Derniers mots
Avant de clore ce sujet que je n’ai certainement pas assez détaillé
au regard de bientôt deux siècles d’occupation, de la guerre
culturelle et de l’effroyable machine infernale de tuerie en masse
générée contre les Musulmans d’Algérie qui payent toujours le lourd
prix des conséquences du colonialisme qui laissa derrière lui la
vigne, les bordels, la misère et la mort, j’ai cherché ne serait-ce
qu’un aspect positif de cette occupation en vain !
Ce qui fut appelé outrageusement la « mission civilisatrice » ne fut
qu’une tentative pure et simple d’extermination d’un peuple
entier ainsi que de sa culture et de sa langue avec les
« enfumades », la France devint la mère du concept de la chambre à
gaz ! Qui oserait qualifier les crimes d’Hitler de « mission
civilisatrice » ? Alors comment pouvez-vous qualifier de « mission
civilisatrice » l’assassinat des plus horribles manières de trois
millions d’Algériens ?
De quels droits ont bénéficié les Algériens depuis 1830 ? Avez-vous
eu pitié pour 3.000.000 d’individus, ou ne serait-ce que pour leurs
femmes, leurs enfants ou même les animaux innocents ?
Vous avez certainement sans aucun doute plus de respect pour vos
chiens que pour les Musulmans et votre politique le prouve au
quotidien !
Tragiquement, le Traité d’Evian, signé pour l’indépendance,
engageait les Algériens à ne demander aucune compensation pour les
crimes commis par la France et pour cause, le nombre était si
effroyablement élevé…
Force est de constater que de tous les fléaux qui touchèrent les
musulmans comme les khawarije, les Zanj, les ismaéliens, les
qarmates, les Moghols, les croisés et les Français ce sont ces
derniers qui se voient décernés la « tête de mort » d’or
pour les plus horribles
crimes commis contre la nation musulmane. Les croisés viendront en
seconde position comme nous le verrons dans notre « Abrégé des
Croisades » avec la « tête de mort » d’argent et le bronze est
attribué aux ismaéliens.
Pour vous rafraîchir la mémoire voici quelques extraits du livre
d’Aboul Qassim Sa’dallah « La montée du nationalisme algérien »
publié aux éditions Ennal en 1985. Des faits que nous n’avons pas
rapporté, d’autres indicibles horreurs de la « mission
exterminatrice ».
Début de citations.
« La convention d’Alger garantissait le libre exercice de la
religion musulmane, la liberté de toutes les classes et habitants,
leur religion, leur propriété, leur commerce, leur industrie et
enfin le respect absolu des femmes algériennes. Il faut aussi
ajouter que les français s’étaient présentés aux algériens comme des
libérateurs et non comme des conquérants,…que le pays demeurait
lui-même aux mains des algériens, que les mosquées et autres lieux
de cultes seraient respectés… (Page 10).
La presse française d’opposition envoya sur place une commission
d’enquête (28 août et 19 novembre 1833) qui remit un rapport
condamnant la mauvaise conduite de l’armée française en ces termes :
« Nous avons réunis au domaine les biens des fondations pieuses.
Nous avons séquestrés ceux d’une classe d’habitants que nous avons
promis de respecter… Nous nous sommes emparés des propriétés privées
sans indemnités aucune… Nous avons mis en jugement les hommes
réputés sains dans le pays… parce qu’ils avaient assez de courage
pour venir s’exposer à nos fureurs, afin d’intercéder en faveur de
leurs malheureux compatriotes ». (Page 11).
A propos de cette convention, le général Clausel dit : « La France
n’est pas obligée de respecter cette convention puisqu’à ses yeux,
il s’agit d’une ruse de guerre ». Bugeaud déclara en 1840 qu’une
politique d’occupation restreinte était pure fantaisie. Lui
envisageait la conquête de l’Algérie par l’emploi de la méthode dite
« de la terre brûlée ». Une fois renommé gouverneur, le général
Bugeaud donna l’ordre à ses soldats de créer un climat d’insécurité
destiné à empêcher les Algériens de poursuivre leurs activités
habituelles. La destruction des récoltes, la saisie de femmes et
d’enfants en otages ou pour être vendus en échange de chevaux,
l’étouffement de tribus entières dans des caves, toutes sortes de
scènes d’horreur et de paniques furent à l’ordre du jour sous son
commandement… Il ne fit qu’entreprendre une politique d’occupation
définitive, il inaugura « la colonisation officielle ».
