Les tribus Qayssiyah, Moudariyah et Rabi’iyah

 

Il y eut des pénibles guerres tribales au premier siècle de l’Hégire entre certaines tribus Qayssiyah et Rabi’iyah. Toutes ces tribus sont issues de Nizar Ibn Mou’ad Ibn ‘Adnan.

Il y eut une guerre entre les Bani Soulaym Ibn Mansour, alliés aux Bani Hawazin Ibn Mansour, et les Bani Taghlib Ibn Wahil alliés aux Bani Namir Ibn Qassim ar-Rab’iyah.

Pour rappel, les tribus Qayssiyah sont de Qays Ibn ‘Aylan Ibn Moudar. Et parmi ces tribus, il y la tribu de :

- Banou ‘Amir as-Sa’sa’a qui est une tribu Hawaziniyah, de Hawazin Ibn Mansour.

- Banou Soulaym, la puissante tribu dont est issu ‘Oumayr Ibn al-Houbab as-Soulami, des Banou Soulaym Ibn Mansour Ibn Ikrimah. Soulaym est de frère de Hawazin.

- Banou Moura Ibn Sa’sa’a Ibn Mou’awiyah Ibn Bakr Ibn Hawazin, connus sous le nom des Bani Saloul.

- Banou Jousham Ibn Mou’awiyah Ibn Bakr Ibn Hawazin d’où est issu le célèbre cavalier Dourayd Ibn Simmah.

Parmi les tribus Hawaziniyah il y a :

- La célèbre tribu Thaqif. Thaqif est Qissih Ibn Mounabih Ibn Bakr Ibn Hawazin.

- Banou Sa’d Ibn Bakr Ibn Hawazin, d’où est issue la célèbre Halimah Sa’diyah, la mère nourricière du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui).

De la tribu des Bani Sa’sa’a, sont issus plusieurs puissantes tribus dont :

- Les Banou Noumayr Ibn ‘Amir,

- Les Banou Hilal Ibn ‘Amir,

- Les Banou Kilab Ibn Rabi’ah Ibn ‘Amir Ibn Sa’sa’a,

- Les Banou ‘Ouqayl Ibn Ka’b Ibn Rabi’ah Ibn ‘Amir Ibn Sa’sa’a et leurs sœurs des,

- Banou Koushayr Ibn Ka’b Ibn Rabi’ah Ibn ‘Amir,

- Banou Ja’dah Ibn Ka’b Ibn Rabi’ah Ibn ‘Amir,

- Banou Harish Ibn Ka’b Ibn Rabi’ah Ibn ‘Amir. On appelle les gens des Banou Harish, les Harashih, de Harish Ibn Ka’b Ibn Rabi’ah Ibn Malik.

Parmi les tribus Qayssiyah, il y a aussi :

- Les Bani Sa’d Ibn Qays Ibn ‘Aylan Ibn Moudar d’où sont issus les puissantes tribus Ghatafan, de Ghatafan Ibn Sa’d Ibn Qays. Les sœurs de ses tribus sont :

- A’sour Ibn Sa’d Ibn Qays. De la tribu A’sour :

- Les tribus ‘Arih et Bahilah.  Parmi les tribus Ghatafan sont :

- Les Bani Dzoubyan,

- Les Bani Dzoubyan Ibn Ba’id Ibn Ghayth Ibn Ghatafan. De cette tribu sont issus :

- Les Bani Fazarah Ibn Dzoubyan,

- Les Bani Mourah Ibn Ghaouf Ibn Sa’d Ibn Dzoubyan.

Toujours de la tribu des Ghatafan : 

- La célèbre tribu des Bani ‘Abs qui sont les Bani ‘Abs Ibn Ba’id Ibn Ghayth Ibn Ghatafan.

- Les Banou Ashja’ Ibn Ghayth Ibn Ghatafan.

- Les Banou ‘Abdillah Ibn Ghatafan.

Pour clore le sujet sur la généalogie des Banou Qays, nous disons qu’il y a aussi la tribu des :

- Banou ‘Adwan, de ‘Adwan Ibn ‘Amr Ibn Qays Ibn ‘Aylan.

- Banou Fahm Ibn ‘Amr Ibn Qays Ibn ‘Adwan.

 

Nous avons parlé des tribus Qayssiyah et il reste à parler maintenant du reste des tribus Moudariyah.

De Moudar Ibn Nizar Ibn Mou’ad Ibn ‘Adnan sont nés Ilyas et Nass. Nass est ‘Aylan Abou Qays Ibn ‘Aylan.

D’Ilyas Ibn Moudar est né ‘Amr surnommé « Moudrikah », ‘Amir surnommé « Tabiqah » et ‘Oumayr surnommé « Qam’ah ». Ses trois enfants ont donné naissance à la tribu de Khindith, la grande tribu Moudariyah.

Elle fut appelé Khindith du surnom de leur mère Layla Bint Houlwan Ibn ‘Imran Ibn al-Hafiz Ibn al-Idarah Ibn Qouda’arah.

De la tribu des Bani Moudrikah :

- La tribu des Bani Houdayl Ibn Moudrikah,

- La tribu des Bani Assad Ibn Moudrikah,

- La tribu des Bani al-Houn Ibn Khouzaymah Ibn Moudrikah,

- La tribu des Bani Kinanah Ibn Khouzaymah Ibn Moudrikah.

 

De la tribu des Kinanah, comme vous le savez :

- La tribu des Qouraysh, Qouraysh Banou Fihr Ibn Malik Ibn Nadr Ibn Kinanah,

- Les Bani Bakr Ibn ‘Abdel Manat al-Kinanah.

De la tribu des Bani Bakr :

- Les Bani Ghiffar Ibn Damrah Ibn Bakr,

- Les Bani Mourah Ibn ‘Abdel Manat Ibn Kinanah d’où est issu Souraqah Ibn Malik al-Midlijih.    

- Des Bani Moudrikah sont issus les Ahabish.

De la tribu des Tabikhah Ibn Ilyas Ibn Moudar :

- Les Bani Ribab, des ‘Abdel Manat Ibn Houd Ibn Tabikhah Ibn Moudar,

- Les Bani Dabbah Ibn Houd Ibn Tabikhah,

- Les Bani Houzaynah qui sont les Banou ‘Amr Ibn Houd Ibn Tabikhah,

- Tout l’ensemble des Bani Tamim.                                                            

Pour plus de détails, les Banou Ribab sont les Banou Houd Ibn Tabikhah Ibn Moudar. Ils ont fusionnés avec les fils de leurs oncles des Bani Tamim Ibn Mour Ibn Houd Ibn Tabikhah Ibn Ilyas Ibn Moudar et sont donc des Bani Tamim.

- La tribu des Sa’d et des Handalah.

Sa’d est Sa’d Ibn Zayd Ibn ‘Abdel Manat Ibn Tamim et Handalah est Ibn Malik Ibn Zayd Ibn Tamim.

- La tribu des Bani ‘Amr Ibn Tamim.

