La capture de Tripoli de l’Ouest

 

En l’an 541 de l’Hégire (1146), les croisés, qu’Allah les maudisse, capturèrent Tripoli de l’Ouest (Libye) quand Roger, le roi de Sicile, équipa une grande flotte et l’envoya à Tripoli qui fut encerclée par terre et mer le 3 du mois de Mouharram. Les défenseurs sortirent à leur rencontre et luttèrent durant trois jours.

Quand le troisième jour arriva, les croisés entendirent un grand tumulte dans la ville et les murs furent vidés de ses défenseurs parce que peu de jours avant que l’arrivée des croisés, la désunion avait éclaté entre les habitants de Tripoli. Un groupe parmi eux expulsa les Banou Matrouh et nomma un des Voilés (al-Moulathamin ou les Mourabitine) qui était arrivé avec un proche en route pour accomplir le Pèlerinage et lui donnèrent  l’autorité. Alors que les croisés avaient commencé le siège, l’autre fraction minoritaire restitua les Banou Matrouh et le combat éclata entre les deux partis. Les murs se sont alors automatiquement vidés et les croisés saisissent l’occasion, montèrent des échelles et escaladèrent le mur. Après un féroce combat, ces derniers prirent la ville par l’épée et s’ensuivit un bain de sang, une saisie des femmes et des propriétés. Ceux qui purent fuir le firent et cherchèrent refuge avec les Berbères et les Arabes. Plus tard, une déclaration garantie la sécurité pour tous et tous qui s’étaient enfuis revinrent.

Les croisés restèrent six mois jusqu’à ce qu’ils aient renforcé les murs et creusé les douves de la ville. Quand ils se retirèrent, ils prirent des otages dont les Banou Matrouh et le Voilé. Plus tard ils rendirent les otages et désignèrent un membre des Banou Matrouh responsable de la ville qui retint les otages seul. La situation dans la ville se régularisa. Les Siciliens et les Byzantins furent obligés de transiter là et les affaires prospérèrent rapidement.

 

Récit de l’assassinat de l’Atabeg ‘Imad ad-Din Zanki et quelques remarques biographiques

 

Le 5 du mois de Rabi’ Thani, l’Atabeg et Martyr ‘Imad ad-Din Zanki Ibn Aqsounqour, le seigneur de Mossoul et de Syrie fut tué alors qu’il assiégeait Qal’at Ja’bar. Plusieurs de ses Mamalik l’assassinèrent la nuit et s’enfuirent à Qal’at Ja’bar. Les défenseurs crièrent aux assiégeants pour leur annoncer son meurtre et manifestèrent leur joie. Ses hommes entrèrent dans sa tente et le trouvèrent agonisant, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.

 

Mon père m’a raconté sur l’autorité d’un des proches compagnons de Zanki qu’il a dit : « Je suis entré immédiatement, pendant qu’il était toujours vivant. Quand il m’a vu, il croyait que j’avais l’intention de le tuer. Il m’a fait un geste avec son index, en me suppliant. Je me suis arrêté par crainte révérencielle de lui et dit : « Mon seigneur, qui vous a fait cela ? » Il fut cependant incapable de parler et son âme fut ôtée à ce moment, puisse Allah lui faire miséricorde. »

 

Il a dit aussi : « Il était un bel homme, brun avec des yeux charmants. Ses cheveux avaient tourné gris. Il était âgé de plus de soixante ans et il était un jeune garçon quand son père fut exécuté, ce que nous avons déjà rapporté. Après sa mort il fut enterré à ar-Raqqa. »

 

Il fut tenu dans une grande crainte révérencielle par ses troupes et ses sujets et il était un redoutable politicien. Nul puissant sujet ne fut capable d’opprimer le faible. Ses terres, avant leurs conquêtes étaient ruinées à cause de l’injustice, des nombreux changements de gouverneur et la proximité des croisés. Il les développa si bien qu’elles devinrent florissantes et très peuplées.

 

Mon père m’a dit : « J’ai vu Mossoul alors qu’elle était ruinée si bien qu’un homme debout près du quartier des tambours pouvait apercevoir l’ancienne mosquée, le marché et la maison gouvernementale, parce qu’il n’y avait aucun bâtiment entre eux. Personne ne pouvait se rendre à l’ancienne mosquée à moins qu’il n’ait quelqu’un avec lui pour le protéger, parce qu’elle était éloignée de toute habitation. De nos jours, elle est au centre d’une région en construction et il n’y a plus de terres vides.

 

Il m’a dit aussi que : « Zanki vint un hiver à Jazirat. L’émir ‘Izz ad-Din ad-Doubayssi, un de ses émirs aînés, dont une partie de son fief était la ville de Daqouqa, entra et prit la maison d’un Juif. Le Juif fit appel à l’Atabeg et lui rapporta son cas. Zanki regarda fixement ad-Doubayssi qui recula, entra dans la ville et fit sortir ses bagages et ses tentes. Mon père a dit : « J’ai vu ses Mamalik ériger ses tentes dans la boue qu’ils couvrirent de pailles pour tenir la boue à distance. L’émir quitta alors la ville en prenant ses tentes et ses affaires. L’autorité de Zanki atteignit un tel niveau. »

 

Mossoul avait été une des terres les moins productives en fruits. Sous les jours de Zanki et ceux qui suivirent, elle devint une des plus productives en fruits, en plantes aromatiques et autres.

 

Zanki était extrêmement protecteur surtout des femmes des soldats. Il avait l’habitude de dire : « Si nous n’avions pas gardé les femmes de nos soldats par la peur que nous inspirons, elles auraient été corrompus à cause des absences fréquentes de leurs maris pour les campagnes. »

 

