Justice Rendue
« Et si vous
punissez, infligez [à l’agresseur] une punition
égale au tort qu’il vous a fait. Et si vous
endurez... cela est certes meilleur pour les
endurants. »
[Qur’an
16/126]
L’élimination
des traitres
La situation
générale
1 - Les
musulmans
Les
musulmans purent résister aux coalisés et aux juifs
dans des circonstances extrêmement difficiles et
malgré le fait qu’ils étaient en surnombre et
largement équipés. Ils firent de patience et
d’endurance extrême contre tous les dangers aussi
bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de leur ville.
Cette
résistance leur procura un grand succès, releva leur
moral et les plaça en position de force aux yeux des
autres. Après s’être débarrassés des coalisés, il ne
restait plus qu’à faire la même chose avec les Bani
Qouraydah, leurs voisins qui habitaient dans la
banlieue de Médine, qui n’avaient respecté ni les
droits de voisinage ni le pacte et avaient trahi les
musulmans au moment le plus critique. Il fallait
donc définitivement éliminer cette menace permanente
sur leur arrière à tout prix et sur le champ.
2 - Les
polythéistes
Les
Qouraysh et les autres tribus se retirèrent du
combat et retournèrent chez eux déçus et humiliés
sans avoir pu accomplir un seul de leur but. Ils
n’écrasèrent ni les musulmans ni ne retournèrent
avec le moindre butin mais plutôt avec le sentiment
d’une défaite amère, malgré tous les efforts et les
préparatifs qu’ils déployèrent durant cet hiver. Cet
échec joua sur leur moral et ils commencèrent à
redouter de plus en plus les musulmans.
3 - Les
juifs
Seuls les
juifs des Bani Qouraydah restèrent en face des
musulmans après leur perfidie impardonnable. Ils
devinrent comme des criminels jugés coupables
attendant l’application de la sanction et
complètement démoralisés, ils attendirent donc
l’attaque musulmane imminente connaissant déjà ses
conséquences.
L’expédition
contre les Bani Qouraydah
Sachant
que les musulmans étaient confrontés à plusieurs
problèmes à cause du siège imposés par les coalisés
et pensant que les musulmans vivaient leurs
dernières heures, les juifs de Bani Qouraydah
n’eurent aucun scrupule pour violer le pacte de
non-agression conclu auparavant avec eux.
Les
croyants rassemblèrent trois mille combattants y
compris trente-six cavaliers sous le commandement du
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Quant aux
juifs, ils étaient entre six cent et sept cent
combattants commandés par Ka’b Ibn Assad soutenu par
Houyay Ibn Akhtab qui était à l’origine du
rassemblement des coalisés contre les croyants. Le
seul but des musulmans consistait à anéantir les
Bani Qouraydah qui les menaçaient toujours.
Chronologie des
évènements
Le lendemain du retrait des coalisés, le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ordonna aux
croyants de se rassembler à midi pour précipiter
l’attaque contre les Bani Qouraydah, de sorte que
les musulmans devaient faire la prière de
‘Asr sous
les murs des forteresses des juifs.
Malgré la
fatigue, la faim et le froid qu’éprouvaient les
croyants à cause du siège qui avait duré plusieurs
semaines, ils s’empressèrent d’exécuter cet ordre,
terminèrent leurs préparatifs et se rassemblèrent
près des demeures des juifs avant la tombée de la
nuit.
Ils les
assaillirent pendant vingt-cinq jours durant
lesquels il n’y eut que quelques tirs de flèches et
des escarmouches. Un seul musulman fut martyrisé par
une juive qui jeta un meule du toit de sa maison et
le tua.
Les Bani
Qouraydah n’osèrent pas sortir de leurs forteresses
ou les quitter. Leur commandant leur demanda
d’embrasser l’Islam mais ils refusèrent. En leur
proposant de sortir pour combattre, ils éprouvèrent
une grande peur et préférèrent rester à l’intérieur
de leurs forteresses qu’ils pensaient imprenables.
