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			En 
			l’an 329 de l’Hégire (940), soit seulement deux ans après sa 
			défaite, ‘AbderRahmane an-Nassir remarcha vers le royaume de 
			Léon à la tête de sa nouvelle armée reconstituée.
			Il 
			prit toutes les forteresses qu’il trouva sur sa route et les 
			renforça pour en faire des bases musulmanes. Puis, il fit construire 
			au nord la ville de Salem (salim) et en fit une garnison 
			permanente des forces musulmanes. Et c’est de cette ville fortifiée 
			qu’il allait dorénavant organiser ses raids alors qu’auparavant, 
			c’est de Cordoue qu’il envoyait ces troupes. 
			
			Cordoue était trop loin pour permettre des envois rapides tant de 
			troupes que de logistique et c’est de sa défaite qu’il en tira 
			leçon. Dorénavant la ville de Salem, à la frontière du Royaume de 
			Léon, allait être le rempart de ses futures actions. 
			
			Lorsqu’il réussit à unifier l’Andalousie et qu’il mit fin aux 
			incursions des Chrétiens, il se consacra au développement et à la 
			modernisation du pays.
			
			De 
			Byzance, arriva une mission diplomatique recherchant l’ouverture 
			entre les deux pays et un échange d’ambassadeur. An-Nassir fit 
			visiter aux ambassadeurs la ville de Cordoue et ils s’émerveillèrent 
			de l’avancée technique des Musulmans. Il envoya de même, des 
			ambassadeurs à Constantinople (qonstantiniya) avec des 
			présents. 
			Il 
			réussit aussi à conclure des agréments de paix avec les royaumes du 
			nord qui lui causait tant de problèmes afin de permettre aux 
			Musulmans de s’organiser.
			
			En 
			l’an 339 de l’Hégire (950), Ramirez II, roi de Léon, décéda et ses 
			deux fils Antonio et Sancho se partagèrent le royaume mais Antonio 
			refusa le partage et an-Nassir accorda son aide à Sancho qui devint 
			nouveau roi de Léon. Ainsi an-Nassir diminua le danger qui pesait 
			sur ses épaules et il put se vouer à son plan de modernisation.
			
Bilan du règne de ‘AbderRahmane an-Nassir
			
			L’Andalousie retrouva sa grandeur bien que partout les Musulmans 
			vivaient des temps difficiles de divisions et de rebellions. A cette 
			époque, il y avait trois califes pour les Musulmans :
			- Le 
			calife abbasside à l’est en Iraq à Bagdad,
			- Le 
			calife ‘oubaydi au Maghreb et,
			- Le 
			calife omeyyade en Andalousie.
			
			
			Pendant le règne de ‘AbderRahmane an-Nassir, l’Andalousie 
			atteignit un niveau fabuleux de grandeur culturelle et de modernité 
			comme nulle part ailleurs.
			
			Cordoue, la capitale d’Andalousie, était une grande ville de plus de 
			500.000 habitants, chiffre incroyablement élevé pour l’époque, et la 
			seule ville au monde contenant un nombre aussi élevé d’habitants. 
			Les 
			maisons spacieuses et les palais non seulement rivalisaient en 
			beauté mais étaient aussi en très grand nombre divisés en vingt-huit 
			secteurs comprenant plus de 3.000 mosquées. Essayez de comparer ces 
			nombres de mosquées par rapport à nos jours avec n’importe quelle 
			métropole : nulle ville n’a jamais et ne pourra jamais rivaliser 
			avec ses chiffres. Ce qui nous prouve l’importante ferveur 
			religieuse de l’époque.
			En 
			fait seul Bagdad à l’époque pouvait rivaliser avec Cordoue et 
			Cordoue fut surnommée « le joyau du monde ».
			
			
			La mode et la cuisine raffinée
			Les 
			gens aussi adoptèrent de nouvelle apparence mondaine et ils 
			rivalisèrent dans les futilités et les décors pompeux de cette vie 
			et c’est pour cela que vers la fin du règne d’an-Nassir, les gens 
			délaissèrent le combat dans la voie d’Allah (jihad fis-sabilillah).
			Les 
			gens raffinèrent leur plats et apparut la grande cuisine et la 
			recherche de nouvelle recettes. 
			
			Zaryab le musicien que nous avons déjà mentionné fut le principal 
			précurseur de tous ces changements. Il introduisit la mode 
			vestimentaire avec des habits pour le matin, l’après-midi et le soir 
			mais aussi pour le printemps, l’été, l’automne et l’hiver et les 
			historiens ont rapporté que les Arabes ignoraient tout cela 
			auparavant et ce qui leur importait le plus était de couvrir le 
			corps sans plus. 
			Puis 
			il introduisit aussi les manières de se tenir à table comment 
			s’asseoir, manger et se lever et aussi les dispositions des 
			couverts. Il introduisit l’entrée, le repas principal, la salade et 
			le dessert.
			
			
			Le service postal et la police
			Le 
			service postal fit son apparition et fut largement amélioré avec la 
			création de centres postaux disséminés dans toutes l’Andalousie pour 
			l’entrepôt, le triage et la distribution du courrier.
			
