10 - Fuite
organisée de captifs chrétiens.
Beaucoup de captifs
travaillaient pour le compte de la marine. C’est à ce titre, que
leur fuite intéresse notre sujet. Une fois dans le port d’Alger,
certains capitaines préparaient et organisaient l’évasion des
esclaves, le plus souvent dans le dessein d’enlever aux chantiers
navals de bons artisans et techniciens. Et comme « l’opération se
déroulait dans les parages du port ou dans la rade, » la marine se
sentait visée et réagissait.
S’il est trop long de faire
l’historique de ces tentatives individuelles ou collectives, il est
néanmoins utile d’en énumérer les plus sensationnelles[1].
En 1673, le capitaine Aimeras,
à la tête de huit vaisseaux de guerre, se présenta devant Alger,
jeta l’ancre et se porta directement vis à vis du port et sous le
canon de la ville. On lui demanda de s’éloigner, mais les esclaves,
voyant les bâtiments sous le canon, tentèrent leur chance. Plusieurs
réussirent leur coup[2].
On s’était demandé, en 1682,
pourquoi le Dey avait saisi deux barques venues de Majorque avec
leurs biens et leur équipage conduit en captivité. On apprit
ensuite, que des prêtres séculiers et réguliers et d’autres
esclaves, s’étaient enfuis sur une frégate envoyée de Majorque à cet
effet[3].
Les gardes côtes d’Alger
signalèrent, en 1731, un mouvement suspect d’une tartane qui faisait
partie de la mission de Duguay. Elle parcourait la rade « fort près
de terre, tantôt avec une voile, tantôt avec deux. » C’était des
signaux pour les esclaves dont deux s’étaient sauvés la veille et se
trouvaient déjà sur les vaisseaux français[4].
En août 1748, un capitaine de chébec espagnol, nommé Spadilla,
depuis trois ans dans les fers, servait le consul anglais, trouva le
moyen de s’évader sur un navire vénitien[5].
Il faut remarquer que la chance
ne souriait pas tout le temps aux candidats à l’évasion. Après avoir
minutieusement préparé leur plan, ils se faisaient arrêter à la
dernière minute dans nombre de cas.
En 1748, quelques esclaves
français et espagnols ayant rassemblé des armes, de la poudre et des
biscuits dans un magasin de la marine « où ils avaient la liberté
d’entrer » projetaient de se saisir d’un navire du port pour s’y
embarquer et s’évader[6].
Le plan se termina par un échec et une punition sévère.
Ces évasions répétées tendaient
l’atmosphère et augmentaient les récriminations à l’égard des
nations chrétiennes.
Signeley prit l’engagement de
ne plus faire sauver des esclaves « aux rades d’Afrique par les
chaloupes des capitaines français[7].
» Avec des pressions et des représailles, les Algériens obtinrent
plus. Même arrivés à la nage jusqu’aux bâtiments chrétiens, les
captifs étaient rendus au gouvernement.
Lors de la visite de M.Revest,
commandant le vaisseau du Roi « Le Content » devant Alger,
l’officier déclara qu’il renverrait tous les esclaves qui
viendraient se réfugier à son bord. Il accepta que « quatre
chaloupes algériennes fussent mouillées de garde autour de son
vaisseau[8]. »
M. Keppel, commandant une
escadre anglaise arriva le 9 août 1749 à Alger avec plusieurs
officiers. On lui demanda sur le champ trois esclaves qui s’étaient
évadés dans un de ses vaisseaux. Il refusa. Le Dey lui fit dire que
suivant le dernier traité, la cour de Londres avait renoncé au droit
de donner asile aux fugitifs afin d’obtenir la fixation des droits
de douane à 5% au lieu de 12%. A M.Keppel de choisir et M. Keppel
consentit à renvoyer les captifs[9].
Un mémoire du Roi :
« Pour servir d’instruction au
chevalier de Villarzel, capitaine de vaisseau, veut donner
satisfaction aux Algériens en refusant l’asile aux captifs. Suite,
dit-il, à plusieurs plaintes très vives de la part des puissances de
Barbarie et principalement de celle d’Alger, concernant les esclaves
qui, ayant été reçus à bord des vaisseaux de Sa Majesté, ont
prétendu profiter de la sûreté qu’ils avaient acquise sous le
pavillon du Roi [. . .] Il ne s’agit point en cela d’esclaves
français mais d’esclaves en général. Etant leur bien, c’est le leur
enlever que de favoriser ces sortes d’évasions et si, d’une part, il
convient en l’honneur du pavillon du Roi de ne point se départir de
l’asile que les esclaves sont i censés y trouver, il est important,
d’autre part, d’empêcher qu’il n’y en ait qui viennent s’y réfugier[10].
»
Il est intéressant de remarquer
que les traités conclus au XVIIIème siècle, entre la Régence et
certains Etats d’Europe, obligent les capitaines de vaisseaux
mouillés dans la rade de la capitale de rendre les captifs évadés,
qu’ils soient découverts avant le départ ou à l’arrivée en terre
chrétienne[11].
11 - Le salut du
pavillon français
L’idée est d’origine
britannique. Aux yeux des Anglais, la mer « par le droit de nature
et des gens » n’est pas
commune à tous. L’Angleterre en réclamait la souveraineté. Bien
avant le XVIIème siècle, tout navire étranger baissait pavillon
devant les couleurs anglaises en mer du Nord. Le salut impliquait
les honneurs de la mer, le droit de propriété exclusive et le droit
de pêche et de navigation.
