L’allégeance à ‘AbdAllah Ibn Zoubayr
Vous témoignez
donc que
le Hijaz porta
allégeance à ‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah soit
satisfait d’eux) excepté trois hommes :
- ‘AbdAllah Ibn
‘Omar,
- ‘AbdAllah Ibn
‘Abbas,
- Muhammad
Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib (Muhammad Ibn al-Hanafiyah).
Puis nous verrons
aussi que les gens de Basra, de Koufa, d’Egypte, du Yémen, de la
péninsule, du Khorasan et de l’ensemble de l’empire musulman,
portèrent aussi allégeance à ‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah soit
satisfait d’eux).
Quant à Damas, la
situation n’était pas claire et ad-Dahhak était septique.
En Jordanie, Hassan
Ibn Malik Ibn Bahdal al-Kalbi, qui était l’envoyé et le
gouverneur de la Palestine pour le compte de Mou’awiyah, travailla
énormément pour le bénéfice des Omeyyades.
Il fut remplacé
par Rawh Ibn Zounba’ al-Joudami qui marcha à la tête de sa
troupe sur Jabiyah qui se trouvait proche de Damas la capitale pour
tenter d’usurper le pouvoir. S’il parvenait à capturer la capitale,
tout le reste suivrait rapidement.
Les khawarije abandonnent Ibn Zoubayr, se divisent et se
séparent
Nous avons vu
précédemment Najd Ibn ‘Amir al-Hanafi combattre aux côtés de
‘Abdallah Ibn Zoubayr (qu’Allah soit satisfait d’eux) contre l’armée
de Yazid Ibn Mou’awiyah.
Puis il y eut
aussi Nafi’ Ibn Azraq, ‘AbdAllah Ibn Ibad, ‘AbdAllah Ibn Sattar et
un groupe des khawarije.
Lorsque les
évènements s’apaisèrent, les khawarije se dirent :
- Nous nous sommes
engagés avec lui sans même lui demander son avis sur la mort de
‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui).
Ces gens ont
vraiment une maladie dans le cœur et Dzoul Nourayn ‘Uthman Ibn
‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui) n’a aucune valeur chez eux.
Que dire alors du reste des Musulmans !
‘Abdallah Ibn
Zoubayr, le respectable Compagnon, répondit à leurs questions et ne
dit que du bien sûr ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait
d’eux). Lorsqu’ils entendirent ses réponses, ils décidèrent de
l’abandonner, de se séparer
et de se diviser.
Nafi’ Ibn Azraq
al-Hanafi al-Bakri, ‘AbdAllah Ibn Souffar, ‘AbdAllah Ibn
Ibad, Handalah Ibn Bayhass, Zoubayr Banoul Mahouz,
‘Abdallah Banoul Mahouz, ‘Oubaydillah Banoul Mahouz
(les chefs des khawarije des Bani Tamim) allèrent à Basra. Suivant
l’avis d’Abou Bilal Mirdass Ibn Oudayah at-Tamimi.
Abou Talout Matar
Ibn ‘Ouqbah Ibn Zayd Ibn Find al-Bakri, Abou Foudayk ‘AbdAllah Ibn
Thawr al-Bakri et ‘Attiyah Ibn al-Aswad Liyashfiri al-Bakri allèrent
à Yamamah, le pays des Bani Hanifah Bakr.
A Yamamah, ils se
rebellèrent contre les Musulmans sous le commandement d’Abou Jalout
rejoint plus tard par Najd Ibn ‘Amir al-Hanafi.
Les khawarije qui
allèrent à Basra s’occupèrent à semer la division parmi les gens,
suite à ce qui était arrivés entre les Bani Tamim, les Tribus
Qayssiyah, Rabi’ah Ibn Nizar et Azd Yéménite ou Mas’oud Ibn ‘Amr
« la lune de l’Iraq » trouva la mort à cause des khawarije qui
s’étaient enfuit de prison en y mettant le feu.
Mais toutes les
tribus qui s’étaient entretués se tournèrent d’un seul homme contre
ces khawarije et après les avoir écrasés, les expulsèrent de Basra.
Nafi’ Ibn Azraq Al
Hanafi al-Bakri était parmi eux, tandis qu’Ibn Souffar et Ibn
‘Ibad restèrent à Basra.
Et comme à leur
habitude et c’est une des caractéristiques des khawarije, Nafi’ Ibn
Azraq al-Hanafi al-Bakri jeta la mécréance sur les khawarije
qui ne sortirent pas avec lui et qui étaient resté à Basra !
Puis, il écrivit
une lettre à ‘Abdillah Ibn Souffar et ‘Abdillah Ibn Ibad. Les
historiens ont rapporté que lorsque ‘Abdillah Ibn Ibad eut pris
connaissance de la lettre, il dit :
- « Seul leur sang
nous est permis quant à leurs biens, ils nous sont illicites ».
Et c’est là,
l’avis juridique le plus miséricordieux de leur part ! Le sang
licite mais pas les biens ! Mais comment pourront-ils utiliser leurs
biens, s’ils sont morts ?
Lorsque ‘Abdillah
Ibn Souffar eut connaissance de la lettre et des propos de ‘Abdillah
Ibn Ibad, il dit :
- « Qu’Allah vous
renie tous ! » Et ‘Abdillah Ibn Ibad lui répondit :
- « Qu’Allah vous
renie tous les deux ».
