Abou Yazid Mafrad Ibn Kaydad al-Yafradi az-Zinati
Ne
vous étonnez donc pas de la terrible joie que ressentirent et
manifestèrent les Musulmans et la communauté musulmane lorsque
Mou’iz Ibn Badis mit fin à leur règne comme nous allons le voir et
aussi lorsqu’Abou Yazid al-khariji et Soumhour Moukhrij Ibn Kaydad
lorsqu’ils se vengèrent des ‘oubaydiyine et auxquels se joignirent
l’ensemble des ‘Ulémas sounnites du Maghreb et combattirent sous son
commandement malgré la différence de leurs dogmes.
Certains savants critiquèrent ces derniers d’avoir combattu au côté
des khawarije, qui sont pourtant les ennemis des sounnites, et le
savant Abou Bakr al-Maliki, qui avait lutté dans leur rangs leur
répondit : « O frères, la sortie dans les rangs d’Abou Yazid
al-khariji pour détruire la dynastie des bani ‘oubayd est
obligatoire (fard) du fait que les khawarije reste des gens
de la Qiblah et que l’Islam ne les a pas quitté. Ils lèguent et
héritent. Tandis que les Banou ‘oubayd ne sont pas ainsi, ce sont
des mages (majous) et non pas des Musulmans, Ils n’héritent
donc pas des Musulmans ni même ne relèvent d’eux ».
Il
est aussi important de noter que les habitants du Maghreb
s’élevèrent contre les bani ‘oubayd.
Après
l’assassinat d’Abou ‘AbdAllah ash-shi’i, les Berbères s’élevèrent
contre le ‘oubaydi juif mais il les châtia durement. Le vil ‘oubaydi
fit alors construire la ville fortifiée d’al-Mahdiyah, en Tunisie
actuelle, qui fut bâtie en quatre années et demie ou il prit ses
logements au mois de Shawwal de l’année 302 de l’Hégire (914).
Puis,
il fit le projet de quitter le Maghreb et de bâtir un état mais il
ne savait pas vraiment ou, l’Andalousie ou l’Egypte. Il envoya donc
des prêcheurs ismaéliens sous forme d’espions pour lui ramener des
informations. Le plus connus d’entre eux était le célèbre géographe
ismaélien Ibn Hawqal.
L’émir de l’Andalousie était à cette époque un Omeyyade comme nous
allons bientôt le voir, le puissant émir AbderRahmane Ibn Muhammad,
plus connu sous le nom d’AbderRahmane an-Nassir, qui
connaissait les ismaéliens et se leva contre eux en menant la guerre
dans leur pays. Il envoya à son tour des informateurs au Maghreb
ainsi que la marine andalouse pour attaquer leurs bases au Maroc
actuel et des savants malikites pour revivifier le dogme sounnite et
détruire l’ismaélien. Il incita aussi les Berbères à s’élever contre
les ismaéliens et supporta leurs révoltes.
Ayant
vu ses efforts contrés en Andalousie, l’infâme ‘oubaydi se tourna
vers l’Egypte qui essaya vainement de prendre à trois reprise. La
première en l’an 301 de l’Hégire (913), la deuxième en l’an de 306
de l’Hégire (918) et la troisième en l’an 321 de l’Hégire (932)
jusqu’à ce qu’il trouve la mort, malédiction d’Allah sur lui, au
mois de Rabi’ Awwal de l’année 322 de l’Hégire (933).
Après
sa mort, le Maghreb entra dans un longue période de rébellions mais
le deuxième calife ‘oubaydi al-Qahim mit fin à l’ensemble d’entre
elles exceptée celle d’Abou Yazid Mafrad Ibn Kaydad al-Yafradi
az-Zinati al-khariji que nous avons déjà mentionné.
Abou
Yazid Mafrad Ibn Kaydad al-Yafradi az-Zinati était des khawarije
al-ibadiyah an-nikariyah.
Les
gens qui étaient dans l’entourage d’al-Qahim se disaient entre eux :
« Celui-là est plus grand que son père » et il a été rapporté que le
deuxième calife ‘oubaydi al-Qahim était bien pire que son père. Il
commença par insulter les Prophètes (paix sur eux) et il,
malédiction d’Allah sur lui, faisait crier dans les marchés de Tunis
et d’al-Mahdiyah, de maudire la Mère des croyants ‘Ayshah (qu’Allah
soit satisfait d’elle).
