Gazi Hassan Bacha d’Alger
Gazi Hassan Bacha d’Alger était un marin ottoman
particulièrement connu pour son intrépidité qui devint plus
tard un homme d’état important. On suppose qu’il est né à
Gallipoli en 1125 (1713). On lui donna le surnom de
Palabiyik (personne portant une moustache en forme de
guidon) en raison de son apparence grandiose et de sa grande
et énorme moustache. Il devint plutôt connu avec le surnom
qu’on lui
attribua par la suite, Cezayirli (qui signifie d’Alger) et
le titre Gazi (combattant vétéran).
Hassan
Bacha passa toute sa vie à mener des batailles héroïques
pour son pays et il s’impliqua également dans l’aide aux
nécessiteux. Pendant sa jeunesse à Tekirdag, il fut un grand
observateur des navires qui voyageaient vers des
destinations lointaines. À l’âge de dix-sept ans, devenu un
jeune homme et Tekirdag ne pouvait plus satisfaire sa
curiosité ni répondre à ses ambitions, il eut enfin la
chance de voyager avec les navires de commerce dans les mers
dont il rêvait depuis très longtemps.
Il rejoignit le corps des janissaires à 25 ans, pendant les
campagnes Autriche-Russie 1151 (1738) et fut enregistré dans
le bataillon numéro 25. Il prit part au siège de Belgrade et
aux batailles du Péloponnèse et Hisarcik, après quoi son nom
devint très célèbre en peu de temps. Il retourna à Tekirdag
après la guerre et épousa la fille de Hajji ‘Uthman
Aga.
Il voulut à nouveau vivre en tant que marin et prévoyait de
naviguer vers Alger, mais son navire percuta un bateau
pirate mécréant dans la Méditerranée. Lorsque les deux
navires tentèrent de se séparer, le jeune Hassan
resta dans le bateau pirate en raison d’une forte tempête et
dû combattre les pirates. Il ne montra aucun signe de peur
et ne fut pas surpris mais se battit héroïquement et tua la
plupart d’entre eux. Il en emprisonna quelques-uns à
l’intérieur de l’entrepôt et se retrouva tout seul sur un
navire au milieu des mers orageuses, sans capitaine ni
équipage pour naviguer sur le navire.
Les Algériens virent ce navire et s’informèrent. Ils
admirèrent l’héroïsme de Hassan et lui laissèrent le
navire. Ils lui offrirent également un café (boutique) à
Alger et il fut directement promu dans la classe de Dayilik
à Alger et devint peu après gouverneur de Tilimsen
(Tlemcen).
À partir de là, Hassan fut nommé Cezayirli. Lorsque
des conflits surgirent entre lui et le gouverneur d’Alger en
raison de la jalousie et des divergences, il se rendit à
Istanbul via l’Espagne et l’Italie, où il commença à servir
dans le chantier naval.
Il fut recruté comme capitaine du galion appelé
Sehbaz-i Bahri de
l’Armada Ottomane au mois de Ramadan 1174 (avril 1761). Il
fut promu contre-amiral en 1175 (1762) et nommé capitaine du
galion Berid-i Zafer
le 13 Shawwal 1176 (27 avril 1763). Trois ans plus tard, il
fut promu vice-amiral 18 Shawwal 1179 (30 mars 1766) et
nommé capitaine du galion
‘Uqab-i Bahri
la même année. Plus tard, au cours de la même année, il
devint capitaine du
Peleng-i Bahri Kalyonu le 28 Rajab 1180 (30 décembre
1766).
Le 8 Joumada al-Oula 1182 (20 septembre 1768), Hassan
Bacha fut nommé capitaine du galion
Neheng-i Bahri
puis, il fut promu au poste le plus élevé après le Grand
Amiral en tant qu’Amiral, sur la base de sa carrière
réussie. La guerre turco-russe avait commencé lorsque
l’amiral Hassan Bacha occupait cette position.
