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L’œuvre de ‘AbderRahmane ad-Dakhil
			
			Pour 
			les Musulmans, ‘AbderRahmane ad-Dakhil est un parfait exemple 
			de réussite. Un exemple à suivre lorsque de nos jours personne ne se 
			fixe de but grandiose dans la vie hormis se marier, avoir une 
			maison, une voiture, des enfants et de l’argent. 
			
			‘AbderRahmane ad-Dakhil devient émir d’Andalousie à l’âge de 
			25 ans bien que sa tête fut mise à prix dès l’âge de 19 ans. Durant 
			six années, il dut fuir de place en place pour finir dirigeant d’un 
			état qu’il conquit seul sans armée et se vérifia la parole d’Abou 
			Ja’far al-Mansour : « Celui-là est le Faucon des Qouraysh ».
			
			‘AbderRahmane ad-Dakhil est un grandiose exemple de 
			résistance, de fermeté et de patience malgré tous les événements 
			auxquels il fit face et dont il sortit victorieux.
			Au 
			niveau militaire, ad-Dakhil était à la tête d’une armée permanente 
			de 100.000 hommes farouches et parfaitement disciplinés sans compter 
			son corps d’élite personnel de 40.000 hommes chargé de sa protection 
			nuit et jour à Cordoue. Il construisit aussi une large force navale. 
			Il 
			organisa les registres et fut seul responsable du gouvernement. Il 
			divisa l’Andalousie en départements (wilayah) et construisit 
			Cordoue pour rivaliser avec Bagdad (baghdad). Il introduisit 
			les palmiers et les grenadiers et un grand nombre d’arbres 
			fruitiers. 
			Il 
			construisit la grande mosquée de Cordoue en l’an 170 de l’Hégire 
			(786) et dépensa pour sa construction 8.000 dinars en or. Il 
			construisit le pont de Rassafah auquel il donna le nom de son grand 
			père Hisham : nommé en Syrien Rissafatou Hisham.
			
			‘AbderRahmane ad-Dakhil était un homme éduqué et un poète. Il 
			affectionna les poètes et les honora. Il était aussi un homme du 
			commun toujours en contact avec les gens et les visitait. 
			
			Lorsque les révoltes se firent virulentes et qu’il craignit de se 
			faire assassiner, il ne manquait jamais d’envoyer ses représentants 
			parmi les gens afin de satisfaire leurs demandes. Il était un homme 
			souriant, qui prêchait sur la chaire et soucieux de l’hospitalité 
			envers les gens. Il leur demandait d’éviter de lui faire des 
			demandes directes pour éviter de s’humilier eux même mais de 
			transmettre leur demande par écrit.
			Et 
			nous avons vu comment il vint à bout de toutes les rebellions. 
			
			‘AbderRahmane ad-Dakhil éteint, lui succéda son fils Hisham 
			surnommé al-Awwal (le premier) et aussi surnommé Hisham ar-Rida par 
			les gens l’aimait tant il était un homme bon et juste. Certains 
			historiens l’ont comparé à ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz
			
			 
			
			Hisham ar-Rida fils et successeur de ‘AbderRahmane 
			ad-Dakhil
			
			Hisham ar-Rida était un jeune homme pieux, avisé, sage si bien que 
			tous les gens lui portèrent allégeance excepté son grand frère 
			Souleyman qui refusa de le reconnaître comme émir d’Andalousie.
			
			Hisham fit tout pour rechercher son agreement et le rapprocher de 
			lui mais rien n’y fit. Il se prétendait le plus digne d’occuper le 
			poste de son père. Souleyman revint donc à Tolède et entra en 
			rébellion ouverte contre Hisham. 
			Il 
			appela les Omeyyades à le soutenir et parvint à convaincre 
			‘AbdAllah, l’autre fils de ‘AbderRahmane ad-Dakhil, de se 
			joindre à lui et bientôt une immense armée se forma. Souleyman prit 
			son commandement et se dirigea vers Cordoue en l’an 173 de l’Hégire 
			(789).
			
			Hisham prépara son armée et avant que son frère ne parvienne à 
			Cordoue, il alla à son encontre. S’ensuivit une décisive bataille ou 
			Hisham fut vainqueur et Souleyman se sauva à Murcie (marsiya). 
			Puis de la, s’ensuivit des pourparlers entre lui, ‘AbdAllah et 
			Hisham. Hisham accepta leur demande et leur donna ce qu’ils 
			réclamaient, une forte somme d’argent, pour mettre fin à ce 
			différend entre lui et ses frères. 
			
			Comme 
			Souleyman Ibn Yaqdan al-A’rabi et Houssayn al-Ansari se 
			rebellèrent sous le règne de ‘AbderRahmane ad-Dakhil, de 
			même, en l’an 174 de l’Hégire (790), leurs descendants : Matrouh Ibn 
			Souleyman Ibn Yaqtan al-A’rabi et Sa’id Ibn Houssayn 
			al-Ansari se rebellèrent à Saragosse contre Hisham. Hisham leur 
			envoya Abou ‘Uthman à la tête d’une armée qui réussit à écraser 
			l’armée des rebelles et à tuer leurs chefs. 
			
