Trois ans passèrent en Egypte. L’Afrique payait la Jizyah comme stipulé dans les traités quand ‘AbdAllah Ibn Sa’d, le gouverneur d’Egypte, tourna son attention de nouveau vers les terre du sud. La première tentative de soumettre la Nubie avait eu lieu en l’an 21 de l’Hégire (641) après la première conquête d’Alexandrie de ‘Amr Ibn al-‘As (qu’Allah soit satisfait de lui).

 

En l’an 31 de l’Hégire (651), soit dix ans après, ‘AbdAllah Ibn Sa’d mena une expédition au sud à Dongola (doumqoula) sur la rive du Nil, qui se solda sans succès et ‘Abdallah Ibn Sa’d signa alors un accord temporaire de paix avec les Nubiens pour cesser des opérations.

 

Plus qu’un gouverneur efficace, ‘AbdAllah Ibn Sa’d (qu’Allah soit satisfait de lui) allait devenir le premier amiral musulman remarqué et le premier à gagner une importante victoire navale.

Pour les opérations musulmanes en mer nous devons retourner quelques années en arrière, au temps du Calife ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui). Au cours des dernières années de son califat, la Syrie était administrativement divisée en trois parties ; Emese et Qinassrine au nord, la Jordanie et Damas au centre et la Palestine au sud. Le gouverneur de la Syrie centrale était Mou’awiyyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux), un homme capable et ambitieux qui pensa aux opérations navales et voulut prendre Chypre.

Il a écrivit à ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui) pour lui faire part du projet et lui demander sa permission mais le Calife ‘Omar refusa.

Après l’assassinat de ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui), ‘Uthman Ibn al-‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui) devint Calife et il était un parent de Mou’awiyyah (qu’Allah soit satisfait de lui) à qui il étendit l’autorité en le faisant le gouverneur de toute la Syrie, et il devint bientôt gouverneur de toute la région de l’ouest du monde musulman, y compris l’Egypte.

Mou’awiyyah (qu’Allah soit satisfait de lui) continua de demander la permission au Calife d’attaquer Chypre si bien qu’il accepta à la condition que Mou’awiyyah (qu’Allah soit satisfait de lui) prenne sa femme avec lui et seulement des volontaires pour l’expédition.

Mou’awiyyah (qu’Allah soit satisfait de lui) prit d’abord les mesures nécessaires pour rendre ses soldats aptes à naviguer en mer. Il nomma ‘AbdAllah Ibn Qays amiral et ce dernier mena environ cinquante expéditions contre les romains et les côtes de l’Asie mineure, sans perdre un seul vaisseau ni même un homme. Cependant, lors de sa dernière expédition contre un port romain, ‘AbdAllah Ibn Qays fut tué, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.

 

En l’an 28 de l’hégire (648), sous le commandement de Mou’awiyyah (qu’Allah soit satisfait de lui), eut lieu l’expédition vers Chypre qui fut capturée sans opposition et soumise  à la Jizyah. Les Musulmans quittèrent alors l’ile et revinrent en Syrie. Ce fut la première expédition navale majeure en Islam mais la première bataille navale capitale en Islam revient à ‘AbdAllah Ibn  S’ad Ibn Abi as-Sarh (qu’Allah soit satisfait de lui).

 

Il fallut un certain temps aux romains pour se rétablir de leurs défaites en Egypte mais les expéditions navales lancées par Mou’awiyyah (qu’Allah soit satisfait de lui) et la prise de Chypre, entrainèrent les Romains à accélérer la construction navale et le lancement de larges opérations maritimes.

Les Romains construisirent une grande flotte et les Musulmans surent qu’aucun endroit de la cote méditerranée et particulièrement la Syrie et l’Egypte n’étaient à l’abri d’un déploiement romain par la mer. De même les Romains sachant que les Musulmans avaient désormais accès à la mer menaçaient directement toutes les terres impériales, y compris  Constantinople.

Pour contrer les Romains, ‘AbdAllah Ibn Sa’d (qu’Allah soit satisfait de lui) construit une flotte à Alexandrie.