			‘AbderRahmane an-Nassir créa un nouveau corps de police 
			appelée la police centrale (ash-shorta wasta) spécialisée 
			dans les affaires commerciales, la surveillance des différentes 
			corporations comme les docteurs, les dentistes etc., dont les 
			problèmes diffèrent des affaires courantes. Avez-vous entendu parler 
			de quelque chose de semblable ?
			Il 
			créa aussi un corps de police pour le jour et un autre pour la nuit. 
			Il régularisa aussi la police des mœurs (amr bil ma’rouf wa nahi 
			‘alal mounkar) 
			
			Le 
			trésor public (bayt al-mal) fut divisé en plusieurs 
			départements : un propre aux Musulmans et un autre propre au 
			califat. 
			Il 
			créa aussi différentes nouvelles administrations : le département de 
			ressources, des taxes, des douanes, des différents impôts (kharaj, 
			jizyah) mais aussi des fabriques de monnaies. Préoccupé par les 
			échanges commerciaux et la circulation de la monnaie, les historiens 
			rapportent qu’an-Nassir laissa à sa mort plus de 300 millions de 
			dinars en or. Une somme extraordinaire de nos jours alors que dire 
			de l’époque ? Seule la dynastie des Hamadaniyah en Syrie 
			pouvait rivaliser en richesse.
			
			A 
			l’époque un seul juge était chargé des affaires de justice, mais 
			‘AbderRahmane an-Nassir créa les maisons de justice, il nomma 
			des corps entier de juges et il régularisa et améliora la fonction 
			au niveau juridique islamique : la prise en charge des affaires et 
			la manière de procéder. Il ordonna que la profession soit ouverte à 
			tous alors qu’auparavant les juges étaient tous des Arabes. 
			Yahya 
			Ibn Yahya al-Leythi, d’origine berbère, devint ainsi un des 
			plus grand juge de l’époque. Il créa aussi une nouvelle cour de 
			justice appelée : la cour des opprimés qui correspondrait 
			aujourd’hui à la cour d’appel.
			Il 
			créa aussi un corps central dans toutes les villes et un responsable 
			chargé des marchés publiques et des comptes.
			Puis 
			aussi un code de lois et d’éthiques que devaient apprendre tous les 
			juges améliorant ainsi les droits de tous les individus de même 
			qu’une université de droit.
			
			
			L’agriculture et l’aménagement du territoire
			Les 
			plantes et les arbres furent recensés et l’Andalousie devint un 
			jardin rutilant de toutes espèces d’arbres y comprit fruitiers, de 
			plantes et de fleurs et parmi les nouvelles espèces, il introduisit, 
			le riz, les olives, la canne à sucre et le coton.
			Il 
			créa aussi les silos à grains, les entrepôts et une table annuelle 
			des cultures afin de pouvoir disposer, tout au long de l’année, 
			toute sorte de fruits, de grains, de légumes et de plantes mais 
			aussi pour savoir chaque mois ce qui devait être cultivé et récolté. 
			Il 
			créa aussi une université agricole dont la science s’étendit partout 
			en Europe (n’en déplaise aux mauvaises langues) et qui enseigna à 
			son tour l’agriculture en ces temps de stagnation intellectuelle.
			
			De 
			même, il révolutionna et améliora la construction, l’architecture et 
			l’exploitation minière de l’or, de l’argent, du plomb, du fer et du 
			marbre.
			Il 
			créa des manufactures de cuir, de constructions navales, de 
			recherches et de fabrication militaires. Des usines de fabrication 
			d’huiles diverses et de médicaments.
			Sous 
			‘AbderRahmane an-Nassir, apparut aussi les marchés 
			spécialisés comme ceux des parfums, des plantes, des vêtements, des 
			viandes, du poisson etc. 
			
			
			Cordoue devint la capitale mondiale de la culture et de l’éducation 
			pour les Arabes et les non Arabes. 
			Sous 
			le règne d’an-Nassir, le nombre de livres de la bibliothèque de 
			Cordoue atteignit 400.000. 
			Il 
			implanta un système de classification et de rangements des livres 
			par matières et y assigna des gens compétents pouvant informer et 
			diriger les recherches de n’importe quel visiteur. Cette 
			bibliothèque fut par la suite totalement brûlée et détruite 
			jusqu’aux fondations par les croisés du nord pour effacer les traces 
			de tout ce qui était arabo-musulman de leur pays et détruisirent 
			ainsi un immense patrimoine scientifique par haine envers l’Islam et 
			les Musulmans. 
			Il y 
			avait aussi des gens spécialisés dans les recherches dont le travail 
			était de fournir tous les documents concernant tel ou tel sujet à 
			tout chercheur tandis que lui pouvait faire autre chose en 
			attendant. Il y avait des écrivains disponibles pour copier sur 
			demande n’importe quel chapitre, page ou livre mais aussi pour 
			copier les livres dans leur intégralité. 
			