Après
l’écoulement de cette période, ils proposèrent au
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) de
quitter leurs demeures et de partir pour Adzrou’ en
lui cédant tout ce qu’ils possédaient, mais il
refusa leur proposition et leur demanda de se rendre
sans condition ni réserve.
Les juifs
acceptèrent de capituler à condition que leur allié
Sa’d Ibn Mou’ad prononce un verdict à leur sujet.
Ils nommèrent cet homme parce qu’il était le maître
de la tribu Aws, leurs alliés au temps de
l’ignorance, espérant que le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) accepterait des Aws
ce qu’il avait accepté auparavant des Bani Qaynouqa’
les alliés des Khazraj.
Le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
accepta de prendre Sa’d pour juge et ce accepta de
la faire après avoir pris les engagements des
musulmans et des juifs de se conformer à sa
sentence.
Sa’d ordonna aux juifs de quitter leurs forteresses
et de livrer armes. Ce fut fait. Puis il prononça
son verdict qui consista à tuer les combattants
juifs, à s’emparer de leurs biens et les répartir et
à prendre captifs leurs femmes et leurs enfants.
Pour justifier son verdict, Sa’d avança que si les
coalisés avaient remporté la victoire grâce à la
perfidie des Bani Qouraydah,
tous les musulmans auraient été exécutés, leur bien
pillés et leurs familles prit en esclavage. Donc les
juifs devraient être soumis à la même fin à laquelle
furent exposés les musulmans.
En
réalité, la lutte contre les Banou Qouraydah ne fut
pas une campagne à proprement parler mais une guerre
de nerfs car ils ne purent endurer le siège
longtemps malgré les provisions, l’eau et les
munitions qu’ils avaient à leur disposition dans à
leurs forteresses.
Si l’on
analyse cette situation, on constatera que,
militairement, les juifs jouissaient de plusieurs
avantages, à savoir le temps, le froid et la faim
qu’éprouvaient les musulmans. Mais démoralisés, ils
furent incapables de supporter un long siège.
Tous les
combattants des Bani Qouraydah furent exécutés dont
Houyay Ibn Akhtab, l’investigateur principal de
cette affaire, à l’exception de trois hommes qui
embrassèrent l’Islam. Les femmes et les enfants qui
ne furent pas séparés furent pris en captivité
excepté la femme qui tua un musulman en jetant une
meule sur sa tête et qui fut exécutée.
Le commando de
‘AbdAllah Ibn ‘Atik
Le but de cette campagne était l’exécution d’Abi
Rafi’ Ibn al-Houqayq, le juif avec qui Houyay
Ibn Akhtab avait levé les polythéistes contre les
musulmans et qui s’était enfuis pour rejoindre les
juifs de Khaybar.
Une fois
l’affaire des Bani Qouraydah terminée, cinq Khazraj
commandés par ‘AbdAllah Ibn ’Atik, quittèrent Médine
pour exécuter Abi Rafi’ et semer l’épouvante dans
les cœurs des autres juifs afin qu’ils ne songe
plus, à l’avenir, faire comme leurs
coreligionnaires.
Ils arrivèrent à Khaybar la nuit. ‘AbdAllah Ibn
’Atik ordonna compagnons de rester près de la
forteresse tandis que lui-même s’introduisit dans la
forteresse et se cacha dans une étable afin de
s’informer de la position d’Abi al-Houqayq
avant de s’introduire dans sa demeure.
Ibn
al-Houqayq se coucha dans son lit et ‘AbdAllah se
glissa dans la chambre et l’appela pour distinguer
son emplacement et se diriger grâce au son de sa
voix car il faisait très obscur à l’intérieur. Puis,
l’entendant, il se dirigea vers lui et le tua avec
son sabre avant de se retirer mais en descendant
l’escalier, il tomba et se fractura la jambe.
