De ce que fit la flotte sicilienne

 

Quand Salah ad-Din investit Lattaquié, la flotte sicilienne, que nous avons mentionné auparavant, arriva et jeta l’ancre en face du port de Lattaquié. Après que les croisés qui s’y trouvaient eurent abandonné la ville à Salah ad-Din, les membres de cette flotte se résolurent à saisir par colère et exaspération chaque habitant pour avoir abandonné la ville si vite. Les gens de Lattaquié entendirent cela et décidèrent de rester en échange de payer la Jizyah. C’est donc la raison pour laquelle ils restèrent.

 

Le commandant de la flotte demanda un sauf conduit pour un entretien avec le sultan qui lui fut accordé. Il arriva donc et embrassa la terre devant lui et dit : « Vous êtes un sultan charitable et noble. Vous avez fait ce que vous avez fait aux croisés et ils ont été humiliés. Laissez les maintenant être vos Mamalik et vos soldats par qui vous conquerrez des terres et des royaumes. Restituez-leur leurs terres sinon, il viendra de l’autre côté de la mer ce contre quoi vous n’aurez aucun pouvoir pour y faire face. La situation deviendra difficile pour vous et votre position critique. » Le sultan lui répondit avec des propos similaires en exprimant la force et en dépréciant tous qui pourraient venir des mers et que s’ils venaient, il leur ferait goûter la mort et la captivité comme il avait déjà fait à ceux qui les avaient précédés. Le commandant se signa et retourna chez ses hommes.

 

De la conquête de Sahyoun et de plusieurs forteresses

 

Salah ad-Din quitta Lattaquié le 27 du mois de Joumadah Awwal pour le fort de Sahyoun, qui est un puissant et très haut fort difficile d’accès situé sur l’éperon d’une colline et entouré par une profonde vallée étroite d’où une pierre lancée par un trébuchet pourrait atteindre la forteresse. Cependant, sur le côté nord de la colline et relié au fort, il creusa un profond fossé dont le fond était hors de vue et cinq puissants murs. Salah ad-Din établit le camp sur cette colline qui est près du château où il déploya ses trébuchets et le bombarda.

Sur ses ordres son fils, az-Zahir, le seigneur d’Alep, se rendit dans la vallée étroite et monta d’autres trébuchets puis bombarda aussi la forteresse. Il avait avec lui un grand nombre de fantassins d’Alep qui étaient célèbres et bien connus pour leur bravoure. Leur jet de de flèches d’arcs et d’arbalètes, de balistes et d’onagres fut continu si bien que la plupart des défenseurs de la forteresse furent blessés mais ils continuèrent à montrer du courage et de la résistance.

Les musulmans donnèrent un assaut le 2 du mois de Joumadah Thani en s’accrochant au bord de cette colline que les croisés avait négligée de protéger et grimpèrent de là entre les roches jusqu’à ce qu’ils aient gagné le mur extérieur ou ils engagèrent les défenseurs et le saisirent. Ils luttèrent alors contre les croisés sur les murs restants et prirent trois d’entre eux dans lesquels se trouvait le bétail, les chevaux, les échoppes et d’autres choses qu’ils saisirent. Les croisés se réfugièrent dans le donjon du château où les Musulmans les attaquèrent. Ils poussèrent des cris et demandèrent un sauf-conduit que Salah ad-Din ne leur accorda pas mais leur imposa la même rançon qu’à Jérusalem. Il reprit alors la forteresse et l’a donna à un émir appelé Nassir ad-Din Mankoubars, le seigneur du château d’Abou Qoubays, qui la fortifia et en fit une des plus imprenables forteresses.

 

Lorsque les Musulmans eurent pris Sahyoun, ils se dispersèrent dans les régions et prirent le fort de Balatounous. Les croisés qui s’y trouvaient s’étaient déjà enfui et l’avait abandonné par peur et panique. Salah ad-Din prit aussi le fort de ‘Aydou et ce de Jamahiratayn. Le dominion de l’Islam s’étendit dans cette région bien que la route n’était pas praticable parce qu’une partie se trouvait dans les mains des ismaéliens et l’autre des croisés.

 

De la conquête de la forteresse de Bakas et d’as-Shoughr

 

Salah ad-Din quitta Sahyoun le 3 du mois de Joumadah Thani et arriva au château de Bakas pour voir que les croisés l’avait évacué et s’étaient fortifiés dans le château d’as-Shoughr. Il prit donc Bakas sans lutte et procéda à as-Shoughr qu’il mit sous siège. Ces deux forts étaient sur une route aisée qui était empruntée pour aller à Lattaquié, Jabalah et les terres de la Syrie Islamique que Salah ad-Din avait conquis.

Quand il campa près d’as-Shoughr, il vit que sa puissance était au-delà de tout espoir de l’atteindre par un quelconque moyen. Cependant, il ordonna de lancer des assauts et d’ériger un trébuchet pour l’attaquer. Cela fut fait et le trébuchet fut activé mais seules quelques pierres qui n’eurent aucun effet atteignirent la forteresse. Durant quelques jours, les Musulmans restèrent sans le moindre espoir tandis que les défenseurs n’étaient pas concernés par le combat parce qu’ils étaient protégés de tous les maux qui pourrait les toucher ou d’une quelconque malchance qui pourrait s’abattre sur eux.

Alors que Salah ad-Din étaient assis avec ses compagnons discutant à propos de la forteresse et de ce qui pourrait être utilisé pour l’atteindre, l’un d’entre eux dit : « Cette forteresse est comme Allah Tout Puissant a dit : « Ainsi, ils ne purent guère l’escalader ni l’ébrécher non plus. » (Qur’an 18/97) Salah ad-Din ajouta : « À moins qu’Allah Exalté n’apporte Son aide et une victoire » et pendant qu’ils parlaient ainsi, un croisé apparut devant eux et demanda un sauf-conduit pour qu’un envoyé puisse se présenter devant Salah ad-Din. Cela fut accordé et un envoyé descendit et demanda un délai de trois jours. S’ils ne recevraient aucun renforts, ils abandonneraient le château avec son contenu, les marchandises, les montures et autre. Il accepta leur demande et prit des otages d’eux pour garantir leur bonne foi.