Au XVIIème siècle, l’Amiral
Blake reçut l’ordre d’exiger des vaisseaux de guerre hollandais, le
salut du pavillon et de visiter les navires marchands. La loi du
plus fort la réglait seule.
Louis XIV voulait, lui aussi,
imiter les Anglais. « Sur terre et sur mer, à la Cour des rois comme
à la surface des flots, la France prétendait que toutes les autres
nations doivent lui céder[12].
» Le Roi Soleil voulait être
le maître de la Méditerranée. En parlant des parages de la Corse, il
disait « mes mers m’appartiennent en souveraineté. » En 1698, une
ordonnance royale sanctionnait les modalités du salut.
Ordre fut donné à la marine
royale « ...qu’à l’égard des vaisseaux de guerre particuliers de
Hollande, Venise, Gênes et des villes d’Alger, de Tunis et Tripoli,
Sa Majesté veut qu’ils [ses vaisseaux] leur demandent le salut et
qu’ils y forcent ceux qui le refuseront s’ils croient pouvoir le
faire avec avantage[13].
» En mai 1684, l’éventail des navires devant saluer le pavillon du
Roi Soleil s’élargit encore : « le règlement de 1665 doit être
appliqué et que le sieur chevalier de Tourville se le fasse rendre
par toutes les autres nations à l’exception des seuls Anglais. » Et
par l’ordonnance du 15 avril 1689, le Roi défendait à ses officiers,
commandants de vaisseaux, « de saluer les premiers vaisseaux des
autres puissances et leur enjoignait l’ordre d’exiger le salut et de
les y contraindre par la force s’ils refusaient sur quelque mer ou
côte que ce fut la rencontre. »
Quelle fut alors la position de
la Régence ?
Le salut des bâtiments français
dans la rade d’Alger fut théoriquement réglé par le traité de 1689.
L’article 29 l’avait abordé : « Toutes les fois qu’un vaisseau de
guerre de l’Empereur de France viendra mouiller devant la rade
d’Alger, aussitôt que le consul en aura averti le gouvernement, le
dit vaisseau de guerre sera salué, à proportion de la marque de
commandement qu’il portera par les châteaux et forts de ladite ville
et d’un plus grand nombre de coups de canon que ceux de toutes les
autres nations, et il rendra coup pour coup. »
Pour ce qui est de la mer,
l’article dit brièvement que « pareille chose se pratiquera dans la
rencontre des dits vaisseaux de guerre. »
Mais dans la pratique, les
choses se passèrent autrement. Les bâtiments d’Alger ne semblent pas
avoir été disposés à reconnaître au Roi « cette souveraineté sur la
mer » et le monarque s’y était résigné.
Une lettre au sieur Dusault
fait le récit d’un incident survenu en mer : « M.de Blanc qui arrive
à Toulon avec les vaisseaux du Roi « Le Sérieux» et « Le Fleuron» a
rencontré sur le cap de Gatte, trois vaisseaux d’Alger qui se sont
retirés à force de voile et n’ont ni salué, ni envoyé à bord quoi
qu’on eut arboré le pavillon et tiré le coup de canon d’assurance.
Je les aurais poursuivis et combattus sans les ordres parvenus que
Sa Majesté a donné à tous ses officiers commandant ses vaisseaux de
ne faire aucun trouble ; à ceux d’Alger qu’ils rencontreraient mais
de les secourir[14].
»
LA PAIX PAR LES
PRESENTS
Comment calmer l’ardeur de la
marine d’Alger ? La politique de la canonnière ne faisait que durcir
les positions de la Régence. Le défi lancé aux grandes puissances,
le rôle de plus en plus imposant joué par la marine dans la conduite
des affaires de l’Etat et dans l’activité de la Méditerranée avaient
contraint les adversaires à plus de souplesse : obtenir par l’argent
ce qu’on n’a pu avoir par la force !
Les Etats les plus forts, les
monarques les plus orgueilleux, les Papes, les Empereurs « qui ne
parlaient qu’à Dieu, » les Doges, l’Angleterre maîtresse des océans,
les Etats-Unis, se décidèrent à parlementer et à courtiser les Deys
et leurs Raïs et à s’en accommoder.
Après les avoir méprisés et
combattus, on était heureux de leur plaire et de les satisfaire. On
achetait cher leurs faveurs, car on s’aperçut que la paix était plus
avantageuse que la guerre.
Les affaires de Marseille ne
pouvaient bien marcher sans les bonnes dispositions d’Alger. Le
consul Durand dut le rappeler plus d’une fois aux Echevins de la
ville phocéenne : « Vous devez considérer Messieurs, que quoique
cette place semble à charge au commerce, ne s’y faisant presqu’aucun
négoce, que cependant
d’elle
dépend la sûreté du commerce de France et principalement de Marseille[15]. »
Main tendue, échange de
présents, lettres amicales, manifestation de courtoisie, politique
de la carotte pour faire oublier celle du bâton, telle fut la
conduite des rois et princes chrétiens avec le gouvernement d’Alger.
1 - Les présents
Pour dissiper les nuages dans
les relations, créer de nouvelles dispositions dans les rapports, il
fallait se connaître, se reconnaître, s’entendre, tisser des amitiés
personnelles, multiplier les missions, nouer des relations
d’affaires et saisir chaque occasion pour exprimer sa bonne foi et
sa volonté de collaborer.
