Chapitre Neuf
Les campagnes militaires navales qui eurent dans l’île de Crète après la conquête de Khaniah
Les campagnes militaires de Moussa Bacha et Mehmed Bacha
Après que Youssouf Bacha fut tué en Dzoul Hijjah
(janvier-février 1646), le Vizir Moussa Bacha devint le
capitaine (i.e. le commandant en chef de la marine). Le
sceau royal fut repris du Grand Vizir Mehmet Bacha
(c.-à-d. il fut démis de ses fonctions) et il reçut l’ordre
d’aller en Crète en tant que commandant de la marine. Au
printemps de l’année 1056 (1646), il mit le cap et atteignit
le détroit. Les mécréants étaient arrivés avec vingt galions
et avaient assiégé le château de l’île de Ténédos le
vingt-septième jour de Safar (24 avril 1646). Vingt galères
furent été envoyées par le bureau de l’état et on leur
ordonna de se précipiter pour les aider. Bien qu’il n’y
avait pas de poudre, d’armes ou de provisions disponibles
dans le château, ils réussirent à se battre pendant quelques
jours en utilisant la poudre des navires à passagers qui
étaient dans le port. Kouchouk Hassan Bacha, qui
était le gouverneur général de Roumélie, arriva dans l’île
avec cinq galères et quelques
serdengeçti.
Quand il débarqua quelques soldats sur la rive et attaqua,
les mécréants quittèrent le château et s’enfuirent dans
leurs navires. Ils levèrent leurs ancres et allèrent sur les
rives de l’Anatolie. Ainsi, de cette façon, le château fut
sauvé des mécréants.
La bataille de la flotte
Le dixième jour de Rabi’ al-Akhir (26 mai 1646), la Flotte
Royale quitta Gallipoli. Ils attaquèrent les mécréants
tandis que vingt-six galions des maudits attendaient dans la
baie de Magariz. Les mécréants jetèrent quelques barils de
poids dans la mer et les affrontèrent en naviguant vers eux.
Ils se dirigèrent tous vers la mer et la bataille commença
avant midi. Une bataille de canons et de fusils s’ensuivit
et dura jusqu’au milieu de l’après-midi. Quand un obus d’un
canon frappa la bastarda du capitaine mécréant, son drapeau
et son mât principal tombèrent et il commença à fuir, mais
ils réagirent rapidement et réussirent à éviter de couler.
Plusieurs de leurs navires furent endommagés et ils eurent
beaucoup de pertes. D’autre part, le navire de Qassim
Basha-oglu fut touché par un obus et plusieurs rameurs
tombèrent dans la mer et plusieurs hommes d’autres navires
tombèrent également tombés dans la mer. Puis un vent violent
souffla et ils arrivèrent près de l’île et s’embarquèrent
pour la Crète. Ahmed Bacha était allé vers la Mer
Noire avec dix galères et le vingt-trois de ce mois (8 juin
1646), il fut envoyé pour les aider. Le capitaine Bacha
passa à KKhaniahh le 28 juillet Joumada al-Oula (12 juillet
1646) et, au moment où il s’apprêtait à assiéger le château
de Souda, Mehmed Bacha s’éteignit. Cent quarante
navires furent déployés devant le château de KKhaniahh pour
la protection et des canons furent placés des deux côtés du
port. Plus d’une centaine de navires des mécréants sous la
forme de galliots, de bertones et de galéasses étaient
utilisés pour venir à l’aide de Souda.
Le Brûlot
Le deuxième jour de Rajab (14 août 1646), les navires
mécréants arrivèrent et tirèrent d’innombrables obus sur les
navires algériens qui étaient à l’extérieur de KKhaniahh et
d’autres ainsi que le château. De l’autre côté, il y eut une
bataille de canons pendant deux heures et après cela, quand
cinq brûlots pleins de poudre et de bombes arrivèrent, on se
rendit compte que c’étaient des brûlots. Certains hommes
allèrent avec palaşkerme et ils firent tourner les navires
en utilisant des crochets de loin. Avec l’aide d’Allah, ces
navires brûlèrent. Ils endommagèrent également un certain
nombre de navires avec des canons et revinrent avec des
pertes. Le château de Souda était un plateau escarpé et il
n’était pas possible de marcher sur lui depuis la terre. Les
mécréants avaient l’habitude d’aider les navires qui y était
amenée en utilisant les canons qui étaient déployés au bord
du port pendant la nuit alors qu’ils étaient stationnés à
l’extérieur du port d’un endroit qui se trouvait à
l’extérieur de la portée des canons. Comme ils avaient de
gros canons près du château de Souda, il était impossible
pour la flotte d’approcher. Alors ils
abandonnèrent d’essayer de conquérir ce château et
commencèrent à se préparer pour attaquer la terre de Crète.