Quand le troisième jour arriva à savoir le vendredi 16 Joumadah Thani, ils lui remirent le fort.

La raison pour laquelle ils demandèrent un délai est qu’ils avaient envoyé une demande d’aide à Bohémond, le seigneur d’Antioche et le souverain de cette forteresse, pour lui dire qu’ils étaient assiégés et lui demander d’agir pour que les Musulmans lèvent le siège et que s’il ne faisait pas ainsi, ils y renonceraient mais ils firent cela uniquement parce qu’Allah Tout Puissant jeta la terreur dans leurs cœurs sans quoi, ils seraient restés là longtemps sans que personne ne puisse les aurait atteindre et les Musulmans n’auraient rien achevés contre eux. Lorsque Salah ad-Din reprit la forteresse, il l’a donna à un émir appelé Kilij à qui il ordonna de le rénover avant de partir.

 

De la conquête de Sarminiyah

 

Quand Salah ad-Din avait été occupé avec ces forts et ces forteresses, il envoya des ordres à son fils az-Zahir Ghazi, le seigneur d’Alep, pour assiéger Sarminiyah et bloquer ses habitants. Ce dernier les persuada de capituler en échange d’un impôt qu’il leur imposa. Après les avoir réduits et prit l’impôt, il détruisit la forteresse et effaça toute trace.

Dans cette forteresse et d’autres châteaux se trouvait un grand nombre de Musulmans captifs qui furent libérés et à qui il fut fourni des vêtements et de l’argent. Cette conquête eut lieu le vendredi 23 Joumadah Awwal.

La conquête de cette forteresse et de toutes les forteresses de Jabalah à Sarminiyah, en dépit d’être si nombreuses, eurent lieu sur une durée de six semaines bien qu’ils aient été entre les mains des plus braves des hommes et des plus hostiles aux Musulmans. Que les Louange soient à Celui qui, quand Il veut faciliter ce qui est difficile, fait ainsi. Toutes ces forteresses dépendaient d’Antioche qui ne retint qu’al-Qoussayr, Baghras et Darbsak, ce qui sera rapporté si Allah Exalté le veut.

 

De la conquête de Barziyah

 

Quand Salah ad-Din quitta as-Shoughr, il alla au château de Barziyah qui lui avait déjà été dépeint. Il faisait face à Apamée avec qui il partageait le produit de ses terres mais était séparé par un lac dans lequel se jetait les eaux de l’Oronte et quelques sources qui jaillissaient de la montagne de Barziyah et d’autres. Ses habitants représentaient un très grave danger pour les Musulmans parce qu’ils coupaient les route en causant des préjudices extrêmes.

Salah ad-Din arriva donc le 24 du mois de Jounadah Thani et campa à l’est de la forteresse. Le jour suivant, il fit une tournée d’inspection autour de celle-ci pour reconnaître le terrain et trouver un endroit pour lancer son attaquer. Il ne trouva rien excepté sur le flanc ouest où il monta une petite tente et y campa, accompagné par une partie de l’armée sans bagages à cause de l’étroitesse de la position.

Ce fort ne pouvait pas être attaqué du nord ou du sud et personne ne pouvait grimper de ces deux directions. Quant à la face orientale, il était possible de l’escalader mais pas pour mener un combat, à cause de sa hauteur et de la pente. Cependant sur la face ouest, la vallée qui entourait la colline du château s’élevait à une hauteur considérable qui la rapprochait du château et que les missiles des trébuchets et les flèches pourraient atteindre. Les Musulmans prirent donc cette position et érigèrent leurs trébuchets mais les défenseurs du château firent de même et les mirent hors action.

Du haut d’une haute colline qui donnait sur le château et bien qu’elle ne soit pas à portée, je vis une femme opérer un trébuchet du château, celui qui avait invalidé celui des Musulmans. Quand le sultan vit qu’ils n’obtiendraient aucun avantage des trébuchets, il se résolut à donner l’assaut et submerger les défenseurs par le nombre. Il divisa l’armée en trois groupes. Le premier attaquerait et s’il se fatiguait ou hésitait, il se retirerait et le deuxième entrerait alors en action et si à son tour, il se fatiguait et perdrait courage, il se retirerait pour laisser la place au troisième groupe et ainsi de suite. Ainsi vague après vague l’assaut se poursuivrait autant de fois que nécessaire jusqu’à ce que les croisés se soient fatigués et deviennent épuisés car ils n’avaient pas un nombre suffisant de défenseur pour se répartir de la même façon. S’ils se fatiguaient et ne pouvaient pas continuer, ils abandonneraient le château.

Le jour suivant le 27 Joumadah Thani, un des groupes commandés par ‘Imad ad-Din Zanki Ibn Mawdoud Ibn Zanki le seigneur de Sinjar, avança pour donner l’assaut. Les croisés quittèrent leur forteresse et luttèrent à l’avant-poste. Les musulmans les couvrirent de flèches retranchés derrière leurs palissades, écrans et mantelets et avancèrent jusqu’à ce qu’ils arrivent près de la colline. Quand ils s’approchèrent les croisés, ils furent incapables d’avancer plus loin à cause de la pente escarpée. Les croisés grâce à leur position dominante, les submergèrent de flèches et de pierres qu’ils libéraient des grandes roches qui roulaient sur le bas de la colline et que rien ne pouvaient empêcher.