Puisque les traités conclus ne
résistaient guère aux secousses politiques et aux malentendus, il
fallait adopter d’autres moyens. Ainsi, aux échanges de coups se
succédaient des échanges de cadeaux. Les objectifs visés étaient la
sauvegarde du commerce et de la navigation.
Après la débâcle française
devant Jijel en 1664, Colbert remit au négociateur Trubert « six
mille livres de fonds par le Roi pour être employés en présents en
Alger, à ceux qui pourront davantage contribuer à l’affermissement
de la paix et à une rupture avec l’Anglais et le Hollandais[16].»
Dans leur correspondance, les
souverains et les consuls en poste à Alger, justifiaient l’usage des
présents comme « moyen de disposer favorablement ces gens-là » ou
pour maintenir l’amitié et la bonne intelligence entre les Français
qui font le négoce et le trafic à Alger et les puissances du dit
pays. » On cherchait également « des assurances que la République
aurait de sincères intentions de se conformer aux traités de paix et
qu’elle ne donnerait à l’avenir aucun lieu de se plaindre. » Les
présents entretenaient les Deys et les puissances « afin de les
mettre toujours plus dans les intérêts de la nation. »
Calculs politiques et
arrière-pensées n’échappaient à personne. « Les présents, dit une
note du Comité de Salut Public, quoique destinés à nous frayer la
route des négociations importantes, paraîtront être plutôt l’effet
de notre générosité. Les moyens de communication entre les côtes de
France et celles de Barbarie seront devenus plus sûrs et plus
fréquentés. » Souvent ces dons servaient à créer un climat favorable
à la signature d’un traité de paix ou d’une transaction commerciale,
tel l’achat de blé.
Contrairement à des
affirmations souvent affichées[17],
le Roi de France, ses Ministres, la Chambre de Marseille, les
consuls en poste à Alger, plus tard la République, ne manquaient pas
les occasions « de faire le plus de plaisir » aux dirigeants d’ici.
En 1629, au lendemain de la
signature du traité de paix, Sanson Nappolon reçut la valeur de
18.041 livres d’étoffe « pour faire les dits présents suivant le dit
ordre de la dite Majesté[18].
» Un autre document concerne « le remboursement au sieur Lemaire
[...] montant de la dépense faite par celui-ci à l’occasion de
l’envoi d’une tartane à Alger, pour le bien du service [...]
dépenses d’intérêt général pour entretenir la paix et pour le bien
du commerce[19].
»
Le négociateur Dusault « eut le
soin de s’attacher par les présents tous les officiers du Diwân,
sans en oublier un seul. » Indépendamment des gratifications
habituelles, il remit à chacun des grands écrivains « des chemises à
la turque garnies de dorures et soies, des draps de Hollande, quatre
paires de pistolets et huit barils de miel[20].
»
En 1700, le consul Durand reçut
les présents « à offrir au nouveau Dey, présents nécessaires de
faire aux nouvelles puissances de la République [...] affaire
importante dont le retardement pourrait devenir préjudiciable au
commerce. »
Louis XIV fit parvenir au Dey,
en 1711, « vingt-deux aulnes et demie de drap fin de différentes
couleurs, et vingt aulnes d’étoffe d’or brochées[21].
»
Quand la Chambre de Commerce
tardait d’envoyer quelques objets de valeur, elle était rappelée à
l’ordre. Maurepas le dit aux Echevins de la ville : « Le sieur
Durand m’a écrit, Messieurs, le 7 novembre [1724] que, n’ayant point
encore reçu le fusil et la paire de pistolets que vous lui avez
adressée (sic) pour le Dey d’Alger, il s’était dispensé de les
donner attendant ce fusil et ces pistolets parce que c’est la partie
qui doit faire le plus de plaisir à ce Dey. Si vous n’y avez pas
pourvu, il est nécessaire que vous fassiez cet envoi, le plus tôt
qu’il sera possible. Il marque que l’occasion de les donner aurait
été favorable dans celle de lui faire compliment sur le caftan de
Pacha que le Grand Seigneur lui a envoyé par un capigy Bachi, ce
qu’il prétend n’avoir pu faire qu’en lui présentant un caftan
d’étoffe d’or qu’il dit avoir acheté à son trésorier[22].
»
Et dès l’annonce de la victoire
algérienne sur les Tunisiens, en juin 1755, le consul accourut
remettre au Dey une veste de drap[23].
A Muhammad ibn ‘Uthmân, on
offrit, en 1766, « un diamant pour la valeur de 10 à 12.000 livres[24].
»
Quand ce dernier fit construire
en 1739 « une vaste et superbe maison, » le Consul de France estima
dans une correspondance « qu’il serait convenable de lui faire
présent de deux superbes rideaux en or et en argent pour orner cette
maison « car il est des présents de convenance qu’il est à propos de
faire de temps en temps et celui-là peut être mis au nombre de ces
derniers[25].
».
Son successeur Hassan reçut, en
1791, « un diamant de la valeur de 24.000 livres qu’il est d’usage
d’offrir dans les circonstances semblables...» et une lettre de
LouisXVI[26].
B - Présents
des autres puissances :
Ratification de traités
conclus, avènement du Dey, fêtes religieuses, victoires remportées
par Alger, heureux événements dans le pays ou chez les membres
influents, tout était prétexte à des gratifications diverses.
1 - L’empereur d’Autriche,
François II grand-duc de Toscane, après l’accord de 1748, envoya
dans une cassette garnie de diamants, une montre d’or enrichie de
brillants[27].
Il autorisa les Algériens à se réfugier avec leurs navires dans tous
les ports de Toscane en cas de tempête ou de poursuite de la part de
leurs ennemis.
