsque ces gouverneurs des états indépendants s’avérèrent
incapables, Allah le Très Haut les fit remplacer par un peuple,
meilleur qu’eux les Mourabitine. Allah le Très Haut dit aussi : «
Et Nous avons certes écrit dans le Zabour, après l'avoir mentionné
(dans le Livre céleste), que la terre sera héritée par Mes bons
serviteurs[6]
».
Et
vinrent les Mourabitine commandé par l’auguste savant, le grand
serviteur et l’intrépide combattant hors pair Youssouf Ibn Tashfine
âgé à cette époque de plus de 80 ans, qui montait encore à cheval et
combattait dans la voie d’Allah le Très Haut. Ces Mourabitine purent
reconquérir et réunifier l’Andalousie. Ils commencèrent par le sud,
prirent de force Cordoue, pacifiquement Séville, Dénia, tandis que
le reste de l’Andalousie était toujours aux mains des gouverneurs...
Quand
à ce que nous vivons de nos jours comme division et faiblesse, la
leçon est la même et elle est valable pour tous les temps et pour
tout le monde et il n’y a pas de changement à la loi divine.
J’ai
trouvé, non pas par hasard puisque le hasard n’existe pas en Islam,
mais par Qadar sans la chercher cette intéressante question
sur le site « Questions-réponses » qui illustre bien le sujet :
« La
situation des Musulmans est en contradiction avec la grandeur de
leur religion… qui va opérer la réforme ? »
Question :
« Certes l’Islam est la seule religion fondée sur la justice, une
justice qui est à même de résoudre les problèmes de l’humanité,
particulièrement pendant les événements en cours. Voilà une réalité
universelle. Tous les Musulmans ont l’obligation de s’efforcer
ensemble à pratiquer cette religion de manière à favoriser la
promotion de l’Humanité. Mais, hélas! Les Musulmans sont tombés au
plus bas niveau. Ne pensez-vous pas, étant donné cette situation,
qu’Allah pourrait choisir d’autres pour qu’ils se chargent de
réaliser la réforme requise, vu que les Musulmans se sont engagés
dans la voie de l’hypocrisie et ont opté pour le m’as-tu vu? »
Réponse :
« Louanges à Allah.
Nul
doute que la vérité universelle est ce que vous avez cité.
L’administration de la justice pour les hommes constitue une
donnée religieuse générale, établie aussi bien pour le croyant que
pour le mécréant, aussi bien pour l’ami que pour l’adversaire. À ce
propos, le Très Haut dit : « Ô les croyants! Soyez stricts (dans
vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que
la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez
l’équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car
Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites
» (Qur’an, 5 : 8). Il dit encore : « Appelle donc (les
gens) à cela; reste droit comme il t’a été commandé; ne suis pas
leurs passions; et dis : « Je crois en tout ce qu’Allah a fait
descendre comme Livre, et il m’a été commandé d’être équitable entre
vous. Allah est notre Seigneur et votre Seigneur. A nous nos œuvres
et à vous vos œuvres. Aucun argument [ne peut trancher] entre nous
et vous. Allah nous regroupera tous. Et vers Lui est la
destination » » (Qur’an, 42 : 15).
Nul
doute encore l’humanité ne pourrait nourrir le moindre espoir de
sortir de ses problèmes et d’échapper à son égarement, si ce n’est
grâce à cette religion. À ce propos, Allah Très Haut dit : « Tel
est Allah, votre vrai Seigneur. Au-delà de la vérité qu’y a-t-il
donc sinon l’égarement ? Comment alors pouvez-vous, vous détourner
» (Qur’an ,10 : 32) et dit : « Si les habitants des cités
avaient cru et avaient été pieux, Nous leur aurions certainement
accordé des bénédictions du ciel et de la terre. Mais ils ont
démenti et Nous les avons donc saisis, pour ce qu’ils avaient acquis
» (Qur’an, 7 : 96).
Le
fait que le sort de l’humanité dépende positivement ou négativement
de son adoption de cette religion ne se justifie pas seulement par
la justice qu’elle garantit à toutes les créatures, mais aussi parce
que l’élément de cette religion qui contribue à l’amélioration de la
situation de l’humanité réside dans son fondement que constitue la
foi sincère en l’unicité absolue du Maître de l’univers. Cette foi
exclut toute servitude à l’égard d’un ange, d’un djinn, d’un humain
ou d’une pierre.
