Muhammad Ibn Abi ‘Amiri ou l’ère d’al-Hajib al-Mansour

 

Voici l’extraordinaire histoire d’al-Hajib al-Mansour.

Il naquit, puisse Allah Exalté le Très Haut lui faire miséricorde, en l’an 326 de l’Hégire (937) dans l’île verte Algésiras (al-jaziratoul khadrah) dans la ville de Tarkash à l’extrême sud de l’Andalousie.

Son nom complet est Muhammad Ibn ‘Abdillah Ibn ‘Amiri Ibn Abi ‘Amir Muhammad Ibn Walid Ibn Yazid Ibn ‘Abdel Malik al-Moughafiri. ‘Abdel Malik al-Moughafiri fut l’un des commandants des armées de Tariq Ibn Ziyad (puisse Allah le Très Haut leur faire miséricorde) qui conquit l’Andalousie.

Malgré sa pauvreté Muhammad était très intéressé par l’étude de la jurisprudence islamique (fiqh) bien qu’il devait travailler pour nourrir sa famille. Lorsqu’il vint habiter à Cordoue, bien que servant dans l’armée, il étudia en même temps chez les savants de jurisprudence.

 

La rébellion du corps spécial des gardes du palais 

Lorsqu’al-Moustansir décéda, le corps spécial de garde du palais as-Saqalibah se rebellèrent contre la nomination de Hisham du fait de son trop jeune âge et voulurent qu’al-Moughirah Ibn ‘AbderRahmane an-Nassir soit le nouveau calife.

Lorsque ces événements secouèrent la tranquillité du palais, le ministre al-Moushafi demanda à Muhammad Ibn Abi ‘Amiri de régler le problème. 

Que fit donc Muhammad Ibn Abi ‘Amiri chef des forces de police ?

Il n’alla ni voir les gardes, ni même chercha à dialoguer avec eux ou à les combattre. Il alla directement à la demeure d’al-Moughirah Ibn ‘AbderRahmane an-Nassir, l’oncle de Hisham Ibn al-Hakam, et le tua. Il mit ainsi fin au problème de manière définitive, étouffa la révolte dans l’œuf et protégea ainsi fermement l’enfant calife omeyyade Hisham al-Mouayyad Billah contre d’éventuel prétendant.

Muhammad Ibn Abi ‘Amiri gagna un peu plus l’estime des gens et plus personne ne chercha à convoiter le poste de calife. Soubh, la mère du calife reconnut alors la valeur de Muhammad Ibn Abi ‘Amiri et lui accorda toute son aide.

 

Muhammad Ibn Abi ‘Amiri fit aussi remplacer tous les gardes spéciaux de l’armée consacrés à la garde du palais (as-saqalibah) par des policiers très proche de lui, des Mamalik[1] sur lesquels nous reviendrons. Personne ne trouva rien à dire y compris le ministre d’état car cette garde spéciale avait donc trahit son engagement et n’était plus digne de confiance. Ce fut une action rapide et intelligente qui lui permit de prendre le contrôle du palais du calife.

 

Les campagnes militaires 

En l’an 366 de l’Hégire (976), lorsque les Chrétiens furent informés de la mort du calife, de son remplacement par un enfant et de la rébellion des gardes du palais, l’armée de Léon assiégea et prit la forteresse de Rabah, bastion des Musulmans au nord et massacra tous ses habitants, hommes, femmes, enfants et vieillards.

Al-Moushafi, le chef du conseil, aurait dû prendre aussitôt le commandement de l’armée et marcher sur les croisés[2] mais il ne fit rien de peur qu’il n’arrive de fâcheux événements lors de son absence.

Alors Muhammad Ibn Abi al-‘Amiri prit lui-même le commandement de l’armée et marcha sur la forteresse d’al-Hamamah en Galice (jiliqiyah) en territoire chrétien, une des plus grandes forteresses des Chrétiens qu’il assiégea jusqu’à faire tomber ses murs avant de donner l’assaut et de tuer toutes les forces ennemies présentes.

Puis il parcourut toute la région avec son armée durant cinquante-trois jours ou il écrasa tous les ennemis qu’il trouva sur sa route et ramassa un considérable butin avant de revenir. Sur la route de retour, il distribua tant aux soldats qu’aux civils tout le butin qu’il avait pris s’acquérant une excellente réputation partout où il passa si bien qu’il fut beaucoup aimé des gens. Ainsi agisse les gens qui ont de bonnes ambitions.