			Les 
			journaux firent leurs apparitions ainsi qu’un nombre très élevés de 
			savants parmi eux :
			- Le 
			juge (qadi) ‘AbdAllah Muhammad Ibn Muhammad qui 
			étudia la science chez deux-cents trente savants (shouyoukh).
			- 
			‘Abdel Qassim Ibn Dabbagh qui étudia chez deux-cents-soixante-trois 
			savants et qui ne se contenta pas uniquement de cela mais qui partit 
			à l’est pour étudier chez d’autres savants. Il était un des savants 
			d’Andalousie les plus renommé à l’est. 
			- Ibn 
			‘Attiyah spécialiste de l’interprétation (tafsir) du 
			Qur’an avec Ibn Waddah, Ibn ‘Abdibbar et Yahya Leythi.
			- L’Imam 
			Bajji, spécialiste de jurisprudence islamique (fiqh) avec Ibn 
			‘Assim, Moundir Ibn Sa’id. L’Imam Bajji et Moundir Ibn Sa’id 
			étaient aussi spécialistes du Hadith ou des parole 
			prophétiques. 
			- Ibn 
			Roushd dans la philosophie avec Ibn Massarrah al-Qourtoubi.
			- En 
			linguistique, Ibn Cidah auteur du « mou’jab » (l’étonnant), 
			Ibn ‘Ali al-Qali auteur du livre « al-amali » (l’espoir).
			- Un 
			des plus grands poètes arabes de tous les temps : Muhammad 
			Ibn Hani qui mourut très jeune. 
			- Les 
			interprétations de livres d’histoire firent leurs apparitions et Ibn 
			Qoutiyyah excella dans ce domaine.
			
			‘AbderRahmane an-Nassir avait un profond respect pour les 
			savants et très préoccupé à leurs sujets. 
			
			Ceci 
			n’est juste qu’un infime aperçu du bilan scientifique et culturel 
			des Musulmans en Andalousie et nous espérons un jour prochain, si 
			Dieu le veut, vous proposer la traduction d’une excellente œuvre du 
			Dr al-Jaza'iri sur le sujet.
			
			
			La fin de ‘AbderRahmane 
			an-Nassir
			
			‘AbderRahmane an-Nassir li-Dinillah, puisse Allah Exalté lui 
			faire miséricorde, décéda en l’an 350 de l’Hégire (961). Avant de 
			parler du règne de son successeur, son fils al-Hakam 
			al-Moustansir Billah Ibn ‘AbderRahmane an-Nassir disons un 
			dernier mot en sa faveur comme l’a rapporté Amar Dhina dans son 
			livre « Califes et Souverains » :
			
			« Physiquement, ‘AbderRahmane, était de taille moyenne, les 
			cheveux roux, les yeux bleus, d’une santé florissante et d’une 
			capacité de travail étonnante. Il fut un souverain autocrate, un 
			organisateur et un réalisateur. ‘AbderRahmane an-Nassir 
			s’entoura d’une cour comparable, par son faste et son protocole, à 
			celle des Abbassides. 
			Le 
			récit d’al-Maqari de la réception d’une ambassade chrétienne par le 
			calife en son palais d’az-Zahrah nous donne une idée du raffinement 
			de l’étiquette de cette manifestation :
			« Une 
			ambassade de Chrétiens du nord étant venue pour être reçue par le 
			calife, celui-ci voulut les remplir de crainte en leur montrant la 
			magnificence de sa royauté. Il fit tendre des nattes depuis la porte 
			de Cordoue jusqu’à la porte de Madinat az-Zahrah, sur une distance 
			d’un parasange (5 km), et placée à droite et à gauche de la route 
			une double haie de soldats, dont les armes se rejoignaient à leurs 
			pointes comme l’arche d’un toit. Sur l’ordre du souverain, les 
			députés Chrétiens s’avancèrent à travers cette haie. La crainte 
			qu’ils éprouvèrent à la vue de cet appareil fut inimaginable jusqu’à 
			ce qu’ils arrivent à la porte de Madinat az-Zahrah. De cette porte 
			jusqu’au lieu où devait se donner l’audience, le calife avait fait 
			recouvrir le sol d’étoffes de brocart, et placé, à des endroits 
			déterminés, des dignitaires qu’on eût pris pour des rois, assis sur 
			des sièges magnifiques, et revêtus d’habits somptueux. Les députés 
			étrangers chaque fois qu’ils voyaient l’un de ces dignitaires, se 
			prosternaient devant lui, s’imaginant que c’était le calife mais on 
			leur disait : « Relevez la tête ! Ce n’est qu’un de ses serviteurs ! 
			» Ils arrivèrent enfin dans la cour, dont le sol était recouvert de 
			sable et où se tenait au milieu le calife portant des vêtements 
			grossiers et courts dont l’ensemble valait à peine quatre dirhams. 
			Il était assis par terre, la tête baissée. « Voici le monarque », 
			dit-on aux ambassadeurs ». La délégation dû être fortement 
			impressionnée par la comparaison qu’ils firent entre le cérémonial 
			fastueux d’accueil et la simplicité extrême du calife. 
			
