Bref
récapitulatif de l’Histoire d’Iraq de la chute de Baghdad à
la République Baath
(1256-1405) Al-Ilkhaniyah (Ilkhanide)
et ad-Dawlah Timouriyah (Timouride)
Après le sac de Baghdad succéda l’état mongol Ilkhanide qui
gouverna tant l’Iraq que l’Iran ainsi que certaines parties
d’Arménie, d’Anatolie, l’Inde du Nord et l’Afghanistan. Durant
une génération après avoir vainement essayé d’introduire leur
idéologie, les gouverneurs Ilkhanides se soumirent finalement à
l’Islam et renoncèrent à leur campagne infructueuse de promotion
du bouddhisme et du chamanisme dans la région entre le Khorasan
et l’Iraq islamique.
Entre 1295 et 1304, Ghazan l’Ilkhan commença à réparer les
dommages causés par les premières dévastations des Mongols en
reconstruisant des réseaux d’irrigation et des villes puis le
commerce.
En 1336, l’état ilkhanide assaillit par les problèmes intérieurs
et les combats sur de multi fronts se désagrégea en plus petits
états et tout l’empire fut bientôt assimilés par les conquêtes
d’un nouveau guerrier sanguinaire d’Asie Centrale de l’Est,
Taymour Lank (Tamerlan 1336-1405) qui se prétendit un descendant
de Janjis Khan (Gengis Khan) mais qui n’était Mongol que par
mariage et qui s’engagea comme eux dans une violente et
destructive campagne de conquête mondiale. Il envahit et occupa
l’Iran, l’Inde du Nord, l’Anatolie et la Syrie du Nord. Comme
les Mongols avant lui, il balaya de nouveau l’Iraq et anéantit
la population qui commençait juste à se rétablir des précédentes
attaques dévastatrices d’Houlakou (Hulagu) 98 ans auparavant.
Cependant, à la différence d’Houlakou, l’empire de Taymour Lank
était formellement « musulman. » A Samarcande, dans la cour de
Taymour Lank, le climat religieux était caractérisé par la
participation écrasante de fraternités islamiques soufi (tariqa
soufiyah) qui influençaient bien plus le peuple que la plus
orthodoxe Shari’ah Islamique.
En 1405, Taymour Lank décéda alors que l’empire timouride
déclinait rapidement et qu’il projetait de marcher sur la Chine.
1378-1508. Les Qara Qoyunlu (Moutons noirs turcomans) et les Aq
Qoyunlu (Moutons blancs turcomans)
Après la période timouride, plusieurs fédérations tribales de
Turkmène divisèrent l’Iraq du Nord, l’Azerbaïdjan et l’Anatolie
de l’est. Les plus fameuses dynasties furent les Qara Qoyunlu
(Moutons noirs turcomans) et les Aq Qoyunlu (Moutons blancs
turcomans) qui lutèrent pour les pâturages et les terres
agricoles de la région de 1378 à 1508, une ère ou la légitimité
dépendait d’un puissant chef et ou les mariages avec les
princesses byzantines cimentèrent les alliances régionales
turkmènes, aussi bien que leur leadership en temps de guerre.
Ainsi Ouzoun Hassan (1452-78), un des commandant des Aq Qoyunlu
fut en mesure de rassembler ses armées tribales pour capturer
Baghdad, le sud de l’Iraq et l’Iran de l’est et dans le
processus s’affirma comme une sérieuse menace pour les Ottomans
qui avait grandi là dans une petite principauté turque fondée
par ‘Uthman I (1281-1326) et qui se retrouvèrent à la tête d’un
empire centré à Constantinople, l’ancienne capitale byzantine.
Les Ottomans, fermement résolus d’occuper ces mêmes régions
conquis par Ouzoun Hassan afin d’unifier les terres islamiques
sous un seul contrôle, infligèrent en 1473 une lourde défaite
aux tribus Aq Qoyunlu.