En dehors d’Apokorno et Resmo, de nombreux châteaux furent
saisis. La Flotte Royale reçut l’ordre de ne pas venir à
l’Arsenal, mais de passer l’hiver dehors. Le capitaine Bacha
se rendit du côté de Roumélie pour apporter de la nourriture
et il apporta soixante galères, deux galions et vingt
shaykas, des grains et des provisions, le vingt-quatre de
Dzoul Qi’dah (1er janvier 1647). Puis il arriva au port de
KKhaniahh, les soldats passèrent et Hüseyin Bacha fit des
préparatifs pour aller au siège de Candia.
La bataille et le martyre de Moussa Bacha
Tandis que les navires de la marine apportaient des céréales
et des provisions en Crète et déchargeaient de la nourriture
à Khaniah dans le froid intense de l’hiver, une grande
tempête éclata. Cinq-dix navires parmi les navires qui
étaient à la limite du port coulèrent ensemble avec leurs
approvisionnements et personnes. Comme les autres furent
également endommagés, il devint impossible pour les navires
de la marine de rester au port de Khaniah. Le capitaine
Bacha se rendit au Péloponnèse avec la marine le
dix-septième jour de Dzoul Hijjah (24 janvier 1647).
Quand il vit un galion de guerre devant l’île d’Eubée, le
Bacha fut incapable de l’encercler avec plusieurs galères et
le submerger. Au lieu de cela, le Bacha fut touché des
plombs d’un fusil et martyrisé. Les mécréants saisirent
cette opportunité et s’échappèrent. Lorsque cette terrible
nouvelle parvint au bureau de l’état, le titre de capitaine
Bacha fut donné à l’autre Moussa Bacha, l’ancien ministre
des Finances.
La morale de l’histoire
est que c’est totalement erroné pour la flotte de rester
dans un endroit ouvert les jours d’hiver. Les capitaines qui
attaquent et qui encerclent un navire de guerre
n’aboutissent pas à l’héroïsme, mais au dommage causé par
l’ennemi. Le Beg aurait dû rester loin et utiliser les
soldats pour les batailles car, quand la tête est perdue,
les pieds ne peuvent se mouvoir et le travail ne peut pas
être fait.
La campagne militaire du deuxième Moussa Bacha
En 1057 (1647), Moussa Bacha arriva dans l’île d’Eubée et
acheva son armement et les équipements nécessaires. Après
cela, il atteignit Chios et au moment où il s’apprêtait à
prendre les
harchlikchis de Cheshme dans les vaisseaux pour amener
les soldats d’Anadolu en Crète, les navires des mécréants
attaquèrent de toutes parts et ne pouvant rester, il
retourna à Evia. Quand il s’approcha, il découvrit que neuf
bertones des mécréants avaient assiégé le port d’Eubée. Il
retourna en Crète sans prendre personne des soldats de
Roumélie et des cinq mille janissaires qui étaient à Evia et
sans sortir les navires algériens et tunisiens hors du port.
Il entra le vingt et unième jour de Rabi’ al-Akhir (26 mai
1647) alors que les soldats musulmans attendaient à
l’extérieur de Resmo. Il n’apporta que deux cents beldars
(pionniers), des creuseurs de tunnels, des armes et des
provisions. Le reste resta sur les îles de Chios et d’Eubée.
Lorsque le capitaine arriva en Crète les mains vides, Hüseyin
Bacha commença à le gronder. Par conséquent, il prit
soixante-dix galères et alla en Anatolie afin de faire
passer les soldats d’Eubée en Crète. Il appela les soldats
et pendant qu’il essayait de les faire entrer dans les
navires et de faire un effort, les mécréants vinrent et
mouillèrent avec onze bertones, quatre galéasses et
vingt-quatre galliots à l’extérieur du port, le huitième de
Joumada al-Oula (11 juin 1647). La Flotte Royale était
encerclée là et les soldats vinrent de terre, donc la flotte
fut incapable de sortir du siège. Cet état de choses fut
transmis aux autorités de l’état (à Istanbul). Une
consultation fut faite et son beau-fils Fazli Bacha (c.-à-d.
le gendre du Sultan) devient le commandant en chef. Il reçut
l’ordre d’aller en Crète via Chios avec plusieurs galions.