En 1823, ce pays obtint, grâce
à l’entremise de l’Angleterre, la paix avec la Régence moyennant un
présent consulaire de 25.000 piastres fortes.
2 - La Hollande fut un des
grands pays fournisseurs de cadeaux « Les Hollandais, écrit Shaw,
ont grand besoin de cultiver la bonne intelligence [avec les
Algériens] en leur faisant un présent tous les ans, moyen qui leur a
parfaitement réussi jusqu’à présent[28].
» Jalousant la France, les Pays Bas avaient envoyé à Alger, en 1623
et 1626, comme ambassadeur auprès des Pachas, Cornelis-Pinacker «
pour essayer d’obtenir des avantages particuliers. » Au XVIIème
siècle l’entente n’était pas difficile à réaliser. Les deux pays
avaient un ennemi commun : Louis XIV. Plusieurs traités de paix et
de commerce furent signés. En 1662 avec l’Amiral Ruyter et en avril
1679 l’accord négocié par le médecin Thomas Hées qui résida à Alger
d’octobre 1675 à mai 1680.
La coopération entre Algériens
et Hollandais, concrétisée par la fourniture du matériel naval,
provoqua le courroux de Louis XTV. Il accusa les juifs de Livourne
d’être des intermédiaires efficaces. En effet des vaisseaux
hollandais accostaient de temps à autre à Alger avec des cargaisons
de poudre, de fusils, de gros mâts, de câbles etc.[29].
Fournitures d’armes contre
traité de paix telle était la politique des Deys. Aussi, la
correspondance des consuls de France en poste à Alger, à Malaga ou à
Livourne contient de nombreux détails sur les matériels envoyés aux
Algériens[30].
En 1746, trois navires escortés
par des vaisseaux de lignes arrivaient chargés de différents
matériels : grands mâts, grandes pièces de bois de bordage, milliers
de poudre, grelin, pièces de toiles à voiles etc...
Après chaque rupture, les
Hollandais imploraient la paix en y mettant le prix et le Dey de
dire : « la loi de Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui)
ordonnait de l’accorder à ceux qui la demandent[31].
»
Le lecteur trouvera dans
Devoulx : Archives du Consulat Général de France à Alger, p53, la
liste des présents que les Hollandais et les Suédois ont apportés
les 29 janvier et 15 mai 1749.
Rhyust, commandant de vaisseau
de guerre hollandais se présenta en 1751 avec « beaucoup de bijoux
et plusieurs pièces de drap qu’on évaluait à près de 60.000 livres.
». Trois ans plus tard, deux autres bâtiments étaient porteurs de
présents : « bagues de diamants, pendules, montres, draperies,
pièces de toile, mouchoirs des Indes[32].
»
Quand les tensions entre les
deux pays devenaient sérieuses et que la navigation pouvait en
souffrir, la Hollande faisait appel au Grand Seigneur.
En juillet 1755, « deux envoyés
turcs dépêchés par Soulayman Captan Pacha firent savoir à cette
Régence que les Hollandais étaient prêts à donner tout ce que la
Régence souhaitait pour avoir encore la paix avec elle[33].
»
Après de difficiles
négociations, le traité de 1757 fut enfin conclu et les envois
d’armes et de munitions affluèrent à Alger.
3 - Le Danemark, lui aussi,
avait besoin de sa paix avec les Deys. Aussi les vaisseaux de guerre
et des navires marchands danois apportaient tous les ans les
redevances de la cour de Copenhague en application des accords. Les
traités de 1747[34],
1748 et 1749, stipulaient tous l’envoi de fournitures militaires
diverses : canons, boulets, mortiers, poudre, mâts, câbles,
cordages, vergues...
On signalait en février 1748 «
l’arrivée d’un vaisseau danois apportant le complément du matériel
dont une partie fut envoyée en 1747[35].
». Quelques mois plus tard, deux bâtiments vinrent avec leurs dons.
Puis une frégate commandée par M. Hoogland livrait ses présents «
offerts annuellement et qui consistaient en munitions de guerre et
effets propres aux constructions des navires[36].
»
En septembre 1751, le
commandant d’un navire danois accompagnant les présents, remit au
Dey une lettre de Sa Majesté, lui témoignant le désir qu’elle avait
de vivre en bonne intelligence avec les Etats d’Alger. Le consul
Hamekin, ne donnant pas entière satisfaction au Diwan, la missive
indiquait que le souverain du Danemark était déterminé à le
remplacer par un autre « plus agréable au gouvernement d’Alger[37].
»
4 - La Suède avait ses intérêts
en Méditerranée et dans l’Atlantique. Ses navires couraient de
grands risques. L’appui ou la neutralité de la marine d’Alger
étaient nécessaires.
Elle dépêcha en 1731, 800
barils de poudre, 8 gros câbles, 50 mâts, 800 fusils, 40 pièces de
canons et 8 000 boulets.
En 1747, un autre chargement
arrivait à Alger. Il consistait en 70 mâts, 903 câbles pour bordage,
170 lattes, 294 barils de poix, 50 milliers de poudre, 19 câbles, 80
grelins, 200 barils de goudron, 20.000 boulets de 6, 12 et 18 livres[38]
( ). Les envois suédois ne furent guère interrompus. En 1814, « il
est arrivée à Alger un navire escorté par un brick de guerre de la
même nation portant des présents en chanvre, goudron mâtures au Dey[39].