L’essor de ‘Uthman et la genèse de l’empire ottoman
Né en 1258, ‘Uthman fut un des nombreux chefs de tribu turcs qui
s’établirent dans Bithynia (Anatolie), sur les frontières
constamment fluctuantes de l’empire byzantin. Ses ancêtres
arrivèrent dans la région lors de la deuxième migration massive
de nomades turcs d’Asie Centrale fuyant la menace mongole.
En 1299, ‘Uthman, profitant d’un vide de pouvoir en Anatolie, se
détacha des Turcs Seljouk qui allaient encore gouverner la
région pour huit années seulement pour être assimilé plus tard
par les Ottomans. C’est donc en 1299 que commença d’après
certains historiens, le début de l’Empire Ottoman.
‘Uthman s’avéra un commandant et un administrateur exceptionnel
et sous sa direction, le nouvel état s’affermit progressivement.
En 1326, juste avant la mort de ‘Uthman, les Ottomans menés par
Ourkhan Ghazi, le fils de ‘Uthman, conquirent Bursa de l’Empire
byzantin et en firent leur capitale. Après la succession
d’Ourkhan (1326-62) comme Bey, il nomma son frère ‘Ala ad-Din
vizir, le plus fiable conseiller du souverain.
En 1328, Ourkhan débuta le siège de Nicée (actuel Iznik) et
trois années plus tard la ville capitula en 1331. La capture de
Nicomédie (actuel Izmit) en 1337 suivit de la défaite de la
principauté de Karasi plaça sous le pouvoir des Ottomans (de
‘Uthman le fondateur) toute l’Anatolie du nord-ouest.
Ourkhan qui fut le premier Ottoman à porter le titre de sultan
et son frère ‘Ala ad-Din forgèrent donc la base de l’empire.
Ourkhan fut succédé par son fils Mourad Awwal (Un) (1362-89) et
durant son règne, l’Empire Ottoman, avec l’assistance des
guerriers ghazi (moujahidine) et de l’utilisation de Gallipoli
comme base, se développa dans le territoire byzantin, en faisant
de vastes incursions dans la Grèce du Nord, la Macédoine et la
Bulgarie tout en contournant Constantinople. L’administration du
territoire européen conquis par Mourad différa du plan anatolien
de son père d’assimilation mais s’avéra néanmoins réussi puisque
les Ottomans maintinrent leur suzeraineté sur leurs états
européens vassaux.
Cependant, après ces gains impressionnants des Ottomans dans les
Balkans et en Anatolie, Bayazid (1389-1402) qui succéda à Mourad
fut vaincu en 1402 à Ankara par Taymour Lank qui retourna alors
sur ses pas pour entreprendre sa conquête de l’Inde. Son
excursion avait eu pour but de restituer des princes turcs dont
quelques Ottomans, sur leurs trônes et diviser ainsi l’Anatolie
pour en faire une moindre directe menace sur son propre flanc
ouest.
Sous Mourad Thani (Deux) (1421-44, 1446-51), les Ottomans
reprirent une nouvelle fois leur mission et s’étendirent plus
profondément en Europe, reprirent la Serbie et menacèrent
directement les portes de Vienne. Dans la plus spectaculaire
opération, Constantinople, la capitale byzantine, tomba sous
l’assaut des troupes de Muhammad Thani plus connu sous le nom de
Muhammad al-Fatih (1444-46, 1451-81) en 1453. La ville prit
alors le nom d’Islamboul, la capitale de l’Islam, et devint le
siège de La Porte, le cœur administratif et politique de
l’empire ottoman.