Quand ce groupe devint épuisé, ils descendirent et le deuxième groupe qui était resté assis, en attendant leur tour monta. Ce dernier était la garde spéciale de Salah ad-Din et ils luttèrent violemment alors que la chaleur était intense et la peine des hommes grande. Salah ad-Din, complètement armé, passa parmi eux en les encourageant et son neveu Taqi ad-Din fit de même. Ce groupe engagea les croisés jusqu’à pratiquement la mi-journée et fatigué se retira ensuite. Quand Salah ad-Din vit qu’ils s’étaient retirés, il avança vers eux, sa masse d’arme dans la main, pour les repousser. Puis, il cria alors au troisième groupe qui était aussi assis attendant son tour. Ils grimpèrent volontairement, vinrent à l’aide de leurs camarades et attaquèrent avec eux. Les croisés furent engagés par plus qu’ils ne pouvaient résister. Les troupes de ‘Imad ad-Din qui s’étaient reposées, se levèrent aussi pour participer. La situation devint alors sérieuse pour les croisés et leurs cœurs montèrent dans leurs bouches. Ils étaient extrêmement fatigués et épuisés et leur incapacité de poursuivre la lutte devint claire parce qu’ils étaient devenus trop faibles pour porter les armes à cause de l’intensité de la chaleur et de la bataille. Les Musulmans les rejoignirent et les croisés se retirèrent dans le château. Cependant, nos hommes entrèrent avec eux.

À l’est du château, un petit détachement était dans leurs tentes et ils se rendirent compte que les croisés avait négligé ce côté parce qu’ils n’avaient vu aucune troupe de ce côté et s’étaient concentrés sur le côté où se trouvait Salah ad-Din. Ce détachement grimpa sans rencontrer de résistance. Ils escaladèrent aussi le château sur cette face et se joignirent aux Musulmans qui étaient entrés avec les croisés. Ils prirent ainsi le château par la force des armes. Les croisés se réfugièrent dans le donjon que les Musulmans voulurent miner.

Les croisés montèrent les captifs musulmans qu’ils avaient sur le toit du donjon. Leurs pieds étaient enchainés et cerclés dans des carcans de bois. Quand ils entendirent le cri des Musulmans « Allahou Akbar » dans les environs du château, ils lancèrent eux-mêmes ce cri sur le toit du donjon. Les croisés pensèrent alors que les Musulmans avaient déjà grimpé sur le toit et cédèrent puis se soumirent pour être faits prisonniers. Les Musulmans prirent la place par la force des armes et pillèrent son contenu. Ils capturèrent et asservirent les défenseurs ainsi que le seigneur et sa famille. Les habitations se vidèrent de leurs occupants et les Musulmans mirent le feu à certains des bâtiments qui brûlèrent complètement.

 

Une des histoires les plus remarquables de fuite du péril est la suivante. Dans ce château, je vis un Musulman qui avait quitté un groupe de croyants au nord du château pour rejoindre un autre groupe de Musulmans au sud du château en courant autour du périmètre de la colline. Des roches furent alors libérées et une grande roche alla droit vers lui et s’il elle l’avait touché n’aurait pas manqué de l’écraser. Le gros rocher descendit vers lui emporté par la vitesse de la pente et nos hommes poussèrent des cris pour le prévenir. Il se retourna pour voir ce qui se passait mais trébucha et tomba face contre terre. « Ya Allah » crièrent les Musulmans. La roche déferla et quand elle fut près de lui, il resta affalé sur son visage, tandis qu’elle heurta une autre roche fermement fixée en terre au-dessus de l’homme et le choc la projeta en l’air au-dessus de l’homme avant de retomber de l’autre côté sans lui avoir causé le moindre mal ou dommage. Il se leva alors et courut pour rejoindre ses camarades. Sa chute fut la cause de sa survie « et la mère du lâche périt ![1] ».

 

Le seigneur de Barziyah fut pris captif ainsi que sa femme et ses enfants dont une de leur fille parmi dont le mari était avec elle. Les troupes les séparèrent et Salah ad-Din les fit chercher immédiatement, les acheta et les réunit les uns avec les autres. Quand il s’approcha d’Antioche, il les libéra et les envoya là[2]. La femme du seigneur de Barziyah était la belle-sœur de Bohémond, le seigneur d’Antioche. Elle était en correspondance avec Salah ad-Din et échangea des cadeaux avec lui. Elle avait l’habitude de l’informer de beaucoup d’affaires significatives. Il libéra donc ses gens par égard pour elle.

 

 

 

De la conquête de Darbsak

 

Après la conquête du château de Barziyah, Salah ad-Din partit le jour suivant pour Jisr al-Hadid sur l’Oronte près d’Antioche ou il attendit d’être rejoint par les retardataires e son armée avant de marcher ensuite vers le fort de Darbsak ou il descendit le 8 du mois de Rajab. C’était un des plus puissants forts et forteresses des Templiers qui avaient une garnison permanente et qu’ils approvisionnaient régulièrement pour leur protection en cas de malchances.

Ayant campé près de celui-ci, il érigea des trébuchets qui le bombardèrent continuellement de roches qui abattirent une petite partie du mur sans provoquer pour autant chez les défenseurs la moindre inquiétude. Salah ad-Din ordonna alors de procéder à un violent assaut ce que les troupes s’empressèrent de réaliser et attaquèrent durement. Ils balayèrent les hommes du mur et les sapeurs avancèrent, minèrent une tour et préparèrent leurs substances incendiaires. La tour s’effondra et la brèche causée par la chute fut assez large pour permettre aux soldats d’entrer. Ils se retirèrent alors pour ce jour mais renouvelèrent l’assaut au début du jour suivant.

Les défenseurs avaient déjà envoyé un message au seigneur d’Antioche demandant de l’aide. Ils résistèrent donc et montrèrent du courage en attendant l’arrivée de sa réponse qui leur annoncerait l’envoi de renforts qui feraient lever le siège des Musulmans ou qu’il les abandonnaient à leur destin pour justifier leur reddition. Après qu’ils apprirent qu’il était incapable de venir à leur aide, ils craignirent le prochain assaut des Musulmans, que ces derniers ne les passent pas le sabre, qu’ils pillent leurs bien si bien qu’ils demandèrent des conditions. Salah ad-Din leur proposa alors de partir avec rien sauf les vêtements qu’ils portaient, sans argent, sans armes, ni meubles, ni montures ou quoi que ce soit d’autre. Et plus tard, il les emmena sous escorte à Antioche.