De
même que la créature ne fonctionnerait pas correctement si le
Créateur n’était pas un et unique, de même elle ne pourrait pas
fonctionner si celui qui lui donne les ordres n’était pas un et
unique. Le donneur d’ordre, c’est Allah le Transcendant. « Votre
Seigneur, c’est Allah, qui a créé les cieux et la terre en six
jours, puis S’est établi « istawa » sur le Trône. Il couvre le jour
de la nuit qui poursuit celui-ci sans arrêt. (Il a créé) le soleil,
la lune et les étoiles, soumis à Son commandement. La création et le
commandement n’appartiennent qu’à lui. Toute gloire à Allah,
Seigneur de l’Univers ! » (Qur’an, 7 : 54) et « S’il y
avait dans le ciel et la terre des divinités autre qu’Allah, tous
deux seraient certes dans le désordre. Gloire, donc à Allah,
Seigneur du Trône ; Il est au-dessus de ce qu’ils Lui attribuent
» (Qur’an, 21 : 22).
L’éloignement de l’humanité par rapport à ce grand principe est la
cause de l’errance qu’elle vit et du malheur dans lequel elle
croupit. Le Très Haut dit : « Invoquerons-nous, au lieu d’Allah,
ce qui ne peut nous profiter ni nous nuire ? Et reviendrons-nous sur
nos talons après qu’Allah nous a guidés, comme quelqu’un que les
diables ont séduit et qui erre perplexe sur la terre, bien que des
amis l’appellent vers le droit chemins (lui disant) : - « Viens à
nous ». Dis : La vraie voie, c’est la voie d’Allah. Et il nous a été
commandé de nous soumettre au Seigneur de l’Univers,
» (Qur’an, 6 : 71) et : « Et quiconque se détourne
de Mon Rappel, mènera certes, une vie pleine de gêne, et le Jour de
la Résurrection Nous l’amènerons aveugle au rassemblement. Il dira :
« Ô mon Seigneur, pourquoi m’as-Tu amené aveugle alors qu’auparavant
je voyais ? ». [Allah lui] dira : « De même que Nos Signes
(enseignements) t’étaient venus et que tu les as oubliés, ainsi
aujourd’hui tu es oublié ». Ainsi sanctionnons-nous l’outrancier qui
ne croit pas aux révélations de son Seigneur. Et certes, le
châtiment de l’au-delà est plus sévère et plus durable » (Qur’an,
20: 124-127).
La
sagesse divine a voulu qu’il y ait au sein des hommes deux groupes:
les croyants et les mécréants, les obéissants et les désobéissants.
Les deux groupes s’opposent : « Et si Allah ne neutralisait pas
une partie des hommes par une autre, la terre serait certainement
corrompue. Mais Allah est Détenteur de la Faveur pour les mondes
» (Qur’an, 2 : 251) et : « Si Allah ne repoussait pas les
gens les uns par les autres, les ermitages seraient démolis, ainsi
que les églises, les synagogues et les mosquées où le nom d’Allah
est beaucoup invoqué. Allah soutient, certes, ceux qui soutiennent
(Sa Religion). Allah est assurément Fort et Puissant » (Qur’an,
22 : 40).
A cet
égard, la sagesse divine est parfaite car c’est ainsi que se
distingue le véridique du menteur. Ceci permet à Allah de savoir qui
Le soutient et soutient Son Messager et qui nourrit de l’inimitié à
son égard et le combat. Voilà la vraie épreuve de la vie : « Il
en est ainsi, car si Allah voulait, Il se vengerait Lui-même contre
eux, mais c’est pour vous éprouver les uns par les autres. Et ceux
qui seront tués dans la voie d’Allah, Il ne rendra jamais vaines
leurs actions » (Qur’an, 47 : 4).
Ce
que vous avez dit à propos de la déviance constatée au sein de la
plupart des Musulmans par rapport aux enseignements de cette
religion reflète bien la situation de leur majorité. Seul y échappe
un groupe victorieux parce qu’attaché à la Vérité. C’est notre plus
grande épreuve du moment. C’est la cause de la faiblesse, du
manque de considération et de la domination ennemie dont souffrent
les Musulmans. Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a
dit: « Quand vous vous serez adonnés à la tractation dite ayna, à
l’entretien des troupeaux de bœuf et à l’agriculture de manière à
abandonner le Jihad, Allah vous infligera une humiliation qu’Il ne
lèvera que quand vous retournerez à votre religion » (Rapporté
par Abou Daoud, 3462 et déclaré authentique par al-Albani dans « as-sahihah »,11).
