Isma’il
Sa’id fut succédé par son neveu Ismail, un fils d’Ibrahim, le
fils aîné de Muhammad Ali. Isma’il était ambitieux et entreprit
des plans étendus de développement, développa le système
d’irrigation en ouvrant de nouveaux canaux, construisit des
docks, des ports, des lignes de chemin de fer et des palais. Il
aimait excessivement l’ostentation et le spectacle. Il agrandit
son armée et dépensa de grandes sommes pour l’équiper avec des
armes européennes.
Le canal de Suez long de 140 kms, 72 pieds de large et 26 pieds
de profondeur qui couta 190 millions de livres fut accompli en
1869 après dix années de travaux et fut ouvert en novembre de la
même année lors d’une large célébration ou beaucoup de rois,
empereur et impératrice européens assistèrent et où ils furent
généreusement divertis.
Au lieu d’être une bénédiction pour le pays, le canal Suez
s’avéra rapidement être une source de problème pour l’Egypte. Le
commerce de transit par l’Egypte qui apportait d’amples revenus
à l’état et qui employait un grand nombre de gens cessa avec
l’ouverture du canal.
De même un nombre massifs d’étrangers arrivèrent en Egypte et
sous les pressions des pouvoirs étrangers, l’Egypte dut
capituler pour les accords qui donnaient aux Européens des
droits spéciaux et des privilèges. Alors que les marchandises
des pays européens étaient importées dans le pays sans paiement
de douane, des lourdes taxes supplémentaires furent prélevées
sur les Egyptiens. La taxe foncière doubla et provoqua un grand
mécontentement. Pour couvrir les dépenses en hausse du
gouvernement, le gouvernement emprunta de l’argent à l’étranger
et, comme la Libye voisine, allait vite perdre son indépendance
nationale écrasée par les dettes, la nouvelle arme de l’occident
pour réduire les nations sans tirer le moindre coup de feu.
Sous Isma’il, le fardeau de la dette étrangère augmenta
progressivement. Alors que la dette était de 3 millions de
livres au moment de l’intronisation d’Ismail, elle s’éleva à 18
millions de livres treize années plus tard et en 1876, le
gouvernement fut ruiné et le paiement des factures du Trésor
s’arrêta. Isma’il dur alors vendre ses parts du canal de Suez à
un prix dérisoires qui furent achetés par les Britanniques qui
s’impliquèrent dès lors dans les affaires de l’Egypte. Les
conditions économiques continuèrent à se détériorer et la dette
étrangère à monter.
Quand la crise atteignit des records, une commission
internationale fut levée pour contrôler les revenus et payer les
dettes mais le double contrôle anglo-français de
l’administration financière causa non seulement des conflits et
des tensions entre les Européens et le gouvernement égyptiens
mais aussi entre les Britanniques et les Français.
Le double système de contrôle fut aboli et une forme
ministérielle de gouvernement avec un premier ministre Egyptien
et deux ministres des affaires étrangères, un britannique et un
français vit le jour. Tous les pouvoirs furent conférés aux
ministres européens et le premier ministre égyptien devint une
simple marionnette entre leurs mains. Sous ces ministres, les
Européens furent employés dans les postes clés et plus de 30000
d’entre eux reçurent un salaire du gouvernement égyptien. Un
mouvement nationaliste grandit dès lors comme une réaction à ce
processus d’Européanisation. Sous la pression du mouvement
nationaliste les ministères se succédèrent rapidement les uns
aux autres engendrant une crise qu’Isma’il fut incapable de
contrôler et il fut déposés en 1880 après dix-sept années de
règne. Ismail acquit une mauvaise réputation pour ses politiques
imprudentes et ses extravagances. Isma’il était très européanisé
et totalement coupé des Egyptiens. Il fut exilé à Naples puis à
Istanbul ou il mourut en 1884.
Voyez, ô gens doués d’intelligence, comment une puissante nation
musulmane fut réduite au néant par l’usure et ses souverains
agents corrompus.
Tawfiq
Isma’il fut succédé par son faible fils Tawfiq qui donna le
total pouvoir aux Britanniques et commissaires financiers
français.
Sous la pression des Britanniques et des Français, Jamal ad-Din
al-Afghani qui se trouvait depuis quelques années en Egypte
exhorta les gens à revenir rapidement à l’Islam et à se
débarrasser de l’influence étrangère avant la catastrophe fut
exilé de l’Egypte, en 1881 ce qui provoqua un soulèvement
national.
Le problème commença par l’armée qui, sous le leadership du
colonel Ahmad ‘Ourabi, se montra en faveur de la cause
nationaliste dont le slogan était « l’Egypte pour les Egyptiens.