Après avoir été
ensemble, ils se jetèrent mutuellement la mécréance.
Telle est leur
manière depuis qu’ils sont apparu au premier siècle de l’Hégire avec
leurs égarements et leurs innovations jusqu’à nos jours.
La rébellion au Khorasan
Durant l’année 64
de l’Hégire (683), Salm Ibn Ziyad envoya ‘AbdAllah Ibn Khazim avec
le tribut reçut de Samarkand et Khwarizm à Yazid Ibn Mou’awiyah.
Salm resta gouverneur sur le Khorasan jusqu’à la mort de Yazid Ibn
Mou’awiyah.
Quand Yazid Ibn
Mou’awiyah et Mou’awiyah Ibn Yazid moururent, les gens du Khorasan
se révoltèrent contre leurs fonctionnaires et les expulsèrent.
Chaque groupe tribal prit le contrôle de sa région et l’agitation
civile régna. Ibn Khazim prit le contrôle du Khorasan et la guerre
éclata.
Pendant qu’Ibn
Khazim était à Herat, les Turcs razzièrent Qasr Asfad et assiégèrent
sa garnison qui étaient pour la plupart d’entre eux des Azdi et les
Turcs les vainquirent. Ils appelèrent à l’aide les Azd des régions
environnantes qui vinrent les aider mais ils furent battus à leur
tour par les Turcs. Alors ils envoyèrent un messager à Ibn Khazim
qui leur envoya un contingent des Banou Tamim sous le commandement
de Zouhayr Ibn Hayyan. Ibn Khazim lui dit : « Attends d’abord
de voir les Turcs puis attaque aussitôt que tu les voient sans
relâcher ton effort ». Zouhayr partit et rencontra les Turcs lors
d’une journée particulièrement froide. Il les attaqua sans répit si
bien qu’il les défit. Les Turcs s’enfuirent et les Musulmans leur
donnèrent la chasse jusqu’à une partie avancée de la nuit lorsqu’ils
atteignirent un château dans le désert. Le corps de l’armée des
Musulmans y stationna tandis que Zouhayr poursuivit les Turcs avec
quelques cavaliers, car il connaissait les routes. Au milieu de la
nuit, il revint parce que sa main avait gelé à sa lance à cause de
l’intense froid. Il appela Ka’b son jeune esclave qui réchauffa de
la graisse qu’il déposa sur sa main. Puis ils allumèrent un feu et
le massèrent doucement jusqu’à ce que sa main soit redevenue douce
et chaude. Alors il revint à Herat.
Les guerres contre les khawarije
En l’an 65 de
l’Hégire (684), les partisans de Nafi’ Ibn Azraq accrurent
considérablement et ils combattirent les Musulmans à Basra. L’émir
de Basra, ‘AbdAllah Ibn Harith Ibn Nawfal Mouslim Ibn
‘Oubayth Ibn Qourayz al-‘Abshami al-Qourayshi, lui envoya une armée
de Basra pour le combattre et les deux armées se rencontrèrent en un
lieu nommé Doulab dans l’Ahwaz.
Nafi’ Ibn Azraq le
khawariji et Mouslim Ibn ‘Oubayth al- ‘Abshami, le commandant de
l’armée de Basra, furent tués lors de la bataille.
Mourut aussi,
‘AbdAllah Ibn Mahouz qui prit le commandement de l’armée des
khawarije après la mort de Nafi’ mais l’armée de Basra, après avoir
combattu vaillamment fut défaite et s’enfuit.
Cette bataille fut
nommée la bataille de Doulab, et un grand nombre de khawarije
trouvèrent aussi la mort.
Lorsque les
nouvelles de la défaite parvinrent à ‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah
soit satisfait d’eux), il nomma émir de Basra al-Harith Ibn
‘Abdillah Ibn Abi Rabi’ah Ibn Moughirah al-Makhzoumi al-Qourayshi,
surnommé « al-Qouba’[1] ».
Quand al-Harith
Ibn ‘Abdillah arriva à Basra, il renvoya ‘AbdAllah Ibn Harith
Ibn Nawfal. Alors qu’il se préparait à combattre les khawarije,
al-Mouhallab Ibn Abi Soufrah
al-Azdi arriva à Basra alors qu’il se dirigeait vers le
Khorasan, nouvellement nommé émir du Khorasan par ‘AbdAllah Ibn
Ziyad.
Les gens de Basra
lui demandèrent de consulter al-Ahnaf Ibn Qays, qui fut
commandant en son temps et lui demandèrent de prendre le
commandement de l’armée pour combattre les khawarije. Il demanda des
conditions et lorsqu’ils les acceptèrent, il donna son accord.
Suivit la bataille
entre al-Mouhallab et les khawarije, dans l’Ahwaz en 66 de
l’Hégire (685). Ce fut aussi une dure bataille comme toutes les
batailles menées contre les khawarije qui étaient des féroces
combattants.
Les gens de Basra,
tinrent le choc et patientèrent jusqu’à ce que le commandant des
khawarije, le frère de ‘Abdillah Ibn Mahouz fut tué. Les
khawarije furent littéralement écrasés et ceux qui échappèrent se
réfugièrent à Ispahan et Kairouan.
C’est ce qui
arriva en Iraq, mais qu’en est-il des évènements en Syrie ?