Le Grand Amiral Hussam ad-Din Bacha, l’Amiral Hassan
Bacha Cezayirli et le Contre-Amiral Ja’far Bacha prirent la
route terrestre vers Izmir après la catastrophe du port de
Chisma.
Plus tard, Hassan Bacha reçut l’ordre de se rendre à
Canakkale pour faire rapport au gouvernement sur la
situation à Chisma. Le capitaine Ja’far et deux gouverneurs
généraux furent nommés Grand Amiral au lieu de Hussam
ad-Din Bacha qui fut démis de ses fonctions. Hassan
Bacha fut promu Gouverneur Général et Amiral.
Après deux ans de défaite lors de batailles terrestres et
navales, le Sultan Mustafa III fut très content que Limni
ait été sauvé. En Sha’ban 1184 (novembre 1770), il promut
Hassan Bey Cezayirli Grand Amiral en lui accordant trois
rangs de Vizir. De plus, il reçut un manteau en peau de
zibeline et une guirlande dorée ainsi que quatre cents
guirlandes et cinq mille piastres à offrir aux soldats qui
devinrent des héros de guerre. Dès lors, les ordres écrits
envoyés à Hassan Bacha portaient le titre Gazi avant
son nom.
Les Russes déclarèrent le blocus des côtes turques lors de
leur opération en 1186 (1772), mais ne purent pas empêcher
la défaite chaque fois qu’ils devaient affronter Gazi Hassan
Bacha d’Alger. Pendant ce temps, le commandant en chef du
détroit de Canakkale, ‘Ali Moldavanci Bacha fut paralysé,
c’est pourquoi il fut envoyé à Tekirdag pour y résider. Le 4
Rabi’ ath-Thani 1186 (5 juillet 1772), Gazi Hassan
Bacha d’Alger fut également nommé commandant en chef du
détroit de Canakkale.
Les Russes fortifièrent leurs troupes danubiennes et
attaquèrent en 1188 (1774). Lors de leur attaque, Malik Muhammad
Bacha fut nommé Grand Amiral en tant que représentant de
Gazi Hassan Bacha (Dzoul Hijjah 1187 / Février 1774),
et il fut nommé Gouverneur d’Anatolie et Commandant en Chef
de Ruscuk (Ruse en Bulgarie).
Après le Traité de Kaynarca le 12 Joumada al-Oula 1187 (21
juillet 1774), Gazi Hassan Bacha d’Alger fut affecté
pour la deuxième fois Grand Amiral. Il conserva son poste
pendant 15 ans. Il éclipsa les Grands Vizirs avec
l’impression qu’il fit sur le Sultan et devint Saltanat
Atabeyi (Ministre de la Dynastie).
Le Sultan Salim III qui arriva au pouvoir à la mort de ‘Abd
al-Hamid Ier, envoya le décret impérial concernant la
destitution de Gazi Hassan Bacha d’Alger de ses
fonctions de Grand Amiral de la Marine Ottomane et le
maintien de ses fonctions de Gouverneur d’Anatolie et de
Commandant en Chef de la forteresse d’Isma’il le 24 Rajab
1203 (20 avril 1789).
Après le licenciement de Kethouda Cenaze Hassan
Bacha, il devint Grand Vizir le 15 Rabi’ al-Awwal 1204 (3
décembre 1789), mais il ne put occuper ce poste que trois
mois. Il mourut le 14 Rajab 1204 (30 mars 1790) à Sumnu
après avoir pris froid à la suite d’une promenade dans le
froid. Il fut enterré au Lodge des Dervish de Bektasi à
Sumnu. Puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.
Gazi Hassan Bacha d’Alger servit le monde maritime et
son pays pendant de longues années au poste de Grand
Amirauté. Il croyait à la modernisation de la Marine et au
fait que l’Empire devait s’impliquer dans la politique
maritime dans une mesure directement proportionnelle à sa
grandeur.