»
Quand l’ambassadeur algérien
Muhammad Khûdja Sentarley « quatrième secrétaire du diwan » partit
en Angleterre dans le cadre d’une mission, il fit le voyage aller et
retour sur un vaisseau suédois appartenant au consul de Suède[40].
5 - Les Anglais ne faisaient
pas exception. Ils disputaient âprement à la France les faveurs
d’Alger. La Cour, par l’intermédiaire de ses consuls ou envoyés,
distribuait « des présents magnifiques » dont les pendules, les
montres, les bagues et autres bijoux d’Angleterre d’une valeur
élevée.
Cependant, c’était l’aide
militaire qui était appréciée le plus. Londres proposait toutes
sortes d’agrès, d’apparaux, du fer, du soufre et du salpêtre.
Sous le règne de Muhammad
Pacha, le roi envoya en 1797 (1201 de l’H) parmi d’autres présents «
4canons du calibre de 40 livres avec le matériel suivant : 4 affûts
avec roues et essieux, 200 barils de poudre cerclés en cuivre,
chacun contenant un demi-quintal, 400 boulets du calibre des
canons... 4 étuis renfermant les aiguilles et les vrilles destinées
à dégorger la lumière des canons, 4 boutefeux, 4 poudrières pour
amorce avec dégorgeoir, 9 tampons, 8 mèches, 8 barils pour mèches, 2
mesures en cuivre contenant chacune 16 livres de poudre, 25 sacs
contenant chacun 4 sacs de mitraille et d’une éponge pour chaque
canon[41].
»
Le mathématicien français, La
Condamine séjournant à Alger avait fait déjà remarquer « qu’il ne
venait pas un vaisseau anglais ou hollandais qui ne fit au Dey
quelque présent[42].
»
Cette participation à
l’armement d’Alger remonte loin. Sanson Napollon écrivant d’Alger à
d’Herbault secrétaire d’Etat français, le 12 décembre 1626, disait
que « la paix que les Anglais et Flamands ont fait en cette ville,
n’a été que pour préjudicier aux chrétiens ayant apporté toute sorte
de munitions de guerre[43].
»
En 1751, les cadeaux remis par
Keppel étaient estimés à 40.000 livres. « Une pareille générosité,
dit le consul Lemaire, m’a mis la puce à l’oreille [...] J’ai
appris, ensuite, que l’Angleterre a toujours été dans l’usage
d’envoyer ces sortes de présents à chaque mutation de Deys, et que,
ne l’ayant pas fait depuis que celui-ci est installé, et supposant
que cette négligence a été la cause de l’insulte et dépravation
commise à l’égard du paquebot de Lisbonne, elle a voulu la réparer
afin de ne pas tenir, davantage, les Algériens en mauvaise humeur[44].
»
L’incident eut lieu en 1786.
Une frégate portugaise coula dans la rade de Gibraltar un navire
algérien. Le commandant de la place mit l’équipage sur un bateau
marchand en partance pour Alger. Bien mieux, il chargea un officier
de demander au Dey à quoi pouvait monter le dédommagement.
« La réponse était 40.000
livres, tout compris, dit Venture de Paradis. A la suite de cet
accommodement, M. Langhien, consul anglais écrivit à Londres que les
Algériens avaient été si raisonnables dans cette affaire et avaient
fourni pendant la dernière guerre, tant de provisions à Gibraltar,
qu’ils méritaient une reconnaissance de la Cour. On envoya une
frégate qui apporta quatre canons de bronze, quarante-huit livres de
balles, de la poudre et des boulets ramés. Ce présent était estimé à
50.000 écus au moins[45].
»
Si en 1816, l’Angleterre
remporta sur Alger un petit succès, elle ne fut nullement exonérée
du tribut annuel puisqu’elle dut continuer à payer au Dey, six cents
livres sterling à chaque renouvellement de consul[46].
Quant à l’Espagne, dont les
anciens souverains avaient fait le serment de ne jamais faire la
paix avec l’Islam et qui critiquèrent ou menacèrent, dans le temps,
les cours d’Europe pour avoir trouvé des arrangements avec les Deys,
elle se plia bon gré, mal gré aux usages notamment lors du
changement de consul.
La Régence était accoutumée par
la Cour de Madrid à recevoir de gros présents, principalement des
fortes sommes en numéraire[47],
à chaque mutation consulaire. Elle dépensa, depuis le projet
d’accord de 1772 avec Alger, « plus de cinq millions de piastres
fortes tant en présents qu’en dons gratuits. »
A côté de la contribution
matérielle, l’Espagne cherchait à plaire par les services rendus. Un
brigantin ayant été pris par une escadre française et conduit dans
un port espagnol, fut restitué aux Algériens par les Espagnols.
L’ingénieur de marine envoyé par la Cour à Alger, était bien à la
solde de Madrid[48].
Les Etats Unis d’Amérique ne
pouvaient échapper à la règle. La lettre de J.Adams à Livingtone
plaidait en faveur d’un tribut annuel à payer à la Régence. « Il
conviendrait, disait-il que le congrès se mit en mesure de traiter
avec ces corsaires. Leur coutume [...] consiste à se faire remettre
des présents par les Ambassadeurs qu’on leur envoie. Ainsi le Grand
Pensionnaire de Hollande m’a dit que la République payait à Alger
une somme annuelle de 100.000 dollars. J’espère que vis à vis de
nous, ils [les Algériens] se contenteront d’une somme inférieure qui
n’en constituera pas moins, si petite soit-elle, une charge pour
nous, étant donné l’état de nos finances[49].