La division des Musulmans entre porter allégeance à
‘Abdallah Ibn Zoubayr et aux Omeyyades
La situation en
Syrie était aussi instable.
Lorsqu’ad-Dahhak
Ibn Qays al-Fihri, qui était à Damas la capitale des
Omeyyades, vit que les affaires de ‘AbdAllah Ibn Zoubayr allaient
pour le mieux, il voulut lui porter allégeance.
Il monta un jour
sur le Minbar et ne mentionna pas en bien Yazid Ibn Mou’awiyah. Un
homme des Bani Kalb qui sont les oncles de Yazid Ibn Mou’awiyah, se
leva et frappa ad-Dahhak avec sa canne. Les gens prirent
leurs sabres et il s’ensuivit une bataille dans la mosquée.
Aujourd’hui, nous
voyons les Musulmans hausser la voix et crier dans les mosquées.
Mais que dire de se combattre au sabre dans la mosquée au premier
siècle de l’Hégire à peine ! Et ce parce qu’ils ne se sont pas mis
d’accord pour élire l’un d’entre eux calife ! Et ce fut une cause
majeure de tous les troubles qui s’ensuivirent dans le monde
islamique : l’absence d’un dirigeant pour les unir.
Lorsque les
esprits se calmèrent dans la mosquée, ad-Dahhak rentra chez
lui. Plus tard, il se mit d’accord avec les Bani Oumayyah pour aller
ensemble à Jabiyah chez Hassan Ibn Malik Ibn Bahda
al-Kalbi pour porter allégeance à un homme des Bani Oumayyah qu’ils
auraient choisi.
Hassan
Ibn Malik était entouré de sa puissante tribu et des tribus
Yéménites. Il voulut porter allégeance à Khalid Ibn Yazid Ibn
Mou’awiyah parce que sa grand-mère était Mayssoun Bint Bahdan,
la tante de Hassan Ibn Malik.
Sur leur route
vers Hassan Ibn Malik, ils passèrent par les Thawr Ibn Ma’an
Ibn Yazid Ibn Akhnas Ibn Habib as-Soulami, des Bani Soulaym
Ibn Qays Ibn Moudar. Thawr dit à ad-Dahhak :
- « Tu nous as
proposé de porter allégeance à Ibn Zoubayr et nous t’avons répondu
et maintenant tu vas chez cet Arabe pour qu’il choisisse le fils de
sa sœur ! » Ad-Dahhak lui répondit :
- « Qu’est-ce que
tu en penses ? »
- « Ce que j’en
pense est que nous allons tous ensemble à Damas, pendant que les
Omeyyades sont à Jabiyah et que tu demandes aux gens de porter
allégeance à Ibn Zoubayr ! »
Effectivement les
Omeyyades étaient à Jabiyah et parmi eux Marwan Ibn Hakam,
‘Amr Ibn Sa’id Ibn al-‘As, Khalid Ibn Yazid Ibn Mou’awiyah, son
frère ‘Abdallah Ibn Yazid Ibn Mou’awiyah.
Nous avons vu
aussi qu’à Hims, Nou’man Ibn Bashir al-Ansari (qu’Allah soit
satisfait de lui) fit porter les gens à l’allégeance de ‘Abdallah
Ibn Zoubayr Ibn al-‘Awwam (qu’Allah soit satisfait d’eux).
Que Zoufar Ibn
Harith al-Kilabi, des Banou Kilab Ibn Rabi’ah Ibn ‘Amir Ibn
Sa’sa’a Ibn Mou’awiyah Ibn Bakr Ibn Hawazin Ibn Mansour Ibn Ikrimah
Ibn Khassafah Ibn Qays Ibn ‘Aylan Ibn Moudar, fit la même chose à
Qinnassrine, une ville proche de Halab.
Les Banou Kilab
Ibn Rabi’ah Ibn ‘Amir Ibn Sa’sa’a sont de l’origine des Arabes et
des Hawazin, la puissante tribu des Qays à différencier avec les
Banou Kalbi de Kalb Ibn Wadarah.
En Palestine,
Natil Ibn Qays Ibn Zayd Ibn Hayan al-Joudami se révolta
contre le fils de son oncle, Rawh Ibn Zoumba’ al-Joudami
nommé par Hassan Ibn Malik avant son départ pour Jabiyah et
fit porter les gens allégeance à ‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah
soit satisfait de lui).
Les Joudam sont
une tribu Yéménite Qahtaniyah. Natil Ibn Qays se rebella
contre Rawh Ibn Zoumba’ parce que lorsque celui-ci était jeune, il
voulut se rapprocher des Omeyyades et prétendit faussement que
Joudam était Ibn Assad Ibn Khouzaym Ibn Moudrik Ibn Ilyas Ibn
Moudar. Assad Ibn Moudrik est le frère de Kinan Ibn Moudrik le grand
père des Qouraysh.
Natil Ibn Qays
s’informa auprès d’un Sheikh Joudami qui lui dit : « Comment peut-il
fait entrer la tribu Qahtaniyah dans la tribu des Kinanah
al-Moudariyah. Je ne connais pas cette généalogie. Nous sommes des
Banou Qahtan ! »
La force des
Omeyyades n’étaient pas aussi importante que la force d’ad-Dahhak
Ibn Qays et ses partisans.
