‘Uthman visite les musulmans persécutés à La
Mecque
Après l’expatriation du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) à Médine, il y eut à La Mecque plusieurs
conversions parmi les femmes, les étrangers qui
habitaient la ville et ceux qui ne bénéficiaient
d’aucune protection tribale qui ne purent quitter la
cité sacrée et qui souffrirent de persécution.
Sous la protection de l’une de ses plus grandes tribus,
‘Uthman (radhiyallahou ‘anhou) profita de l’occasion
pour les visiter et rapporta lui-même les faits : « Puis
je rentrais chez des Musulmans, des femmes et des hommes
persécutés et leur dit : « Le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) vous annonce une bonne
nouvelle, une victoire éclatante. Il vous dit : « (Elle)
vous ombragera jusqu’à ce que la foi (de l’Islam) ne
devienne plus clandestine. »
En entendant cela, ils éclatèrent de sanglots au point
où je cru que certains d’entre eux allaient mourir de
joie. Ils m’interrogèrent ensuite discrètement sur ce
qui les chagrinait à savoir le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) pour enfin me dire : «
Transmet notre Salut au Messager d’Allah ! Celui qui l’a
fait venir à Houdaybiyah peut surement le faire
entrer à La Mecque[1]
! »
Les rumeurs de l’assassinat de ‘Uthman
Presque vingt jours étaient passés et les Musulmans
étaient toujours à Houdaybiyah en état de
sacralisation. Ils ne pouvaient ni se couper les ongles
ou les cheveux et ni toucher aux parfums. Sales et
empoussiérés, miséreux et certains malades, fatigués et
nerveux dans une l’atmosphère de guerre tel était l’état
des Musulmans quand le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) fut informé que Qouraysh avait abattu
‘Uthman et les dix Musulmans qui étaient avec lui.
D’après al-Waqidi[2],
ces dix personnes étaient :
1 - Karaz Ibn Jabir al-Fihri.
2 - ‘Abdallah Ibn Souhayl Ibn ‘Amrou.
3 - ‘Ayash Ibn Abi Rabi’ah.
4 - Hisham Ibn ‘As Ibn Wa’il.
5 - Hatib Ibn Abi Balta’ah.
6 - Abou Hatib Ibn ‘Amrou Ibn ‘Abd ash-Shams.
7 - ‘Abdallah Ibn Houthafah.
8 - Abou ar-Roum Ibn ‘Oumayr.
9 - ‘Oumayr Ibn Wahb al-Joumahi.
10 - ‘Abdallah Ibn Oumayya Ibn Wahb.
Donc, aussitôt après ces mauvaises nouvelles, le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) déclara
l’alerte générale et appela les Musulmans à
l’allégeance.
Tabari[3]
a rapporté :
« Après avoir reçu des nouvelles sur la mort de ‘Uthman,
le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
déclara : « Nous ne partirons qu’après avoir combattu
ces gens (les Mecquois). » Puis, il appela les Musulmans
à l’allégeance. Et ce fut l’allégeance d’ar-Ridwan sous
l’arbre (de Houdaybiyah). »
Dans une autre version, Salamah Ibn al-Akwa’ a rapporté
:
« Le Mounadi[4]
du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) cria
: « O gens, à l’allégeance, à l’allégeance ! L’Esprit de
sainteté est descendu. » Sur ce, nous rejoignîmes le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui
était alors sous un (arbre de) mimosa et lui prêtâmes
allégeance. C’est à cela, que le verset suivant fait
allusion : « Allah
a très certainement agréé les croyants quand ils t’ont
prêté le serment d’allégeance sous l’arbre. Il a su ce
qu’il y avait dans leurs cœurs, et a fait descendre sur
eux la quiétude, et Il les a récompensés par une
victoire proche. » (Qur’an 48/18).
Al-Waqidi donne plus de détails :
« ‘Uthman resta trois jours à La Mecque pour appeler les
Qouraysh (à la paix). De plus, le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) avait autorisé quelques
Musulmans à aller voir leurs parents à La Mecque.
(Pendant leur absence), le Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) reçut des nouvelles disant que ‘Uthman et ses
Compagnons avaient été abattus. C’est à cause de cela
qu’il appela les gens à l’allégeance. Après quoi, les
Qouraysh envoyèrent Souhayl Ibn ‘Amrou, Houwaytib
Ibn ‘Abd al-‘Ouzzah et Mikraz Ibn Hafs.
Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
était ce jour-là dans le camp des Bani Mazin an-Najjar
qui étaient installés tous ensemble dans un endroit de
Houdaybiyah.
Oum ‘Amara a dit : « Les émissaires allaient et venaient
de chez le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam). Un jour, celui-ci passa devant notre campement.
Je crus qu’il voulait satisfaire un besoin mais en
réalité, il venait de recevoir des nouvelles sur la mort
de ‘Uthman ; il s’assit au milieu de notre camp puis dit
: « Allah m’a ordonné (d’appeler les gens) à
l’allégeance. » Aussitôt après, les gens se
précipitèrent et lui prêtèrent le serment d’obéissance,
au point où nos affaires furent piétinées. Les Musulmans
prirent alors les armes et nous en avions peu car nous
étions sortis pour le pèlerinage seulement. Je vis entre
autres Ghouzayya Ibn ‘Amr, (mon époux), qui avait pris
son épée. Quant à moi, en plus du poignard que j’avais,
je pris le piquet (de la tente) qui nous ombrageait en
disant : « Si l’un (des polythéistes) s’approche de moi
je le tuerai. »
Enfin, en recevant les gens pour présenter leur
allégeance au Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam),
‘Umar Ibn al-Khattab tenait la main de celui-ci.
Le serment consistait à ne pas s’enfuir (durant le
combat). D’autres prétendirent que l’allégeance était
sur la mort. On avance aussi que le premier qui porta
allégeance fut Sinan Ibn Abi Sinan Ibn Mihsan qui
dit : « O Messager d’Allah ! Je te porte allégeance pour
ce que tu désires. » Après quoi, le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) accepta des gens la
formule de Sinan[5]. »
‘Umar Ibn al-Khattab tint la main du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) durant le serment
d’allégeance
Les Musulmans qui portèrent allégeance au Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) furent, d’après
Jabir Ibn ‘AbdAllah, au nombre de mille quatre cents et
il dit : « Nous avons prêté (notre) serment d’allégeance
au Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
pendant que ‘Umar lui tenait la main sous l’Arbre. Nous
lui avons tous porté allégeance sauf al-Jad Ibn Qays
al-Ansari qui était alors caché sous son chameau[6].
»
Dans al-Maghazi d’al-Waqidi, nous trouvons plus de détails sur l’histoire
du serment d’allégeance :
« Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
donna l’ordre à ses Compagnons d’assurer de nuit la
garde du camp. (Il faut dire que) chacun des Compagnons
(détaché à cette importante tache) passa (toute la nuit)
à monter la garde et à faire le tour du camp jusqu’au
lever du jour.