			‘AbderRahmane an-Nasir fut aussi un chef de guerre victorieux et un 
			administrateur remarquable dans beaucoup de domaines. 
			L’administration de l’état, en grande partie centralisée, paraissait 
			être inspirée de celle des Abbassides, un siècle après ar-Rashid et 
			al-Ma'moun, et que Cordoue, en ce quatrième siècle de l’Hégire, 
			était un peu l’héritière de la civilisation de Bagdad, qui était 
			déjà sur le déclin.
			A 
			côté de la haute fonction de Hajib, équivalant à celle du 
			premier ministre, an-Nassir créa la dignité de vizir, dont furent 
			chargés, tour à tour, des membres de familles influentes arabes, 
			telles que les Bani Shouhayd, les Bani ‘Abda, les Bani Houdayr. 
			De nombreux dignitaires ayant des fonctions déterminées étaient 
			attachés au palais califal comme : le chef de cuisine (sahib 
			al-matbakh), le chef des écuries (sahib al-khayl), 
			le directeur des bâtiments (sahib al-bounian), le chef 
			des postes (sahib al-bouroud), le chef fauconnier (sahib 
			al-bayazirah), le maitre d’arme (sahib as-sayf), 
			et bien d’autres. 
			
			‘AbderRahmane an-Nassir fut sans doute le premier à 
			introduire dans sa cour des affranchis d’origine européenne, 
			as-Saqalibah, à qui furent confiés des offices de chefs de la 
			maison royale, et qui étaient chargés apparemment de veiller sur la 
			bonne marche du service, ainsi que de diriger la garde personnelle 
			du souverain. 
			
			L’armée et la marine, réorganisées, étaient commandées par des chefs 
			qui avaient rang de ministres. Parmi ces chefs, le nom le plus connu 
			et le plus glorieux est celui du général Ghalib Ibn ‘AbderRahmane. 
			Le 
			géographe Ibn Hawqal a rapporté que les revenus de l’état, 
			sous an-Nasir, atteignaient la somme énorme de vingt millions de 
			dinars or. Les rentrées d’impôts et autres revenus (awqaf, 
			butins de guerre, produits de biens domaniaux, etc.) dépendaient du
			Sahib Khizanat al-Mal, qui avait la responsabilité des 
			dépenses. Le domaine propre à la couronne était géré par le 
			Qahraman. Les revenus du trésor public étaient, en principe, 
			répartis en trois parts : un tiers pour l’entretien de l’armée, un 
			tiers pour frais des constructions et l’entretien des édifices 
			publics ; le reste était mis en réserve. En corrélation avec le 
			Trésor public, se trouvait l’institut d’émission monétaire, le 
			Dar as-Sikka, crée dès l’an 313 de l’Hégire (928) par an-Nassir 
			en dehors de son palais, alors que le Trésor public était conservé 
			dans une dépendance du palais royal. Les pièces d’or (dinar) 
			et d’argent (dirham) étaient frappées au nom du calife, et 
			les pièces frappées chaque année représentaient la somme globale de 
			200.000 dinars.
			Au 
			début de son règne, ‘AbderRahmane an-Nassir li-Dinillah ou 
			‘AbderRahmane III résidait, ainsi que ses prédécesseurs, au 
			palais de Cordoue, contigu à la grande-mosquée. Tous les émirs 
			omeyyades y étaient inhumés. Les Espagnols l’ont pendant longtemps 
			appelé l’Alcazar (al-qasr). ‘AbderRahmane, le plus grand 
			bâtisseur d’édifices publics à Cordoue, travailla à embellir cette 
			résidence de ses ancêtres, et fit construire un palais à son usage à 
			qui fut donné le nom de Dar ar-Rawda, et alimentée par l’eau 
			courante. Selon Ibn Khaldoun, le calife fit venir, pour édifier 
			cette résidence, des architectes et des maîtres d’œuvres de Bagdad 
			et de Constantinople. Il fit bâtir également une villa hors de 
			Cordoue nommée Mounyat an-Na'oura, près de Guadalquivir, au milieu 
			de jardins irrigués par des machines à eau.
			