Après un siècle et demi d’expansion ottomane vers l’Europe de
l’Est, les sultans suivants tournèrent leur attention vers les
régions arabes et l’Afrique du Nord. S’ils furent capables
d’éliminer toute résistance avec une relative aisance dans
l’aire méditerranéenne et l’Afrique du Nord, ils rencontrèrent
des obstacles au Moyen Orient et durent finalement en venir aux
mains avec leurs rivaux les plus entêtés : la dynastie safavide
en Iran. Les Safavides, à l’origine une fraternité mystique,
déifièrent leur souverain comme un prétendu descendant de la
Maison du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), allaient
être un obstacle au total contrôle ottoman du Moyen Orient
durant plus de quatre siècles, l’inimitié entre les Ottomans et
les Safavides et leurs états successeurs resta une
caractéristique de la lutte historique entre deux forme
différente d’idéologie, puisque les shiites ne sont pas
considérés comme des Musulmans par l’unanimité des savants
sounnites, et deux formes différentes de pouvoir. Les plus
violentes luttes entre les Ottomans et les Safavides eurent
principalement lieu dans Bilad Wadi al-Rafidayn, la Mésopotamie.
1501-1736.
L’apparition des Safawiyah (Safavides)
Beaucoup plus comme les dynasties turkmènes des Moutons Blancs
et Noirs des générations précédentes, les tribus turkmènes qui
établirent des dynasties en Anatolie et l’Iraq du Nord étaient
fanatiquement anti-ottoman et soufi (mystique) dans leurs
convictions.
En 1500, un safawi isma’ili membre de la dynastie turkmène
Shaykhly d’Ardabil (actuel nord-ouest de l’Iran), renforca son
emprise sur l’Anatolie de l’est, l’Azerbaïdjan et l’Iran et se
prépara à la lutte contre les Ottomans pour reconquérir
l’Anatolie qu’il prétendait être la patrie ancestrale des
Turkmènes.
En 1501, le premier souverain de la dynastie safavide Shah
Isma’il (1501-24) monta sur le trône d’Iran. Selon les
historiens occidentaux : « Les safawi furent à l’origine une
fraternité mystique appelée safawiya, qui croyait à un
engagement volontaire pour la guerre sainte et aussi un puissant
mélange de soufisme et de chamanisme » et cette secte attira des
milliers de partisans de fervents turkmènes distingués par leurs
coiffes rouges appelés « Kizilbash » (Les Roux, en turc). Les
membres des tribus Kizilbash conservèrent leur statut spécial de
passionnés de la monarchie safavide durant une très longue
période, même si plus tard, ils commencèrent à recruter des
soldats esclaves géorgiens dans leur armée. » Fin de citation.
Très tôt, Shah Ismail et ses successeurs entreprirent une
campagne agressive de terreur pour convertir par la force l’Iran
et particulièrement la population sounni au shiisme duodécimain,
une transformation si radicale qu’elle peut être considérée
comme un évènement majeur du 16ème siècle au même regard que la
conversion par la force au christianisme des Musulmans andalous.
Cette transformation eut des répercussions non seulement en Iran
mais partout dans le monde islamique arabe.
Cependant, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire
que le shiisme Iranien fut un bloc impénétrable contre l’avance
ottomane, les safawi entreprirent des relations avec la région
environnante pour soutenir les communautés shi’i d’Iraq, du
Liban, de Syrie et d’Anatolie, les descendants des qarmates, des
‘oubaydi et des ismaéliens. La vérité est que les perses étaient
de retour et tentaient de reformer leur empire émietté et leur
présence près de l’empire ottoman posait effectivement un très
grand défi.
L’expansion ottomane en Iraq
Dès la première moitié du 16ème siècle, les Ottomans avaient
commencé leur expansion dans les terres arabes. La Syrie et
l’Egypte tombèrent en 1516, les armées ottomanes reprirent Basra
en 1546 suivit par le Yémen deux ans plus tard et les forces
ottomane atteignirent le Maroc dans la même période. L’Iraq ne
fut pas conquis intégralement mais par étapes successives ; en
fait, les premières campagnes se concentrèrent sur Mossoul et le
Kurdistan puis sur Baghdad ar-Rashid et Basra. La première
occupation ottomane de Baghdad fut aussitôt suivit d’une
contre-attaque safawi qui amena les Ottomans a recapturé la
ville de manière plus permanente.