» Les forces européennes entrèrent alors en action et Ahmad
‘Arabi fut arrêté mais il fut sauvé de force par l’armée. Des
émeutes éclatèrent alors dans les différentes parties du pays et
les gens demandèrent des réformes constitutionnelles et le
contrôle du budget par des représentants du peuple et non pas
des étrangers. Tawfiq céda à l’agitation et nomma un nouveau
gouvernement dans lequel Ahmad ‘Ourabi devint le Ministre de la
guerre. La Grande-Bretagne et la France ne favorisèrent pas ces
développements et insistèrent qu’aussi longtemps les dettes
étrangères ne seraient pas payées, le budget serait soumis à
leur contrôle. Quand l’assemblée fut sur le point de discuter du
budget, les Britanniques et les Français prirent des
dispositions pour la démonstration de leurs flottes devant
Alexandrie provoquant une violente réaction du peuple qui tua
certains Européens et qui entraina la revanche de la marine
britannique qui bombarda Alexandrie au mois de juillet 1882.
Les Français qui faisaient face à d’autres difficultés en
Tunisie et Indochine laissèrent l’Egypte aux Britanniques. Les
forces nationalistes menées par Ahmad ‘Ourabi marchèrent contre
les Britanniques et sous la pression étrangère, le gouvernement
se dissocia des activités d’Ahmad ‘Ourabi qui fut déclaré
rebelle. Les deux armées se rencontrèrent à Tal al-Kabir en
septembre de 1882 ou les forces nationalistes furent vaincues au
cours de la bataille. L’Egypte entra sous occupation militaire
britannique et devint un protectorat britannique tandis que le
mouvement nationaliste fut réprimé d’une main de fer. Ahmad
‘Ourabi fut pris captif, jugé et exilé au Ceylan. Bien que
Tawfiq resta sur le trône, il fut réduit à une personne
insignifiante et le pouvoir fut conféré au consul général
britannique par le traité d’Istanbul de 1880.
La neutralité du canal de Suez en temps de guerre ou de paix fut
imposée dans ce même traité et son accès libre et ouvert à tous
types de navires sans distinction de drapeau. Cependant malgré
ce traité, les Britanniques, maîtres de l’Egypte restèrent aussi
maitre du canal.
Tawfiq mourut en 1892 après un règne misérable de douze ans
durant lequel l’Egypte perdit son indépendance.
Il y a une excellente leçon à tirer de cette histoire tant en ce
qui concerne le caractère et les particularités des mécréants
ainsi que le sort réservé aux partis nationalistes.
‘Abbas II
Tawfiq fut succédé par son fils ‘Abbas Hilmi qui prit le titre
de ‘Abbas II. Durant plus de deux décades, le consul général
britannique exerça l’autorité sur le pays tandis que le
souverain égyptien et ses ministres furent réduits à de pures
marionnettes. ‘Abbas II fit quelques tentatives pour se libérer
de la tutelle du consul mais il subit une série d’humiliations
qui le confinèrent à l’administration de ses domaines privés.
Dans les années finales du dix-neuvième siècle, les Britanniques
entreprirent des campagnes au Soudan entièrement financées par
l’Egypte qui aggravèrent ses difficultés financières.
Finalement, la classe moyenne instruite égyptienne, les Effendi
s’offensèrent de la domination britannique et la lutte
nationaliste fut réactualisée en 1894, sous le leadership de
Mustafa Kamil.
Puisque nous avons démontré comment l’Egypte, qui était un des
bastions de l’Islam, se transforma en pays séculariste, que
l’histoire actuelle est bien connue et pour ne pas sortir du
cadre de ce livre nous allons abréger la suite de l’Histoire au
strict nécessaire.
L’Egypte actuelle
Le dix-neuvième siècle vit un nombre croissant d’insurrections
populaires variés contre l’occupant britannique et la résistance
politique fut aussi reflétée par la création du parti national.
Ces efforts culminèrent avec la révolution de 1919, le plus
grand soulèvement contre les Britanniques à ce jour. Les
Egyptiens continuèrent à se battre pour un état indépendant et
pour la pleine représentation et l’égalité de ses citoyens et en
1922 le gouvernement britannique reconnut l’indépendance de
l’Egypte bien que Londres gouverna le pays par mandat jusqu’à
1945.