Qays Ibn Zayd Ibn ‘Abdel Manat Ibn Tamim est le frère de Sa’d et l’oncle de Handalah Ibn Malik Ibn Zayd Ibn ‘Abdel Manat.

Des Bani ‘Amr Ibn Tamim :

- Les Banou ‘Ambar,

- Les Banou ‘Amr,

- Les Banou Oussayid Ibn ‘Amr,

Des Banou Oussayid, le sage des Arabes : Aktham Ibn Sayfi.

Toujours des Bani ‘Amr Ibn Tamim :

- Les Banou Houjaym Ibn ‘Amr.

- La tribu Habitat qui sont les Banou Harith Ibn ‘Amr. Harith mangea tellement de dates que son ventre gonfla qui fut surnommé « al-Habit ».

- Les Banou Malik Ibn ‘Amr Ibn Tamim d’où sont issu les Bani Mazim Ibn Malik. Des Banou Mazim :

- Les Banou Hourkous Ibn Mazim,

- Les Banou Harakiss Ibn Tamim d’où sont issus les Bani Kabia Ibn Hourkous et particulièrement Batari Ibn Fouja’ al-Khariji et Hilal Ibn Ahwaz al-Mazini qui était une des figures des Bani Oumayyah. Son frère Salm Ibn Ahwaz tua l’infâme Jahm Ibn Safwan.

Parmi eux aussi, Malik Ibn Rayb, le poète qui se maudit avant de mourir.

- Les Banou Zayd Ibn Manat qui sont les Banou Sa’d Ibn Zayd Ibn Manat et les Banou Handalah Ibn Zayd Ibn Manat.

Les Banou Mrii Ibn Qays Ibn Zayd Ibn Manat sont des fils des Bani Sa’d qui sont :

- Les Banou Harith,

- Les Banou ‘Ouwathah,

- Les Banou Joushan, 

- Les Banou Malik et les,

- Les Banou ‘Abd ash-Shams et aussi les :

- Les Banou Ka’b et les Banou ‘Amr.

Les Banou Ka’b Ibn Sa’d sont la plus grande tribu des Bani Tamim. Les Banou Sa’d sont une branche aussi des Banou Tamim.

Des Banou Ka’b Ibn Sa’d, il y a :

- Les Banou Minqar d’où est issu Ibn Qays Ibn ‘Assib,

- les Banou Mourah Ibn ‘Oubayd d’où est issu Ahnaf Ibn Qays,

- Les Banou ‘Awf Ibn Ka’b, d’où est issu Zoubriqan Ibn Badr surnommé « la lune du Najd » (qamar an-najd) à cause de sa beauté,

- Les Banou Qourayh,

- Les Banou Rabi’ah Ibn Ka’b,

- Les Banou Harith Ibn Ka’b.

Des Banou Sa’d Ibn Zayd Ibn Manat il y a aussi :

- Les Banou ‘Amr Ibn Sa’d d’où est issu Hahilah Bint Mounqid, la tante de Jassas Ibn Marwa qui fut la cause de la guerre des Jassous et,

- Les Banou ‘Abd ash-Shams Ibn Sa’d.

De la deuxième branche des Banou Zayd Ibn Manat Ibn Tamim, il y a :

- Les Banou Handalah Ibn Malik Ibn Zayd Ibn Manat d’où sont issus :

- Les Banou Malik Ibn Handalah,

- Les Banou Ibn Zayd Ibn Manat d’où sont issus les nobles des Banou Tamim et :

- Les Banou Darim Ibn Malik d’où sont issus :

- Les Banou Darim Ibn ‘Abdillah Ibn Darim d’où sont issus :

- Hajib, Laqit et Ma’bad Ibn Zourarah sont les fils de Zourarah Ibn ‘Oubs Ibn Zayd Ibn ‘Abdillah Ibn Darim,

- Les Banou Moujasha’ Ibn Darim d’où est issu Aqra’ Ibn Harith Ibn ‘Ouqal Ibn Muhammad Ibn Soufyan Ibn Moujasha’ Ibn Darim,

- Les Banou Nahshal Ibn Darim.

Des Bani Handalah Ibn Malik :

- Les Bani Yarbou’ Handalah Ibn Malik Houssam Ibn Tamim d’où sont issus :

- Les Bani Riyah Ibn Yarbou’ d’où est issu Souhaym Ibn Wathilah ar-Riyahi,

- Les Bani Tha’labah Ibn Yarbou’ Rahb d’où est issu Qoutaybah Ibn Harith Ibn Shihabah, un légendaire cavalier arabe,

- Les Bani Ghoudanah Ibn Yarbou’ Rahb d’où est issu Hassan Ibn Abi Soud al-Ghoudani dont nous allons parler prochainement.

- Les Bani Harith Ibn Yarbou’ Rahb Oussayid Ibn Hinah qui sont les cavaliers des Bani Tamim.

- Les Bani Koulaym Ibn Yarbou’ d’où est issu le célèbre poète Jarir.

Des Bani Handalah Ibn Malik, il y a aussi al-Barajim. Al-Barajim des Bani Tamim sont :

- Les Bani ‘Amr,

- Les Bani Dzoulaym,

- Les Bani Koulfah,

- Les Bani Qays,

- Les Bani Ghalib.

Des Banou Malik Ibn Zayd Ibn Manat Ibn Tamim, il y a ar-Rabahi’, de Rabi’ah, al-Kourdoustan et d’autres dont nous ne mentionnerons pas les noms.

 

Même si cela peut sembler rébarbatif ou sans intérêt pour certains, il est nécessaire de présenter ces tribus Rabi’iyah ou de Rabi’ah Ibn Nizar pour comprendre la suite des événements funestes qui eurent lieu durant les guerres tribales.

Quant aux tribus Qahtaniyah, nous vous invitons à retourner au début de ce livre pour avoir les détails nécessaires concernant la généalogie de ces tribus.

 

Les tribus Rabi’iyah ou les tribus des Banou Rabi’ah Ibn Nizar, il y a les tribus des Bani Bakr Ibn Wahil Ibn Qas Ibn Himm Ibn Asfah Ibn Dou’mi Ibn Jadilah Ibn Assad Ibn Rabi’ah Ibn Nizar.

Des Bani Bakr Ibn Wahil qui sont des puissantes tribus tant au niveau de la force que du nombre et de l’histoire, il y a :

- Les Bani Yashkour,

- Les Banou Shayban Ibn Tha’labah Ibn ‘Oukabah Ibn Sa’d Ibn ‘Ali Ibn Bakr Ibn Wahil. Les Banou Shayban sont une puissante tribu renommée.

- Les Banou Taymillah Ibn Tha’labah Ibn ‘Oukabah,

- Les Banou Douhd Ibn Tha’labah Ibn ‘Oukabah,

- Les Banou Qays Ibn Tha’labah Ibn ‘Oukabah,

- Les Banou Hanifah Ibn Noujaym Ibn Sa’d Ibn ‘Ali Ibn Bakr Ibn Wahil,

- Les Banou ‘Ijl Ibn Noujaym Ibn Sa’d Ibn ‘Ali Ibn Bakr Ibn Wahil.