Il était une des plus braves des créatures d’Allah Exalté. A l’époque où il devint un souverain, il suffit de dire qu’il était présent avec l’émir Mawdoud, le seigneur de Mossoul, à Tibériade qui était occupée par les croisés. Il lanca une lance qui atteignit la porte de la ville et l’endommagea. Il attaqua aussi la citadelle de ‘Aqr al-Houmaydiyah, qui est sur une haute montagne et le lancer de sa lance atteignit le mur. Il y avait d’autres exploits semblables. Quant à la période après son accession au pouvoir, ses ennemis encerclèrent ses terres, que tous attaquaient et voulaient saisir mais il ne s’est pas contenter de simplement les protéger, avec pour résultat qu’aucune année ne passa sans qu’il ait prit des parts de leurs terres. Le calife al-Moustarshid Billah qui était son voisin dans la région de Tikrit attaqua Mossoul et l’assiégea. Près de lui dans la région de Shahrazour et ces parties, se trouvait le sultan Mas’oud. Il y avait aussi Ibn Souqman le seigneur de Khilat, Ibn Souqman Daoud le seigneur de Hisn Kayfa, le seigneur d’Amid et de Mardin et les croisés dans le voisinage de Mardin à Damas et finalement les souverains de Damas. Ces royaumes entouraient son royaume sur tous les côtés. Il attaqua celui-ci puis celui-là, prit de cette personne et cajola celle-là jusqu’à ce qu’il ait prit de chacun de ses voisins une étendue de terre. Nous avons rapporté tous ses exploits, l’histoire de son règne et les règnes de ses descendants dans notre livre al-Bahir et référence devrait être faite à ce travail.

 

 

  

Ruine de Qal'at ja'bar

Dirham de Sinjar de l'époque de 'Imad ad-Din Zanki



Chapitre Deux

 

Présentation des acteurs et résumé de la seconde croisade 

 

La deuxième croisade et son échec

 

Ainsi et sans conteste nous pouvons affirmer que la famille Zinki soumise aux Seljouks joua un grand rôle dans la lutte contre les croisés mais aussi pour la réunification des Musulmans et cela n’est contesté par personne. Ils chassèrent les envahisseurs croisés d’Edesse, une des principales villes latines d’orient ce qui causa bien évidemment stupéfaction et deuil dans les pays catholiques d’Europe et leur réponse fut violente.

 

Entra alors en action un nouvel prêtre français nommé Saint Bernard et il n’est un mystère pour personne que les Français jouèrent un grand rôle dans les croisades si ce n’est le rôle majeur et c’est pourquoi aujourd’hui la France est à la tête de l’Europe. La France joua un rôle aussi majeur dans la lutte contre l’Islam et les Musulmans et ce jusqu’à nos jours et vous n’avez qu’à lire les déclarations des responsables français depuis la bataille de Ballat ash-Shouhadah ou la bataille de Châtellerault chacun aura eu son petit mot incendiaire sur l’Islam et les Musulmans.

Donc comme les catholiques, les évangélistes, les bouddhistes, les indous, les Juifs sont des polythéistes, ils détestent naturellement l’Islam et les Musulmans qui représentent le contraire de leur conviction. Cela ne dépends ni de vous et ni de moi mais cela est dans leur nature profonde : Allah Exalté à Lui les louanges et la Gloire qui a créé l’Humanité dit dans son Noble Livre dans la Sourate al-Ma'idah, verset 82 : « Tu trouveras certainement que les Juifs et les polythéistes sont les ennemis les plus acharnés des croyants. »

                 

St Bernard à son tour ne mit à parcourir l’Europe pour éveiller les fibres nationales avant de se rendre chez le pape Eugène III, pape qui disposait de tous les pouvoirs comme nous l’avons mentionné précédemment, qui décida d’organiser un nouveau colloque pour la promulgation d’un édit papal. Ce colloque eut lieu à Vézelay en l’an 541 de l’Hégire (1146) ou la guerre sainte fut une nouvelle fois décidée et ou le roi français Louis VII, les rois d’Europe et Conrad III, l’empereur d’Allemagne, s’engagèrent à fournir des armées pour la seconde croisade et en réponse à la chute d’Edesse.

 

L’armée croisée s’éleva à 70.000 combattants au total (200.000 sur wiki.fr et 35.000 sur wiki.org), un nombre très élevé à l’époque soit l’équivalent de la population civile qui fut massacrée sur le mont des Oliviers par les croisés lors de la prise de Jérusalem, et chaque armée quitta son pays respectif en direction de Constantinople, gouvernée par l’empereur Manuel Comnène, et du levant.

 

Constantinople était une destination obligée pour les armées croisées qui devaient traverser le Bosphore, puis le territoire des Seljouks Roum qui se trouvait en Asie Mineure et dont le sultan de l’époque était Tounas Roud Ibn Qalj Arsalan Ibn Souleyman.   

Une grande partie de l’armée allemande voyagea via la Mer Méditerranée tandis que l’autre se rendit à Constantinople avant de traverser le Bosphore et de traverser les terres musulmanes. Lorsque les Allemands arrivèrent près d’Askishahar (Eskisehir qui sera la première capitale de l’empire ottoman comme nous le verrons dans notre Abrégé de l’Histoire des Ottomans) en Asie Mineure, ils furent violemment assaillit au mois de Joumadah Thani de l’année 542 de l’Hégire par une armée seldjouk et seule une poignée d’allemands survécurent dont l’empereur Conrad qui se retira à Nikiah (Nicée) ou il se joignit aux armées du roi français Louis VII.          

Lorsque ce dernier apprit ce qui était arrivée à l’armée de Conrad, il évita de prendre la même route et longea la cote de la mer Méditerranée avec le reste de l’armée allemande mais peu après Conrad III se retira et retourna à Constantinople ou il resta un certain nombre de mois avant de s’embarquer pour la Palestine au mois de Dzoul Qi’dah de cette même année. 

 

Après s’être embarqué à Antalya, Louis VII arriva à Antioche par mer puis se rendit à Bayt al-Maqdis ou il arriva au mois de Dzoul Hijjah de cette année un mois après Conrad III.

Peu de temps après eut lieu un colloque à ‘Akka (Acre) auquel assista Louis VII, Conrad III, Baudouin III (Boudwin) le jeune roi (al-malik al-qassir) de Nikmas ainsi que le reste des commandants croisés de Tripoli (Tarablous), Edesse (ar-Rouha) et Antioche (Antakiyah) qui décidèrent d’attaquer Damas qui était gouvernée par Mou’in ad-Din Ounour qui lorsqu’il fut assiégé demanda de l’aide aux gouverneurs qui lui étaient soumis comme l’émir de Hims, de Hama, de Ba’labak (Baalbek) mais aussi à l’émir Nour ad-Din Zinki.