C’est à ce moment-là qu’une école de pensée connut sous le nom
de salafiste fit son apparition. Salafiste vient du mot arabe
salaf qui signifie « prédécesseur » et fait allusion aux
compagnons du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
et leurs disciples immédiats basé sur la période des quatre
premiers Califes Bien Guidés. Le Salafistes voyant
l’affaiblissement de l’empire ottoman alors gardien de l’Islam
Sounni face aux colonialistes britannique et français et la
chute du califat islamique en 1923 menait droit à la disparition
de la culture islamique et ouvrirait la voie à la subjugation
des Musulmans par les mécréants d’autant plus que leur propre
monarchie promouvait l’éducation séculaire au détriment de
d’éducation religieuse.
Les Salafistes s’inquiétèrent aussi des divisions
intellectuelles en hausse dans l’établissement religieux
lui-même où certains des principaux savants du pays prenaient
fait et cause pour la révision des contextes idéologiques et le
modus vivendi de la société. Perçu comme un déclin de leur
valeur et une occidentalisation de leur société, les Salafistes
concentrèrent leurs efforts sur le parti qu’ils pensaient le
plus soutenir les valeurs traditionnelles, le palais.
Al-Azhar fournit donc un fort soutien moral à ‘Abbas Hilmy et
plus tard son plus jeune fils, le roi Fouad dont les ambitions
était d’établir un nouveau califat basé en Egypte. Quand il
devint clair que ce n’était pas possible, les Salafistes se
tournèrent vers la Da’wa pour encourager les gens et
particulièrement les jeunes Egyptiens à embrasser de nouveau
l’Islam et à revenir aux enseignements des Salaf et la
Fraternité musulmane, que le Sheikh Hassan al-Banna établit au
cours des années 1920 dans Isma’iliya, fut et continue d’être le
résultat le plus important de ces mobilisations et qui allait
donner naissance à la confrérie des Frères Musulmans.
Les années 1920 à 1940 furent témoins d’une effervescence
littéraire et médiatique qui défièrent les valeurs
traditionnelles et introduisirent les valeurs occidentales dans
la société égyptienne.
Le principal mouvement libéral fut celui de Taha Hussein, un
séculariste fanatique déterminé et un savant d’Al-Azhar qui
reçut son doctorat de l’université de Montpellier après avoir
passé un certain temps à la Sorbonne et qui fut durant une brève
période, ministre de l’éducation de l’Egypte.
Ces mouvements de libéralisation dont le but était
d’européaniser la société et qui furent perçus comme une
tentative de rompre la société égyptienne de ses patrimoines
culturels et historiques furent cependant ardemment défendus par
les savants d’al-Azhar comme al-Tahtawi, Mohamed Abdou à
al-‘Akkad et lorsque la Fraternité Musulmane, opposé aux au
programme libéral, lors du Congrès de l’Organisation de 1935
adopta un certain nombre de résolutions qui demandaient
l’obéissance complète de tous les membres et que chaque
diversion de ce programme serait considérée comme un offense à
la religion, cela permis aux principaux libéraux de prétendre
que leur projet n’était pas compatible avec l’Islam mais que le
leur, à la différence de la Fraternité Musulmane, représentait
la vraie nature de la religion.
Leur concept libéral de citoyenneté dans un état séculaire était
que les Musulmans, les Chrétiens, les Juifs et d’autres devaient
apprécier l’égalité des droits et partager des responsabilités
égales, par opposition à l’empire ottoman et d’autres Etats
Islamiques orthodoxes qui distinguaient entre les Musulmans
vivant dans Dar-al-Islam (La Maison de l’Islam) et les
non-musulmans, principalement les Chrétiens et les Juifs,
considérés comme ahl-Dimmah, des individus vivant sous la
protection de l’État Islamique sous la couverture du paiement
d’un impôt de guerre, al-Jizyah. Et « le nationalisme est notre
religion » devint le slogan des libéraux.
La lutte entre les Salafistes et les libéraux avec
l’intervention du roi Farouk entraina des troubles et des vagues
d’assassinat dans les deux camps qui emportèrent les vies de
deux premiers ministres, d’un certain nombre de politiciens
ainsi que celle du Sheikh Hassan al-Banna, de Sa’id Qoutb et
d’un grand nombre de figures clef des membres de la Fraternité
Musulmane.
Le gouvernement fut incapable de protéger la pleine indépendance
de l’Egypte de la Grande-Bretagne et après presque deux ans de
négociations vaines avec les Britanniques, à la fin de 1951, le
gouvernement égyptien, mené par an-Nahas Basha, révoqua
unilatéralement le Traité anglo-égyptien de 1936, un acte que le
gouvernement britannique refusa sommairement d’admettre qui
donna l’impression que l’Egypte avait retrouvé son statut de
colonie britannique. Des protestations massives eurent lieu au
Caire et à Alexandrie et de nouveaux acteurs apparurent sur la
scène politique de l’Egypte et défièrent le gouvernement, des
évènements qui coïncidèrent avec les difficultés économiques
associées à la Deuxième Guerre mondiale ou l’Egypte se retrouva
dans le feu de l’action.