Des tribus Rabi’ah, il y a aussi :

- Les Banou Taghlib Ibn Wahil Ibn Qas Ibn Himm Ibn Asfah Ibn Dou’mi Ibn Jadilah Ibn Assad Ibn Rabi’ah Ibn Nizar Ibn Mou’ad Ibn ‘Adnan.

- Les Banou Taghlib est une puissante tribu de braves guerriers et de nobles. Sont issus de cette tribu six frères (al-Araqil) dont le père est Bakr Ibn Houbayb et parmi eux :

Joushan Ibn Bakr Ibn Houbayb d’où sont issus :

- Les Bani Harith Ibn Zouhayr,

- Les Bani Ka’b Ibn Zouhayr Ibn Joushan,

- Les Bani Fadaoukas Ibn ‘Amr Ibn Malik Ibn Joushan Ibn Bakr.

Toujours de la tribu des Rabi’ah Ibn Nizar,

- Les Bani ‘Anaz Ibn Wahil Ibn Qas Ibn Himm Ibn Asfah Ibn Dou’mi Ibn Jadilah Ibn Assad Ibn Rabi’ah Ibn Nizar :

- Les Banou Namir Ibn Qas Ibn Himm,

- Les Banou ‘Abdel Qays Ibn Asfah Ibn Dou’mi Ibn Jadilah,

- Les Banou ‘Anaz Ibn Assad Ibn Rabi’ah Ibn Nizar,

- Les Banou Dzoubay Ibn Rabi’ah Ibn Nizar,

- Les Banou Ihad Ibn Nizar Ibn Mou’ad Ibn ‘Adnan qui ne sont ni aussi nombreux ou aussi connu que les enfants de leurs oncles des tribus Moudar et Rabi’ah

Nous avons déjà mentionné toutes ces tribus ‘Adnaniyah et Qahtaniyah dans le chapitre de la généalogie des arabes.

 

 

Les guerres tribales entre les tribus Qays et Bani Taghlib

 

Nous allons maintenant voir les guerres tribales qui eurent lieu entre les tribus Qays et Bani Taghlib toutes de Nizar. Les Qays de Moudar Ibn Nizar Ibn Mou’ad Ibn ‘Adnan et les Taghlib de Rabi’ah Ibn Nizar.

Les causes de cette guerre sont dues à ‘Oumayr Ibn Houbab Ibn Ka’dah Ibn Ilyas Ibn Houdafah Ibn Harith Ibn Hilal as-Soulami ou ‘Oumayr Ibn Houbab as-Soulami qui voulut tirer vengeance de la tribu Kalb Ibn Wadarah et des tribus yéménites pour avoir tué un très grand nombre de Qays lors de la bataille de Marj Rahib car jamais auparavant dans l’histoire, la tribu des Qays ne connut un tel massacre.   

 

‘Oumayr Ibn Houbab as-Soulami se rendit à Jazirah près du fleuve Boulaykh entre la ville de Harran et Raqqah ou il fut rejoint par une un groupe d’une tribu Qayssiyah et un  groupe de gens des Bani Taghlib. Les gens de Taghlib qui était les gens de ce pays avaient pour habitude d’aider les Qays dans tous les domaines y compris lors des combats.

La tribu des Taghlib avait pour particularité d’être une grande tribu arabe dont beaucoup de ses membres étaient des Chrétiens. Certains stupides Qays s’en prenaient aux femmes de Taghlib et se moquaient des vieux chrétiens.

La tribu des Bani Taghlib était présente entre les fleuves Sabour, Tigre et l’Euphrate.

 

Ces perpétuelles agressions contre les femmes et ces incessantes moqueries détériorèrent les relations entre les deux tribus sans toutefois conduire à la guerre. Cela eut lieu juste avant que ‘Abdel Malik Ibn Marwan n’envoie ses armées combattre ‘AbdAllah Ibn Zoubayr.

‘Oumayr Ibn Houbab as-Soulami demanda à ses partisans de se préparer à l’action contre les Bani Kalb Ibn Wadarah et ensemble marchèrent jusqu’au fleuve Sabour ou ils stationnèrent.

Près de l’endroit où ils établirent leur camp, se trouvait une femme marié à un membre des Bani Taghlib du nom d’Oumm Douwayl.

Un homme des Bani Harish, des Bani ‘Amir Ibn Sa’sa’ah, la razzia et prit une partie de son troupeau. Elle alla se plaindre de lui auprès de ‘Oumayr Ibn Houbab qui ne prêta aucune attention à ses complaintes ce qui poussa d’autres de ses partisans à lui prendre le reste de ses animaux.

Un groupe des Bani Taghlib s’opposèrent à eux et l’un d’entre eux du nom de Moujasha’ Taghlibi fut tué. Lorsqu’Oumm Douwayl retourna chez elle et informa ses proches de ce qui était arrivé, ils prirent leurs armes et nommèrent à la tête de leur groupe de combattants Shou’ayth Ibn Moulik Taghlibi. Puis ils marchèrent, en compagnie d’un groupe des Bani Noumayr, des Banou ‘Amir Ibn Sa’sa’ah, contre les Bani Harish. Ils tuèrent un certain nombre d’homme et prirent le troupeau d’une femme du nom de Oumm al-Aytham.

Ces évènements courroucèrent ‘Oumayr Ibn Houbab as-Soulami et la guerre eut lieu entre les Qays et les Taghlib. ‘Oumayr les attaqua à Makithin près du fleuve Sabour et tua plus de cinq-cents membres de la tribu des Bani Taghlib y comprit Shou’ayth Ibn Moulik Taghlibi. Cet évènement fut appelé « le Jour de Makithin » (al yawm makithin) ou « la bataille de Makithin ».

 

Après la bataille, les Bani Taghlib firent appel aux Banou Rabi’ah qui leur envoya Namir Ibn Qassid, al-Moujashar ash-Shibani des Bani Bakr Ibn Wahil et ‘Oubaydillah Ibn Ziyad Ibn Dzoubyan al-Bakri.

‘Oumayr quant à lui appela à l’aide les Bani Tamim et les Bani Assad mais ils ne répondirent pas à son appel car les Bani Tamim et les Bani Assad, même s’ils sont des tribus Moudariyah, ils ne sont pas des tribus Qayssiyah Moudariyah.

Les deux armées se rencontrèrent près du fleuve Tharthar, celle de Taghlib sous le commandement de Yazid Ibn Hawbar at-Taghlibi, ou Handalah Ibn Qays Ibn Hawbar. Une féroce bataille eut lieu et un grand nombre de Qays furent tués. LawbarHawbarHawbar  es Taghlib se vengèrent cruellement en éventrant trente femmes enceintes des Bani Soulaym.

Ces horribles crimes sont le résultat des injustes et malsaines guerres tribalistes xénophobes dont nous avait mis en garde le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). 

Ils s’étaient tous alliés pour combattre les Banou Kalb Ibn Wadarah et Yéménites mais pour avoir injustement razziés les moutons d’une femme, le mal s’amplifia jusqu’à ce que de tels crimes soient commis contre des femmes.