			‘AbderRahmane ne semble pas avoir ajouté d’agrandissement à la 
			grande mosquée ; mais il ordonna la construction de son minaret, à 
			la place de l’ancien en l’an 339 de l’Hégire (951). Le nouveau 
			minaret, fort beau, comportait deux escaliers, l’un pour monter, 
			l’autre pour descendre ; il devait s’écrouler en partie, en l’an 
			1001 de l’Hégire (1593), suite à un tremblement de terre. Le calife 
			décida la construction d’un grand nombre de travaux d’utilité 
			publique, des châteaux forts aux frontières nord, la restauration du 
			pont de Cordoue, l’édification d’un aqueduc pour amener l’eau dans 
			sa capitale. 
			Mais 
			la construction la plus importante de son règne, comme nous l’avons 
			déjà mentionné, fut la ville princière de Madinat az-Zahrah, édifiée 
			à cinq kilomètres du nord-ouest de Cordoue. An-Nassir, comme 
			beaucoup d’autres souverains, voulut se construire, à petite 
			distance de sa capitale, une cité à la fois princière et 
			administrative, et qui n’eût pas les inconvénients de la grande 
			ville. Mais aucun souverain n’a construit une cité de l’importance 
			et de la beauté d’az-Zahrah.
			Des 
			dizaines de milliers d’hommes, architectes, maçons, manœuvres, 
			menuisiers, peintres, décorateurs, couvreurs, etc. travaillèrent à 
			sa construction durant de nombreuses années. Des sommes 
			considérables y furent dépensées. Le marbre nécessaire fut importé 
			principalement d’Ifriqiyah, et il fallut, au dire de l’historien Ibn 
			Idari, se procurer pas moins de 4.313 colonnes de différentes 
			couleurs. La ville, située au flanc de la colline, fut bâtie sur 
			trois plates-formes étagées : la partie supérieure contenait la 
			résidence du calife et ses dépendances, celle du milieu, les jardins 
			et celle du bas, comportait les habitations particulières et la 
			grande mosquée. Les services publics y furent transférés. 
			Un 
			jour, le juge (qadi) al-Moundir debout au côté d’an Nassir 
			regardait al-Zahrah, la superbe ville que le calife fit construire 
			tandis que les poètes rivalisaient de louanges à propos de la ville, 
			an-Nassir frémit de joie. Alors sous forme de poème al-Moundir le 
			rappela à l’au-delà et que Seul le Très Haut était digne de Louanges 
			et qu’al-Zahrah, un jour ne serait plus. 
			Et 
			effectivement, deux siècles plus tard al-Zahrah fut totalement rasée 
			par les croisés et seule aujourd’hui, la grande mosquée de Cordoue, 
			reste encore debout défiant les temps, comme un souvenir, un 
			témoignage et un rappel éternel, tant que tiendra la terre, du règne 
			glorieux et de l’étincelante civilisation de ‘AbderRahmane 
			an-Nassir et des Musulmans en Andalousie
			Sous 
			le long règne de ‘AbderRahmane, la civilisation de 
			l’Andalousie parvint à une apogée qui attira l’admiration de toute 
			l’Europe médiévale. L’agriculture rivalisait avec l’horticulture, le 
			commerce avec l’industrie. A côté de la culture des céréales, 
			l’industrie confectionnait des objets en métal et en cuir. Les 
			industries andalouses étaient pour une bonne partie des industries 
			de tissage de vêtement et d’étoffes d’ameublement. Dans les pays 
			d’élevage, le travail de la laine occupait beaucoup d’artisans et 
			al-Idrisi vante les étoffes blanches de Bairante et les tapis de 
			laine de Chinchilla et de Cuenca. Saragosse était réputée pour ses 
			toiles de lin. Mais c’étaient surtout les tissus de soie dans la 
			fabrication desquels l’Andalousie musulmane était passée maîtresse 
			et ce fut l’une des principales sources de richesse de plusieurs 
			grandes villes, et de Cordoue d’abord qui ne fut supplantée dans 
			cette industrie par Almeria qu’au moment de la décadence. Il fut 
			aussi rapporté les tapisseries et vêtements d’apparat de Baza, de 
			l’industrie de la fourrure, de la pelleterie, du travail des peaux 
			de castor, de martre-zibeline de Saragosse ; des industries de la 
			céramique et de la verrerie de Calatayud et de Malaga ; des 
			mosaïques murales et des carreaux de faïence vernissée (zallij) 
			; de la fabrication du cristal ; du travail de l’or, de l’argent et 
			des pierres précieuses, de l’orfèvrerie, de la ciselure des bijoux, 
			du travail de l’ivoire ; du jais (sabaj) et du cuir repoussé 
			de Cordoue ; des armes célèbres de Tolède ; des parchemins et 
			papiers de Xativa, dont le nom Shatibah s’est conservé jusqu’à nos 
			jours, au moins dans le Sud algérien, dans l’expression « kaghat 
			shatbi », pour désigner le papier glacé.
			Bien 
			qu’il existait déjà, une armée musulmane, le calife y apporta des 
			modifications et des perfectionnements dont Ibn Khaldoun nous donne 
			des détails intéressants. Les forces du calife comportaient trois 
			corps principaux : une armée permanente, dont le quartier général 
			était à Cordoue ; un corps de soldats temporaires qui effectuaient 
			leur service militaire un corps spécial formés de soldats enrôlés ou 
			volontaires à l’occasion des grandes expéditions. Il faut signaler 
			également que les armées précédentes portaient le nom de Jound, 
			alors qu’un autre corps de soldats mercenaires appelé Hasham 
			se composait surtout d’esclaves qu'on désignait aussi, parfois, sous 
			le nom de Saqalibah et qui étaient affectés à la garde 
			personnelle du calife. Leur nombre ne paraît pas avoir été très 
			élevé. Lors des appels de mobilisation (istinfar), chaque 
			province devait fournir un nombre de soldats fixé à l’avance. 
			L’auteur du Bayan rapporte que les habitants de Cordoue 
			étaient dispensés du service militaire pour la raison que cette 
			ville fournissait suffisamment de volontaires. Les expéditions 
			militaires avaient lieu la plupart du temps en été et plus rarement 
			en hiver. 
			