Il
écrivit aussi à Abou Tahir al-qourmouti à Ihsah et lui
demander de tuer les Musulmans, de brûler les mosquées et les
Qur’an ce qu’il fit comme nous l’avons mentionné déjà plusieurs
fois, le jour de Tarwiyyah de l’année 317 de l’Hégire (929).
Nous
allons maintenant raconter l’histoire, comment Abou Yazid Mafrad Ibn
Kaydad al-khariji se révolta contre le tyran ‘oubaydi dans les
montagnes de l’Aurès, ou il prit refuge et qui devint sa base.
Le
combat des khawarije à cette époque était de jeter la mécréance sur
les ismaéliens, de les tuer et de s’approprier leurs biens. Abou
Yazid Mafrad Ibn Kaydad s’allia avec ‘AbderRahmane an-Nassir
et se fit surnommé Sheikh al-Mou'minin et aussi le compagnon de
l’âne, Sahib al-Himar, car un de ses partisans
lui avait offert un âne qu’il montait toujours.
En
l’an 332 de l’Hégire (943), après qu’un grand nombre de partisans
l’eut rejoint et qu’il eut finit ses préparatifs, Abou Yazid Mafrad
Ibn Kaydad quitta les montagnes de l’Aurès et se mit en route pour
combattre les ismaéliens en prenant bien soin de cacher aux
Musulmans qu’ils étaient des khawarije. Ainsi un grand nombre de
savants et de gens du commun sortirent avec lui et à la tête de
cette grande armée, Abou Yazid Mafrad Ibn Kaydad se dirigea vers
Kairouan ou il entra et traita correctement ses habitants qu’il
invita alors à suivre le dogme maliki et leur demanda de sortir pour
combattre les ismaéliens si bien qu’un très grand nombre de
Musulmans intégrèrent son armée.
Informé de son arrivée al-Qahim l’ismaélien et ses partisans se
sauvèrent et se réfugièrent dans leur forteresse d’al-Mahdiyah,
abandonnant derrière eux toutes leurs villes si bien qu’il ne leur
resta plus que ce dernier bastion.
Abou
Yazid Mafrad Ibn Kaydad al-Yafradi az-Zinati al-khariji arriva donc
devant al-Mahdiyah et assiégea la ville si longtemps que le calife
‘oubaydi al-Qahim mourut en l’an 334 de l’Hégire (945) et il fut
succédé par son fils al-Mansour Ibn Qahim le fils du mahdi ad-Da’i
juif.
Lorsqu’il quitta sa base dans les Aurès, Abou Yazid Mafrad Ibn
Kaydad attaqua un grand nombre de villes et de places des ismaéliens
avant d’assiéger al-Qahim dans al-Mahdiyah mais quand il entra dans
la ville d’Arbas, il tua tous les habitants y compris les Musulmans
qui s’étaient réfugiés dans la mosquée avant d’incendier la ville et
de la raser.
Les
Musulmans étaient-ils des mécréants aux yeux des khawarije ?
De
même lorsqu’il rentra dans la ville de Bajah, il viola les
musulmanes, tua leurs enfants et tous les habitants sur lesquels il
brûla la ville faisait apparaitre la réelle et impitoyable cruauté
des khawarije, après avoir utilisé les Musulmans pour parvenir à ses
fins. Et les Musulmans conçurent à son égard une profonde haine.
Al-Mansour Ibn Qahim Ibn al-Mahdi ad-Da’i al-Yahoudi
Pendant ce temps, le troisième calife ‘oubaydi promettait aux gens
et leur fit le serment qu’ils ne les traiteraient pas comme les
khawarije et il fit raser les cheveux et les barbes des prêcheurs
ismaéliens mais ne les tua pas. Il dit aussi aux habitants de
Kairouan : « Si vous entendez quiconque insulter les compagnons
(qu’Allah soit satisfait d’eux), tuez-le ! Il demanda aux savants
d’enseigner les Hadiths prophétiques aux gens et leur
permis aussi de prier Salat Tarawih,
la prière de nuit du mois de Ramadan.