 

 

Résumé des différentes guerres tribales

 

Les Banou Taghlib sont les premiers à avoir commencé avec le « Jour de Tharthar I » (yawm tharthar awwal) et les nombreuses autres batailles qui s’ensuivirent comme le « Jour de Tharthar II » ou ‘Oumayr avait demandé de l’aide aux Qays qui lui avait envoyé Zoufar Ibn Harith al-Kilabi al- ‘Amiri. Cette bataille fut plus violente que la précédente et les Banou ‘Amir furent battus. Les Banou Qays furent aussi sur le point d’être battu mais les Banou Soulaym restèrent ferment et finirent par battre les Bani Taghlib.

Un grand nombre des nobles des Bani Taghlib furent tués lors de cette bataille et particulièrement deux fils d’un noble chrétien du nom de ‘Abdel Yassouh Ibn Harb Ibn Ma’dikarib Ibn Mourah Ibn Koulthoum, des Bani Zouhayr Ibn Joushan Ibn Bakr.

Après la bataille, Zoufar Ibn Harith al-Kilabi al- ‘Amiri dit à ‘Oumayr Ibn Houbab :

- « Comment en sommes venus à nous entretuer alors que nous sommes tous des tribus Nizariyah et que nos ennemis sont les tribus des Bani Kalb Ibn Wadarah et yéménites qui nous ont massacrés à Marj ? »

 

Mais après cela, ‘Oumayr Ibn Houbab attaqua encore les Bani Taghlib dans la ville de Houdayn sur le fleuve Khabour et tua tous les Bani Taghlib qu’il trouva. Cet évènement fut appelé « le Jour de Houdayn ».

Il les écrasa aussi :

- Le « Jour de Souqayr », Souqayr se trouve aussi le long du fleuve Khabour. 

- Le « Jour de Ma’arik », Ma’arik se trouve près de Mossoul. Cette bataille fut un massacre des Bani Taghlib.

- Le « Jour de Shar ‘Abbiyah » ou les Bani Taghlib l’emportèrent sur les Qays.

- Le « Jour de Boulaykh ». Ibn Athir a dit que Boulaykh est un fleuve entre Harran et ‘Aqqah. Un très grand nombre des Bani Taghlib furent tué lors de cette bataille et les femmes enceintes furent aussi éventrées pour venger les femmes qui l’avaient été le « Jour le Tharthar I ».

Ces guerres tribales eurent lieu à peine au premier siècle de l’Hégire ce qui peut paraitre incroyable et pour cause de faiblesse de l’état, incapable de gérer tous ces évènements !

 

 

Lorsque les Bani Taghlib se rendirent compte que ‘Oumayr Ibn Houbab cherchait à les anéantir, ils se réunirent tous à Hashak près de Shar ‘Abbiyah ou il s’ensuivit aussi une féroce bataille.

 

‘Oumayr Ibn Houbab était en compagnie de Zoufar Ibn Harith et son fils Houdayl Ibn Zouffar et ils combattirent du matin jusqu’à l’arrivée de la nuit. Puis le troisième jour, la bataille s’intensifia et Zoufar Ibn Harith al-Kilabi fut battu et s’enfuit à Qalqissiyah.

Zoufar était un valeureux combattant et il s’enfuit car il apprit que ‘Abdel Malik Ibn Marwan  à la tête de ses troupes marchait vers Qalqissiyah.

La bataille continua en son absence et ‘Oumayr Ibn Houbab et les Qays furent vaincus. ‘Oumayr Ibn Houbab fut couvert d’une pluie de pierres puis Jamil Ibn Qays at-Taghlibi l’attaqua et le tua. Quant à Ibn Hawbar, il fut gravement blessé le second jour de la bataille et décéda le jour suivant.

Un très grand nombre de Qays furent tués lors de cette bataille. La plupart d’entre eux furent des Bani Soulaym et des Bani Ghani, de la tribu Ou’soub Ibn Sa’d Ibn Qays Ibn Ghaylan.

La tête de ‘Oumayr Ibn Houbab fut envoyée à ‘Abdel Malik Ibn Marwan qui éprouva une grande joie.

 

Après la mort de ‘Oumayr Ibn Houbab as-Soulami, Zoufar Ibn Harith al-Kilabi exerça une impitoyable et effroyable vengeance contre les Banou Taghlib. Il attaqua un groupe d’entre eux qu’il massacra. Puis il envoya sa cavalerie contre les Bani Fadawkas at-Taghlibiyine, comme le mentionne Ibn Athir, qu’ils massacrèrent totalement y compris les femmes, les enfants et les vieillards excepté une femme que Yazid Ibn Himran loua. 

Zoufar Ibn Harith envoya son fils Houdayl Ibn Zouffar aux Bani Ka’b Ibn Zouhayr at-Taghlibiyine dont il tua un grand nombre. Puis il envoya Mouslim Ibn Rabi’ah al-’Ouqayli à la tête d’une armée combattre aussi un autre groupe des Bani Taghlib dont il tua la moitié d’entre eux.

Zoufar Ibn Harith en personne se dirigea vers ‘Aqiq près de Mossoul, ou se trouvait un autre groupe des Bani Taghlib. Lorsque les Banou Taghlib le virent arriver, ils tentèrent de traverser le Tigre vers un endroit appelé Kouhayl, mais il les rattrapa et il s’ensuivit une autre féroce bataille. Il s’ensuivit encore des horribles crimes envers les femmes des Bani Taghlib et la plupart des hommes moururent noyés. Rien ne pouvait justifier ces crimes préislamiques sous le règne de l’Islam.     

Zoufar captura deux-cents prisonniers qu’il tua de sang-froid. Puis il envoya son fils Houdayl à la poursuite de ceux qui avaient réussi à s’échapper et il tua tous ceux qu’il trouva.

 

Malgré toutes les tueries entre les deux parties, et particulièrement parmi les Bani Taghlib, les Qays les Banou Soulaymiyah et Hawaziniyah, aucun d’entre eux ne s’est rendu compte de la réalité et pour eux, rien ne pouvait justifier la mort de ‘Oumayr Ibn Houbab as-Soulami ! 


La terrible vengeance contre Tha’lab

 

Ce n’était certainement pas la fin de ces guerres tribales !

Une chose particulièrement détestée chez les Arabes est de se moquer de leur hospitalité. Et ces moqueries peuvent entrainer de lourdes représailles.

La guerre de Bassous qui eut lieu entre les Bani Bakr et les Taghlib Ibn Wahil, que nous avons mentionné au début du livre dans la généalogie des Arabes, dura quarante années et ne cessa qu’avec l’arrivée de Harith Ibn ‘Oubad Ibn Doubay’ah, des Bani Qays Ibn Tha’labah et les Banou Qays Ibn Tha’labah sont de la tribu  Ibn Bakr Ibn Wahil.