Anatole de France écrivait en 1905 : « Depuis 70 ans nous avons
privé, dépisté et chassé les Arabes afin de peupler l’Algérie
d’Italiens et d’Espagnols » (Page 12-13).
Parmi les décrets de Napoléon... le décret de 1865 rendait
incompatible de toute évidence, l’acquisition de la citoyenneté
française et le statut de Musulman algérien… Le général Hanotaux
écrivit un jour : « Le rêve de nos colons est une féodalité
bourgeoise maintenue par la force armée dans laquelle ils joueraient
le rôle de seigneur et les indigènes (les algériens) le rôle de
serfs (esclaves) ». (Page 15).
La révolte algérienne de 1871 fournit aux autorités françaises un
prétexte pour la confiscation des terres et le regroupement des
algériens dans certaines régions, et pour force des derniers
devinrent alors un peuple conquis, à payer une contribution de
guerre. (Page 16).
Jean Jaurès dit : « Depuis un demi-siècle, nous décidons à la place
des algériens des questions qui leurs sont capitales, c’est-à-dire
les problèmes familiaux, ceux du droit de propriété, des impôts, de
l’éducation, et, parmi les gens, aucun d’entre eux n’est autorisé à
se présenter ici au parlement… pour faire valoir ses droits » (page
17).
Les algériens n’étaient ni citoyen français, ni nationaux algériens
aux yeux de la loi française. Ils étaient des sujets aux yeux des
colons, ils étaient des serfs, une race conquise… L’historien
français Baudicour écrivait : « Nos soldats retournant de
l’expédition de Kabylie avaient honte d’eux même… Ils avaient coupé
environ 18.000 arbres, brûlé des maisons, tué des femmes, des
enfants et des vieillards. Les malheureuses femmes excitaient
particulièrement leurs convoitises car elles portaient des boucles
d’oreilles d’argent et des bracelets aux jambes et aux bras. Ces
bracelets n’ont pas de fermeture comme les bracelets français. Fixés
aux membres des fillettes, il est impossible de les ôter une fois
que ces dernières ont grandi. Afin de s’en emparer, nos soldats
coupaient leurs membres et les laissaient vivantes dans cet état de
mutilation. (Page 18).
L’historien algérien Neville Darbour décrivit les conséquences de
l’occupation française en Algérie en ces termes : « Quelque unes de
leurs (les algériens) plus belles mosquées furent transformées en
église. Leurs fêtes musulmanes cessèrent d’être des jours de congés
légaux, les terres tribales furent confisquées… De Sade admet que
l’armée française s’était emparée de 60 mosquées pour ses propres
besoins et qu’une dizaine d’entre elles furent entièrement détruites
». (Page 19).
On emprisonna et extermina des chefs religieux comme le Mufti
d’Alger qui fut accusé de complot. Quelques autorités françaises
suggèrent même l’extermination de la population dans son ensemble.
D’autres proposèrent de la repousser dans le désert par la force
pour accaparer ses biens. (Page 24).
Après la conquête, cette notion fataliste était dominante au sein
des masses algériennes. Encouragées par l’ignorance et l’isolement.
Cette croyance ne disparut qu’à la naissance d’un nouveau mouvement
« nationaliste ». Les français encourageaient le fatalisme car il
rendait les masses passives et inoffensives. (Page 25).
Canobert dirigea l’offensive contre les insurgés religieux de
l’oasis de Zaatcha. Un sort terrible fut réservé aux insurgés. Les
deux oasis de Zaatcha et de Nara furent entièrement brûlées et des
milliers de palmiers détruits. (Page 35).