Marwan Ibn Hakam,
qui était la figure la plus importante des Omeyyades à cette époque,
refusa de partir au Hijaz pour porter allégeance à ‘Abdallah
Ibn Zoubayr et prendre de lui un pacte de sécurité pour les
Omeyyades.
Alors que Marwan
Ibn Hakam se dirigeait vers Damas, il rencontra à Azrou’at,
pas très loin de Damas, ‘Oubaydillah Ibn Ziyad !
Regardez comment
arrivent les évènements décrétés par Allah Exalté et Loué soit-Il et
les causes.
L’allégeance à Marwan Ibn
Hakam
Marwan Ibn Hakam
préoccupé pour que le califat reste chez les Omeyyades et pour ne pas
porter allégeance à Ibn Zoubayr, rencontra Ibn Ziyad. Et Ibn Ziyad
avait tout intérêt à ce que le pouvoir reste aux Bani Oumayyah !
‘Oubaydillah Ibn Ziyad, comme nous l’avons déjà mentionné, arrivait
de l’Iraq ou il fut expulsé par ses habitants.
‘Oubaydillah Ibn
Ziyad, ‘Amr Ibn Sa’id Ibn al-‘As et Houssayr Ibn Noumayr
as-Sakouni, le commandant de l’armée qui assiégea la Ka’bah, se
réunirent avec toutes les tribus yéménites et Marwan Ibn Hakam.
Ils lui dirent :
- « Khalid Ibn
Yazid, est encore un jeune homme et il ne peut pas faire face à Ibn
Zoubayr. Tandis que toi, tu es un des grand de Qouraysh et un
noble ». Puis, ils ne cessèrent de le flatter jusqu’à qu’il accepte
d’être le calife et alors, ils lui portèrent allégeance.
‘Amr Ibn Sa’id Ibn
al-‘As lui dit :
- « Marie toi avec
la veuve, la fille de Yazid Ibn Mou’awiyah, la mère de Khalid Ibn
Yazid » et il se maria avec elle. Elle est Oumm Hashim Bint Abi
Hashim Ibn ‘Outbah Ibn Rabi’ah Ibn ‘Abd ash-Shams Ibn ‘Abdel Manaf
al-Qourayshiyah. Elle s’appelait Fakhitah et était surnommée Oumm
Hashim. Elle était aussi la fille de l’oncle de Marwan Ibn Hakam
des ‘Abd ash-Shams.
A Jabiyah, ils se
mirent d’accord pour porter allégeance à Marwan Ibn Hakam,
puis après lui à Khalid Ibn Yazid, puis après lui à ‘Amr Ibn Sa’id
Ibn al-‘As. Ils optèrent aussi pour nommer ‘Amr Ibn Sa’id Ibn al-‘As
gouverneur de Damas et Khalid Ibn Yazid gouverneur de Hims.
‘Oubaydillah Ibn
Ziyad dit à Marwan Ibn Hakam :
- « Je vais aller
trouver ad-Dahhak à Damas ».
L’allégeance à
Marwan Ibn Hakam eut lieu à Jabiyah le 03 du mois de Dzoul
Qi’dah de l’année 64 de l’Hégire (683).
La mort d’ad-Dahhak
Ibn Qays
‘Oubaydillah Ibn
Ziyad alla à Damas ou il put joindre ‘ad-Dahhak Ibn Qays
al-Fihri. Il lui détailla les évènements et lui demanda d’abandonner
Ibn Zoubayr et de porter allégeance à Marwan, mais il refusa.
Trois jours après,
il appela de nouveau les gens à porter allégeance à Ibn Zoubayr mais
il baissa dans l’estime des gens pour avoir refusé de porter
allégeance à Marwan Ibn Hakam.
‘Oubaydillah Ibn
Ziyad alla le revoir et lui suggestionna de quitter Damas avec sa
troupe et d’aller au désert pour quelque temps. ‘Ad-Dahhak
Ibn Qays accepta et sortit avec sa troupe vers Marj Rahid.
Ad-Dahhak à
Marj, les Omeyyades à Jabiyah, et la popularité grandissante de
Marwan fit qu’il réunit rapidement une grande armée et marcha sur
les traces d’ad-Dahhak. Marwan fut rejoint par les Bani Kalb
Ibn Ghadarah, les Bani Kinda au complet avec les Bani Saqoun et
Ghassan, toutes des tribus Azd yéménites qahtaniyah.
A Damas, Yazid Ibn
Abi Nims al-Ghassani se rebella contre ad-Dahhak et fit
porter allégeance aux gens pour le compte de Marwan Ibn Hakam.
Puis, il porta assistance à Marwan en lui envoyant des hommes, des
armes et de l’argent.
Quant à ad-Dahhak,
il demanda de l’aide à Nou’man Ibn Bashir (qu’Allah soit satisfait
de lui) à Hims, à Zoufar Ibn Harith al-Kilabi à
Qinnassrine et à Natil Ibn Qays en Palestine qui lui envoyèrent
aussi des hommes.
La bataille de
Marj Rahib qui débuta à la fin du mois de Dzoul Qi’dah de l’année 64
de l’Hégire dura vingt jours.
On a aussi dit
qu’elle eut lieu à la fin de l’année 64 au mois de Dzoul Hijjah
et aussi au mois de Mouharram de l’année 65 de l’Hégire
(684).