En 1187 (1773), les Ottomans fondèrent l’École Impériale de
Génie Naval où les officiers de la marine furent élevés de
la même manière qu’ils l’étaient en Europe et ou
enseignèrent les meilleurs professeurs de l’époque. En plus
de cela, des experts en ingénierie navale furent amenés de
l’étranger afin de restructurer les chantiers navals pour
construire de nouveaux navires.
Levend Ciftligi, où les troupes du premier Nizam-i Cedit
furent entraînées, était le camp militaire où Gazi Hassan
Bacha d’Alger éduquait et entraînait ses propres troupes.
Outre la Caserne de Kalyoncu du chantier naval et la
mosquée, Hassan Bacha possédait également de
nombreuses fontaines sur l’île de Lesbos où l’eau était
transportée depuis ses sources en 4 heures de trajet, une
mosquée, un hammam et trois fontaines à Vize et de
nombreuses fontaines à Lemnos, Chios, Kos et Rhodes. En plus
de ces associations caritatives, Hassan Basha
possédait un manoir à Kasimpasa et des fontaines à Istanbul
Kasimpasa, près de Deniz Hastanesi (hôpital) (1191-1777), à
Kulaksiz (1197-1783), Altinkum à Rumelikavagi (1199-1785),
Buyukdere et Yenimahalle. Il fit construire le Barrage de
Topuzlu par le Sultan Mahmoud I et le réseau
hydrographique de Taksim.
Au cours de la campagne contre la Russie durant la période
de ‘Abd al-Hamid, le Trésor public eut du mal à
trouver des fonds et demanda l’aide de Hassan Bacha
Cezayirli qui aida le Trésor avec de l’or d’une valeur de
douze mille bourses.
Hassan
Bacha était un homme d’honneur et un Vizir courageux. Il
passa sa vie au large, à se battre et à lutter. Son
passe-temps favori était la chasse aux lions dans les forêts
d’Afrique. Les gens furent terrifiés quand ils le virent
habillés de vêtements d’origine algérienne dans les
chantiers navals tirant un lion qu’il avait apprivoisé.
Hassan
Bacha était un homme intelligent avec une vision de l’avenir
et il savait comment préserver l’unité de l’État Ottoman
même en temps de crise. En particulier, l’évolution de la
Mer Égée et de la Méditerranée après sa mort montra
clairement ses qualités d’homme d’état capable de livrer
quand l’unité de l’état était en jeu.
2.1 Pierre le Premier et la Marine
Selon le Traité de Paix de Nistadt signé entre la Russie et
la Suède le 30 août 1721, la Russie était le souverain
d’Ingermanland, d’Estland, de Lifland et de Carélie, les
villes des régions de Vyborg et Keksholm et toutes les îles
du Golfe de Finlande. De plus, la Russie fut
inconditionnellement reconnue comme l’état le plus puissant
de la Région Baltique. À l’époque, la marine russe se
composait de 44 éléments de combat dont 29 étaient des
galions. La marine comptait 16121 marins et officiers et
2128 canons disponibles. L’École de Guerre Navale éleva
continuellement des étudiants bien savants de la marine.
Entre-temps, seuls 21 galions la marine suédoise
survécurent.
Les services rendus par Pierre le Grand (ou Pierre Ier, ou
comme souvent appelé par les Ottomans Pierre le Fou) pendant
la guerre furent inestimables. En revanche, les efforts
qu’il consacra à des questions qui ne concernaient pas
directement la bataille, comme l’organisation de la marine,
sont au moins aussi importants.
Il fonda le Collège de l’Amirauté, qui fut chargé
d’administrer la marine en 1718, qui était dirigé par un
grand amiral.
En 1720, on découvrit que les instructions de combat,
utilisées depuis dix ans, avaient une portée très limitée
pour les exigences réelles, et elles furent mises à jour.
