De leur arrivée à Darband Shirwan et ce qu’ils y firent

 

Lorsque les Tatars quittèrent les terres géorgiennes, ils procédèrent vers Darband Shirwan, assiégèrent la ville de Shamakhi et engagèrent les habitants qui résistèrent vaillamment face au siège. Ensuite, les Tatars escaladèrent le mur avec une échelle. Il fut également rapporté qu’ils réunirent des carcasses d’animaux morts, des chameaux, des bovins, des ovins et autres et les cadavres de certaines victimes locales et autres qu’ils empilèrent les uns sur les autres jusqu’à ce qu’ils fassent une sorte de mont sur lequel ils grimpèrent et dominèrent ainsi la ville. Les combats se poursuivirent et les habitants résistèrent encore et pendant trois jours, les combats firent rage. Quand ils furent sur le point d’être débordés, ils dirent : « Il n’y aura rien pour nous excepté l’épée donc le mieux est de lutter. Mourons donc avec honneur ! Ils tinrent encore la nuit suivante malgré la décomposition des cadavres tout autour d’eux. Les Tatars ne commandaient plus le mur de la ville où ils avaient eu la haute main dans la bataille. Cependant, ils répétèrent leurs assauts et leurs attaques constantes. Les habitants perdirent courage, vaincus par la fatigue et l’épuisement. Quand ils sont devinrent trop faibles, les Tatars prirent la ville, firent un massacre et pillèrent les biens, qu’ils emportèrent avec eux.

Quand ils y eurent fini, ils voulurent passer par Darband mais furent incapables de le faire et ils envoyèrent alors une ambassade à Shirwan Shah, le souverain de Darband Shirwan, pour lui demander d’envoyer un émissaire qui pourrait arranger certains termes de paix entre eux. Il envoya dix de ses hommes importants mais les Tatars saisirent l’un d’eux, le tuèrent et dirent au reste : « Si vous nous informez d’une route que nous pourrions emprunter, nous garantirons vos vies sinon, nous allons vous tuer comme nous avons tué cet homme. » Ils répondirent : « Darband a pas de route qui la traverse mais il ya un endroit qui offre le meilleure accès qui soit. » Ils les conduisirent vers cette voie qu’ils prirent en laissant Darband derrière leur dos.

 

De ce qu’ils firent aux Alains et aux Qafjaq (Kiptchak ou Kiptchak, des tribus du nord-est)

 

Après avoir traversé Darband Shirwan, les Tatars se rendirent dans ces nouvelles terres qui ont de nombreux peuples comme les Alains, les Lakz et des tribus de Turcs. Ils pillèrent et tuèrent un grand nombre de Lakz dont certains étaient Musulmans et d’autres mécréants. Ils traitèrent durement les autres habitants de ces régions avant de se rendre chez les Alains qui formaient de nombreuses communautés et qui avaient déjà reçu des informations sur les Tatars et pris des précautions en s’alliant avec eux un groupe de Qafjaq. Ils combattirent les Tatars et aucun des deux camps n’acquit un avantage sur l’autre. Les Tatars envoyèrent un messager pour dire aux Qafjaq : « Vous et nous sommes de la même race. Ces Alains ne sont pas comme vous pour que vous leur accordiez votre aide de même qu’ils non pas la même religion que la vôtre. Nous vous promettons que nous ne vous ennuierons pas et que nous vous rapporterons tout l’argent et les vêtements que vous voulez, si vous nous laissez traiter avec eux. »

Un accord fut conclu entre eux en échange d’argent, de vêtements et d’autres choses. Ce qui fut convenu fut délivré et les Qafjaq abandonnèrent leurs alliés sur qui les Tatars tombèrent. Ils massacrèrent un très grand nombre d’entre eux, pillèrent et prirent des captives avant de marcher contre les Qafjaq qui se croyaient en sécurité et étaient retournés dans leurs terres suite à la paix qui avait été conclue. Ils ne furent informés des Tatars que lorsque ces derniers furent sur eux après être entrés dans leurs terres et ils furent massacrés les uns après les autres et les Tatars saisirent plusieurs fois la quantité de ce qu’ils leurs avaient donné précédemment.

Lorsque les Qafjaq qui habitaient au loin entendirent les nouvelles, ils s’enfuirent encore plus au loin sans livrer une seule bataille. Certains se réfugièrent dans les forêts, d’autres dans les montagnes et certains se rendirent dans les terres des Russes. Les Tatars restèrent dans les terres Qafjaq abondantes en pâturages d’été et d’hiver avec certains endroits qui étaient frais en été avec des pâturages abondants et d’autres chauds en hiver aussi avec des pâturages abondants. Ces derniers étaient les zones boisées sur la rive de la mer. Ils se rendirent dans la ville de Soudaq qui était la ville commerciale des Qafjaq sur la mer Noire ou se rendaient les navires transportant des textiles. Les Qafjaq les achetaient et vendaient des esclaves femelles, des Mamalik, des peaux de renards, de castors, des fourrures d’écureuils gris et d’autres objets de leurs terres. Cette mer Noire est une mer connectée avec le Bosphore.

 

Lorsque les Tatars arrivèrent à Soudaq, ils prirent la ville et les habitants s’enfuirent. Certains d’entre eux grimpèrent dans les montagnes avec leurs familles et leurs biens tandis que certains s’embarquèrent et voyagèrent vers l’Anatolie qui était entre les mains des Musulmans et les fils de Kilij Arsalan.

 

De ce que les Tatars firent aux Qafjaq et aux Russes

 

Lorsque les Tatars prirent le contrôle de la terre des Qafjaq après que ces derniers se soient dispersés, comme nous l’avons rapporté, une grande partie se rendit dans le territoire des Russes, un pays voisin grand, vaste et large dont les habitants professaient la religion chrétienne. Après leur arrivée, tous les Russes se réunirent et décidèrent de lutter contre les Tatars, s’ils étaient attaqués.