 

Toujours cette même année, à la tête d’une autre troupe, Abi al-‘Amiri, rejoignit au nord le principal corps d’armée d’état sous le commandement de Ghalib Ibn ‘AbderRahmane. Les deux armées fusionnèrent et de Madrid (majrid), ils marchèrent sur les territoires du nord et capturèrent un nombre important de forteresses. Puis al-‘Amiri revint à Cordoue ou il fut nommé commandant en chef de la police et des armées exceptés pour l’armée du nord, commandée par Ghalib Ibn ‘AbderRahmane à qui il demanda la main de sa fille Asma et avec qui il se maria. Les relations entre les deux hommes se renforcèrent soudés par l’alliance familiale.

 

Muhammad Ibn Abi al-‘Amiri est nommé commandant en chef des armées, de la police, puis gouverneur de Cordoue, puis ministre d’état et vice-roi 

En l’an 367 de l’Hégire (977), Muhammad Ibn Abi al-‘Amiri et Ghalib Ibn ‘AbderRahmane quittèrent Tolède à la tête d’une grande armée qui se dirigea de nouveau vers les territoires du nord ou ils capturèrent encore de nouvelles forteresses et de nouveaux territoires. Ils rasèrent la forteresse de Shalmanqah et patrouillèrent en terre ennemie durant quarante-trois jours écrasant toutes les armées ennemies sur leur passage.

Puis, al-‘Amiri invaincu revint en vainqueur à Cordoue ou lui fut confié le poste de gouverneur de la ville par le calife, via sa mère Soubh, tandis que Ghalib était nommé ministre associé avec al-Moushafi.

 

A la fin de l’année 367 de l’Hégire (977), un ordre émana du califat pour le désistement d’al-Moushafi de son poste, de son emprisonnement ainsi que de toute sa famille pour utilisation frauduleuse de l’argent de l’état à des fins personnelles.

Muhammad Ibn Abi al-‘Amiri et Ghalib Ibn ‘AbderRahmane se retrouvèrent donc seuls à la tête du conseil avec tous les pouvoirs entre leurs mains. Puis al-‘Amiri réussit à se faire nommer ministre d’état. Il délégua le commandement des armées à l’un de ses serviteurs nommé Ja’far Ibn ‘Ali Ibn Hamdoun surnommé al-Andaloussi aussi connu sous le nom de Ja’far al-Andaloussi.

Enfin al-‘Amiri se fit nommer vice-régent par le calife et contrôla ainsi toutes les entrées et les sorties du palais gouvernemental et bientôt, il dirigea le pays dans l’ombre du calife Hisham al-Mouayyad Billah.

 

Il se rapprocha alors des juristes et des savants qui se plaignirent à lui de la propagation chez les Musulmans de la pensée et des livres de philosophie grecs et byzantins, qui contenaient beaucoup d’athéisme et mécréance, et qui corrompaient leur dogme islamique et leur religion. Il fit alors brûler tous les livres de philosophie et tous les historiens sont unanimes à lui reconnaître cette valeur d’avoir protégé la religion islamique en faisant détruire tous les livres subversifs.

Muhammad Ibn Abi al-‘Amiri toujours préoccupé par plus de pouvoir et de contrôle, eut peur que les Omeyyades se retournent contre lui et il fit donc diminuer leur présence dans le corps gouvernemental en les remplaçant par des Berbères.

 

La construction de la ville d’az-Zahirah 

En l’an 367 de l’Hégire (977), il fit construire la ville de Zahirah à trois kilomètres au nord-est de Cordoue la capitale tandis qu’az-Zahrah, le centre gouvernemental, se trouvait au nord-ouest à trois kilomètres. Il compléta la ville à une vitesse prodigieuse en deux années qui devint la base de son gouvernement, de ses opérations et le lieu d’habitation de tous ses partisans. Il fit transférer l’argent d’az-Zahrah dans sa nouvelle ville, puis les arsenaux et construisit des palais qui rivalisèrent en beauté avec az-Zahrah.