 

Le premier affrontement naval entre Rome et l’Islam survint en l’an 31 de l’Hégire (651) quand ‘AbdAllah Ibn Sa’d navigua pour intercepter la flotte romaine qui après un bref assaut fut repoussée. Les Musulmans gagnèrent de l’expérience lors de cette bataille qui fut appelée la bataille d’Assawidah. Une autre bataille majeure allait avoir lieu quelques années plus tard, la bataille de Dzat as-Sawari qui eut lieu en l’an 34 de l’Hégire (654). Certains historiens ont rapporté qu‘elle eut lieu en 31 (651).

 

La bataille navale de Dzat as-Sawari 

Selon l’Imam ad-Dahhabi, la bataille de Dzat as-Sawari eut lieu près de la côte d’Alexandrie. L’empereur byzantin Constans en personne, à la tête d’une flotte de 500 navires, une flotte telle qu’il n’a jamais été vue ou lancée de semblable prit la mer en direction d’Alexandrie pour tenter de récupérer leur empire égyptien.

Les espions de ‘AbdAllah Ibn S’ad l’informèrent aussitôt du départ de la flotte ennemie et lorsque les premiers navires apparurent, il était prêt pour l’action.

La flotte musulmane était composée d’environ 200 vaisseaux et ‘AbdAllah Ibn S’ad (qu’Allah soit satisfait de lui) embarqua la moitié de ses forces tandis que l’autre moitié resta à terre pour surveiller la côte et le déroulement des opérations sous le commandement de Bousr Ibn Abi Artah, qui allait devenir à son tour un célèbre marin.

Quand la flotte romaine apparut à l’horizon, les Musulmans furent impressionnés par son nombre et son ordre mais désireux de livrer bataille, ils sortirent à leur rencontre.

Les deux flottes se rapprochèrent l’une de l’autre quand un vent violent se leva et souffla contre la direction prise par les Musulmans comme s’il voulait les empêcher d’aller plus loin. La mer s’agita à son tour et les deux forces navales durent jeter l’ancre pour éviter d’être rejetées.

Après avoir soufflé toute la nuit, le vent s’arrêta au matin et les deux flottes levèrent l’ancre. Les Musulmans proposèrent aux Romains de régler leur différend sur la terre ferme mais ils refusèrent la proposition et la bataille commença.

Lorsque la flotte romaine fut à portée de tir, les Musulmans les couvrirent d’un barrage de flèches qui eut peu d’effet sur les navires romains qui s’approchèrent encore plus près. Alors les Musulmans abandonnèrent les flèches et les bombardèrent de pierres mais non plus sans aucun effet visible. La flotte romaine s’approcha en direct contact avec les Musulmans, l’abordage commença des deux côtés et les combattants tirèrent leurs  épées  et leurs dagues.

Cette mêlée de navires et de voiles donna à cette bataille son nom : Ghazwat Dzat as-Sawari ou la bataille des Mâts.

Les Romains enfoncèrent sur plusieurs endroits la ligne de front musulmane et une terrible bataille s’ensuivit dans des espaces relativement clos. Mais le corps à corps était le mode de bataille préférée des Musulmans et les Romains furent abattus en très grand nombre mais ils luttèrent longtemps à cause de l’enjeu de la bataille.

Cependant, après un certain temps, les Romains acceptèrent la défaite, rompirent le contact, se retirèrent de la zone de bataille et naviguèrent loin au nord. La flotte musulmane passa plusieurs jours en mer à patrouiller avant de revenir vers Alexandrie puis à Fustat.

Ce fut une grande victoire pour les Musulmans qui s’étaient aventurés dans la mer et qui avait été jusqu’ici, la propriété exclusive de l’empire romain. Ils avaient engagé la marine la plus formidable de l’époque deux fois plus nombreuse que la leur et l’avaient proprement battu tandis que les pertes musulmanes furent infimes comparées à celle des Romains.