Puis, le
matin, lorsque les musulmans furent convaincus de la
mort du juif, ils regagnèrent Médine après avoir
éliminé un ennemi juré de l’Islam. Lorsque les
autres tribus entendirent parler de son exécution
ils redoutèrent un peu plus les musulmans, ce qui
augmenta la renommée des croyants.
L’expédition
contre les Bani Lihyan
Deux
années auparavant, les Bani Lihyan avaient tués par
traitrise, quatre missionnaires musulmans près d’une
source d’eau appelée ar-Raji, et capturés deux
autres captifs et les avaient vendus aux Qouraysh
qui exécutèrent l’un d’entre eux et crucifièrent
l’autre. Le but de cette expédition était donc la
démonstration de la puissance des musulmans et du
sort qui était réservés à ceux qui penseraient les
trahir.
Lorsque le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) fut informé de la rencontre des Qouraysh
avec leurs alliés pour attaquer de nouveau les
musulmans, il pensa alors à les affronter mais pas
avant de se venger des Bani Lihyan qui avaient tué
les missionnaires. À cette fin, il informa les
tribus qu’il allait conquérir le pays de Sham,
camouflant ainsi sa réelle expédition, afin qu’il
puisse attaquer les Bani Lihyan à l’improviste. Il
se dirigea donc à la tête de son armée vers le nord,
pour que ceux qui l’espionnaient pensent vraiment
que telle était son intention puis,
après un certain temps, changea de direction
et demanda aux hommes d’emprunter le chemin qui
menait à La Mecque (vers le sud) et atteignit les
demeures des Bani Lihyan situées à Gharrane.
Cependant, cette tribu put s’enfuir vers les sommets
des montagnes sauvant leurs personnes et leurs
biens.
Il laissa
une partie de son armée à Gharrane puis se dirigea à
la tête de deux cent cavaliers vers La Mecque et
arriva à ‘Ousfan provoquant les Qouraysh mais
ceux-ci ne sortirent pas à sa rencontre.
Puis
toute l’armée rentra à Médine après avoir accompli
sa mission.
L’expédition de
Dzi Qard
‘Ouyaynah Ibn Hisn al-Fazari, à la tête d’un
groupe d’hommes de la tribu Ghatafan, avait razzié
la banlieue de Médine et s’était emparé d’un
troupeau de chameaux gardés par un musulman et sa
femme. Ils avaient tué l’homme, le fils d’Abou Darr
al-Ghifari, et capturé sa femme.
Salamah
Ibn ‘Amr Ibn al-Akwa’ al-Aslami aperçut les
agresseurs et s’écria : « O cavaliers de d’Allah,au
secours, » avertissant les musulmans qui
accoururent. Salamah poursuivit seul ‘Ouyaynah et
ses compagnons et les musulmans s’élancèrent à leur
tour à leur poursuite. Ils les atteignirent près
d’une source appelée Dzi-Qard et sauvèrent la femme
et les chameaux.
Plus
tard, quelqu’un vint informé les musulmans que
‘Ouyaynah et ses compagnons étaient loin de Dzi-Qard
où ils avaient égorgé une brebis. Mais peine
avaient-ils dépouillé la bête qu’ils virent un nuage
de poussière et croyant que c’était les musulmans,
ils laissèrent la brebis et prirent la fuite pour se
sauver.
D’autres
détachements pour rétablir l’ordre et étendre le
blocus
Ces
détachements visaient à assurer Médine contre toute
attaque imprévue et dominer les autres tribus qui
vivaient aux alentours et aussi de resserrer le
blocus économique sur les Qouraysh et leurs alliés.
1 - Le détachement de
‘Oukkashah Ibn Mouhsin
al-Assadi à al-Ghamr
Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
envoya ‘Oukkashah Ibn Mouhsin al-Assadi, au
mois de Rabi Awwal de l’an 6 de l’Hégire, à la tête
de quarante hommes pour attaquer les bédouins à
al-Ghamr. Mais ceux-ci, ayant informé de cette
incursion, prirent la fuite avec leurs familles. Les
musulmans retournèrent à Médine avec un butin de
deux cent chameaux.