Les Tatars restèrent dans les terres Qafjaq pendant un moment et ensuite entrèrent dans les terres des Russes en l’an 620 de l’Hégire (1223). Les Russes et les Qafjaq furent alors informés de leur arrivée et s’apprêtèrent à livrer bataille. Ils partirent à la rencontre des Tatars pour les affronter avant que ces derniers n’atteignent leur territoire et pour les empêcher d’y entrer. La nouvelles de leur arrivée parvint aux Tatars qui revinrent sur leurs pas. Les Russes et les Qafjaq étaient impatients de les rencontrer et ils pensèrent qu’ils s’étaient retirés par crainte d’eux et parce qu’ils étaient trop faible pour combattre. Ils partirent énergiquement à leur poursuite et les Tatars ne cessèrent de reculer pendant douze jours, les Russes et les Qafjaq toujours sur leurs talons.

Puis, les Tatars firent volteface et chargèrent les Russes et les Qafjaq qui ne réalisent leur mouvement que lorsqu’ils étaient sur eux et qu’ils n’étaient pas prêts pour la bataille parce qu’ils s’étaient senti à l’abri des Tatars et pensaient qu’ils avaient le dessus sur eux. Leurs préparatifs pour la bataille ne furent pas achevés avant que les Tatars n’aient déjà gagné un avantage considérable sur eux. Toutefois, les deux parties résistèrent d’une manière impensable. La bataille dura plusieurs jours mais à la fin, les Tatars furent victorieux. Les Qafjaq et les Russes subirent une terrible défaite après qu’un grand nombre d’entre eux fut massacrés. De même un grand nombre de ceux qui s’enfuirent furent tués et seuls quelques-uns échappèrent tandis que tous leurs bagages furent pillés. Les survivants atteignirent leurs terres dans un état épouvantable à cause du long voyage et de la fuite. Les Tatars les poursuivirent tuant, pillant et détruisant le pays, de sorte que la plupart de celui-ci devint inhabité.

Bon nombre des principaux marchands russes et les hommes riches se rassemblèrent chargés de ce qu’ils avaient de plus précieux et naviguèrent vers les terres d’Islam dans plusieurs navires. Quand ils approchèrent du port vers lequel ils se dirigeaient, un de leurs navires sombra bien que les personnes à bord réussirent à se sauver. La coutume en vigueur était que chaque navire qui sombrait appartenait au sultan qui gagna beaucoup de ce fait. Le reste des navires arrivèrent sains et saufs et leurs passagers racontèrent cette histoire.

 

Du retour des Tatars vers leur souverain

 

Quand les Tatars traitèrent la Russie comme nous l’avons décrit et pillé leur pays, ils se retirèrent et se rendirent chez les Boulghar (Bulgares) toujours cette même année 620 de l’Hégire (1223). Lorsque ces derniers entendirent parler de leur approche, ils leur préparèrent des embuscades à plusieurs endroits et marchèrent vers eux pour les engager et les attirer vers les sites des embuscades qui émergèrent dans leur dos, de sorte qu’ils furent prit dans un étau et l’épée tomba sur eux de chaque côté. La plupart d’entre eux furent tués et seuls quelques-uns échappèrent.

Il y a cependant une autre version. Environ quatre mille Tatars partirent pour Saqsin pour retourner chez leur souverain Shinjiz Khan. Les terres des Qafjaq se vidèrent de leur présence et les survivants purent rentrer chez eux. Leur route commerciale avait été interrompue depuis l’entrée des Tatars et l’exportation de fourrures de zibelines, d’écureuils et d’autres articles vers d’autres terres avait été stoppée. Lorsque les Tatars retournèrent dans leur pays, la route se rouvrit et les marchandises furent exportées de nouveau comme avant.

 

Ainsi prend fin le récit du groupe des Tatars du « côté de l’ouest» que nous avons raconté d’une seule traite pour éviter son interruption.

 

De ce que les Tatars firent en Transoxiane après Boukhara et Samarcande

 

Nous avons déjà raconté les actes des Tatars « du côté de l’ouest » que leur chef Shinjiz Khan, qu’Allah le maudisse, avait envoyés contre Khwarizm Shah. Après avoir envoyé ce groupe contre Khwarizm Shah et qu’il entendit parler de sa fuite du Khorasan, il divisa ses troupes en plusieurs groupes. Il en envoya un à Ferghana avec pour mission de conquérir la ville, un à Tirmid et un autre à Kalanah, une des plus puissantes forteresses sur les rives de l’Oxus. Chaque armée marcha vers l’endroit qui lui avait été désigné, l’attaqua et prit le contrôle après avoir perpétré les mêmes exactions que leurs camarades à savoir, les massacres, les asservissements, les pillages et les destructions et toutes les autres sortes d’atrocités.

Quand ce fut fait, ils retournèrent chez leur chef Shinjiz Khan à Samarcande qui prépara ensuite une immense force dont il donna le commandement à l’un de ses fils qu’il envoya au Khwarezm. Il envoya également une seconde armée qui traversa l’Oxus pour le Khorasan.

 

Récit de la conquête du Khorasan par les Tatars

 

Quand l’armée envoyée au Khorasan partit, elle se dirigea vers l’Oxus qu’elle traversa et procéda pour la ville de Balkh. La population demanda des conditions qui furent accordées et la ville fut remise en l’an 617 de l’Hégire (1220). Les Tatars ne commirent aucun massacre ou pillage mais nommèrent un préfet avant de partir pour Zouzan, Maymand, Andkhoud et Qariyat qu’ils prirent toutes et nommèrent des gouverneurs pour ne pas exposer leurs populations à un mauvais ou nuisible traitement excepté le fait qu’ils prenaient les hommes et les utilisaient pour combattre tous ceux qui offraient une résistance. Ils arrivèrent finalement à Talaqan qui est une région comprenant plusieurs villes et une puissante forteresse appelée Mansourkouh qui était hors de portée des projectiles en raison de sa grande taille et de ses hauts murs tandis que la garnison était tenue par des combattants courageux. Les Tatars l’assiégèrent pendant six mois, engageant nuit et jour les défenseurs sans toutefois parvenir à un résultat quelconque.