L’armée d’ad-Dahhak
fut battue et s’enfuit. Marwan Ibn Hakam demanda à ce que les
fuyards ne soient pas tués et au cours de la bataille mourut ad-Dahhak
Ibn Qays. Sa tête fut tranchée et ramenée à Marwan Ibn Hakam.
Un nombre très important de nobles Syriens qui était dans la troupe
d’ad-Dahhak furent tués au cours de la bataille.
Voici ce qu’ont
rapporté les historiens concernant toutes les personnalités qui
moururent au cours de la bataille : Un nombre si important de nobles
et de chefs Syriens furent tués au cours de la bataille que Marwan
Ibn Hakam pleura et dit :
- « Après avoir
grandi et vieillit en suis-je arrivé au point de combattre avec le
sabre pour le pouvoir ? »
Quatre-vingt
nobles et chef syriens furent tués dans les rangs d’ad-Dahhak.
Un très grand nombre d’hommes de la tribu des Qays furent aussi tués
au cours de la bataille comme jamais il n’a été tué auparavant dans
une seule bataille comme l’a rapporté Ibn Athir dans son livre « al-Kamil »
Toujours selon
lui, le chef des Bani Noumayr, Ammam Ibn Qabissah Ibn Mas’oud Ibn
‘Oumayr Ibn an-Noumayri fut tué par Wazi’ou Ibn Douhalah al-Kalbi.
Tous les fuyards
s’enfuirent directement vers leur pays respectif.
Quand les
nouvelles parvinrent à Nou’man Ibn Bashir alors qu’il était à Hims,
il quitta la ville en compagnie de sa femme, de ses enfants et d’un
servant. Mais les gens de Hims le poursuivirent et le tuèrent
(qu’Allah soit satisfait de lui). Ils tranchèrent sa tête et
revinrent avec.
Zoufar Ibn Harith
al-Kilabi réussit à s’enfuir de la bataille et se réfugia à
Qalqissiyah, un territoire des Bani Rabi’ah sur la rive est de
l’Euphrate entre Hira et la Syrie, ou il se fortifia.
Natil Ibn Qays
al-Joudami s’enfuit à La Mecque chez Ibn Zoubayr (qu’Allah soit
satisfait de lui).
Après la bataille
de Marj, Marwan accentua son contrôle sur la Syrie et l’Egypte se
rangea sous sa bannière.
La succession de
Marwan Ibn Hakam
au Califat
et l’organisation des shiites à Koufa
Marwan Ibn Hakam
devint le quatrième calife des Omeyyades après que l’ensemble des
gens de Syrie lui ai porté allégeance après la bataille de Marj
Rahib.
Sous son règne,
certains chefs shiites, ceux qui avaient trompé et abandonné Houssayn
Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait d’eux) comme nous
l’avons vu précédemment, voulurent se racheter de leurs fautes. Ces
chefs étaient au nombre de cinq avec à leur tête, le respectable
Compagnon :
- Souleyman Ibn
Sourad Ibn Jawn Ibn Abi al-Jawn al-Khouza’i, un noble de la tribu
des Khouza’a et un partisan de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit
satisfait de lui),
- Moussayad Ibn
Najabah Ibn Rabi’ah Ibn Riyah Ibn Ghawf Ibn Hilal Ibn Shamkh
Ibn Fazara Ibn Noubyan de la tribu des Fazarah Ghatafaniyah,
- ‘AbdAllah Ibn
Sa’d Ibn Noufayl al-Azdi,
- ‘AbdAllah Ibn
Wahil at-Taymi des Banou Taym Tha’labah Ibn Bakr Ibn Wahil et,
- Rifa’ Ibn Shadad
al-Bajali de la tribu des Bajilah.
Lorsque Yazid Ibn
Mou’awiyah décéda au mois de Rabi’ Awwal de l’année 64 de l’Hégire
(683), ils furent encore plus convaincu de poursuivre leur révolte.
Ils se réunirent donc dans la maison de Souleyman Ibn Sourad à Koufa
ou ils décidèrent de le prendre pour chef alors qu’il était âgé de
92 ans (qu’Allah soit satisfait de lui).
Ils se promirent
mutuellement de venger al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait
de lui) et de pourchasser ses assassins. Ils écrivirent à leurs
partisans et à ceux qui étaient de leur avis de se rassembler le
mois de Rabi’ Akhir de l’année 65 de l’Hégire (684) à Noukhaylah, un
endroit très proche de Koufa.
Après la mort de
Yazid Ibn Mou’awiyah, le gouverneur d’Iraq était ‘Oubaydillah Ibn
Ziyad, comme nous l’avons déjà mentionné, qui se trouvait à Basra
tandis que ‘Amr Ibn Hourayth Ibn ‘Amr Ibn ‘Uthman Ibn
‘Abdillah al-Makhzoumi était son représentant à Koufa.
Après les
évènements qui secouèrent Koufa, les gens s’en prirent à lui, puis
l’expulsèrent du palais et nommèrent à sa place ‘Amir Ibn Mas’oud
Ibn Oumayyah Ibn Khalaf al-Joumahi, des Bani Joumah
des Qouraysh Abatih. Il fut surnommé « Dzou Khroujat
al-Jourl » du fait de son extrême petite taille.