Pendant ce temps, les mécréants attaquèrent soudainement
tandis que les vaisseaux et les provisions des soldats
anatoliens restaient près de Chios, ils les capturèrent tous
et les brûlèrent. Les soldats à l’extérieur et Shaban Bacha
ne purent rien faire d’autre que de regarder tout cela, puis
les mécréants partirent. La campagne militaire de Fazli Bacha
Ce Fazli Bacha devint capitaine en Joumada al-Akhir (juillet
1647), puis partit avec cinq mille janissaires et trente
galères et arriva à Chios à la fin de ce mois (23 juillet -
1er août 1647). Il se rassembla là avec les dix bertones et
prit les soldats anatoliens dans les bateaux à Cheshme.
Alors qu’il attendait les six galères envoyées par le bureau
de l’état et qu’il était prêt à se rendre en Crète, six
navires maltais et quatre galions parmi les navires des
mécréants vinrent à Chios le dix-septième jour de Rajab (18
août 1647). Les navires musulmans quittèrent le port dans la
matinée et tirèrent des obus sur les mécréants. Les deux
côtés tirèrent beaucoup d’obus des canons et il y eut
beaucoup de combats de fusil aussi. La bataille continua
jusqu’au coucher du soleil et quand le soir arriva, les
mécréants, qu’ils soient détruits, partirent, de sorte que
les Musulmans revinrent et entrèrent dans le port avec
soulagement et satisfaction. Comme le reste des navires des
mécréants s’apprêtaient à partir pour Anabolu, les galères
du port profitèrent de cette occasion et repartirent. Après
que le capitaine Bacha soit venu de Chios, ils allèrent en
Crète. Ils atteignirent le port de Khaniah le 28 février (28
septembre 1647), de sorte que les soldats musulmans se
sentirent plus puissants. Ils avaient vaincu les mécréants
sur la terre avant cela. Ensuite, ils allèrent assiéger
Candia. Les soldats rouméliens ne traversèrent pas mais les
soldats du côté anatolien, les janissaires et quelques
munitions et provisions atteignirent la Crète. La marine des
mécréants arriva aussi à Candia et la protégea, de sorte que
les canons furent amenés de la terre. La Flotte Royale
revint le 8 du mois sacré de Ramadan (7 octobre 1647) et
entra dans l’Arsenal à la fin de Ramadan (19-29 octobre
1647).
La campagne militaire d’Ammaroğlu
En Dzoul Qi’dah 1057 (novembre-décembre 1647) Fazli Bacha
fut révoquée, et Ammaroğlu, qui était le chambellan de
l’arsenal, devint capitaine en se rapprochant du précepteur
du Sultan. En Mouharram 1058 (janvier / février
1648), la flotte des mécréants vint des lieux liés à Chios à
l’île d’Ipsala. Puis un vent violent apparut et dix-huit de
leurs navires furent détruits. Le juge de Chios informa les
autorités de l’état de ce qui s’était passé. Les soldats
musulmans attendaient la flotte en Crète pour le siège de
Candie. Quand ils ne vinrent pas et que cela devint connu
des mécréants, la flotte reçut l’ordre de ne pas partir.
L’ancrage des navires mécréants au Boğazhisar
Comme les nations chrétiennes vivent principalement de la
mer, elles s’intéressent à la science de la géographie. Ils
ne jugent pas approprié qu’ils se comportent de manière
indifférente à l’apprentissage de la navigation. En dehors
de cela, les Vénitiens étaient très engagés dans cette
science parce qu’ils étaient voisins du pays ottoman et ils
pensaient qu’il serait nécessaire de le savoir en cas de
besoin. Ils avaient des hommes et ils travaillaient avec
eux. Cette fois, tous leurs galions et leurs galères vinrent
aux Dardanelles et s’ancrèrent à l’extérieur pour bloquer le
passage de la Flotte Royale (de l’Empire Ottoman). Le douze
de Rabi’ al-Akhir (6 mai 1648), le capitaine Bacha partit
avec la flotte, chargea beaucoup de soldats, d’armement et
d’équipements et atteignit le château. Puisque les galions
des mécréants avaient bloqué les passages, ils ne purent pas
partir et ils restèrent. Ensuite, ils furent forcés de
charger l’armement et les équipements de terre et ils furent
envoyés en Crète par des navires des Begs qui étaient à
l’extérieur. Le huitième jour de Joumada al-Akhir (30 juin
1648), le Beg atteignit le château de Khaniah et donna la
lettre déclarant que puisqu’il n’y avait aucun moyen de
sortir des Dardanelles, seulement un
kist mevacib et
quatre cent soixante-dix soldats mineurs avaient été envoyé.