L’une des nuits que ‘Uthman (Ibn Affan) passa à La
Mecque coïncida avec le tour de garde de Muhammad
Ibn Maslamah qui montait alors le cheval du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam). (Il est vrai que)
‘Uthman avait passé trois jours à appeler Qouraysh mais
il y avait aussi d’autres Musulmans qui étaient entrés
dans la ville sacrée mais pour voir leurs parents (avec
la permission du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam)). (Durant leur absence,), le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) nous informa alors
qu’ils avaient tous été tués et c’est à ce moment où il
appela à lui prêter allégeance. (Puis, Qouraysh envoya
Souhayl Ibn ‘Amrou, Houwaytab Ibn ‘Abd al-‘Ouzzah
et Mikraz Ibn Hafs) du fait que le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) avait commencé
ce même jour à
rassembler les Banou Mazin Ibn an-Najjar qui
avaient installé leur camp dans une partie d’al-Houdaybiyah.
‘Oum ‘Oumara a dit : « Les émissaires allaient et
venaient entre le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) et Qouraysh. Un jour, alors que le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) passa chez nous
et je crus qu’il voulait quelque chose, on l’informa que
‘Uthman Ibn ‘Affan avait été tué. Il s’arrêta alors dans
notre camp puis dit : « Allah Exalté m’ordonne
l’allégeance ! » Les gens lui prêtèrent donc le serment
d’allégeance.
Je vis alors les Musulmans s’armer bien que les armes
étaient en nombre limité puisque nous étions sortis pour
la ‘Oumrah. En voyant Ghazziyah Ibn ‘Amrou (son ex-mari)
avec son sabre, j’ai pris un piquet qu’on utilisait pour
faire ombrage et un couteau en me disant : « Si
quelqu’un s’approche de moi, je le tuerai. » Ce jour-là,
Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
accepta le serment d’allégeance des gens alors que ‘Umar
Ibn al-Khattab lui tenait la main ; il accepta leur
allégeance sur le principe que ses Compagnons ne
devraient pas reculer. » Un autre dit que le Prophète
l’accepta sur le principe de la mort. On dit aussi que
le premier des Musulmans à avoir prêté le serment fut
Sinan bien Abou Sinan Ibn Mihsan qui dit alors :
« O Messager d’Allah, je te prête allégeance sur ce que
tu as en ton for intérieur. » Et ce fut ainsi que le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) reçut
les gens qui lui prêtèrent serment à l’instar du serment
de Sinan Ibn Abou Sinan[7].
»
Lors de cette cérémonie, le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) accepta le serment d’allégeance de
‘Uthman Ibn ‘Affan qui était alors en mission à La
Mecque. Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), en
frappant une main dans l’autre, signifia que son
Compagnon, même absent, avait prêté le serment
d’allégeance[8].
Ibn Bourhan ad-Din a rapporté à ce propos :
« Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) (en
faisant ce signe) dit : « O Allah Exalté, ‘Uthman est
parti pour les besoins de la cause d’Allah et de Son
Messager. J’accepte son allégeance (en son absence). »
Et il frappa sa main gauche avec sa main droite[9].
»
Mais quand ‘Uthman fut libéré, il fut appelé par le
Prophète sous l’Arbre où il lui prêta l’allégeance[10].
Qouraysh et la conciliation après le serment
d’allégeance des Musulmans
La cérémonie terminée, les seigneurs et notables de
Qouraysh furent informés du degré de mobilisation des
Compagnons du Prophète et de la véritable signification
du serment d’allégeance. Celui qui les avait informa fut
Souhayl Ibn ‘Amrou qui faisait partie de la délégation
envoyé par Qouraysh et dont l’arrivée coïncida avec le
serment.
Souhayl Ibn ‘Amrou, Houwaytab Ibn ‘Abd al-‘Ouzzah
et d’autres membres de la délégation virent comment les
Compagnons se précipitèrent pour prêter allégeance au
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et
perçurent donc le niveau de mobilisation et la
disponibilité immédiate des Musulmans pour la cause
d’Allah.
Lorsque Souhayl Ibn ‘Amrou, Houwaytab Ibn ‘Abd
al-‘Ouzzah, ceux qui les accompagnaient ainsi que les
espions virent les gens se précipiter pour porter le
serment d’allégeance et se préparer résolument pour la
bataille, ils furent effrayés ont voulurent régler
l’affaire en hâte. Ils retournèrent rapidement à La
Mecque pour informer Qouraysh dont les seigneurs et
notables, après des échanges de points de vue, furent
convaincus de l’idée qui disait : « Il n’y a pas mieux
que d’arriver à une conciliation avec Muhammad
avec la condition de se retirer cette année et de
revenir l’année prochaine ou il pourra passer trois
jours durant lesquels, il immolerait ses bêtes destinées
au sacrifice. »
Et ils envoyèrent de nouveau la même délégation dans le
but de conclure un accord de conciliation[11].
»
Il semble que Qouraysh défini pour ses délégués les
grandes lignes de l’accord de conciliation qui devraient
présider dans les discussions d’al-Houdaybiyah.
Dans tous les cas, on peut dire que la cérémonie d’al-Houdaybiyah
fut un facteur de poids qui agit profondément sur la
position et l’intransigeance de Qouraysh qui finalement
abandonna sa première idée qui consistait à empêcher les
Musulmans d’entrer dans La Mecque mais avec un style lui
permettant de sauver la face devant les Arabes.
Dans sa dernière décision à Dar an-Nadwa, Qouraysh
accepta le principe de l’entrée des Musulmans à La
Mecque pour accomplir la ‘Oumrah, non pour cette
année-là mais pour l’année suivante. Il faut dire que
cette décision n’aurait pas été prise n’était-ce le
dernier mouvement
du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam). De plus,
Qouraysh donna plein pouvoir à Souhayl pour mener les
pourparlers mais à condition de ne pas faire de
concession sur son principe en disant : « Concilie-toi
avec Muhammad et dans la conciliation, il doit
être dit qu’il n’entrera pas chez nous cette année[12].
»
Les pourparlers entre le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et la délégation
Qouraysh
Après les dernières instructions de Qouraysh, Souhayl
Ibn ‘Amrou et ses deux Compagnons retournèrent à
al-Houdaybiyah. Quand le Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) les vit de loin, il se tourna vers ses
Compagnons et leur dit : « Allah Exalté a facilité votre
tâche[13].