‘Amir Ibn Mas’oud
fit porter les gens allégeance pour le compte de ‘Abdallah Ibn
Zoubayr (qu’Allah soit satisfait de lui) qui nomma et envoya
‘AbdAllah Ibn Yazid Ibn Zayd Ibn Houssayr Ibn ‘Amr Ibn Harith
Ibn Khatmah al-Awsiyah al-Ansari, les Bani Khatmah des Aws, émir de
Koufa.
‘Abdallah Ibn
Zoubayr envoya avec lui Ibrahim Ibn Muhammad Ibn Talhah
Ibn ‘Oubaydillah Taymi al-Qourayshi responsable des finances et ils
arrivèrent à Koufa au mois de Ramadan de l’année 64 de l’Hégire
(683).
L’arrivée de Moukhtar Ibn Abi ‘Oubayd ath-Thaqafi à Koufa
Moukhtar Ibn Abi
‘Oubayd ath-Thaqafi arriva à Koufa à la mi-Ramadan. Connu aussi sous
le nom « du menteur », il est Moukhtar Ibn Abi ‘Oubayd Ibn Mas’oud
Ibn ‘Amr Ibn ‘Oumayr ath-Thaqafi dont le père est le respectable
Compagnon Abou ‘Oubayd Ibn Mas’oud ath-Thaqafi (qu’Allah soit
satisfait de lui) qui trouva la mort lors de la bataille du Pont (jisr)
contre les Perses en l’an 13 de l’Hégire (634). Ath-Thaqafi est de
la puissante tribu Thaqafah Qayssiyah al-Moudariyah et Thaqif est
Qissi Ibn Mounabih Ibn Bakr Ibn Hawazin.
Moukhtar Ibn Abi
‘Oubayd ath-Thaqafi arriva à Koufa huit jours avant ‘AbdAllah Ibn
Yazid. Moukhtar était un orateur et un brave homme. Lorsqu’il
arriva, il dit aux shiites :
- « Je viens de la
part du Mahdi[2]
en tant que représentant et ministre ».
Des lourdes
paroles, mais personne ne le crut.
Les shiites, à
cette époque, étaient derrière Souleyman Ibn Sourad al-Khouzari
(qu’Allah soit satisfait de lui), mais les paroles de Moukhtar les
divisèrent et la moitié des shiites le suivit.
Moukhtar Ibn Abi
‘Oubayd ath-Thaqafi pressait les shi’a à abandonner Souleyman Ibn
Sourad al-Khouzari à cause de son âge avancé car il ne pouvait ni
conduire de bataille ni prendre les armes et s’il le faisait il ne
manquerait pas d’être tué.
Lorsque
l’organisation des shiites prit de l’ampleur, les gens informèrent
‘AbdAllah Ibn Yazid al-Ansari, nouvellement nommé gouverneur par
‘AbdAllah Ibn Zoubayr, et lui demandèrent de stopper Moukhtar Ibn
Abi ‘Oubayd ath-Thaqafi et Souleyman Ibn Sourad avant qu’ils ne
deviennent plus puissants et incontrôlables.
Mais ‘AbdAllah Ibn
Yazid al-Ansari ne fit rien pour les arrêter et leur dit qu’ils ne
risquaient rien du fait qu’ils n’étaient pas les assassins d’al-Houssayn
(qu’Allah soit satisfait de lui).
Sa prise de
position vint aux oreilles de Souleyman Ibn Sourad qui sortit de la
clandestinité, fit connaitre officiellement son but et se prépara
pour le combat.
Moukhtar Ibn Abi
‘Oubayd ath-Thaqafi avait porté allégeance à Mouslim Ibn ‘Aqil Ibn
Abi Talib avant de partir pour Koufa à la fin de l’année 60 de
l’Hégire (679) comme nous l’avons mentionné précédemment.
Après la mort de
Mouslim Ibn ‘Aqil, ‘Oubaydillah Ibn Ziyad ordonna l’emprisonnement
de Moukhtar après l’avoir frappé au visage et profondément balafré.
Moukhtar demanda à Zahidah Ibn Qoudamah Ibn Mas’oud ath-Thaqafi, le
fils de son oncle, d’aller trouver ‘AbdAllah Ibn ‘Omar (qu’Allah
soit satisfait d’eux) qui était marié à Safiyah Bint Abi ‘Oubayd, la
sœur de Moukhtar, et lui demander d’écrire une lettre à Yazid Ibn
Mou’awiyah en Syrie pour qu’il demande à ‘Oubaydillah de le relâcher
de prison.
Zahidah Ibn
Qoudamah exécuta son ordre et ’Oubaydillah reçut une lettre de Yazid
lui ordonnant de relâcher Moukhtar, qu’il libéra aussitôt.
’Oubaydillah lui donna trois jours pour quitter Koufa s’il voulait
avoir la vie sauve.
Moukhtar alla à La
Mecque, porta allégeance à ‘Abdallah Ibn Zoubayr et combattit dans
ses rangs contre Houssam Ibn Noumayr as-Sakouni, commandant
de l’armée de Yazid Ibn Mou’awiyah qui assiégea la Ka’bah.
Moukhtar combattit
férocement et resta à La Mecque cinq mois après la mort de Yazid Ibn
Mou’awiyah comme l’a rapporté l’Imam Tabari (qu'Allah lui fasse
miséricorde).
Lorsque Souleyman
Ibn Sourad sortit pour combattre l’armée de Syrie, Moukhtar resta à
Koufa.