			‘AbderRahmane an-Nassir veillait personnellement à la préparation 
			des expéditions militaires. La concentration des troupes se faisait 
			à Cordoue où l’on procédait à leur équipement. Le calife an-Nassir 
			donnait une certaine solennité au départ des expéditions. Le prince 
			passait ses troupes en revue, et s’occupait personnellement des 
			détails d’organisation des colonnes ».
			 
			
			
			‘AbderRahmane an-Nassir régna cinquante années, sept mois et 
			trois jours. Il a été rapporté qu’il a été trouvé à sa mort, une 
			note de sa main sur le nombre de jours de félicité sans soucis qu’il 
			goûta dans cette vie : le jour untel du mois untel de l’année untel, 
			le jour untel du mois untel de l’année untel etc. Ces jours ont été 
			dénombré à quatorze sur à peu près 18.350 jours ! 
			
			Pensez donc à ce qu’est la vie sur terre et que cette vie n’a aucune 
			valeur. Qui parviendra à la gloire d’an-Nassir ? Cinquante années de 
			règne pour tout compte fait ne connaître que des peines. 
			
			Prenons donc et apprenons des leçons de notre histoire. Ne nous 
			accrochons pas à la vie de ce monde car elle n’est en fait que le 
			champ de culture pour la vie future. Patientons et supportons tout 
			ce qui nous arrivera en espérant la récompense du jardin de 
			l’éternité. 
			
			
			
			
			
			
			
			An-Nassir, puisse Allah lui faire miséricorde, décéda en l’an 350 de 
			l’Hégire (961) et lui succéda son fils Al-Hakam al-Moustansir 
			Billah Ibn ‘AbderRahmane an-Nassir, qui était alors âgé de 
			vingt-sept ans. Il était lui aussi, puisse Allah lui faire 
			miséricorde, un homme du futur, amoureux des livres, de la culture 
			et de la science.
			Il 
			était surnommé « l’amoureux des livres », un savant des différentes 
			écoles de jurisprudence, un Imam de la généalogie, protecteur 
			de l’Histoire, amis des savants, des philosophes et des historiens, 
			bibliophile et un étudiant assoiffé de sciences. A tel point que 
			s’il entendait parler d’un livre réputé, il faisait tout pour entrer 
			en sa possession. Il eut vent d’un livre écrit par al-Asfahani 
			d’Ispahan en Iran titré « al-aghan » dont il acheta l’édition 
			originale pour la somme de 1.000 dinars d’or.
			Al-Hakam 
			al-Moustansir Billah émit aussi l’ordre à tous les savants 
			d’enseigner l’apprentissage du Qur’an aux enfants des pauvres 
			et des faibles et il créa à cet effet un corps administratif spécial 
			chargé de gérer les centre d’accueil et les dépenses relatives à ce 
			projet.
			
			
			L’agrandissement de la grande mosquée de Cordoue
			La 
			première entreprise qu’il mena à bien, puisse Allah lui faire 
			miséricorde, est qu’il agrandit la grande mosquée de Cordoue (qortoba) 
			que l’histoire lui attribut effectivement. 
			Il se 
			passa un fait étrange lors de l’agrandissement de cette mosquée. 
			Lorsque les travaux aboutirent, il invita les gens à venir prier 
			dans la mosquée mais ils refusèrent. Il s’enquit des raisons de ce 
			refus et il apprit que les gens disaient qu’il avait agrandi la 
			mosquée avec de l’argent illicite (haram).
			Il 
			fit réunir tous les gens et tous les savants et porta serment devant 
			eux de n’avoir utilisé que de l’argent licite (halal) 
			parvenant du cinquième du butin (al-ghana'im). Alors tous les 
			gens revinrent prier à nouveau dans la grande mosquée. 
			Ce 
			petit événement que nous ont rapporté les historiens nous montre 
			combien les gens de cette époque étaient scrupuleux en ce qui 
			concerne les affaires de la religion. Aujourd’hui, personne 
			n’oserait s’adresser de telle sorte à un dirigeant des pays 
			Musulmans sans craindre pour sa vie, et celle de toute sa famille 
			réunie.
			
			
			Les campagnes ordonnées par al-Hakam 
			al-Moustansir Billah
			En 
			l’an 352 de l’Hégire (963), les croisés de Jalalitah au nord, 
			voulurent prendre la température des Musulmans et leur armée déferla 
			sur une ville musulmane du nord. Alors al-Hakam envoya son 
			armée qui réussit à prendre la forteresse de San Estéban (san 
			istifan). Lorsque les croisés (salib) virent la force des 
			Musulmans, ils demandèrent la paix qui leur fut accordée. 
			Un 
			autre armée de croisés attaqua aussi une autre ville et al-Hakam 
			leur envoya son armée commandée par Ghalib Ibn ‘AbderRahmane 
			qui les écrasa. 
			