» Il (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit aussi : « (Ces)
gens ont décidé la conciliation en envoyant cet homme
(Souhayl Ibn ‘Amrou)[14]. »
Les pourparlers commencèrent peu après et débutèrent par
la libération des prisonniers. A ce propos, al-Waqidi a
rapporté :
« Souhayl Ibn ‘Amrou dit au Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) : « Ceux qui se sont attaqués à toi
ne sont pas du même avis que nous et ne sont pas non
plus des magnanimes d’entre nous. Ce qu’ils ont fait ne
nous a pas plu dès que nous avons été informés. Ce sont
des insensés. »
Souhayl Ibn ‘Amrou présenta donc ses excuses au nom de
Qouraysh alors que ‘Uthman et les dix autres Musulmans
étaient encore retenus à La Mecque. Puis il demanda au
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) de relâcher les
prisonniers qourayshi.
- « Envoie-nous les nôtres que tu retiens prisonniers. »
- « Je ne les relâcherai qu’après que vous auriez
relâché mes Compagnons. »
- « Tu es juste et équitable, » remarqua Souhayl.
Puis il envoya ash-Shoutaym Ibn ‘Abd al-Manaf at-Taymi à
Qouraysh (avec la mission de relâcher les Compagnons du
Prophète). Qouraysh remit en liberté les onze musulmans
et le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
envoya à son tour les Qourayshi qui avaient été capturés[15].
L’échange des prisonniers terminé, les deux parties
entamèrent directement les pourparlers qui furent
couronnée de succès puisqu’il y avait la volonté commune
d’éviter une autre confrontation qui aurait peut-être
été beaucoup plus meurtrière que les précédentes.
La conclusion du traité de conciliation se fit sur une
base qui satisfit d’une part le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et Qouraysh d’autre
part. Si les Qouraysh, en écrivant dans ce traité leur
principale revendication, atteignit son objectif qui
n’était rien d’autre que sauver la face devant les
Arabes, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam),
quant à lui, réalisa pour les Musulmans une grande
victoire sans qu’une seule goutte de sang ne soit versée
; celle du droit de tout musulman de faire le
pèlerinage.
Et les deux parties parvenues à un accord autour de la
principale question qui était en suspens vingt jours
durant, passèrent directement à la signature du traité
de conciliation.
Ce traité, à part le principal point qui différa
l’entrée des Musulmans à La Mecque, contenait d’autres
points, dont voici le résumé :
1 - Les Musulmans doivent se replier à Médine sans
entrer à La Mecque cette année-là.
2 – Il est du droit des Musulmans de revenir l’année
suivante à La Mecque et y accomplir leur devoir
religieux.
3 - A l’entrée des Musulmans, Qouraysh ne doit en aucun
cas s’opposer à ces derniers.
4 - A l’intérieur de La Mecque, tout Musulman n’a le
droit de porter que son arme personnelle (son sabre).
5 - Les Musulmans sont tenus de ne pas tirer leurs armes
tant qu’ils sont dans La Mecque et doivent garder leurs
sabres dans les fourreaux.
6 - La durée du séjour des Musulmans dans La Mecque sera
de trois jours. Ce délai expiré, ils devront quitter la
ville sainte.
7 - L’état de guerre entre Qouraysh et les Musulmans est
terminé par l’institution d’une trêve de dix années.
8 - Le Prophète se porte garant de remettre à Qouraysh
tout Qourayshi qui se réfugierai à Médine sans le
consentement de ses parents, même si le réfugié est
Musulman.
9 - Qouraysh n’est pas tenue de remettre au Prophète un
fugitif de Médine même si ce dernier est un Musulman
renégat.
10 - Toute tribu voisine de la Ka’bah est libre de
contracter alliance avec l’une ou l’autre partie.
2 - Toute tribu ayant contracté une alliance avec l’une
des deux parties est tenue d’observer les termes de
cette conciliation.
12 - Toute agression menée contre l’une des tribus ayant
contracté l’alliance est considérée comme une agression
contre le camp dont elle fait partie.
Ces douze conditions peuvent-être considérées comme les
grandes lignes de l’accord historique accepté par d’une
part, Muhammad Ibn ‘AbdAllah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam), le Prophète des Musulmans et d’autre part
Souhayl Ibn ‘Amrou le représentant de Qouraysh.
Avant la signature, une opposition surgit dans les rangs
musulmans contre cet accord et plus particulièrement
contre les point huit et neuf. Les chefs de cette
opposition furent : ‘Umar Ibn al-Khattab, Oussayr Ibn
Houzayr et Sa’d Ibn ‘Oubadah. Les historiens ont
rapporté qu’au moment où les termes étaient consignés,
‘Umar Ibn al-Khattab (radhiyallahou ‘anhou surgit devant
le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) pour
lui affirmer vigoureusement son opposition en disant :
- « O Messager d’Allah, n’es-tu pas le Messager d’Allah
? »
- « Certes. »
- « Ne sommes-nous donc pas Musulmans ? »
- « Si. »
- « Ne sont-ils pas des associateurs ? »
- « Si. »
- « Alors, pourquoi rabaissons-nous notre religion ? »
- « Je suis le serviteur d’Allah et Son messager. Je ne
désobéirai pas à Son ordre. Il ne m’abandonnera pas[16], »
fut la réponse définitive du Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam). »
Il apparait que la fureur d’Ibn al-Khattab ainsi que son
opposition acharnée ne permis pas à son bon sens de
comprendre ce que lui dit le Prophète (radhiyallahou
‘anhou) ni de saisir la véritable portée de l’accord
car, il ne se contenta pas de la réponse du Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et alla tenir à
Abou Bakr les mêmes propos. Mais Abou Bakr ne le suivi
pas et se rangea plutôt du côté du Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam)[17].
‘Umar Ibn al-Khattab ne fut pas le seul Compagnon à être
affecté par les conditions des Qouraysh mais la plupart
des Compagnons furent très gênés par les termes de
l’accord sans toutefois exprimer leur avis comme ‘Umar
le fit.
On peut dire que les Compagnons du Prophète furent
secoués par la tournure subite des évènements. Et cela
peut s’expliquer par le fait qu’ils ne doutèrent pas un
seul instant qu’ils entreraient dans la ville sainte
surtout après que le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) leur raconta son rêve qu’il entrerait
dans La Mecque et qu’il prendrait ses clés.
Abou Sa’id al-Khoudri, pour décrire l’état des
Compagnons, laissa ce témoignage : « Les Compagnons du
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ne
voulurent pas de cette conciliation car ils ne doutèrent
pas du Fath à cause de la vision du Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui dit qu’il se
couperait les cheveux, qu’il entrerait dans la Ka’bah et
qu’il prendrait ses clés. Cependant, quand ils prirent
connaissance des termes du traité de conciliation, ils
furent très surpris au point où ils risquèrent de périr.
‘Umar et quelques Compagnons du Prophète (radhiyallahou
‘anhou) dirent : « O Messager d’Allah, ne nous as-tu pas
dit que tu entrerais dans la Ka’bah et que...? »
- « Vous ai-je dit que ce serait lors de ce voyage ? »
- « Non, » dit Umar.
