Le pétrole et les années
50
Après la déclaration du royaume de l’Arabie Saoudite en 1932,
Ibn Sa’oud fit tout son possible pour consolider un lignage
royal pour fournir la continuité au niveau de leadership point
n’est besoin de faire mention le mode luxueux de vie du nouveau
roi et de son entourage ni le nombre incroyablement élevé
d’épouses qu’il prit. La consolidation du règne des Sa’oud fut
accompli suite à deux processus parallèles. Premièrement, Ibn
Sa’oud marginalisa les membres de sa propre génération, ses
frères et neveux et deuxièmement, il consolida sa propre
descendance, ses fils, qui se développa dans un groupe distinct
quand en 1933 le pétrole fut découvert et l’attribution des
concessions d’exploitation aux britanniques et aux américains.
La concession de pétrole avec ARAMCO marqua le début du déclin
de l’influence de la Grande-Bretagne en Arabie Saoudite, entré
dans sa phase finale après la deuxième guerre mondiale. Au début
des années 1930 Ibn Sa’oud fit constamment appel à la
Grande-Bretagne pour l’aide, mais aucune subvention directe ne
lui a été donnée. Au lieu de cela, le gouvernement britannique
décida d’envoyer des armes et des avions pour l’aviation de
Sa’oud.
Au cours des années 1930, la question de la Palestine n’est pas
devenue un conflit entre Ibn Sa’oud et la Grande-Bretagne. Avant
les troubles de 1936 en Palestine, Ibn Sa’oud porta peu
d’attention aux événements de cette partie du monde arabe,
physiquement lointaine et culturellement étrangère à son royaume
bien que le Grand Mufti de Jérusalem se plaignit à Ibn Sa’oud de
la politique sioniste de la Grande-Bretagne, présentée comme un
complot pour détruire la nation musulmane.
En 1937, il devint évident que le mandat britannique en
Palestine entrait dans sa phase finale et que le territoire
allait être partagé. La Grande-Bretagne informa Ibn Sa’oud de la
décision sans aucune réaction de sa part comparée à d’autres
pays arabes mais plus, il refusa d’ouvrir son pays pour une
conférence panarabe et en 1937 de participer à la conférence
arabe de Bouldan, en Syrie. Il était préférable pour lui
d’encourager les idéaux réformistes qui pourraient pénétrer son
Royaume plutôt que de soutenir les mouvements de solidarités
musulmanes.
L’indifférence des Sa’oud envers le problème palestinien est
maintenue jusqu’au présent.
Dans les années 1940, la principale préoccupation d’Ibn Sa’oud
fut les deux royaumes hachémite d’Irak et de Transjordanie, qui
avaient deux populations tribales importantes provenant
d’Arabie. De même, les deux monarques avaient des revendications
légitimes de leadership sur la base de leur descendance et
l’Arabie du s’opposer à l’ambition du roi ‘Abdallah d’annexer la
Palestine orientale et utilisa la Ligue Arabe, qu’il rejoignit
en 1945, pour limiter l’influence hachémite dans le monde arabe.
L’Arabie resta convaincue que la politique de la Grande-Bretagne
dans le Moyen-Orient renforçait ses rivaux Hachémite ce qui
poussa Ibn Sa’oud à développer une relation plus étroite avec
les États-Unis.
En 1942, les États-Unis nommèrent un chargé d’affaires dans
Jeddah. Entre 1944 et 1946 la mission diplomatique américaine
fut menée par W. A. Eddy, un officier des renseignements
expérimenté et un arabisant plus tard un conseiller d’ARAMCO, la
compagnie pétrolière qui resta la force motrice derrière les
relations Sa’oud-américaines durant les dernières années de la
deuxième guerre mondiale.
En 1943, les fonctionnaires d’ARAMCO facilitèrent les visites
des princes Sa’oud et Faysal à Washington. Les efforts d’ARAMCO
d’attirer l’attention de Washington en Arabie Saoudite
culminèrent dans une réunion entre Ibn Sa’oud et le président
américain Roosevelt en 1945. Ibn Sa’oud fut transporté à Jeddah
puis au Canal de Suez, où Roosevelt l’attendait à bord du
Quincy, un croiseur américain. La réunion eut pour résultat
l’établissement de relations plus étroites avec les États-Unis
au détriment de la Grande-Bretagne. Ibn Sa’oud permis aux
navires américains d’utiliser des ports Sa’oud, la construction
d’une grande base d’aviation américaine ainsi que la location
d’une région à l’armée américaine pour une période de cinq ans.