			Hisham rapprocha de lui les chefs de tous les clans et de toutes les 
			tribus pour se libérer de leurs querelles et se consacrer à la lutte 
			contre les Francs (franja). Il envoya plusieurs expéditions 
			punitives contre les Goths au nord. Il conquit Castille (qishtalla) 
			puis Astoliosh et écrasa l’armée du Roi Fernando qui perdit la plus 
			grande partie de son armée lors de la bataille. Et lorsque Fernando 
			mourut la succession revint à Alfonsh II. 
			
			En 
			l’an 176 de l’Hégire (792), Hisham envoya plusieurs expéditions 
			punitives qui parvinrent jusqu’à la capitale d’Alfonsh II. Mais 
			retranché, Alfonsh II réussit à battre sévèrement les Musulmans et à 
			pulvériser leur armée. 
			
			‘Abdel Malik Ibn Moughith, le commandant de cette armée mais aussi 
			le ministre (wazir) de Hisham, réussit à fuir pour revenir 
			aussitôt à la tête d’une nouvelle armée pour se venger de sa 
			défaite. Là, il écrasa Alfonsh II qui faillit tomber prisonnier mais 
			réussit à s’enfuir vers une lointaine forteresse et leur principale 
			ville au nord et Nallone fut prise par les Musulmans.
			
			
			Hisham ne fut pas pour autant satisfait et en l’an 177 de l’Hégire 
			(793), il ordonna à ‘Abdel Malik de se diriger vers le 
			Languedoc-Roussillon dans le sud de la France. ‘Abdel Malik traversa 
			les Pyrénées et la capitale Narbonne tomba une nouvelle fois aux 
			mains des Musulmans tandis que Charlemagne luttait contre les 
			Saxons. Puis ‘Abdel Malik se dirigea vers Carcassonne (qarqashona) 
			qu’il réussit à conquérir après avoir durement écrasé le Duc de 
			Toulouse et prit des milliers de prisonniers.
			
			En 
			l’an 178 de l’Hégire (794) les Berbères se rebellèrent au sud de 
			l’Andalousie mais Hisham ne perdit pas de temps et leur envoya une 
			armée qui les écrasa. 
			
			
			Hisham resta au pouvoir entre l’an 172 et 180 de l’Hégire (788-796), 
			combattant (moujahidan), conquérant (fatihan), 
			unificateur (mouwahhidan) de l’Andalousie, 
			réunificateur (moujami’an) des factions et des cœurs. Il eut 
			affaire à peu de rébellion mais réalisa de larges et importantes 
			victoires (intisarate) islamiques au pays des Francs et des 
			Goths. 
			
			En 
			l’an 180 de l’Hégire (780), Hisham ar-Rida décéda après avoir réussi 
			à réunifier de nouveau l’Andalousie et couvert les Musulmans de 
			nouvelles gloires, puisse Allah le Très Haut lui faire Miséricorde. 
			Il 
			rapprocha de lui les gens de science, leur confiait ses projets, les 
			questionnait, suivait leur conseil et tirait parti d’eux. Hisham 
			ar-Rida, introduit aussi la langue arabe obligatoire dans les 
			relations avec les non Musulmans. Les Goths eux même se mirent à 
			apprendre l’arabe et de ce fait connurent mieux l’Islam pour 
			finalement devenir Musulmans. 
			
			Hisham augmenta le nombre des mosquées et agrandit la grande mosquée 
			de Cordoue. Il renforça la structure et agrandit le pont (qantara) 
			de Cordoue qui joint les parties de la ville séparée par le fleuve.
			Il 
			introduisit aussi la jurisprudence malikite (de l’Imam Malik) 
			en Andalousie alors qu’auparavant les gens suivait l’Imam 
			Awzari (puisse Allah le Très Haut leur faire Miséricorde) qui était 
			d’origine syrienne. Lorsque Hisham mourut la jurisprudence malikite 
			était officiellement celle de l’état et que suivait la majorité des 
			gens.
			
			Al-Hakam 
			al-Awwal Ibn Hisham ar-Rabadi
			
			Lorsque Hisham mourut en l’an 180 de l’Hégire (796) son fils al-Hakam 
			al-Awwal Ibn Hisham lui succéda. Al-Hakam fit de nouveau 
			trembler l’Andalousie et fut surnommé dans l’histoire, al-Hakam 
			ar-Rabadi. Et nous allons voir plus tard pourquoi il fut appelé 
			ainsi.
			
			Al-Hakam prit le pouvoir alors qu’il était âgé de 26 ans. C’était un 
			jeune homme fort bien qu’il ne soit pas le plus grand des enfants 
			d’Hisham.
			
			
			Lorsque la nouvelle de la mort d’Hisham et de la succession par son 
			fils al-Hakam al-Awwal parvint au Maghreb, deux hommes se 
			mirent en route : Souleyman, qui se trouvait à Tanger, et ‘AbdAllah 
			Ibn ‘AbderRahmane ad-Dakhil qui se trouvait à Tahart qui 
			s’étaient rebellés contre leur frère Hisham et qui voulaient tenter 
			une nouvelle fois leur chance, en se rebellant contre le fils de 
			leur frère. Souleyman, débarqué en Andalousie appela ses partisans 
			auxquels se joignirent les Berbères et marcha sur Cordoue mais il 
			fut secrètement suivit et tué près de Mérida en l’an 184 de l’Hégire 
			(800) avant qu’il n’arrive à destination. 
			