Dans
plus d’un verset de Son livre, Allah a mis Ses serviteurs en garde
contre les conséquences de leur négligence religieuse et de leurs
manquements par rapport à la responsabilité qu’ils ont accepté, en
expliquant qu’ils en subiront seuls les contrecoups et que la perte
qui en découlera sera la leur. Quant à la religion d’Allah, elle
demeure bien protégée par le Transcendant : « Muhammad n’est
qu’un messager - des messagers avant lui sont passés - S’il mourait,
donc, ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos talons ?
Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allah ; et
Allah récompensera bientôt les reconnaissants » (Qur’an,
3 : 144).
Quand
la génération des paresseux disparaîtra de la scène, cette
génération qui a failli à sa mission, viendra la génération élue
pour la tâche, celle qui aura l’honneur d’assumer ses
responsabilités religieuses : « Ô les croyants ! Quiconque parmi
vous apostasie de sa religion... Allah va faire venir un peuple
qu’Il aime et qui L’aime, modeste envers les croyants et fier et
puissant envers les mécréants, qui lutte dans la voie d’Allah, ne
craignant le blâme d’aucun blâmeur. Telle est la grâce d’Allah. Il
la donne à qui Il veut. Allah est Immense et Omniscient » (Qur’an,
5 : 54) et : « Vous voilà appelés à faire des dépenses dans la
voie d’Allah. Certains parmi vous se montrent avares. Quiconque
cependant est avare, l’est à son détriment. Allah est le Suffisant à
Soi-même alors que vous êtes les besogneux. Et si vous vous
détournez, Il vous remplacera par un peuple autre que vous, et ils
ne seront pas comme vous » (Qur’an, 47 : 38).
Mais
nous revenons en arrière pour dire que cette génération à venir sera
issue des Musulmans eux-mêmes et non d’ailleurs. Ils ne seront pas
des anges venus prendre ce que les humains auraient délaissé. Il ne
s’agira pas d’une intervention universelle ou d’un miracle divin
accomplit au profit de dormeurs. Ils ne seront pas non plus une
génération de mécréants qui viendraient soutenir la religion
d’Allah. Les mécréants n’ont jamais été des alliés d’Allah. Seuls
les pieux l’ont été. Quand la génération en question apparaîtra, le
soutien d’Allah arrivera : « Ô vous qui croyez ! Si vous faites
triompher (la cause d’) Allah, Il vous fera triompher et raffermira
vos pas » (Qur’an, 47 : 7).
Notre
rôle à nous consiste à nous préparer et à préparer nos enfants
et nos familles et à appeler les autres afin que nous formions la
génération attendue ou au moins que nous fassions un pas dans cette
direction.
Nous
demandons à Allah Très Haut de nous assister à faire ce qu’Il aime
et agrée et de soutenir Sa religion à travers nous.
Et
Allah Très Haut est Plus Savant.
Islam
Q&A ».
Nous
avons déjà précédemment rapporté cet évènement mais pour la
synchronisation de la chronologie de l’histoire avec les
Mourabitine, nous le répétons avec de plus amples informations.
En
l’an 485 de l’Hégire (1092), Valence (bolensia) était dirigée
par al-Qadir Billah, l’infâme traitre qui avait donné la ville
forteresse Tolède à Alfonsh en échange du poste de gouverneur de
Valence. Al-Qadir, s’était volontairement soumit aux croisés et leur
avait porté allégeance en leur payant l’impôt de guerre tout en
obéissant au commandant d’Alfonsh, al-Qambitour.
Lorsque la renommée des Mourabitine grandit, le juge Ibn Jahhaf
de Valence, un érudit musulman se dit : « Nous sommes dirigé par un
traître alors que nous avons près de nous l’état des Mourabitine, un
état purement islamique et juste, cela ne peut plus durer ainsi ».
Il contacta secrètement les Mourabitine qui saisirent l’occasion et
lui firent parvenir secrètement des armes et des combattants. Alors
Ibn Jahhaf avec l’aide du peuple se saisirent d’al-Qadir
alors que celui-ci, Gloire à Allah, prenait son bain dans son palais
près d’un coffre plein d’or et de pierres précieuses et toujours
prêt à fuir avec ses richesses même dans son bain !
