Le sultan
Selim et les conquêtes en orient arabe
Selim
I monta sur le trône le 7 Safar 918 H (24 avril 1512 EC) et mourut
le 9 Shawwal 926 H (21 août 1520 EC).
Selim
I prit la responsabilité du gouvernement dans les circonstances très
difficiles d’une crise nationale. L’état islamique en Andalousie
était tombé aux mains des Espagnols en 897 H (1492 EC), et les
tribunaux de l’Inquisition oeuvraient à éradiquer complètement la
présence de l’Islam en Andalousie (peu après la prise du palais
d’al-Hamra et de Grenade, les Chrétiens oublièrent toute éthique et
toute moralité et établirent les tribunaux d’inquisition dans tout
le pays. Des milliers de Musulmans durent faire face à des
accusations mensongères et fabriquées et furent brulés vifs en
châtiment. Un ordre général fut publié en 904 H de confesser le
Christianisme ou d’affronter la peine de mort, ce qui eut pour
conséquence que les Musulmans s’enfuirent vers les collines et
menèrent une vie misérable plutôt que de renoncer à l’Islam. Des
milliers de Musulmans furent baptisés de force et leurs enfants
furent forcés d’embrasser le Christianisme tandis que des milliers
d’autres furent exécutés. Le lavage du corps devint punit par la
peine capitale et quiconque était surprit entrain de se laver était
tué. (The History of Islam par Akbar Shah Najeeb Abadi : 3/175)).
Quand il monta sur le trône, l’Espagne et le Portugal avaient reçu
la permission du pape d’isoler le monde musulman.
Le
sultan Selim I arriva sur le trône à un moment où les Portugais
continuaient de menacer le monde islamique depuis le sud et
menaçaient d’occuper al-Madinah et de profaner la tombe du Messager
de l’Islam, Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), et
d’emmener son noble corps en Europe. En même temps, le dirigeant des
Mameloukes – devenu faible – avait prouvé son incapacité à s’opposer
aux Portugais ; pire encore, le Portugais s’étaient trouvés des
supporters parmi ceux qui se prétendaient musulmans.
Les
Séfévides, avaient recherché d’un coté à s’allier avec eux contre
les Ottomans tout en s’opposant en même temps aux Portugais dans le
Golfe arabique ou ils voyaient leurs intérêts menacés, une attitude
inexplicable.
Selim
I observa les Séfévides (Ismail bin Junaid Safavide I, un des
successeurs de Safiyyuddin Ardabili (1252-1334 EC), vainquit le
dirigeant Akkuyunly, Alvand, en 1501 EC, et proclama son règne peu
après qu’il eut occupé Tabriz. L’empire séfévide dura jusqu’en 1736
EC. A cette époque, la religion Shiite fut acceptée comme religion
d’état. En 1507, les Portugais entrèrent dans le Golfe persique et
occupèrent le port d’Hormuz jusqu’en 1622 EC. Abbas I (1578-1629 EC)
fut le plus grand dirigeant séfévide. Abbas III, le dernier
souverain séfévide, fut forcé de se soumettre à Nadir Quli qui
portait le titre de Nadir Shah, et avait accepté d’être intronisé à
la condition de l’abandon de l’hérésie shiite. Cependant, il échoua
à convertir les Shiites au sunnisme et finit par être assassiné en
1747 EC), motivé par les différences religieuses entre eux et les
Ottomans qui avaient commencé à provoquer les Ottomans à l’est et
essayaient d’étendre leurs territoires, inspirés par un désir de
répandre les odieuses et infâmes croyances shiites.
Le
Shah séfévide marcha sur Diyar Bakr et fit de Tabriz sa capitale. Il
contacta les Mameloukes et proposa une alliance avec eux contre les
Ottomans. Parce que le Jihad contre l’ennemi était
obligatoire, et que l’unité de l’état sous une seul dirigeant – le
calife – était obligatoire pour les Musulmans afin qu’il puisse
défendre et protéger le monde islamique, le sultan Selim conduisit
son armée afin de châtier les Séfévides comme ils le méritaient pour
avoir fait une alliance avec les Portugais, les ennemis de la Oummah
islamique. Ensuite, il marcha vers la Syrie et l’Egypte dans le but
de renforcer la puissance des Mameloukes afin qu’ils puissent
résister ensemble contre les croisés portugais et les combattre. Le
but était d’unifier la puissance des Musulmans pour contrer la
menace des Croisés.