» En 1797, un corsaire espagnol s’empara d’un bâtiment américain qui
portait des documents et des présents en vue de faciliter les
négociations avec le Dey[50]. »
Ils se trouvaient dans la
classe des décideurs et leurs familles :
Les femmes du Dey et les
dignitaires avaient leur part de ces présents. Un jour, la première
dame « reçut une tabatière et des éventails[51].
»
Le comité du Salut Public, créé
par la convention, sur des présents évalués à 120.000 francs,
l’épouse du Dey se fit remettre « un bijoux en brillants de 24.000
francs[52].
»
Les parents du Chef de la
Régence, gendre, beau-père... n’étaient pas oubliés. En 1724-1725,
la belle fille de ce dernier ainsi que les épouses des Beys d’Oran
et de Constantine reçurent « des draps d’or pour caftan, draps
écarlates des Gobelins, draps « mahou»[53]. ».
Le tout fit la joie de ces dames.
Quand le Kaznadjî « premier
ministre de la Régence » et le Khaznadjar marièrent leurs enfants,
tous les consuls établis à Alger, s’empressèrent de faire des
présents aux deux dignitaires. Le consul de France ne pouvait
échapper à l’usage et à l’exemple des autres diplomates. Le Roi de
France approuva la dépense de 1.000 écus pour l’achat de deux bijoux
à remettre au nom de S.M[54]
aux deux ministres « comme des marques de bienveillance. »
Les autres personnages
influents bouloukbachi, secrétaires, portier du palais, capitaine du
port, chef des canonniers, avaient, eux aussi, leur part des
donatives... « des solitaires de cent Louis pièce, des montres à
répétition enrichies de diamants à double boite, façon anglaise et
d’une forme plate attendue que les mahométans portent leur montre
dans une poche sur leur poitrine, d’autres montres d’or simple mais
toujours de la même forme, » le tout accompagné de beaux tissus.,
des pièces de drap vert, bleu de roi, écarlate, pourpre... des
étoffes d’or et d’argent[55].
Une autre fois, sur rapport du
Ministre des relations extérieures Bonaparte, alors premier consul,
prit un arrêté dont l’article III stipule : « Il sera mis à la
disposition du citoyen Vallière une somme de 300.000 francs, soit en
espèce soit en bijoux et autres effets pour fournir en présents et
donatives que la négociation dont il est chargé entraînera[56].
Il n’y avait pas que les bijoux
ou les tissus pour acheter les cœurs. Les plaisirs de la table
avaient leur pouvoir. On offrait de temps à autre des douzaines de
bouteilles d’eau à la cannelle, des pots de confiture, de sorbet.
Hadj Djà’far Agha, ambassadeur du Diwân, se trouvant à Marseille
lors d’un voyage en ramena[57].
Le Ramadhân était l’occasion de
distribuer des fruits et des sucreries[58].
On recevait ici des châtaignes,
des prunes, des pommes, des anchois, des bâtons de sucre.
Les Raïs bien servis
Si la part du lion revenait,
bien entendu, aux Deys, les Raïs figuraient en bonne place sur les
listes des heureux bénéficiaires. Car d’eux dépendait la guerre ou
la paix avec la Régence, d’eux également dépendait la sécurité de la
navigation. Aussi, consuls et Chambre de commerce, accordaient-ils
une attention particulière à ces officiers.
A. Lemaire engageait, en 1753,
« des dépenses pour l’achat de cadeaux au profit du sieur Hadj
Moussa, commandant les trois chébecs qui partent en course, afin de
l’engager à continuer les égards qu’il a envers les bâtiments
français[59].
»
A l’occasion de son mariage,
l’Amiral de la Régence, reçut une étoffe de Damas comme présent[60].
Une somme fut également payée par le consul à l’Amiral Sidi Smaïl,
sur ordre de MM. les Echevins[61].
Quand Mustapha Raïs, en 1760, fut promus amiral, la « nation
française » vota la dépense pour l’achat du présent à lui faire[62].
Les archives du consulat de France à Alger réservent au chercheur
plus d’une surprise en ce qui concerne ces pratiques : tel ordre
donné par Th. Croiselle à M. Gimon « de payer le prix d’un présent
offert à Omar Raïs, capitaine de port de cette Régence à l’occasion
de son retour de Londres[63].
L’Espagne ne pouvant abattre
une Régence qui entravait son action sur mer, promit aux officiers
de ce pays des sommes « pour les engager à être favorables à la
conclusion de la paix et au cas que leurs offices la déterminent. »
Si le Dey, « pour sa reconnaissance particulière, indépendamment de
celle du beylik était inscrit pour 60.000 piastres lourdes
d’Espagne. En second rang se plaçait Wakîl al-Hardj pour 30.000. Les
officiers, l’amiral, le capitaine du port, les Raïs et le garde
magasin de la marine en avaient pour près de 6.000[64]
(voir document).
En 1807, les Etats Unis
payaient 18.923 dollars en cadeaux. La liste des bénéficiaires est
impressionnante. Le Dey empochait 4.433 dollars, Wakîl al-Hardj,
1306, l’amiral, lev capitaine du port et le commissaire de la marine
1713 et se trouvaient parmi les mieux nantis[65].
Certes, de pareilles
libéralités qui faisaient tomber une pluie d’or et de diamant sur
Alger et inonder la classe dirigeante, pouvaient motiver les têtes
les plus dures et les esprits les plus récalcitrants. Tout était bon
pour réduire les tensions entre la Régence et les généreux
donateurs, mais aussi tout était à entreprendre pour braquer
l’ardeur de nos marins contre les ennemis de ces tributaires.