Cela fit tomber les soldats dans le désespoir parce que la
nouvelle était arrivée que beaucoup d’armes, de trésors et
de soldats avaient été envoyés et qu’ils arriveraient sous
peu. Les enregistrements des documents qui avaient été
envoyés leur fut également envoyés. Les soldats musulmans
firent un nouvel effort pour conquérir Candia, mais cela ne
put pas arriver. Ils marchèrent et attaquèrent plusieurs
fois. Un jour, les mécréants sortirent d’Aktabia et
parlèrent avec eux en disant « nous vous promettons, nous
allons céder le château. » Ils parlèrent de cette façon
jusqu’au soir. Ils dirent « les hommes viendront à vous
demain, nous ferons la paix. » Cette nuit-là, dix-sept
galliots et huit galions sont venus les aider avec des
provisions et une assistance militaire. En dehors de cela,
les navires de Malte, du Duché et de la Papauté arrivèrent
avec vingt et un galions, de sorte que les soldats musulmans
désespérèrent de réaliser la conquête. Ils n’avaient pas de
flotte pour les empêcher d’aider (l’ennemi). Il est
difficile de s’emparer d’un château sans aide et c’est
pourquoi ce siège se prolongea. Le capitaine Ammaroğlu
informa l’état de ce qui s’était passé. Des fusils à longue
portée furent envoyés pour se débarrasser des mécréants aux
Dardanelles, et à la fin de Joumada al-Oula, un homme fut
envoyé par le Sultan pour assassiner le capitaine
susmentionné et il fut tué pour le crime d’avoir été bloqué
aux Dardanelles. Le titre de capitaine Bacha fut ensuite
donné à Ahmed Bacha.
La campagne militaire d’Ahmed Bacha et la construction du Galion
Après l’accession du Sultan au trône en Rajab 1058, le Grand
Vizir Khoja Mehmed Bacha commença à faire des efforts
pour améliorer les affaires (navales). Certains dirent que
« les mécréants naviguèrent avec leurs galions et les
utilisèrent avec le vent pour vaincre des galères pendant
les batailles. Puisqu’il est nécessaire d’éviter la Flotte
Royale (de l’Empire Ottoman), ils s’ancrent dans le Détroit
des Dardanelles et bloquent le chemin. Les galères ne
peuvent pas résister. En attendant, il faut avoir des
galions pour pouvoir attaquer des galions, il faut donc
construire des galions. » A cette époque, Sayf al-Islam ‘Abd
ar-Rahim Efendi m’appela et me consulta sur ce sujet.
Quand il demanda si les capitaines ottomans avaient mené des
campagnes militaires navales avec des galions dans le passé,
je dis « dans les livres d’histoire, il est écrit que de
grandes flottes allaient dans des grandes campagnes
militaires comme Chypre et Halkulvad, et qu’elles prenaient
des galions, des bertones et d’autres navires pour apporter
des soldats, des canons, des armes et des équipements
cependant, les batailles navales spéciales ont toujours été
livrées avec des galères et des galéasses. Kheireddine Bacha
affronta un grand nombre de galions et de galiotes des
mécréants avec quatre cents galères et l’emporta sur eux. Il
faut dire que ce qui compte, ce n’est pas l’habileté de
construire des navires, mais de préparer des marins et des
canonniers habiles après avoir terminé leurs canons, leurs
armes et leurs approvisionnements ». Le défunt Sheikh dit
« ces paroles sont justes » et il était très intéressé et
fit l’effort en ce sens mais ils ne purent pas réussir.
Le départ de la Flotte Royale pour la mer et la guerre
En Rabi’ al-Akhir 1059 (avril-mai 1649), l’ambassade
vénitienne fut fermée et l’ambassadeur banni. Ils se
décidèrent pour établir une grande flotte. Après avoir
préparé une quantité suffisante de galliots et de bertones
et terminé l’armement et les approvisionnements nécessaires,
ils partirent le 18 de ce mois (1er mai 1649) et se
dirigèrent vers les Dardanelles. Cent vingt mille piastres
furent envoyées au Maghreb et leurs navires furent appelés.