Ils envoyèrent alors un messager à Shinjiz Khan pour l’informer de leur incapacité à prendre cette forteresse en raison du grand nombre de ses défenseurs et de sa position inexpugnable. Il vint donc en personne avec les forces qu’il avait en réserve et se joignit au siège. Il avait avec lui un grand nombre de prisonniers musulmans à qu’il ordonna d’attaquer sous peine de mort et ils combattirent donc à ses côtés. L’assaut se poursuivit pendant quatre mois et un grand nombre de Tatars furent tués lors des assauts. Voyant cela, leur chef ordonna la collection de tout le petit bois qui pourrait être recueillis ainsi que des troncs d’arbres ce qui fut fait. Il commença à bâtir une structure faite d’une couche de bois recouverte d’une couche de terre et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il fit une grande éminence de la même hauteur que la forteresse. Les Tatars grimpèrent sur celle-ci, érigèrent un trébuchet à son sommet et entreprirent le bombardement de la forteresse. Les défenseurs firent une charge d’un seul homme contre les Tatars et la cavalerie put ainsi échapper et survécut en traversant les montagnes et les bois cependant, les fantassins furent tués. Le Tatars entrèrent alors dans la forteresse, réduisirent en esclavage les femmes et les enfants et pillèrent l’argent et les meubles.

 

Plus tard, Shinjiz Khan rassembla la population à qui il avait accordé un sauf-conduit à Balkh et ailleurs et les envoya avec un de ses fils à la ville de Merv. Quand ils arrivèrent, plus de 200 000 Arabes, Turcs et d’autres Musulmans qui avaient survécu s’étaient déjà rassemblé là-bas et campaient à l’extérieur de Marv, déterminés à affronter les Tatars, convaincus qu’ils pouvaient les vaincre et les battre. Lorsque les Tatars arrivèrent, une bataille s’ensuivit dans laquelle les Musulmans tinrent leur position. Les Tatars, toutefois, ne connaissaient pas la fuite et l’un d’eux fait prisonnier et qui était aux mains des Musulmans dit : « Si on dit que les Tatars ont été tuées, croyez-le, mais s’il est dit qu’ils se sont enfuis, ne le croyez pas. »

Quand les Musulmans virent la persévérance et l’intrépidité des Tatars, ils tournèrent le dos et s’enfuirent. Beaucoup d’entre eux furent tués ou capturés et seuls quelques-uns échappèrent. Leurs bagages, leurs armes et montures furent saisis puis les Tatars envoyèrent ensuite des messagers vers les villes avoisinantes pour rassembler les hommes pour le siège de Merv. Quand ils eurent rassemblés ce qu’ils voulaient, ils marchèrent sur Merv qu’ils assiégèrent et firent tous les efforts pour maintenir des attaques constantes.

Les habitants furent affaiblis par la fuite de ces troupes et par le grand nombre de leurs propres tués ou pris. Après cinq jour de siège, les Tatars envoyèrent un messager à l’émir qui était le commandant de la garnison pour lui dire : « Ne vous détruisez pas vous-même ou les habitants. Venez à nous, nous vous ferons émir de cette ville et vous quitterons. » Il demanda des garanties pour lui et les habitants qui leur furent accordés et il alla alors à leur rencontre. Le fils de Shinjiz Khan lui donna une robe d’honneur et le traita avec respect. Il lui dit également : « Je veux que tu passes tes hommes en revue pour moi afin que nous puissions voir qui est apte à nous servir, que nous engagerons, à qui nous donnerons un fief et les laisserons nous rejoindre. »

Quand ils se présentèrent et qu’il les eut sous son contrôle, il les saisit et attacha leurs mains. Lorsque cela fut fait, il leur dit: « Donnez-moi une liste des marchands, des dirigeants de la ville, des riches et notez sur une liste séparée les artisans et les ouvriers qualifiés. » Ce qu’ils firent. Quand il lut les listes, il ordonna aux habitants de quitter la ville avec leurs familles, ce qu’ils firent tous et personne ne fut laissé derrière. Il s’assit alors sur une chaise en or et ordonna de lui amener les soldats qui avaient été arrêtés et à qui il fit trancher les têtes de sang-froid alors que les gens regardaient et pleuraient.

 

Quant aux gens du commun, les Tatars divisèrent les hommes, les femmes, les enfants et leurs biens. Ce fut une journée terrible avec tant de cris, de pleurs et de lamentations. Ils prirent les hommes importants, les battirent et les torturèrent par diverses méthodes à la recherche de l’argent. Certains d’entre eux sont morts sous la sévérité des coups car ils n’avaient rien pour  rançonner leur vie.

Ensuite, les Tatars mirent le feu à la ville et incendièrent le mausolée du sultan Sanjar après avoir creusé sa tombe à la recherche d’objets précieux et ils continuèrent ainsi pendant trois jours. Le quatrième jour, il ordonna que l’ensemble de la population soit tué, en disant : « Ces gens se sont rebellés contre nous, » et ils furent tous massacrés. Il ordonna de compter les morts et ils étaient environ 700 000. En vérité, nous appartenons à Allah et à Lui nous retournons, pour être épargné de ce qui arriva aux Musulmans ce jour-là.

 

Les Tatars procédèrent ensuite à Nishapour et l’assiégèrent pendant cinq jours. La ville avait un important contingent de troupes musulmanes mais ils ne furent pas assez forts contre les Tatars qui s’emparèrent de la ville puis sortirent les Musulmans de celle-ci et les massacrèrent, réduisirent en esclavage leurs femmes et torturèrent ceux qu’ils soupçonnaient d’être riches, comme ils l’avaient fait à Merv. Ils restèrent cinq jours détruisant et fouillant les maisons une par une à la recherche d’argent.