Ainsi
prit fin le règne d’al-Qadir le traître et le juge (qadi) Ibn
Jahhaf devint gouverneur de Valence. Lorsque ces nouvelles
parvinrent à al-Qambitour (rodriq al-qambitour) il en fut
très peiné et marcha sur Valence, assiégea la ville et brûla tout ce
qui se trouvait autour. Ce fut un siège extrêmement pénible pour les
habitants de Valence.
Les
Mourabitine, occupés par les gouverneurs qui ne voulaient pas se
soumettre à eux, étaient vraiment trop éloignés de la ville pour
envoyer de l’aide et le siège se durcit. Des envoyés furent envoyés
pour trouver une solution pour la levée du siège et al-Qambitour
posa la condition que les habitants de la ville payent une année
d’impôt de guerre et que tous les Mourabitine qui se trouvaient dans
l’enceinte de la ville devaient sortir.
L’accord fut scellé et les Musulmans payèrent l’impôt. Trois-cents
cavaliers venus du Maghreb quittèrent la forteresse et Qambitour
leva alors le siège et partit. Ibn Jahhaf n’avait cherché
qu’à gagner du temps pour lui permettre de constituer une force
suffisante pour faire face aux menaces et permettre aux Mourabitine
de venir le protéger mais sur la route de retour al-Qambitour le
maudit, se dit qu’il avait fait une erreur et que bientôt les
Mourabitine viendraient capturer la ville. Il revint donc sur ses
pas et remit le siège et rajouta la condition qu’Ibn Jahhaf
et les dignitaires de Valence sortent de la ville et restent avec
lui comme gage de sécurité et qu’ils ouvrent les portes de la ville.
Le
savant renommé Ibn Jahhaf, puisse Allah le Très Haut lui
faire miséricorde, refusa ces conditions sachant pertinemment
qu’al-Qambitour, malédiction d’Allah sur lui, voulait capturer la
ville. Il envoya des messagers demander une nouvelle fois de l’aide
pressante aux Mourabitine et à al-Mousta’in Billah gouverneur de
Saragosse dont la ville était proche de lui.
Mais
aucun des deux ne put lui porter assistance et le siège de Valence
dura vingt mois. Les historiens ont rapporté que beaucoup de gens
périrent de faim. Certains cherchèrent à fuir de la ville mais tous
furent fait prisonniers tant le blocus était sévère. Al-Qambitour
leur creva les yeux, trancha leurs mains et leurs pieds tandis que
les autres furent simplement tués.
Les
maladies se propagèrent et la difficulté se fit plus intense chez
les habitants de Valence. Le siège de Valence permit à Rodéric
al-Qambitour d’asseoir sa renommée si bien qu’il devint connu de
tous les Chrétiens du nord qui en firent un de leur saint et un de
leur héros.
Le 5
Joumadah Awwal de l’année 487 de l’Hégire (1094), Valence à bout de
souffle ouvrit ses portes et se soumit au maudit al-Qambitour après
qu’il ait promit la sécurité à tous ses habitants, le respect de
leurs biens et de leurs mosquées (et mon Dieu sait ce que valent
leurs promesses) !
Et la
finalité, comme vous vous en doutez est qu’il ne tint aucune de ses
promesses. Il interdit le port des armes à tous les Musulmans y
compris les couteaux et tout ce qui était en fer. Puis il réunit
tous les jeunes qui étaient capables de porter les armes et les tua
tous. Puis il transforma la mosquée en église et il mit le juge (qadi)
Ibn Jahhaf dans un trou qu’il fit creuser et remplir de bois
avant d’y mettre le feu devant toute la population. La seule parole
répétitive du juge fut « la ilaha illallah » (nulle divinité
excepté Allah), « bismillahi ar-Rahmani ar-Rahim
» (au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux), «
la ilaha illallah » « bismillahi ar-Rahmani ar-Rahim »,
« la ilaha illallah », « bismillahi ar-Rahmani
ar-Rahim »…
Ainsi
mourut Ibn Jahhaf puisse Allah lui faire miséricorde et ainsi
tomba Valence, une des plus importantes villes forteresse des
Musulmans aux mains des croisés le 5 Joumadah Awwal 487.
Cette
chute eut néanmoins pour effet d’accélérer la soumission aux
Mourabitine des villes de Badajoz, aux mains des Bani Afdas, et
d’Ashfonah.