Après l’insurrection de 1871, les français inaugurèrent le code de
l’indigénat… Parmi les mesures de la « terrible » répression qui
suivit la révolte, on peut citer une indemnité de 100 francs (de
l’époque) pour chaque fusil confisqué ; l’expropriation de 5
millions d’hectares de terrain appartenant aux révolutionnaires et
de la séquestration de 25 millions d’autres hectares ; l’institution
du principe de responsabilité collective pour les dégâts causés ;
l’interdiction d’avoir recourt à la loi coutumière et à la place, la
soumission à des mesures spéciales inconnues de la loi française.
(Page 38).
Cette politique d’intégration française devait aboutir à la
liquidation totale de la nation algérienne… Suppression de
l’enseignement de la langue et de l’histoire, suppression du
gouvernement et des symboles nationaux. (Page 41).
En 1847, Tocqueville déclarait : « Nous avons rendu la société
algérienne musulmane bien plus misérable et barbare qu’elle ne
l’était auparavant… L’occupation eut aussi pour conséquence
d’appauvrir la culture algérienne. Les fêtes nationales, l’histoire
et la langue disparurent ou furent supprimées ; quelques mosquées
furent transformées en églises, hôpitaux en musées, l’absence de
livres et d’écoles arabes amena peu à peu les intellectuels
algériens à perdre contact avec leur passé pendant que les paysans
stagnaient dans la superstition et l’ignorance… C’est la langue qui
allait être la plus touchée… En 1834, pratiquement tous les
algériens arabes savaient lire et écrire. Il y a deux écoles par
village… Avant l’occupation, il y avait à Constantine 35 mosquées
qui servaient également d’établissement scolaire. Il y avait sept
médersas (écoles secondaires) fréquentées par 6 à 900 étudiants...
Quant aux écoles primaires, il en existait 90, fréquentées par 1350
élèves. (Note page 44). Après la colonisation, il n’y avait plus que
30 de ses écoles et 350 écoliers. Quant aux étudiants ils
atteignaient 1837 avant de passer à 60 en 1850). L’enseignement
était dispensé dans les mosquées, lieux de cultes mais aussi
d’érudition, dans les zaouïas (centres religieux et politiques) …
dans les médersas, dans les écoles publiques et privées
L’instruction était gratuite à tous les niveaux car les étudiants et
les professeurs étaient entretenus grâce aux revenus de Waqf
(bien religieux). Les français confisquèrent ces Waqf,
privant le système d’enseignement algérien de ses principales
ressources… La disparition des établissements scolaires se traduisit
par la suppression de la langue nationale l’arabe. Les français
considéraient l’arabe comme une langue étrangère morte ; étrangère
parce que le français devint la langue officielle de l’Algérie… Mais
aussi parce que jamais elle ne pourrait devenir une langue de
civilisation. Ce sont ces raisons qu’invoquèrent les français pour
négliger l’enseignement de l’arabe aux algériens et limiter
l’utilisation de cette langue aux seules fins de l’administration
coloniale. L’arabe fut d’abord éliminé des écoles primaires et
secondaires… son enseignement dans les cycles d’études supérieures
ne visait qu’à préparer les officiers et les interprètes à
administrer les algériens et les aider à hâter leur propre
assimilation. Le cours et le recrutement des étudiants dépendaient
de l’autorité militaire. Les professeurs, nommés par le gouvernement
français pour enseigner l’arabe, étaient appelés professeur d’arabe
« vulgaire »… L’arabe fut considéré comme un obstacle et ses
enseignants comme des ennemis… On pourrait logiquement penser que la
France ayant supprimé la langue arabe, la remplacerait par le
français… ce ne fut pas le cas. Aux yeux des français moyen «
l’Algérie » n’existait pas ; Il n’était ni algérien, ni français,
mais simplement un sujet conquis qui devait être traité comme tel.
L’algérien par conséquent appartenait à une race incorrigible et
inéducable et c’est pourquoi les français négligèrent son éducation
(Page 43-44-45).
Ils utilisèrent la méthode « diviser pour mieux régner » avec les
confréries. En s’alliant avec certaines et ignorant les autres, les
premières acceptaient de se soumettre à la souveraineté française et
de maintenir l’ordre et la sécurité, c’est à dite empêcher les
fidèles de se révolter contre la France… Ils contrôlaient fermement
la population rurale grâce au maraboutisme (mysticisme) laissant le
terrain libre à la France pour le contrôle superstitieux qu’ils
exerçaient sur l’esprit des paysans. (Page 46-47).