L’opération entreprise par le sultan Selim I eut pour conséquence un
affrontement avec les Séfévides à Chaldiran, au sud de Qāris, dans
l’est de l’Anatolie en Rajab 920 H (Août 1514 EC), ce qui conduisit
à la défaite des Séfévides et à la victoire des Ottomans qui
entrèrent à Tabriz.
Le Sultan Selim et l’empire Mamelouke (la Bataille de Marj Dabiq)
Les
relations entre l’empire ottoman et l’empire mamelouke allaient du
chaud au froid, avec le respect mutuel affiché par les deux états
qui allait jusqu’à l’échange de cadeaux et des félicitations suite à
des victoires à certains moments, à l’inimitié, la discorde et les
disputes, qui menaient à des affrontements militaires aux frontières
entre les deux états, à d’autres moments. Les causes de dispute
étaient nombreuses, comme des disputes de frontières, l’accueil par
al-Ghawri de princes ottomans princes ayant fui le sultan Selim, les
mesures prises pour provoquer des troubles, la position inamicale
d’al-Ghawri envers les Ottomans pendant leur guerre contre les
Séfévides pour n’être pas resté neutres. Il ne joignit pas
ouvertement les Séfévides mais les supportait formellement en
empêchant le passage de cadeaux envoyés d’Inde à Istanbul et il
entravait l’arrivée des caravanes d’approvisionnement des soldats
ottomans, ce qui les empêchait d’avancer.
En
fait, la victoire de Selim à Chaldiran fut soudaine et inattendue
par les Mameloukes, et les gouverneurs d’Egypte ne purent cacher
leurs espoirs de défaite. A la surprise de tout le monde musulman,
les Mameloukes ne célébrèrent pas cette victoire, parce que le
sultan mamelouke savait parfaitement que le vainqueur œuvrerait à
les supprimer du pouvoir. Pour cette raison, il fut obligé de
répondre aux développements politiques et militaires. Le sultan
al-Ghawri se rendit compte que son armée ne pourrait pas tenir seule
contre l’armée ottomane, qui était bien équipée et bien organisée et
il essaya de faire alliance avec Ismail, le Shah séfévide. Ce qui
l’encouragea peut-être à cela fut le fait que le Shah était prêt,
après Chaldiran, à continuer ses actions contre le Sultan Selim.
Mais
la tentative d’al-Ghawri ’s n’eut pas un résultat positif ; au
contraire, elle eut l’effet contraire sur sa relation avec les
Ottomans, qui considéraient que cette tentative était un coup de
poignard dans le dos de l’empire ottoman et rendit irrévocable la
guerre entre les deux camps, en particulier après les tentatives
pour obtenir un traité de paix aient échoué.
Les
Ottomans parvinrent à infliger une défaite écrasante à l’armée
mamelouke lors de la bataille de Marj Dabiq, au nord de Halab, le 25
Rajab 922 H (24 Août 1516 EC), au cours de laquelle le sultan
al-Ghawri fut tué.
Le
sultan Selim et la conquête des terres de Syrie
Après la défaite des Mameloukes à Marj
Dabiq, Selim étendit la portée de ses opérations militaires et l’une
après l’autre, les villes de Syrie se soumirent à lui (Halab, Hamah,
Hims et Damas) et les gouverneurs de ses territoires et leur éminent
peuple se hatèrent d’annoncer leur allégeance aux nouveaux
dirigeants ; des sermons furent lus au nom de Selim dans la mosquée
omeyyade puis Selim envoya un message à
Tuman Bay
(al-Ashraf Tuman Bay II fut le dernier sultan mamelouk indépendant
d’Egypte. (Traducteur) Vous comprendrez que tous les Musulmans qui
refusèrent l’unité avec l’empire ottoman ne le firent que pour
conserver leur propre intérêt (leur trone) au dépend de la volonté
populaire), le nouveau sultan d’Egypte, lui proposant de signer un
traité de paix, à condition qu’il reconnaisse la souveraineté
ottomane. Tuman Bay était enclin à accepter cela, mais les émirs
mamelouks étaient déterminés à combattre et ils tuèrent les
messagers de Selim. Selim avança alors en Egypte et son avant-garde
rencontra celle des Mameloukes et ils s’affrontèrent ; la force
mamelouke fut vaincue et Selim continua son avancée en Egypte. Les
Ottomans entrèrent au Caire après avoir vaincu l’armée mamelouke
lors de la bataille d’ar-Raydaniyyah le 29 Dzoul Hijjah 922 H (22
janvier 1517 EC) et des incidents horrifiants eurent lieu entre les
deux camps à Boulaq, as-Salibah, Giza et ailleurs. Finalement, après
avoir subi une défaite lors de la bataille de Wardan le 10 Rabī‘
al-Awwal 923 H (2 avril 1517 EC). Tuman se tourna vers son ami
Hassan Ibn Mar‘i, le shaykh des Arabes al-Bouhayrah, qui le remit au
sultan Selim, qui le pendit aux portes de Zouwaylah le 21 Rabī‘
al-Awwal 923 H (13 avril 1517 EC), mettant ainsi fin à l’empire
mamelouke.