‘Omar Ibn Sa’d Ibn
Abi Waqqas, Shabbath Ibn Rib’i Ibn Houssayn ar-Riyahi
at-Tamimi et Yazid Ibn Harith Ibn Rouwaym ash-Shaybani
s’étonnèrent de son comportement et dirent à ‘AbdAllah Ibn Yazid
al-Ansari :
- « Souleyman Ibn
Sourad est sorti pour combattre tes ennemis mais Moukhtar est resté
pour te déposer ».
Aussitôt après,
‘AbdAllah Ibn Yazid al-Ansari fit procéder à son arrestation et
l’emprisonna.
Souleyman Ibn
Sourad al-Khouzari (qu’Allah soit satisfait de lui) se dirigea vers
Noukhaylah ou, il avait donné rendez-vous à ses partisans.
Seize-mille personnes s’étaient enregistrées et promit de le
rejoindre pour venger la mort d’al-Houssayn.
Mais comme cela
est devenu une habitude, il ne trouva qu’à peine deux-mille
personnes au rendez-vous.
Il envoya alors
deux cavaliers à Koufa pour appeler les gens à la vengeance de
l’assassinat d’al-Houssayn et là encore, à peine deux-mille
personnes les rejoignirent. Souleyman Ibn Sourad se retrouva avec
une armée d’à peine quatre-mille hommes.
Quant aux shiites
de Basra et de Mada'in, ils trahirent aussi leurs engagements et pas
l’un d’entre eux ne se présenta.
Lorsque Souleyman
Ibn Sourad quitta Noukhaylah mille autres shiites l’abandonnèrent et
telle est leurs caractéristiques : tromperie et trahison ! Souleyman
se dirigea vers l’emplacement de la tombe d’al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait de lui) ou il se mit à pleurer, à prier
et à invoquer durant un jour et une nuit comme l’ont rapporté les
historiens. Puis, ils allèrent à la rencontre de leurs ennemis.
Sur leur chemin,
leur parvint une lettre de ‘Abdillah Ibn Yazid qui conseillait à
Souleyman Ibn Sourad de ne pas aller combattre et de rentrer chez
eux car leur armée était insignifiante comparée à l’armée de Syrie.
En fait ‘Abdillah
Ibn Yazid voulait utiliser son armée pour parvenir à ses propres
fins et c’est pourquoi, il envoya cette lettre.
Souleyman Ibn
Sourad lui répondit et le remercia pour ses conseils. Et quand
‘Abdillah Ibn Yazid lut sa réponse, il dit :
- « Ils sont tous
perdus ! »
L’armée des repentants et la bataille de ‘Ayn al-Warda
Souleyman Ibn
Sourad et ceux qui étaient avec lui, poursuivirent leur route et
s’arrêtèrent dans les faubourgs de Qalqissiyah, sur la rive est de
l’Euphrate, ou s’était fortifié Zoufar Ibn Harith al-Kalbi.
Souleyman contacta
Zoufar Ibn Harith al-Moussayab Ibn Najabah al-Fazari, appelé
aussi Zoufar[3]
Ibn Harith Moudar al-Hamrah et al-Jamal Dakhm[4].
Zoufar accueillit
Souleyman et son armée surnommée
l’armée
des repentants[5]
(tawabin). Il leur offrit de l’aide et les avertis qu’une
immense armée de Syrie était en route vers eux. Puis il leur dit :
- « Si vous voulez
vous pouvez vous fortifier dans la forteresse avec nous et si vous
voulez nous sortons avec vous pour établir notre camp à l’extérieur
de la ville pour n’être qu’un contre notre ennemi ».
Souleyman Ibn Sourad lui répondit :
- « Notre peuple
de Koufa nous a déjà proposé de l’aide et nous n’avons pas
accepté ».
- « S’il en est
ainsi alors marchez vers ‘Ayn al-Warda, que vous garderez dans votre
dos ayant ainsi à votre disposition son eau ».
L’armée de
Souleyman était composée uniquement de cavaliers tandis que celle de
Syrie, de cavaliers et de fantassins. Souleyman
Ibn Sourad suivit les conseils de Zoufar et marcha vers ‘Ayn
al-Warda sur la route de Koufa.
D’après certains
historiens, les armées de rencontrèrent au mois de Rabi’ Thani ou
Joumadah Thani de l’année 65 de l’Hégire (684).
L’armée de Syrie
était composée de plusieurs régiments commandés par ‘Oubaydillah Ibn
Ziyad qui affronta aussi Souleyman Ibn Sourad. L’aile chargée
d’attaquer l’armée des repentants était commandé par Houssayn
Ibn Noumayr as-Sakouni al-Kindi.
Avant de commencer
la bataille, Houssayn Ibn Noumayr les invita à porter
allégeance au calife omeyyade, à son obéissance et à retourner au
sein de la communauté.
L’armée des
repentants lui demandèrent de leur livrer l’assassin de Houssayn
et des leurs à savoir ‘Oubaydillah Ibn Ziyad pour le tuer. Ils leur
demandèrent de déposer le calife omeyyade et de laisser l’affaire à
la maisonnée du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui).
Chacun des deux
parties resta sur sa position et eut lieu la
bataille de ‘Ayn al-Warda qui dura trois jours. Le troisième
jour, la bataille tourna à l’avantage de l’armée de Syrie, plus
nombreuse et mieux armée.