Le chef de l’état égyptien, le « roi » Farouk fut entraîné dans
une série de scandales et accepta en 1951, un pot-de-vin d’Ahmad
Aboud Basha en échange de la dissolution du gouvernement de
Naguib al-Hilali, qui avait enquêté sur certaines pratiques de
ses affaires. Le nom du « roi » fut aussi mentionné dans les
enquêtes dans l’obtention illégale d’armes pour l’armée
égyptienne durant la guerre de 1948 contre le « pays fantôme »
ainsi que pour ses débauches
En janvier 1952, à la suite d’une réaction en chaîne de
provocations et de confrontations entre l’armée britannique, la
police égyptienne et le Palais, un certain nombre d’émeutes dans
quelques quartiers du Caire engendrèrent l’anarchie et le chaos.
Des milliers de protestants marchèrent sur le centre-ville du
Caire, entrèrent de force dans les échoppes, les cafés, les
cinémas, les hôtels, les restaurants, les théâtres, les boîtes
de nuit et l’opéra qu’ils incendièrent. Dans les heures qui
suivirent, l’émeute se propagea du district d’al-Isma’iliyah à
d’autres quartiers et emporta la vie d’un grand nombre
d’Egyptiens et vers la fin du jour, le centre historique du
Caire avait été consommé dans les flammes et perdu pour toujours
pendant que les souverains du pays et l’élite craintifs et
impuissants regardaient, une indication claire que leur régime
n’avait aucun avenir.
La défaite humiliante de l’Egypte face au pays fantôme dans la
guerre de 1948 aliéna un groupe de militaires traditionnellement
fidèles envers la monarchie qui estimèrent que leur monarque et
le gouvernement les avait trompés en les envoyant à la guerre
mal préparée et avec des armes insuffisantes.
En juillet 1952, alors que les chefs du gouvernement égyptien se
prélassaient à Cannes, un certain nombre de brigades armées
conduites par moins de cent officiers, presque tous des gradés,
organisèrent un coup d’état contre Farouk et abolirent le
monarchisme, les partis politiques et emprisonné ou remplacèrent
presque tous les politiciens clés de la l’ère passée.
Le coup d’état de juillet 1952 se transforma vite en révolution
et l’histoire de l’Egypte entra dans rapidement dans une
nouvelle phase sous la conduite d’un de ces officiers Jamal ‘Abd
al-Nasser.
Naguib fut forcé de démissionner en 1954 et Nasser devint
président de l’Egypte en juin de 1956. Le 13 juin 1956, les
forces britanniques se retirèrent du canal de Suez occupé et le
canal fut nationalisé le 26 juillet 1956 provoquant la crise de
1956.
Au milieu du mois de mai 1967, l’Union Soviétique mis en garde
Nasser d’une attaque imminente du pays fantôme sur la Syrie et
bien que le chef de cabinet Mohamed Fawzi vérifia ses nouvelles
qui s’avérèrent sans fondement, Nasser fit 3 mouvements
successifs qui rendit la guerre pratiquement inévitable avec le
pays fantôme qui attaqua l’Egypte et occupa le Sinaï et la bande
de Gaza que l’Egypte occupait depuis la guerre de 1948.
En 1970, président Nasser mourut et fut succédé par Anwar Sadat
qui porta allégeance aux Américains après avoir expulsé les
conseillers soviétiques en 1972. Il lanca une politique de
réforme économique et de répression contre l’opposition
religieuse et en 1973, avec la Syrie, il lanca une attaque
surprise pour reprendre la partie du territoire du Sinaï que le
pays voisin avait capturé 6 ans plus tôt.
En 1975, la politique de Sadat censée moderniser l’Egypte et
aider la classe moyenne, profita principalement à la classe
bourgeoise et la cessation des subventions sur les denrées
alimentaires de base, mena aux émeutes de 1977.
Sadat fut assassiné suite à son initiative de paix avec le pays
fantômes et Housni Moubarak lui succéda et mena la même
politique anti-islamique utilisant la torture de routine, les
détentions arbitraires et les procès devant les cours de
sécurité militaires ainsi qu’une politique antipopulaire qui
accentua la pauvreté et le chômage qui culminèrent avec les
protestations de janvier 2011 contre son gouvernement qui le
poussèrent à démissionner et à s’enfuir du Caire le 11 février
2011.