2 - Le commando de Muhammad
Ibn Maslamah à Dzoul-Qasa
Au mois de Rabi’ Thani de l’an 6, le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) chargea Muhammad
Ibn Maslamah accompagné de dix hommes, de faire
marcher sur les Bani Tha’labah et les Bani ‘Ouwal à
Dzoul Qasa, Ces bédouins, au nombre de cent hommes
purent tuer les croyants et blesser Muhammad.
Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
chargea Abou ‘Oubaydah Ibn al-Jarrah à la
tête de quarante hommes de se rendre là où les
musulmans avaient été tués. Ils ne trouvèrent
personne à part un troupeau de moutons et chameaux
qu’ils emmenèrent avec eux à Médine.
3 - Le détachement de
Zayd Ibn
Haritha
aux Bani Soulaym à Jamouh
Au mois de Rabi’ Thani de l’an 6, le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) envoya Zayd
Ibn Haritha al-Kalbi chez les Bani Soulaym.
Il atteignit al-Jamouh, captura un troupeau de
moutons et de chameaux et captura quelques hommes
avant de revenir à Médine.
4 - Le détachement de
Zayd Ibn
Haritha
à al-‘Is
Au mois de Joumada al-Oula de la même année, le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
chargea Zayd Ibn Haritha al-Kalbi
d’intercepter une caravane des Qouraysh de retour de
Syrie en route vers La Mecque. Les croyants
s’emparèrent de la caravane, capturèrent les hommes
et retournèrent à Médine.
5 - Le détachement de
Zayd Ibn
Haritha
à at-Taraf
Au mois de Joumada al-Akhira de l’an 6 de l’Hégire,
le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
chargea Zayd Ibn Haritha al-Kalbi, à la tête
de quinze hommes, d’attaquer les Bani Tha’labah mais
ces derniers prirent la fuite. Zayd fit un grand
butin et retourna à Médine après une absence de
quatre jours, sans rencontrer aucune résistance.
6 - Le régiment de Zayd
Ibn
Haritha
à Hisma
Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
envoya Zayd Ibn al-Haritha al-Kalbi à la tête
de cinq cent hommes à Hisma. Zayd et ses compagnons,
guidés par un homme de Bani ‘Ouzra, marchaient la
nuit et se reposaient le jour. En arrivant à Hisma,
ils attaquèrent l’ennemi à la pointe du jour. Ils
tuèrent un grand nombre parmi eux, firent un butin
de mille chameaux et cinq mille moutons et
capturèrent cent femmes et enfants.
Entre-temps, Zayd Ibn Rifa’a al-Joudam, à la tête
d’un groupe de ses citoyens, se rendit chez le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et
lui présenta une lettre qu’il lui avait écrite et à
son peuple après avoir embrassé l’Islam. Aussitôt le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
chargea ‘Ali Ibn Abi Talib d’aller trouver Zayd Ibn
Haritha en lui ordonna de cesser l’opération
et de leur rendre leurs biens et les captifs.
La raison
de cette attaque est qu’étant une fois chez César et
retournant à Médine, Dihyah Ibn Khalifa al-Kalbi fut
détroussé par al-Hounayd Ibn ‘Arid et son fils des
Bani Joudam à Hisma. Dihyah, en arrivant à Médine,
se rendit chez le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) pour lui faire part de cette agression. Il
envoya alors Zayd pour corriger les Bani Joudam et
leur donner une leçon afin qu’ils cessent leurs
activités de pillage.