 

Après leur massacre des habitants de Merv, les Tatars furent informé que beaucoup de leurs victimes avaient survécu et s’étaient échappées vers le territoire islamique de sorte qu’ils ordonnèrent que les gens de Nishapour devraient avoir la tête coupée, de sorte que personne ne pourrait survivre au massacre. Quand ils eurent terminé, ils envoyèrent un groupe des leurs à Tous où ils agirent d’une manière similaire provoquant la destruction. Ils ruinèrent le sanctuaire où ‘Ali Ibn Moussa ar-Rida et ar-Rash étaient enterrés et qu’ils rasèrent jusqu’au sol.

 

Ils allèrent ensuite à Herat, une des villes les mieux défendues qu’ils assiégèrent pendant dix jours avant de la prendre. Ils accordèrent des conditions à sa population mais tuèrent toutefois un certain nombre d’entre eux puis, ils nommèrent un préfet sur ceux qui survécurent. Ghazna fut leur prochaine destination  où ils furent accueillis par Jalal ad-Din Ibn Khwarizm Shah qui les affronta et les vainquit comme nous le rapporterons, si Allah Exalté le veut.

Les habitants d’Herat  attaquèrent alors et tuèrent le préfet mais quand les Tatars qui avaient été vaincus revinrent, ils entrèrent dans la ville par la force et massacrèrent tous les vivants après avoir asservit les femmes, pillés les biens, ravagés la campagne environnante puis, ils détruisirent la ville qu’ils incendièrent et qui brûla complètement. Ils retournèrent ensuite chez leur chef Shinjiz Khan qui était à Talaqan et qui expédia des escadrons à travers tout le Khorasan, où ils agirent similairement.

 

Récit de leur conquête et de la destruction des Khwarezm

 

Le détachement de l’armée que Shinjiz Khan envoya au Khwarezm était le plus grand de tous les escadrons en raison de la taille du pays. Ils voyagèrent jusqu’à ce qu’ils arrivent au Khwarezm où se trouvait une grande armée et dont les habitants étaient connus pour être courageux et nombreux. Ils engagèrent les envahisseurs dans la plus féroce bataille que les gens aient entendu parler. Le siège dura cinq mois et des deux côtés, une grande foule d’hommes furent tués et les tombés parmi les Tatars furent plus nombreux que les Musulmans qui étaient protégés par le mur de la ville.

Les Tatars envoyèrent un messager à leur chef Shinjiz Khan pour demander des renforts qu’il mit à leur disposition en grande quantité. Quand ils arrivèrent, ils conduisirent une série d’assauts et prirent finalement une partie de la ville. Les habitants s’assemblèrent pour leur résister dans l’endroit qui était tombé mais ils furent incapables de les expulser. Ils continuèrent la lutte bien que les Tatars saisirent quartier après quartier. Chaque fois qu’ils prenaient un quartier, les Musulmans les combattaient dans le suivant. Hommes, femmes et enfants se battirent et poursuivirent leur combat jusqu’à ce que toute la ville fût tombée, que tout le monde fut tué et que tout ce qu’elle contenait fut pillé. Puis les Tatars ouvrirent le barrage qui retenait les eaux de l’Oxus loin de la ville qui fut complètement inondés et les bâtiments s’effondrèrent. Le site devint une étendue d’eau et pas un seul habitant ne survécut. Contrairement aux autres villes ou certaines personnes survécurent en se cachant ou en s’enfuyant, en partant ou en se jetant parmi les cadavres, les habitants de Khwarezm qui se cachèrent furent soit noyés ou moururent sous les décombres tandis que la ville devint une ruine déserte.

« Comme si personne n’avait jamais vécu entre al-Hajoun et as-Safah

Et qu’aucun joyeux n’avait passé au loin la soirée à Makkah. »

 

Rien de tel n’a jamais été entendu dans les temps anciens ou modernes. Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le déclin après la puissance et de la défaite après la victoire. Cette catastrophe toucha tout l’Islam et tous les Musulmans.

Combien de personnes du Khorasan et d’ailleurs furent tués parce que les marchands nomades et autres étaient très nombreux et tous passèrent sous l’épée.

 

Lorsque les Tatars eurent fini avec le Khorasan et Khwarezm, ils retournèrent chez leur souverain à Talaqan

 

De la conquête de Ghazna et la terre des Ghour par les Tatars

 

Quand les Tatars eurent fini avec le Khorasan et retournèrent chez leur souverain, il équipa une grande armée et l’envoya à Ghazna, où le prince régnant était Jalal ad-Din Ibn Khwarizm Shah. Les survivants de l’armée de son père s’étaient ralliés à lui là-bas et, selon un rapport, ils étaient au nombre de 60 000. Lorsque les Tatars arrivèrent dans les dépendances de Ghazna, les Musulmans sortirent à leur rencontre avec le fils du  Khwarizm Shah près d’un endroit appelé Balq, les engagèrent et menèrent une lutte acharnée qui dura trois jours. Finalement, Allah Exalté fit descendre Sa victoire sur les Musulmans. Les Tatars s’enfuirent et les Musulmans les tuèrent à volonté. Ceux qui s’échappèrent retournèrent chez leur roi à Talaqan.

 

Lorsque les habitants d’Herat entendu parler de cette victoire, ils se soulevèrent contre le gouverneur que les Tatars avaient placé parmi eux et le tuèrent. Shinjiz Khan leur envoya une armée qui prit la ville et la détruisit comme nous l’avons rapporté.

Après la défaite des Tatars, Jalal ad-Din envoya un émissaire à Shinjiz Khan pour lui dire : « Dans quelle endroit veux-tu que la bataille ait lieu afin que nous puissions faire notre chemin vers lui ? » Shinjiz Khan prépara une grande armée, plus grande que la première, avec un de ses fils et l’envoya vers Jalal ad-Din. Lorsque les Tatars arrivèrent à Kaboul, les forces islamiques sortirent à leur rencontre. Ils s’alignèrent les uns en face des autres et une grande bataille s’ensuivit ou les mécréants furent défaits une seconde fois et beaucoup d’entre eux furent tués. Les Musulmans prirent comme butin ce que les Tatars avaient avec eux et qui était considérable. Ils avaient aussi avec eux une grande foule de captives musulmanes qui furent sauvées et libérées.

