L’
État Ottoman faisant donc face à des ennemis européens sur
tous les fronts intérieurs et extérieurs et les Européens ne
perdaient aucune opportunité à lever les nations intérieures
et extérieures non musulmanes contre les l’Islam, les
Musulmans et les Ottomans en cherchant activement à créer
des troubles entre les groupes, les gens et les états comme
par exemple en Bulgarie et en Grèce. Et lorsque les
Musulmans massacrés poussés à bout se défendaient, les
Européens avaient enfin les arguments nécessaires pour
entrer dans les pays pour « mettre fins » aux troubles entre
les gens et « protéger » les Chrétiens parfois minoritaires
puisque les Européens se croient garant de la chrétienté
mondiale, une technique qui est toujours utilisées de nos
jours et qui a permis la création de nouveaux états
chrétiens au sein même d’états musulmans comme en Indonésie
et au Soudan.
A l’époque de l’Empire Romain européen, est-ce que les
chrétiens pouvaient construire eux même des églises, faire
du commerce ou disposer de leur bien, jamais, cela leur
était interdit ! Lisez l’histoire, ils étaient plutôt
considérés comme des esclaves et des serfs au service des
nobles et rien ne leur appartenaient, même leurs femmes
devaient subir le droit de cuissage.
Prenons le cas de l’Egypte par exemple, de l’an 64
avant la naissance de Jésus jusqu’à l’entrée de ‘Amr Ibn
al-‘As (radhiyallahou ‘anhou), soit 700 années, les
Chrétiens étaient dans l’impossibilité de construire des
églises. Ils vivaient disséminés dans les montagnes et il
leur était interdit de propager leur religion. Mais lorsque
‘Amr Ibn al-‘As (radhiyallahou ‘anhou) arriva, ils furent
rassurés sur leur commerce, leur religion et leur biens et
leur argent.
Ainsi les gens ne furent sécurisés que sous l’ombre de
l’Islam. Pour s’immiscer donc dans les affaires des
Musulmans, les Européens utilisèrent cette astuce en se
servant des Chrétiens qui vivaient sous la protection des
Musulmans parce qu’ils se croient défenseurs de la religion
chrétienne et des Chrétien alors qu’en fait ils sont ennemis
de celle-ci. N’oublions pas que ce sont les Romains qui ont
crucifiés Jésus Fils de Marie et persécutés ses apôtres.
Ce que pensent les Européens des Ottomans
S’agit-il d’une haine implacable envers une personne, une
race particulière ou envers l’Islam ?
Pour répondre à cette question nous avons consulté le livre
de Ziyad Abou Ghanimah,
Jawanib Moudi'at fi
Tarikh al-‘Uthmaniyine al-Atrak, qui a dit : « La
religion islamique depuis son aube et après n’a fait
qu’augmenter l’inimité des haineux, le mal des
machiavéliques et les complots des conspirateurs. Tous les
ennemis de cette religion se sont toujours entendus sans
désaccord de viser cette religion islamique : à savoir le
Qur’an, la Prophétie et l’Histoire. Regardez ce qui est
diffusé mondialement à travers les médias et ce qui est
enseigné dans les écoles et centres d’éducations
quotidiennement contre le Qur’an, la Religion d’Allah, le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et
l’Histoire Islamique et Gloire à Allah Exalté qui a dit la
vérité dans Son Noble Livre : « S’ils
vous dominent, ils seront des ennemis pour vous et étendront
en mal leurs mains et leurs langues contre vous ; et ils
aimeraient que vous deveniez mécréants. » (Qur’an 60/2)
Et Louanges à Allah Exalté qui a aussi dit : « Or,
ils ne cesseront de vous combattre jusqu’à, s’ils peuvent,
vous détourner de votre religion. » (Qur’an 2/217)
Nous devons donc ensemble se rendre à l’évidence que la
dissimulation, la falsification, le mensonge, l’exagération,
la déformation et les fabrications contre ce grand Islam et
ses gens furent et restent les plus viles armes qu’utilisent
les ennemis de l’Islam contre le Qur’an, la Prophétie et
l’Histoire Islamique.