La même chose se passa à Basra où les Ottomans furent en mesure
d’arracher la province au contrôle portugais insignifiant pour
perdre la ville quelques temps plus tard au profit des chefs de
tribu locaux. Il y eut un constant retournement entre les
Ottomans et les Safawi dans la première vague de conquête des
provinces irakiennes.
L’incorporation ottomane de
Mossoul (Iraq du Nord)
Une des premières confrontations entre les Ottomans et les
Safawi survint en 1514 dans l’épique bataille de Chaldiran dans
la Turquie de l’est qui vit la défaite d’Isma’il Shah Ismail le
Safawi. Le sultan ottoman Salim Awwal (Un) (1512-20) poursuivit
sa marche contre les forces safawi en Arménie et en Azerbaïdjan
et après plusieurs batailles rangées contre les troupes du Shah,
les armées ottomanes ravagèrent l’Iraq du Nord dans la poursuite
de leur ennemi. Suite à la chute de Mardin et Diyarbakr
(Diyarbakir, dans l’actuel sud de la Turquie), la plaine
d’al-Jazirah fut désormais ouverte aux troupes ottomanes. La
province d’al-Jazirah était stratégiquement importante tant pour
ses liaisons entre le sud de l’Anatolie et le centre de l’Iraq
qui contenait l’ancienne ville de Mossoul qui avait été la
capitale régionale de dynasties arabe tout au long des 11ème et
12ème siècles.
Située sur le fleuve Euphrate permettant l’accès direct à
Baghdad et à Basra par voie fluviale et les montagnes et les
villages du Kurdistan par terre, la ville était un avantage
majeur pour tout conquérant. Bien que la ville subit une éclipse
temporaire durant cette période, la renommée de Mossoul aux
temps médiévaux rappelait toujours un passé prospère qui
n’attendait que de refleurir.
Dans la plupart des histoires du début des Ottomans en Iraq, la
séparation entre Mossoul et le reste des provinces irakiennes
sont trop accentués puisque Mossoul faisait partie
géographiquement d’Ard as-Sawad (les territoires alluviaux du
sud et du centre de l’Iraq furent appelés les « terres noires »
dans l’historiographie islamique) mais une partie de la bande du
Nord d’al-Jazirah restée plus fermement attaché au contrôle
ottoman que d’autres villes, fut parfois considérée comme une
province à part et isolé de Baghdad, Basra et les régions entre
elles.
Cette impression est démentie par le fait que le commerce de
Mossoul était fermement lié au sud de l’Iraq du sud et l’est de
la Syrie durant la période ottomane. En fait, les relations
entre les trois centres urbains importants d’Iraq ; Mossoul,
Baghdad et Basra furent renforcés sous le règne ottoman.
L’incorporation ottomane de
Baghdad (Iraq Central)
Bien que la conquête d’Iraq fut parachevée en 1534, la stabilité
et la sécurité de Baghdad ainsi que Mossoul et Basra échappa au
début aux Ottomans pour être soumis à un climat politique
instable dès le début du 16ème siècle et ultérieurement. Après
la première occupation ottomane de la ville en 1534, il y eut 89
années de paix avant que la guerre n’éclate de nouveau, avec
Baghdad assiégé et finalement conquise en 1624 par le safawi
Shah ‘Abbas. Les Safawi gouvernèrent la ville jusqu’en 1638,
quand une massive force ottomane conduite par le sultan Mourad
Arba’ (Quatre) (1623-40) reprit définitivement la ville.
Le sultan Souleyman al-Qanouni (le Législateur ou le Magnifique)
entra à Baghdad le 31 décembre 1534, en écrasant le contingent
safawi dont le commandant s’enfuit à l’approche des Ottomans. Le
Shaykh Mani Ibn Moughamis de Basra (le fils du souverain local)
ainsi que d’autres Shaykhs des régions d’al-Jazirah, al-Gharraf,
al-Louristan et al-Houwayzahj se rendirent à Baghdad pour porter
allégeance au sultan et demander de l’aide contre les Portugais.