 

Harith Ibn ‘Oubad s’était tenu à l’écart de cette guerre mais quand les Bani Taghlib tuèrent Jassas Ibn Mourah, les Bani Bakr allèrent le voir et lui dirent :

- « Ton peuple a été anéanti ! »

Harith Ibn ‘Oubad envoya son fils Boujayr à Mouhalhillah Ibn Rabi’ah at-Taghlibi pour lui demander d’arrêter le combat mais Mouhalhillah tua le fils de Harith.

Suite à cela, Harith n’eut d’autre choix que de s’engager lui-même dans le combat jusqu’à ce que Mouhalhillah fût battu et ceci est une longue histoire que nous ne pouvons pas développer ici.

Al-Jahhaf Ibn Houkaym Ibn ‘Assim Ibn Qays Ibn Thouba’ Ibn Khouza’i Ibn Mouharib Ibn Hilal as-Soulami fait partie des nobles des Bani Soulaym. Il était connu pour être un homme courageux et un des plus proches des Bani Soulaym de ‘Oumayr Ibn Houbab as-Soulami. Mais comme l’a dit Abou ‘Oubaydah Ma’ma’ Ibn Mouthannah at-Taymi, le domestique Taymi des Qouraysh, il ne participa pas à la guerre qui eut lieu entre les Bani Qays et les Bani Taghlib.

 

Après la première guerre de Tharthar ou les Bani Taghlib, alors qu’ils étaient pour la majorité des Chrétiens, furent vainqueurs sur les Qays, le grand poète chrétien Riah Ibn Ghawth at-Taghlibi connu sous le nom d’Akhtal récita ces vers avec fierté :

« Lorsqu’ils nous virent avec la croix surélevée, montés sur nos chevaux armés de notre foi tranchante, la mort faisant ravage,  ils nous abandonnèrent leurs champs, leurs biens et leurs vignes ».

Puis, le jour de Shar ‘Abiyah, ou ils furent de nouveau vainqueurs, Akhtal dit :

« Al-Jahhaf pleura le jour de Shar ‘Abiyah. Lorsqu’il vit la mort faucher les Soulaym et les ‘Amir ».

Il avait l’habitude de répéter ces vers en toutes circonstances, lors des réunions entre les chefs de tribus ou chez le calife. 

 

Lorsque ‘Abdel Malik Ibn Marwan conclut un arrangement avec Zoufar Ibn Harith, comme nous le verrons plus tard, et que les gens se réunifièrent sous le califat, al-Akhtar, rappelant les évènements ou fut tué ‘Oumayr Ibn Houbab, récita de nouveau vers se moquant une nouvelles fois des Qays et des Bani Oumayyah.

Al-Jahhaf ne répondit à aucune de ses attaques verbales et resta silencieux.

Un jour alors qu’al-Jahhaf siégeait avec ‘Abdel Malik Ibn Marwan au conseil, al-Akhtar rentra et quand il vit al-Jahhaf, il répéta les vers de Shar ‘Abiyah. Al-Jahhaf qui mangeait des dattes fraiches, fut si en colère, que les dattes tombèrent de ses mains. Il lui dit :

- « Mais pas du tout ! Nous allons les venger avec toute notre force ! O fils de la chrétienne ! Je ne pensais pas que tu allais me harceler autant. Al-Akhtar fut pétrifié par sa réponse et il se rapprocha du calife pour éviter une éventuelle action ».

Le calife lui dit alors :

- « Je vois que tu n’as attiré sur toi et ton peuple que le mal ! »

Al-Akhtar était un poète et ses vers se propageait partout et il n’y restait à al-Jahhaf d’autre solution que de laver l’affront.

 

Al-Jahhaf lui prépara un piège avec l’aide de certains scribes du calife. Ils fabriquèrent un faux document qui stipulait que le calife l’avait nommé pour la collecte de la Zakat des Bani Bakr et des Bani Taghlib. Il a aussi été rapporté qu’il annonça faussement que le calife l’avait nommé gouverneur d’al-Jazirah.[1]

Puis il remplit un sac de terre et alla voir son peuple et leur dit :

- Le calife m’a nommé gouverneur d’al-Jazirah et ceci est un sac plein d’argent !

Son peuple le crut, intéressé par l’aspect financier, et un grand nombre de cavalier le suivirent et ils marchèrent sur les Bani Taghlib et lorsqu’ils furent à proximité, Al-Jahhaf vida le sac de terre, déchira ses documents et leur dit :

- « Je n’ai argent et ni lettre de créance, je vous ai menti ! » Puis, il leur raconta ce qui était arrivé précédemment alors que le conseil était réuni chez le calife.

- « Quiconque ne désire pas venger son peuple qu’il se retire car j’ai juré de ne pas me laver la tête avant d’avoir pris mon dû des Bani Taghlib ». 

Une  partie de ceux qui l’avait accompagné rebroussèrent chemin tandis qu’al-Jahhaf avec le reste des cavaliers se mirent en route jusqu’à parvenir à un endroit nommé Bish ou ils attaquèrent, à l’aube ou la nuit selon certaines versions, un groupe des Bani Taghlib près d’un puits des Bani Joushan Ibn Bakr des Banou Taghlib.

Il s’ensuivit un des pires massacres de l’histoire des Arabes à cause d’un poète idiot qui tirait fierté à se moquer des autres. Un des hommes d’al-Jahhaf fit prisonnier al-Akhtar sans le reconnaitre car il était vêtu d’un vêtement qui lui couvrait la tête. Il lui dit :

- « Qui es-tu ? »

- « Je suis un esclave des Bani Taghlib » répondit-il ! Et l’homme le relâcha. Al-Akhtar partit et alla se cacher dans un puits jusqu’à ce que tous fussent partis. Puis, il sortit de sa cachette et alla voir ‘Abdel Malik Ibn Marwan et lui dit :

- « Al-Jahhaf a commis à Bish des crimes dont nous nous plaignons à Allah et si Qouraysh refuse de dépenser ses biens pour le punir alors qu’ils tremblent ! Si le calife ne fait rien alors il verra ce qui va s’ensuivre », ce qui était une menace directe contre lui. 

 

 

Al-Jahhaf s’enfuit chez les Romains

 

Si l’état restait passif alors de plus graves événements pourraient suivre. Une sédition tribale aux graves répercussions qui entraineraient d’autres tribus dans la spirale de la guerre. Plusieurs guerres avaient déjà eu lieu sans que l’état n’intervienne du fait de la grande distance les séparant des zones de conflits qui avaient bien souvent lieu loin des villes.

L’état Omeyyades était déjà occupé à ramener à l’ordre ceux qui s’étaient rebellés contre l’état et ces guerres tribales supplémentaires d’un autre coté arrangeaient ses affaires car elles le débarrassaient de ses ennemis sans qu’il ait besoin d’envoyer des troupes pour les combattre. D’ailleurs c’est pour cela qu’il avait ressenti une immense joie lorsqu’on lui avait amené la tête de ‘Oumayr Ibn Houbab as-Soulami qui fut tué lors de la bataille de Hashak.