Dervish Mehmed Bacha qui avait quitté la province de
Bosnie arriva aux Dardanelles et déploya des canons du côté
de Roumélie. Quand il arriva avec la Flotte Royale le
vingt-trois de ce mois (16 mai 1649), il dirigea les canons
vers les galions des mécréants. Ainsi les navires levèrent
leurs ancres et se déplacèrent vers le côté anatolien et les
navires de la flotte passèrent facilement. Cependant, deux
navires attendaient devant le passage. Quand ils se
déplacèrent derrière l’île de Ténédos, les mécréants furent
embarrassés, alors ils mirent les voiles et s’en allèrent.
Ils se rassemblèrent là en quatre-cinq heures et les galions
furent remorqués car ils avaient un rythme différent de
celui des galliots. Quelques galions des mécréants
affrontèrent les galions avec le vent de côté puis, avec
l’aide d’Allah, ils ne purent pas réussir à cause du vent
favorable, alors ils abandonnèrent. Plusieurs combattants
musulmans furent martyrisés dans cette bataille. La flotte
arriva à Ténédos en milieu d’après-midi et tous
s’embarquèrent.
La bataille du port de Focha
La flotte arriva au port de Karaca-Focha, sur la côte
anatolienne. Le côté droit du château était protégé et était
favorable à l’abri et le garde du château dit « il ne
convient pas d’attendre devant les canons, » pourtant le
capitaine Bacha était une sorte de personne qui n’écoutait
personne et fit toujours ce qu’il pensait être la bonne
chose à faire. Alors il attendit sur le côté gauche, devant
le château. Puis les mécréants attaquèrent le port à midi.
Le capitaine Bacha avança avec sa bastarda et son vaisseau
de réserve et livra une grande bataille contre les navires
des mécréants. Quand le Bacha et ses hommes attaquèrent le
navire qui se battait avec eux, les mécréants entrèrent dans
l’entrepôt et l’incendièrent. Le navire de réserve du
capitaine Bacha toucha ce navire dans ces eaux peu
profondes, de sorte qu’il ne put pas être sauvé et les deux
coulèrent (c.-à-d. le navire de l’ennemi et le navire de
réserve du capitaine Bacha). Les gens qui étaient dedans se
jetèrent à la mer. Les mécréants saisirent cette opportunité
et ils capturèrent trois bertones et un galliot. Les
galériens (qui étaient des prisonniers pris des ennemis)
d’une galère tirèrent leur navire et rejoignirent les
mécréants. Après cette défaite, ils retournèrent à la limite
du port et partirent. Tout ce que le capitaine put faire fut
de regarder depuis la base du château. Après l’arrivée des
navires du lendemain, ils partirent pour la Crète.
La morale de l’histoire
est que lorsqu’une flotte entre dans un port, elle ne doit
pas rester sans laisser de gardien. Ce n’est pas une
compétence de rester dans cette condition et d’attendre
ainsi ; il en résulte ceci.
Le Martyre du capitaine Bacha au Siège de Souda
Les bertones qui furent louées d’Algérie, de Tunisie, de
Tripoli et d’Egypte avec le fret assemblé au même endroit
que la flotte, arrivèrent tous près de Candia. Le capitaine
Bacha ne rapprocha pas les navires du rivage et les soldats
de la terre et de la mer se joignirent et saisirent un petit
château qui était près de Candia. Il y avait une froideur
entre le capitaine et Hüseyin Bacha, alors quand il
voulait des canons et du soutien, il disait « nous gardons
la mer, » et il ne leur donna pas. Puis les navires des
mécréants apparurent, alors ils les attaquèrent et ils se
bombardèrent les uns les autres pendant un moment. Puis ils
mirent les voiles pour Khaniah. Certains navires prirent
l’eau et furent calfatés. Des marins furent recrutés pour
quarante-cinquante bateaux. Alors il partit de terre et Ahmed
Bacha, qui était le Beg d’Amasya, arriva là où il se
trouvait. Ils avaient l’intention de s’emparer du château de
Souda avec de petites embarcations et juste au moment où il
allait attaquer et se battre, des obus furent tirés des
canons du château et le frappèrent à la tête. Il fut
martyrisé le dix-huitième de Rajab (28 juillet 1649). Les
bateaux retournèrent à Khaniah.
La morale de l’histoire
est qu’il est stupide de vouloir s’emparer d’un château fort
et escarpé comme celui-ci avec des bateaux. C’est comme si
certains anciens regardaient les galions qui attendaient
dans les Dardanelles et disaient « si beaucoup de bateaux
arrivaient là-bas, ils les captureraient. » Cet incident fut
signalé à Hüseyin Bacha car un capitaine devait être
nommé pour la marine. Il ordonna à Biyikli (le moustachu)
Mustafa Bacha, qui était le gouverneur général de Roumélie,
de prendre le poste et il l’envoya sur les navires. Il
envoya une pétition aux autorités de l’état pour que ce
poste lui soit donné, et il reçut le poste.