			
			Quant 
			à ‘AbdAllah, il se révolta à Saragosse d’où il appela ses partisans 
			tandis qu’al-Hakam lui fit parvenir des messagers lui 
			conseillant de renoncer à ses prétentions. Mais ‘AbdAllah n’écouta 
			pas les conseils et se dirigea vers Valence (bolensia).
			Al-Hakam 
			lui proposa la ville de Valence s’il mettait fin à sa révolte. 
			‘AbdAllah réalisa qu’il n’avait aucune chance de succès d’autant 
			plus que son grand frère Souleyman avait failli. Il accepta donc le 
			poste de gouverneur de Valence et fut surnommé par la suite 
			‘AbdAllah al-Boulounsi Ibn ‘AbderRahmane ad-Dakhil
			
			Cette 
			même année, un nouveau style de rébellion apparut. Celle de 
			‘Oubaydah Ibn Houmayd de la première génération des Musulmans 
			nés en Andalousie (al-mouwalladin). Lorsque Moussa Ibn 
			Noussayr et Tariq Ibn Ziyad à la tête d'une armée de 30.000 hommes 
			conquirent l’Andalousie ils n’avaient pas de femmes avec eux et se 
			marièrent donc avec des femmes locales. Lorsque la première 
			génération de musulman naquit, elle était moitié d’origine 
			Arabo-Berbère et moitié Andalouse et cette génération fut appelée : 
			« Ceux qui sont nés » (al-mouwalladin). Ils étaient certes 
			Musulmans mais totalement différents physiquement et mentalement de 
			leurs ancêtres. 
			
			
			‘Oubaydah Ibn Houmayd se révolta et se réfugia à Tolède et 
			al-Hakam al-Awwal lui envoya une armée commandée par un 
			Mouwallad du nom de ‘Amrouss Ibn Youssouf qui était aussi de la 
			génération des Musulmans nés en Andalousie. Cette génération aimait 
			changer la dernière syllabe de leur nom avec la lettre S (sin) 
			ou le N (noun) et se faisait appeler 
			‘Amrouss ou bien Zaydoun (à la place de ‘Amr ou de Zayd) ou 
			d’autre nom du même genre. Et ils étaient reconnaissables grâce à 
			ces noms.
			En 
			l’an 181 de l’Hégire (797), ‘Amrouss et sa troupe d’Omeyyades 
			partirent à Tolède et par ruse vint à bout des rebelles. Lorsqu’il 
			arriva à Tolède, ‘Amrouss fit construire un fort pas très loin de la 
			ville qui servirait de garnison pour les troupes. Puis quand les 
			travaux furent finit, il invita les chefs des Mouwalladin de 
			Tolède pour un repas (walima) auxquels ils se rendirent sans 
			se douter un instant que c’était un piège. Là, il les fit tous 
			arrêter et tuer. Mais d’autres éléments des Mouwalladin refusèrent 
			de se soumettre et se réunirent à nouveau. ‘Amrouss en informa 
			aussitôt al-Hakam qui utilisa une tactique intelligente. Il 
			envoya un nouveau corps de troupe commandée par son fils ‘AbderRahmane 
			Ibn al-Hakam vers le nord de l’Andalousie et fit annoncer que 
			la troupe se dirigeait vers la frontière au nord.
			
			Quelque temps après, l’armée fit secrètement demi-tour et se dirigea 
			vers Tolède. ‘AbderRahmane assiégea le groupe de 
			conspirateurs qui n’étaient autre que les enfants des conquérants de 
			l’Andalousie et tua 700 d’entre eux mettant ainsi fin à leur 
			révolte.
			
			
			Principaux évènement sous le règne d’al-Hakam 
			al-Awwal
			En 
			l’an 183 de l’Hégire (799), les Goths au nord se divisèrent. Un 
			homme du nom d’Azwar créa un petit comté qu’il appela le Comté de 
			Navarre (mamlakat nafar) ayant pour capitale Pampelune (bambalona). 
			Au nord, se trouvait maintenant deux principaux états, celui de 
			Galice (jiliqiyah) dirigé par Alfonsh II et celui de Navarre 
			dirigé par Azwar tandis que le sud de la France était dirigé par 
			Louis fils de Charlemagne. 
			
			En 
			l’an 185 de l’Hégire (801), Louis traversa les Pyrénées et prit 
			Barcelone (barshalona). Al-Hakam al-Awwal lui envoya 
			son frère Mou’awiyyah mais il fut écrasé par l’armée de Louis qui 
			créa son propre état au nord de l’Andalousie.
			
			En 
			l’an 186 de l’Hégire (802), ‘Abdel Malik et ‘Abdel Karim Ibn 
			Moughith marchèrent sur les Francs pour les chasser mais ne purent 
			pas faire grand-chose et c’est tout le nord de l’Andalousie qui 
			devint occupés par les non Musulmans.
			