Alors, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) dit : « Vous allez y entrer et moi avec, à la
main, les clés de la Ka’bah. A l’intérieur de La Mecque,
je couperai mes cheveux et vous aussi[18]. »
Alors que les Musulmans étaient affectés et pendant que
le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
essayait de les persuader du bien-fondé de l’accord, un
évènement survint subitement pour compliquer davantage
la situation.
Alors qu’il ne restait que l’enregistrement de l’accord
et la signature, un jeune musulman mecquois oppressé,
appelé Abou Jandal se présenta le sabre à la main devant
le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et demanda l’asile aux
Musulmans car selon lui, il ne supportait plus de rester
à La Mecque sous l’oppression des Qouraysh non seulement
sur lui mais sur tous les Musulmans mecquois.
Il faut reconnaitre que l’accord de conciliation frôla
sérieusement la catastrophe car ce jeune musulman
n’était autre que le fils du chef de la délégation
Souhayl Ibn ‘Amrou qui lorsqu’il vit ce dernier, se leva
précipitamment et commença à le frapper en le poussant
violemment devant lui afin de le remettre en prison,
alors que le fils s’écriait : « O Musulmans,
acceptez-vous que je sois remis aux polythéistes qui
vont alors me forcer à abandonner ma foi[19] ?
»
Devant une scène pareille, les Musulmans intervinrent et
délivrèrent Abou Jandal de son père qui ne montra aucune
résistance mais se tourna plutôt vers le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et lui demanda de lui
remettre son fils en application de l’accord non encore
signé en disant :
- « Ceci est la première chose que j’exige de toi.
Remet-le ! »
- « Nous n’avons pas encore signé l’accord, » dit le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam).
- « Ceci est la première choses que j’exige de toi.
L’affaire a été conclue entre moi et toi avant que
celui-ci (son fils) ne vienne à toi. Par Allah Exalté,
je n’apposerai ma signature qu’après que tu me l’auras
remis[20].
»
Alors, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) ne put rien faire d’autre que de remettre Abou
Jandal à son père en respect de l’accord de conciliation
toutefois, les deux autres membres de la délégation Houwaytab
Ibn ‘Abd al-‘Ouzzah et Mikraz Ibn Hafs
garantirent au Prophète qu’ils protégeraient Abou
Jandal, lorsqu’ils virent les Musulmans très touchés par
la séparation imposée.
Signalons que le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) présenta ses excuses pour Abou Jandal en lui
assurant que la fin des épreuves dures était proche : «
O Abou Jandal, patiente et attribue (cela à Allah
Exalté) car Allah va te donner, à toi et ceux qui sont
avec toi, une délivrance et une issue. ((Quant à nous),
nous avons scellé un accord avec ces gens. Ils ont donné
parole comme nous avons donné parole. Nous ne pouvons
trahir[21].
»
La rédaction de l’accord et l’échange des
documents
Après que la tempête de l’opposition dans les rangs
musulmans pris fin et que les opposants furent persuadés
du point de vue du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), les deux délégations
retournèrent à la réunion pour écrire définitivement les
termes de l’accord et y apposer leurs signatures.
Lors de l’écriture de cet accord, quelques différends
surgirent de nouveau mais furent rapidement aplanis
grâce à l’intervention judicieuse du Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam).
Lorsque ce dernier ordonna au scribe de commencer le
traité par : « Au nom d’Allah le Tout-Miséricordieux, le
Très Miséricordieux, » le chef de la délégation
Qourayshi Souhayl Ibn ‘Amrou s’opposa en disant : « Je
ne connais pas le Tout-Miséricordieux, écris plutôt :
« Au nom d’Allah » », provoquant ainsi la réaction
tumultueuse des Compagnons qui insistèrent : « C’est le
Tout-Miséricordieux, le Très Miséricordieux et il ne
sera écrit que cela. ». Alors, le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) trancha la discorde en disant : «
Ecris : au nom d’Allah. »
Et lorsqu’il continua à dicter, Souhayl Ibn ‘Amrou
s’opposa aussi à l’expression : « le Messager d’Allah »
en disant : « Si je savais que tu es le Messager
d’Allah, je ne t’aurais pas contrarié (...). Acceptes-tu
l’écriture de ton nom et celui de ton père : Muhammad
Ibn ‘AbdAllah ? Nous aurions été iniques avec toi, si tu
étais un messager et nous ne t’aurions pas empêché
d’accomplir les processions autour de la Demeure
d’Allah. Si j’aurais attesté que tu es le Messager
d’Allah, je ne t’aurais pas combattu. Ecris plutôt ton
nom et celui de ton père[22].
»
Le Prophète se plia à l’exigence des Qouraysh malgré le
courroux et l’irritation de ses Compagnons.
Dans al-Maghazi, al-Waqidi a rapporté :
« Lorsque l’encrier et le feuillet furent présentés
après de longs pourparlers et après que les points de
vue se rapprochèrent, le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) appela Aws Ibn Khouli, pour écrire le
texte de l’accord mais Souhayl refusa ce Compagnon :
« Personne n’écrira (cet accord) à part ton cousin ‘Ali
ou ‘Uthman Ibn ‘Affan. » Le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) appela ‘Ali et lui ordonna : « Ecris:
au nom d’Allah le Tout-Miséricordieux, le Très
Miséricordieux. »
Souhayl Ibn Amrou s’interposa une seconde fois : « Je ne
connais pas « le Tout-Miséricordieux, écris comme nous
en avons l’habitude, écris au nom d’Allah. »
Cela irrita les musulmans qui dirent : « C’est le Tout
Miséricordieux et nous n’écrirons que « Le
Tout-miséricordieux. »
Souhayl intervint avec véhémence : « Alors je ne
signerai rien. » Le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) dit alors (à ‘Ali) : « Ecris : au nom
d’Allah ! Ceci a été convenu par le Messager d’Allah… »
- « Si je savais que tu es le Messager d’Allah, je ne
t’aurais pas contrarié et je t’aurais suivi. Acceptes-tu
de porter le nom de ton père (ainsi que ton nom) : Muhammad
Ibn ‘AbdAllah ? » Ce qui irrita encore plus les
Musulmans au point où des voix s’élevèrent :
- « Nous n’écrirons que : Muhammad le Messager
d’Allah ! » Ce qui étonna d’ailleurs Houwaytab
Ibn ‘Abd al-‘Ouzzah et Mikraz Ibn Hafs. Mais le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) sut comment
calmer les esprits et accepta aussi la nouvelle remarque
de Souhayl Ibn ‘Amrou. Et ce ne fut qu’après que le
traité fut écrit et signé[23].