La conquête de Darbsak eut lieu le 19 du mois de Rajab de cette année.

 

De la conquête de Baghras

 

De Darbsak, Salah ad-Din procéda au château de Baghras et l’assiégea après que ses commandants aient été en désaccord parmi eux sur ce qu’ils devaient faire. Certains lui conseillèrent cela mais d’autres parlèrent contre cela, en disant : « C’est un  puissant château imprenable près d’Antioche et il n’y a aucune différence entre assiéger celui-là ou l’autre. La plupart de l’armée devra être détachée pour surveiller Antioche et si elle l’est, il y aura peu de soldats pour attaquer le château et ensuite il sera impossible de l’approcher. » Cependant, Salah ad-Din rechercha les conseils d’Allah Exalté et alla à Baghras. Il posta la plupart de son armée comme une force détachée pour faire face à Antioche et attaquer ses districts. Ils furent très prudent, craignant les troupes d’Antioche s’ils manquaient d’attention parce qu’ils étaient à côté. Pendant ce temps, Salah ad-Din avec le reste des troupes engagea le château et monta ses trébuchets qui n’eurent aucun effet à cause de sa hauteur et de sa position élevée. L’opinion que la capture serait difficile et longue commença à faire son chemin en plus que les Musulmans souffrait du manque d’eau mais Salah ad-Din mit en place des bacs et ordonna de les remplir d’eau si bien que cela soulagea la situation pour les hommes.

Alors qu’ils étaient dans cette situation, la porte du château s’ouvrit et un homme vint et demanda un sauf conduit pour engager des pourparlers. Cela lui fut accordé et on lui permit de se présenter. Il demanda des conditions pour les défenseurs afin qu’ils puissent abandonner le château avec son contenu à Salah ad-Din sur la même base que Darbsak et leur demande fut accordée. L’envoyé revint en prenant avec lui les bannières islamiques qui furent élevées sur le château. Les défenseurs descendirent alors et les Musulmans prirent possession du fort avec ses marchandises, l’argent, les armes et tout ce qu’il contenait. Salah ad-Din ordonna alors sa destruction ce qui fut fait.

Ce fut une grande perte pour les Musulmans car le fils de Leon, le souverain des Arméniens, vint de ses terres car il était un voisin, le répara et le restitua avant de poster certaines de ses troupes qui attaquèrent le territoire musulman et l’arrière-pays d’Alep souffrit énormément d’eux. Et jusqu’à présent, il est toujours entre leurs mains.

 

De la trêve entre les Musulmans et le souverain d’Antioche

 

Quand Salah ad-Din prit Baghras, il décida de marcher contre Antioche et l’assiéger. Bohémond le seigneur de la ville fut très effrayé de cela et envoya un messager à Salah ad-Din pour demander une trêve en échange de la libération de tous les prisonniers musulmans qu’il avait. Salah ad-Din consulta les émirs régionaux et d’autres qui étaient avec lui et la majorité avisèrent qu’il devrait l’accepter, pour permettre aux troupes de retourner chez eux, de se reposer et renouveler tout ce dont ils avaient besoin. Il fut d’accord et ils firent une trêve pour une durée de huit mois, prenant effet le 1 Tishrin Awwal (octobre) jusqu’au 31 Ayyar (mai). Il envoya son messager au seigneur d’Antioche pour prendre son serment et libérer les prisonniers qu’il avait.

A cette époque, le seigneur d’Antioche était le plus grand des croisés et leur souverain qui avait le plus large dominion parce qu’après la mort du comte, les croisés lui avait donné Tripoli et toutes ses dépendances en plus ce qu’il avait déjà, puisque le comte n’avait laissé aucun enfant. Quand Tripoli lui fut donné, il en donna la souveraineté à son fils aîné.

 

Salah ad-Din revint à Alep le 3 du mois de Sha’ban et après avoir visité la ville, il poursuivit sa route jusqu’à Damas ou il congédia les troupes de l’est, celle de ‘Imad ad-Din Zanki Ibn Mawdoud, le seigneur de Sinjar et Khabour, les troupes de Mossoul et d’ailleurs. Puis, il paya une visite au tombeau de ‘Omar Ibn ‘Abdel-‘Aziz (puisse Allah lui faire miséricorde) et rendit visite au Sheikh dévot Abou Zakariyyah al-Maghribi qui résidait là. Il était un des serviteurs dévots d’Allah Exalté, le faiseur de miracles manifestes.

Salah ad-Din était en compagnie de l’émir ‘Izz ad-Din Abou al-Foulaytah Qassim Ibn Mouhannah al-‘Alawi al-Houssayni, l’émir de Médine, la ville du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui avait joint son entourage et témoigné avec lui ses batailles et ses victoires. Salah ad-Din se considéra bénit de le voir et chanceux d’avoir eu compagnie. Il l’honora grandement, fut bon avec lui et lui demanda son opinion sur toutes les affaires.

 

Au début du mois de Ramadan, Salah ad-Din entra de nouveau à Damas. On lui conseilla de congédier les troupes mais il dit : « La vie est courte et notre fin allouée incertaine. Les châteaux suivants Kawkab, Safad, Karak et d’autres sont encore dans les mains des croisés. Nous devons y mettre fin car ils sont au milieu du territoire musulman et il n’y a aucune garantie contre la cruauté de leurs garnisons. Si nous les négligeons maintenant, nous nous repentirons plus tard. » Et Allah est Plus Savant !