L’idée derrière l’expédition du sultan Selim en Egypte était que
cela représentait la phase la plus importante de son plan de créer
un état islamique ; après qu’il eut compris que les Mameloukes ne
pourraient pas créer un tel état. Pour cette raison, il organisa une
expédition militaire contre l’Egypte et l’orient ; et après que le
sultan ottoman ait obtenu la victoire, il prit le calife abbasside,
al-Moutawakkil ‘Alallah et ses deux cousins, Abou Bakr et Ahmad,
avec lui pendant son voyage de retour à Istanbul, ainsi que le
ministre de la justice shafi‘i égyptien.
Al-Moutawakkil, qui était le 73ème calife depuis
l’anènement de l’islam, le 55ème calife abbasside (du
tout premier calife Abou Bakr as-Siddiq
(qu’Allah soit satisfait de lui) au dernier calife abbasside,
al-Mousta‘sim Billah, il y eut 56 califes dont les quatre premiers
furent les Califes Bien-Guidés (qu’Allah soit satisfait d’eux)
suivit par 14 califes de la dynastie omayyade, 38 califes abbasides
de Bagdad et 17 calides au Caire) et le 17ème calife du
Caire, abdiqua du califat en faveur du sultan Selim I dans une
cérémonie qui eut lieu dans la mosquée Aya Sofia après son retour à
Istanbul. Des racits historiques racontent qu’al-Moutawakkil para le
sultan Selim d’une épée du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah
sur lui) et de son manteau dans la mosquée d’Abou Ayyoub al-Ansari
(qu’Allah soit satisfait de lui) après la cérémonie de la mosquée
d’Aya Sofia. Les savants de l’université d’al-Azhar, qui vinrent à
Istanbul (avec Selim), participèrent à cette cérémonie, comme le
firent les savants de l’état ottoman, après quoi le sultan Selim I
devint le premier calife ottoman.
Le Hijaz est ajouté au califat ottoman
Après
la conquête de l’Egypte par le sultan Selim I, le gouverneur de
Makkah, Barakat Ibn Muhammad, envoya son fils Muhammad Abou Nama au
sultan Selim, au Caire, afin de lui donner les clés de Makkah,
d’al-Madinah, de la Ka‘bah et d’ar-Rawdah ainsi que d’autres bien
sacrés, qui étaient en possession des notables, et il l’invita à
inclure La Mecque sous la protection de l’empire ottoman. Cela eut
lieu le 16 Joumādah al-Akhirah 923 H (6 juillet 1517 EC).
Après
cela, l’autorité ottomane pénétra au Soudan, en Libye et en Algérie,
et leurs provinces et dépendances devinrent des parties de l’empire
ottoman.
Le 23
Sha‘ban 923 H (10 septembre 1517 EC), le sultan Selim I quitta
l’Egypte et retourna en Syrie d’où il se mit en route pour Istanbul
en 924 H (1517 EC), après avoir conquis les territoires arabes. Il
prit le contrôle du califat islamique et devint le serviteur des
« Lieux Sacrés » et presque deux ans après, le 9 Shawwal 926 H (22
septembre 1520 EC), le sultan Selim I décéda.
Le
sultan Souleyman le Législateur et ses conquêtes
Le
sultan Souleyman le Législateur (alors qu’en orient on l’appelle
communément Souleyman le Législateur, nom que nous conserverons pour
la suite de la narration, de par sa complète reconstruction du
système légal ottoman, en occident, on l’appelle plus communément
Soliman le Magnifique.) monta sur le trône de l’empire ottoman après
la mort de son père Selim I. Il prit le pouvoir en 926 H (1520 EC)
et règna sur l’empire ottoman pour une période de 46 ans, ce qui
représente le règne le plus long de tous les sultans ottomans.