Paul Gaffarel écrivait : « Ce fut contre une nation entière,
inspirée par un double fanatisme, patriotique et religieux, que la
guerre dû être menée ». (Page 52).
Le général Bugeaud s’exprimait ainsi : « L’existence de cette nation
vigoureuse si bien préparée pour la guerre, si supérieure à ce point
de vue aux masses européennes… nous impose l’obligation absolue
d’établir devant la nation algérienne, à côté d’elle, la population
la plus vigoureuse possible (celle de l’Europe) » (Page 53).
Ces familles composées de la vieille aristocratie, des anciens
guerriers et des riches propriétaires (les généraux d’aujourd’hui et
leurs amis) se rallièrent à la France qui les assura de son soutien
dans leurs luttes pour le contrôle de leurs sujets et adversaires.
En retour, ils devraient tolérer sa présence et assurer sa
protection (de la France)… L’aristocratie décadente se retrouva
entièrement dépendante de la France, moralement et financièrement
tandis qu’elle (la France) avait perdu tout contact avec les masses.
Le gouvernement français avait distribué des terres et autres biens
aux chefs de ces grandes familles, les transformant en quelque sorte
en colons indigènes… Ils devinrent ses conseillers, quelque fois
même des sous administrateurs. En retour, ils servaient fidèlement
la France dans l’armée et l’administration et furent pratiquement
des oppresseurs, des espions et des collaborateurs (des traîtres)
contre leurs propres compatriotes. (Page 58).
Ils étaient choisis avec prudence par l’administration. Mais avant
d’être choisis, ils devaient prouver leur fidélité par une
collaboration soumise, espionner leur propre peuple et servir
quelques années dans l’armée française (afin de parachever leur
profonde haine contre leur propre peuple, l’Islam et les Musulmans).
(Page 63).
Pour les algériens, il n’y avait pas de formation technique, très
peu d’école professionnelle, pas d’enseignement de la langue arabe,
pas de crédit agricole, pas d’habitat, pas d’hygiène, pas d’hôpitaux
pour eux… les algériens payaient plusieurs sortes d’impôts religieux
(islamiques) et d’autres du système de taxation française… En outre,
ils étaient obligés de donner des présents, sous forme d’impôt en
monnaie, aux représentants algériens (nommés par la France) dont le
degré de corruption était sans borne… Dans les annales du
colonialisme, le code de l’indigénat représente l’une des
disposition les plus sévères établie par une puissance coloniale
pour opprimer ses sujets ; dans les annales de l’histoire de
l’humanité, un tel code peut être considéré comme une séquelle de
l’obscurantisme du moyen âge et de l’inquisition… condamné par les
français comme étant un acte inconstitutionnel et inhumain. (Page
65).
Ce code était utilisé contre les algériens qui refusaient de
patrouiller la nuit, qui se réunissaient sans autorisation, qui se
déplaceraient sans permis de voyage, manifesteraient, ayant pris du
retard dans le versement de leurs impôts, enfin qui lésaient ou
insultaient la France d’une façon ou d’une autre. On tenait les
algériens pour collectivement responsables de toute dégradation (?)
et incendie dans les forêts. Pour punir de légers délits,
l’administrateur pouvait imposer aux algériens une amende de 15
francs ou un emprisonnement de cinq jours. Pour les délits majeurs,
on les renvoyaient devant des tribunaux spéciaux, les tribunaux
répressifs, et les cours criminelles. Plus encore, l’administration
française avait le droit sur l’ordre du gouverneur général,
d’interner, de déporter ou d’emprisonner n’importe quel algérien.
(Page 66).
Brown déclarait : « qu’une telle politique lui rappelait que l’âge
de la foi avait seulement changé d’apparence. Tous ceux qui avaient
apprécié, disait-il, le caractère noble fier et indépendant de
l’algérien, seraient obligés de le voir à présent… tombé si bas,
privé d’ambition et d’idéaux légitimes, ignorant, apathique,
généralement méprisé… trop souvent se réfugiant dans la boisson que
la civilisation lui a offert comme consolation pour la perte de sa
liberté et de son indépendance ». (Page 69).