La signature de l’accord de conciliation écrit en deux
exemplaires fut aussi faite par l’apposition de témoins
de part et d’autre. Du côté des polythéistes, avec Houwaytab
Ibn ‘Abd al-‘Ouzzah et Mikraz Ibn Hafs et du côté
Musulmans, avec :
1 - Abou Bakr as-Siddiq.
2 - ‘Umar Ibn al-Khattab.
3 - ‘Uthman Ibn ‘Affan.
4 - ‘Abd-ar-Rahman Ibn ‘Awf.
5 - Sa’d Ibn Abou Waqqas.
6 - Abou ‘Oubaydah Ibn al-Jarrah.
7 - Muhammad Ibn Maslamah. »
Avec la signature de cet accord, la guerre qui menaçait
d’éclater d’un moment à l’autre fut désamorcée
cependant, cet accord ne mis pas fin à la crise d’al-Houdaybiyah
mais traita du véritable conflit qui opposait les
Musulmans à Qouraysh depuis cinq ans en y mettant une
trêve pour dix ans.
Les résultats immédiats de l’accord
L’un des résultats immédiats d’al-Houdaybiyah fut
l’instauration de nouvelles alliances, en application
des points six et onze. Les tributs de Kinana et de
Khouza’a qui habitaient près de La Mecque pactisèrent
respectivement, l’une avec Qouraysh et l’autre avec le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ce qui
mis fin à l’état de guerre qui opposait ces deux tribus.
D’autre part, certains Qourayshi réfractaires à l’accord
essayèrent de rallumer le feu qui couvait encore sous la
braise en poussant les Musulmans à commettre une erreur
fatidique qui serait une raison valable pour
l’annulation de l’accord.
Dans Jami’ al-Oussoul, Salma Ibn al-Akwa’ a rapporté : «
Après que nous signâmes l’accord, nous et les Mecquois
et que les gens déposèrent les armes, quatre
polythéistes se rapprochèrent de moi alors que j’étais
en train de me reposer et commencèrent à tenir des
propos malveillants à l’encontre du Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Cela m’irrita mais je
me suis levé et je me suis éloigné d’eux sous un autre
arbre. Ils détachèrent leurs sabres et les accrochèrent
à un arbre tout près et sous lequel, ils s’endormirent
quand j’entendis crier en bas de la vallée : « Oh
Mouhajirine, Ibn Zounaym vient d’être tué. » J’ai sauté,
sabre à la main, sur ces quatre polythéistes endormis,
j’ai pris leurs sabres puis je les ai réveillés en
disant : « Par Celui qui a honoré Muhammad, si
l’un de vous lève la tête, je lui trancherais le cou ! »
Puis, je les ai conduits au Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui les relâcha[24].
»
Dans le camp musulman, le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), avant d’entamer le
voyage de retour vers Médine, donna l’ordre à ses
Compagnons de sacrifier les bêtes mais ils refusèrent
d’obéir en réaction à la signature de l’accord qu’ils
trouvèrent inique et honteux ce qui, provoqua la colère
du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui rentra
dans sa tente.
Sous la tente, sa femme ‘Oum Salamah
(radhiyallahou ‘anha), la Mère des Croyants, qui l’avait
accompagné dans ce voyage, compris, après avoir entendu
son mari, la raison de sa fureur
et lui conseilla
de suivre une voie qui contraindrait les Compagnons à
exécuter ses ordres.
Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) apprécia
l’idée d’Oum Salamah et sortit aussitôt après sacrifier
ses bêtes seul ce qui avait poussa les Compagnons à
imiter le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam).
Il est rapporté dans at-Tabari :
« Quand le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) terminés son affaire (celle de l’accord de
conciliation), il dit à ses Compagnons : « Levez-vous et
accomplissez le sacrifice puis coupez-vous les
cheveux. » Mais par Allah, personne ne se leva si bien
qu’il répéta son ordre par trois fois. Ayant constaté
que personne ne s’était levé, il rentra (sous sa tente)
ou il raconta à Oum Salamah les réactions de ses
Compagnons. Alors, Oum Salma lui dit : « O Prophète
d’Allah, si tu veux un conseil, (écoute). Sors et ne
parle avec personne jusqu’à ce que tu accomplisses ton
sacrifice, puis appelle ton coiffeur afin qu’il te coupe
les cheveux. » Il se leva alors puis sortit sans dire un
seul mot à quiconque jusqu’à ce qu’il fit tout cela : il
immola sa bête (désignée pour le sacrifice) puis il
appela Khirash Ibn Oumayyah Ibn al-Fadl al-Khouza’i, son
coiffeur, qui lui coupa les cheveux.
Quand les Compagnons le virent faire ainsi, ils se
levèrent, immolèrent leurs bêtes puis se sont mis à se
couper les cheveux les uns les autres. »
Al-Waqidi a rapporté :
« Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
rentra furieux sous sa tente qui abritait aussi Oum
Salamah qui l’avait accompagné dans ce voyage et
s’allongea. Alors, elle lui demanda plusieurs fois : « O
Messager d’Allah, qu’as-tu donc ? » « C’est
surprenant, » ô Oum Salamah, » répondit-il, « je leur ai
demandé plusieurs fois d’immoler, de couper leurs
cheveux et de se désacraliser mais personne ne m’a
répondu bien qu’ils écoutaient mes paroles et me
regardaient. »
Oum Salamah dit : « Je lui dis: « O Messager d’Allah, va
à ton offrande et immole-la et ils suivront ton
exemple. » Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) arrangea son habit sous son aisselle droite puis
sorti. C’est comme si je le vois encore maintenant en
train d’immoler la bête en disant à voix haute :
« Bismillah wa Allahou Akbar. » Dès qu’ils le virent
immoler, ils se précipitèrent vers leurs offrandes.» »
Finalement, avec la signature de l’accord historique
entre Qouraysh et les Musulmans, la crise d’al-Houdaybiyah
prit fin par une trêve désormais connue sous le nom de
la «Trêve d’al-Houdaybiyah. » Le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et ses Compagnons
passèrent vingt jours avant d’arriver à la conclusion de
l’accord tandis que d’’autres soutiennent que les
Musulmans séjournèrent seulement une quinzaine de jours.
Puis, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et ses
Compagnons reprirent le chemin du retour vers Médine en
suivant le même itinéraire qui les avait emmenés à al-Houdaybiyah,
à l’exception du tronçon qu’ils suivirent pour éviter
l’affrontement avec la cavalerie de Khalid Ibn al-Walid.
Les combattants passèrent par le passage d’ad-Dahran
(appelé aujourd’hui Vallée de Fatima) puis par ‘Ousfan
en suivant l’habituelle route principale, la route
occidentale, menant à Médine.