Après les concessions de pétrole de 1933, l’Arabie Saoudite
devint le premier état indépendant arabe à développer des
relations importantes avec les États-Unis et l’Arabie Saoudite
devint la première région à l’extérieur de l’hémisphère Ouest où
l’influence politique et stratégique américaine remplaça cette
de la Grande-Bretagne.
Le prince héritier Sa’oud (1902) fut déclaré roi peu de temps
après le décès de son père en 1953 et son frère Faysal devint
automatiquement le prince héritier.
L’Arabie Saoudite acquis 25 pour cent d’ARAMCO en 1973 puis 60
pour cent en 1974 et au cours des années 1980 le contrôle total
de la compagnie.
Sa’oud et Faysal continuèrent leur lutte pour le pouvoir jusqu’à
1962, quand Faysal profitant que le roi était à l’étranger pour
traitement, introduit dans le gouvernement ses demi-frères Fahd
et Sultan, qui avaient été ses alliés proches. Le nouveau
gouvernement de Faysal exclu ainsi les fils de Sa’oud.
Après son retour, Sa’oud rejeta le nouvel arrangement de Faysal
et menaça de mobiliser la garde royale contre son frère. Faysal
ordonna la mobilisation de la garde nationale contre le roi et
avec l’arbitrage des ‘Oulama et la pression des membres aînés de
la famille royale, Sa’oud céda et accepta d’abdiquer le 28 mars
1964. Il quitta alors l’Arabie Saoudite pour le Caire et mourut
en Grèce en 1969.
Dir'iyah
Faysal
Le conservatisme politique de Faysal fut combiné avec une vision
que l’Arabie Saoudite pouvait importer l’expertise technologique
et moderniser économiquement le pays tout en restant fidèle à
l’Islam authentique.
La guerre arabe avec le pays fantôme fut très courte comparé aux
derniers conflits militaires dans la région. Au cours de six
jours, l’Egypte perdit le Sinaï et Gaza, la Jordanie perdit
Jérusalem et la Cisjordanie, la Syrie perdit les Hauteurs du
Golan et Jamal ‘Abd an-Nassir perdit sa revendication au
leadership arabe, bien que sa popularité ne fut pas affectée.
Les réactions à la guerre en Arabie Saoudite furent légères
comparé à ceux du monde arabe néanmoins des manifestations
anti-américaines eurent lieu au Hijaz et dans la capitale. Les
démonstrations importantes eurent principalement lieu à Qatif,
Khoubar et Dammam.
En août 1967, suite à la défaite, les chefs arabes, dont Faysal,
déclarèrent à Khartoum leurs trois slogans célèbres : La
I’tiraf, La Moufawada, La Soulh (pas de reconnaissance, pas de
négociation et pas de paix avec le pays fantôme).
Avec la disparition de Nassir de la scène arabe, l’Arabie
Saoudite put envisager de jouer un rôle central qui
correspondait à ses ressources pétrolières. Son désir pour le
leadership dans le monde arabe et musulman sur la base de son
héritage islamique et sa revendication de protéger les sites
sacrés de l’Islam, Makkah et Madina, furent constamment réduit à
néant par l’Egypte.
En 1969, Faysal fit face à un important complot intérieur pour
le renverser qu’il déjoua. Une campagne d’arrestation s’ensuivit
et plusieurs Sa’oudi s’enfuirent en Egypte et au Liban. Les
autorités arrêtèrent presque deux mille dissidents et suspects.
La plupart de ceux qui quittèrent le pays ne revinrent qu’après
la mort de Faysal, quand son successeur, le roi Khalid, publia
une amnistie à tous les dissidents politiques qui avaient quitté
l’Arabie Saoudite pour les pays arabes voisins au cours des
années 1950 et années 1960.
Faysal soutint la cause palestinienne et habilla ce soutien avec
la rhétorique islamique. Son plus cher désir fut de prier à
Jérusalem, le troisième site sacré de l’Islam après Makkah et
Madina.