Ensuite et malheureusement, la discorde éclata parmi les Musulmans à cause du butin. La raison est due au fait que l’émir Sayf ad-Din Boughraq, l’un des Turcs d’origine Khalaj qui était brave et audacieux, un homme sage et habile dans la guerre, et lui-même engagé dans une guerre avec les Tatars, déclara aux troupes de Jalal ad-Din : « Restez en arrière car vous êtes craintifs à leur égard. » Il était vraiment celui qui brisa les Tatars.

Il y avait aussi parmi les Musulmans un grand émir appelé Malik Khan qui était un parent de Khwarizm Shah et le seigneur d’Herat et ces deux émirs furent en désaccord sur le butin si bien que leurs partisans s’affrontèrent et un frère de Boughraq fut tué. Boughraq dit : «J’ai mis les mécréants en fuite et mon frère a été tué à cause de ce gain mal acquis ! » En colère, il quitta l’armée et alla en Inde suivit par 30 000 hommes qui le favorisèrent tous. Jalal ad-Din essaya par tous les moyens de le reconquérir et lui rendit visite en personne, lui rappela le devoir du Jihad et le mis en garde contre le mécontentement d’Allah Exalté. Il pleura en sa présence mais il ne revint pas et prit congé. Les Musulmans furent brisés et affaiblis à cause de cela.

Pendant ce temps, les nouvelles arrivèrent que Shinjiz Khan était arrivé avec ses hordes et ses armées. Quand Jalal ad-Din vit combien les Musulmans étaient devenus faibles à cause de ceux qui avaient déserté l’armée et qu’il n’était pas en mesure de maintenir sa position, il partit vers l’Inde. Il atteignit l’Indus, un grand fleuve, mais ne trouva pas de bateaux pour traverser.

Shinjiz Khan se hâta de suivre ses traces et Jalal ad-Din fut incapable de traverser avant que Shinjiz Khan et les Tatars l’aient rattrapé. Les Musulmans furent alors forcés de se battre et de rester ferme parce que traverser la rivière n’était pas une option pour eux. A ce moment, ils furent comme le cheval alezan qui, s’il avance sera tué et s’il reste en arrière ses jarrets seront tranchés. Ils dressèrent leurs lignes de bataille et se livrèrent une lutte féroce. Tous reconnurent que les combats précédents avaient été des jeux d’enfant en comparaison avec cette bataille qui dura trois jours.

L’émir Malik Khan que nous avons mentionné précédemment et un grand nombre de Musulmans furent tués mais les pertes furent plus importantes chez les mécréants de même que le nombre de blessés. Les mécréants se retirèrent alors à une certaine distance et campèrent au loin.

 

Quand les Musulmans virent qu’aucun renfort ne leur parviendrait et qu’ils avaient été affaiblis en raison de leurs camarades tués ou blessés et bien qu’ils fussent inférieurs en nombre par rapport aux mécréants, ils envoyèrent des gens pour surveiller les bateaux. Certains arrivèrent et les Musulmans traversèrent « afin qu’Allah accomplisse une chose destinée. »

Le lendemain, les mécréants retournèrent à Ghazna avec leurs cœurs renforcés parce que les Musulmans avaient traversé la rivière vers l’Inde et qu’ils étaient au loin. Quand ils arrivèrent, ils prirent la ville immédiatement parce qu’elle était dépourvue de troupes et de défenseurs. Ils tuèrent les habitants, pillèrent leurs biens et réduisirent en esclavage les femmes. Personne ne fut laissé. Ils détruisirent et brûlèrent la ville. Ils agirent de même dans les campagnes, pillant, tuant et incendiant. Ces régions devinrent désertées de tous habitants et totalement dévastés comme si elles n’avaient pas été fourmillantes de vie la veille.

 

 

Cette année, les Tatars arrivèrent à ar-Rayy qu’ils prirent, pillèrent et tuèrent tout le monde. Ils partirent alors et arrivèrent à Hamadan où le souverain de la ville les rencontra avec une offre de soumission et de tribut. Ils épargnèrent les habitants et continuèrent en Azerbaïdjan dont ils ruinèrent et incendièrent la terre, massacrèrent et réduisirent en esclavage après avoir commis des actes funestes et cela a déjà été entièrement détaillé.

 

 

De la mort de Qatada, l’émir de la Mecque, la succession de son fils al-Hassan et de l’assassinat de l’émir du pèlerinage

 

Au mois de Joumadah Thani de l’année 618 de l’Hégire (1221), Qatada Ibn Idris al-‘Alawi al-Hassani, l’émir de La Mecque, décéda à La Mecque (qu’Allah la protège) âgé alors d’environ quatre-vingt ans et son royaume s’étendait des frontières du Yémen à Médine, la ville du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Il possédait le fort de Yanbou’ dans le quartier de Médine. Son armée était nombreuse et il avait enrôlé de nombreux Mamalik si bien que les Bédouins dans ces terres le craignaient grandement.

Au début de son règne à La Mecque (qu’Allah la protège), il était un bon souverain. Il écarta les esclaves noirs malfaisants, protégea les populations, favorisa et respecta les pèlerins. Il resta ainsi pendant un certain temps mais plus tard, il se tyrannisa, imposa des taxes non canoniques à la Mecque et fit des choses honteuses. Certaines années, il pilla les caravanes de pèlerins comme nous l’avons déjà rapporté.

Quand il mourut, il fut succédé par son fils al-Hassan. Il avait un autre fils, nommé Rajih, qui habitait chez les Bédouins à l’extérieur de la Mecque qui  causa des ennuis et s’imposa comme un rival à son frère en tant que dirigeant de La Mecque. Lorsque la caravane de pèlerins d’Irak arriva, leur commandant était un Mamelouk du calife an-Nassir Li-Dinillah nommé Aqbash, qui s’était bien comporté avec les pèlerins sur le chemin et leur donna une excellente protection. Rajih Ibn Qatada alla le trouver et lui offrit de l’argent ainsi qu’au calife pour l’aider à devenir gouverneur de La Mecque. Aqbash accepta et ensemble, ils arrivèrent à La Mecque et campèrent à az-Zahir avant de marcher sur la Mecque pour lutter contre son chef, Hassan.