Après avoir visité Baghdad, Souleyman ordonna la reconstruction
de l’infrastructure physique dans la province ainsi que la
construction d’un barrage dans Karbala et des importants projets
d’irrigation dans la ville et la campagne environnante. Il
attaqua de même les shiites duodécimains qu’ils considéraient
comme des traites à la solde des Safawi.
Pendant ce temps, un nouveau gouverneur fut nommé à Baghdad et
la création d’une force de défense pour la ville envisagée qui
devait être composé de 1000 fantassins et autant de cavaliers.
Un nouveau régime de taxation et de droit administratif fut
institué qui différa du système timar (des précédents Ilkhanide)
de subventions de terre établies à Mossoul, confié à une élite
de Sibahiyah (sibahi ou sipahis, officiers militaires) pour les
frais militaires et financiers de leur district.
C’est le gouverneur de Baghdad, qui contribua à l’invitation de
l’occupation safawi de Baghdad en 623-24 qui commença quand le
gouverneur, un usurpateur nommé Bakr Soubashi (le chef de la
police, en turc ottoman), demanda de l’aide à Shah Abbas
(1588-1629) pour vaincre un rival pro-ottoman, une action qu’il
allait bientôt regretter. Ayant rétabli finalement le contrôle
de Baghdad, le Shah safawi n’allait pas tolérer une éventuelle
désobéissance sounni et pour ce fait débuta immédiatement une
campagne pour exterminer tous ceux qui avaient soutenu Bakr, le
seul qui survécut après que son fils eut supplié pour sa vie et
durant la reconquête safawi, les sounnis furent massivement
persécutés comme il est désormais de coutume.
Il fallut finalement 15 années aux Ottomans pour vaincre leur
ennemi. Les historiens ottomans rapportent ce fait parmi les
premières actions du sultan victorieux Mourad 4 après son entrée
dans Baghdad devait réparer les dommages fait aux édifices
religieux, reconstruire les murailles de Baghdad et installer un
gouverneur avec l’autorité sur 8000 janissaires, une garde
d’élite pour les gouverneurs de province.
Les Ottomans, d’autre part, voulurent créer un grand empire
marin basé non seulement pour compléter leurs possessions
territoriales mais aussi pour relier le centre de l’Anatolie au
Golfe, l’Océan Indien, la Mer Rouge et la Méditerranée et
Baghdad serait l’axe d’où s’articuleraient ces réseaux
commerciaux. Cependant, le commerce était aussi un motif
important dans les desseins safawi pour l’Iraq. Cela devient
encore plus clair en 1639, une année après que le sultan Mourad
4 ait reprit la ville aux safawi quand un traité de paix fut
signé qui donna le contrôle de l’Iraq aux Ottomans. Le Traité de
Zouhab mis fin au conflit militaire et ouvrit des relations
pacifiques entre les safawi et les Ottomans.
L’incorporation ottomane de
Basra (Sud de l’Iraq)
Basra était indispensable dans la stratégie ottomane à cause de
sa position géographique et son port bien situé. Avant la prise
de la ville par les Ottomans entre 1546-49, les Portugais
l’autre grande puissance navale, y avait déjà jeté un œil avide
après que le pape leur eut donné carte blanche en 1488 pour la
conquête des Lieux Sacrés de l’Islam comme nous le verrons dans
l’Abrégé de l’Histoire des Ottomans. Après leur capture d’Hormuz
en 1514, un important comptoir commercial dans le Golfe
Persique, Basra était un élément fondamental dans la croissance
de l’empire d’Inde. Bordant le Shatt al-’Arab et avec l’accès
direct au Golfe et à la mer d’Arabie, le port n’était pas
seulement un port naturel mais aussi un lieu de rencontre pour
les négociants, les marins et les agents de chaque sorte car le
commerce qui permettait plus facilement l’entrée d’espions
n’était que la façade apparente d’un conflit majeur entre
l’Islam et le Christianisme.