Pendant très longtemps, les Romains ne disputèrent plus la supériorité navale musulmane de la Méditerranée. Les Romains furent battus aussi en mer qu’ils ne le furent sur la terre.

 

L’année qui suivit la bataille des Mâts, fut une terrible année pour l’Islam. En cette année eurent lieu des évènements qui allaient bouleverser le nouvel empire islamique et la violence des troubles atteignit son point culminant le 18 du mois de Dzoul Hijjah quand le respectable Calife ‘Uthman Ibn ‘Affan Dzoul Nourrayn (qu’Allah soit satisfait de lui) âgé alors de 82 ans fut assassiné en l’an 35 de l’Hégire (655).

 

Quand ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) devint le quatrième Calife, il désista ‘AbdAllah Ibn Sa’d de son poste de gouverneur d’Egypte et nomma un autre homme à sa place. ‘AbdAllah Ibn Sa’d (qu’Allah soit satisfait de lui) quitta Fustat pour Ascalon (‘asqalan) en Palestine où il décéda en l’an 36 de l’Hégire (656).

 

Les Musulmans retournent en Ifriqiyah 

Après la renonciation en l’an 40 de l’Hégire (661) de l’Imam Hassan Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait d’eux) en faveur de Mou’awiyyah (qu’Allah soit satisfait de lui) ce dernier régna comme calife à Damas et nul ne lui contesta son autorité.

En Egypte, après la mort de ‘Amr Ibn al-‘As (qu’Allah soit satisfait de lui) en l’an 43 de l’Hégire (663), le calife Mou’awiyyah nomma à sa place le respectable Compagnon ‘Ouqbah Ibn ‘Amir al-Jouhani (qu’Allah soit satisfait de lui), gouverneur d’Egypte.

Le respectable Compagnon ‘Ouqbah Ibn ‘Amir al-Jouhani fut de ceux qui participèrent à la conquête de l’Egypte et il excellait dans la récitation du Qur’an du fait de sa belle voix. Il décéda à Misr[1], puisse Allah exalté lui faire miséricorde, en l’an 58 de l’Hégire (677). Son tombeau se trouve dans le quartier de Mouqabtah au Caire.

Lorsque ‘Ouqbah Ibn ‘Amir al-Jouhani devint gouverneur d’Egypte, il nomma Mou’awiyyah Ibn Houdayl al-Kindi commandant général des armées d’Ifriqiyah. A cette époque le Maghreb était contrôlé par le gouverneur d’Egypte et la situation en Ifriqiyah ou le Maghreb Adna était instable. 

Mou’awiyyah Ibn Houdayj al-Kindi as-Sakouni était aussi un respectable Compagnon (qu’Allah soit satisfait d’eux). Il fut aussi gouverneur d’Egypte par la suite, participa à la bataille de Yarmouk et il est le rapporteur de ce Hadith du Messager d’Allah (salut et bénédictions d’Allah sur lui) qui a dit : « S’il y avait une guérison (shifah) dans quelque chose, elle serait dans l’absorption de miel (sharbatou ‘assalin), la ventouse (sharbatou mihjam) ou la cautérisation par le feu (kayatoun bin nar) et je n’aime pas être cautérisé ». Mou’awiyyah Ibn Houdayj al-Kindi décéda à Misr en l’an 52 de l’Hégire puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.

 

Le poste de plus avancé des Musulmans à cette époque était à Barqah sous le commandement de ‘Ouqbah Ibn Nafi’.

 

Constans II, le petit-fils d’Héraclius mit longtemps à se remettre du choc de sa défaite après la bataille navale de Sawari qui chassa la marine romaine de la Méditerranée de l’est. Mais lentement et progressivement, l’empire rétablit sa force navale et militaire.

Les effets cumulatifs de la perte de l’Afrique, la déloyauté de Grégoire, la défaite à Soubateylah, le tribut payée par les habitants de Carthage aux Musulmans enragèrent Constans II et il décida de faire payer aux habitants de l’Ifriqiyah le même tribut que ces derniers donnait aux Musulmans.    