Cette
politique lui permit de regagner le cœur des gens mais feriez-vous
encore confiance à des ismaéliens après les innombrables atrocités
qu’ils commirent ? Les gens se tournèrent donc vers lui et
abandonnèrent les khawarije.
A la
fin du règne d’al-Qahim alors qu’il était assiégé dans sa forteresse
d’al-Mahdiyah, il envoya un messager pour demander de l’aide à un
chef Berbère du nom de Ziri Ibn Manad as-Sanhaji qui était un
ismaélien allié aux ‘oubaydi. Ziri arriva à la tête d’une immense
armée, car comme nous l’avons mentionné la tribu Sanhadja
représentait un tiers de la population berbère du Maghreb, et les
ismaéliens ayant retrouvé leurs forces abandonnèrent toutes les
promesses et les serments qu’ils avaient faits aux gens.
Lorsqu’al-Mansour Ibn Qahim Ibn al-Mahdi ad-Da’i al-Yahoudi devint
le troisième calife ‘oubaydi, il cacha la mort de son père aux gens
jusqu’à ce qu’il soit venu à bout des khawarije et emprisonné leur
chef Abou Yazid Mafrad Ibn Kaydad puis lorsque ce dernier mourut en
prison, il le fit empailler et accrocher dans une cage en compagnie
de deux singes.
Quand
les principales menaces furent écartées, le maudit al-Mansour Ibn
Qahim revint à la politique de la terreur et du sang de ses père et
grand-père, maudits soient-ils. Ceux qui professaient un autre
dogme, après avoir torturés étaient tués puis brûlés.
Ce
maudit ‘oubaydi ismaélien commit d’innombrable crimes d’une violence
inouïe et il prendrait beaucoup de temps de tout décrire néanmoins,
chaque chose ayant heureusement une fin, il mourut au mois de
Shawwal de l’année 341 de l’Hégire (952) et son fils Ma’ad Ibn
Isma’il Ibn al-Mansour Ibn al-Qahim prit sa succession. Il fut connu
sous le nom de Mou’iz Li-Dinillah car ces maudits chiens ismaéliens
copiaient en plus le nom des califes abbassides pour se donner une
fausse légitimé.
La prise de l’Egypte par les ismaéliens
Les
récits sur Mou’iz Li-Dinillah Ma’ad Ibn Isma’il Ibn al-Mansour Ibn
al-Qahim sont très nombreux et son fameux commandant, qui lui avait
précédemment remit le Maghreb, Jouhar Istaqilli réussit à entrer en
Egypte en l’an 358 de l’Hégire (968) suivit par le calife ismaélien
‘oubaydi en l’an 362 de l’Hégire (972).
Avant
de quitter le Maghreb pour l’Egypte, le vil Mou’iz Li-Dinillah Ma’ad
Ibn Isma’il Ibn al-Mansour, alluma les feux de la guerre dans le
Maghreb et nomma comme gouverneur du Maghreb Abou al-Foutouh
Youssouf Ibn Ziri Ibn Manad as-Sanhadji dont le vrai nom était
Boulloukine (ou Boullouqine) Ibn Ziri mais que le ‘oubaydi avait
surnommé Youssouf, cet homme qui l’avait aidé à lever le siège des
khawarije à al-Mahdiyah.
Lorsque le maudit Mou’iz Ibn ad-Da’i entra en Egypte, il fut
accueilli pas le peuple égyptien et les dignitaires dont à leurs
têtes, Ashraf al-‘Alawiyi surnommé Ibn Tabataba[1]
qui demanda au ‘oubaydi : « De quel descendant est issu notre
maitre ? ». L’infâme juif lui répondit : « Nous allons
organiser une conférence à laquelle vous serez invité et nous vous
dévoilerons alors qui sont nos ancêtres ».
Quelques temps plus tard, il fit réunir les gens dans son palace (qasr)
que Jouhar lui avait précédemment fait construire au Caire (al-qahirah).