Al-Houdaybiyah
dans le Noble Qur’an
Le Noble Qur’an a mentionné cet accord historique en
termes signalant les grands bénéfices de cet accord
acquis par les Musulmans, lesquels hélas, ne furent pas
mesuré, au moment des pourparlers. Al-Houdaybiyah
fut déclaré comme une grande victoire remportée par les
Musulmans et Allah,
à Lui les Louanges et la Gloire, L’a qualifié de
Victoire ou d’Ouverture Eclatante dans la Sourate al-Fath
qui descendit sur le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) alors qu’il était avec
ses Compagnons sur le chemin du retour. Allah Exalté lui
fit dire par l’intermédiaire de l’archange Jibril : « En
vérité Nous t’avons accordé une victoire éclatante, afin
qu’Allah te pardonne tes péchés, passés et futurs, qu’Il
parachève sur toi Son bienfait et te guide sur une voie
droite. » (Qur’an 48/1-2)
L’ensemble des exégètes et des traditionnistes comme
dans as-Sahih
al-Boukhari disent que la Sourate al-Fath (La
Victoire Eclatante (48)) descendit suite à l‘accord
d’al-Houdaybiyah et que par « Fath, »
c’est l’accord d’al-Houdaybiyah qui est visé[25].
Dans cette Sourate (48), Allah Exalté Très-Haut fait
l’éloge des Compagnons qui portèrent allégeance au
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et déclara
qu’Il était satisfait d’eux : « Allah
a très certainement agréé les croyants quand ils t’ont
prêté le serment d’allégeance sous l’arbre. Il a su ce
qu’il y avait dans leurs cœurs, et a fait descendre sur
eux la quiétude, et Il les a récompensés par une
victoire proche. » (Verset 18)
« Ceux qui te
prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment
à Allah : la main d’Allah est au-dessus de leurs mains.
Quiconque viole le serment ne le viole qu’à son propre
détriment ; et quiconque remplit son engagement envers
Allah, Il lui apportera bientôt une énorme récompense. »
(Verset 10)
D’autre
part, Allah Exalté signala dans cette Sourate la
récalcitrante et l’intransigeance païenne de Qouraysh
qui s’opposa farouchement aux Musulmans, en interdisant
à ces derniers d’entrer dans la Ville Sacrée, comme Il
signala aussi que c’était le souci de la sécurité des
Musulmans mecquois qui avait prévalu. Le Très-Haut dit
dans son Noble Qur’an : « Ce
sont eux qui ont mécru et qui vous ont obstrué le chemin
de la Mosquée Sacrée [et ont empêché] que les offrandes
entravées parvinssent à leur lieu d’immolation. S’il n’y
avait pas eu des hommes croyants et des femmes croyantes
(parmi les Mecquois) que vous ne connaissiez pas et que
vous auriez pu piétiner sans le savoir, vous rendant
ainsi coupables d’une action répréhensible. [Tout cela
s’est fait] pour qu’Allah fasse entrer qui Il veut dans
Sa miséricorde. Et s’ils [les croyants] s’étaient
signalés, Nous aurions certes châtié d’un châtiment
douloureux ceux qui avaient mécru parmi [les Mecquois]. »
(Verset 25)
Le Miséricordieux informa les Musulmans d’une chose
qu’ils ne savaient pas ; que c’était Lui, et Lui seul,
qui décida du succès de l’accord d’al-Houdaybiyah
: « C’est Lui
qui, dans la vallée de la Mecque, a écarté leurs mains
de vous, de même qu’Il a écarté vos mains d’eux, après
vous avoir fait triompher sur eux. Et Allah voit
parfaitement ce que vous œuvrez. » (Verset 24)
Dans le Verset 26, Allah, à Lui les Louanges et la
Gloire, fit l’éloge du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) dans les pourparlers ainsi que de sa patience
devant les provocations et les défis de Qouraysh : « Quand ceux qui ont mécru eurent mis dans leurs cœurs la fureur, [la]
fureur de l’ignorance. Puis Allah fit descendre Sa
quiétude sur Son Messager ainsi que sur les croyants, et
les obligea à une parole de piété, dont ils étaient les
plus dignes et les plus proches. Allah est Omniscient.
»
Dans le verset 22, Allah, à Lui les Louanges et la
Gloire, confirma aux Musulmans que s’ils avaient livré
combat, ils auraient vaincu les Mecquois mais que pour
une raison connue d’Allah est inconnue des Musulmans à
ce moment-là, le combat n’eut pas lieu : « Et
si ceux qui ont mécru vous combattent, ils se
détourneront, certes ; puis ils ne trouveront ni allié
ni secoureur. »
Sur le chemin du retour d’al-Houdaybiyah, le
Très-Haut confirma aux Musulmans l’information donnée
par le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
qu’ils allaient entrer dans La Mecque, la tête haute.
Comme Il attira aussi leur intention sur le fait que
l’accord d’al-Houdaybiyah fut une victoire pour
la cause de l’Islam : « Allah
a été véridique en la vision par laquelle Il annonça à
Son messager en toute vérité: vous entrerez dans la
Mosquée Sacrée si Allah veut, en toute sécurité, ayant
rasé vos têtes ou coupé vos cheveux, sans aucune
crainte. Il savait donc ce que vous ne saviez pas. Il a
placé en deçà de cela (la trêve de Houdaybiyah)
une victoire proche. » (Verset 27)
Allah Exalté le Très-Haut fit aussi descendre des
Versets dans lesquels Il promit aux Musulmans
l’ouverture de Khaybar tout en signalant que les
hypocrites retardataires allaient essayer de s’intégrer
dans l’armée musulmane qui marcherait sur Khaybar, non
pour la cause de l’Islam mais pour prendre une part du
butin : « Allah
vous a promis un abondant butin que vous prendrez et Il
a hâté pour vous Celle-ci et repoussé de vous les mains
des gens, afin que tout cela soit un signe pour les
croyants et qu’Il vous guide dans un droit chemin. »
(Verset 20)
« Ceux qui
restèrent en arrière diront, quand vous vous dirigez
vers le butin pour vous en emparer ; « Laissez-nous vous
suivre. » Ils voudraient changer la parole d’Allah. Dis
: « Jamais vous ne nous suivrez : ainsi Allah a déjà
annoncé. » Mais ils diront : « Vous êtes plutôt envieux
à notre égard. » Mais ils ne comprenaient en réalité que
peu. » (Verset 15)
Après qu’Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, eut
donné l’ordre à Son Envoyé (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) d’empêcher les retardataires des bédouins de
prendre part à l’expédition de Khaybar, Il lui ordonna
d’un autre côté à les appeler à se préparer pour les
batailles suivantes s’ils étaient sincères dans leur
lutte pour la cause Allah Exalté : « Dis à ceux des Bédouins qui restèrent en arrière: «vous serez bientôt
appelés contre des gens d’une force redoutable. Vous les
combattrez à moins qu’ils n’embrassent l’Islam, si vous
obéissez, Allah vous donnera une belle récompense, et si
vous vous détournez comme vous vous êtes détournés
auparavant, Il vous châtiera d’un châtiment douloureux.