Les nouvelles instructions furent rédigées par le général
Kruys et furent appelées Instructions d’Opération de la
Marine. Cette nouvelle Instruction fut écrite par l’une des
légendes de l’île d’Osel, le capitaine Zutov, et arrangée
par Peter I.
En 1722, l’Organisation de la Garde Côtière fut fondée dans
le cadre des arrangements de l’Amirauté et du contrôle des
quais.
En 1724, les cartes concernant la classification des navires
en fonction de leurs tailles et de leurs taux furent
publiées. Entre 1724 et 1771, plus de quatre-vingt-dix
navires de guerre (galions) et frégates furent construits
pour la Flotte Baltique.
En 1722, un nouveau système fut adapté pour la
classification des officiers selon les rangs et les grades.
Avec le temps, seuls de petits changements furent apportés à
ce système, et il resta en vigueur jusqu’en 1917. Les mêmes
rangs étaient de nouveau en vigueur entre 1935 et 1940.
Le dernier engagement militaire de Pierre Ier fut la
campagne d’Iran de 1722 à 1723. Afin de transporter les
troupes de l’armée russe qui atteignirent un nombre énorme
en termes de personnel et de fournitures, 247 navires de
charge supplémentaires furent construits.
La nouvelle flotte sous le commandement du Grand Amiral
veilla à ce que les troupes composées de 22000 soldats
soient transportées de la Volga à la Mer Caspienne au milieu
de l’été, et la forteresse de Derbent fut capturée sans même
tirer un boulet de canon.
L’année suivante, la flotte russe organisa une campagne
contre la Forteresse de Bakou, qui était sous occupation
iranienne. La garnison fut bombardée pendant quatre jours
depuis la mer et la terre, jusqu’à ce qu’elle se rende. La
campagne d’Iran fut achevée à la suite d’un Traité de Paix
qui stipulait que les Forteresses de Bakou, de Derbent et
les environs de ces forteresses étaient laissés à la Russie,
ainsi que les trois colonies situées à la frontière. Pour la
première fois après de nombreuses années, les marchands
russes purent bénéficier de la ligne commerciale Volga - Mer
Caspienne sans faire face à aucun danger.
L’Empereur Pierre donna la directive de renouveler le
chantier naval de Tavrov et approuva la fondation d’un autre
à Bryansk. L’idée était de construire une nouvelle flotte et
de la lancer dans la Mer Noire via les rivières du Dniepr et
du Don. Mais suite à sa mort subite, les plans de Pierre
devinrent dépendants des limites des désirs et des ambitions
de ses successeurs.
Période de la Fondation de la marine russe et construction navale
La construction navale russe commença au cours des premiers
siècles du premier millénaire. Les tribus slaves vivaient en
Europe de l’Est. Ils naviguèrent vers les Mers de la
Caspienne, d’Azov, Noire et Méditerranée. Les sources
byzantines font référence aux navigations des Slaves
orientaux en 269 vers des destinations telles qu’Athènes,
Corinthe, Sparte, Crète et Chypre.
Au Moyen Âge, la navigation faillit connaître un déclin dans
le monde entier, en raison de la féodalité. Les invasions
mongoles-tatares et d’autres européens voisins affectèrent
également gravement le matelotage russe. L’État Russe perdit
d’importantes rives sud et ouest pendant les guerres contre
les envahisseurs qui durèrent quelques siècles. Le transport
maritime et la construction navale se poursuivirent
uniquement dans la région du nord du pays.
En raison de l’augmentation générale du secteur
manufacturier à la fin du XVIIe siècle, l’augmentation du
commerce local et international entraîna la croissance du
transport maritime national, qui fut finalement suivie par
la croissance des secteurs commercial et de la construction
navale. De grands quais de construction navale étaient
souvent aperçus sur les côtés des voies de transport. Ces
lieux étaient à savoir des centres accessibles
principalement par des canaux, où se déroulaient le
chargement et le déchargement entre les bateaux fluviaux et
les navires commerciaux étrangers.