Tous ceux qui avaient une autorité quelconque à cette époque se
rendirent à l’invitation et le vil juif leur demanda :
-
« Avez-vous laissé derrière vous quelqu’un d’influent ? »
-
« Non » répondirent-ils, « nous sommes tous venus ».
Le
maudit ‘oubaydi dit alors :
-
« Vous m’avez demandé qui était mes ancêtres (nassabi) et
bien le voici » dit-il, en tirant son sabre. Puis, il a été rapporté
qu’il leur distribua des quantités pharamineuses d’or et leur dit :
-
« Et ceci est mon compte (hassabi) »
Alors
les gens présents comprirent parfaitement le message[2]
et dirent :
-
« Nous avons entendu et obéit, Nous avons entendu et obéit (sami’na
wa ata’na) et nous n’avons nul désir de connaitre ton origine ni
tes affaires ».
Al-Mou’iz Ibn Badis Ibn Abou al-Fath
al-Mansour Ibn Boulloukine
Abou
al-Foutouh Youssouf Ibn Ziri Ibn Manad as-Sanhadji, le
gouverneur ismaélien du Maghreb mourut en l’an 374 de l’Hégire (984)
et son fils Abou al-Fath al-Mansour Ibn Boulloukine entra en
guerre contre les tribus Zenâta et Koutamah mais il mourut en l’an
386 de l’Hégire (995) et fut remplacé par son fils Badis qui avait
douze ans à l’époque.
Et,
comme lors de toutes les époques, certains profitèrent du bas âge du
nouveau successeur pour se rebeller dont les Zenâta ainsi que ses
oncles mais Badis s’arrangea avec son oncle Hammad Ibn Ziri
qui leva une armée pour lui et mit les rebelles en déroute.
Puis
après Hammad Ibn Ziri se rebella à son tour et construisit la
ville fortifiée d’al-Qal’ah avant de mettre la main sur les villes
de Tayjas et de Constantine. Badis essaya de lutter contre son oncle
et lui envoya un certain nombre d’armées mais, Hammad Ibn
Ziri réussit à garder son pouvoir sur ses conquêtes, renia son
allégeance aux ‘oubaydiyine et porta allégeance aux Abbassides.
Lorsque Badis mourut en l’an 406 de l’Hégire (1015), il fut succédé
par son fils al-Mou’iz Ibn Badis qui était un enfant âgé de huit
ans, et à cette époque, la tribu berbère des Sanhadja s’était
subdivisée en deux groupes, celui d’al-Mansour Ibn Boulloukine à
Kairouan et celui de Hammad Ibn Ziri à al-Qal’ah.
Al-Mou’iz Ibn Badis grandit sous la supervision de son ministre,
Abou al-Hassan Ibn Abi Zadjan qui était un homme juste et
pieux et qui suivait secrètement le dogme maliki, qui lui conféra
sur tous les aspects, une excellente éducation. Il enseigna aussi
secrètement à l’enfant l’enseignement sunnite des « ahl sunna wal
jama’a » de l’Imam Malik sans même que les ismaéliens ne
soit informé ni même les gens de Kairouan.
Un
jour, al-Mou’iz Ibn Badis sortit pour la prière dans son apparat
alors qu’il était encore jeune, et fit entendre des éloges sur Abou
Bakr as-Siddiq et ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait
d’eux) et les gens présent surent qu’Ibn Badis rejetait le dogme
ismaélien tout comme eux d’ailleurs qui n’attendaient que l’occasion
de le manifester et d’en finir avec eux.
Le
jour de l’’Id, ils sortirent leurs sabres et tuèrent, rien que ce
jour 3.000 chiens ismaéliens. Al-Mou’iz Ibn Badis ordonna alors de
tuer aussi tous les vils prêcheurs ismaéliens du Maghreb Adna,
l’actuelle Algérie et Tunisie et demanda aux gens d’abandonner le
dogme ‘oubaydi juif et d’adopter celui des Sounnites, le dogme
maliki qui a toujours été le dogme principal du Maghreb. Et ainsi
al-Mou’iz Ibn Badis mit fin à l’abomination ismaélienne dans son
royaume.