En mai 1962 il sponsorisa une conférence dans Makkah dont le but
principal était de concevoir des façons de lutter contre le
radicalisme et la laïcité dans le monde arabe et musulman. La
conférence déclara que « ceux qui désavouent l’Islam et
dénaturent son appel sous le couvert du nationalisme sont en
fait les ennemis les plus virulents des Arabes, dont les gloires
sont entrelacées avec les gloires de l’Islam. » L’aversion du
nationalisme et des tendances séculaires fut dominé non
seulement par la politique de Faysal, mais aussi par les manuels
d’histoire nationaux de l’état.
Quand la mosquée d’al-Aqsa de Jérusalem fut incendiée en 1969,
le roi Husayn de Jordanie demanda un sommet arabe tandis que
Faysal suggéra un sommet islamique. En 1970 vingt-trois
ministres des Affaires étrangères de pays musulmans se
rencontrèrent à Jeddah pour établir le Secrétariat Général de la
Ligue Musulmane sous le patronage de Sa’oud et les états
musulmans proposèrent l’établissement d’une agence de presse
internationale islamique et des centres culturels islamiques
dans le monde entier. L’Arabie Saoudite accepta de fournir des
fonds pour de telles initiatives.
Tout au long des années 1970, la Ligue Mondiale Musulmane et
l’Organisation de la Conférence Islamique devinrent des
plateformes pour l’Arabie Saoudite pour étendre son influence
dans le monde musulman. Faysal utilisa son statut de gardiens
des Haramayn et la richesse du pétrole pour consolider leur
présence dans le plus large monde islamique.
Au niveau international, la popularité de Faysal atteignit dans
le monde islamique un niveau jamais accordé aux rois de Sa’oud
précédents. Si Sa’oud fut considéré comme un conspirateur au
cours des années 1950 et au début des années 1960, Faysal au
cours des années 1970 est devenu le symbole de la politique
islamique non seulement dans le monde arabe, mais aussi parmi
les musulmans d’Afrique et d’Asie. Faysal se tourna vers l’Islam
pour contrer le nationalisme arabe montant. L’Arabie Saoudite
commença une campagne pour soutenir l’éducation musulmane, les
centres religieux et les mosquées à l’étranger. Plusieurs pays
musulmans en Afrique et en Asie profitèrent de l’aide de Sa’oud,
distribuée dans le cadre de l’engagement du pays à renforcer
l’Islam et les pays musulmans. En 1974 Faysal donna 10.2
millions de dollars au Fonds de Solidarité Islamique et fut
derrière l’établissement de la Banque de Développement
Islamique, dont le quartier général permanent se trouvait à
Jeddah.
De l’abondance à
l’austérité
L’embargo pétrolier avec d’autres pays producteurs de pétrole
arabes de courte durée imposé aux États-Unis et à l’Europe, pour
leur soutien au pays fantôme dans la guerre de 1973 entraina des
augmentations dramatiques des prix du pétrole qui permirent à
l’Arabie Saoudite d’apprécier une abondance sans précédent qui
facilita la modernisation intérieure, renforca la capacité du
régime d’étendre des services, mais quand au milieu des années
1980 le prix du pétrole diminua brusquement, il conduisit à un
sérieux déclin sérieux dans les revenus de Sa’oud d’autant plus
que la tension internationale se déplaça au Moyen Orient avec la
révolution iranienne de 1979, l’invasion soviétique
d’Afghanistan en 1979, la guerre Iran-Iraq au cours des années
1980 et régionalement avec le siège de la mosquée de Makkah en
1979 et les émeutes shi’i de 1979-80 qui convainquirent le
régime de sa position précaire dans une région volatile.
En tant qu’arme, l’embargo pétrolier manqua de ramener Jérusalem
dans la juridiction arabe. Cependant, l’image de l’Arabie
Saoudite dans le monde musulman et arabe fut transformée au-delà
de la reconnaissance. Le pays et Faysal devinrent en particulier
des symboles de défi dans les yeux de beaucoup de Musulmans.
L’embargo pétrolier « a souligné la position essentielle du
Royaume dans les pays producteurs de pétrole, l’a mis en
confrontation directe avec les États-Unis pour la première fois
et a renforcé un rôle de leadership sans précédent dans le Monde
arabe » (Safran 1985 : 176).