Presque tous les quais de construction navale locaux étaient
sous le contrôle de l’état à Kazan et Astrakhan. Il y avait
une mentalité de construction navale étatique qui
administrait toutes les constructions des navires, et cela
constitua la base des premières amirautés qui furent fondées
plus tard. Il y avait aussi des quais de construction navale
sur les rivières de la région de Sibérie, et la
caractéristique commune de ceux-ci était qu’ils étaient tous
sous le contrôle de l’État.
Les Russes acquirent plus d’expérience que d’autres pays
dans la construction de grands et petits bateaux fluviaux
adaptés au transport dans les eaux nationales au début du 18ème
siècle. En particulier, les maîtres de la construction de
bateaux fluviaux du nord pourraient facilement construire de
petits bateaux pour le transport maritime.
Bien que les Russes ne possédaient pas de marine régulière
avant la période de Pierre Ier, ils eurent définitivement
une expérience renommée dans la construction de navires de
guerre à la fin du 17ème siècle. Les
constructeurs de navires russes construisirent des navires
de guerre sur la rivière Zapadnaya Dvina dans les années
1650. En 1667, le premier navire de guerre russe nommé Orel
fut construit dans le village de Dedinovo sur la rivière
d’Oka, pour la protection de la route commerciale le long de
la Mer Caspienne et de la Volga à la suite des tentatives
personnelles d’Ordyn et de Nashcokin.
Un autre jalon aussi important que celui-ci dans la
progression de l’industrie de la construction navale est la
construction de grands navires de transport et de guerre sur
les quais de Solombala et de Vavchug, dont un galion, et
quelques frégates à la fin du 17ème siècle.
En plus de tout cela, le déterminant pour acquérir une si
grande expérience dans la construction navale fut la
création de la marine afin de capturer la forteresse Azov
qui appartenait aux Turcs, et la nécessité de construire de
nouveaux navires pour la flotte dans la Mer d’Azov pour
accéder aux eaux chaudes du sud.
Les quais de construction navale sur la rivière Voronej
construisirent 24 navires de guerre, 23 galères, 2000 petits
bateaux, flotteurs et navires de transport pour le transport
du personnel militaire, des munitions et d’autres matériaux.
L’expérience fut acquise tant pour la construction navale
que pour la construction de quais, de quais et de bâtiments
similaires.
Les maîtres étrangers qui coopérèrent dans l’administration
lors de la construction navale dans les Docks de Voronej
ajoutèrent de la valeur à l’expérience des Russes. Des
dizaines de Russes acquirent des connaissances théoriques et
pratiques sur le matelotage lors de leur séjour en Hollande,
en Angleterre et à Venise. De retour dans leur patrie, ils
transférèrent les techniques à succès des constructeurs
navals étrangers. De cette manière, au cours de la fondation
de la marine russe, les dockers russes bénéficièrent des
différentes expériences des pays étrangers.
Tout cela accéléra l’amélioration du concept de construction
navale russe authentique. Les navires les plus améliorés et
de meilleure qualité de leur temps furent également été
construits en Russie.
Pierre I commença les préparatifs pour la construction de la
marine en Mer Baltique après le début de la guerre contre la
Suède. Les rives du lac Ladoga et les rivières qui se
vidaient dans ce lac semblaient l’endroit le plus approprié
en raison de leur facilité de transport des navires.
Les quais de construction navale furent construits à la hâte
à l’embouchure des rivières Syas, Svir et Volkhov, et les
premiers navires de guerre furent été construits pour la
flotte de la Baltique. Afin d’accélérer le processus de
création de la Marine, même les anciens quais inactifs du
pays furent à nouveau utilisés.
Le quai d’Arkhangelsk dans la Mer Baltique, auquel on ne
pouvait accéder qu’en naviguant dans la péninsule
scandinave, fut également utilisé dans ce processus.