La quatrième intervention de Youssouf Ibn Tashfine en
Andalousie
Lorsque les affaires au Maghreb retrouvèrent leur plénitude,
Youssouf Ibn Tashfine, puisse Allah le Très Haut lui faire
miséricorde, retourna pour la quatrième fois en Andalousie.
- La
première fois, pour la grande bataille de Zallaqa ou il écrasa
Adafonsht VI.
- La
deuxième fois, lorsque les croisés menacèrent l’est de l’Andalousie
et qu’il força leur garnison à quitter la forteresse de Liyayte.
- La
troisième fois, lorsque les savants de Syrie, al-Ghazali et Ibn
Tartoush lui ordonnèrent juridiquement de retirer par la force le
pouvoir des gouverneurs des royaumes indépendants d’Andalousie
En
l’an 490 de l’Hégire, (1096), Lorsque Youssouf Ibn Tashfine revint
en Andalousie, sa première préoccupation fut d’éliminer la menace de
Tolède, la capitale d’Alfonsh. Après avoir organisé les affaires du
sud, il se prépara pour mener à bien cette mission et constitua une
grande armée capable de combattre sur deux fronts en même temps,
d’assiéger la ville tout en supportant une attaque externe.
Lorsque l’armée fut enfin prête, il donna son commandement à Muhammad
Ibn Hadj et l’envoya sur Tolède (toleytela) mais
Alfonsh informé envoya à sa rencontre une armée pour l’empêcher de
parvenir à destination.
L'armée croisée de Castille (qishtallah) et l’armée musulmane
des Mourabitine (mourabiti) se rencontrèrent dans la région
de Qansharah. Il s’ensuivit une terrible bataille, non loin de
Tolède, et Muhammad Ibn Hadj écrasa la grande armée du
maudit Adafonsht alias Alfonsh VI, dont les soldats fuirent le champ
de bataille, se réfugièrent et se fortifièrent dans Tolède que ni
nul siège ni assaut ne pouvait faire tomber.
Youssouf Ibn Tashfine changea ses plans et décida de ne plus faire
de la chute de Tolède une priorité à cause des fortifications de la
ville. Il savait que les croisés n’en sortiraient pas c’est
pourquoi, il se consacra à la reconquête de l’Andalousie.
La reconquête de Valence par les Mourabitine
En
l’an 491 de l’Hégire (1097), pour libérer les Musulmans de cette
ville Ibn Tashfine dépêcha ses armées vers Valence dirigée au nom
d’Alfonsh par al-Qambitour, qui malgré sa promesse avait tué un
grand nombre de ses habitants. Une bataille s’ensuivit hors des murs
de Valence et les Musulmans réussirent à battre l’armée
d’al-Qambitour qui s’enfuit et se fortifia dans la ville et pour
cause, il est beaucoup plus facile de s’attaquer à des gens désarmés
qu’aux Mourabitine. Et un long siège qui dura plusieurs années sur
la ville commença.
En
l’an 493 de l’Hégire (1099), al-Qambitour alias Rodrigo alias le
Cid, malédiction d’Allah sur lui, mourut et sa femme Shaymanah prit
sa succession.
Le
commandant des Mourabitine, Abi Muhammad al-Mazdali le fils
de l’oncle de Youssouf Ibn Tashfine, stationné à Valence, resserra
l’étau sur la ville et conduisit batailles après batailles jusqu’en
l’an 495 de l’Hégire (1101) ou Alfonsh répondit à l’appel urgent de
Shaymanah et envoya une armée à son aide.
Mais
l’émir al-Mazdali, au mois de Rajab de l’année 495 de l’Hégire
(1102), réussit à prendre d’assaut la ville après avoir brisé sa
résistance. Les croisés qui restèrent huit années dans la ville la
brûlèrent avant de fuir et la ville revint en possession des
Musulmans.
Maintenant regardez la force des gens qui menèrent le siège, années
après années, batailles après batailles, jamais il ne fut question
pour eux d’abandonner, de se soumettre, de courber l’échine devant
l’ennemi ou même lever le siège. Fermes et inébranlables jusqu’à la
fin, jusqu’à la chute de Valence (bolensia) qui retourna dans
le giron de l'Islam. La patience paye toujours.
‘Ali Ibn Youssouf Ibn Tashfine
En
l’an 496 de l’Hégire (1103), Youssouf Ibn Tashfine alors âgé de 95
ans, après avoir rattaché l’Andalousie à son royaume et réunifié
celle-ci, excepté la ville de Tolède, ressentit de la faiblesse et
dut retourner au Maghreb pour affaires d’état. Après avoir mûrement
réfléchi, il désigna pour sa succession, son fils Abou al-Hassan
‘Ali, bien qu’il ne soit pas le plus âgé de ses fils.