C’est
ce qui poussa le poète à dire sur l’émir al-Mou’iz Ibn Badis:
« Ô
libérateur (mou’iz) de l’état,
Puisses tu vivre honoré et béat.
C’est
toi qui a exterminé les
damnés et ramené le Prophète Mustapha,
Et où
qu’ils soient, a fait de les tuer une sounnah ».
Ainsi, en l’an 433 de l’Hégire (1041), l’émir al-Mou’iz Ibn
Badis sépara son état des maudits ‘oubaydi, puis retourna le prêche
du Vendredi au calife abbasside[3],
qui était à l’époque al-Qahim bi-Amrillah. Ce mouvement de
libération et de détachements des ‘oubaydi au Maghreb est connut
dans les livres d’histoires (Musulmans bien évidement) sous le nom
de « Harakat at-Tat-hir[4] ».
Les tribus des Bani Hilal et Bani Soulaym
Nous
allons parler maintenant de tribus qui jouèrent un grand rôle dans
l’Histoire du Maghreb mais aussi lors de certains évènements en
Andalousie. Il s’agit des tribus Moudariyah ‘Adnaniyah des Bani
Hilal et Bani Soulaym originaire du Nejd, des bédouins du désert de
la péninsule arabique, le Hijaz.
Les
Bani Soulaym quittèrent le désert pour aller s’établir dans les
régions désertiques près de Médine tandis que les Bani Hilal
s’établirent dans les Montagnes de Ghazwan près de Taif ou ils
perpétrèrent la corruption sur terre et le brigandage.
Vous
trouverez dans le livre « al-bidayah wal niyahah » de l’Imam
Ibn Kathir une large description de leur méfaits qui, à l’exemple
des Bani Soulaym, atteignirent de tel sommets que le Hajj
ou le Pèlerinage à la Maison Sacrée, fut interrompu durant plusieurs
années.
Les
Bani Soulaym embusquèrent les pèlerins de tous les côtés et lorsque
les infâmes qarmates, malédiction d’Allah sur eux, apparurent, ils
les rejoignirent ainsi qu’un grand nombre des tribus des Bani Rabi’.
L’ignorance chez les bédouins est bien connut et ils rejoignirent
les qarmates plus par stupidité que par volonté, c’est du moins ce
que l’auteur pense. Les bédouins s’intégrèrent aux armées des
qarmates qui entrèrent au Bahreïn, en ‘Oman et aussi en Syrie.
Lorsqu’al-Mou’iz li-Dinillah et al-‘Aziz Billah les ‘oubaydi vinrent
à bout des qarmates, ces derniers se réfugièrent au Bahreïn et
al-‘Aziz Billah, la cinquième abomination ‘oubaydi, ordonna à leurs
alliés, les Bani Soulaym et les Bani Hilal, de déménager en Egypte
ou ils s’établirent sur la rive Est du Nile et où l’on trouve
toujours de nos jours un grand nombre de bédouins arabes dans ces
régions, descendants soit de ces tribus soit des précédentes tribus
conquérantes musulmanes.
De
même qu’ils firent au Hijaz, les bédouins semèrent la
corruption et le brigandage à grande échelle contre les populations
locales faibles et les fermiers. Il est bien connut aussi que les
bédouins sont de farouches guerriers que l’on peut difficilement
arrêter et pour les arrêter et se débarrasser d’eux, le ministre (wazir)
‘oubaydi al-Hassan Ibn ‘Ali, suggestionna à al-Moustansir
Billah al-‘oubaydi de nommer les chefs de ces tribus gouverneurs de
l’Ifriqiyah afin qu’ils chassent et punissent al-Mou’iz Ibn Badis
pour s’être rebellé contre les ‘oubaydi.
En
l’an 441 de l’Hégire (1049), al-Moustansir Billah al-‘oubaydi envoya
son ministre al-Yazouri pour parler aux bédouins et leur enjoliver
le Maghreb et offrit à chacun des chefs un chameau et un dinar. Il
leur autorisa à traverser le Nile et leur dit : « Nous vous offrons
le royaume du Maghreb et celui d’Ibn Badis ». Puis ce vil ministre
écrivit à Mou’iz Ibn Badis et lui dit : « Amma ba’d,
ceci dit, nous t’avons envoyé des chevaux chargés afin qu’Allah
accomplisse un acte déjà prescrit ».