Le plus dur de tous fut peut-être de trouver du personnel
qualifié à employer dans l’industrie de la construction
navale. Des écoles techniques furent créées afin de former
les maîtres qui ne répondaient pas aux critères demandés par
d’importants constructeurs navals de Voronej, Arkhangelsk,
Saint-Pétersbourg et Kazan. Ces écoles formaient le
personnel de la construction navale tel que le maître, le
menuisier, le semi-qualifié, le calfeutreur, le foreur et le
sculpteur. Le personnel manquant fut amené de pays tels que
la Hollande, l’Angleterre, le Danemark, la Suède, Venise et
la France.
En 1704, alors que la flotte suédoise s’approchait de l’île
de Koltin, elle rencontra la toute nouvelle flotte russe de
la Baltique composée de 30 navires et 10 frégates. Bien que
la puissance de la Marine
Suédoise était beaucoup plus forte que celle de la
Marine Russe, leurs attaques furent repoussées par les
Russes.
Suite à la guerre de Poltava qui eut lieu en décembre 1709,
le premier navire fut construit sur le quai de l’Amirauté à
Saint-Pétersbourg. Le fait que la marine suédoise ait été
vaincue à Poltava donna l’occasion au gouvernement russe
d’allouer plus de ressources pour la construction et la
préparation de la flotte baltique, afin d’obtenir des
résultats plus précis contre l’ennemi.
Pendant les années où la guerre du Nord continua
(1700-1721), les quais locaux produisirent plus de 700
navires pour la flotte de la Baltique, parmi lesquels 50
galions, 30 frégates et plus de 300 étaient des galères et
d’autres navires de différentes tailles, qui furent ajoutés
à la flotte. En plus des navires de guerre, de nombreux
navires de commerce fluvial et maritime furent construits
pour transporter principalement des soldats, des munitions
et des matériaux des régions éloignées de la Russie.
La flotte de la Baltique répondit aux espoirs de ses
partisans et vainquit la flotte suédoise dans la guerre de
la Mer de Gangut (25-27 juillet 1714), la guerre du Lac Ezel
(25 mai 1719) et Grengham (27 juillet 1720).
Le fait que la Russie ait construit sa propre marine
régulière en si peu de temps au cours du premier quart du 18ème
siècle fit d’elle l’une des puissances les plus importantes
impliquées en mer parmi d’autres pays.
En 1769, la Russie demanda le soutien de l’Angleterre afin
de faire réhabiliter la marine russe par des officiers
anglais supérieurs et de les employer temporairement comme
commandants de l’Armada russe lors d’une attaque contre les
Ottomans. Le capitaine John Elphinstone était parmi ceux qui
acceptèrent ce devoir.
Suite à la réception des autorisations nécessaires du
capitaine de la marine anglaise Elphinstone et de
l’ambassadeur de Russie à Londres, Ivan Chernichev pour la
partie russe signa un accord. Elphinstone commença à
travailler dans la marine russe en tant que contre-amiral
(moitié inférieure).
L’amiral anglais qui se rendit à Cronstadt dépensa
principalement ses efforts pour que tous les navires russes
puissent naviguer vers l’Angleterre, puis ils subirent un
entretien général majeur, tous leurs manquants et les pièces
cassées furent remplacées.
Enfin, les équipages des navires furent formés. Il arriva
pour la première fois en Mer Égée en 1770, mais eut toujours
des conflits avec l’amiral russe Spiridov et le comte Orlov
sur « Qui devrait être le commandant en chef ? » Par
conséquent, le passage potentiel de la flotte russe à
travers le détroit de Canakkale ne pourrait jamais être
réalisé.
Après la bataille de Chisma, il voulut naviguer à travers
les Dardanelles avec sa propre petite flotte, mais comme il
ne reçut pas le soutien auquel il s’attendait, il retourna
en Russie en 1771. Son fils aîné Samuel Williams fut nommé
capitaine dans la marine russe et épousa la fille de
l’amiral russe Kruse.