			En 
			l’an 189 de l’Hégire (805), un nouveau danger se présenta. Cordoue 
			était divisée en deux parties par un fleuve. A l’est, la partie la 
			plus importance ou se trouvait le palais d’état et les habitations 
			de la plupart des gens se nommait Cordoue. La partie ouest rattachée 
			par le pont s’appelait ar-Rabad (la banlieue) ou vivaient les 
			travailleurs. 
			Des 
			rumeurs, propagées tant par les savants que par les gens entre les 
			deux parties de la ville, faisaient mentions de l’incapacité d’al-Hakam 
			de commander lui-même le pays et les armées et qu’il se vautrait 
			dans le vice. Ils allèrent jusqu’à le surnommer al-Makhmour 
			(l’enivré).
			Ils 
			cherchèrent à se débarrasser de lui et choisirent un autre Omeyyade 
			pour le mettre à sa place. Mais cet homme eut peur et s’en alla 
			conter toute l’affaire à al-Hakam. Al-Hakam réunit 
			toutes les personnes qui colportaient ces rumeurs, soit soixante-dix 
			et les fit tous exécuter le même jour. 
			Al-Hakam 
			al-Awwal était un homme violent qui veillait implacablement à la 
			stabilité du pouvoir : dur lorsqu’il le fallait et joueur lorsque le 
			temps s’y prêtait. 
			
			En 
			l’an 192 de l’Hégire (808), les Francs s’avancèrent un peu plus 
			jusqu’à Tortose (tartosha) et assiégèrent la ville mais 
			‘AbderRahmane Ibn al-Hakam, envoyé par son père, à la 
			tête d’une armée réussit à faire lever le siège. Cette même année, 
			Louis essaya une nouvelle fois de capturer Tortose mais ‘AbderRahmane 
			l’en empêcha.
			
			En 
			l’an 193 de l’Hégire (809) et pour la première fois, Alfonsh II 
			traversa le fleuve Duera (douira) qui le séparait des 
			habitations musulmanes et prit Calmaria (qalmariyah) et 
			Lisbonne (ashbonah). 
			Cette 
			même année, le calife Haroun ar-Rashid décéda à Baghdad. Et un 
			conflit s’ensuivit entre ses fils al-Amin et al-Ma'moun. Al-Amin 
			était le nouveau calife poste que revendiquait al-Ma'moun.
			
			En 
			l’an 199 de l’Hégire (815), Charlemagne trouva la mort. Ses 
			successeurs se partagèrent son royaume et leurs luttes entre eux 
			divisèrent profondément la France tandis que Cordoue était toujours 
			fermement dirigée par al-Hakam al-Awwal. 
			
			En 
			l’an 200 de l’Hégire (816), informé de la mort de Charlemagne, al-Hakam 
			envoya vers le nord à Galice (jiliqiyah) un de ses ministres 
			‘Abdel Karim Ibn Moughith à la tête d'une lourde armée qui écrasa 
			toutes les forces qui se dressèrent sur sa route.
			
			Encore une fois les savants furent étonnés par al-Hakam 
			al-Awwal, dur en temps de dureté et oisif le reste du temps et ils 
			se demandèrent si cet homme était apte à occuper son poste. Et ils 
			décidèrent qu’al-Hakam al-Awwal n’était pas fait pour le 
			pouvoir bien qu’il était tout compte fait un homme de pouvoir. 
			Deux 
			hommes en particulier levèrent les gens de la partie ouest de 
			Cordoue contre lui : Yahya al-Leythi et Talout al-Mourafiri. 
			Et arriva un petit événement dans le Rabad. 
			Un 
			des gardiens d’al-Hakam qui justement était dans ce quartier 
			populaire pour y aiguiser son sabre, se retrouva en compagnie d’un 
			des colporteurs de rumeurs et une violente discussion s’ensuivit 
			entre eux si bien que le gardien tua l’homme. 
			Les 
			gens voyant cela se jetèrent sur le gardien et le tuèrent aussi et 
			ainsi une nouvelle révolte éclata et pour la première fois ce furent 
			les travailleurs qui se révoltèrent contre l’émir. Ils traversèrent 
			le pont, se dirigèrent vers le palais d’état et l’assiégèrent. Et 
			al-Hakam al-Awwal se retrouva assiégé par son propre peuple. 
			
			Al-Hakam 
			chargea ‘Abdel Karim Ibn Moughith et ‘Oubaydillah Ibn Mouqif 
			commandants de ses armées de lever le blocus en faisant sortir la 
			cavalerie ce qu’ils firent. La cavalerie continua son route et 
			traversa le pont pour se rendre de l’autre côté de la ville où ils 
			mirent le feu aux maisons des gens. Les révoltés sachant leurs 
			famille dans leur maison abandonnèrent aussitôt le siège et se 
			précipitèrent vers leur maison pour sauver les leurs. Ainsi prit fin 
			le siège mais aussitôt al-Hakam fit sortir l’armée et donna 
			l'assaut sur le Rabad. Il fit tuer les révoltés et expulser de 
			l’Andalousie tous les habitants du Rabad et de ce fait, il fut 
			surnommé al-Hakam ar-Rabadi. 
			