Ce dernier qui avait rassemblé de larges groupes de bédouins et d’autres quitta La Mecque pour lui livrer bataille. L’émir du pèlerinage avança seul devant ses troupes et gravit la montagne confiant en soi pour s’assurer que personne ne se retournerait contre lui mais, les hommes de Hassan l’encerclèrent, le tuèrent puis suspendirent sa tête sur la pique d’une lance.

Les forces du commandant des croyants s’enfuirent et les hommes d’Hassan encerclèrent les pèlerins et les pillèrent. Toutefois, Hassan leur envoya (aux pèlerins) son turban comme une garantie de sécurité alors ses hommes se retirèrent et ne les pillèrent pas. Le calme retourna et Hassan leur permit d’entrer dans La Mecque et faire ce qu’ils voulaient, effectuer leur pèlerinage, acheter et vendre et d’autres choses semblables. Ils restèrent à la Mecque pendant dix jours puis se mirent en route pour retourner chez eux et arrivèrent en Irak en toute sécurité. Le calife s’indigna par cet incident. Les envoyés de Hassan arrivèrent alors, firent des excuses et demandèrent pardon, ce qui leur fut accordé.

 

Il ya une autre version de la mort de Qatada, à savoir que son fils Hassan l’aurait étranglé. Cela arriva comme suit. Qatada réunit plusieurs corps d’hommes et marcha de La Mecque vers Médine puis campa  dans la vallée d’al-Four alors qu’il était malade. Il envoya son frère à la tête de l’armée, accompagné de son fils al-Hassan Ibn Qatada. Quand ils furent assez loin, al-Hassan apprit que son oncle avait dit à quelques-uns de ses soldats : « Mon frère est malade. Il va mourir, c’est sûr, » et il leur demanda de lui jurer qu’il serait l’émir après son frère Qatada.

Al-Hassan entra en présence de son oncle et il fut rejoint par un grand nombre de troupes et des Mamalik de son père. Al-Hassan dit à son oncle : « Tu as fait telle et telle chose. » Mais celui-ci insista qu’il ne l’avait pas fait néanmoins al-Hassan ordonna aux personnes présentes de le mettre à mort. Ils refusèrent et dirent : « Tu es un émir et il est un émir. Nous ne lèverons pas la main contre l’un de vous. » Deux Mamalik de Qatada lui dit alors : « Nous sommes vos esclaves. Ordonne-nous  de faire ce que tu veux. » Alors, il leur ordonna de mettre le turban de son oncle autour de son cou, ce qu’ils ont fait et le tuèrent par strangulation.

Ces nouvelles atteignirent Qatada et sa colère ne connut pas de limites si bien qu’il jura qu’il tuerait son fils mais il était malade, comme nous l’avons mentionné. Un de ses hommes écrivit à al-Hassan pour l’informer de la situation, en disant : « Occupe-toi de lui avant qu’il ne te tue. » Al-Hassan retourna donc à la Mecque et quand il arriva, il se dirigea vers la résidence de son père avec un petit groupe. Il trouva un grand rassemblement à la porte de la résidence à qui il ordonna de partir, ce qu’ils firent en retournant dans leurs propres habitations. Al-Hassan alla vers son père, qui, quand il le vit, lui reprocha, le blâma et le menaça. Al-Hassan se tourna alors vers lui et l’étrangla sur place.

Il sortit après sur l’enceinte sacrée, convoqua les Sharif et dit : « Mon père est devenu gravement malade. Il vous ordonne de me jurer que je devrais être votre émir. » Ils lui donnèrent donc leur serment. Par la suite, il sortit un cercueil et l’enterra de sorte que les gens puissent penser qu’il était mort naturellement mais en fait, il l’avait déjà enterré secrètement.

 

Quand il s’imposa comme émir de La Mecque, il envoya à son frère, qui était dans le château de Yanbou’, un message pour le convoquer comme s’il avait été écrit par son père et lui cacha la mort de ce dernier. Quand son frère arriva, il le tua aussi et sa position devint fermement établie. De même, il traita l’émir du pèlerinage de la façon que nous avons déjà décrit. Il commit un grand péché en tuant son père, son oncle et son frère en quelques jours. Il n’est donc pas étonnant qu’Allah à Lui la Puissance et la Gloire ne lui accorda pas un long répit, le priva de son pouvoir et fit de lui un paria et fugitif craintif et méfiant.

 

 

Toujours cette même année, les Musulmans récupérèrent la ville de Damiette en Egypte. Un compte rendu très détaillé de cela a déjà été donné.

 

Au mois de Safar de cette année, les Tatars ruinèrent et incendièrent Maraghah, tuèrent la plupart de ses habitants, pillèrent leurs richesses et asservir leurs femmes. De là, les Tatars allèrent à Hamadan qu’ils assiégèrent. La population résista mais les Tatars les surmontèrent puis tuèrent un immense nombre d’entre eux au-delà de tout compte et saccagèrent la ville. Ils allèrent ensuite en Azerbaïdjan où ils répétèrent leur pillage et pillèrent en plus ce qui restait des terres qui n’avaient pas été pillées initialement. Ils arrivèrent alors à Baylaqan dans Arran qu’ils prirent après un siège. Ils tuèrent nombre de ses habitants au point de presque les exterminer et pillèrent leurs richesses.

D’Azerbaïdjan et d’Arran, ils allèrent dans les terres des Géorgiens qui les accueillirent avec une vaste armée et les engagèrent. Les Géorgiens furent défaits et subirent de très lourdes pertes tandis que la plupart de leurs terres fut ravagée et la population tuée. De là, les Tatars se rendirent à Darband Shirwan, où ils assiégèrent et prirent la ville de Shamakhi et tua un très grand nombre de ses habitants.