De retour en Russie, Catherine l’accueillit avec grand
intérêt, mais puisque la Tsarine donna l’honneur de la
bataille de Chisma au Comte Orlov, l’Amiral anglais ne put
recevoir la dignité qu’il méritait, même les récompenses et
salaires promis ne furent ni donnés ni payés.
L’Amiral John Elphinstone mourut en 1785, à l’âge de 63 ans
en Angleterre.
L’Amiral Grigory Andreyevich Spiridov
Il fut le commandant de la flotte russe de la première
flotte à partir de la Mer Baltique et à participer à la
bataille de Chisma. Grigory Spiridov commença sa carrière
dans la marine russe en 1723. En 1733, il devint officier de
marine. À partir de 1741, il reçut le poste de Commandant
sur différents navires de la flotte de la Baltique. Spiridov
fut promu au rang de Contre-amiral (moitié inférieure) en
1762 et assigné au poste de Commandant de l’armée russe en
Prusse. En 1764, il devient Commandant du port de Revel puis
de Cronstadt en 1766.
Pendant la guerre ottomane-russe entre 1768-1774, Spiridov
fut le Commandant en Chef de la flotte envoyée en Mer
Méditerranée (1769). Au début de 1770, il veilla à ce que
ses fantassins débarquent dans la péninsule de Mora. Son
vaisseau amiral coula après avoir été incendié dans le
détroit de Chios. Il s’en échappa au dernier moment et sauva
sa vie.
Spiridov fut le Commandant de la flotte russe entre
1771-1773 dans la Mer Égée. Il quitta l’Armada le cœur brisé
en 1774, après que Catherine eut honoré Orlov pour la
bataille de Chisma.
Brûlots et Bombardes Brûlots
Pendant les batailles navales pendant de nombreux siècles,
les plus petites flottes utilisaient des brûlots pour faire
face à de plus grandes flottes ou navires. Un brûlot était
un navire rempli de combustibles, délibérément incendié et
dirigé (ou, si possible, autorisé à dériver) dans une flotte
ennemie afin de détruire des navires ou de créer la panique
et de faire rompre leur formation. C’était une sorte d’arme
de combat tactique.
Un autre type de brûlots était les navires inflammables qui
explosaient près des navires ennemis pour causer des
dommages.
Les navires de guerre durant la période des voiliers étaient
assez sensibles au feu. Il y avait très peu de choses sur un
navire qui ne brûleraient pas lorsque la présence de toutes
les munitions, des cordes graisseuses, des bords de joint
calfeutrés avec du goudron de houille sont considérés. Étant
donné que même en temps de paix, des incendies accidentels
détruisirent de nombreux navires, le danger créé par les
brûlots peut être perçu plus facilement.
S’il y avait un vent vers les navires ciblés, les brûlots
pouvaient être libérés pour flotter librement vers cette
cible. Mais au cours de nombreuses batailles, ces brûlots
furent manipulés par un personnel spécial pour les diriger
dans la bonne direction. Le personnel spécial se composait
du nombre minimal de membre d’équipage capables de manœuvrer
le navire.
Lorsque le personnel spécial était au travail, il y avait
toujours un petit navire ou un bateau près du brûlot. Dès
que le personnel s’était assuré que le brûlot était sur le
point d’atteindre le navire ennemi, il sautait dans le petit
bateau et s’éloignait immédiatement. Si le navire ciblé
était très précieux et que le personnel du brûlot était
courageux, ils s’assuraient que le brûlot était relié au
navire ennemi par des crochets, puis quittaient leur navire.
Il était presque impossible d’attacher le brûlot au navire
ennemi, puis de partir pendant la bataille. Parce que
l’ennemi était prêt la plupart du temps et dès que le brûlot
s’approchait, il y avait un immense barrage de tir de fusils
et de canons. Se rapprocher du navire ciblé malgré tous les
tirs et en plus pouvoir l’attacher à ce navire par des
crochets, sur un pont, sans rien pour se défendre, fut un
événement très rare dans l’histoire des navires de combat.