			Les 
			habitants du Rabad se réfugièrent à Fès au Maghreb ou ils furent 
			aussi expulsés après un certain temps. De là, ils partirent en 
			Egypte (misr) à d’Alexandrie (iskandariyah), en l’an 
			202 de l’Hégire (818) où ils y restèrent une dizaine d’années mais 
			les habitants ne les supportèrent pas et le gouverneur d’Alexandrie 
			‘AbdAllah Ibn Tahir les expulsa aussi en l’an 212 de l’Hégire (827). 
			Alors ils s’embarquèrent sur des navires et se dispersèrent sur les 
			mers. Ils trouvèrent une petite île protégée par une garnison 
			byzantine qu’ils attaquèrent et ainsi prirent l’île de Crête (qourayt) 
			dans la Mer Méditerranée (bahr moutawassit) et ‘Amr Ibn ‘Issa 
			al-Boulouti fonda la première dynastie Rabadi qui dura 100 années 
			avant que l’île ne soit reprise par les Byzantins. Nous reviendrons 
			sur l’histoire de ces gens dans notre deuxième volume.
			
‘AbderRahmane Ibn al-Hakam surnommé al-Awsat
			Al-Hakam 
			ar-Rabadi, l’émir d’Andalousie régna de l’an 180 à l’an 206 de 
			l’Hégire (796-822). En l’an 206 de l’Hégire, sentant la vieillesse 
			approcher et l’échéance inévitable, il abandonna les frivolités 
			terrestres et regretta profondément son passé. Il annonça aux gens 
			son repentir et leur demanda pardon lors de ses prêches en leur 
			disant : « Seul l’au-delà est de prime importance et la finalité ». 
			Il devint un homme pieux, craignant le Seigneur et reconnaissant ses 
			fautes. 
			Les 
			actes finals étant les plus importants, sur eux décéda al-Hakam 
			ar-Rabadi en l’an 206, puisse Allah le Très Haut lui faire 
			Miséricorde et lui succéda son fils ‘AbderRahmane Ibn al-Hakam 
			surnommé al-Awsat (le milieu) pour le différencier (tamyyiz) 
			entre ‘AbderRahmane ad-Dakhil (‘AbderRahmane al-Awwal 
			(le premier)) et ‘AbderRahmane an-Nassir (le victorieux) tous 
			deux émirs d’Andalousie. 
			Al-Hakam 
			choisit ‘AbderRahmane al-Awsat parmi ses autres fils du fait 
			qu’il craignait le Très Haut et qu’il était un homme pieux, 
			religieux, droit, cultivé, courtois et éduqué qui était alors âgé de 
			30 ans et ‘AbderRahmane al-Awsat allait faire face à beaucoup 
			d’évènements durant son règne. 
			
			Le 
			premier fut la rébellion de son oncle, pourtant d’âge bien avancé, 
			‘AbdAllah al-Boulounsi à Valence (bolensia) en même temps que 
			le décès d’al-Hakam ar-Rabadi mais sa révolte faillit. Bien 
			qu’il ait réussit à rassembler un très grand nombre de partisans à 
			Tadmir (toudmar), il décéda des suites de son âge avancé. 
			Yahya 
			Ibn ‘AbdAllah lui succéda et pendant sept années, la ville de Tadmir 
			se rebella mais jamais Yahya ne réussit dans ses tentatives 
			avant d’être finalement écrasé par Oumayyah Ibn Mou’awiyyah un des 
			commandants d’al-Awsat qui changea le nom de la ville Tadmir[1] 
			en Murcie (marsiya).
			
			Lorsque tout revint en ordre, ‘AbderRahmane al-Awsat envoya 
			au nord-ouest vers Galice une troupe commandée par un de ses 
			ministre ‘Abdel Karim Ibn Moughith avec l’ordre d’anéantir toutes 
			les troupes ennemies qu’il rencontrerait. ‘Abdel Karim Ibn Moughith 
			fit ce qu’on lui demanda avec tant de succès qu’il réussit à libérer 
			un grand nombre de prisonniers Musulmans.
			
			En 
			l’an 213 de l’Hégire (828), à Merida (marida) à l’est de 
			l’Andalousie, Mahmoud Ibn Jabbar Ibn Rahilah prit le 
			commandement d’une révolte berbère et trahit à son tour les 
			Musulmans en demandant de l’aide à Alfonsh II et à Louis roi de 
			France qui honorèrent ses demandes. 
			Cette 
			immense armée de coalisés commença à s’assembler et ‘AbderRahmane 
			al-Awsat pressentant le danger imminent envoya son armée qui fut 
			battue. La révolte dura de l’an 213 à l’an 218 (828-832) jusqu’à ce 
			que ‘AbderRahmane al-Awsat se déplace en personne à la tête 
			d’une immense armée pour stopper cette rébellion et il écrasa 
			littéralement cette armée de coalisés mais Mahmoud réussit à 
			s’enfuir vers une forteresse. 
			
			Un 
			autre Berbère du nom de Souleyman Ibn Maratayn avec les Berbères qui 
			s’étaient échappés de la bataille reformèrent une armée et 
			commencèrent à conquérir les villes de Baja puis de Badajoz (batalios). 
			Al-Awsat le rattrapa et pulvérisa son armée mais Souleyman réussit à 
			s’échapper et trouva refuge au nord à Galice ou il trouva aussi de 
			l’aide. Avec les Goths, ils tentèrent de capturer d’autres ville 
			mais ‘AbderRahmane al-Awsat les poursuivit et tua Souleyman 
			Ibn Maratayn. 
			Les 
			événements prirent une nouvelle dimension du fait que les rebelles 
			demandaient dorénavant de l’aide aux ennemis d’Allah et des 
			Musulmans pour les soutenir.
			