Puis, ils procédèrent vers la terre des Alain, des Lakz et des peuples voisins ou ils causèrent d’immenses dégâts avant de s’éloigner des Qafjaq après les avoir chassés de leurs terres et prit le contrôle de celle-ci. Ils errèrent dans cette partie du monde jusqu’à ce qu’ils atteignent la terre des Russes (Rous). Et tous ces évènements ont été précédemment rapportés en détail. Nous les avons seulement rappelés ici sommairement pour indiquer qu’ils s’étaient produits cette année.

 

 

Comment les Géorgiens pillèrent Baylaqan

 

Au cours du mois de Ramadan de l’année 619 de l’Hégire (1222), les Géorgiens quittèrent leur territoire pour celui d’Arran et attaquèrent la ville de Baylaqan que les Tatars avaient déjà ruiné et pillé, comme nous l’avons mentionné précédemment. Lorsque les Tatars partirent pour la terre des Qafjaq, la population survivante retourna dans la ville et réparèrent ce qu’ils furent capable de réparer de son mur.

Alors qu’ils étaient ainsi occupés, les Géorgiens tombèrent sur eux, entrèrent dans la ville et la prirent. Les Musulmans de cette région étaient devenus familiers avec les Géorgiens et de la façon dont, quand ils avaient pris le contrôle d’une ville, ils négocieraient leur retrait en échange d’argent. Ils étaient les meilleurs des ennemis quand ils avaient la main haute. Lors de cette occasion, les Musulmans pensèrent qu’ils agiraient comme avant, et ne firent donc pas de grands efforts pour se défendre ni pour s’enfuir. Lorsque les Géorgiens eurent pris la ville, ils passèrent les habitants par l’épée, les massacrèrent et se livrèrent au pillage d’une manière bien plus pire que les Tatars.

Pendant que ces évènements avaient lieu, Ouzbak Ibn Bahlawan le seigneur d’Azerbaïdjan était à Tabriz et il ne se remua pas le moindre du monde pour prendre un avantage quelconque ou pour une bonne cause. Au contraire, il se contentait de manger, de boire et de se livrer à la dépravation. Qu’Allah le maudisse et qu’Il donne aux Musulmans quelqu’un qui leur viendra en aide et préservera leurs terres à travers Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et sa famille !

 

 

Toujours cette année, le 20 du mois de Sha’ban, une grande comète avec une longue et large queue apparut dans le ciel à l’Est. Elle apparut à l’aube et le resta pendant dix jours. Ensuite, elle apparut au début de la nuit vers le nord-ouest et chaque soir, elle se déplaça vers le sud d’environ 4.5 mètres comme cela apparut à l’observation (aux yeux). Elle continua  à se déplacer plus au sud jusqu’à ce qu’elle devienne pur ouest. Puis elle s’orienta vers le sud-ouest, après avoir été au nord-ouest. Il resta ainsi jusqu’à la fin du mois de Ramadan et disparue ensuite.

 

Cette année, Nassir ad-Din Mahmoud Ibn Muhammad Qara Arsalan, le souverain de Hisn Kayfa et Amid, mourut. Il fut un tyran qui opprima ses sujets. On dit qu’il avait l’habitude de professer des croyances des philosophes et que les corps ne seraient pas ressuscités après la mort. Ils ont menti (qu’Allah les maudisse). Après sa mort, il fut succédé par son fils al-Mas’oud.

 

 

Comment le souverain du Yémen prit la Mecque 

 

En l’an 620 de l’Hégire (1223), al-Mas’oud Atsiz Ibn al-Kamil Muhammad, le seigneur d’Egypte, alla à La Mecque (qu’Allah Tout Puissant la protège) dont le souverain à cette époque était Hassan Ibn Qatada Ibn Idris al-‘Alawi al-Houssayni, qui avait pris le pouvoir après avoir tué son père comme nous l’avons raconté. Hassan avait maltraité les Shourafas et les Mamalik de son père qui l’avaient abandonné. Seuls ses oncles maternels étaient restés avec lui. Lorsque le seigneur du Yémen atteignit La Mecque, ses troupes pillèrent la ville jusqu’en début de soirée.

 

Une certaine personne notable qui était en retraite pieuse à la Mecque m’a dit que leur pillage était tel qu’ils prirent les vêtements du dos des gens qui furent réduits à la misère. Le souverain du Yémen ordonna d’exhumer le corps de Qatada et de l’incinérer et il fut donc déterré de sa tombe. Le cercueil, dans lequel son fils Hassan l’avait enterré sous les yeux des gens apparu mais il était vide. Ils réalisèrent ensuite que Hassan avait enterré son père en secret et qu’il n’avait rien mis dans le cercueil. Hassan goûta ainsi le fruit de son crime contre les liens familiaux. Allah Exalté hâta son juste décret et lui retira ce pour quoi il avait tué son père, son frère et son oncle. Il perdit ce monde et le prochain et c’est une perte évidente en vérité.

 

Du conflit entre les Musulmans et les Géorgiens en Arménie

 

Au mois de Sha’ban de cette année, le seigneur du château de Sourmarah qui était une dépendance de l’Arménie, alla à Khilat, parce qu’il était soumis au Seigneur de Khilat et qui était à cette époque Shihab ad-Din Ghazi Ibn al-‘Adil Abou Bakr Ibn Ayyoub. Il vint le trouver et laissa un de ses émirs comme son adjoint dans sa ville. Cet émir rassembla un groupe d’hommes et marcha sur les terres des Géorgiens, où il pilla un certain nombre de villages avant de revenir.

Les Géorgiens entendirent parler de cela et le seigneur de Daflin dont le nom était Shalwa, l’un des grands émirs des Géorgiens, réunit ses troupes et marcha à Sourmarah qu’il assiégea. Puis, il pilla la ville et la campagne environnante avant de se retirer.