7 - Le régiment de ‘Abd
ar-Rahman
Ibn ‘Awf à Doumat al-Jandal
Au mois de Sha’ban de l’an 6 de l’Hégire, le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
chargea ‘Abd ar-Rahman de se rendre chez les
Bani Kalb à Doumat al-Jandal. Avant son départ, il
le fit asseoir devant lui, fixa son turban sur la
tête et lui dit : « Fais la conquête au nom d’Allah
et pour la cause d’Allah. Tue quiconque ne croit pas
en Allah. Ne fraude pas le butin, ne trahit pas et
ne tue aucun enfant. »
‘Abd ar-Rahman se rendit à Doumat al-Jandal,
y demeura trois jours en appelant les hommes à
embrasser l’Islam. Al-‘Asba’ Ibn ‘Amr al-Kalbi qui
était un chrétien et le maître de sa tribu se
convertit et un grand nombre des siens le suivirent
quant à ceux qui restèrent chrétiens, ils
acceptèrent de payer le tribut.
8 - La
compagnie de ‘Ali Ibn Abi Talib à Bani Sa’d Ibn Bakr
à Fadak
On fit part au Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) qu’un groupe de Bani Sa’d Ibn Bakr
voudraient secourir les juifs de Khaybar. Il envoya
‘Ali Ibn Abi Talib à la tête de cent combattants
pour attaquer les Bani Sa’d. Ils marchèrent la nuit
et se cachèrent le jour. En arrivant à la source
d’eau d’al-Hajah, ils rencontrèrent un homme
qui, en lui demandant de leur indiquer les demeures
de Bani Sa’d, fut prêt à les renseigner à condition
de lui accorder la protection. En la lui accordant,
il leur montra la place et les musulmans purent
s’emparer de cinq cent chameaux et deux milles
moutons. Quant aux Bani Sa’d, ils s’enfuirent devant
les croyants qui retournèrent à Médine sans
rencontrer aucune résistance.
9 - Le détachement de
Zayd Ibn
Haritha
à Oum Qarafa à Wadi al-Qoura
Zayd Ibn Haritha s’était dirigé, avec une
caravane commercial, vers la Syrie ayant avec lui
des marchandises appartenant aux Compagnon du
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Arrivé à
Wadi al-Qoura, des hommes de Fazara Ibn Badr,
l’interceptèrent, le frappèrent ainsi que les hommes
qui l’accompagnaient et les détroussèrent.
Au mois
de Ramadan en l’an 6 de l’Hégire, le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) envoya Zayd
à la tête d’un régiment pour attaquer les Bani Badr.
Les croyants marchèrent de nuit et se cachèrent le
jour. Les Bani Badr furent informé mais Zayd et ses
compagnons, purent les surprendre, les attaquer à
l’aube au matin et prendre des captifs. Zayd
retourna à Médine et annonça au Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) la victoire
qu’Allah, Exalté et Loué, lui avait accordé.
10 - Le commando de
‘AbdAllah Ibn Rawahah
à Oussayr Ibn Zarim
Après le meurtre d’Abou Rafi’ Salam Ibn Abi al-Houqayq,
les juifs élurent comme chef ‘Oussayr Ibn Za’im qui
se rendit chez les Bani Ghatafan les autres tribus
pour les lever contre les musulmans. Informé du
complot, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) envoya ‘AbdAllah Ibn Rawahah à la
tête de trois hommes au mois de Ramadan en l’an 6 de
l’Hégire, pour collecter des informations sur
‘Oussayr.
Après avoir accompli sa mission, Ibn Rawahah
retourna à Médine pour en faire un compte rendu au
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et celui-ci
le chargea avec un petit détachement de trente
hommes d’aller à la rencontre de ‘Oussayr et ils lui
dirent : « Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) nous a chargé de te demander de te rendre
chez lui afin qu’il te nomme agent sur Khaybar et
qu’il soit bon envers toi. »
‘Oussayr
accepta la proposition et, voulant aller lui-même
voir le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam),
sortit avec trente juifs chacun d’entre eux
accompagnait un musulman. Arrivés à Qarqara Thibar,
une région située entre Khaybar et Médine, ‘Oussayr,
regretta d’avoir répondu à l’appel du Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et voulut
tuer les musulmans par traitrise mais ces derniers
purent le vaincre et tuèrent tous les autres juifs.