Ayant promu la rhétorique islamique et capitalisé sur le rôle de
l’Arabie Saoudite comme le gardien des lieux de pèlerinage les
plus sacrés de l’Islam, Faysal devait maintenir la pièce
d’identité islamique de son pays en rejoignant l’embargo
pétrolier. Tandis que la crise pétrolière améliora le statut et
l’influence de l’Arabie Saoudite, il créa aussi un plus large
web de responsabilités : « Si la crise pétrolière permit à
l’Arabie Saoudite une position d’influence sans précédent dans
le système public arabe, elle placa aussi la monarchie au centre
des conflits qui détruisirent ce système. » (Ibid. : 224-5).
C’est cette nouvelle situation qui provoqua la vulnérabilité de
l’Arabie Saoudite et sa dépendance augmenta envers les
États-Unis.
Les
années 80
Le roi Faysal décéda en 1975, avant que les différentes
commissions militaires et économiques Sa’oud-américaines se
soient développées. Il fut assassiné le 25 mars 1975 par son
neveu Faysal Ibn Mousa’id Ibn ‘Abd al-‘Aziz par un complot
soigneusement fomentés pour tenir les commanditaires à l’abri.
Après avoir établi que l’assassin était en pleine possession de
toutes ses capacités mentales, les ‘Oulama de Riyad autorisèrent
sa décapitation. L’exécution eut lieu dans le carré public de
Riyad après la prière du vendredi.
Khalid (né en 1912) fut nommé roi trois jours après la mort de
Faysal et régna huit ans tandis que son demi-frère Fahd fut
appelé prince héritier. Durant les huit ans de son règne, le
matérialisme effaça la rhétorique islamique de Faysal.
Durant son règne trois évènements majeurs eurent lieu, la
révolution iranienne de 1979 qui inspira l’activisme shi’i dans
plusieurs états arabes dont l’Arabie Saoudite, l’invasion
soviétique de l’Afghanistan et la nouvelle menace du communisme
qui permit une relation plus poussée avec les États-Unis et
finalement la guerre d’Iran-Iraq aux portes de ses frontières.
Le prince héritier Fahd (né en 1921) devint roi suite à la mort
de Khalid en 1982.
Deux développements successifs dans le Golfe furent perçu comme
une menace directe contre la sécurité de l’Arabie Saoudite : la
révolution iranienne de 1979 et la guerre Iran-Iraq de 1980.
L’évènement relativement lointain de l’invasion soviétique de
l’Afghanistan en 1979 ne fut pas considéré comme une menace mais
suffisamment inquiétant pour l’Arabie Saoudite
L’Arabie Saoudite choquée de voir le rapide départ du Shah avec
qui elle avait développé des relations sympathiques mais tendues
réalisa soudain les conséquences d’un régime shi’i en Iran qui
se distingua aussitôt de ses prédécesseurs en adoptant la
rhétorique anti-occidentale et l’attaque des pays musulmans
alliés à l’occident dont l’Arabie Saoudite. En outre, l’Iran
avait l’intention d’exporter son modèle d’expérience
gouvernementale et révolutionnaire « islamique » à d’autres
pays, surtout ceux avec des minorités shi’i considérables et
plusieurs états du Golfe comme le Koweït, le Bahreïn et l’Arabie
Saoudite étaient directement visés par la propagande
gouvernementale iranienne.
La rhétorique anti-Sa’oud du régime shi’i de Dahran (Teheran)
qui inspira les émeutes shi’i dans la province de l’est fit
partie de l’impact global de la révolution iranienne. Cette
rhétorique convaincu le gouvernement de Sa’oud que l’Iran sous
un leadership shi’i anti-islamique représentait une menace
sérieuse à sa sécurité intérieure. La saison de pèlerinage
apporta des milliers de pèlerins Iraniens qui saisirent
l’occasion pour organiser des manifestations, répéter des
slogans anti-américains en désapprouvant les souverains
musulmans qui coopéraient avec l’occident en général et les
États-Unis en particulier. Les affrontements avec la police de
Sa’oud et les forces de sécurité pendant la saison de pèlerinage
devinrent des événements annuels réguliers tout au long des
années 1980. Un affrontement important se produisit en 1985 où
plus de 400 personnes furent tuées dont 275 Iraniens. Cet
incident alimenta la rhétorique hostile du leadership iranien,
qui décida de boycotter les saisons futures de pèlerinage en
réponse à un quota mis en place par Sa’oud, un système de quota
pour réduire le nombre de pèlerins iraniens afin qu’il puisse
être facilement contenu par la police.