« Alger, écrit un certain Salva
à Franklin, possède beaucoup de navires et en outre la politique de
certaines puissances consiste à lui payer tribut pour être en paix
avec le Dey. Elles se servent même de ces « harpies humaines» pour
semer la terreur auprès de leur ennemie dont elle enchaîne le
commerce au char de la piraterie algérienne[66].
»
Les marins d’Alger, n’étaient
point des mercenaires à la solde de telle ou telle puissance.
L’intérêt du pays comptait par-dessus tout. D’autres marques
d’amitié et d’autres gestes de bonne volonté de la part des nations
chrétiennes étaient - plus que l’argent - susceptibles de leur
tracer leur conduite.
[1]
Sur ces évasions, leur préparation et leur exécution,
Turbet-Delof, l’A.B., pp. 120-121.
[2]
A.N.Aff Etr. B1/115.
Plantet, Correspondance,
I, p. 70, Lettre de Hadj Muhammad Dey à Louis XIV.
Almérias fut envoyé à
Alger pour demander des réparations. Sa mission fut un échec
à cause d’une fuite d’esclaves.
[3]
A.C.C.M. Sériel 1351 (janvier 1682).
[4]
La Condamine qui faisait partie de la mission reconnaît les
faits, R.A., 1954, p. 367.
[5]
Vallière, « Textes, » p. 71.
[6]
A.N.Aff.ETr. B III - 303, cahier 101.
[7]
A.N.Aff.Etr. B III - 305. Mais il se réserva le droit de ne
point refuser dans les vaisseaux français ceux qui s’y
sauveraient à la nage.
[8]
A.N.Aff.Etr. B III - 305, pièce n° 20 (octobre 1748). La
note ajoute « A la vue du vaisseau, plusieurs esclaves
tentèrent de se sauver à la nage, mais le Dey n’a pas voulu
les punir disant qu’il était naturel à l’homme de chercher
sa liberté et qu’il en ferait autant. Un Espagnol, s’étant
sauve à la nage, la nuit, fut accepté. Cette visite coïncida
avec l’arrivée des six Algériens d’Angleterre.
[9]
A.N.Aff.Etr. B III - 303, cahier 101.
A.C.C.M. Série J 1365 (1749).
[10]
A.N.Aff.Etr. B III - 305, p. 62 (mai 1752).
[11]
Traité algéro-danois de 1746, article 11.
Traité
algéro-hambougeois de 1751, article 11.
Traité algéro-vénitien
de 1763, article 11.
Le gouvernement d’Alger
prit une mesure efficace pour freiner les évasions.
Obligation fut faite aux navires étrangers de mouiller loin
du port.
Le neveu de Duquesne, venu à
Alger en 1717, dit dans son Journal : « Quoique nos
vaisseaux fussent mouillés à près de deux lieues de la
ville, plus de soixante esclaves tentèrent de s’y sauver
[...] sept sont arrivés, les autres furent noyés. »
[12]
La Roncière, Histoire, V, p. 390.
[13]
A.N.Marine B7/49, p. 604.
[14]
A.N.Aff.Etr. B2/87 (1692).
[15]
Grammont, Correspondance des Consuls, p. 59, Lettre
du 18 octobre 1698.
[16]
A.N.Aff.Etr. B 1 - 115, Lettre de Colbert, Paris 11 avril
1668, Une autre du 4 mai va dans le même sens.
[17]
Dancour, Relation de voyage du sieur, publié par J.P.
Vittu, sous le titre « Document sur la Barbarie en
1680-1681, » C.T. 99-100, 1977.
L’auteur prétendait que
la France ne payait rien aux Algériens, (p. 318). M.Colombe,
contre toute évidence, écrit que « les croisières que ces
deux puissances (la France et l’Angleterre) organisèrent en
Méditerranée, contribuèrent cependant au déclin de la
course... D’autres pays, la Suède, la Hollande, les
Etats-Unis achetèrent à prix d’or, la liberté de leur
navigation. » (Initiation à l’Algérie, p. 210).
Sur les présents des nations
chrétiennes, Venture de Paradis, Alger, R. A., 1897,
pp. 89-94.
[18]
A.N.Marine B7/49.
[19]
A.C.C.M. Série B 6 f° 132 v° 30 septembre 1700.
Le nouveau Dey en question est
Mustapha (1700-1705) surnommé « Barbe Fourchette. »
D’autre part, les
présents offerts au Dey étaient versés au Trésor Public
(A.N.Aff.Etr. Mémoires et Documents, t. 9).
[20]
Plantet, Correspondance, I, p. 386, Lettre de Chabâne
dey à Louis XIV, note 1.
[21]
A.N.Marine B7/89 f°5 (25 mars 1711) et f° 58 v° (4 avril
1711) ; passeport pour faire acheminer de Paris à Marseille
les dits présents. L’aune est une ancienne mesure de
longueur. A Paris, elle valait environ 1,188m.
[22]
Il s’agit de Kor ‘Abdî Dayi, investi en 1723.
Sur les présents offerts au Dey
par la chambre de Commerce de 1724 à 1725, l’article de
J.Reynaud, Rev, de la Chambre de Commerce, n° 568, octobre
1947, pp. 30- 32. Sur les présents que le consul de France
doit faire à son arrivée à Alger, A.N.Aff.Etr, B III - 305,
pièce n° 34 du 24 janvier 1749.