Puis ils retournèrent à Médine pour lui faire part
de cet évènement. Il s’écria alors : « Allah, Exalté
et Loué, vous a délivrés du peuple injuste. »
11 - Le
régiment de Kourz Ibn Jabir al-Fihri à ‘Ouraymah
Huit
hommes de la tribu ‘Ouraymah se rendirent chez le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et
se convertirent. Etant malades, il les envoya dans
la prairie ou paissaient ses chamelles et de boire
le lait des chamelles. Une fois guéris et devenus
gras, ils volèrent ces chamelles. Yassar, l’esclave
affranchi du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam), avec un petit groupe de musulmans
s’élancèrent à leur poursuite et les combattirent.
Mais ils prirent Yassar, lui tranchèrent une main et
un pied, enfoncèrent des épines dans sa langue et
ses yeux et le torturèrent ainsi jusqu’à ce qu’il
mourut.
Le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam),
ayant pris part de cette agression, envoya vingt
cavaliers commandés par Kourz Ibn Jabir al-Fihri, à
leur poursuite et ce dernier les rattrapa, les prit
captifs et les ramena à Médine où ils reçurent le
même châtiment qu’ils appliquèrent à Yassar.
12 - Le
commando de ‘Amr Ibn Oumayya ad-Damri
Abou Soufyan Ibn Harb demanda aux Qouraysh :
« L’un d’entre vous ne pourrait-il pas tuer Muhammad
en le voyant au marché ? » Un bédouin volontaire
s’avança et lui dit qu’il pourrait se charger de
cela. Alors Soufyan lui donna un chameau et une
somme d’argent, en lui recommandant : « Garde
l’affaire secrète. » Ce bédouin partit la nuit et
arriva à Médine après cinq jours de marche. En le
voyant, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) dit : « Celui-là va commettre une traitrise.
»
En effet, le bédouin essaya de tuer le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) mais Oussayd
Ibn al-Houdayr le tira par la ceinture et
trouva un poignard caché dans ses habits. Le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
l’interrogea :
- «
Dis-moi la vérité, qui es-tu ? ». Et le bédouin de
répondre :
- «
Serais-je en sécurité. »
- « Oui,
l’assura » le Prophète. Il lui raconta alors la
vérité et il le libéra.
Sur ce, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) envoya ‘Amr Ibn Oumayya et Salamah Ibn Aslam
chez Abou Soufyan en leur disant : « Si vous
réussissez à le surprendre, tuez-le. » Les deux
hommes se rendirent à La Mecque et ‘Amr Ibn Oumayya
fit circumambulation la nuit autour de la Maison.
Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan le reconnut et informa
les Qouraysh de sa présence. Ces derniers le
recherchèrent mais ‘Amr
et Salamah purent s’esquiver et, sur leur chemin de
retour à Médine, ils rencontrèrent deux polythéistes
qu’ils tuèrent.
Des leçons
tirées du règlement de compte et de ces régiment
1 - La
rapidité
Lorsque les coalisés se retirèrent de Médine, les
musulmans retournèrent dans leurs demeures et le
lendemain matin, le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) donna l’ordre aux croyants de se
diriger à midi, ce même jour, vers les forts des
Bani Qouraydah et de ne faire la prière
‘Asr
qu’après leur arrivée.
Grâce à
sa perspicacité, le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) estima obtenir des gains rapides
en profitant du temps car, s’il avait retardé cette
attaque, les Bani Qouraydah aurait eu le temps de
demander l’aide soit à leurs alliés des
polythéistes, à d’autres tribus juives ou même à des
tribus arabes tout comme ils auraient pu faire leurs
préparatifs pour affronter les musulmans et
s’approvisionner de tout ce dont ils auraient besoin
pour endurer un siège prolongé.