» (Verset 16)
Dans ce verset, des batailles violentes furent annoncées
et qui auraient lieu (après Khaybar) entres les
Musulmans et des peuples très durs au combat. Ces
batailles eurent effectivement lieu à Hounayn, à
al-Yamamah, en Perse et en Byzance où les Musulmans
virent leur lutte couronnées de victoires éclatantes.
Le mérite et la distinction des Compagnons qui
confirmèrent l’allégeance sous l’Arbre
Sans aucun doute, les Compagnons qui firent ce voyage
historique avec le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) prouvèrent par les actes, plus particulièrement
par celui accompli sous l’Arbre, qu’ils atteignirent les
plus hauts stades de la foi et de la croyance. C’étaient
vraiment des hommes de foi pure, non-altérée par un
quelconque défaut, et des hommes d’un courage inégalé
non atteint par leurs semblables.
Parce qu’ils savaient, en accompagnant le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), qu’ils allaient à la
rencontre de dures épreuves et de multiples difficultés
et que leur déplacement à La Mecque allait aboutir à une
violente bataille avec Qouraysh. De plus, en se
préparant pour le voyage, ils furent presque certains
que cette bataille était inévitable à cause de l’état de
guerre encore en vigueur entre Médine et Qouraysh.
Ils connaissaient d’avance vers quoi ils se dirigeaient
et leur foi plus forte que jamais, ils n’hésitèrent même
pas, ni ne s’autorisèrent un instant de réflexion sur
leur participation. C’est pour cela qu’ils méritèrent le
titre de « la meilleure Oummah. »
Leur honneur se vit encore renforcé auprès d’Allah
Exalté et de Son Envoyé (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
après qu’ils eurent porté allégeance pour la mort.
Des Versets descendirent et des Ahadith furent
dit par le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dans
lesquels Allah Exalté et Son Envoyé firent l’éloge des
Compagnons. Allah Exalté dit des Compagnons d’al-Houdaybiyah
: « Allah a très
certainement agréé les croyants quand ils t’ont prêté le
serment d’allégeance sous l’arbre. Il a su ce qu’il y
avait dans leurs cœurs, et a fait descendre sur eux la
quiétude, et Il les a récompensés par une victoire
proche. » (Verset18)
« Ceux qui te prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment à
Allah: la main d’Allah est au-dessus de leurs mains.
Quiconque viole le serment ne le viole qu’à son propre
détriment; et quiconque remplit son engagement envers
Allah, Il lui apportera bientôt une énorme récompense. »
(Verset 10)
Dans le Sahih
d’al-Boukhari, Jabir Ibn ‘Abdallah a rapporté que le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a dit :
« Vous êtes les
meilleurs des habitants de la terre. » Nous étions
(à al-Houdaybiyah) mille quatre cents et si je
pouvais voir ce jour, je vous aurai montré l’endroit de
l’arbre[26].
»
Jabir rapporta aussi que le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a dit : «
O gens ! Allah
Exalté a pardonné à ceux qui prirent part à Badr et à
al-Houdaybiyah. »
Ibn ‘Abd al-Bar dit dans son œuvre : « N’est égal à Badr
ou ne se rapproche d’elle que l’expédition d’al-Houdaybiyah.
»
En commentant les Paroles d’Allah Très-Haut : « Les
tout premiers [croyants] parmi les Emigrés et les
Auxiliaires[27], »
ash-Sha’bi a dit que s’agit de ceux qui portèrent
allégeance sous l’arbre à al-Houdaybiyah.
Leçon à tirer de la
crise d’al-Houdaybiyah
En conclusion, disons d’abord quelques mots sur quelques
enseignements que l’on peut tirer de cette crise et de
l’attitude du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam).
1 -
La vigilance et la prudence.
Ce fut le premier enseignement que les Musulmans
retinrent du Prophète(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) car
bien qu’il sortit pour le pèlerinage, il prit toutes les
précautions nécessaires afin de prévenir les réactions
de Qouraysh ; il annonça à tout le monde son départ pour
le pèlerinage pour ne pas effrayer les Qouraysh
cependant, pour éviter toute mauvaise surprise à cause
de l’état de guerre, il ordonna à ses Compagnons de
prendre leurs armes, comme il désigna aussi des
cavaliers en éclaireurs en plus de l’espion qu’il envoya
à La Mecque. L’envoi de cet espion confirma le bon choix
du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) car ce
dernier permis d’éviter le choc préparé par Khalid Ibn
al-Walid et ses cavaliers grâce aux informations
rapportées par l’espion.
2 - La maitrise de soi au moment des
provocations.
La deuxième leçon que le Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) donna à ses Compagnons fut la maitrise de
soi, la patience et la retenue des réactions
inopportunes devant la défiance des ignorants et les
provocations des insensés. Aux moments les plus délicats
où tout pouvait basculer pour n’importe quel motif, le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se montra très
conscient en se tenant à ses qualités qui ne se
réunissent que rarement chez peu d’hommes.
3 - La persuasion par l’argumentation et
l’explication.
L’ensemble des Compagnons furent ébranlés par les termes
de l’accord, surtout par celui qui stipulait que le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) s’engageait à
remettre aux polythéistes, tout Mecquois, même Musulman,
qui s’échapperait Médine. Ils furent si bouleversés
qu’ils exprimèrent vivement leur opposition à l’accord.
Mais le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), en
tant qu’envoyé d’Allah et en tant qu’homme sensible,
suivit la démarche de l’explication pour convaincre ses
Compagnons. Avec une logique concrète et saine, il sut
comment dissiper les malentendus et répondre aux
préoccupations de ses Compagnons.
Ce fut la troisième leçon que le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) donna aux Musulmans et qui peut se
résumer en quelques mots : prudence, non précipitation
dans le traitement des problèmes et maitrise des
sentiments[28].
4 -
La loyauté à la parole donnée.
C’est peut-être la principale leçon donnée par le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) après
l’établissement de la trêve d’al-Houdaybiyah et
cette magistrale leçon se concrétisa à l’occasion de
l’évènement très émouvant d’Abou Jandal qui mit les
Compagnons sous une terrible tension et pression.
Malgré l’extrême tension et les violents sentiments
enflammés des Musulmans, le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) avec un calme incroyable s’obligea à
respecter les termes du contrat avec Qouraysh, en
remettant, comme nous l’avons vu, le jeune Musulman
croyant à son père Souhayl Ibn ‘Amrou.
En présentant ses excuses à Abou Jandal, le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit : « Nous
venons de conclure avec ces gens un accord de
conciliation. Nous leur avons donné parole et ils nous
ont donné la leur. Nous ne pouvons pas les trahir[29].