Puis, il déplaça aussi les ministères et bientôt tout le gouvernement se retrouva à Zahirah tandis qu’az-Zahrah fut vidée de tous ses biens. Az-Zahrah vidée de ses richesses, le calife se retrouva sans pouvoir et la ville devint sans importance. La ville de Zahirah s’étendit tant et si bien qu’elle toucha bientôt Cordoue.

 

En l’an 368 de l’Hégire (978), al-Hajib al-Mansour al-‘Amiri ordonna que personne ne rentre chez le calife sans sa permission alors qu’auparavant les visites étaient libres. Puis il ordonna que le calife Hashim ne sorte du palais qu’avec sa permission à qui, il assigna des gardes spéciaux, soit disant pour le protéger, mais en vrai pour l’éloigner des gens. Ainsi le calife n’eut plus aucun pouvoir tandis qu’il était celui qui dirigeait véritablement. Il fit changer aussi le sceau gouvernemental qui était au nom de Hisham et qui devient au nom de Hisham al-Mouayyad Billah et al-Hajib al-Mansour.

Ainsi à travers différentes opportunités, al-Hajib saisit toutes les chances qui lui étaient offertes pour asseoir son pouvoir et son contrôle sur l’état, jusqu’à parvenir à la tête du pouvoir. Il bâtit alors une brillante civilisation et parvint, selon certains historiens, à un seuil de gloire équivalant à celui de ‘AbderRahmane an-Nassir.

Al-Hajib ne craignait plus aucune rivalité concernant le pouvoir hormis d’al-Ghalib mais comme il était marié à sa fille, il était tranquille de ce côté mais hélas, les affaires n’en restèrent pas là.

 

A cette époque, les Chrétiens occupaient le nord de l’Andalousie tandis que les Omeyyades contrôlaient le reste de l’Andalousie et aussi l’extrême ouest du Maghreb.

 

En l’an 369 de l’Hégire (979), une tribu Sanhadja commandée par un Berbère du nom de Balkin (ou Boulloukine) Ibn Ziri se rebella à Fès contre les Omeyyades et demanda de l’assistance aux ‘oubaydi ismaéliens qui lui envoyèrent de l’aide en la personne du Berbère Hassan Ibn Maknoun dont nous avons déjà parlé antérieurement, cet homme qui avait été expulsé de différents pays dont l’Andalousie, le Maghreb et la Tunisie et que les fatimides avait accueilli en Egypte.

Les ismaéliens lui donnèrent le commandement d’une armée et l’envoyèrent au Maghreb ou il rencontra l’armée Omeyyade dont le commandant ne résista pas. Son armée fut battue et il retourna à Cordoue, laissant le Maghreb une nouvelle fois aux mains de ces infâmes créatures, excepté l’enclave de Ceuta qui resta toujours aux mains des Omeyyades.

Al-Hajib al-Mansour craignit que la situation empire, que Ceuta soit conquise et que les ismaéliens traversent le détroit pour attaquer l’Andalousie si bien qu’il ordonna la fortification de l’Ile verte Algésiras. Quant à Hassan Ibn Maknoun, il fut nommé gouverneur du Maghreb.

La conquête de Zamora 

En l’an 371 de l’Hégire (981), alors que les Chrétiens au nord était toujours sur le seuil de guerre, al-Hajib al-Mansour, envoya une troupe vers Zamora (samorah), la ville forteresse renforcée par sept enceintes, cette même ville que ‘AbderRahmane an-Nassir tenta de prendre mais où il fut lourdement écrasé et faillit être tué.

Al-Hajib al-Mansour prit en personne le commandement de l’armée et mit le siège sur Zamora qu’il conquit de force tandis que les Chrétiens fuirent vers une autre proche forteresse du nom de Santmans. Al-Hajib al-Mansour rasa les murs de Zamora avant de brûler de fond en comble la ville. Puis al-Mansour rattrapa les fuyards, écrasa l’armée et abattit la forteresse de Santmans.

Les Chrétiens fuirent vers Léon dorénavant le seul obstacle sur la route d’al-Hajib mais ce dernier dut ordonner un repli des troupes à cause de l’intense froid qui s’abattit sur la région et il revint encore une fois en héros et vainqueur. 