Cette force d’invasion caractérisée par ses violences et ses
tentatives d’anéantir la personnalité algérienne, fut la première
confrontation entre l’est et l’ouest dans l’histoire moderne (page
83).
La France ne se borna pas à confisquer les Waqf, elle
entreprit de superviser toutes les affaires musulmanes. La justice,
la nominations des Qoudat (juges musulmans), celle des Imams
(qui dirigeaient les prières), l’annonce des fêtes religieuses
étaient toutes contrôlées et dirigées par la France. Jusqu’en 1907,
la France s’occupa de toutes les affaires religieuses de l’Algérie,
puis annonça à cette date, la séparation de l’église et de l’état.
Pourtant, alors qu’elle mettait fin à son contrôle sur les affaires
chrétiennes et juives, elle le maintenait sur les affaires
musulmanes, sous prétexte que dans ce cas, le spirituel et le
temporel sont inséparables ! (Page 92).
Les lois d’exceptions… l’interdiction de faire le pèlerinage à la
Mecque, le refus d’accepter les algériens dans l’administration, la
liquidation de l’arabe et des traditions musulmanes (Page 96).
Les colons s’opposèrent à l’émigration algérienne car elle les
privait d’une main d’œuvre à bon marché et d’une exploitation
gratuite (Page 98).
Entre 1913 et 1914, le gouvernement français fit éditer la France
Islamique à des fins de propagande et pour préparer l’opinion
algérienne à la guerre (page 101).
Les algériens étaient privés des droits politiques et ils ne
jouissaient pas des mêmes avantages sociaux et économiques que les
colons. Au taux d’analphabétisme, alors l’une des plus élevée au
monde, s’ajoutait tout un héritage de superstitions, de fanatisme et
d’apathie… l’Algérie pliait sous le joug d’une série de lois
répressives, prêtes à être appliquées à quiconque était soupçonné
d’être impliqué dans des activités subversives. (Page 118).
Les accusations de A. Servier… attaquaient l’Islam qu’il considérait
comme une religion opposée au progrès et incompatible avec la
civilisation moderne. (Page 121).
L’élite ne se borna pas à adopter les idées de l’occident, sas
techniques, ses méthodes de travail… sa culture et son éducation,
elle voulait également transformer la société algérienne en une
société européenne. Leurs éducations les avaient coupés du reste de
la société qui leur était devenue étrangère. Ils souffraient d’un
complexe de supériorité vis-à-vis de la société algérienne et d’un
complexe d’infériorité par rapport à la société française… ayant
perdu leur langue, leurs coutumes, le respect et l’amitié de leurs
compatriotes, ses membres se tournèrent
vers le mode de vie européen. Un grand nombre d’entre eux
épousait des femmes françaises, parlait le français, vivaient dans
la communauté française, envoyait leurs enfants dans les écoles
françaises et essayait également de les élever selon le modèle
français. (Page 124).
L’Algérie fut l’objet d’une répression encore plus féroce à cause de
la crainte qu’inspirait le « nationalisme » (une idée toute
française et anti islamique) ou alors comme l’appelaient les
français le « fanatisme ». (Page 145).
Les français refusèrent de reconnaître le droit des algériens à
l’égalité même s’ils étaient considérés français par la loi. (Page
145).
Algériens dans la première guerre mondiale : 177.000 combattants
(campagne de Charleroi, de la Marne, de Champagne, de Verdun et de
la Somme). 75.000 travailleurs. 56.000 morts. 82.000 blessés. Selon
une autre source ce fut 250.000 ayant participé à la guerre. (Page
152-153).
Pour obtenir cette loyauté, (les français utilisaient la carotte et
le bâton pour recruter les algériens), tant vantée, la France
utilisait trois méthodes : l’intimidation extrêmement efficace,
l’intensification de la doctrine du fatalisme pour faire croire que
ce qui arrivait était dû à la volonté de Dieu et qu’ils ne pouvaient
rien y changer… (Page155).
Après 80 semaines d’occupation, il n’y avait pas plus de 500 à 600
algériens qui avaient optés pour la nationalité française (Page
161).