 

De la conquête de Karak et du voisinage

 

Salah ad-Din avait posté une force à Karak pour l’assiéger. Ils maintinrent le siège durant toute cette longue période jusqu’à ce que les réserves et les provisions des croisés furent épuisées si bien qu’ils mangèrent leurs montures et enduré jusqu’à ce que l’endurance ne soit plus possible. Ils se mirent alors en contact avec al-‘Adil, le frère de Salah ad-Din que ce dernier avait stationné au fort de Karak avec un détachement de l’armée pour l’assiéger et surveiller cette région du pays alors que lui-même était loin en direction de Darbsak et de Baghras. Les envoyés croisés vinrent chez lui de Karak avec une offre d’abandonner le château et une demande de conditions. Il fut d’accord avec cela et envoya des instructions sur l’affaire au commandant des assiégeants qui reprit le château et leur donna un sauf-conduit.

Il reçut aussi la capitulation des forts voisins, ceux de Shawbak, d’Hourmouz, de Wou’ayrah et de Silah. Ses soucis inhérents à cette région furent levés et l’Islam redevint fermement établi là. Les cœurs des habitants de cette région de la terre, tels que Bayt al-Maqdis parmi d’autres endroits furent soulagés car ils craignaient les garnisons de ces forteresses et du mal effrayant qu’ils pouvaient provoquer.

 

De la conquête du château de Safad

 

Quand Salah ad-Din arriva à Damas on lui conseilla de nouveau de congédier les troupes mais il dit : « Il est essentiel d’en finir avec Safad, Kawkab et d’autres. » Il resta donc à Damas jusqu’au milieu du mois de Ramadan et partit ensuite pour Safad qu’il mit sous siège et attaqua. Il déploya des trébuchets et maintint une pluie constante de flèches et de roches nuit et jour.

Les provisions des défenseurs et la nourriture furent sur le point d’être épuisés durant la période pendant laquelle ils furent assiégés car Salah ad-Din exerçait un implacable blocus comme nous l’avons rapporté. Quand ils virent la ferme détermination avec laquelle Salah ad-Din conduisait les attaques, ils craignirent qu’il reste jusqu’à ce que la nourriture qu’ils avaient, et qui était déjà bien limitée, soit épuisée et qu’ils soient alors submergés par la force et périssent ou qu’ils deviennent trop faibles pour résister par le manque de nourriture et finalement seraient débordés. Ils demandèrent donc des conditions que Salah ad-Din accepta. Ils partirent donc pour Tyr et Salah ad-Din reprit le fort. Ainsi Allah Exalté sauva les croyants de leur mal car ils étaient au centre des terres musulmanes.

 

De la conquête de Kawkab

 

Quand Salah ad-Din assiégeait Safad, les croisés de Tyr se réunirent et dirent : « Si les Musulmans conquièrent le château de Safad, Kawkab (aussi le nom de la planète Vénus) ne survivra pas, étaient même malgré cela attaché à Vénus ! Alors nos espoirs pour cette partie de nos terres seront contrecarrés. » Ils décidèrent donc d’envoyer secrètement de l’assistance, des hommes, des armes et d’autres choses. Ils envoyèrent deux cents hommes braves et de fidèles croisés qui voyagèrent sous la couverture de la nuit et se cachaient le jour.

Il arriva par le décret d’Allah Exalté qu’un des Musulmans assiégeant Kawkab alla chasser et rencontra un membre de cette force secrète et trouva sa présence dans cette région étrange et le battit pour lui faire avouer ce qui l’avait amené là. Il avoua donc qui il était et lui montra où ses camarades étaient. Le soldat musulman revint à Qaymaz an-Najmi, le commandant des assiégeants et l’informa ses nouvelles pendant que le croisé était avec lui. L’émir avec un groupe de ses troupes allèrent à l’endroit où les croisés se cachaient, les attaquèrent par surprise, les submergèrent et les chassèrent dans les bosquets et les grottes si bien que pas un seul d’entre eux ne s’enfuit. Parmi eux se trouvaient deux commandants hospitaliers qui furent emmenés à Salah ad-Din qui était à Safad, qui les fit avancés pour être tués et telle était son habitude pour exécuter les Templiers et les Hospitaliers à cause de leur intense hostilité envers les Musulmans. Après qu’il eut ordonné leur exécution, l’un d’entre eux lui dit : « Je ne m’attendais pas à ce que du mal nous arrive après avoir vu votre personne bénie et votre visage généreux. » Il (puisse Allah lui faire miséricorde) était très charitable et affecté par une demande de pardon ou autre et quand il entendit ce qu’il dit, il ne les exécuta pas mais ordonna de les emprisonnés[3].

 

Après la prise de Safad, Salah ad-Din alla à Kawkab qu’il investit et assiégea. Il envoya aux croisés du fort des conditions de capitulation ou la menace la mort, la captivité et le pillage s’ils refusaient. Ils ne portèrent aucune attention à ses propositions mais continuèrent à résister. Il intensifia ses attaques, érigea des trébuchets, procéda à un bombardement constant de roches et donna maints assauts. Les pluies étaient très lourdes et tombèrent sans interruption nuits et jours si bien que les Musulmans furent incapables de lutter dans ces conditions comme ils l’auraient voulu et leur séjour sur la place s’allongea.

Finalement, ils réalisèrent un très grand nombre d’assauts durant une journée et atteignirent la barbacane du château avec les sapeurs que les archers protégeaient avec les flèches de leurs arcs et arbalètes si bien que personne ne put montrer sa tête au-dessus du mur. Ils minèrent alors le mur qui s’effondra. Ils avancèrent alors vers le mur supérieur et quand les croisés les virent, ils annoncèrent leur capitulation et demandèrent des conditions qui furent accordés. Salah ad-Din reprit le château au milieu du mois de Dzoul Qi’dah et les envoya à Tyr où ils arrivèrent dûment

 

Tous les champions vaillants et diaboliques des croisés se rassemblèrent donc à Tyr. Leur puissance offensive devint dangereusement grande et leur zèle brûla vif. Ils envoyèrent une succession d’envoyés en Andalousie, en Sicile et d’autres îles de la Méditerranée pour demander de l’aide et des renforts qui commencèrent à arriver régulièrement petit à petit. Tout cela à cause de la négligence de Salah ad-Din qui libéra tous les assiégés et qui allait par finir par se mordre les doigts de regret et de dépit bien que cela fusse inutile[4].