			Entre 
			les années 214 et 218 de l’Hégire (829-832), une autre révolte 
			commandée par un homme du nom de Hashim ‘AbderRab eut lieu à Tolède 
			dans le centre de l’Andalousie. 
			Cet 
			homme, un bandit, en appela aux autres bandits et dépravés de la 
			région qui se joignirent à lui et réussirent à prendre Tolède et ses 
			environs mais ‘AbderRahmane al-Awsat l’attaqua férocement et 
			le tua sans pour autant réussir à mettre une fin à la rébellion qui 
			dura jusqu’en l’an 222 de l’Hégire (836), soit huit ans avant qu’al 
			Awsat en vienne enfin à bout.
			
			
			Les Vikings attaquent Lisbonne
			En 
			l’an 218 de l’Hégire (832) le calife abbasside al-Ma'moun décéda et 
			fut succédé par al-Mou’tassim Billah et dès lors l’état commença à 
			faiblir.
			
			En 
			l’an 229 de l’Hégire (843), une nouvelle ère débuta par l’arrivée 
			des Vikings ou des Normands (normane), une tribu européenne 
			vivant de rapine et de butin et toujours en mouvement sur des 
			navires. 
			Une 
			flotte de cinquante-quatre navires attaqua l’Andalousie. Ils vinrent 
			de l’océan Atlantique et s’arrêtèrent à Lisbonne (ashbona) 
			prenant les Musulmans par surprise car ils ne s’attendaient pas 
			qu’une armée arrive de cette direction. Mais Wahaboullah Ibn Hazm, 
			le gouverneur de Lisbonne les repoussa et les empêcha de débarquer. 
			Les 
			Normands s’en allèrent et pénétrèrent le delta de Massab pour 
			remonter le fleuve Guadalquivir (wadi al-kabir) menant à 
			Séville qu’ils attaquèrent et conquirent à la grande surprise des 
			gens qui se demandaient qui étaient ces envahisseurs venus de la 
			mer. Quant à la flotte navale musulmane, elle était stationnée à 
			l’est car c’est de la que le danger était attendu. 
			
			Al-Awsat envoya deux de ses commandants al-Ghazal et Yahya 
			Ibn Habib à la rencontre de l’envahisseur qui déjà avançait 
			sur Cordoue et ils réussirent non seulement à stopper l’avance des 
			Normands mais tuèrent un très grand nombre d’entre-deux et 
			détruisirent trente-cinq de leurs navires lors d’une bataille qui 
			dura 100 jours.
			Suite 
			à ces événements, al-Awsat ordonna la construction d’une enceinte 
			autour de Séville et le long du fleuve Guadalquivir mais aussi de 
			montrer sa force.
			
			En 
			l’an 231 de l’Hégire (845), il marcha vers le nord de l’Andalousie, 
			alors aux mains des Goths (qot) et il conquit un nombre 
			important de forteresses ennemies dans le Comté de Léone. Puis il 
			envoya son ministre ‘Abdel Karim Ibn Moughith au-delà des Pyrénées. 
			Ibn 
			Moughith traversa les Pyrénées et entra dans le sud de la France 
			jusqu’au faubourg de Marseille avant de revenir chargé de 
			prisonniers et de butin en écrasant toutes les forces qui 
			s’opposèrent à lui. 
			A 
			cette époque, les Musulmans ne s’établissaient plus dans le sud de 
			la France car ils étaient coupés de l’assistance des forces 
			musulmanes. Ils se contentaient donc de raids éclairs puis se 
			retiraient aussitôt. Mais ces conquêtes en France et dans le nord de 
			l’Andalousie réveillèrent la fibre patriotique de certains 
			fanatiques Chrétiens en Andalousie.
			
			En 
			l’an 235 de l’Hégire (849) à Séville eut lieu une révolte singulière 
			qui fut appelée dans l’histoire : la révolte des saints martyrs (shouhadah 
			qaddissine). 
			
			Il 
			existait en Andalousie un groupe de gens du pays qui restèrent sur 
			le Christianisme mais qui apprirent la langue arabe en plus de leur 
			langue habituelle romane d’origine latine d’où d’ailleurs est issu 
			l’espagnol.
			Ce 
			groupe de gens qui étaient resté sur leur religion étaient connus 
			sous le nom d’al-Mousta’ribin. L’apprentissage de la langue 
			arabe avait permis un rapprochement entre eux et les Berbères et les 
			Arabes conquérants mais un de leur prêtres (qassaous) 
			fanatiques du nom de Rahib Ilokio détestait profondément les 
			Musulmans et essayait, sans succès, à travers ses prêches 
			inflammatoires d’empêcher les gens d’apprendre la langue.
			