Et si
vous lisez le Tarikh Ibn Khaldoun, vous verrez quelques
abominables actes accomplirent ces tribus de bédouins dans le
Maghreb islamique. Les Banou Soulaym se chargèrent du Maghreb
central ou l’Ifriqiyah et les Banou Hilal, comme des nuées de
sauterelles du fait de leur prodigieux nombre, du reste de l’Afrique
du nord qu’ils ravagèrent sur leur passage.
Al-Mou’iz Ibn Badis essaya de s’opposer à eux et il les rencontra au
mois de Dzoul Hijjah de l’année 443 de l’Hégire (1051) mais
son armée fut écrasée et il dut s’enfuit à Kairouan pour se
protéger, car nul ne pouvait arrêter ces hordes de bédouins, avant
de repartir pour al-Mahdiyah les bédouins sur ses traces. Ces
derniers entrèrent dans Kairouan qu’ils détruisirent après avoir tué
la plus grande partie de la population tandis qu’al-Mou’iz resta
quelques années dans la forteresse d’al-Mahdiyah avant de mourir de
chagrin, en l’an 454 de l’Hégire (1061) pour ce qui était arrivé à
son peuple. Son fils Tamim Ibn Mou’iz prit sa succession suivit par
Yahya Ibn Tamim et ‘Ali Ibn Yahya en l’an 509 de
l’Hégire (1115). Ce dernier fut succédé par son fils al-Hassan
qui fut le dernier émir des Bani Mansour Ibn Boulloukine et la
dynastie prit fin après l’entrée des bédouins en Afrique du nord.
L’autre dynastie des Bani Hammad, leurs oncles, qui s’était
établit dans la ville d’al-Qal’ah s’établirent dans la ville de
Bejaïa et lorsque Hammad mourut, son fils al-Qa'id Ibn Hammad
lui succéda, puis Mouhsin Ibn al-Qa'id qui ne resta que
quelques mois à la tête de sa tribu avant d’être tué par son oncle
Boulloukine Ibn Muhammad Ibn Hammad. Puis des deux
dynasties entrèrent en conflit jusqu’à l’arrivée d’an-Nassir Ibn
Alnas Ibn Hammad qui mourut en l’an 461 de l’Hégire (1068) et
fut remplacé par son fils Mansour Ibn an-Nassir Ibn Alnas qui mourut
à son tour vers la fin du cinquième siècle de l’Hégire, en l’an 498
de l’Hégire (1104).
Badis
Ibn Mansour lui succéda et mourut la même année. Son frère al-‘Aziz
prit la succession qu’il conserva durant dix-sept années, jusqu’en
l’an 516 de l’Hégire (1122). Puis Yahya Ibn al-‘Aziz lui
succéda et sous son règne, les armées du Sultan Mouwahhidi
‘Abdel Mou'min Ibn ‘Ali entrèrent à Bejaia en l’an 547 de l’Hégire
(1152) et réussirent aussi à conquérir la ville d’al-Qal’ah des Bani
Hammad.
Nous
reviendrons plus en détail sur le sujet lorsque nous parlerons de la
dynastie ou de l’état des Mouwahhidine.
Après cette
longue étape de la pénible Histoire du Maghreb, nous allons revenir
sur l’Histoire de l’Andalousie, là où nous l’avons laissée. Le plus
difficile était de lier les évènements du Maghreb et de
l’Andalousie.
[1]
Tabataba sont les descendants d’al-Hassan Ibn ‘Ali
Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait d’eux) et ils sont
encore appelé ainsi de nos jours au Koweït. Ibn Tabataba
était Isma’il Ibn Hassan Ibn Hassan Ibn ‘Ali
Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait d’eux)
[2]
Le message voulait dire : Quiconque se lèvera contre nous
aura le sabre pour châtiment et quiconque se tiendra avec
nous, aura l’or pour récompense.
[3]
Comme le vous savez des invocations spéciales étaient faites
pour les califes à la fin des prêches.
[4]
Qui signifie mouvement de purification.