 

Les habitants de la grande ville de Damas, la capitale des Omeyyades, offrirent une résistance acharnée tandis que la division s’engouffra dans les rangs des croisés à cause des différences d’intérêts entre les commandants, intérêts qui conduisent depuis et pour toujours leurs guerres. Allah Exalté dit dans Son Noble Livre dans la Sourate al-Hashr, verset 54 : « Tous ne vous combattront que retranchés dans des cités fortifiées ou de dernière des murailles. Leurs dissensions internes sont extrêmes. Tu les croirais unis, alors que leurs cœurs sont divisés. C’est qu’ils sont des gens qui ne raisonnent pas ».    

 

Suite à ses dissensions les armées croisées se retirèrent et la deuxième croisade faillit. Conrad III, l’empereur d’Allemagne retourna dans son pays suivit six mois après par le roi de France Louis VII.

 

 

L’émir de Mossoul, Sayf ad-Din al-Ghazi Ibn ‘Imad ad-Din Zinki décéda au mois de Sha’ban de l’année 543 de l’Hégire () et son frère Qoutb ad-Din Mawdoud Ibn ‘Imad ad-Din Zinki lui succéda et céda à son grand frère Nour ad-Din Mahmoud la ville de Hims et garda pour lui Sinjar.

 

Au mois de Safar de l’année 544 de l’Hégire (1148), Nour ad-Din Mahmoud vainquit Raymond de Poitiers, le gouverneur d’Antioche, qui subit une lourde défaite lors d’une bataille près de la forteresse (Qal’at) d’In ou il trouva la mort en compagnie de tous ses soldats ainsi que du chef des hashashiyine de Syrie ‘Ali Ibn Wafd qui combattait aux côtés de ses alliés.

 

Au mois de Rabi’ Thani de cette même année le puissant gouverneur de Damas Mou’in ad-Din Ounour décéda et Moujir ad-Din Abak lui succéda mais il était loin d’être comme son prédécesseur et des troubles secouèrent la ville si bien que Nour ad-Din Mahmoud profita de l’occasion qu’il attendait et qu’il saisit pour entrer dans la ville au mois de Safar de l’année 549 de l’Hégire (1154) où il désista Moujir ad-Din Abak.  

 

 

Nour ad-Din Mahmoud Zinki voulait libérer les terres d’Islam des envahisseurs croisés mais il ne pouvait le faire qu’en ayant éliminé les menaces intérieures pour pouvoir unifier les Musulmans sous une seule bannière pour se consacrer aux ennemis d’Allah. Si les terres musulmans étaient sous le contrôle du calife abbasside, l’Egypte restait toujours aux mains des hérétiques ‘oubaydi dont le quatorzième et dernier calife al-‘Adid Li-Dinillah succéda au pouvoir au mois de Rabi’ Awwal de l’an 555 de l’Hégire (1159) alors qu’il était encore un jeune enfant chétif incapable de diriger un état si bien que le vizir arménien Kara'ir (ou Tala'ir) Ibn Rouzayk se chargea des affaires de l’état.

Pour parachever sa possession du pouvoir Kara'ir Ibn Rouzayk maria une de ses filles à al-‘Adid mais ce dernier trouva le moyen de le faire assassiner pour se débarrasser de lui et retrouver le pouvoir au mois de Shawwal de l’année 556 de l’Hégire (1160) mais al-‘Adil Ibn Kara'ir prit le pouvoir qu’il exerça pour une durée de cinq mois cependant, il fut assassiné par le commandant as-Sa’id Shawwar Ibn Moujir Sa’di qui prit le pouvoir avec ses enfants en utilisant le faible ‘oubaydi.

Dirgham Ibn ‘Amir al-Lakhmi le chassa, prit sa place et s’appliqua à exercer le pouvoir de la même manière que ceux qui l’avait précédé qui menèrent à un certain nombre de troubles dans le grand pays islamique.

 

 

 

 

L’ascension des Ayyoubi

 

Imiri I (Amaury I), le roi de Bayt al-Maqdis (Jérusalem) profita de l’occasion et décida d’attaquer l’Egypte bien que les ‘oubaydi soient ses alliés et prit la route de Gaza puis se dirigea vers al-‘Arish puis vers le désert ou il mena un certain nombre d’expédition au mois de Shawwal de l’année 558 de l’Hégire (1162) avant de se diriger vers la ville de Bilbis (Bilbeis) qu’il assiégea mais suite aux inondations qui submergèrent un grand nombre de terre, il dut se retirer tandis que Shawwar, après avoir été chassé, se rendit auprès de Nour ad-Din Mahmoud en Syrie. Shawwar lui proposa d’attaquer l’Egypte pour son compte si Nour ad-Din faisait de lui son député (na'ib) ainsi qu’un tiers des revenus de l’Egypte.

Nour ad-Din qui recherchait l’unification des terres musulmanes y vit l’occasion en or qu’il attendait d’autant plus que l’Egypte était considérée comme un  état vital pour les Musulmans et après avoir refusé durant un certain temps à cause de la perfidie des traitres ‘oubaydi, les alliés des croisés, il finit par accepter.

Après avoir levé une large armée, il confia la direction des opérations militaire au fameux commandant kurde Assad ad-Din Shirkouh Ibn Shadi qui marcha vers l’Egypte en compagnie de Shawwar Ibn Moujir. Dans cette armée se trouvait aussi un jeune âgé de vingt-sept ans et le fils du frère d’Assad ad-Din, Salah ad-Din Youssouf Ibn Ayyoub Ibn Shadi.

 

Les troubles en Egypte sous les derniers jours de la dynastie oubaydi et l’appel à l’aide aux croisés

 

Lorsque Dirgham en fut informé, il invita l’ennemi d’Allah, le roi croisé Amaury I, à venir prendre l’Egypte. Cependant Assad ad-Din Shirkouh le prit de vitesse et réussit à détruire l’armée du traitre ‘oubaydi qui fut tué tandis qu’Assad ad-Din entra en vainqueur au Caire ou Shawwar prit le pouvoir mais ce vil criminel, se retourna contre ses bienfaiteurs et abandonna tous ses engagements. Assad ad-Din Shirkouh entreprit alors de reconquérir l’Egypte et assiégea Bilbeis qu’il prit ainsi qu’un certain nombre de territoire dans l’est du delta du Nil.

Face à cette menace, et Nour ad-Din Mahmoud avait bien eu raison de se méfier de ce maudit traitre hérétique ‘oubaydi, Shawwar appela à l’aide le roi croisé de Bayt al-Maqdis en lui promettant une très large somme d’argent s’il répondait à son appel.