			
			Lorsque les Musulmans conquirent l’Andalousie, ils ne forcèrent pas 
			les gens à abandonner leur religion et malgré cette liberté de 
			religion certain fanatiques Chrétiens ne l’acceptèrent pas et 
			voulurent allumer les feu de la révoltes en Andalousie.
			Ce 
			Chrétien andalou voyant ses efforts vains commença alors à attaquer 
			l’Islam et se rebella à Cordoue, la capitale musulmane, rejoint par 
			d’autres fanatiques. Ils avaient pour habitude d’aller dans les 
			lieux publics, comme les mosquées et les marchés, ou ils se 
			mettaient à insulter la religion islamique ou le Messager d’Allah 
			(Saluts et bénédictions d’Allah sur lui). Les Musulmans les 
			arrêtaient et leur demandaient de s’excuser, et comme ces fanatiques 
			Chrétiens refusaient, ils étaient tués sur le champ.
			
			Ces 
			évènements durèrent un certain temps et en l’an 237 de l’Hégire 
			(851), la majeur partie des Mousta’ribin craignirent les 
			conséquences de ces fanatiques, particulièrement leur chef qui les 
			poussaient à accomplir ses actes, et les désavouèrent à travers une 
			conférence qu’ils organisèrent.
			
			Néanmoins, un des partisans d’Ilokio, du nom de Perpecto, entra en 
			discussion avec un musulman le jour de l’‘Id, et comme à chaque fois 
			que les Musulmans remporte un débat théologique, il se mit 
			ouvertement et violemment à insulter l’Islam et les Musulmans[2]. 
			Ils tentèrent pacifiquement de le calmer et lui conseillèrent de se 
			taire mais aveuglé par son fanatisme, il refusa et les Musulmans 
			durent l’emmener chez le juge (al-qadi). 
			Le 
			juge lui parla gentiment et lui expliqua qu’il froissait les 
			Musulmans par ses actes et que si un musulman faisait cela, sa 
			punition serait la mort. Perpecto ne voulut pas en démordre et 
			s’entêta de plus belle en vociférant. 
			Le 
			juge ordonna sa mise à mort et le mouvement de rébellion d’Ilokio 
			prit de l’ampleur tandis que de plus en plus de fanatiques 
			arrivaient à Cordoue. Ilokio envoya un nouvel homme qui a son tour, 
			se mit à insulter l’Islam et les Musulmans. Et comme son 
			prédécesseur, il fut gentiment conseillé d’arrêter puis comme il 
			s’entêtait aussi il fut condamné à mort. Puis Ilokio envoya d’autres 
			hommes les uns après les autres et tous furent tués et appelés par 
			la suite : « les Saints Martyrs ».
			Ce 
			mouvement fut bientôt internationalement connu et pendant trois 
			années la chrétienté se demanda que faire pour venir en aide à ses 
			gens.  
			
			En 
			l’an 238 de l’Hégire (852), Ilokio et ses fanatiques entrèrent dans 
			la grande mosquée de Cordoue et saccagèrent l’intérieur. Al-Awsat 
			ordonna la mise à mort de tous ceux qui avaient profané la mosquée. 
			
			Ilokio et ses complices firent courir la rumeur qu’ils avaient été 
			injustement persécutés et toute la chrétienté soutint sa cause bien 
			qu’ils aient mentis. 
			
			Al-Awsat trouva une intelligente solution pour mettre fin à cette 
			révolte. Il fit annoncer dans toute l’Andalousie, la tenue d’une 
			conférence commune entre les Chrétiens et les Musulmans et tous les 
			religieux des deux bords furent conviés. Ils se réunirent à Cordoue 
			et même al-Awsat vint à cette conférence et posa la question aux 
			Chrétiens : « Soutenez-vous la cause des Saints Martyrs et 
			voulez-vous en faire une division entre les Musulmans et les 
			Chrétiens ? » Les religieux Chrétiens se consultèrent et décidèrent 
			que cela n’était pas dans leur intérêt du fait de la large liberté 
			religieuse et culturelle dont ils bénéficiaient. Ils décidèrent donc 
			de ne pas soutenir la cause des Martyrs et l’annoncèrent 
			publiquement dans toute l’Andalousie. Si bien que tout rentra dans 
			l’ordre très rapidement et la révolte prit fin de cette manière. 
			Cela démontra la sage décision de ‘AbderRahmane al-Awsat.
			
			
			Durant la dernière partie du règne de ‘AbderRahmane al-Awsat, 
			la situation se détériora d’abord dans le palais du gouverneur avant 
			de se répandre au reste de l’Andalousie comme nous allons le voir. 
			Et 
			c’est en général du palais de l’émir que naissaient les troubles, 
			comme nous l’avons déjà vu dans l’Histoire des Omeyyades et des 
			Abbassides, à cause du trop grand nombres de femmes qui finissaient 
			par s’immiscer dans les affaires politique et de leurs luttes entre 
			elles pour tenter d’imposer non seulement leurs enfants à la 
			succession mais aussi leurs proches à des postes clefs. Et il en 
			résultait ensuite que les frères s’entretuaient pour le pouvoir. 
			De 
			même ‘AbderRahmane al-Awsat avait un grand nombre de femmes, 
			de servantes et d’enfants qui complotaient dans l’ombre pour imposer 
			leurs progénitures. L’une d’entre elles du nom de Taroub essaya 
			d’imposer son enfant ‘AbdAllah pour qu’il devienne successeur à la 
			place du fils ainé de ‘AbderRahmane, Muhammad Ibn 
			‘AbderRahmane. Lorsqu’elle faillit, elle complota avec Nasr, 
			le chef des gardes du palais, pour empoisonner l’émir d’Andalousie 
			‘AbderRahmane al-Awsat et son fils Muhammad mais le 
			complot fut découvert et tous ceux qui y prirent part furent 
			exécutés en l’an 236 de l’Hégire (850), y compris Taroub et le chef 
			des gardes.
			