[23]
Vallière, in « Textes, » p. 138.
[24]
A.N.Aff.Etr. B III - 22.
Signalons que le Dey
envoya au Roi « Trois superbes chevaux. »
[25]
N.Aff.Etr. Mémoires et Documents, Afrique, p. 200,
Lettre du 20 septembre 1749.
[26]
Devoulx en évalue le prix à 26.000 livres. Quant à la
lettre, il dit que l'original fait partie de la collection
de manuscrits de la Bibliothèque Publique d'Alger (Archives
du Consulat ...p. 128).
[27]
Vallière in « Textes, » p. 75.
[28]
Voyage,
I, p. 413.
[29]
A N. B 7/1, Lettre de Madrid, 15 juillet 1709.
[30]
A.N.Marine b7/4 f° 258, Malte 27 janvier 1710.
- A.N.Marine B7/5 f°
155, Lettre de Malaga, 22 avril 1710.
- A.N.Marine B7/4 f° 11
v°, Lettre du consul de France à Malaga, 10 décembre 1710.
- A.N.Marine B7/8 F 66,
Lettre du 15 janvier 1711.
- A.N.Marine B7/8 F
294, Lettre de Livourne, 12 mars 1711.
[31]
A.N.Aff.Etr. Marine B 7/ 49, p. 535, mai 1724.
[32]
Vallière (A.), in « Textes, » p; 96 etp. 122.
[33]
A.C.C.M. Série J 1365, Journal.
[34]
Copie en français, A.N.Aff.Etr. B III 322, 10 août 1746 (22
Radjab 1159).
22 articles, signé sous
Ibrahim Pacha, les négociateurs danois étaient : le comte
Urbrich Adolphe, Chambellan et ses conseillers. Du côté
algérien, il y avait le Diwan et les dignitaires de la
Régence.
Les présents à offrir
étaient : 500 qx de poudre à canon, 8000 boulets de canons
de différentes grandeurs, 25 petits câbles, 10 ditto à 12
pouces et 50 perches pour rames de galères.
Le roi de Danemark
ayant offert des mortiers non satisfaisants, le Dey les
renvoya en faisant remarquer que ces armes étaient en fonte
ajoutant « qu'on n'acceptait que des mortiers de bronze". Il
donna « six semaines pour réparer cette erreur. »
[35]
A.N.Aff.Etr. B III - 303 c. 101.
[36]
A.N.Aff.Etr. B III - 305, p. 37, Lettre du consul Lemaire.
[37]
Vallière, in « Textes, » p. 96
[38]
Devoulx, Tachrifat, p. 42.
[39]
A.N.Aff.Etr. Marine B 7/89 f° 14.
[40]
A.C.C.M. J 1365, Journal 1749.
[41]
Devoulx, Tachrifât, p.42
[42]
Voyage.
B A., 1954, p. 372
[43]
Mariner B 7/49.
[44]
A.C.C.M. Série J 1365, Lemaire, Journal, juin 1751.
[45]
Venture de Paradis, Alger au XVIIIème siècle, R.A.,
1897, p. 84.
[46]
Dupuy, Américains et Barbaresques, p. 5.
[47]
A.N.Aff.Etr. Mémoires et Documents, t. 9.
[48]
A.N.Aff.Etr. Mémoires et Documents, t. 10 (Mémoire
de Hulin, t. 5, Afrique).
[49]
Dupuy, op. cit, p. 20, Lettre du 12 juillet 1783. Le traité
de paix entre les deux pays fut signé le 5 septembre 1795.
Voir Klein, Feuillets. pp 143-146, les présents
offerts par les Etats Unis.
[50]
Archives espagnoles, Ministère de la Marine, section course,
dossier 1291 (20 juin 1797).
[51]
A.C.C.M. Série J 1363, Correspondance du consul Thomas.
[52]
A.N.Aff.Etr. Mémoires et Documents, Alger (1790-1827), t.
14, Lettre de Versailles, 13 nivos an II.
[53]
Drap d’une finesse exceptionnelle, fabriqué avec la laine
d’Espagne.
[54]
A.N.Aff.Etr. Bl/31, pp. 319 v°, Lettre du 30 juillet.
[55]
A.N.Aff.Etr. Mémoires et Documents, Alger
(1790-1827), t. 14.
[56]
A.N.Aff.Etr. Mémoires et Documents, 5, Afrique, p.
200 et 229.
[57]
A.C.C.M. Série B 6 f° 48 (30 août 1696).
[58]
A.C.C.M. Lettre de Tourville à MM. les Echevins de
Marseille, 4 janvier 1741.
[59]
A.G.G.A Série A (1 A 61) Alger 16 avril 1753.
[60]
A.G.G. A. Série A (1 A 67) Alger 12 janvier 1758.
[61]
A.G.G.A. Série A (1 A 67) Alger 12 janvier 1758.
[62]
A.G.G. A. Série A (1 A 69) Alger 22 avril 1760.
[63]
A.G.G.A. Série A (1 A 71) Alger 20 mai 1762.
[64]
A.N.Aff.Etr. Mémoires et Documents, Alger, p. 10.
Egalement, B III, Levant et
Barbarie (1616-1873). Voir document n°.
[65]
Archives du
Consulat d’Amérique à Alger,
document publié par Klein, Feuillets d’el Djazair, pp.
143-146.
[66]
Dupuy, op. cit., p. 48, Lettre d’Alger, 1er avril
1783.