Lorsque le seigneur de Sourmarah fut informé à son tour, il rentra chez lui et arriva le jour où les Géorgiens étaient partis. Prenant ses troupes, il les poursuivit et tomba sur leur arrière-garde, les tua et prit le butin. Il récupéra ainsi une partie du butin qu’ils avaient pris de ses terres.

Le seigneur de Daflin rassembla ensuite son armée et marcha vers Sourmarah pour l’assiéger. Ces nouvelles parvinrent au seigneur de la ville qui la fortifia, stocka des provisions et tout ce dont il aurait besoin. Quelqu’un lui amena l’information que les Géorgiens avaient campé dans une vallée entre Daflin et Sourmarah dans une vallée étroite. Il partit avec toutes ses troupes, sans bagages et progressa rapidement pour prendre les Géorgiens par surprise. Il arriva à l’aube dans la vallée où ils se trouvaient et divisa son armée en deux, l’une attaquerait en amont de la vallée et l’autre en aval puis il les chargea alors qu’ils n’étaient pas préparés pour la bataille et les passa par l’épée, les tuant et saisissant des prisonniers et parmi eux se trouvait Shalwa, l’émir du Daflin, avec un grand nombre de leurs capitaines. Les survivants géorgiens rentrèrent chez eux dans un état misérable.

Le roi des Géorgiens envoya ensuite un messager à al-Ashraf Moussa Ibn al-‘Adil le seigneur d’al-Jazirah qui était celui qui avait donné Khilat et ses dépendances à l’émir Shihab ad-Din, qui lui dit : « Nous pensions que nous étions en paix mais maintenant le seigneur de Sourmarah a fait ces choses. Si nous sommes en paix, nous voulons la libération de nos hommes en captivité mais si la paix entre nous est rompue alors fais nous le savoir afin que nous puissions gérer nos affaires en conséquence. » Al-Ashraf envoya un messager au seigneur de Sourmarah avec l’ordre de libérer les prisonniers et de renouveler la paix avec les Géorgiens. Ce qu’il fit et la paix fut rétablie et les prisonniers libérés.

 

Une étrange tournure d’événements sans précédent

 

Il ne resta personne excepté une femme de la famille régnante en Géorgie. La souveraineté lui échue et elle l’assura dûment. Elle exerça l’autorité sur eux et régna. Ils lui cherchèrent alors un homme pour être son mari et régner comme son adjoint, quelqu’un qui deviendrait un membre de la famille régnante. Cependant, il n’y avait personne qui était apte pour cette tâche.

A cette époque, le seigneur d’Erzurum était Moughith ad-Din Shah Toughroul Ibn Mas’oud Kilij Arsalan Ibn Kilij Arsalan, un membre de la célèbre famille des grands princes de l’Islam, les dirigeants Seljouks. Il avait un fils adulte et il envoya aux Géorgiens un message pour proposer le mariage de son fils à la reine. Ils refusèrent d’accepter cela et dirent : « Nous ne pouvons pas faire cela parce qu’il est impossible qu’un Musulman nous gouverne. » Il répondit : « Mon fils va devenir un Chrétien puis l’épouser. » Et ils acceptèrent cela. Donc sur ses ordres, son fils apostasia et professa le Christianisme. Il épousa ensuite la reine et alla vivre avec elle et resta parmi les Géorgiens, statuant sur leurs terres et vivant en tant que Chrétien. Nous cherchons refuge auprès d’Allah d’être abandonné et nous Le supplions de faire de nos meilleurs actes les derniers et les meilleurs de nos travaux leurs conclusions et le meilleur de nos jours celui où nous Le rencontrerons.

Cette reine géorgienne devint amoureuse de l’un de ses Mamelouk et son mari entendit des mauvais rapports à son sujet mais resta incapable de parler à cause de sa faible position. Un jour, il alla dans sa chambre et la vit endormie dans le lit avec son Mamelouk.

Il ne put accepter cela, lui fit face et lui demanda si elle n’avait plus rien à voir avec lui. Elle répondit : « Soit tu pardonne cela ou sinon tu sais très bien ce qui arrivera. » Il dit : « Je ne peux pas tolérer cela », alors elle le fit envoyer dans une autre ville et le remit aux mains d’hommes qui contrôleraient ses mouvements et le tiendrait strictement enfermé. Elle l’envoya dans les terres des Alains puis convoqua deux hommes qui avaient été décrits comme très beau, et épousa l’un d’eux. Il resta un peu avec elle puis elle se sépara de lui.

Elle appela alors un autre homme de Ganja, un Musulman à qui elle demanda de se convertir au Christianisme et de l’épouser, mais il refusa. Elle voulut toutefois se marier avec lui bien qu’il resta Musulman. Plusieurs émirs aux côtés d’Iwani, qui était le commandant des armées géorgiennes, se levèrent et lui dirent : « Nous avons été déshonoré parmi les princes par tes actions. Maintenant, tu veux épouser un Musulman et cela, nous ne le permettrons jamais. »

La situation resta ainsi non résolue entre eux. L’homme de Ganja resta parmi eux mais sans embrasser le christianisme, alors qu’elle était encore amoureuse de lui.

 

 

Cette année, il y eut des épidémies de criquets dans la plupart des pays qui ruinèrent une grande partie des récoltes de céréales et de légumes en Irak, al-Jazirah, Diyar Bakr, la plus grande partie de la Syrie et ailleurs.

 

Cette année aussi, une multitude de bédouins assaillirent les pèlerins en provenance de Syrie. Ils voulurent les empêcher de passer et les saisir. L’émir en charge des pèlerins était Sharaf ad-Din Ibn Muhammad Ya’qoub, un homme de Mossoul qui habitait à Damas et était devenu important là-bas. Il les dissuada à force de menaces et de promesses, avant de s’arranger avec eux pour de l’argent, des vêtements et d’autres articles qu’il leur donna de ses propres ressources sans prendre un seul dirham des pèlerins. Ce fut une excellente chose qu’il fit. Il était un homme de grand savoir et les ressources d’une foi solide.