 

Par la conquête de Kawkab et de Safad, les Musulmans acquirent tout d’Aylah aux districts les plus éloignés de Beyrouth excepté pour Tyr et aussi toutes les dépendances d’Antioche sauf al-Qoussayr.

 

Lorsque Salah ad-Din prit Safad, il alla à Jérusalem, où il célébra la Fête du Sacrifice (‘Id al-Adhah) et plus tard, il se rendit à l’Acre ou il resta là jusqu’à la fin de l’année.

 

 

De l’apparition d’un groupe de shiites en Egypte

 

Cette année, un groupe de douze shiite se révoltèrent et lancèrent le mot d’ordre des ‘oubaydi ismaéliens « O famille de ‘Ali, O famille de ‘Ali. » Ils allèrent dans rues en lançant leurs cris en imaginant que le peuple de la ville répondrait à leur appel et se rebelleraient avec eux, qu’ils restitueraient la dynastie ‘oubaydi, feraient sortir certains de ses membres emprisonnés dans le palais et prendraient le contrôle de la ville. Cependant, personne ne leur fit attention ni ne les écouta.

Quand ils virent l’insuccès de leur affaire, ils se dispersèrent dans la peur mais furent pris. Salah ad-Din fut informé de cela par lettre et leur tentative l’inquiéta et le dérangea. Le Qadi al-Fadil vint le voir et lui raconta ce qui était arrivé, ajoutant : « Tu devrais plutôt être heureux et non pas triste ou inquiet depuis que tu sais maintenant que dans leurs cœurs, tes sujets t’aiment, te sont fidèles et qu’ils ont abandonné toute leur sympathie envers ton ennemi. Si tu avais pris des dispositions pour que certaines personnes fassent une chose semblable pour tester les sentiments secrets de tes partisans et tes sujets et que tu avais  épuisé de grandes sommes d’argent sur eux, ce serait vraiment une petite affaire comparé à cela. » Ces paroles le tranquillisèrent à nouveau.

 

Ce Qadi al-Fadil était le chef de l’administration de Salah ad-Din et le plus grand administrateur. Ses mérites seront mentionnés quand sa mort sera enregistrée, comme nous le verrons.

 

De la défaite de l’armée du calife devant le sultan Toughroul

 

Durant cette année, le calife an-Nassir Li-Dinillah réunit une grande armée dont il donna le commandement à son vizir Jalal ad-Din ‘Oubaydallah Ibn Younous et l’envoya pour aider Qizil à tenir le sultan Toughroul à distance du pays. L’armée marcha le 3 du mois de Safar jusqu’à ce qu’elle se soit approchée de Hamadan. Qizil manqua de les rejoindre et Toughroul s’approcha d’eux avec ses troupes et ils s’affrontèrent dans une bataille rangée le 8 du mois de Rabi’ Awwal à Day Marj près de Hamadan. L’armée de Baghdad ne résista pas mais s’enfuit déroutée. Le vizir tint ferme, portant une copie du Qur’an et un sabre. Un petit nombre de soldats de Toughroul vinrent et le firent prisonnier, saisirent ses provisions, ses armes, ses montures et tout ce qu’il avait. Son armée dispersée revint à Baghdad.

 

A ce moment-là, j’étais en Syrie avec l’armée Salah ad-Din avec l’intention de participer au Jihad. Il reçut des nouvelles du départ de l’armée de Baghdad de ses courriers et dit : « Je peux prévoir ce que vous apportez les nouvelles de leur défaite. » Quelqu’un présent lui demanda : « Comment cela ? » « Il n’y a aucun doute, » répondit-il « que mes hommes et ma famille sont plus informés de la guerre que le vizir et nos soldats sont plus obéissants que les siens. Néanmoins, je n’envoie aucun d’entre eux à la tête d’un escadron sans craindre pour lui. Ce vizir n’est pas informé de la guerre et il est nouveau pour tenir l’autorité. Les émirs ne le considèrent pas capable d’être obéit et il s’est personnellement engagé  à faire la guerre sur un sultan vaillant. Qui donc avec lui, lui obéira ? » Et c’est ainsi que l’affaire se termina. Les nouvelles lui parvinrent de leur défaite et il dit à ses suivants : « Je vous ai dit ceci et cela et maintenant les résultats sont arrivés. »

 

Chronologiquement ce rapport aurait dû être rapporté plus tôt mais nous l’avons retardé pour que les événements précédents puissent être enregistrés en succession les uns après les autres parce qu’ils sont tous reliés (Propos d’Ibn al-Athir).

 

 

 


Chapitre Trois

 

 

Présentation des acteurs et résumé de la troisième croisade

 

Les principaux acteurs de la troisième croisade furent la France, l’Angleterre et l’Allemagne. L’armée allemande de plus de 100.000 croisés, et c’est là le chiffre le plus bas de ce qu’ont rapporté les historiens musulmans, fut conduite par l’empereur Frederick I Barbarossa et quitta l’Allemagne pour la Hongrie (majar) puis Constantinople ou elle arriva en l’an 585 de l’Hégire (1189). L’empereur byzantin Isaac Angelos fut saisit de frayeur lorsqu’il vit cette immense armée débarquer sur ses terres du fait que les Allemands qu’il craignait étaient les alliés de ses ennemis les Normands et il envoya aussitôt un messager à Salah ad-Din pour l’informer de l’arrivée de cette armée. Même si les Byzantins et les Musulmans se faisaient la guerre et étaient ennemis, les Byzantins ou les Chrétiens orthodoxes préféraient les Musulmans aux chrétiens catholiques.  

