L’itinéraire suivi par le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)

 

Tabouk, l’objectif à atteindre, se situait au nord de Médine, dans le triangle nord-ouest de la presqu’ile arabique, près de la frontière sud de la Syrie. Aujourd’hui, Tabouk se trouve dans le sud-ouest de la Jordanie, à six cents miles de Médine (900 km environ).

 

Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se mit en route avec son armée du nord de Médine, du camp d’al-Jourf situé à trois miles de Médine, à l’ouest d’Ouhoud.

 

Le premier bivouac, après al-Jourf, fut Dzoul Khoushoub[1] d’où, d’après ce qui a été rapporté,   le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) poursuivit avec son armée le voyage de nuit à cause certainement de la chaleur du soleil écrasante. Les historiens et chroniqueurs dirent que Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) arriva à Dzoul Khoushoub le matin.

 

Ce fut aussi à partir de cet endroit que le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) joignit les deux prières de Zouhr et de ‘Asr au moment où la chaleur était moins intense et cela jusqu’à son retour de Tabouk. Il recula la prière de Zouhr et avança celle de ‘Asr et accomplit les deux prières en même temps.

 

Les historiens et chroniqueurs n’ont pas donné les détails des endroits où le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) bivouaqua avec son armée. Cependant connaissant les lieux où il accomplit ses prières, on peut deviner les endroits où il se reposa ou passa la nuit et qui sont :

1. Zou Khoushoub,

2. Al-Fayfa’[2],

3. Al-Mourouwah[3],   

4. As-Souqayah[4], 

5. La vallée d’al-Qoura, 

6. Al-Houjour[5], 

7. Zanb Hawsa’[6], 

8. Dzoul Jayfah[7], 

9. Shaq Tara’[8], 

10. Dzat al-Khoutmi[9], 

11. Soumnah[10],    

l2. Al-Akhzar[11],

13. Dzi az-Zarrab[12], 

14. Al-Madran et,

15. Tabouk.

 

Durant la compagne de Tabouk, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) accomplit des actes et fit des déclarations qui furent consignées les Faqih de la Tradition du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), afin que cela soit observé comme règles religieuses comme :

 

1 - La possibilité d’accomplir la prière du Zouhr après le temps déterminé en période de grande chaleur ainsi que le regroupement en même temps des prières de Zouhr et de ‘Asr ainsi que du Maghrib et de ‘Isha', lors de difficultés, de voyage, de Jihad.

 

2- Le droit d’une personne de s’approprier un animal après l’avoir aidé à survivre. On a rapporté que lors du voyage vers Tabouk, un musulman s’appropria un chameau abandonné par son propriétaire et le soigna. Lorsque ce dernier remarqua que son chameau avait repris des forces, il l’exigea et amenant leur litige devant le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), il dit : « Celui qui aide un chameau ou un cheval à survivre, cet animal est à lui[13]. »

 

Le reste des hypocrites de l’armée

 

En dépit du retrait de ‘AbdAllah Ibn ‘Oubay et de ses acolytes, d’autres hypocrites restèrent dissimulés dans l’armée musulmane. Leur participation à la campagne visait une part du butin, sinon de tenter de parasiter la cohésion des troupes en faisant l’apologie de la puissance des Byzantins et ils allèrent même au-delà en essayant d’assassiner le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), comme nous allons voir par la suite.

 

Il est rapporté dans al-Maghazi :

« Lorsque le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) partit de Thaniyah al-Wada’, les hommes lui rapportaient à chaque fois : « O Messager d’Allah, untel s’est attardé » et lui de leur répondre : « Laissez-le, si c’est un homme de bien, Allah va vous le ramener, et s’il est autre que cela, Allah va vous épargné sa compagnie. »

 

Ces éléments douteux et infiltrés dans les différents détachements de l’armée menèrent leur campagne de déstabilisation en se moquant des chefs musulmans et en répandant leurs idées qui faisaient l’apologie des Byzantins comme si ces hypocrites travaillaient secrètement à la solde de l’empire ennemi, par leurs menées qui tendaient d’affaiblir la confiance et l’assurance de l’armée musulmane.

 

Les exégètes ont rapporté qu’un groupe d’hypocrites fit la campagne de Tabouk et parmi ceux-ci : Wadi’a Ibn Thabit, des Banou ‘Amrou Ibn ‘Awf ; al-Jalas Ibn Souwayd Ibn as-Samit ; Moukhshi Ibn Houmayr des Banou Ashja’ allié des Banou Salamah et Tha’labah Ibn Hatib.