 

Amaury I se dirigea aussitôt vers l’Egypte avec une nombreuse armée tandis qu’Assad ad-Din décida de se retirer de l’Egypte à la condition que l’armée des croisés fasse de même et comme les croisés étaient venus pour chasser Assad ad-Din, ils acceptèrent son offre et Assad ad-Din se retira vers La Syrie.

 

Le calife ‘oubaydi al-‘Adid Li-Dinillah voulut se débarrasser de son encombrant vizir et ne trouva personne à qui s’adresser hormis Nour ad-Din Mahmoud qui lui envoya aussitôt son lieutenant Assad ad-Din Shirkouh Ibn Shadi avec son neveu Salah ad-Din al-Ayyoubi qui arrivèrent en Egypte et campèrent à Gizeh sur la rive ouest du Nil au mois de Joumadah Akhir de l’année 563 de l’Hégire (1167).

Shawwar appela à l’aide une nouvelle fois les croisés et Amaury arriva à son tour en Egypte au mois de Rabi’ Awwal de cette même année et établit son camp sur la rive est du Nil en face de l’armée d’Assad ad-Din. Lorsque les croisés débarquèrent sur la rive ouest, Assad ad-Din se retira vers le Port de Sa’id près duquel eut lieu une bataille, au mois de Joumadah Akhir de cette même année, au cours de laquelle les armées des croisés et des ‘oubaydi commandés par Shawwar furent battu et un traité de paix fut signé à la condition que les deux armées, les croisés et celle d’Assad ad-Din Shirkouh quittent l’Egypte.

 

Assad ad-Din retourna en Syrie tandis que le roi croisé, avant de quitter l’Egypte, visita Le Caire et imposa le paiement de 100 000 dinars et par an, une somme considérable pour l’époque, aux ‘oubaydi pour son aide immédiate et future ainsi que la présence permanente  d’une force de cavaliers aux porte du Caire pour protéger la ville ainsi qu’un de ses député dans la ville qui s’impliqua grandement dans la politique du pays. Et ainsi font-ils toujours de nos jours, c’est pourquoi la connaissance de l’histoire nous est requise. Les peuples et les nations ont leurs propres caractères, particularités et méthodes qui ne changent jamais ni ne changeront jamais au fil des millénaires puisqu’elles leur sont inhérentes. D’où l’importance de connaitre l’histoire des peuples et des nations afin de savoir comment traiter avec eux, amies ou ennemies.

 

Lorsqu’Amaury retourna dans son royaume à Bayt al-Maqdis après son affrontement et son traité avec Assad ad-Din Shirkouh, les égyptiens furent prit de rage devant les clauses importantes du traité signé avec le roi croisé Amaury et le vil traitre ‘oubaydi Shawwar contacta une nouvelle fois Nour ad-Din pour lui demander de le débarrasser de la présence des croisés en Egypte et dans son propre palais, Soubhanallah, les traitres n’ont ni honneur et ni dignité ! Le calife ‘oubaydi al-‘Adid à son tour demanda de l’aide à Nour ad-Din Mahmoud Zinki en lui envoyant un message qui contenait des cheveux de femmes et qui disait : « Ceci sont les cheveux de mes épouses qui t’appelle à l’aide pour les sauver des croisés (adhihi shou’our nissa'i min qasri yastaghithnna bika li tankoudouhounna minal frinje). »

 

Amaury I informé par ses hommes dans le palais des complots ‘oubaydi qui se tramaient leva aussitôt une immense armée et marcha sur l’Egypte ou il arriva à Bilbeis au mois de Safar de l’année 564 de l’Hégire (1168). Cependant, les habitants fermèrent les portes devant lui mais il donna alors l’assaut sur la ville où il entra par la force et commit les pires turpitudes envers les habitants dont nul ne fut épargné. Les femmes furent violées et les populations massacrées.

Puis il se dirigea vers Le Caire et s’arrêta au sud d’al-Fustat, qui touche Le Caire,  et Shawwar ordonna aux habitants l’obligation de quitter la ville qu’il incendia sur les retardataires. Les historiens ont rapporté que l’incendie qui s’ensuivit et qui détruisit al-Fustat et une partie du Caire dura quarante-cinq jours. Amaury, qu’Allah le maudisse, quitta alors l’Egypte après avoir reçu 100 000 dinars, détruit Bilbeis et ses habitants, al-Foustat et une partie du Caire à cause du maudit Shawwar.

 

Le rôle majeur de Nour ad-Din Mahmoud Zanki

 

Face à cette terrible tragédie qui toucha principalement les populations civiles innocentes des complots de ses dirigeants préoccupés de leur seul intérêt, exactement de la même manière que les Musulmans paient aujourd’hui le prix un peu partout dans le monde islamique de leurs répugnants dirigeants, Nour ad-Din Mahmoud Zinki, un homme d’honneur et de principe se vit l’obligation de mettre fin aux exactions des croisés et de placer l’Egypte sous sa tutelle.

Il leva donc une nouvelle fois un armée dont il donna le commandement à son fidèle lieutenant kurde Assad ad-Din Shirkouh accompagné du fils de son frère Salah ad-Din Youssouf al-Ayyoubi qui se rendirent au Caire où ils furent acclamés par les Musulmans tandis que les croisés restants refluèrent à Bayt al-Maqdis.

Le calife ‘oubaydi nomma alors Assad ad-Din Shirkouh vizir et lui donna le nom d’al-Mansour cependant le maudit Shawwar désisté de son poste et haineux devant les faveurs du calife al-‘Adid envers Assad ad-Din appela une nouvelle fois les croisés à l’aide et complota pour tuer les chefs de l’armée de Syrie. Il voulut les inviter pour une Walimah, un repas donné pour une circonstance particulière, les saisir à cette occasion et en finir avec eux mais le complot de ce traitre fut découvert et il fut exécuté, au mois de Rabi’ Akhir de l’année 564 de l’Hégire (1168). Certains historiens ont rapporté que la nomination de Shirkouh et l’exécution de Shawwar eurent lieu le même jour.