 

Au mois de Safar de l’année 586 de l’Hégire (1190), l’empereur allemand traversa le Bosphore et débarqua en Asie Mineure avec son armée ce qui signifiait qu’il entendait passer par les terres de Kilij Arsalan Ibn Mas’oud Ibn Kilij Arsalan.  Les tribus turcomanes présentes en Asie mineure attaquèrent les croisés allemands et réussirent malgré leur nombre inférieur à leur infliger de lourdes pertes en plus de les priver d’eau, de nourriture, de combustibles et de ration pour les montures. Cependant, quand les Allemands arrivèrent en Arménie, les Arméniens leur fournirent toute l’aide possible pour les relever ce qui permit aux Allemands de reprendre leur chemin confiants pour la Syrie mais au cours d’une traversée d’un fleuve l’empereur tomba de sa monture et se noya ce qui refroidit totalement l’ardeur des croisés et son fils le nouvel empereur Frederick de Souabia (Souabe) ne put faire revenir à la raison les troupes si bien que l’armée se divisa et un grand nombre d’entre eux retournèrent en Allemagne.

Transportant le corps de son père mort dans un tonneau plein d’alcool pour éviter la corruption du corps et avec les soldats qui était resté avec lui, Frederick de Souabia se dirigea vers Tyr (sour) ou il enterra son père. Puis il se rendit à Antioche ou il embarqua sur un navire pour Acre (‘akkah) et ainsi l’armée croisée allemande faillit. Ibn al-Athir a rapporté à ce propos de cette armée : « N’était-ce la miséricorde d’Allah sur Ses serviteurs et la noyade de l’empereur, la Syrie et l’Egypte serait tombés ».

 

Ce qu’ont dit les commandants musulmans sur les Chrétiens

 

Al-Franj ou al-Franja ou ar-Roum est un peuple puissant, brutal et courageux au combat depuis cette époque et jusqu’à de nos jours. C’est une vérité essentielle que nul ne doit ignorer et que les Musulmans ont constaté à leur contact. Les Musulmans ne combattaient pas des lâches mais des gens puissants et redoutablement violents et leurs violences est sans commune mesure avec celle des Musulmans. Les Franj sont des gens particulièrement cruels et racistes.

 

La seule chose qui permit et permettra aux musulmans de les vaincre c’est leur foi en Allah Exalté et c’est la seule chose qui permet de les vaincre. Si les gens étaient laissés à leurs seules armes et bien, ils seraient forcément vaincus. Et cela fut prouvé par maints conflits. Al-Franj n’est pas un mot destiné au seul Français mais à l’ensemble des peuples d’Europe de la communauté de la mécréance qui n’est qu’une comme nous l’a affirmé notre cher Messager d’Allah (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui).

Tant que la foi en Allah Exalté, à Lui les Louanges et la Gloire, se trouvera dans le cœur des Musulmans, ils seront en mesure de vaincre si l’intention de leur combat est sincère et ils deviendront puissants qu’avec cette force qui les anime car ils ne craindront plus personne excepté le Digne de Crainte. Alors ce ne sont plus les Musulmans qui sont en charge des affaires du combat mais Allah Exalté comme cela est mentionné dans Son Noble Livre quand Il dit : « Non, ce n’est pas vous qui les avez tués, mais c’est Allah qui les a tués. Et ce n’est pas toi qui a tiré (des flèches), mais c’est Allah qui a tiré, afin d’éprouver Lui-même les croyants par une belle épreuve. Allah certes, entend tout, Il sait tout. » Sourate al-Anfal (8), verset 17.     

 

Voici ce que le respectable compagnon du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) Mouthannah Ibn al-Harith ash-Shaybani (qu’Allah soit satisfait de lui), le célèbre commandant et le ferme cavalier a dit lors de la bataille de Bouwayb, contre les Perses accompagnés d’éléphants de combat, au mois de Ramadan de l’année 13 de l’Hégire (634) lors de la conquête d’Irak et de Farès : « J’ai combattu les Arabes (al-‘arab) et les ‘Ajam (non-arabes, les perses ici) dans la Jahiliyyah et dans l’Islam. Par Allah 100 ‘Ajam dans la Jahiliyyah était plus puissant pour moi que 1000 Arabes tandis qu’aujourd’hui 100 Arabes sont plus puissant pour moi que 1000 Perses. »   

Et ces 100 derniers Arabes sont bien sur des Musulmans. Vous comprendrez alors pourquoi les combattants arabes sont le sujet d’une si grande attention et pourquoi les drones sont utilisés pour les éliminer à distance pour ne pas les affronter.

 

C’est donc ce qu’a rapporté al-Mouthannah qui a rajouté : « C’est ce qui est arrivé lorsque la foi est entré dans mon cœur et dans celui de ceux des Musulmans qui étaient avec moi. » Ainsi la force d’un Musulman a été décuplée par 100 bien que l’homme reste homme, avec le même corps, le même gabarit et la même force physique mais la foi en Allah (al-iman) les transforment en lions lorsqu’ils rencontrent les ennemis d’Allah. Et la foi est la saisie (tamassouk) avec fermeté (bish-shidda) des lois d’Allah (shari’at Allah).   

 

Regardez la réponse de Moussa Ibn Noussayr le célèbre commandant, lorsque le septième calife omeyyade (amawi) Souleyman Ibn ‘Abdel Malik lui demanda :

- « Quel est peuple qui combat le plus durement ?» Il répondit :

- « Plus que je le crois » du fait qu’il avait combattu plusieurs peuples. Puis il lui décrit les combats des Byzantins romains qui se trouvaient en Afrique du Nord, le combats des Berbères, les combats des Goths qui habitaient la Vandalousie (l’Andalousie) et lorsque le calife le questionna sur les croisés (al-franj, les habitant de l’Europe), Moussa Ibn Noussayr répliqua :

- « Là-bas, le nombre (al-‘adad), le cuir (al-jalad), la fermeté (ash-shadda) et la cruauté (wal-ba's). » Un témoignage véridique et sans équivoque du commandant musulman.