Lorsque ‘Abdel Malik vit que les choses étaient parvenu à un si grand seuil d’instabilité, il décida d’agir. Il ordonna qu’al-Jahhaf soit capturé pour le châtier mais al-Jahhaf s’enfuit chez les Romains.

Le roi des Romains l’accueillit avec pompe et l’honora avant de lui demander de se christianiser en lui promettant de lui donner en échange tout ce qu’il désirerait. Al-Jahhaf lui dit :

- « Je ne suis pas venu chez toi craignant l’Islam ».

Il  ne fit pas comme al-Jabalah Ibn Hayham, le roi des Assari, qui s’enfuit devant ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui) chez les Romains et se christianisa. Jabalah avait violemment frappé et fendu la lèvre d’un homme des Bani Fazarah qui avait involontairement marché sur son vêtement qui s’était ouvert durant le Tawaf à la Ka’bah.

Cet homme était allé se plaindre à ‘Omar Ibn al-Khattab al-Farouk (qu’Allah soit satisfait de lui) qui avait demandé à Jabalah de lui raconter ce qui était arrivé. Puis ‘Omar lui dit :

- « Sois-tu lui donne son dû ou soit il te rend la pareil, choisit l’un des deux ! »

Jabalah orgueilleux répondit à ‘Omar :

- « Je croyais qu’en rentrant dans l’Islam j’aurais plus de considération que je n’en avais avant l’Islam ! »

- « Mais l’Islam vous a rendu égaux ! »

- « Alors je vais me christianiser ! » C’est-à-dire je vais apostasier !

Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) lui dit :

- « Par Celui qui a différencié le bien et le mal, je te frapperais le cou ! »

Jabalah lui demanda de lui laisser le choix jusqu’au lendemain et Omar accepta. Jabalah en profita pour se sauver avec ses partisans chez les Romains ou ils se christianisèrent et profitèrent largement de la vie de ce monde comme il a été mentionné dans les livres d’histoires.

Après être resté longtemps chez les Romains, ce roi arabe des Banou Ghassan réfléchit sur ce qu’il avait fait, regretta et dit :

« Puisse ma mère ne m’avoir jamais donné naissance si j’avais seulement patienté,

Si j’avais seulement opté, pour ce que ‘Omar m’avait proposé ».

 

 

La contrition d’al-Jahhaf

 

L’Arabe libre de l’époque, ne pouvait supporter de vivre à l’étranger loin de sa famille, de son clan et de son pays. Al-Jahhaf savait que s’il revenait les Banou Taghlib ne l’oublieraient pas et chercheraient à se venger mais ne supportant plus l’exil, il décida de rentrer même si cela devait lui coûter la vie.

Avant de retourner, il envoya un message à certains nobles des Qays qui occupaient des postes importants dans l’entourage du calife ou il leur demanda de lui garantir un sauf conduit de la part du calife qui accepta.

Les Qays avec l’aide du calife réunirent une somme importante d’argent pour lui permettre de payer le prix du sang à ses victimes.

Certains historiens ont rapporté que lorsque la nouvelle de la sécurité accordée par le calife lui parvint, il décida d’arranger son affaire avec les Banou Taghlib. Al-Jahhaf se vêtit d’un linceul, alla à Bish voir les Banou Taghlib et leur dit :

- « Je suis venu vous soumettre ma personne afin que vous preniez votre dû ».

Le fait qu’il se soit revêtu d’un linceul en se soumettant à leur jugement, malgré les crimes qu’il commit, lui valut le pardon pour ce geste noble qui signifiait : Je me considère comme mort faites ce que vous voulez !

Les jeunes des Banou Taghlib voulurent le tuer, mais les gens âgés les empêchèrent car ils connaissaient les traditions des Arabes. Son geste était suffisant pour eux et ils lui pardonnèrent.

Après cela al-Jahhaf, devint plus pieux et il regretta amèrement les crimes qu’il avait commis jusqu’à la fin de ses jours. Il alla en pèlerinage à La Mecque ou il s’accrocha au vêtement de la Ka’bah et implora :

- « O Grand Seigneur, pardonne moi et je ne pense pas que Tu le feras ». 

Il est dit que Muhammad al-Hanafiyah, Muhammad Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de son père) l’entendit et lui dit :

-  « O Sheikh, ton invocation est pire que ton péché ! »

 

Et il est aussi dit que c’est le respectable Compagnon ‘AbdAllah Ibn ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait d’eux) qui l’entendit et lui dit :

- « Si tu n’étais pas al-Jahhaf, tu n’aurais pas dit cela ! » Et al-Jahhaf lui répondit :

- « Je suis al-Jahhaf ! »

Il était connu partout à cause des grands crimes, dont il n’y eut nul précédent auparavant,  qu’il commit envers les Bani Taghlib et dont les nouvelles se propagèrent dans tous les territoires islamiques. Des horribles crimes qui représentaient une telle somme, qu’il pensait qu’Allah ne lui pardonnerait pas.

Abou ‘Oubaydah Ma’mar Ibn Mouthannah Taymi a rapporté dans son livre « Maqahil » qu’al-Jahhaf tua vingt-trois-mille hommes, femmes et enfants des Bani Taghlib.

 

 

Après la bataille de Marj Rahib, que nous avons déjà mentionnée et qui eut lieu à la fin de l’année 64 de l’Hégire (683) sous le règne de Marwan Ibn Hakam le quatrième calife, ad-Dahhak Ibn Qays al-Fihri fut défait et tué tandis que Zoufar Ibn Harith al-Kilabi s’enfuit à Qalqissiyah ou il resta une menace contre le règne des Omeyyades.

 

 

Zoufar Ibn Harith al-Kilabi

 

‘Abdel Malik Ibn Marwan, après la mort de son père Marwan Ibn Hakam, se décida à se débarrasser de Zoufar. Il désista de son poste Abban Ibn ‘Ouqbah Ibn Abi Mou’ayt al-Amawi qui était gouverneur de Hims et lui ordonna d’aller combattre Zoufar.

Abban fit ce qu’on lui demanda et à la tête de son armée marcha sur Qalqissiyah et ‘Abdallah Ibn Zoumayt at-Tahi, le chef de l’avant-garde continua sa route sans attendre l’arrivée du reste de l’armée et attaqua az-Zoufar qui écrasa l’avant-garde et tua trois-cent cavaliers. Lorsque l’armée arriva, elle écrasa à son tour l’armée de Zoufar et tua son fils Waqi’ Ibn Zoufar.

Après cette victoire, ‘Abdel Malik Ibn Marwan conclut qu’il devait en finir définitivement avec la menace de Zoufar Ibn Harith et marcha de nouveau sur Qalqissiyah qu’il assiégea et bombarda avec ses trébuchets.