L’homme choisit par Constantinople pour rétablir le pouvoir romain en Ifriqiyah était un général appelé Guillaume. Ce dernier embarqua sur une flotte de vaisseaux avec 30.000 hommes. Après être arrivé à Carthage, son armée débarqua et demanda aux habitants de verser à l’empereur la même somme qu’ils versaient aux Arabes. Les Africains refusèrent de payer mais le général exigea le paiement. Les Carthaginois persistèrent dans leur refus et si le général voulait cet or il devrait lutter pour l’avoir ce qu’il fit.

Une bataille s’ensuivit entre les forces du roi de Carthage Houba-Houba et les Romains après laquelle Guillaume occupa la région de Carthage et l’amena une nouvelle fois au sein de l’Empire romain de l’est.

Houba-Houba et ses gens opprimés par les Romains pensèrent que la vie sous le règne des Musulmans avait été bien meilleure que celle sous les Romains et donc Houba-Houba décida d’aller voir le calife des Musulmans et quitta Carthage pour Damas. Là, il supplia le calife Mou’awiyyah (qu’Allah soit satisfait de lui) de l’aider et demanda qu’une armée soit envoyée pour chasser les Romains de l’Ifriqiyah ce que le calife accepta de faire.

 

En l’an 45 de l’Hégire (665) une armée quitta Damas pour chasser et détruire le reste des Romains en Ifriqiyah et particulièrement le général Guillaume à Carthage. Cette armée fut placée sous le commandement de Mou’awiyyah Ibn Houdayj. Certains historiens ont placé l’événement en 43 de l’Hégire (663) et d’autre en 45.

L’armée se rendit d’abord à Alexandrie puis à Barqah, où un contingent sous le commandement de ‘Ouqbah Ibn Nafi’ se joignit à eux. Le roi de Carthage mourut en cours de route et la marche continua sans lui. Quelques semaines plus tard Mou’awiyyah Ibn Houdayj entra en Ifriqiyah avec une armée de 10.000 hommes, dont plusieurs respectables Compagnons du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dont ‘AbdAllah Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) et ‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah soit satisfait d’eux), des nobles de Qouraysh, des Ansars ainsi que ‘Abdel Malik Ibn Marwan qui allait bientôt devenir calife.

En passant près de Tripoli, la marche des Musulmans fut entravée par des petits détachements Romains rapidement anéantis et l’armée arriva là où plus tard, la ville de Kairouan allait être construite et où ils découvrirent la présence d’une grande armée romaine.

Le gouverneur de l’Afrique, Guillaume, s’était préparé pour la bataille quand des éléments de son avant-garde avaient rapporté l’entrée des Musulmans en Ifriqiyah et finalement leur approche. Il avait envoyé une partie de son armée par mer et l’autre par terre à Sousa sous le commandement d’un général grec du nom de Nicéphore (nikfour).

Nicéphore déploya ses 30.000 hommes tout près de la mer où se trouvaient ses navires apprêtés pour un rapide embarquement en cas d’un revers dans la bataille.

Après quelques jours d’observation, quand il devint évident pour les Musulmans que les Romains n’allaient pas prendre l’initiative, Mou’awiyyah Ibn Houdayj unifia ses éléments montés en un seul corps de cavalerie dont il donna le commandement à ‘AbdAllah Ibn Zoubayr et à qui il donne l’ordre de procéder  contre les Romains.

‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah soit satisfait d’eux) se dirigea vers Sousa ou il campa pour la nuit sur un monticule qui lui offrait une excellente vue du littoral ou il put voir la flotte romaine à l’ancre et le camp romain pas loin de la plage. L’arrivée des Musulmans entraina Nicéphore à embarquer  une partie son armée qui quitta rapidement le port.

Le jour suivant, ‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah soit satisfait d’eux) avança et, contournant le camp romain, arriva au sud de Sousa ou il établit son camp sous l’observation des Romains.