Le
règne de Souleyman le Législateur fut l’apogée de la puissance
ottomane ; qu’il s’agisse du Jihad, de l’architecture, de la
science, de la culture et des affaires militaires. Ce sultan eut une
grande influence sur la politique européenne ; plus clairement, il
était la puissance pré-éminente internationale de son époque, et
pendant son règne l’empire fut bénit et prospéra.
Durant le règne de Souleyman, les Ottomans commencèrent leurs
conquêtes en Europe en conquérant la ville la plus importantes des
Balkans, Belgrade, qui était sous protection hongroise. Les
relations entre les Ottomans et les Hongrois à cette époque étaient
tendues. Souleyman avait envoyé un messager, Bahrām Chā'oūsh, au roi
hongrois Louis II de Hongrie et de Bohémie, l’informant de son
accession au trône musulman (le calife Souleyman A‘zam envoya son
messager demander le tribut à Louis II roi de Hongrie. Louis fit
assassiner le messager, Bahrām Chā'oūsh ce qui courrouça Souleyman
qui attaqua Belgrade le 25 Ramadan 927 H / 29 August 1521 EC. La
ville tomba aux mains de Souleyman après des bombardements. Le
sultan Souleyman visita la grande église de la ville ou il pria et
la fit transformer en mosquée. Lorsqu’il entra dans la ville
conquise, il demanda à ce que tous les les soldats et les civils
soient épargnés. (History of Turkey
par Dr. Nasīr Ahmad Nāsir)) mais le roi fit abattre le
messager. Le sultan ottoman déclara alors la guerre à la Hongrie et
les forces ottomanes assiégèrent Belgrade par la terre et par le
fleuve.
En
927 H (1521 EC), Belgrade se rendit, après avoir soutenu le siège
pendant un mois. Les Ottomans s’en servirent alors de base pour
leurs opérations militaires en Europe. Pendant le siège de Belgrade,
les Ottomans capturèrent d’importantes forteresses dans la région de
Belgrade, parmi lesquelles Sabacz, Salanka et Zemiln en 928 H (1522
EC).
Les conquêtes de
Rhodes et de Hongrie
Le
sultan Souleyman conquit l’ile de Rhodes, après avoir vaincu les
chevaliers de Saint Jean (le siège de Rhodes en 1522 EC fut la
seconde tentative et la plus couronnée de succès par l’empire
ottoman pour expulser les chevaliers de Rhodes de leur ile fortifiée
et de sécurisé le contrôle ottoman de la Méditerranée orientale. Les
chevaliers de Saint Jean, ou chevaliers hospitaliers, avaient
capturé Rhodes au début du XIVème siècle EC après la perte d’Acre,
le dernier bastion croisé en Palestine, en 1291 EC. De Rhodes, les
chevaliers de Saint Jean faisaient la guerre aux Musulmans et
harcelaient les vaisseaux turcs dans le Levant. Un premier effort
des Ottomans pour prendre l’ile en 1480 EC fut repoussé par l’ordre,
mais la présence continuelle des chevaliers extrêmement hostiles
juste au sud de la côte de l’Anatolie était un obstacle majeur à
l’expansion ottomane. Le sultan Souleyman avança sur Rhodes dont il
fit le siège le 1er Août 1522 EC. Le siège se prolongea pendant 5
mois et les citoyens (les chevaliers de la Saint Jean) finirent par
se rendre aux forces du Sultan qui leur donna 12 jours pour quitter
la Crête avec leurs affaires, ainsi que leurs armes. (History of
Turkey par Dr NasTr Ahmad Nasir, p : 105)).
Au
printemps 932 H (1526 EC), l’armée ottomane se mit en route
d’Istanbul avec plus de 60.000 hommes et marcha jusqu’à atteindre
les plaines de Hongrie.
A
Mohacs, le 29 Août 1526 EC, une des plus grandes batailles entre les
forces de l’Islam et le Christianisme fut livrée. La bataille dura 2
heures et s’acheva par la victoire des Ottomans et la défaite des
Hongrois (Charles V (roi d’(Espagne) balaya les forces françaises à
Pavia et emprisonna François Ier, roi de France, en 1525 EC.