 

L’ascension de Salah ad-Din al-Ayyoubi et sa nomination de ministre d’Egypte

 

Quelques temps après sa nomination au vizirat, deux mois d’après certains historiens, Assad ad-Din Shirkouh mourut au mois de Joumadah Akhir de cette même année, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde, et le calife ‘oubaydi nomma au vizirat pour le remplacer Salah ad-Din Youssouf Ibn Ayyoub Ibn Shadi et lui donna le nom d’an-Nassir.

Salah ad-Din un de ses surnom est Youssouf Ibn Ayyoub Ibn Shadi Ibn Marwan Ibn Ya’qoub ad-Douwayni al-Kurdi. Son père était l’oncle de Shirkouh et un des hommes de ‘Imad ad-Din Zinki qui, après son décès, se mit au service de son fils Nour ad-Din Mahmoud.

 

Lorsque Salah ad-Din fut nommé vizir d’Egypte, il était alors âgé de 31 ans et depuis sa jeunesse, il montra des qualités particulières pour le commandement et la politique. Il traita avec le plus grand respect les soldats de Syrie et leur offrit régulièrement de l’agent et des cadeaux si bien qu’il fut aimé par ces derniers.

Le calife ‘oubaydi ne nomma pas Salah ad-Din, le plus jeune des officiers, son vizir en vain mais il avait la ferme intention de pouvoir contrôler ce jeune et de l’utiliser à ses fins. Salah ad-Din entreprit la même politique avec les soldats d’Egypte et les nobles à qui, il offrit des biens et de l’argent tout en leur montrant son respect à leur égard, si bien qu’il devint aussi aimé d’eux pour l’excellence de son caractère et de son comportement.

C’est le moment que choisit Nour ad-Din Mahmoud pour lui envoyer un soutien militaire sous le commandement de son frère Shams ad-Dawlah Touran Shah Ibn Ayyoub Ibn Shadi si bien que la position de Salah ad-Din se retrouva aussitôt renforcée en Egypte.

 

Le calife ‘oubaydi se rendit rapidement compte de l’erreur qu’il avait fait en faisant de Salah ad-Din son vizir et il complota avec l’aide de Mou'tamim al-Khilafah qui était un esclave Moubi Makhzi nommé Jawhar qui était le chef des Moubiyine Makhziyine (garde du palais califal ou la garde rapprochée du sultan). Nous reviendrons sur ce corps de gardes spéciaux dans notre Abrégé de l’Histoire des Ottomans du fait qu’ils jouèrent un grand rôle dans l’Islam et les avons déjà mentionné sous le nom de Fityan ‘Amiriyah, un corps d’élite, dans l’histoire de l’Andalousie sous le règne d’al-Hajib al-Mansour.

Mou'tamim al-Khilafah, le Moubi écrivit une lettre à Amaury I contre Salah ad-Din mais ce dernier intercepta la lettre du fait qu’il avait placé un certain nombre de ses hommes à des postes clef du gouvernement et lui appliqua le châtiment réservé aux traitres, au mois de Dzoul Qi’dah de l’année 564 de l’Hégire et entreprit des mesures nécessaires pour se débarrasser de ce corps spécial de Noirs du palais et nomma Baha ad-Din Qaraqoush qui était lui-même un garde spécial, pale de peau, d’Assad ad-Din Shirkouh.

L’Imam al-Hafiz Ibn Kathir (qu’Allah Exalté lui fasse miséricorde) surnomme Baha ad-Din Qaraqoush « al-Fahl al-Khassi » qui est celui qui bâtit les fortifications du Caire, la forteresse renommée de Jabal (Qal’at Jabal) et Ibn Kathir affirme que tout ce que l’on attribue de mauvais à cet homme, d’emportement et de comportement bizarre, ne peut être véridique pour la bonne raison que si cela avait été le cas, Salah ad-Din ne lui aurait pas confié ce poste et un nombre important de missions. »

 

La chute de l’état des ‘oubaydiyine et le retour de l’Egypte Sounnite

 

Suite à l’expulsion du corps d’esclave noirs du palais califal, ces derniers se révoltèrent contre Salah ad-Din à Foustat ou ils se trouvaient au nombre de 50 000 et ce dernier qui n’était pas du genre à se laisser intimider ordonna d’incendier tous leurs centres. Lorsqu’ils virent sa fermeté, ils demandèrent la sécurité pour leur vie et l’autorisation de quitter la ville, ce qu’ils firent et ils partirent s’établirent à Gizeh. Cependant Salah ad-Din ne leur fit pas confiance et leur envoya une partie de son armée pour s’occuper d’eux et lorsque le calife al-‘Adid vit ce qu’il avait fait à ses plus proches serviteurs, il se rendit compte qu’il ne pourrait rien faire contre lui et joua profil bas.

Puis Salah ad-Din se tourna vers les gardes normaux du calife ‘oubaydi qui étaient des Arméniens, les renvoya et les fit remplacer par ses propres gardes. Ainsi il prit le contrôle de l’Egypte et le vendredi 7 du mois de Mouharram de l’année 567 de l’Hégire (1171), la Khoutbah qui était lue au nom des infâmes califes hérétiques ‘oubaydi et particulièrement al-‘Adid fut abandonnée et lue au nom du trente-troisième calife abbasside al-Moustadi Billah qui régnait à Baghdad, la capitale des Abbassides.

Le jour de ‘Ashoura de cette même année, soit trois jour après la Khoutbah, l’hérétique ismaélien al-‘Adid mourut et l’Egypte redevint un grand état musulman Sounni.

 

Le pouvoir de Salah ad-Din qui d’abord nommé vizir puis commandant des armées d’Egypte vit son pouvoir considérablement renforcé et son émir Nour ad-Din Mahmoud Zanki n’était pas inattentif à sa position sachant qu’un grand nombre de commandant, sitôt qu’ils acquirent le pouvoir se retournèrent contre leur bienfaiteur.

Après cet évènement Salah ad-Din le Kurde décida de faire face à Nour ad-Din Mahmoud Zanki, le puissant chef turc qu’il non seulement craignait et faisait de son mieux pour le satisfaire et ne tenir informé. Pour cette raison, Salah ad-Din et toute sa famille, son père et son oncle Shihab ad-Din al-Halimi et le reste des Ayyoubi, d’un accord commun, cherchèrent par tous les moyens de s’éloigner des régions contrôlées par Nour ad-Din Mahmoud pour se protéger.