L’effet des brûlots était particulièrement destructeur
lorsque les navires ou la flotte ennemie étaient amarrés ou
si sa capacité de manœuvre était limitée. Les autres
tactiques expérimentées pour se débarrasser des brûlots
étaient les suivantes :
- Les marins pouvaient facilement éviter les brûlots ou les
rendre inactifs en tirant sur eux des boulets de canon en
pleine mer.
- Tirer sur le canot de sauvetage du brûlot et les navires
qui l’accompagnaient pour empêcher le personnel de
s’échapper et ainsi ne pas leur permettre de mettre le feu à
leur navire.
- Attendre que le brûlot ait été évacué puis l’emmener au
loin avec un navire à grande maniabilité comme la galère.
Pendant la seconde moitié du 17ème siècle en
particulier, les brûlots commencèrent à occuper des espaces
plus importants dans l’inventaire des flottes. Au début, il
n’y avait que quelques brûlots dans chaque flotte, mais leur
nombre augmenta avec le temps. Le nombre et les types de
navires qui participèrent à la bataille de Solebay entre la
Grande-Bretagne et la Hollande en 1672 en sont un bon
exemple :
Angleterre : 40 galions ; 13 frégates ; 30 petits navires et
16 brûlots
Hollande : 55 galions ; 12 frégates ; 22 petits navires et
36 brûlots.
Batailles navales importantes où des brûlots furent utilisés
- L’Attaque du Vice-amiral anglais Francis Drake en 1588
près de Gravelines contre la flotte espagnole. Bien qu’aucun
dommage ne fut fait, cela créa le désordre parmi les navires
espagnols et les fit rompre leur formation. De cette façon,
ils devinrent des cibles faciles pour les navires anglais.
- L’Attaque de l’Amiral néerlandais Maarten Tromp en 1639
dans le canal de Douvres contre la flotte espagnole sous le
commandement de l’Amiral Antonio de Oquendo. La flotte
espagnole fut détruite à la suite de cette attaque.
- L’attaque de l’Amiral néerlandais Michiel de Ruyter en
1672 pendant la guerre de Solebay contre la flotte anglaise
amarrée ou le HMS
Royal James fut incendiée et son capitaine Edward
Montagu tué.
- La destruction du vaisseau amiral français de l’Amiral
Tourville, Soleil
Royal et l’Admirable
Triomphant, puissants galions de 104 canons et 15
navires français par des brûlots après la bataille navale de
La Hougue entre l’Angleterre et la France, le 29 mai 1692.
La flotte anglaise n’utilisa que des brûlots dans cette
bataille, sans tirer un seul canon et détruisit une flotte
qui possédait un total de 1048 canons, brûlant toute la
flotte dans son emplacement.
- La bataille des Routes Basques, 1809. L’attaque de
l’anglais Thomas Cochrane contre les navires français avec
des brûlots.
- L’Attaques de Grecs contre de grands galions ottomans
pendant la guerre d’indépendance grecque entre 1821-1832.
Quand on considère ces guerres, on constate que la marine
anglaise particulièrement profita très efficacement de ces
brûlots. Même le Contre-amiral (moitié supérieure)
Elphinstone demanda deux brûlots lors de la préparation
d’une liste de demandes à l’Impératrice Catherine.
Bien qu’ils aient perdu de nombreux navires en raison de la
présence de brûlots pendant ces guerres, les Ottomans
n’envisagèrent jamais de les utiliser dans les batailles
auxquelles ils participèrent, et les brûlots ne furent
jamais utilisés lors de la fondation de leurs flottes.
Contrairement à la marine britannique, ils ne pensèrent ni à
une mesure préventive ou n’en développèrent une. Lorsque la
marine britannique se préparait pour une bataille, elle
avait toujours des brûlots. Et il y avait des incitations à
rendre cette mission risquée, qui exigeait du courage et des
compétences plutôt attrayantes. |