François incita Souleyman à attaquer la Hongrie, pour que Charles
s’engage en défense de la Hongrie, dont l’empire s’étendait jusqu’en
Autriche. Lors de la bataille de Mohacs, le 20 Dzoul Qi‘dah 932 H /
29 Août 1526 EC, huit évêques hongrois, un bon nombre de chefs,
ainsi que 24.000 soldats hongrois furent tués. Louis (roi de
Hongrie) s’enfuit de la bataille mais finit noyé dans le fleuve.
(History of Turkey p : 105, Dr. Nasir Ahmad Nasir)).
Le
sultan Souleyman le Législateur déclara que le royaume de Hongrie
avait accepté de devenir un protectorat ottoman puis il publia un
décret, déclarant qu’un des Hongrois en était le roi. Cet homme
était John Zapolya, le Governeur d’Erdel (Transylvanie), connu des
sources orientale sous le nom de Janos. John, ou Janos Zapolva (né
le 2 février 1487 EC, mort le 22 juillet 1540 EC). La mort de Louis
fut suivie par une lutte pour la succession. Une partie de la
noblesse, espérant l’aide allemande contre les Ottomans, élit
Ferdinand de Habsbourg, le frère de l’empereur Charles V. Le parti
national, d’un autre côté, élit John Zapolya comme roi. Après une
guerre civile qui dura deux ans, Zapolya fut vaincu. Il en appela
aux Ottomans, qui le soutinrent vigoureusement. Par la paix de
Nagyvarad, les deux rois se reconnurent mutuellement, chacun
gouvernant une partie du territoire. Zapolya devint un vassal des
Ottomans mais Ferdinand continua la guerre contre eux qui ne fut
interrompue que par des trêves occasionnelles. (Traducteur)
Ferdinand, frère cadet de Charles V et
dirigeant d’Autriche, avança sur la Hongrie après la bataille de
Mohacs. Il réussit à vaincre Zapolya de Hongrie et occupa le pays.
Zapolya s’enfuit en Pologne et écrivit à Souleyman pour lui demander
des renforts contre Ferdinand. Le 10 mai 1529, le Sultan partit pour
Buda avec 250.000 soldats et 300 cannons, et atteignit sa
destination le 3 septembre. Il posa immédiatement le siège du fort
et en tout juste six jours ; le fort fut occupé et Zapolya fut
rétabli. Le sultan se rendit alors en Autriche. Charles V, le
souverain de ces états, l’Espagne, les Pays Bas, la Sicile,
l’Allemagne et l’Autriche, et son frère l’archiduc Franz Ferdinand
n’eurent pas le courage d’affronter le Sultan et s’enfuirent.
Cependant, pendant ce temps, les forces espagnoles et allemandes,
entrainées et équipées, arrivèrent pour aider les soldats
autrichiens vaincus. Le sultan atteignit Vienne, le 27 septembre, et
l’assiégea. Cependant, la situation ne fut pas en sa faveur. Il
avait déjà du laisser les gros cannons en Hongrie à cause d’une
tempête, et les habitants assiégés opposèrent une résistance
acharnée aux forces
ottomanes. A cause des basses températures et du manque de
ravitaillement, finalement le sultan leva le siège et revint à
Constantinople en passant par la Hongrie. (History of Turkey par Dr.
Nasīr Ahmad Nāsir, p : 105,106)
Les Ottomans après la
victoire de la bataille de Mohacs
Parmi
les batailles navales enregistrées dans l’histoire islamique, il y
eut la bataille de Preveza en 945 H (1538 EC) dont l’histoire est
aussi reliée au combat entre Musulmans et Chrétiens qui eut lieu au
XVIème siècle EC. Le pape Paul III avait appelé les armées
européennes à s’unir contre les Ottomans et il avait formé une
croisade navale alliée (cette « sainte ligue » comprenait la
papauté, l’Espagne, la république de Gênes, la République de Venise
et les chevaliers de Malte) constituée de 300 navires.
Cette
flotte était commandée par le principal commandant de la marine
européenne de l’époque, Andrea Doria, alors que la flotte ottomane,
composée de 120 vaisseaux, était commandée par Barberousse Khayr
ad-Din.
Les
deux flottes se rencontrèrent le 4 Joumādah al-Awwal 945 H (28
septembre 1538 EC) à Preveza et la flotte ottomane parvint à mettre
complètement en déroute l’armée croisée.