Salah ad-Din envoya alors son frère Touran Shah pour conquérir le pays de Nouba (Nubie) ce qu’il fit au mois de Joumadah Awwal de l’année 568 de l’Hégire (1172) néanmoins, il apparut que ce pays était loin, pauvre et sans pouvoir c’est pourquoi Touran Shah se dirigea vers le Yémen qu’il soumit eux Ayyoubi au mois de Safar de l’an 569 de l’Hégire (1173) et prit alors le nom d’al-Malik al-Mou’addam et la Khoutbah fut lue en son nom après celui du calife abbasside. 

Dès lors, Nour ad-Din Mahmoud décida d’envahir l’Egypte et d’arrêter Salah ad-Din mais il décéda à Damas au mois de Ramadan de cette même année, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.

Un grand nombre d’historiens ont fait son apologie et rapporté qu’il fut un des rois combattant (minal moulouk al-moujahidin), qu’il ne prit jamais rien du Bayt al-Mal (trésorerie) ni ne s’en approcha, qu’il ne consommait que ce qu’il recueillait du butin prit aux croisés dans son Jihad contre ses derniers, qu’il s’habillait de vêtement rudimentaires, qu’il portait une attention particulière à ses obligations religieuses (fara'id) et les Sounan et qu’il fut un des grands combattants islamiques et Ibn al-Athir a rapporté qu’il n’y eut nul homme juste après ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz excepté Nour ad-Din Mahmoud Zinki. Il était aussi un fameux et brave (abtal) cavalier (forsan).   

 

Les complots contre Salah ad-Din

 

L’année 569 de l’Hégire fut donc une année pleine d’évènements successifs pour Salah ad-Din qui ne souffla pas un instant suite aux complots successifs des hérétiques ismaéliens ‘oubaydi qui appelèrent à l’aide un certain nombre de fois les ennemis d’Allah et bien que l’Egypte soit redevenue Sounnite, les ‘oudaydi qui y vivaient appelèrent secrètement à l’aide une nouvelle fois le roi croisé de Bayt al-Maqdis Amaury I et lui demandèrent d’attaquer l’Egypte par terre puis aussi William II  le roi normand de Sicile à qui ils demandèrent de mener une attaque navale depuis le port d’Alexandrie et enfin, le Sheikh al-Jabal al-Hassan de Syrie de l‘ordre ismaélien battini des hashashiyine, à qui ils demandèrent d’envoyer des assassins pour éliminer Salah ad-Din.

Les hérétiques étaient si convaincus du succès de leur complot qu’il avait partagé le pouvoir entre eux mais Hayhatah, Hayhatah, Salah ad-Din fut informé par un de ses servants qui lui dévoila l’intégralité du complot et Salah ad-Din fit arrêter tous les conspirateurs qu’il fit crucifier.

De même, au sud de l’Egypte, à Assouan, un ‘oubaydi nommé Kanz ad-Dawlah réunit autour de lui un nombre importants d’hérétiques et semèrent la corruption sur terre mais ils furent anéantis par al-‘Adil Abi Bakr, le frère de Salah ad-Din au mois de Safar de l’année 570 de l’Hégire (1174). Ainsi les ‘oubaydi restants, la cinquième colonne, tentèrent par tous les moyens de déstabiliser Salah ad-Din et de retrouver le pouvoir mais toutes leurs actions furent vaines grâce à la Toute Puissance d’Allah Exalté puis à la vigilance de Salah ad-Din.

 

La mort de Nour ad-Din Mahmoud et le retour de la division

 

Nour ad-Din Mahmoud Zinki décéda à Damas au mois de Ramadan de l’année 569 de l’Hégire et il fut succédé par son fils Malik Salih Isma’il, un enfant de onze ans. Le fils de son oncle Sayf ad-Din Ghazi II Ibn Qoutb ad-Din Mawdoud Ibn Zinki, l’émir de Mossoul saisit l’opportunité en or pour saisir les territoires de Nour ad-Din Mahmoud et prit Nissibin, Khadour, Harran, Rouha (Edesse), Raqqa et un certains nombres d’autres villes.

 

De même la division s’engouffra dans les rangs des différents commandants de Nour ad-Din Mahmoud et Shams ad-Din ‘Ali Ibn Dayah prit la forteresse imprenable (mani’a) de Halab, Shams ad-Din Muhammad Ibn ‘Abdel-Malik surnommé Ibn al-Mouqaddam resta à Damas en compagnie de Malik Salih Isma’il Ibn Nour ad-Din Mahmoud.

L’émir Sa’d ad-Din Kamashtakin surnommé Kamashtakin al-Khadim (l’énuque[1]) réussit à éliminer Ibn ad-Dayah puis saisit le jeune roi Salih Isma’il qui fit enfermer dans la forteresse de Halab et Shams ad-Din Ibn al-Mouqaddam, face à ce que la division pouvait engendrer comme tragédie, n’eut d’autre choix que d’appeler à l’aide Salah ad-Din al-Ayyoubi pour lui proposer de prendre en charge la Syrie et Damas.

 

Salah ad-Din saisit l’occasion, laissa son frère al-‘Adil Abi Bakr préfet sur Misr (l’Egypte) et accompagné de 7 000 cavaliers se rendit à Damas ou Shams ad-Din Muhammad Ibn ‘Abdel-Malik lui remit le commandement de la ville. Puis Salah ad-Din prit successivement le contrôle de Hims, de Hama avant de marcher sur Halab ou il mit le siège devant l’imprenable ville forteresse. Face au danger qui se pressait à ses portes, le traitre (khahin pluriel khawana) Kamashtakin appela à l’aide le Sheikh al-Jabal Sinan Ibn Souleyman Ibn Mahmoud, le chef des hashashiyine de Syrie pour éliminer Salah ad-Din et invita aussi le roi croisé de Tripoli Raymond III à ouvrir un nouveau front pour détourner Salah ad-Din de son but et il réussit en cela puis que le croisé attaqua aussitôt Hims.

Salah ad-Din leva donc aussitôt le siège et s’élança vers Halab pour libérer Hims et Raymond III se retira à son approche dans Hisn al-Akrad, un important fort sur lequel nous reviendrons plusieurs fois et qui se situe au nord-est de Tarablous (Tripoli).