L’arrivée
soudaine du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) et des musulmans qui les encerclèrent de
toutes parts leur fit perdre cette occasion car les
juifs ne furent pas informés du moment exact du
repli des coalisés afin de pouvoir se préparer en
conséquence. La réaction inattendue des musulmans
les surprit. Nous avons déjà mentionné la perplexité
des juifs et leur incapacité à réfléchir et à réagir
lucidement quand ils furent assaillis. L’attaque des
croyants les découragea complètement et obnubila
leur l’intention de résister bien qu’ils possédaient
tous les moyens pour endurer un long siège, à
savoir : des forts imprenables, des engins de sièges
et des armes, des munitions et des provisions de
toutes sortes, leur grand nombre et par-dessous tout
de l’eau en quantité infinie. Cependant tous ces
avantages décisifs devinrent inutiles à cause de
leur désespoir accru par la victoire des musulmans
face aux coalisés alors qu’ils avaient eu la
certitude qu’ils étaient finis.
Le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) sut
donc profiter de cette opportunité d’état de choc
psychologique dans lequel se trouvait les juifs et
de les attaquer avant qu’ils ne réalisent et
prennent leurs dispositions.
2 - La
surprise
Elle peut
être appliquée soit par tactique, soit en
choisissant le lieu où le moment opportun de sorte
que l’ennemi soit surpris au moment le plus propice
et alors qu’il ne s’attend pas à une attaque ou à
l’utilisation d’une arme secrète ou un mouvement de
troupes. Tout ceci dépend bien évidemment du génie
militaire du commandant en chef.
Le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
appliqua l’un et l’autre, d’abord par l’excavation
de la tranchée puis par son attaque contre les Bani
Qouraydah, par la dissimulation de son expédition
quand il laissa penser les Bani Lihyan qu’il se
dirigeait vers la Syrie avant de changer
soudainement de direction.
La
surprise est des éléments majeurs dans toutes les
opérations militaires et donne toujours de de bons
résultats.
3 - La
loi du talion
Tout
homme sensé et raisonnable admet la peine appliquée
aux Bani Qouraydah après leur capitulation du fait
qu’ils trahirent les musulmans au moment le plus
critique en dépit du pacte de non-agression conclu
par les deux partis. S’il n’y a avait pas eu de
pacte, on aurait pu justifier leur trahison pour
haine mais quelle excuse, serait acceptable dans la
circonstance présente ?
On peut
alors se poser la question : Si les coalisés avaient
remporté la victoire sur les musulmans lors de la
bataille du Fossé, qu’aurait donc fait ces juifs ?
N’a-t-on pas vu qu’ils étaient déjà prêts à
exterminer les familles sans défense des musulmans,
des femmes et des enfants innocents ? Les musulmans
avaient donc tous les droits d’anéantir ceux qui
avaient essayé d’aider leur ennemi.
Avant cela, les musulmans avaient accordé un délai
aux autres juifs des Bani Qaynouqa’ et des Bani
an-Nadir pour déménager vers Khaybar et la Syrie,
qu’avait été donc leur réaction ? Ceux à qui le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
avait pardonné, levèrent les coalisés et
les rassemblèrent devant Médine pour éliminer
les croyants ! Et à leur tour les Bani Qouraydah
avaient violé le pacte dans un moment difficile et
critique exposant ainsi les musulmans à un massacre
en plus de l’anéantissement de l’Islam.
Après
cette trahison, est ce que les musulmans auraient dû
vivre en paix avec les Bani Qouraydah et les laisser
agir à leur guise comme les Bani Qaynouqa’ et les
Bani An-Nadir ? Certainement pas ! Si les Bani
Qouraydah auraient voulu s’épargner, ils auraient pu
se convertir comme le firent certains d’entre eux
qui eurent la vie sauve cependant, ils préférèrent
l’exécution.
Les
croyants n’exécutèrent que ceux qui combattirent
contre eux en application de la loi de talion tandis
que les femmes et les enfants furent épargnés
excepté une femme comme nous l’avons déjà mentionné.
Quant aux enfants et femmes musulmanes, il est
presque certain qu’ils n’auraient pas eu cette
chance.
4 - Le
dogme
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