Ils ont montré leur haine envers le Qur’an en utilisant tous
les vils moyens qu’ils ont à leurs dispositions pour
discréditer le Qur’an. Allah, à Lui les Louanges et la
Gloire, dit sur eux : « Et
ceux qui avaient mécru dirent : « Ne prêtez pas l’oreille à
ce Qur’an, et faites du chahut (pendant sa récitation), afin
d’avoir le dessus. » (Qur’an 41/26)
Et Il Exalté a dit : « Et
il y a parmi eux certains qui roulent leurs langues en
lisant le Livre pour vous faire croire que cela provient du
Livre, alors qu’il n’est point du Livre; et ils disent : «
Ceci vient d’Allah, alors qu’il ne vient point d’Allah. Ils
disent sciemment des mensonges contre Allah. » (Qur’an
3/78)
Les mécréants visent le Qur’an tout comme Allah le Très Haut
a dit : « Ils ont
failli te détourner de ce que Nous t’avions révélé, [dans
l’espoir] qu’à la place de ceci, tu inventes quelque chose
d’autre et [l’imputes] à Nous. Et alors, ils t’auraient pris
pour ami intime. Et si Nous ne t’avions pas raffermi, tu
aurais bien failli t’incliner quelque peu vers eux. »
(Qur’an 17/73-74)
Voyons maintenant ce que rapportent les orientalistes dans
le livre Qissat al-Hadara (l’histoire de la
civilisation) dont tous les états musulmans participèrent à
la traduction : « Il n’y a pas de Dieu, ni de Prophètes, ni
de Livres révélés, ni de religions et ni d’anges, » jusqu’à
affirmer que « le Qur’an est une histoire inversée qui parle
des nations passées et une invention de Muhammad
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), que’ Issa Ibn Maryam
(‘aleyhi salam) n’est pas né d’une mère vierge mais de
Youssouf le charpentier, » et pire que cela, il va jusqu’à
affirmer que « Muhammad (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) était un nationaliste acharné. » Dire que tous les
pays musulmans ont payé pour sa traduction, sa production et
sa diffusion.
Lorsque les ennemis de l’Islam se rendirent compte que leur
inimité envers le Qur’an avait été découverte, ils se
tournèrent vers la Sounnah de notre Messager d’Allah Muhammad
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et essayèrent d’introduire
des issra'iliyate que les savants sincères de la Oummah
eurent tôt fait de découvrir et de purifier par la Grâce
d’Allah Exalté.
Leurs plus grand succès fut sans conteste la falsification,
la déformation et les mensonges qu’ils introduisirent dans
l’Histoire Islamique au point ou ne nous pouvons pas trouver
une seule haine historique de l’Histoire Islamique que ce
que soit dans l’Histoire Prophétique, dans la Sirah
Noubouwah de Muhammad (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam), dans l’Histoire des Califes Rashidin, des Bani
Oumayya, des Bani ‘Abbas, de la Sahwa Islamiyya ou
dans les rapports entre le Monde Arabe Islamique et les
nations étrangères sans qu’elles ne soient systématiquement
falsifiées et corrompues. »
Pour exemple, il vous suffit de lire l’introduction de J.J
Hellert, le traducteur de l’Histoire
de l’Empire Ottoman, depuis son origine jusqu’à nos jours[1]
de J. De Hammer sur ce qu’il rapporte des traductions
exécrables de ses compatriotes sur l’Histoire des Ottomans.
Ainsi nous trouvons non pas une seule haine généralisés mais
des haines systématiques pour tout ce qui touche l’Islam et
particulièrement ceux qui contribuèrent à sa défense depuis
sa révélation par le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam). Quant à ceux qui tentèrent sa destruction, ils
sont qualifiés de véritables héros et sont le compte
d’infinies louanges comme les ‘oubaydi, les assassins, les
shiites et leurs rejetons.
Les écrivains orientalistes spécialisés dans la
falsification historiques dont je ne citerais aucun nom
puisqu’ils ne méritent aucune mention sont innombrables et
ont noyé le monde de leur poison et ce qui est malheureux,
c’est que des Musulmans ont suivi leur caravane et rapporte
ce qu’ils ont écrit sur l’Histoire des Musulmans.
Ainsi ces gens, n’ont plus à affronter les Musulmans dans
des champs de batailles ou ils pourraient démontrer leurs
forces bien au contraire, ils utilisent les guerres
médiatiques, culturelles, sociales, économiques, financières
et toutes autres formes pour attaquer quotidiennement
l’Islam et les Musulmans. Les Musulmans sont bien évidemment
touchés par toutes ces attaques massives tout azimut et
devraient d’un commun entendement y faire face et opposer un
bouclier aussi massif mais force est de constater qu’il n’y
a ni écrivain, ni penseur, ni force motrice et que les
Musulmans sont déjà morts, satisfaits d’être quotidiennement
humiliés, leurs Histoire grandiose kidnappée tant des
bibliothèques nationales musulmanes que de leurs propres
cœurs, et qu’elles se trouvent enfouies dans les profondeurs
des bibliothèques européennes afin que personne ne puissent
plus jamais les lire.