La renommée d’al-‘Amiri al-Hajib al-Mansour grandit encore parmi les gens d’autant plus qu’il avait réussi là où le plus grand gouverneur d’Andalousie ‘AbderRahmane an-Nassir avait failli à Zamora.  

 

La tentative d’assassinat d’al-Hajib al-Mansour 

Al-Ghalib Ibn ‘AbderRahmane, commandant de l’armée du nord et le père de l’épouse d’al-Hajib, eut peur d’être renvoyé de son poste et cette fausse suggestion diabolique corrompit son cœur.

En l’an 371 de l’Hégire (981), la même année de la victoire éclatante de Zamora, al-Ghalib invita al-Hajib pour une Walimah[3] dans la forteresse d’Antissah ou stationnait son armée. Al-Hajib s’y rendit en toute confiance et alors qu’il dînait, les soldats d’al-Ghalib fondirent sur lui. Il réussit à saisir son sabre et se défendit si bien qu’il réussit à s’échapper de la forteresse. Néanmoins, il fut blessé à la main lors du combat et en se jetant de la forteresse, il se cassa une jambe mais il trouva un cheval attaché qu’il emprunta et qui lui permit de rejoindre la ville de San d’où il leva un corps de troupe. Puis il revint vers la forteresse d’Antissah pour voir qu’al-Ghalib l’avait poursuivi avec son armée.

Et deux armées musulmanes dirigées par les deux hommes les plus importants de l’état, étaient sur le point de se combattre parce qu’al-Ghalib avait préconçu de mauvaises idées concernant al-Hajib et malgré qu’il soit le mari de sa fille.

Al-Ghalib et son armée furent battus par al-Hajib al-Mansour et certains historiens ont rapportés qu’il fut fait prisonnier tandis que d’autres, ont dit qu’il fut tué dans la bataille. Al-Hajib revint à Cordoue (qortoba) désormais seul à la tête de l’état et sans concurrence, son nom associé à celui du calife sur les chaires lors des prêches du vendredi.

 

Al-‘Amiri al-Hajib al-Mansour fut choqué de voir que ses proches étaient capable d’attenter à sa vie et il ne fit plus confiance à personne. Il chercha donc dans son entourage qui aurait intérêt à le tuer et trouva deux hommes. Le premier était l’ex-ministre d’état al-Moushafi qui pouvait de sa prison tisser une toile avec ses opposants et le faire assassiner alors il le fit tuer. Le second était le commandant en chef de ses armées Ja’far al-Andaloussi qu’il fit aussi tuer.

 

Après cela, la paix régna et c’est à ce moment qu’il s’attribua le titre d’al-Mansour. Al-Hajib al-Mansour devint le calife officiel d’Andalousie bien que les gens continuaient de prier pour le calife Hisham al-Mouayyad Billah.

Ayant préventivement éliminé toutes les menaces possibles contre le calife et lui-même, al-Hajib al-Mansour put enfin se concentrer sur son réel but, le Jihad fis-Sabilillah ou la guerre dans la voie d’Allah Exalté. Et il conduisit dès lors, chaque année, deux expéditions régulières, l’une au printemps et l’autre en automne surnommées as-sawa'if wa ash-shawwal. Il livra durant son règne soixante-quinze batailles sans ne jamais connaitre une seule défaite et fut, sans aucun doute, un destructeur des mécréants si bien que toute l’Andalousie se soumit à lui.

 

L’arrivée d’un commando particulier 

En l’an 373 de l’Hégire (983), arriva un groupe de Berbères envoyé par Balkin (ou boulloukine) Ibn Ziri. Ce groupe composé de trois commandants de troupes, Mouzawi, Jalal et Maqsh, accompagnés d’un groupe de soldats demandèrent à rencontrer al-Mansour qui accepta et qui leur demanda :

- « Que voulez-vous (ma touridoun) ? » Ils dirent :

- « Nous sommes fatigués des divisions et des guerres entre les Musulmans et nous voulons finir notre vie d’une glorieuse manière en allant combattre dans la voie d’Allah. Laisse-nous aller combattre les croisés ».

Al-Hajib al-Mansour se réjouit de leur volonté, les arma et détacha avec eux un groupe de combattants et les envoya en Galice au nord combattre le danger permanent venant de Léon.