 

Comme toute aide à son prix, à la fin de l’an 571 de l’Hégire (1175), le traitre Kamashtakin fit libérer tous les prisonniers croisés de la forteresse de Halab et parmi eux se trouvait Reynaud de Châtillon (al-kont arnat) malédiction d’Allah sur lui, un ennemi enragé de l’Islam et des Musulmans, d’origine obscure, et un arriviste qui avait été fait prisonnier au mois de Dzoul Qi’dah de l’année 555 de l’Hégire (1159) ainsi que Jocelin III qui avait été fait prisonnier au mois de Ramadan de l’année 559 de l’Hégire (1163).

 

Au mois de Shawwal de l’année 570 de l’Hégire (1174) eut lieu une bataille près de Halab entre les forces de Salah ad-Din et les forces Zinki, unies pour la circonstance, de Mossoul et de Halab qui finit par la défaite de ces derniers et la signature d’un traité de paix entre les deux parties. Salah ad-Din put mettre la main sur Ma’arrat Nou’man, Tall Kafr et prit ainsi le nom de Malik Misr wa Sham, roi d’Egypte et de Syrie en plus de son titre Malik an-Nassir, le roi victorieux.

 

Sayf ad-Din Ghazi II alias Sayf ad-Din Ghazi Ibn Mawdoud, l’émir de Mossoul, n’approuva pas ce traité (soulh) et contacta le gouverneur croisé de Tarablous Raymond III et le responsable de Bayt al-Maqdis à cette époque était al-Malik as-Saghir, Baudouin IV le Jeune, et convint avec lui d’ouvrir un nouveau front pour occuper Salah ad-Din puis comme son prédécesseur Kamashtakin, Sayf ad-Din Ghazi II fit libérer tous les prisonniers croisés de ses prisons.

Salah ad-Din, à cette époque, faisait donc face à trois forces ennemies : les croisés, les Zinki et les hashashiyoune. C’est le moment que choisi l’empereur byzantin Manuel Comnène pour joindre la coalition de ses ennemis et envoya une force navale de 70 vaisseaux à ‘Akka (Acre) au mois de Joumadah Awwal de l’année 573 de l’Hégire (1177), pour renforcer les croisés de Bayt al-Maqdis (Jérusalem) qui avaient projetés ensemble d’attaquer l’Egypte. Egypte qui à l’époque était le centre islamique le plus puissant et qui le reste jusqu’à nos jours malgré toutes les tentatives d’invasions et les complots internationaux qui tentent par tous les moyens de détruire de pays.     

 

Al-Malik an-Nassir Salah ad-Din Youssouf Ibn Ayyoub se rendit alors aussitôt en Egypte pour faire face aux différents complots et préparer le pays en conséquence. Il fit bâtir d’immenses fortifications autour du Caire, la capitale de l’état, ainsi que la fameuse forteresse de Jabal dont les travaux furent confiés à Qaraqoush comme nous l’avons déjà mentionné. Il fit aussi fortifier et agrandir le port (mina) d’Alexandrie (iskandariyah). Puis Salah ad-Din décida de se consacrer au Jihad contre les croisés en Syrie et particulièrement les régions adjacentes à Bayt al-Maqdis et il mena un certain nombre de batailles contre le roi Baudouin IV jusqu’à que ce dernier demande la signature d’un traité de paix suite à la pression qui lui était imposée et selon les clauses proposées par Salah ad-Din. L’accord fut donc entériné et signé avec la principauté de Jérusalem vers la fin de l’année 575 de l’Hégire (1179).   

Salah ad-Din, libéré de la menace des croisés de Bayt al-Maqdis marcha alors vers Tarablous et mit la pression sur Raymond III si bien que ce dernier à son tour demanda la ratification d’un traité de paix qui lui fut accordé, ce qui permit à Salah ad-Din de retourner en Egypte. Ainsi, il se protégea du mal de ses ennemis en les poussant à demander la paix.

 

Au mois de Mouharram de l’année 576 de l’Hégire (1180), Sayd ad-Din Ghazi Ibn Mawdoud Ibn Zinki, l’émir de Mossoul, mourut alors qu’il était âgé de trente ans. Il fut succédé par son frère ‘Izz ad-Din Mas’oud Ibn Mawdoud. Puis mourut aussi à Halab Malik Salih Isma’il Ibn Nour ad-Din Mahmoud Ibn Zinki au mois de Rajab de l’année suivante qui avant sa mort ordonna que la ville soit remise au fils de son oncle ‘Izz ad-Din Mas’oud Ibn Mawdoud qui devint prince de deux principautés Halab et Mossoul qu’il remit peu après à son frère ‘Imad ad-Din Zinki II. ‘Izz ad-Din Mas’oud resta à Mossoul et son frère ‘Imad ad-Din partit pour Halab.

 

Nouvel assaut croisé

 

Arnat (Reynaud de Chastillon) s’était joint à la seconde croisade de Louis VII (7) qui s’était soldée en échec comme nous l’avons vu devant les portes de Damas et ce dernier était revenu en Europe avec l’empereur allemand. Cependant Arnat, malédiction d’Allah sur lui, resta dans les terres musulmanes et se maria au mois de Shawwal de l’année 547 de l’Hégire (1152) avec Constance, la veuve de Raymond de Poitiers, la princesse régente d’Antioche du fait du jeune âge de Bohémond, le successeur de la couronne.

Ce vil individu était un criminel sanguinaire qui ne respecta jamais ni paroles et ni traité, ce qui est le commun des mécréants comme Allah Exalté l’a mentionné dans Son Noble Livre. Il commença son règne par l’emprisonnement et la torture du patriarche (batriq) d’Antioche qui était un des plus respectable figure d’Antioche parce qu’il avait critiqué son mariage. Il vous faut savoir que cet homme était même exécré par ses compatriotes et l’est toujours depuis si on lit son histoire.

Après avoir torturé le patriarche, il le fit emprisonner ce qui poussa Baudouin III, le roi de Bayt al-Maqdis à lui écrire une lettre menaçante dans laquelle il lui dit : « Si tu ne relâches pas immédiatement le patriarche et le remet à son rang, je te ferais la guerre. » Arnat comprit le message et le fit relâcher mais le patriarche quitta Antioche de peur de la vengeance d’Arnat.