Souleyman Ibn
Sourad fut tué au cours de la bataille alors qu’il était âgé de 93
ans. Fut aussi tué Moussayab Ibn Najabah, ‘AbdAllah Ibn Sa’d Ibn
Noufayl al-Azdi et ‘AbdAllah Ibn Wahil Taymim après avoir fermement
combattu.
L’armée des
repentants fut vaincue et quitta le champ de bataille. Tous les
participants retournèrent dans leurs maisons respectives,
principalement à Koufa ou ils furent informé de l’emprisonnement de
Moukhtar Ibn Abi ‘Oubayd.
La mort de Marwan Ibn
Hakam
Ibn Abi al-‘As
Au mois de Ramadan
de l’année 65 de l’Hégire (684), mourut
Marwan
Ibn Hakam Ibn Abi al-‘As Ibn Oumayyah Ibn ‘Abd
ash-Shams Ibn ‘Abdel Manaf al-Qourayshi né en l’an 03 de l’Hégire
(624). Sa mère était Aminah Bint ‘Alqamah Ibn Saffan Ibn Oumayyah
Ibn Mouhrith Ibn Khaml al-Kinaniyah.
On a rapporté
qu’il resta calife huit mois mais aussi six mois.
Avant de mourir,
il envoya deux armées ; l’une vers Médine sous le commandement de
Oubaysh Ibn Doulja al-Qayni, de la tribu des Qayn de la tribu des
Qouda’ah. Qayn, comme nous l’avons mentionné au début de ce livre,
sont des Banou Nou’man Ibn Jasr Ibn Shay’alat Ibn Assad Ibn Wadarah,
de la tribu des Qouda’ah.
Et la deuxième
armée, sous le commandement de ‘Oubaydillah Ibn Ziyad vers Koufa
pour combattre l’armée des repentants.
L’armée de Oubaysh
Ibn Doulja se disloqua avant même de combattre car Oubaysh fut tué
par une flèche inconnue. Et il est bien connu que lorsque le
commandant de l’armée meurt, les soldats perdent leur courage et
fuient le champ de bataille ! Mais Oubaysh fut tué avant même
d’avoir commencé la bataille contre ‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah
soit satisfait de lui) et il y avait dans cette armée, un simple
soldat du nom d’al-Hajjaj Ibn Youssouf ath-Thaqafi qui
n’avait à cette époque aucune renommée.
Certains ont
rapporté que Marwan Ibn Hakam mourut
étouffé des mains de sa femme Oumm Khalid Ibn Yazid Ibn Mou’awiyah,
le 03 du mois de Ramadan de l’année 65 de l’Hégire (684). Si vous
vous rappelez, Oumm Khalid Ibn Yazid est Fakhitah Abi Hashim Ibn
‘Outbah Ibn Rabi’ah Ibn ‘Abd ash-Shams Ibn ‘Abdel Manaf
al-Qourayshiyah.
Marwan Ibn Hakam
avait promis la succession au fils de Fakhitah,
Khalid Ibn Yazid, mais il changea d’avis pour son propre fils
‘Abdel Malik Ibn Marwan puis après lui à ‘Abdel ‘Aziz Ibn Marwan.
Lorsque Khalid Ibn
Yazid entrait alors que Marwan Ibn Hakam se trouvait en
séance consultative, il le faisait assoir près de lui sur le siège
royal. Mais un jour alors qu’il entra, Marwan refusa de le laisser
s’assoir près de lui et lui dit devant l’assistance composée de
chefs de tribus et militaires, de nobles et autres servants :
- « Pousse toi de
là car tu n’as aucun discernement ».
Khalid Ibn Yazid
sortit humilié très en colère et alla voir sa mère al-‘Abshamiyah
al-Qourayshiyah et lui dit deux fois :
- « Tu m’as
dévoilé et humilié ».
- « De quoi
parles-tu », lui demanda-t-elle ?
- « De ton mariage
avec cet homme » et il lui relata ce que lui avait fait Marwan
devant les membres du conseil.
- « Que personne
ne sache que tu es venu me voir et que Marwan n’apprenne pas ce que
tu viens de me raconter ».
Lorsque Marwan
vint la trouver et lui demander si Khalid lui avait parlé de ce qui
était arrivé lors du conseil,
elle dit :
- « Non, il ne m’a
informé de rien » puis elle se mit à le flatter et à lui dire que
son fils lui était obéissant et respectueux, jusqu’à ce qu’elle
l’eut convaincu et Marwan l’a cru.
Un jour, Marwan
vint chez elle pour faire la sieste. Lorsqu’il fut endormi, elle
ferma les portes, et avec ses servantes prit un coussin et l’étouffa
pendant son sommeil. Puis, elle se déchira son vêtement, ouvrit les
portes et se mit à hurler à la mort de l’émir des croyants.
[1]
Un jour au marché, il fut étonné par un instrument de mesure
que les marchands utilisaient pour peser. Il leur dit :
Votre récipient (miqyal) est vraiment grand (qouba’). Et les
gens le surnommèrent « Qouba’ » suite à cela.
[2]
Le Mahdi est Muhammad al-Hanafiyah.
[3]
Zoufar en arabe signifie un homme brave et
généreux.
[4]
Al-Jamal Dakhm : L’énorme chameau.
[5]
L’armée des repentants : Pour se repentir d’avoir trahit et
abandonné al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait de
lui).