Charles V (Charles ignora le coût élevé des campagnes car il
recevait de l’or en abondance de l’Amérique nouvellement fondée ou
les natifs étaient massacrés à gogo pour mieux les plumer) fut
incapable de supporter la défaite européenne, et il commanda
personnellement une puissante flotte européenne, avec laquelle il
attaqua Alger (Algérie) dirigée par les ottomans en 948 H (1541 EC).
Mais Hassan Agha, le responsable de la sécurité d’Alger – qui avait
été adopté par Khayr ad-Din Pasha – défendit l’Algérie
courageusement et força Charles V à se retirer après avoir subi des
pertes substantielles.
En
947 H (1540 EC), l’archiduc Ferdinand d’Autriche, qui aspirait à
devenir roi de Hongrie, entreprit le siège de Buda ; et
immédiatement, l’armée ottomane, commandée par Souleyman le
Législateur, marcha sur Buda. Dès que les Autrichiens apprirent
l’approche des forces ottomanes, ils abandonnèrent le siège de la
ville et s’enfuirent.
En
948 H (1541 EC), le sultan Souleyman entra à Buda et ordonna que ses
plus importantes églises soient transformées en mosquées pour les
Musulmans. Il ordonna également que cette importante région de
Hongrie soit annexée à l’empire ottoman, sous le nom de province
Budin.
Cependant, Ferdinand n’accepta pas cela ; il convainquit le pape
Paul III de la nécessité de former une puissante croisade pour se
débarrasser des ottomans afin que l’Europe soit sauvée de la menace
qu’ils posaient. Cette force marcha sur Buda en 949 H (1542 EC) et
organisa un siège resserré de la ville, mais ne réussirent pas à la
prendre. Quand la nouvelle de cette expédition atteignit le sultan
Souleyman, il se mit en route une fois de plus en 950 H (1543 EC)
pour l’Europe et captura le fort hongrois le plus important, qui
étaient aux mains des Autrichiens.
Les
deux rois croisés demandèrent par leurs ambassadeurs au sultan
Souleyman de leur pardonner. Le sultan Souleyman leur pardonna à
condition que l’Autriche paye une somme annuelle de 30.000 dinars
d’or pour les territoires hongrois entre leurs mains. Ce traité ne
dura pas longtemps parce que les Autrichiens attaquèrent Erdel (la
Transylvanie). En réponse, en 960 H (1552 EC), le vizir ottoman
Ahmad Pasha accompagné du gouverneur général de Rumeli (Roumélie)
Sokollu Muhammad Pasha (Sokollu Muhammad Pasha (né en 1506 ECE
Sokolovici et mort en 1579 EC, à Istanbul) était un homme d’état
ottoman du XVIème siècle. Né dans une famille bosniaque serbe dans
le sud-est de la Bosnie,
Muhammad fut emporté à un jeune âge dans le cadre du système ottoman
devshirmeh de collection des jeunes garçons élevés pour servir dans
les janissaires. Il s’éleva dans la hiérarchie du système ottoman,
obtenant finalement la position de Commandant de la garde Impériale
(1543 EC -1546 EC), Haut Admiral de la Flotte (1546 EC -1551 EC),
gouverneur général de Roumélie (1551 EC - 1555 EC), troisième vizir
(1555 EC -1561 EC), second Vizir (1561 EC -1565 EC) et grand vizir
(1565 EC -1579 EC) (pour un total de 14 ans, 3 mois
et 17 jours) sous trois sultans : Souleyman le Magnifique,
Selim II et Mourad III. Il fut assassiné en 1579 EC, finissant 15
ans comme dirigeant de facto de l’empire ottoman. C’était un homme
de deux mètres de haut et il fut le plus grand des grands vizirs qui
servirent l’empire ottoman) assiégea Timisoara qu’il prit par la
force des armes. ‘Ali Pasha, le souverain de Buda entra alors en
territoire hongrois gouverné par l’Autriche et conquit de nombreuses
forteresses.
En 964 H (1556), la conquête de l’ile de
Sakiz (Chios) fut achevée par Piyala Pasha, et en 967 H (1559 EC),
le conseil du peuple de la province d’Erdel (Transylvanie) se réunit
et rejeta le règne autrichien, signant à la place un traité avec les
Ottomans et demandant à Souleyman que Sigmund, fils de Janos,
devienne leur roi. Les Ottomans acceptèrent et Erdel (Transylvanie)
devint un royaume sous protection ottomane en 967 H (1559 EC).