Le jour suivant les Romains s’alignèrent pour la bataille et ‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah soit satisfait d’eux) les attaqua aussitôt. Peu de temps après, la structure militaire romaine en désarroi s’effondra et les soldats s’enfuirent certain vers la route de Carthage et d’autres par la mer. À peine l’armée romaine avait-elle fuit le champ de bataille que Sousa ouvrit ses portes aux Musulmans et se rendit sans combat.

‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah soit satisfait d’eux) revint au camp principal et annonça à Mou’awiyyah Ibn Houdayj la victoire des Musulmans.

Quelques unités de l’armée romaine, en se retirant, s’arrêtèrent à Jaloula, à 40 kilomètres de Sousa et fortifièrent la ville. Lorsque Mou’awiyyah Ibn Houdayj apprit la nouvelle, il envoya ‘Abdel Malik Ibn Marwan à la tête d’un détachement de 1.000 cavaliers pour prendre la ville.

‘Abdel Malik Ibn Marwan partit aussitôt et assiégea la ville. Au cours des jours suivants, les Musulmans tentèrent plusieurs fois de prendre d’assaut le fort mais à chaque fois les Romains effectuèrent des sorties pour briser le siège. Les deux armées subirent des pertes sans succès apparent et quand ‘Abdel Malik Ibn Marwan réalisa qu’aucun gain n’avait été acquit, il décida de retourner vers le corps principal de l’armée et d’informer le Mou’awiyyah Ibn Houdayj.

A peine avait-il levé le siège et parcouru quelques kilomètres qu’un grand nuage de poussière s’éleva derrière eux. Pensant que les Romains étaient sortis à sa poursuivre, il fit faire demi-tour à la cavalerie et s’apprêta à leur faire face tout un envoyant un petit groupe d’éclaireurs pour lui apporter des informations sur leur mouvement.

Les éclaireurs ne virent aucun Romain à proximité et poursuivirent leur route jusqu’à Jaloula pour constater qu’une grande partie du mur du fort s’était effondrée causant le nuage de poussière vue par les Musulmans. ‘Abdel Malik Ibn Marwan fut immédiatement informé et revint au galop vers la ville maintenant vulnérable qu’ils assaillirent par la brèche. La résistance romaine s’effondra en peu de temps et les Musulmans prirent Jaloula comme un prix de guerre et collectèrent une énorme quantité de butin.

 

Mou’awiyyah Ibn Houdayj réunit de nouveau l’armée musulmane et prit tous les forts romains sur sa route dont Carthage, et alla aussi loin que Bizerte pour éliminer les derniers restes de résistance romaine.

Quant au reste de l’armée romaine qui s’était échappée en bateau, certains naviguèrent jusqu’en Sicile et d’autres vers Constantinople.

 

En l’an 46 de l’Hégire (666) Mou’awiyyah Ibn Houdayj envoya une expédition navale de vingt navires sous le commandement de ‘AbdAllah Ibn Qays pour attaquer la Sicile. Ce dernier débarqua en Sicile et anéantit toute résistance qu’il trouva avant de piller l’ile dans laquelle il resta un mois avant de revenir en Ifriqiyah.

 

Quelque temps après ce raid sur la Sicile et comme lors de la campagne de ‘AbdAllah Ibn Sa’d presque 20 ans auparavant, Mou’awiyyah Ibn Houdayj  revint avec son armée en Egypte. La guerre était finie. Les Musulmans étaient venus, avaient conquis et s’en étaient retournés de nouveau. Ils avaient gagné une grande victoire contre les Romains qu’ils avaient dépossédés et reconduits encore une fois de l’Ifriqiyah. Mais les Musulmans n’établirent aucun système durable pour incorporer l’Ifriqiyah dans la structure permanente de l’empire musulman.

 

En l’an 47 de l’Hégire (667), un an après son retour de campagne, Mou’awiyyah Ibn Houdayj fut nommé gouverneur d’Egypte à la place de ‘AbdAllah Ibn ‘Amr Ibn al-‘As (qu’Allah soit satisfait d’eux). Il devait occuper ce poste presque quatre ans.


[1] Misr veut dire Egypte mais aussi la capitale de l’Egypte au début de l’Islam.