Les Frères Musulmans
Housni Moubarak gouverna l’Egypte trente années sous les Lois
d’exceptions et n’importe qui pouvait être arrêté à n’importe
quel moment selon cette loi et pour n’importe quelle raison et
ce fut surtout contre les Islamistes que ces lois furent
dirigées.
Ce sont les Frères Musulmans qui bénéficièrent de la révolution
qui renversa le régime et qui gagnèrent les élections. La «
démocratie » venait en Egypte pour la première fois après plus
de 50 ans de règne militaire absolu et sans partage mais comme
en Algérie avec le Front Islamique du Salut dans les années
1990, la victoire allait être de courte durée cependant Mohamed
Moursi fut élu président le 24 juin 2012 pour une année à peine
ou il fit quelques erreurs qui lui coutèrent chères bien qu’il
avait l’ambition d’améliorer le quotidien des gens et repousser
la pauvreté.
Il essaya de même et progressivement de se débarrasser des
membres de l’ancien régime de Moubarak qui conservaient une
grande influence au sein de son gouvernement tout en favorisant
les lois et les institutions islamiques dans le pays ce qui
apparemment ne contraria pas les occidentaux aussi longtemps
qu’il ne toucherait pas à leurs intérêts et respecterait le
traité de paix avec le pays fantôme cependant dans les
coulisses, ils travaillaient en secret à sa déposition pour
l’empêcher de mener à termes ses ambitions et de faire de
l’Egypte un pays fort avec une armée capable de challenger le
pays fantôme.
Les gens insatisfaits, poussés à se rebeller, se levèrent et
manifestèrent pour montrer leur mécontentement contre Moursi.
Parmi eux les pauvres parce qu’ils n’avaient aucun travail bien
que Moursi essayait de trouver des solutions et particulièrement
des prêts d’autres pays qui avait pourtant déjà précédemment mis
le pays à genoux le siècle passé. Les principaux acteurs qui
rejoignirent la rébellion furent les sécularistes, les libéraux
et les riches qui n’appréciaient pas l’introduction graduelle
des valeurs islamiques ainsi que les anciens partisans du régime
de Moubarak, des arc-ennemis des Frères Musulmans qui
planifièrent réellement la rébellion avec l’aide d’autres pays
étrangers dont le pays fantôme, l’Arabie Saoudite et les Etats
Unis. Moursi resta patient, le monde toujours prompt à critiquer
les actions des Islamistes guettait ses réactions et leur permit
de protester démocratiquement ignorant que ce mouvement allait
devenir violent et serait détourné progressivement par l’armée
contre lui.
La rébellion grossit et les groupes pro-Moursi sortirent pour le
soutenir et en un rien de temps la violence éclata et les deux
groupes s’affrontèrent, occasion qu’attendait l’armée pour
intervenir et le chef de l’armée ‘Abd al-Fattah as-Sissi,
conseilla à Moursi de se retirer mais puisque démocratiquement
élu, ce dernier refusa et fut dès lors arrêté par les forces
armées au début d’août 2013 et emprisonné tandis que Sissi
devint le nouveau chef de l’Egypte. Un coup d’état militaire
venait d’avoir lieu et la démocratie détruite en Egypte avant
même que le premier président démocratiquement élu eut finit son
terme.
Des manifestants pro-Moursi manifestèrent paisiblement contre la
décision de l’armée en scandant la libération de Moursi et alors
qu’ils priaient la prière de l’aube, l’armée les arrosa de
balles, donna l’assaut et des centaines de manifestants furent
tuées. Au fil des jours qui suivirent, les manifestations
augmentèrent et particulièrement le « Jour de Rage, »
habituellement après la prière du vendredi et l’’armée tira sur
les gens, incendièrent des mosquées que les manifestants avaient
transformé en hôpitaux improvisés, procéda à des arrestations
massives et interdirent alors aux Frères Musulmans et aux Partis
Islamiques toutes participation futures aux élections en Egypte,
exactement comme en Algérie avec le FIS ou les mêmes méthodes
furent employées à la plus grande joie des mécréants qui durent
se frapper la bedaine d’hilarité.
Le 22 août, Housni Moubarak, le précédent tyran qui gouverna
tyranniquement l’Egypte durant 30 ans, fut libéré de prison sans
aucune charge contre lui, signe clair que la dictature était de
retour au pouvoir en Egypte. Muhammad Moursi et les chefs des
Frères Musulmans emprisonnés allaient être jugés et tous
condamnés à mort.
Le 23 août 2013, les Jihadistes Salafistes du Sinaï annoncèrent
leur intention de combattre l’armée égyptienne et procédèrent à
leurs premières attaques.