Zoufar leur dit :

- « Pourquoi pilonnez-vous la ville avec vos trébuchets ? Je vais sortir de la ville et nous allons combattre tout simplement. Si vous remportez la bataille la ville sera à vous ! »

Zoufar dit à son fils Houdayl Ibn Zoufar qui était aussi un intrépide guerrier :

- « Sort et combats-les et ne reviens pas avant d’avoir abattu la tente de ‘Abdel Malik et si tu reviens sans l’avoir fait je te tuerais ! »

Houdayl Ibn Zoufar sortit avec ses cavaliers et écrasa tout ce qui se tint devant lui jusqu’à ce qu’ils parviennent à la tente du calife qu’ils abattirent sur sa tête, avant de revenir. C’était un clair message pour le calife qui disait nous sommes parvenu jusqu’à toi mais nous t’avons épargné.

Lorsque Houdayl revint à son père, celui-ci l’embrassa sur la tête et lui dit :

- « Après ce jour, ‘Abdel Malik t’aimeras toujours ». 

Puis Zoufar sortit à son tour avec son armée et combattirent si farouchement que ‘Abdel Malik pensa à faire la paix avec eux. Il demanda à son frère Muhammad Ibn Marwan d’aller voir Zoufar et de conclure un traité de paix avec lui.

Zoufar accepta à condition qu’il n’ait pas à porter allégeance à ‘Abdel Malik tant que ‘Abdallah Ibn Zoubayr (qu’Allah soit satisfait de lui) serait en vie et parce qu’il lui avait déjà porté allégeance. 

Lorsque le traité fut conclu et que ‘Abdel Malik vit le petit de nombre de soldats dans les rangs de Zoufar, il dit :

- « Si j’avais su que son armée était si petite, je n’aurais jamais levé le siège jusqu’à ce qu’il se soumette à mon jugement ».

Ces paroles arrivèrent aux oreilles de Zoufar qui lui dit :

- « Si tu veux, on recommence ! »  Mais le calife était un homme intelligent et il lui dit :

- « Sois en paix ô Abou Houdayl ! »

Et après la bataille, Maslamah Ibn ‘Abdel Malik se maria avec Ribab, la fille de Zoufar pour renforcer les liens d’amitiés.

 

 

Avec la fin de ce différend entre lui et Zoufar, ‘Abdel Malik Ibn Marwan put enfin se concentrer totalement sur l’Iraq et faire face à ‘Abdallah Ibn Zoubayr.

Pour l’affaiblir, ‘Abdel Malik Ibn Marwan devait concentrer tous ses efforts sur l’Iraq pour pouvoir enfin l’assiéger dans le Hijaz[2]

‘Abdel Malik Ibn Marwan consulta les gens pour connaitre leur avis et parmi eux, Yahya Ibn Hakam Ibn Abi ‘As, son oncle, et d’autres qui lui dirent :

- « Contente-toi de la Syrie et laisse tomber l’Iraq et Ibn Zoubayr ».

Et ‘AbdAllah Ibn Malik leur répondit :

- « La Syrie est un pays qui a peu d’argent tandis que beaucoup de nobles d’Iraq m’ont écrit pour m’inviter ».

Son frère Muhammad Ibn Marwan lui donna aussi son avis et lui dit :

- « Tu dois demander ta part et aller en Iraq et je vais prier pour qu’Allah t’assiste ».

D’autres aussi lui dirent de ne pas aller en personne en Iraq mais d’y envoyer quelqu’un de sa famille accompagné d’une armée.

‘Abdel Malik Ibn Marwan[3] leur répondit :

- « Nul ne peut s’occuper de cette affaire hormis un Qourayshi qui a de la détermination. Peut-être dois-je envoyer quelqu’un qui a du courage mais pas de résolution. Je suis un clairvoyant stratégiste et un redoutable sabreur si j’en ai besoin et Mous’ab est un homme valeureux d’une valeureuse maison qui n’a pas de connaissance en matière de guerre. Il aime le confort et il a en sa compagnie des gens qui ne sont pas toujours d’accord avec lui tandis que moi j’ai en ma compagnie des gens qui me conseillent ».

 

Il a été rapporté dans les livres de littératures et d’histoires, que lorsque ce roi omeyyade qourayshi voulut partir pour l’Iraq, il fit ses adieux à son épouse ‘Atikah Bint Yazid Ibn Mou’awiyah qui pleura si abondement qu’elle fit pleurer toutes ses servantes.

 

 

En l’an 71 de l’Hégire (690), ‘Abdel Malik conquit Césarée mais les Byzantins profitèrent du conflit entre les Omeyyades et Ibn az-Zoubayr (qu’Allah soit satisfait de lui) pour attaquer et endommager Césarée et Ascalon (qayssariyah wa ‘asqalan)[4]. Lorsque son pouvoir se raffermit, ‘Abdel Malik reconstruisit et fortifia plusieurs villes côtières dont Césarée, Ascalon, Acre et Tyr.

 

 

La bataille de Joufrah 

 

Cette même année, ‘Abdel Malik à la tête de son armée marcha sur l’Iraq tandis qu’au même moment à Basra, Mous’ab se mit en colère contre certains de ses chefs pour avoir rejoint les rangs de Khalid Ibn ‘Abdillah Ibn Khalid Ibn Assid Ibn Abi al- ‘Iss Ibn Oumayyah Ibn ‘Abd ash-Shams[5].

Khalid Ibn ‘Abdillah avait auparavant rejoint ‘Abdel Malik Ibn Marwan après avoir été un des hommes de Mous’ab. Lorsque Mous’ab alla combattre Moukhtar Ibn Abi ‘Oubayd ath-Thaqafih « al-Moukhtar al-Kadab (le menteur) », il ne se rendit pas compte de l’absence de Khalid Ibn ‘Abdillah et de son frère Oumayyah. Ce n’est qu’après qu’il le réalisa et il les fit expulser d’Iraq.  

Quant à Khalid Ibn ‘Abdillah il alla chez ‘Abdel Malik en Syrie.

Lorsque ‘Abdel Malik Ibn Marwan se mit en route Khalid l’accompagna et Mous’ab Ibn Zoubayr n’était pas à Basra et Khalid dit à ‘Abdel Malik :

- « Envoie-moi à Basra avec un détachement, peut-être pourrais-je te conquérir Basra ».

Lorsqu’il arriva à Basra, il s’arrêta chez ‘Amr Ibn Asma’ al-Bahili qui contacta ‘Abad Ibn Houssayn at-Tamimi, le chef de la police de Mous’ab. Et ‘Omar Ibn ‘Oubaydillah Ibn Ma’ma’, le délégué de Mous’ab pour Basra.

Il lui fit dire en espérant convaincre ‘Abad de rejoindre leur rang :

- « J’ai accordé la protection à Khalid Ibn ‘Abdillah ».

‘Abad Ibn Houssayn at-Tamimi répondit au messager :

- « Je vais certainement le rejoindre de la meilleure façon ». Il dit cela sous entendant : je vais le rejoindre et le capturer.               

Lorsque ‘Amr Ibn Asma’ al-Bahili entendit la réponse, il dit à Khalid Ibn ‘Abdillah :

- « ‘Abad va nous rejoindre et moi, je ne peux pas te secourir. Va plutôt trouver Malik Ibn Misma’ Ibn Shihab al-Jahdalih al-Bakri, le chef des Rabi’ah Ibn Nizar de Basra ». 