Dès le début, la portée de Basra s’étendit dans l’Océan Indien,
l’Afrique de l’Est et même la Chine ainsi au sixième siècle, des
navires marchands transportèrent des chevaux pour Ceylan (Sri
Lanka) et le commerce maritime islamique n’allait cesser de
s’étendre et Basra devenir un lieu si bien que lorsque les
Ottomans contrôlèrent les principales routes d’accès à la
région, ils voulurent utiliser Basra comme un pivot et un point
de départ pour leur empire commercial.
Le leader obstiné de la confédération de tribus Mountafiq
(tribus de Basra) ne voulut rien faire contre les Portugais qui
dès lors contrôlèrent facilement aussi la ville que la
périphérie et ne tolérèrent aucune interférence extérieure. Les
Portugais, ne se détournèrent pas de leur but et firent des
vastes incursions sur les côtes de l’Inde et du Golfe et
pensèrent peut être que Basra ne poserait pas un défi difficile.
En 1529, les Portugais envoyèrent deux brigantines et une force
de 40 soldats pour destituer le souverain de Basra, seulement
pour ajouter par leur intervention un peu plus d’instabilité à
la situation incertaine dans le Golfe. Bien que le souverain de
Basra, Shaykh Rashid Ibn Moughamis, fut vaincu et devint un
sujet de la Couronne portugaise, sa capitulation fut seulement
un répit temporaire dans la longue guerre entre les tribus
locales de l’Iraq du sud et la puissance navale des Portugais et
plus tard, l’empire ottoman.
Alors que les Portugais essayaient de contrôler l’accès du Golfe
et de l’Océan Indien, les Ottomans planifiaient leur propre
stratégie maritime dans laquelle, les ports traditionnels du
Yémen et d’Iraq du sud compléteraient la prise des Ottomans dans
le Golfe et l’Océan Indien. Il leur fallut plus de 20 ans et
finalement, les forces navales du sultan Souleyman accomplirent
leur but. Après les attaques sur le Yémen et l’Inde de l’Ouest,
la flotte navale ottomane frappa les positions portugaises dans
le Golfe et occupèrent finalement Basra le 26 décembre 1546.
Basra, comme Baghdad et Mossoul, entra par la suite dans le
dominion ottoman ; un commandant militaire fut désigné pour
diriger le port, ses chefs de tribus furent ornés avec les
titres et compensés avec de l’or et d’ici 1558, la construction
d’une flotte navale ottomane pour garder les approches de Basra
était en bonne voie cependant, les dirigeants locaux de Basra et
de Bagdad ne furent pas des sujets dociles de la Porte. Le nom
du sultan fut mentionné dans les prières du vendredi et en
décembre 1546, le commandant ottoman, Bilal Pasha, fut nommé à
la tête de la province. Il reçut un revenu annuel fixe ainsi que
la responsabilité sur environ 2200 soldats. Puisque leur
chantier naval de Basra n’était pas encore accompli, Suez (en
Egypte), devint la base navale ottomane utilisée pour attaquer
les Portugais. Ils passèrent le reste du 16ème siècle à essayer
d’arracher le contrôle total du Golfe de leurs ennemis avec
succès au Yémen en 1538 mais échouèrent au Bahreïn en 1552. Bien
que les attaques navales ottomanes contre les Portugais dans le
Golfe et Océan Indien, ils faillirent à expulser ces derniers
d’Hormuz, le comptoir commercial le plus important du Golfe
néanmoins, leurs armées de terre bloquèrent l’accès portugais à
la Mer Rouge et le contrôle de Basra, parfois instable, leur
permis un lien direct avec Alep par voie de terre au nord et
aussi le bourgeonnant commerce de la Méditerranée de l’est.