Abou
al-Hassan ‘Ali était le plus méritant et le meilleur de ses
fils du fait de ces critères : il était le plus pieux, le plus
craintif d’Allah le Très Haut, meilleur guerrier et plus farouche
combattant que ses frères.
Les
Historiens ont rapporté qu’Aboul al-Hassan ‘Ali Ibn Youssouf
Ibn Tashfine était sur la même voie que son père et ce dans tous les
domaines, psychique, religieux, physique et militaire.
Youssouf Ibn Tashfine le nomma après lui émir des Mourabitine et lui
fit porter allégeance aussi pour sa clairvoyance, son intelligence,
son fin jugement et ses capacités faisant de lui un redoutable
stratège.
De
même, il conditionna sa nomination et son allégeance en lui
ordonnant de former une seule et unique armée à la tête de laquelle
il devrait s’occuper des affaires des Musulmans en Andalousie mais
aussi de la crainte d’Allah le Très Haut, de l’application strictes
de Ses Lois et de la meilleure politique.
La mort de Youssouf Ibn Tashfine
Le 1
du mois de Mouharram de l’année 500 de l’Hégire (1106), dans
son palais à Marrakech, décéda Youssouf Ibn Tashfine, l’émir des
Mourabitine, le combattant (moujahid) infatigable, à l’âge de
cent ans, puisse Allah le Très Haut lui faire Miséricorde et le
couvrir d’honneur dans l’Au-delà.
Durant toute sa vie, Youssouf Ibn Tashfine se consacra au combat
dans la voie d’Allah (jihad fis-sabilillah) comme nous
l’avons vu et il fut le fondateur original de la dynastie et de
l’état des Mourabitine qui s’étendit du Maghreb à l’Afrique noire
(soudan), grâce à son incessant effort d’unification des terres
musulmanes.
Plus
que cela, il repoussa l’avance des mécréants en Andalousie, commença
sa réunification et assit le pouvoir des Mourabitine. Et avec lui,
prit fin l’ère des royaumes indépendants en Andalousie. Ces états
indépendants qui déchirèrent le pays et contribuèrent à perte au
profit des mécréants. Ces même états qui leur payèrent l’impôt de
guerre, al-Jizyah et leur donnèrent gratuitement ce que leurs
ancêtres avaient conquis par la force.
Youssouf Ibn Tashfine, fut sans conteste une des étoiles de l’Islam
et il y a dans son histoire, un fabuleux exemple à suivre. Youssouf
Ibn Tashfine, un nom oublié de l’histoire grandiose des Musulmans.
Youssouf Ibn Tashfine, un nom à trôner aux côtés des grands
commandants et généraux Musulmans des premières heures et de tous
les temps.
Youssouf Ibn Tashfine, un nom que les cœurs doivent retenir et qui
doit être écrit avec de l’encre d’or dans les livres d’histoire, un
nom inoubliable dès lors que l’on a entendu son histoire ou parler
de lui.
Youssouf Ibn Tashfine ne fut jamais attiré par les choses de ce
monde ni ses attraits et resta un rude bédouin (badawi qih)
jusqu’à dans ses vêtements de cotons épais et sa nourriture
constitué de pain noir, de viande et de lait de chameaux. Il n’était
pas très grand, léger de corps, brun et il avait une voix douce qui
ne l’empêchèrent pas d’être un lion de l’Islam.
Youssouf Ibn Tashfine fut combattant (moujahidoun), un savant
(‘alimoun), un serviteur (‘abidoun), un guerrier sur
le seuil permanent de guerre (mourabitoun), un dévot (wari’oun)
et un pieu (taqiyoun). Et sincèrement, j’aurais bien voulu
être comme lui ou ne serait-ce que servir dans son armée en tant que
simple soldat !
Plus
de quatre années d’efforts passé au service d’Allah le Très Haut,
aux avants postes de l’action quel bel exemple à suivre pour les
futurs dirigeants des pays Musulmans car ceux d’aujourd’hui sont
déjà qualifiés d’apostats et de traîtres dans les médias et maudits
par les masses populaires, excepté le seul à qui Allah le Très Haut
a fait miséricorde.