La campagne militaire de Haydar Ağazade
Le troisième jour du mois de Shawwal 1059 (10 octobre 1649),
Haydar Ağazade Mehmed Bacha devint le
capitaine. Comme il était originaire du corps des
janissaires, il fut envoyé en Crète avec Sekbanbaşi Kör
(aveugle) Hassan Aga. Ils partirent avec deux galères
le huit de ce mois (15 octobre 1649) et arrivèrent le
vingt-huitième de Dzoul Qi’dah (3 décembre 1649). Après
quelques jours, il prit les navires de la flotte royale à
l’Arsenal. Le douzième de Rabi’ al-Akhir 1060 (14 avril
1650), les mécréants, puissent-ils être détruits, arrivèrent
aux Dardanelles avec vingt galions, huit galliots et deux
galéasses. ‘Ankabout Ahmed Bacha, qui était l’un des
Vizirs, fut envoyé pour la protection. Le 5 Joumada al-Oula
(6 mai 1650), le capitaine Bacha quitta Istanbul et entra
dans les Dardanelles. Il ne put pas trouver un moyen de
sortir et de la terre, ils tirèrent des obus sur les navires
des mécréants. La plupart d’entre eux ne leur firent pas de
mal et ils s’approchèrent du château et tirèrent beaucoup
d’obus. Quelques janissaires et autres soldats
supplémentaires furent envoyés d’Istanbul et ils arrivèrent
par voie terrestre. ‘Abd ar-Rahman Bacha arriva
d’Anatolie et ils forcèrent les navires des mécréants sur
l’une des rives. Cependant, les soldats de la marine se
dispersèrent et la plupart des navires furent désorganisés.
Vingt-cinq galères furent complétées et ils crièrent
« partez, » mais ils ne firent pas d’effort pour sortir et
restèrent sur place. Finalement, ils abandonnèrent l’idée de
sortir des Dardanelles. Le capitaine Bacha descendit du
navire et embarqua depuis la terre dans les navires du Beg
en Rajab (juin-juillet 1650). Il obtint autant d’armes et de
fournitures que possible et alla ensuite en Crète. Il y
arriva et juste au moment où ils déchargeaient les soldats,
la nourriture et les provisions, ils virent quelques navires
des mécréants, alors ils mirent le cap vers la mer. En
conséquence, certains soldats restèrent dans le navire. Ceux
qui étaient sortis du bateau ne purent pas obtenir la
nourriture et les provisions. Il alla dans l’île de Chios.
Les moyens de faire sortir une flotte entièrement équipée au
printemps fut envisagée. Un édit impérial fut publié le 23
Rajab (22 juillet 1650) pour la construction de vingt-trente
galions et de bertones. Des jetées furent également
construites. Un envoyé vint de Crète et annonça que les
mécréants avaient soudainement attaqué le château de Todori.
Le 11 de Shawwal (7 octobre 1650), le capitaine Haydar
Ağazada fut renvoyé de son travail et son poste fut confié à
‘Ali Bacha, le fils de Houssam Beg, qui était le Beg
de Rhodes.
La campagne militaire de ‘Ali Bacha
Le 8 de Dzoul Qi’dah 1060 (2 novembre 1650), mille soldats
furent recrutés sous la condition de protéger la Crète
pendant trois ans. Environ quatre mille soldats composés des
divers régiments des janissaires, des marins, des sergents
et des soldats envoyés par les détenteurs de fief furent
fournis et comme le soutien était requis pour l’hiver, le
capitaine Bacha prit ces soldats et embarqua à bord de son
navire le dix-huitième de ce mois. (12 novembre 1650). Il
mit les voiles pour la Méditerranée avec dix-huit galères.
En route, des Begs le rejoignirent et il arriva à Chios,
puis en Crète le 9 Mouharram (2 janvier 1651). Ils
approchèrent un port appelé Ayakasra en milieu d’après-midi
et les soldats débarquèrent jusqu’au soir. Qu’ils soient
revenus sain et sauf fut considéré comme une grande
bénédiction. En fait, ce fut sans précédent qu’une telle
flotte puisse sortir en cinq à dix jours, Allah Exalté le
facilita. |