- « Et comment était la guerre entre vous » poursuivit le calife ?   

- «  Alors pour celle-ci, par Allah, leur étendard n’a pas été une seule fois vaincu ! »  

Et Moussa dit la vérité car c’était un homme d’expérience et un intrépide guerrier.

- « Mais tu combattais dans la voie d’Allah ? »

- «  Par Allah » répondit Moussa Ibn Noussayr « jamais mon étendard n’a connu de défaite ».

 

 

L’émir Oussama Ibn Mounqid vécut à l’époque des croisés et les connut de près. Voici ce qu’il a dit à leur sujet dans son livre al-I’tibar : «  Et les croisés, qu’Allah les avilisse, n’ont d’autre qualité que le courage et nul n’a de valeur chez eux excepté le cavalier. » Puis, il dit plus loin dans ce même livre : « Ils n’ont ni fidélité et ni jalousie. » Puis il rapporta aussi des horribles choses sur leurs femmes et il n’est pas rare encore de nos jours d’entendre que tel père couchait avec ses filles ou que le curé de la paroisse se tapait tous les petits mignons du choeur de la cathédrale plusieurs fois par semaine.  

 

Et depuis le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), les Musulmans n’ont pas affronté d’ennemis plus cruels et plus haineux que les Franj et qu’étaient donc les Musulmans avant l’arrivée de la révélation sinon de piètres individus soumit aux puissances de l’époque, les Perses ou les Romains et ce n’est que lorsqu’ils élevèrent la bannière du Tawhid qu’ils devinrent puissants. Dès lors dépérirent les puissances de l’époque et l’Islam arriva jusqu’en Inde, au Sind (le Pakistan), la Transoxiane, la Chine, le Soudan (l’Afrique), l’Andalousie, la France, la Sicile et le sud de l’Italie. Les musulmans pénétrèrent toutes les terres dont ils entendirent parler, l’Union Soviétique, les Balkans et l’Europe de l’Est. Et la particularité de ces nations devenues musulmanes est qu’elles sont liées à l’Islam ; leur gloire ne sera liée qu’à l’islam et leur chute sans l’Islam. Pour preuve, regardez ce nombre de bédouins (paysans, tribus) inconnus qui lorsqu’ils devinrent Musulmans connurent la gloire, les Seljouks de la tribu des Ghouzz qui furent trembler la chrétienté, puis les Mourabitine, des bédouins de Sanhadja qui vivaient dans le désert de Shanguit qui eux aussi firent trembler la chrétienté et qui lorsque devenus Musulmans sortirent de leur désert, unifièrent le Maghreb puis déferlèrent sur l’Andalousie au secours des Musulmans.

Qui leur a donné leur lettre de noblesse et permis de figurer sur tous les recueils d’histoire avec l’excellente mention si ce n’est l’Islam !         

Regardez les Berbères avaient-ils une histoire avant l’Islam autre que celle d’une peuple soumit à tous les envahisseurs ? Regardez après l’Islam ont-ils une histoire ? Que non, ils sont retombés dans l’oubli et même en se faisant passer pour des européens, ils restent insignifiants avec aucune part dans l’Histoire hormis celle qui les a liés à l’Islam.

Regardez les Kurdes, un peuple musulman à l’origine et celui de Salah ad-Din avec qui ils ont brillé et à sa mort, ils se sont éteints et même en aidant les américains à envahir l’Irak récemment, ils sont retombés dans l’oubli et peuvent toujours rêver pour leur état indépendant.

Regardez les Mamalik, des gens de toutes les nationalités unis sous un seul toit celui de l’Islam, ils ont défendus ardemment la cause de l’Islam et stoppés l’invasion des Tatars par la grâce d’Allah Exalté à Lui les Louanges et la Gloire, ce qui leur valut la gloire.

Pareil pour les Ottomans qui était une tribu insignifiante fuyant la menace mongole et lorsqu’ils devinrent Musulmans, ils créèrent un immense état de 20 millions de kilomètres carrés sur lequel flotta la bannière du Tawhid et le jour ou l’Islam fut abandonné, ils tombèrent à leur tour dans les oubliettes de l’Histoire et sont devenus même pas l’ombre de leurs ancêtres mais des étrangers humiliés.    

 

Et il en est de même exactement pour les pays à population musulmanes de nos jours qui sans Islam, ne pourront jamais faire face à aucune armée de mécréants quand bien même, ils seraient mille fois supérieur en nombre et en armes. Tandis qu’avec l’Islam, ils seront dès lors capable d’affronter un adversaire mille plus fois plus nombreux qu’eux en nombre et en armes.

C’est une évidence que même les mécréants reconnaissent d’où leurs guerres incessantes.



[1] Certainement un proverbe arabe.

[2] Pour ceux qui pensent que ces actions ne peuvent être considérés que comme des faiblesses de la part de ses ennemis qui eux ne se sont jamais laissés aller à de tels sentiments envers les Musulmans, la guerre étant la guerre, d’autant que ceux qu’il relâcha reviendrons pour certains maintes et maintes fois le combattre de nouveau et qu’Allah Exalté dit (Qur’an 8/57) : « Donc, si tu les maîtrises à la guerre, inflige-leur un châtiment exemplaire de telle sorte que ceux qui sont derrière eux soient effarouchés. Afin qu’ils se souviennent. » Et bien ce verset est particulièrement destiné  à ceux qui trahissent leur pacte comme cela est mentionné dans le verset qui précède.

[3] Il est malheureux que d’autres Musulmans allaient souffrit à cause d’eux car s’ils demandèrent la clémence à Salah ad-Din, eux n’en offrirent à personne.

[4] Et c’est encore les populations musulmanes civiles qui allaient en payer le terrible prix.