Son
fils, ‘Ali Ibn Youssouf Ibn Tashfine lui succéda et lorsque tous les
gens lui portèrent allégeance au Maghreb et qu’il prit le
commandement des Mourabitine, il retourna immédiatement en
Andalousie cette même année. Il procéda aussitôt à l’organisation
des affaires de l’état et nomma son grand frère Tamim surnommé Abou
Tahir commandant en chef de toutes les armées des Mourabitine en
Andalousie à qui il demanda de poursuivre le combat contre les
croisés. Et avant de retourner au Maghreb pour gérer son état, ‘Ali
conduisit en personnes quelques batailles.
La bataille d’Aqlish ou des sept généraux
En
l’an 501 de l’Hégire (1107), l’armée des Mourabitine sous le
commandement de Tamim Ibn Youssouf Ibn Tashfine se dirigea vers les
régions de l’est pour poursuivre les conquêtes. Il entra dans le
royaume de Castille et se dirigea vers la citadelle d’Ouqlish (ou
d’Aqlish) ou les forces d’Alfonsh VI étaient stationnées. La
garnison sortit à sa rencontre pour l’empêcher d’approcher mais
Tamim l’écrasa et les soldats s’enfuirent et se fortifièrent dans la
forteresse.
Alfonsh qui ne se remit jamais de la défaire de Zallaqa, eut peur de
la chute de la forteresse et avec elle des régions de Nord. Il
prépara rapidement une armée lourdement armée, sous le commandement
de son fils unique Sancho (shanja) âgé de dix ans, dont la
mère était Zahidah alias Isabelle, l’ex-épouse d’al-Ma'moun al-Fath
Ibn ‘Abbad, qui apostasia comme nous l’avons déjà mentionné.
Alfonsh envoya avec son unique fils, son fameux général Oliver Hand
ainsi que six autres généraux, preuve de l’importance capitale de
cette bataille, pour libérer les Chrétiens assiégés d’Aqlish.
Lorsque Tamim Ibn Youssouf Ibn Tashfine fut informé de l’approche de
l’armée de soutien des croisés, il décida de lever le camp par
crainte de celle-ci. Comme vous le savez, Youssouf Ibn Tashfine
nomma à sa succession, en l’an 495 de l’Hégire, son plus jeune fils
‘Ali qui était alors âgé de dix ans pour les raisons que nous avons
déjà mentionné et non pas le plus âgé de ses fils Tamim qui comme
vous venez de le voir, craignit les croisés et cela nous prouve le
choix judicieux de son père.
Néanmoins, les braves commandants de son armée dont Muhammad
Ibn ‘Ayshah refusèrent de lever le camp et de fuir devant les
mécréants. Muhammad Ibn ‘Ayshah était aussi le fils de
Youssouf Ibn Tashfine et il se surnommait ainsi en honneur à sa mère
qui avait donné naissance à ces lions voilés du désert de Shanguit.
Parmi les autres commandants de Lamtounah qui refusèrent de bouger,
il y avait aussi un autre fils de Youssouf Ibn Tashfine surnommé Muhammad
Ibn Fatimah, qui portait aussi le nom de sa mère.
La
bataille qui fut appelée la bataille des Sept Généraux ou la
bataille d’Aqlish, eut lieu le vendredi 16 du mois de Shawwal de
l’année 501 de l’Hégire (1107) et débuta juste avant le lever du
soleil, à l’heure d’al-Fajr, entre Tamim Ibn Youssouf Ibn Tashfine
et l’armée d’Alfonsh. Ce fut une mortelle et violente bataille que
celle pour le contrôle de nord de l’Andalousie.
De
grands savants Musulmans participèrent à cette bataille décisive
dont l’Imam Jazouli ainsi que beaucoup de représentants des
grandes familles d’Andalousie et par la Grâce d’Allah le Très Haut,
les Musulmans emportèrent la bataille. L’armée des croisés fut
détruite et Sancho, le successeur d’Alfonsh, fut tué. Alfonsh fut
extrêmement affligé par la perte de son fils mais aussi par la perte
de son bastion et il n’eut d’autre choix que de laisser la
succession à sa fille Arakah (ou Orakah).
Les
Musulmans se sacrifièrent énormément lors de cette bataille ou
beaucoup trouvèrent la mort dont l’Imam Jazouli et un nombre
important d’Andalous. Mais il vaut mieux choisir sa mort et mourir
honorifiquement sur le champ de bataille, cherchant la satisfaction
du Miséricordieux, que de finir esclave, prisonnier, grabataire ou
mourir dans son lit.