Les Français conscient de leur rôle d’éducateur et de dispensateurs
d’un « idéal généreux »… de mettre en tutelle un peuple d’arriérés
(Page 167).
Avec ses opérations de nettoyages, les officiers français
considérèrent qu’ils avaient été trop loin. L’armée avait reçu
l’ordre de tirer sur chaque algérien qu’elle rencontrerait. Avec de
tel ordre, elle se lança dans une lente et cruelle campagne de
répression qui consistait à brûler les taudis indigènes, à vider les
silos, à décimer les troupeaux et à détruire les provisions d’orge
et de blé… De plus, 200 à 300 personnes environ, pour la plupart des
femmes et des enfants furent tuées. La commission disciplinaire
condamna et exécuta plus de 1.200 âmes pour leurs intrigues contre
les autorités ou leur refus d’obéir aux autorités (les « rebellions
» de 1916) (Page169).
La propagande française présentait la France et ses alliés comme les
champions de la civilisation, de l’humanité et de la démocratie. Le
journal la France Islamique, présentait la France comme le défenseur
le plus ardent de la cause musulmane à travers le monde. (Page 179).
Alors qu’en Algérie la France nettoyait et vidaient les maisons de
ses vaillants soldats partis combattre les allemands (les
algériens), sous prétexte de purger le pays de ses bandits. (Page
205).
Sur l’accession des indigènes à la citoyenneté
française. Cette nouvelle loi de 1919 stipulait qu’un
algérien pouvait accéder à la qualité de citoyen français, s’il le
demandait et remplissait les conditions suivantes : 1 - Avoir plus
de 25 ans. 2 - Etre célibataire. 3 - N’avoir jamais été inculpé pour
meurtre ou perdu ses droits politiques, ou accusé d’avoir commis des
actes contre la France. 4 - Avoir résidé au moins deux années
consécutives dans sa commune. Pour rendre plus difficile l’accession
d’un algérien à la citoyenneté française, la loi érigea devant lui
des obstacles infranchissables. Il devait en effet satisfaire au
moins l’une de ces conditions : A - Avoir servi dans l’armée ou la
marine française et avoir reçu des autorités militaires un
certificat de bonne conduite. B - Savoir lire et écrire en français.
C - Avoir un titre de propriété à la ville ou à la campagne. D -
D’être employé ou retraité de l’état. E - Etre élu à la fonction
publique. F - Posséder une décoration française. G - Ou avoir 21 ans
et être le fils d’un père algérien naturalisé. (Page 210).
Nous français (une revue d’Alger en 1922) sommes chez nous en
Algérie. Nous nous sommes rendus maître de ce pays par force, car
une conquête ne pouvait s’accomplir que par la force, ce qui
implique nécessairement qu’il y ait des conquérants et des conquis.
Depuis que ces derniers ont été vaincus, nous avons pu organiser ce
pays, et cette organisation a une fois de plus confirmé l’idée de la
supériorité du conquérant sur le conquis, de l’homme civilisé sur
l’être inférieur… Nous sommes les légitimes propriétaires de ce
pays. (Page 234)
Le massacre de femmes et d’enfants, l’incendie de villages et de
récoltes, et le vol de richesses par une soldatesque avide de sang
et de pillage. (Page 235)
Pour les ‘Oulama, le maraboutisme était né du déclin de l’Islam et
de la propagation du mysticisme. Ils accusaient les chefs de ces
confréries d’ignorer le Coran, d’exploiter la population et de
servir le colonialisme. Le maraboutisme, écrivit une fois Ibrahimi,
est le colonialisme dans son sens moderne le plus dénudé et
l’esclavage dans toute son horreur. Les ‘Oulama déclarèrent par
conséquent la guerre au maraboutisme sous le mot d’ordre : Pas de
mysticisme au sein de l’islam, car il mène à la corruption, au mal,
… à la déviation du sentiment religieux, à l’ignorance, au mépris de
la vie et à l’hérésie des jeunes. C’est la raison pour laquelle ils
s’opposèrent à la musique scandant les pratiques superstitieuses, à
la danse accompagnant les cérémonies religieuses, aux visites des
tombes, à l’adultère, aux dons en argent que recevaient les chefs
des confréries. (Page 312) ».