			En 
			l’an 352 de l’Hégire (962), la tribu des Basques (bashkans) 
			et leur gouverneur Sancho annonça sa rébellion et la fin du pacte 
			qui le liait avec les Musulmans. Al-Hakam al-Moustansir 
			Billah lui envoya at-Tajibi, le gouverneur de Saragosse, la capitale 
			la plus proche du nord. At-Tajibi pulvérisa et dispersa leur armée 
			prouvant ainsi son allégeance à al-Hakam et qu’une ville des 
			musulman était capable de vaincre les ennemis seule. C’est le legs 
			que laissa ‘AbderRahmane an-Nassir à son fils. 
			
			Cette 
			même année, at-Tajibi marcha sur Barcelone (barshalona) et 
			détruisit la ville tandis que Ghalib Ibn ‘AbderRahmane prit 
			la forteresse de Qalharah et y fit habiter des Musulmans alors 
			qu’auparavant elle était aux mains de Sancho.
			
			Cette 
			même année, les Basques se rebellèrent à nouveau et Sancho résilia 
			le pacte qu’il avait signé avec les Musulmans. Ordogne IV (ordonio 
			rabi’) lui disputa le pouvoir et demanda de l’aide à al-Hakam 
			qui répondit favorablement à sa demande. Sancho pressentant le 
			danger demanda de l’aide à Léon mais Ferdinand le roi refusa. Entre 
			temps, Ordogne IV décéda et Sancho en profita pour demander encore 
			une fois la paix avec les Musulmans faisant savoir combien il était 
			(hypocritement) désolé et contrit d’avoir trahit don pacte. Al-Hakam 
			al-Moustansir Billah Ibn ‘AbderRahmane an-Nassir accepta ses 
			excuses et renouvela l’acte de paix avec lui.
			La 
			paix prévalut un certain temps avant que de nouveaux troubles 
			surgissent à l’ouest et au sud. 
			
			
			Le retour des Normands et la menace ‘oubaydi
			A 
			l’ouest, vingt-huit navires Normands attaquèrent la forteresse 
			d’Abidanis ou une bataille eut lieu. La flotte musulmane de Séville 
			sitôt informée fut dépêchée sur place et mit en déroute les Normands 
			après avoir brûlé un grand nombre de leurs navires. Il n’était plus 
			possible maintenant aux Normands d’effectuer des raids en toute 
			impunité du fait que le pays était unifié et préparé aux menaces 
			externes.
			
			Quant 
			au sud, les ‘oubaydi réussirent en l’an 358 de l’Hégire (968) à 
			conquérir l’Egypte et en firent leur capitale. De là, ils 
			capturèrent la Péninsule Arabique (al-hijaz) puis la 
			grande Syrie (sham) ou ils commirent les pires infamies 
			envers les Musulmans avant de se tourner vers l’Andalousie.
			Le 
			vil (khabith) calife ‘oubaydi al-‘Aziz Billah, le fils d’un 
			mage juif, envoya une lettre menaçante au calife omeyyade (amawi) 
			al-Hakam al-Qourayshi qui lui répondit une courte mais 
			incisive réponse : « Comme tu nous connais tu nous insultes mais si 
			nous t’avions connu, nous t’aurions répondu ».
			Comme 
			nous l’avons déjà mentionné, l’enclave de Ceuta faisant face au 
			détroit de Gibraltar avait été conquise par an-Nassir et était 
			toujours aux mains des Omeyyades et sentant le danger arriver, al-Hakam 
			al-Moustansir Billah traversa pour Ceuta d’où il attaqua Tanger, la 
			ville la plus proche, qu’il réussit à capturer si bien que les deux 
			villes principales du nord du Maghreb, faisant face à l’Andalousie, 
			étaient désormais aux mains des Omeyyades.
			
			La 
			situation resta ainsi jusqu’en l’an 360 de l’Hégire (970) quand les 
			Normands tentèrent une cinquième incursion et en l’an 361 (971) une 
			sixième attaque. Mais la flotte des Musulmans vint de Séville puis 
			d’Almeria, la capitale maritime, et réussit à chasser une nouvelle 
			fois les Normands.  
			
			En 
			l’an 361 de l’Hégire (971), les Berbères qui étaient les habitants 
			originaux du Maghreb, se rebellèrent contre les ‘oubaydi ismaéliens 
			et demandèrent de l’aide aux Omeyyades qui acceptèrent aussitôt 
			leurs demandes en leur envoyèrent troupes et logistiques. 
			Cette 
			alliance réussit à vaincre puis tuer leurs gouverneurs et à expulser 
			les ismaéliens.  
			
			Puis 
			un groupe de Berbères appelés les Adarissah se rebellèrent à leur 
			tour et capturèrent le petit Maghreb (Maroc) et Tanger d’où ils 
			expulsèrent les Omeyyades. 
			