 

Arnat, quant à lui, fit la guerre à ses voisins arméniens pour plaire à l’empereur byzantin avant de faire la paix avec les Arméniens et se retourner avec ces derniers contre Manuel, l’empereur byzantin, pour ravager les terres de Byzance. Puis, il envoya une flotte prendre l’ile de Chypre en l’an 551 de l’Hégire (1156), ou ses soldats, et sur ses ordres, exercèrent les pires ignominies sur la population civile pourtant chrétienne. Les langues, les nez et les oreilles des religieux chrétiens furent tranchés[2].

Arnat, malédiction d’Allah sur lui, ne s’arrêta pas là et razzia al-Jazirah, la bande de terre entre les deux Euphrate bien connue pour ses richesses, qui faisait partie du dominion de Nour ad-Din Mahmoud Ibn Zinki, ou il saisit tous les troupeaux et collecta un immense butin. Cependant sur son chemin de retour, il fut intercepté par la force de Najm ad-Din Abou Bakr Ibn Daya, le lieutenant de Nour ad-Din sur Halab, qui détruisit son armée et le captura prisonnier en l’an 555 de l’Hégire (1159). Il resta emprisonné à Halab  jusqu’à sa libération par Sa’d ad-Din Kamashtakin à la fin de l’an 572 de l’Hégire (1176).

Quand ce maudit croisé sortit de prison, il se maria en l’an 578 de l’Hégire (1182) encore une fois mais pas en vain avec une veuve, Étiennette de Milly, de Jordanie qui possédait dans ses dominions Housn Karak et Housn Shawbak, les forts de Karak (qui sera appelé le Crack des Chevaliers) et de Shawbak, importants forts sur la route des pèlerins musulmans pour La Mecque mais aussi point d’arrêt sur la route entre l’Egypte et la Syrie et vice et versa, deux places donc fortement stratégiques.     

Comme nous l’avons mentionné précédemment, il existait entre Salah ad-Din et le roi croisé de Bayt al-Maqdis un traité de paix mais malgré cela et le fait que la Jordanie était sous le contrôle de Bayt al-Maqdis (Jérusalem) et qu’Arnat le maudit était un lieutenant de Baudouin III, au mois de Mouharram de l’année 577 de l’Hégire (1181), il se rendit à Taymah dans le désert et qui était surnommée Dahliz al-Madinah al-Mounawwarah, parce que quiconque y était arrivé pouvait se rendre à Médine, avec pour but de se rendre à Médine.

Lorsque Faroukh Shah, le fils du frère de Salah ad-Din et son lieutenant sur Damas, en fut informé, il donna l’assaut sur le fort de Karak et Arnat revint rapidement sur ses pas pour faire face à la menace et sur sa route de retour, il tomba sur une caravane de pèlerins de retour du pèlerinage en route vers Damas qu’il attaqua.

C’est individu était un démon et son véritable but n’était rien d’autre que d’attaquer le Hijaz, Médine et La Mecque comme cela est connut par tous et cette même année, il attaqua le port de ‘Aqabah ou d’Aylah puis Jazirat al-Qal’at ou Jazirat Sour’oun, qui est une petit île de la Mer Rouge face au port d’al-‘Afdah, et pour la première fois, des navires croisés sillonnèrent la Mer Rouge où les croisés organisèrent la piraterie et attaquèrent des navires en provenance d’Inde, du Yémen, d’Aden et de Jeddah. Les navires d’Arnat débarquèrent alors sur les côtes du Hijaz à Yanbu’ et se retrouvèrent à un jour de Médine d’où, ils attaquèrent les caravanes musulmanes dont les routes lui avaient été montrées par certaines tribus arabes. Puis, Arnat prit le port stratégique de ‘Aden pour fermer définitivement le trafic maritime dans la Mer Rouge.

 

La réponse au moment opportun de Salah ad-Din fut violente et ferme. Il rassembla une puissante flotte navale et en donna le commandement à al-Hajib Houssam ad-Din Lou'lou' qui navigua vers le port d’Aylah ou il incendia tous les navires croisés et fit prisonnier tous ceux qui tombèrent entre ses mains. Puis, il sillonna la mer rouge, les côtes du Hijaz et de l’Egypte et détruisit tous les navires croisés qu’il rencontra ce qui poussa les croisés à abandonner leurs navires et à se réfugier dans les montagnes ou ils furent rattrapés et capturés au mois de Shawwal de l’année 578 de l’Hégire (1182).    

Houssam ad-Din Lou'lou' envoya alors deux prisonniers croisés à Mina ou ils furent saignés devant les Musulmans et les Pèlerins afin que l’information se répandent parmi eux, que les caravanes puissent reprendre leur route confiantes, pour leur montrer que les terres sacrées étaient toujours aux mains des Musulmans et que l’état veillait à leur sécurité.

Les prisonniers furent envoyés en Egypte dans les prisons du Caire et d’Alexandrie ou ils furent tous exécutés pour leurs crimes contre les populations civiles.



[1] Un grand nombre d’énuques furent introduit dans le gouvernement des Abbassides. Nous avons parlé de ces hommes mais je n’ai pas mentionné qu’ils étaient des énuques pour la bonne raison que cela est sans intérêt. Cette note est destinée à ceux qui connaissent l’histoire et qui aurait pu se poser la question sur l’absence de leurs mentions.

[2] Extrait de wikipedia.fr : « Prétextant le refus du basileus Manuel Ier Comnène de lui payer une somme due pour services militaires contre le prince Thoros II d’Arménie, il décide de lancer un raid contre Chypre, qui était alors un thème byzantin. Il s’allie avec son ennemi de la veille Thoros et débarque à Chypre au printemps 1155, défait sans difficultés la garnison byzantine, puis ravage systématiquement l’île : les champs cultivés sont brûlés, les troupeaux massacrés, les églises, les palais et les couvents pillés et incendiés, les femmes violées, les vieillards et les enfants ont la gorge tranchée, les hommes riches sont emmenés en otage et les pauvres décapités. Avant de quitter l’île avec son butin, Renaud fait rassembler tous les prêtres et les moines grecs et leur fait couper le nez avant de les envoyer à Constantinople. Même en cette époque où la piraterie contre Byzance est chose ordinaire, la violence de cette razzia indigne tous les chroniqueurs.

Très vite, les exactions de Renaud le rendront odieux à ses voisins Aleppins, aux Byzantins et à ses propres sujets. » Fin ce citation.





Marteau de guerre habiturelement utilisé pour porter en coup fatal en percant les casques