			
			Muhammad Ibn 
			‘AbderRahmane al-Awsat
			
			‘AbderRahmane al-Awsat gouverna l’Andalousie durant 
			trente-deux années et décéda en l’an 238 (852), puisse Allah le Très 
			Haut lui faire Miséricorde. Son fils Muhammad Ibn ‘AbderRahmane 
			al-Awsat lui succéda et sous son règne l’Andalousie s’affaiblit 
			considérablement et revint à ce qu’elle avait été précédemment : 
			l’ère des royautés indépendantes.
			Les 
			historiens ont d’ailleurs appelé la période qui s’étend de l’année 
			238 de l’Hégire jusqu’à l’année 300 : « L’ère des états 
			indépendants des Mouwallad » (‘asr douwaylat at-tawa'if 
			al-mouwallad).
			Dès 
			les premiers jours du règne de Muhammad Ibn ‘AbderRahmane 
			al-Awsat commença la désintégration de l’Andalousie. 
			
			Le 
			premier à se rebeller et qui annonça son détachement du gouvernement 
			central et son indépendance fut Moussa Ibn Moussa le gouverneur de 
			Saragosse, la capitale du nord, et qui donna naissance à la dynastie 
			des Bani Qassi. 
			A 
			l’ouest avec les Banou Marwan al-Jiliqi, ‘AbderRahmane 
			al-Jiliqi à Badajoz (batalios) annonça son indépendance avant 
			de capturer Merida, la capitale de l’ouest. 
			Suivit la capitale du centre Tolède mais Muhammad leur 
			envoya une armée qui mit fin à la révolte. Mais la ville resta en 
			proie à d’autres tumultes jusqu’en l’an 244 de l’Hégire (858), soit 
			cinq années, avant que Muhammad ne la frappe de nouveau avec 
			force et que tout revienne en ordre. 
			Muhammad 
			nomma un nouveau gouverneur berbère des Bani Zi Noun qui sitôt 
			établit son contrôle sur la ville et bien qu’il fut envoyé par 
			l’émir d’Andalousie, annonça son détachement du gouvernement central 
			et proclama l’indépendance de Tolède.    
			
			Les 
			Berbères se déclarèrent aussi 
			indépendants à Jaén ainsi que les chefs arabes de la tribu 
			des Lakhmi des Banou Hajjaj à Cordoue. ‘Id Ibn Joudi Sa’di 
			fit de même à Grenade et ainsi une grande partie du pays sortit du 
			contrôle de l’émir d’Andalousie
			
			Les 
			Normands Vikings informés de la situation en profitèrent et à bord 
			de quatre-vingt navires se dirigèrent vers Algésiras (jazirat 
			al-kadrah), débarquèrent sur l’île ou se trouvait la Mosquée 
			historique des Etendards (masjid ar-rayat), construite par 
			Moussa Ibn Noussayr qu’ils brûlèrent et détruisirent. Puis reprenant 
			leurs navires, ils se dirigèrent vers le nord, attaquèrent le comté 
			et prirent la capitale de Navarre faisant prisonnier son roi qui se 
			libéra en échange d’une énorme somme d’argent.
			Les 
			Normands restèrent en Andalousie ou ils semèrent mort et destruction 
			avant que Muhammad ne leur envoie une armée qui lors d’une 
			épique bataille détruisit quarante de leur navires et les força à 
			quitter l’Andalousie. Mais ils revinrent en l’an 247 de l’Hégire 
			(861) à bord de soixante navires pour trouver cette fois les 
			Musulmans prêts à les recevoir. 
			Les 
			Normands perdirent quatorze de leurs navires lors de leur premier 
			débarquement avant de mettre le cap une nouvelle fois au nord ou ils 
			attaquèrent les Goths qui les attendaient aussi si bien qu’ils 
			repartirent d’où ils venaient, les mains vides. 
			
			En 
			l’an 248 de l’Hégire (862), un conflit eut lieu entre les Goths du 
			comté de Leone et la région de Galice au nord-ouest et ceux du comté 
			de Navarre au centre-nord tandis que les Francs se trouvaient au 
			nord-est. Les deux comtés entrèrent en conflit et la guerre fut 
			déclarée entre eux. Le Comté de Navarre sortit victorieux mais ne 
			put capturer le Comté de Léone. Les deux états restèrent séparés et 
			Garcia (gharciya) prit la tête du Comte de Navarre et c’est à 
			partir de son règne que commencent réellement l’histoire du Comté de 
			Navarre.
			
			En 
			l’an 252 de l’Hégire (865), Alfonsh III, surnommé le Grand, fut 
			nommé nouveau gouverneur de Léone. Il élargit son état jusqu’aux 
			pieds des Pyrénées et réorganisa la chrétienté hispanique.
			
					
					
					
					
					[1] 
					Tadmir veut dire destruction.
					
					
					
					
					[2] 
					C’est un fait que j’ai témoigné personnellement plusieurs 
					fois.
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