			Al-Moustansir eut peur de cette nouvelle menace sachant que les 
			Adarissah ne tarderaient pas à chercher de nouveaux espaces à 
			conquérir. Il ordonna au commandant de sa flotte ‘AbderRahmane 
			Ibn Ramahiss, stationné à Ceuta, d’attaquer Tanger gouvernée 
			par Hassan Ibn Maknoun. ‘AbderRahmane attaqua la ville 
			et réussit à la reprendre et à expulser les Adariss. 
			Hassan 
			Ibn Maknoun s’enfuit vers la forteresse de Nissar. Al-Moustansir lui 
			envoya un de ses commandants Ghalib Ibn ‘AbderRahmane et la 
			bataille entre les Omeyyades et les Adarissah commença. Les forces 
			Omeyyades du Maghreb commandées par Yahya at-Tajibi se 
			joignirent à lui et se trouvait dans cette armée, un simple soldat 
			inconnu du nom de Muhammad Ibn Abi ‘Amiri. Rappelez-vous son 
			nom car par la suite, cet homme va changer le cours de l’Histoire et 
			atteindre une grande renommée dans l’histoire de l’Andalousie.   
			
			Les 
			forces alliées des Omeyyades réussirent à venir à bout de tous les 
			rebelles et prirent la forteresse après un long et difficile siège. 
			Ghalib réussit à acheter certains Adariss avec de l’argent et il fit 
			prisonnier Hassan Ibn Maknoun qu’il emmena en Andalousie. 
			
			En 
			l’an 365 de l’Hégire (975), le ministre d’Etat Muhammad 
			al-Moushafi expulsa Hassan Ibn Maknoun au Maghreb. Puis du 
			Maghreb, il fut expulsé vers la Tunisie qui le trouvant indésirable 
			l’expulsa en Egypte. En Egypte, les ismaéliens l’accueillirent à 
			bras ouvert et l’honorèrent. Son histoire continuera comme nous le 
			verrons plus tard.
			
			Grâce 
			à sa bravoure, lors de la prise de la forteresse, Muhammad 
			Ibn Abi ‘Amiri monta de grade en grade. Du soldat qu’il était, il 
			devint policier puis commandant des forces de police de Cordoue, le 
			quatrième homme le plus important de l’état : le calife étant le 
			premier, le Ministre (wazir) second, Ghalib Ibn ‘AbderRahmane 
			commandant des forces armées troisième et Muhammad Ibn Abi 
			‘Amiri grâce à sa valeur et à ses ambitions devint le quatrième en 
			très peu de temps. 
			
			Vers 
			la fin de son règne al-Moustansir Billah Ibn ‘AbderRahmane 
			an-Nassir fut atteint de cataracte qui l’empêcha de régner de 
			manière correcte et les affaires d’état passèrent entre les mains 
			des ministres et des femmes du palais, signe de décadence de l’état. 
			Bien évidemment les croisés au nord profitèrent de la situation qui 
			s’aggrava au nord.  
			
			Hisham al-Mouayyad 
			Billah Ibn al-Hakam 
			al-Moustansir Ibn ‘AbderRahmane 
			an-Nassir
			En 
			l’an 366 de l’Hégire (976), décéda al-Hakam al-Moustansir Ibn 
			‘AbderRahmane an-Nassir, puisse Allah lui faire miséricorde 
			ainsi qu’à son père. Il laissa pour successeur après lui, son fils 
			Hisham, un enfant alors âgé de 10 ans. 
			
			Hisham fut appelé al-Mouayyad Billah mais c’était un enfant 
			incapable de gouverner et sa mère du nom de Soubh d’origine 
			basque, gouverna à sa place et pour protéger son fils jusqu’à ce 
			qu’il grandisse, un conseil non Omeyyade fut chargé de diriger 
			temporairement l’état qui consistait en trois hommes :
			- Le 
			ministre d’état al-Hajib Ja’far Ibn ‘Uthman al-Moushafi, 
			- Le 
			commandant en chef des armées Ghalib Ibn ‘AbderRahmane et,
			- Muhammad 
			Ibn Abi ‘Amiri devenu chef des forces de police tant pour sa 
			bravoure que son travail acharné pour les forces de police et sa 
			grande ambition.
			
			Et 
			avec l’histoire de Muhammad Ibn Abi ‘Amiri nous arrivons dans 
			une nouvelle ère dans l’histoire de l'Andalousie : l’ère d’al-Hajib 
			al-Mansour.
			Nous 
			allons voir comment ce jeune homme Muhammad Ibn Abi ‘Amiri, 
			simple soldat inconnu, parvint à la gloire nous faisant ainsi 
			rappeler l’histoire de ‘AbderRahmane ad-Dakhil qui seul 
			réussit à devenir émir d’Andalousie alors que sa tête était mise à 
			prix dans tout l’empire musulman. 
			De 
			même Muhammad Ibn Abi ‘Amiri, seul, un homme sans aucune 
			importance, sans aucun pouvoir particulier, sans tribu, sans argent 
			et sans relation pour le porter, réussit à diriger l’Andalousie. 
			
			
			
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