Khalid remonta sur son cheval et alla voir Malik Ibn Misma’ et lui dit :

- « Accorde-moi ton aide ! »

- « Mon aide t’es accordée » lui répondit Malik. Puis, il envoya un messager au Bani Bakr Ibn Wahil et à leurs alliés les Azd qui vinrent en masse pour secourir Khalid Ibn ‘Abdillah.

Quand ‘Abad Ibn Houssayn at-Tamimi, le chef de la police arriva avec des cavaliers, les deux groupes se firent face sans qu’il ne s’ensuive de bataille.

Le lendemain Khalid Ibn ‘Abdillah alla voir Joufrat Nafi’ Ibn Harith avec un groupe des Bani Tamim et il s’ensuivit une bataille à Joufrah qui est un quartier de Basra.

Cette bataille prit le nom de « Jour de Joufrah » ou « la bataille de Joufrah » et dura vingt-quatre jours durant lesquels Malik Ibn Misma’ fut tué.

Puis les deux groupes firent la paix entre eux à condition que Khalid Ibn ‘Abdillah quitte Basra.

 

 

La grande bataille de Dayr al-Jafariq

 

Lorsque Mous’ab Ibn Zoubayr arriva, il se fâcha après beaucoup de gens qui avait participé aux évènements et ce fut de sa part une erreur car non seulement, il arrivait après une bataille qui avait tourné à son avantage et qu’il faisait aussi face aux armées du calife ‘Abdel Malik Ibn Marwan.

‘Abdel Malik Ibn Marwan saisit l’occasion de la division et il écrivit aux gens de Basra et de Koufa en leur promit que le bien de sa part.

Quand les nouvelles de la prochaine bataille entre ‘Abdel Malik et Mous’ab Ibn Zoubayr parvint à ‘Abdillah Ibn Khazim as-Soulami, l’émir de ‘AbdAllah Ibn Zoubayr du Khorasan il dit :

-« Y a-t-il avec lui ‘Omar Ibn ‘Oubaydillah Ibn Ma’ma’ ? »

Ils lui répondirent :

- « Non ! Il l’a envoyé en Perse ».  

-« Y a-t-il avec lui al-Mouhallab Ibn Abi Soufrah ? »

- « Non, il combat les khawarije à Soulaf ».

-« Y a-t-il avec lui ‘Abad Ibn Houssayn ? »

- « Non, il est l’émir de Basra ».

‘Abdillah Ibn Khazim dit :

- « Et moi je suis au Khorasan. Il ne fait aucun doute alors qu’il sera battu et tué ».

 

Tous obéissaient à ‘AbdAllah Ibn Marwan à la tête de ses armées de Syrie, d’Egypte et d’al-Jazirah. Mous’ab sortit à sa rencontre avec les gens de l’Iraq, dont un tiers marchait un pied en avant et un pied en arrière, prêt à la trahir.

Les armées se rencontrèrent à Dayr al-Jafariq près d’un lieu nommé Maskin dans le Sawad en Iraq sur la rive ouest du Tigre.

La grande bataille de Dayr al-Jafariq eut lieu et mourut Ibrahim Ibn al-Ashtar an-Nafa’i alors qu’il combattait aux côtés de Mous’ab Ibn Zoubayr.

‘AbdAllah sut que Mous’ab était dans un état critique et il lui envoya son frère Muhammad Ibn Marwan qui lui dit :

- « Le fils de ton oncle t’accorde la sécurité ».

Mous’ab lui répondit :

- « Les gens comme moi ne restent pas à l’écart d’un évènement comme celui-ci hormis vainqueur ou tué ! » 

Mous’ab Ibn ‘AbdAllah Ibn Zoubayr Ibn al-‘Awwam était un homme courageux, ‘AbdAllah Ibn Zoubayr Ibn al- ‘Awwam (qu’Allah soit satisfait d’eux) était un homme vaillant et Zoubayr Ibn al- ‘Awwam (qu’Allah soit satisfait de lui) son père fut un des héros de l’Islam. Ni la reddition ou la fuite n’était envisageable de la part de ces hommes.

 

Lorsque Mous’ab refusa l’offre, Muhammad Ibn Marwan appela ‘Issa Ibn Mous’ab et lui dit :

- « O fils de mon frère, ne te tue pas, la sécurité t’est accordée ». Mous’ab dit à son fils :

- « Ton oncle t’a accordé la sécurité, accepte-la et rejoins le ! »

Le jeune homme Qourayshi Issa Ibn Mous’ab Ibn ‘Awwam était brave, son père était un des chevaliers de l’Islam, son oncle ‘AbdAllah Ibn Zoubayr était un champion des champions et son grand père, le respectable Compagnon du Messager d’Allah (qu’Allah soit satisfait de lui), un des deux seuls cavaliers de l’Islam à combattre un sabre dans chaque main[6] répondit à Muhammad Ibn Marwan : 

- « Je ne suis pas une femme des Qouraysh et je suis prêt à te combattre ».

Les Qouraysh ne sont-ils pas les nobles des Arabes ?

Puis Mous’ab et son fils combattirent jusqu’à ce que ‘Issa fut tué tandis que Mous’ab fut grièvement blessé. Zaydatou Ibn Qoudamah Ibn Mas’oud ath-Thaqafi, le fils de l’oncle de Moukhtar Ibn Abi ‘Oubayd Ibn Mas’oud ath-Thaqafi, s’approcha de lui et lui porta le coup fatal en disant :

 - « Pour venger la mort de Moukhtar ! »

 

Mous’ab fut tué sur la rive du Tigre à Dayr Jafariq et ‘AbdAllah Ibn Marwan ordonna qu’il soit enterré avec son fils près du fleuve. Quant à la tête de Mous’ab, ils l’envoyèrent à Koufa puis à Damas et dans toutes les villes de Syrie.

‘Atikah Bint Yazid Ibn Mou’awiyah récupéra sa tête, le lava et l’enterra et dit :

- N’êtes-vous déjà donc pas satisfait de ce que vous avez fait pour parader avec sa tête dans les villes ? C’est de la perversité !



[1] Al-Jazirah est une région renommée entre le Tigre et Mossoul en Iraq.

[2] Péninsule arabique.

[3] ‘Abdel Malik Ibn Marwan le cinquième calife, était un brave homme qui empêcha par sa fermeté la chute du règne des Omeyyades et lui redonna sa vigueur. Du fait, certains historiens ont classé le règne des Omeyyades en Soufyani, de Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux) et en Marwani, de ‘Abdel Malik Ibn Marwan.Le règne Soufyani commença avec Mou’awiyah Ibn Soufyan, son fils Yazid et Mou’awiyah Ibn Yazid. Le règne Marwani débuta avec ‘Abdel Malik Ibn Marwan et ceux des califes qui le suivirent.

[4] En Palestine.

[5] À ne pas confondre avec Oussayd Ibn Abi al- ‘Iss Ibn Oumayyah Ibn ‘Abd ash-Shams 

[6] Le second était Khalid Ibn Walid (qu’Allah soit satisfait de lui).