Ce groupe de combattants avait la particularité de ne pas combattre le jour mais toujours la nuit. Ce faisant, ils causèrent de grande peine à l’ennemi durant une longue période jusqu’à ce que le roi de Léon envoie une armée pour se débarrasser d’eux mais, ils embusquèrent l’armée ennemie et attaquèrent l’arrière garde en poussant de grands Takbir (allahou akbar)[4]. L’armée ennemie eut peur, se débanda et fuit poursuivit par ce commando qui rattrapa les fuyards et tua un nombre considérable d’entre eux avant de saisir un énorme butin qu’ils ramenèrent à Cordoue. Puis ils retournèrent au front ou ils continuèrent à harceler les troupes de Léon qu’ils affaiblirent considérablement. 

 

La bataille de Léon

Al-Hajib al-Mansour décida qu’il était temps d’attaquer Léon, la capitale du royaume de Galice, une bonne fois pour toute. Léon était la plus puissante royauté du nord comparé aux autres royautés chrétiennes de Navarre et des Français.

Al-Mansour, à la tête de son armée, se mit en route vers Léon pour une des plus grande bataille de l’histoire de l’Andalousie : la bataille de Léon. Ayant déjà détruit la ville forteresse de Zamora (samorah) plus rien ne se tenait en travers de sa route et il arriva sans problème jusqu’à Léon ou il mit le siège et commença le pilonnage la ville avec ses mangonneaux (manjaniq) et ses catapultes.

Le roi de Léon appela au secours les Chrétiens et tous les royaumes avoisinants lui envoyèrent aussitôt de l’aide et s’ensuivirent de lourdes et successives batailles tandis qu’al-Mansour maintenait la fermeté du siège. Un très grand nombre de Musulmans trouvèrent la mort, et un très grand nombre de croisés périrent aussi.

Al-Hajib al-Mansour, puisse Allah le Très Haut le couvrir de sa miséricorde, maintient son étau sur la ville pilonnée de manière constante. Il protégea le corps d’assaut des sorties successives de l’ennemi qu’il écrasa à chaque fois jusqu’à ce que la ville tombe entre ses mains et revient au Musulmans pour la première fois depuis la conquête de l’Andalousie par Tariq Ibn Ziyad et Moussa Ibn Noussayr, puisse Allah le Très Haut couvrir tous les combattants pour sa cause de sa Miséricorde et de gloire le Jour du Qiyamah et nous compter parmi eux.

Ainsi al-‘Amiri al-Hajib al-Mansour fit tomber Léon, pour la seconde fois depuis l’arrivée des Musulmans en Andalousie lors de cette mémorable bataille ou il fut fait plus de 300.000 prisonniers. Il ordonna aux muezzins de lancer l’appel à la prière et l’appel se répercuta dans la ville conquise dans une immense clameur pour la première fois depuis plus de cent ans.

 

Al-Hajib al-Mansour, ne se contenta pas de cela et marcha sur Barcelone (barshalona) alors aux mains des Français et mit le siège. Le gouvernement central de France dépêcha toute l’aide possible et les armées successives s’écrasèrent sur le rempart de la force et de la volonté inébranlable d’al-Mansour qui les détruisit toutes, les unes après les autres, avant de prendre la ville de force en 374 de l’Hégire (984).

Les Chrétiens du nord ne connurent pas de telles terribles défaites dans leur histoire que celles que leurs infligea al-Mansour, jadis un tout jeune soldat inconnu de tous et qui parvint au seuil de la gloire à partir de rien. O musulman la gloire de vos ancêtres ne vous appelle-t-elle pas à suivre leur voie ? Vos cœurs sont-ils devenus insensibles ?

 



[1] Pluriel de mamelouk qui furent une élite de combattants originaire d’Europe et des Balkans, qui enfants se convertirent à l’Islam et récurent une intensive éducation militaire ainsi qu’islamique. Les mamalik étaient divisés en deux branches : al-fouhoul et les makhziyine. Sur ces deux plans seulement, ils sont comparables aux janissaires (inqishariyah) des Ottomans qui vinrent après eux.

[2] Nous expliquerons plus tard pourquoi le terme « croisé » est employé.

[3] Repas de circonstance.

[4] Dieu est Grand.