Les émeutes shi’i en 1980 furent un rappel constant de la
nouvelle menace qu’ils représentaient non seulement en Arabie
Saoudite mais aussi dans d’autre pays du monde arabe et du Golfe
qui avait des populations substantielles de shi’a et si l’Arabie
Saoudite ne fut pas directement impliquée dans les opérations
militaires de la guerre Iran-Iraq, elle pourvut avec d’autres
états du Golfe, un énorme soutien financier en faveur de l’Iraq
sous forme d’équipement militaire et de transport, de produits
industriels et de pétrole et ainsi que des prêts de
développement substantielles qui exposèrent le ressentiment
provoqué en Iraq et qui précipita l’invasion du Koweït deux ans
après que la fin de la guerre Iran-Iraq par Saddam Hussein.
Quand la guerre Iran-Iraq prit fin en août de 1988, l’Arabie
Saoudite fut soulagée de voir l’Iran affaibli mais devint plus
effrayé par le régime irakien qui malgré la rhétorique
triomphaliste, émergea de la guerre avec de lourdes dettes et
une économie anéantie et regarda les revendications de Saddam au
leadership du monde arabe avec soupçon.
En plus de l’instabilité régionale provoquée par la guerre
Iran-Iraq, l’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1979 et la
consolidation d’un gouvernement communiste envoyèrent d’autres
signaux d’alarmes en Arabie Saoudite, qui considérait toujours
l’Union Soviétique et le communisme comme les ennemis d’Islam et
une menace à sa sécurité. L’invasion d’un pays musulman par la
superpuissance communiste confirma les peurs de Sa’oud et
l’Arabie Saoudite répondit en fournissant un soutien financier
en faveur des Moujahidine, combattants afghans de la résistance
et permis à ses propres citoyens de rejoindre leurs camps
d’entraînement au Pakistan comme volontaires et sponsors.
Le soutien de l’Arabie Saoudite à la résistance afghane devint
problématique quand les volontaires revinrent à la maison après
le retrait soviétique de l’Afghanistan en 1989. Plusieurs de ces
activistes attirèrent l’attention de leur propre gouvernement.
Leur entraînement militaire et endoctrinement avec la résistance
afghane les préparèrent à jouer un rôle dans la politique
islamique dès leur retour.
La chute rapide du Shah et l’échec des États-Unis à assister son
allié proche sapèrent la crédibilité des États-Unis et le
leadership Sa’oud se demanda si les États-Unis accorderaient un
semblable traitement au régime Sa’oud dans des circonstances
semblables.
Avec cette instabilité dans le Golfe, l’Arabie Saoudite chercha
le soutien des États-Unis pour se protéger de la menace du
régime shi’i anti-islamique de Téhéran et une menace possible de
l’Union Soviétique. Bien qu’ayant détecté des hostilités de
sections importantes de la société qui critiquait sa liaison
proche avec les États-Unis vers la fin des années 1980, et les
signaux rapides qui culminèrent avec le siège du Masjid
al-Haram, en 1979, l’Arabie Saoudite s’opposa à tous les efforts
américains d’établir une base aérienne militaire sur son sol qui
aurait inévitablement déclenché la critique de l’Iran et
d’autres pays musulmans. Les Sa’oud étaient contre
l’intervention étrangère dans le Golfe à moins qu’absolument
nécessaire. Cependant, le transfert de bras américains (soldats)
eut un grande conséquence politique même si les Américains
maintinrent une visibilité minimale (MacDonald 1984 : 109).
Après 1990, les Américains ne purent plus rester invisibles en
Arabie Saoudite et l’invasion de l’Iraq du Koweït en août 1990
changea radicalement la situation, puisque l’Arabie Saoudite ne
put plus dissimuler sa dépendance envers les États-Unis pour sa
sécurité et Fahd fut obligé d’inviter les troupes américaines à
défendre son territoire, une décision qui détruisit le mythe de
non-alignement de Sa’oud, sa politique islamique et sa propre
dépendance.
Qasr Zabal