Ou sont donc par exemple les écrivains musulmans francisants
qui n’ont pas écrit le moindre livre pour la défense de
l’Islam, des Musulmans depuis des décennies ou si peu
sont-ils ! Ou sont donc les livres d’Histoires écrits par
des Musulmans sincères qui pourraient servir la Communauté à
la recherche d’un nouveau souffle de vie et d’une bouée
ferme à laquelle s’accrocher ? Et bien ils sont sur Fècebook
à se dorloter le chignon et à s’auto-glorifier pour ce
qu’ils ne font pas en piratant les travaux des autres,
chacun recopiant à l’infini sans jamais produire la simple
page de leur propre ! Voilà l’état dans lequel nous sommes !
Puisqu’ils n’y a personne donc pour démentir, personne pour
corriger, personne pour redresser, personne pour clarifier,
personne pour purifier et personne pour répondre, le monde
entier y compris les Musulmans sont associé dans cette vaste
guerre qui ne rencontre pas la moindre résistance et ont
épousés ainsi les idées de leurs ennemis.
Nous pouvons donc affirmer que la haine qu’endurèrent les
Ottomans depuis leur apparition dans notre Histoire
Islamique fut la plus massive vague de haine, tant en durée
qu’en moyen, de mensonges et d’ignominie jamais enduré par
une nation. Si nous posons la question pourquoi les Ottomans
Turques furent-ils sujet à si intense haine nous répondrons
d’abord pour leur Islam puis pour leur honneur d’appartenir
à l’État Ottoman Islamique.
La preuve est ce qu’un orientaliste allemand a rapporté dans
le journal Der Islam
en 1924 et un orientaliste russe dans le livre
Tarikh at-Tourk,
page 9 : « L’entrée des Turques dans le Monde Islamique
après la chute des shiites (les Bani Bouway, ‘oubaydi et
assassins) fut une formidable catastrophe dans l’Histoire du
monde dans son ensemble. »
Le fait que les Turcs embrassèrent l’Islam et Louange à
Allah et qu’ils portèrent cette religion est de son point de
vue une formidable catastrophe pour l’Europe !
Gloire à Allah Exalté qui a dit : « Ô
les croyants, ne prenez pas de confidents en dehors de
vous-mêmes: ils ne failliront pas à vous bouleverser. Ils
souhaiteraient que vous soyez en difficulté. La haine certes
s’est manifestée dans leurs bouches, mais ce que leurs
poitrines cachent est encore plus énorme. Voilà que Nous
vous exposons les signes. Si vous pouviez raisonner ! »
L’Imam Muhammad Ibn Sirin a dit : « Méfiez-vous de
qui qui prenez votre religion. » Ainsi le Musulman ne doit
pas rapporter de faits historiques, de l’Histoire Islamique,
d’historiens ou de rapporteurs avant d’avoir vérifié leur
intégrité et cela s’étend donc à toutes les informations.
Connaissant la guerre massive qui est menée sur le front de
la littérature et de la culture, tout écrivain et rapporteur
ne doit pas être forcément cru tout comme tout journaliste
et analyste et tout professeur et enseignant, puisque leur
but fondamental est d’écarter les Musulmans de leur
religion.
La guerre contre les Ottomans fut donc une guerre massive
menée sur tous les fronts et vous pouvez encore trouver sur
Internet ce qui était dit sur les Turcs Ottomans et leurs
images à travers les médias en général et qui continue
d’être rapporté au quotidien. Comme vous le savez, il n’y a
que l’homme blanc pour se moquer des nations et des races en
leur attribuant toutes sortes de sobriquets racistes.
L’Histoire de l’État Ottoman fut donc le sujet d’une
falsification sans précédent pour salir leur honneur et
ainsi s’attirer les foudres des Musulmans qui ignorent tout
de leur Histoire et qui répandent volontiers les infamies
mensongères sur les Ottomans et la haine envers eux.