»
Les avantages d’al-Houdaybiyah
Quant aux gains d’al-Houdaybiyah, on peut dire
qu’ils furent tous à l’avantage des Musulmans.
En premier lieu, si le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) accepta la condition de Qouraysh de reporter
leur pèlerinage, Qouraysh, en retour, reconnut de ce
fait le droit de la communauté musulmane à accomplir le
pèlerinage dans la Ville Sacrée.
En second lieu, Qouraysh, qui considérait le Prophète Muhammad
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ainsi que ses Compagnons
comme des hors-la-loi, fut contraint de corriger ses
conceptions pour enfin reconnaitre la nouvelle Oumma
qu’elle tenta d’ignorer durant quinze années de conflit.
La signature du traité de paix fut une reconnaissance de
celle-ci ce qui sous-entendait qu’il y avait sur le
terrain de la réalité concrète, deux signataires
belligérants à forces égales, au moins, sur le plan
militaire et sur le plan politique.
En troisième lieu, les polythéistes commencèrent à
réaliser et comprendre la vérité de l’Islam. Qouraysh
qui s’attendait à cueillir les fruits de sa propagande
antimusulmane constata que c’est le contraire qui se
produisit et à chaque fois qu’un intermédiaire imbibé de
préjugés qourayshi s’interposait dans le conflit, il
revenait convaincu de la position du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et rejetait la
responsabilité de la crise sur les Qouraysh.
En quatrième lieu, cette conciliation permit aux
Musulmans et aux polythéistes de se connaitre mieux et
ce sont ces derniers qui eurent l’occasion de découvrir
la vérité de l’Islam et des Musulmans. Les Qouraysh,
plus particulièrement, qui s’imaginaient, à cause de la
propagande de leurs seigneurs que les Compagnons du
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) étaient des
brigands et des sanguinaires, changèrent d’opinion sur
eux.
Un nombre raisonnables de polythéistes furent été
impressionné par la réalité des Musulmans grâce aux
contacts et aux échanges qui étaient, disons-le, la
conséquence de l’application de l’accord de
conciliation. Son application fut tellement fructueuse
pour la cause de l’Islam que le nombre des nouveaux
adeptes dépassa de beaucoup celui des convertis en
quinze années de conflit et pour preuve, les Musulmans,
le jour de la signature de l’accord, ne dépassaient pas
les deux mille alors que dix mois plus tard, avant le
Fath de La Mecque, leur recensement les estima
avec les nouveaux convertis à plus de dix mille.
Enfin, en dernier lieu, on peut dire que la trêve signée
d’al-Houdaybiyah accorda au Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) et à ses Compagnons (radhiyallahou
‘anhoum) suffisamment de temps pour qu’ils se consacrent
à d’autres problèmes d’ordre militaire et politique.
Grace à cette trêve, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) pu se tourner vers les Juifs de Khaybar et du
nord pour régler définitivement leur compte. Et il avait
toutes les raisons de le faire car ces Juifs étaient non
seulement des ennemis dangereux et farouches mais les
véritables responsables du Siège des Coalisés qui
faillirent exterminer la communauté musulmane.
D’autre part, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) envoya aussi une expédition de trois mille
hommes au nord de l’Arabie pour montrer à Byzance
qu’elle devait prendre ses précautions au cas où ses
troupes auraient l’idée de marcher sur Médine et pour
que ce message soit bien compris, les Musulmans firent
une incursion de quatre-vingts miles dans le territoire
byzantin.
Cette expédition portera le nom de Mou'tah, le nom du
village près du champ de bataille qui opposa les
Musulmans et les Byzantins et qui orientait déjà le
futur de la nouvelle Oummah.
[1]
Id.
[2]
Id, p 603.
[3]
Tarikh,
t II, p 632.
[4]
Sorte de crieur
public, héraut.
[5]
Al-Waqidi,
Maghazi t II, pp 603.
[6]
Tarikh at-Tabari,
t. II, p. 632.
[7]
Maghazi al-Waqidi,
t. II, p. 603.
[8]
Sirah Ibn Hisham,
t. II, p. 316.
[9]
As-Sirah al-Halabiya,
t. Il, p. 141.
[10]
Maghazi al-Waqidi,
t II, p 105.
[11]
Id, pp. 603. 604. 605.
[12]
Sirah Ibn Hisham,
t. II, p. 316.
[13]
Bahjat al-Mahafil,
t. I, p. 361.
[14]
As-Sirah al-Halabiya,
t. II, p. 143.
[15]
Maghazi al-Waqidi,
t. II, p. 604.
[16]
Tarikh at-Tabari,
t. Il, p. 634.
[17]
Tarikh at-Tabari,
t. II, p. 634,
Sirah Ibn Hisham, t. II, p. 316,
Maghazi al-Waqidi, t. II, p 606.
[18]
Maghazi al-Waqidi,
t. II, pp. 607-609,
Sirah Ibn Hisham, t. II, p. 318.
[19]
Tarikh at-Tabari,
t. II, p. 635.
[20]
Tarikh at-Tabari,
t. II, p. 635,
Maghazi al-Waqidi, t. II, p. 608.
[21]
Sirah Ibn Hisham,
t. 2, p. 318,
as-Sirah
al-Halabiya, t. 2, p. 146, et
Maghazi
al-Waqidi t.2, p. 608.
[22]
Sirah Ibn Hisham, t. II, p. 317, Jawami’
as-Sirah, p. 209 et Tarikh at-Tabari, t. II, p.
634.
[23]
Al-Maghazi, t. II, p. 611.
[24]
Maghazi
al-Waqidi, t. II, p. 614.
[25]
Sahih al-Boukhari,
t. V, pp. 265 et suivantes.
[26]
Dans at-Tabaqat al-Koubra, Ibn Sa‘d rapporte que l’arbre sous lequel
l’allégeance eut lieu fut déraciné par ‘Umar Ibn
al-Khattab lors de son califat (pour éviter
qu’il soit pris comme lieu d’adoration, nde).
[27]
« Les
tout premiers [croyants] parmi les Emigrés et
les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis dans
un beau comportement, Allah les agrée, et ils
L’agréent. Il a préparé pour eux des Jardins
sous lesquels coulent les ruisseaux, et ils y
demeureront éternellement. Voilà l’énorme succès. »
(Qur’an 8/100)
[28]
Vous comprendrez que le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) préparait à
travers ces évènements ses Compagnons pour les
grand rendez-vous avec l’Histoire pour un futur
qu’il n’ignorait pas contrairement à ses
Compagnons. (Nde)
[29]
Abou Jandal allait jouer par la suite, un rôle
important dans le harcèlement des caravanes de
Qouraysh et servir la cause de l’Islam d’une
manière détournée. (Nde) |