Vingt-trois-mille croisés trouvèrent la mort au cours de la bataille
dont les têtes firent assemblées en piles sur lesquelles l’appel à
la prière fut lancé et qui furent par la suite envoyées dans les
différentes villes musulmanes.
Alfonsh finit par mourir de chagrin, quelques années plus tard,
suite à cette retentissante bataille qui stoppa pour quelques
siècles la menace des croisés et brisa Alfonsh de manière définitive
si bien qu’il perdit la vie. Puisse Allah Exalté faire miséricorde
aux armées des Mourabitine et à leurs chefs.
Après
la mort d’Alfonsh, son royaume se divisa en deux. L’est, le nord et
le centre aux mains de son successeur et l’ouest et le nord-ouest,
notamment le Portugal, Léon et Galice aux mains d’Alfonsh VII (alfonsh
sabi’) et les affaires restèrent ainsi.
Comme
vous le voyez la roue du temps tourne pour toutes les nations, un
jour vainqueur un jour vaincu et vice et versa, c’est une loi
universelle à laquelle nul n’échappe ! Et après l’ascension, la
chute et ainsi de suite. Seule la Gloire et l’Elévation permanente
appartiennent à Allah Exalté.
‘Ali Ibn Youssouf Ibn Tashfine revient en Andalousie
Au
mois de Mouharram de l’année 503 de l’Hégire (1109), ‘Ali Ibn
Youssouf Ibn Tashfine, l’émir des Mourabitine, surnommé émir des
Musulmans (amiroul mouslimin) traversa le détroit de Tariq (madiq
tariq) et débarqua en Andalousie avec une importante armée pour
combattre dans la voie d’Allah le Très Haut décidé à mettre le siège
sur Tolède. Alfonsh, le gouverneur de Tolède, du centre et du nord
de l’Andalousie se prépara en conséquence pour se protéger de ce
nouveau danger.
Sitôt
les préparatifs finit, ‘Ali marcha sur Tolède. L’armée des croisés
tenta une première interception dans la région de Madrid (majrid)
mais ils furent battus. Puis l’armée en fuite rejoignit une autre
armée beaucoup plus importante dans la région de Talavera (talbira).
L’armée des Musulmans fut appelée l’armée des juges tant il y avait
un grand nombre de juges (qouda). A chaque fois que l’armée
de ‘Ali passait près d’une ville ou d’un village musulman, les juges
intégraient son armée pour participer à la bataille : bataille qui
fut appelée la bataille des Juges (ghazwat al-qoudat). Et
‘Ali Ibn Youssouf Ibn Tashfine écrasa aussi cette fraîche et
puissante armée.
Puis
il continua ses conquêtes victorieuses au centre, à l’est puis enfin
lorsqu’il eut finit, il marcha sur le nord. ‘Ali cherchait en fait à
faire tomber Tolède en coupant toutes les aides que la ville
pourrait recevoir de l’extérieur et en mettant les terres des
croisés sous pression. Ils captura le sud, une partie de l’ouest,
l’est et avança sur Saragosse, la dernière des villes états
indépendants, la capitale du nord.
[1]
Les termes « fanatique », « extrémiste », « guerres sainte »
etc., sont des termes croisés qui étaient employés pour les
Chrétiens et de nos jours employés à tord contre les
Musulmans sounnites qui ne sont ni des fanatiques, ni des
extrémistes mais tout simplement des Musulmans.
[2]
Thawbane (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le
Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a
dit : « Les nations se rassembleront sur vous comme ont se
rassemble autour d’un plat ». Nous demandâmes : « O Messager
d’Allah ! Serait-ce due au fait que nous serons peu nombreux
? » Il (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) répondit :
« En ces jours, vous serez nombreux, mais comme l’écume de
mer et Allah enlèvera la crainte du cœurs de vos ennemis et
placera dans vos cœurs al-Wahn ». « Nous demandâmes :
« Et qu’est donc al-Wahn ? » Il (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) dit alors : « L’amour du bas
monde et l’aversion de la mort ». Et dans une autre
version : « Votre aversion du combat (qital) ». Abou
Daoud et Ahmad.
[3]
Qur’an, Sourate 8, verset 25.
[4]
Qur’an, Sourate 7, verset 96.
[5]
Qur’an, Sourate 47, verset 38
[6]
Qur’an, Sourate 21, verset 107.