Les Musulmans devraient donc opposer une contre-offensive
culturelle pour prouver le contraire mais malheureusement la
plupart des « grands[2] »
historiens turcs par exemple ne font que rapporter et
affirmer que leurs maitres orientalistes ont écrit. En fait,
ces « Musulmans » spécialisés dans l’Histoire des Ottomans
n’ont aucun intérêt à redorer le blason de leurs ancêtres
mais plutôt à remplir leurs comptes en banques et c’est là
leur seule motivation. Ils écrivent des livres en se
rapportant les uns les autres en cercle fermé dans leurs
références pour leur gloriole personnelle.
Il se trouve qu’en compilant des informations pour la
rédaction de ce livre, j’ai été en contact avec plusieurs
d’entre eux et ils sont exactement comme que j’ai rapporté.
Ils écrivent seulement pour l’argent en obéissant à leur
maitre qui leurs donnent des ordres précis qu’ils exécutent
à la lettre. Ils se servent de l’Histoire des Musulmans pour
s’enrichir auprès des bailleurs de fonds à qui ils
présentent leurs travaux en leur faisant croire qu’ils
travaillent pour la gloire de l’Islam alors qu’ils sont
leurs pires ennemis ! Ils sont prêts à vendre n’importe qui
et n’importe quoi juste pour des chèques ou des transferts
d’argent juteux sur leur compte et pour voir leur nom
référencés.
Qui donc prendra la défense des Ottomans ? Hélas personne ou
quelques écrivains sincères et rares que l’on prendra bien
soin de laisser dans l’ombre pour que les calomnies
perdurent !
Quels crimes leur valut donc cette haine acharnée ?
- Leur engagement pour l’Islam et envers l’Islam dès la
création de leur état.
- La sincérité de la plupart des Sultans Ottomans dans la
compréhension du concept de Jihad Fi-sabilillah et leur
effort dans la propagation de l’Islam en dépit des
nombreuses récriminations des malveillants.
- Leur grande tolérance religieuse envers les Musulmans et
non-musulmans dans l’
État Ottoman en dépit des fausses accusations des
malveillants qui affirment qu’ils chassaient les
non-musulmans.
- Leur opposition à la division tribale, nationales ou
raciales et leur instance prioritaire à l’Union Islamique
avant tout.
- Le rôle extraordinaire que les Ottomans Turcs jouèrent
pour rapporter l’Unité Islamique pour l’ensemble des peuples
de la Communauté Islamique (bien que la plupart de ces mêmes
peuples luttèrent contre eux pour conserver leurs misérables
privilèges) et l’unification de leurs forces sous un seul
étendard durant plus de cinq siècles successifs et la preuve
est le démantèlement de la Communauté sitôt que l’empire
s’affaiblit. L’Iran, le Khourassan, le Caucase, l’Irak, une
partie des Balkans, une partie de la Péninsule Arabique, la
Grande Syrie, la Palestine, l’Egypte, la Lybie, la Tunisie,
l’Algérie, une partie de l’Anatolie, l’Europe de l’est dans
sa totalité, la Mer Blanche, Noire et Rouge furent sous un
seul État Islamique, une seule Communauté, sous le contrôle
d’un seul homme, d’un seul commandant, suivant une seule
voie durant plus de cinq siècles qui les unifia sous le
drapeau de l’Islam et les protégea de la chute qu’ils
connurent tous plus tard qui engendra les multiples
humiliations que nous avons connu dans notre Histoire et qui
s’aggravent de jours en jours. Qu’attendez-vous donc d’une
communauté sans chef et qu’attendez-vous des loups qui les
entourent ?
- La principale position dans toute l’Histoire des Ottomans
et qui doit être marquée avec des lettres d’or est leur
attitude envers la cause de la Palestine bien qu’ils fussent
au point extrême de leur faiblesse en refusant de vendre un
seule partie des terres bénies des Musulmans qu’ils
protégèrent durant cinq siècles. Tour à tour les Sultans
Salim, Souleyman, et ‘Abd al-Hamid refusèrent de
vendre la Palestine et nous avons rapporté cette partie de
l’Histoire dans notre second volume d’Akhir Zaman. Ils ne
cédèrent pas la moindre portion de la Palestine et qu’est-il
donc arrivé après la fin de l’État Ottoman ? Où est la
Palestine et où sont les Palestiniens ? Les Palestiniens
furent expulsés aux quatre coins du monde et accusés partout
de terroristes par ceux qui les terrorisèrent, volèrent
leurs terres et contrôlent les medias internationaux. Ils
furent accusés d’être responsables des problèmes dans la
région et que leur élimination était donc nécessaire.
Où est donc notre Oummah aujourd’hui et comment était-elle
hier ?
Les Ottomans furent aussi l’objet d’une intense campagne de
calomnies et de mensonges et nous nous arrêterons sur les
principaux d’entre eux :
-1 : Que les Sultans des Bani ‘Uthman étaient soutenus pas
une soit disant Fatawa qui leur autorisaient l’assassinat de
leurs enfants, de leurs frères et de leur proche pour
protéger leur règne.
- 2 : Que le Sultan Muhammad al-Fatih après la
conquête de Constantinople, livra la ville à ses soldats
durant un certain nombre de jours ou ils commirent les pires
turpitudes
- 3 : Que les Ottomans enlevaient de force les enfants des
Chrétiens qu’ils convertissaient à l’Islam et qu’ils
enrégimentaient dans leurs armées de Janissaires.
- 4 : Que les Ottomans étaient une nation de guerre et de
combat et qu’elle n’était pas une nation de guidance et de
prêche bien que leurs Muftis enseignèrent au gens leur
religion, l’Arabe et le Farsi et qu’ils étaient présent dans
toutes les sphères de l’état.
Voici un exemple de ces mensonges et habituelles
exagérations, nous nous tairons sur la sémantique, écrit par
Ernest Laut dans le
Petit Journal Supplément Illustré du 17 novembre 1917[3],
un article qui parle par lui-même,
intitulé :
« Comment les Turcs
prirent Constantinople
Une prophétie de Mahomet.
- Le meilleur prince et la meilleure armée. - Un canon
monstrueux. -- Des vaisseaux qui voyagent par terre.-
L'assaut.- L’image symbolique des événements présents.
« Ils prendront Constantinople, avait dit le Prophète ; le
meilleur prince est celui qui fera cette conquête ; la
meilleure armée sera la sienne. »
Et, dès les premiers pas qu’ils firent en Europe, les
sultans ne cessèrent de songer à cette prophétie. Cependant,
Mourad 1er et Bajazet n’osèrent pas s’attaquer à la capitale
de l’empire byzantin. Mourad II, en 1422, s’aventura à y
mettre le siège. Mais il n’avait que 50.000 hommes ; les
boulets de sa primitive artillerie n’entamèrent même pas les
murs. Un assaut fut repoussé. Les Turcs se retirèrent. La
chute de la ville fut retardée de trente ans.
Cette gloire était réservée à Mohammed II.
C’était un barbare singulièrement civilisé que ce prince. Il
était peintre, musicien, ciseleur, ingénieur. L’art de la
guerre le passionnait ; il avait étudié la fabrication des
canons et perfectionné l’impuissante artillerie de son père.
Il connaissait l’astronomie, et, plusieurs fois, il se
servit des connaissances que lui procurait cette science
pour se donner vis-à-vis de ses soldats l’apparence d’un
pouvoir magique, en interprétant certains phénomènes
naturels. Il parlait non seulement l’arabe, mais les langues
persane, grecque et franc. A vingt et un ans, quand il monta
sur le trône, c’était un souverain accompli.
Mais le vieil atavisme barbare subsistait en lui, en dépit
de tout cela, et son naturel violent l’entraînait, dans la
victoire, aux pires cruautés.
Tel était l’homme qui devait réaliser la prophétie du
fondateur de l’Islam. Ce serait lui, le meilleur prince ; la
meilleure armée serait la sienne.
Elle était formidable, cette armée. Cent cinquante mille
hommes d’infanterie, cent mille cavaliers, et quinze mille
janissaires, qui formaient la garde du sultan.
La flotte n’était pas moins redoutable 420 bâtiments à trois
et à deux rangs de rames, croisaient dans le Bosphore.
Quant à l’artillerie, c’était la plus terrible qu’on eût vue
jusqu’alors devant une ville. Quatorze batteries, réparties
sur la ligne de terre, foudroyaient constamment les
murailles. Il y avait, en outre, un canon de dimensions
monstrueuses dont les détonations jetaient la terreur parmi
les assiégés.
Ce canon, pour n’être pas comme les pièces turques
actuelles, de fabrication allemande, faisait, d’ailleurs,
plus de bruit que de besogne. Il était l’œuvre d’un fondeur
hongrois, nommé Orban. |