 

L’un de ces hypocrites dit aux Musulmans : «Vous croyez que combattre les Bani Asfar (les Byzantins) est identique aux autres ? Par Allah, nous allons voir que demain vous serez ligotés deux par deux. » Des menaces claires pour terroriser les Musulmans.

Alors, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit à ‘Ammar Ibn Yassir : « Va trouver ces gens et avertis-les qu’ils sont en train de bruler (dans le Feu) et demande-leur pour quelles raisons, ils ont tenu ces propos. »

 

Sur ce, ‘Ammar alla leur transmettre les paroles du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui amenèrent Wadi’a Ibn Thabit près du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui se trouvait alors sur sa chamelle et qui lui dit : « O Messager d’Allah, on était plutôt en train de plaisanter et de jouer. »

 

Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) mécontent ne daigna même pas se retourner vers lui ou lui adresser la parole. Et suite à ces paroles des hypocrites, Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, fit descendre ces deux versets : « Et si tu les interrogeais, ils diraient très certainement : « Vraiment, nous ne faisions que bavarder et jouer. » Dis : « Est-ce d’Allah, de Ses Versets (le Qur’an) et de Son messager que vous vous moquiez ? » Ne vous excusez pas : vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru. Si Nous pardonnons à une partie des vôtres, Nous en châtierons une autre pour avoir été des criminels. » (Qur’an 9/65 et 66)

 

De son côté, Oumayr, dont la mère était mariée à al-Jalas, dit à ce dernier : « Tu causes plus de tort qu’un âne. Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit la vérité alors que c’est toi le menteur. »

 

Devant cette réaction légitime, al-Jalas courut chez le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et lui jura qu’il n’avait rien dit de tel. Ce qui fit descendre ce nouveau Verset : « Ils jurent par Allah qu’ils n’ont pas dit (ce qu’ils ont proféré), alors qu’en vérité ils ont dit la parole de la mécréance et ils ont rejeté la foi après avoir été musulmans. Ils ont projeté ce qu’ils n’ont pu accomplir. Mais ils n’ont pas de reproche à faire si ce n’est qu’Allah - ainsi que Son messager - les a enrichis par Sa grâce. S’ils se repentaient, ce serait mieux pour eux. Et s’ils tournent le dos, Allah les châtiera d’un douloureux châtiment, ici-bas et dans l’au-delà; et ils n’auront sur terre ni allié ni secoureur. » (Qur’an 9/74)

 

A propos d’al-Jalas Ibn Souwayd, il est rapporté : « Il fut parmi les hypocrites de la campagne de Tabouk. Il essaya d’influencer les Musulmans de ne pas sortir en campagne. Il était le mari d’Oum ‘Ouma et ‘Oumayr, alors orphelin, était convenablement entretenu par al-Jalas. »

 

Lorsque ‘Oumayr Ibn Sa’id entendit les propos de son beau-père qui avait dit : « Par Allah, si Muhammad était sincère, nous serions plus maléfiques que les ânes, » il lui dit: « O Jalas, tu étais près de mon cœur mais tu viens de tenir des propos [douteux]. Si je les rapporte, tu seras découvert et si je me tais, je périrai. L’une d’elle est moins dangereuse pour moi. »

 

Par conséquent, il alla rendre compte au Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui avait donné par le passé de l’argent à al-Jalas dans le besoin. Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) appela al-Jalas et lui demanda des explications sur ce que lui avait rapporté ‘Oumayr mais al-Jalas jura par Allah qu’il n’avait rien dit de tel et que ‘Oumayr était un menteur. Oumayr, qui était présent, se leva en disant : « Mon Seigneur, fais descendre sur Ton Messager un Verset prouvant ce que j’ai dit. » Et Allah Exalté fit descendre alors le verset 74.

Lorsque al-Jalas entendit ce Verset, il dit : « J’écoute. Allah m’invite à me repentir. Par Allah, j’ai bien dit ce qu’a rapporté ‘Oumayr. » Sa faute reconnue, il corrigea sa conduite et il devint bon aussi avec ‘Oumayr Ibn Sa’id[14].

 

Les historiens et biographes ont aussi rapporté que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) interrogea Abou Rahm al-Ghifari sur des bédouins qui étaient restés dans leur campagne au lieu de répondre à l’appel de mobilisation.

 

Al-Waqidi a rapporté :

« Abou Rahm qui prêta allégeance sous l’arbre à al-Houdaybiyah a rapporté qu’il participa à Tabouk avec le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et il dit : « Une nuit, j’étais près de lui alors que nous étions à Akhzar et durant le trajet je me suis assoupi un moment. Sentant ma chamelle se rapprocher de la sienne, j’ai sursauté de peur que ma monture touche sa jambe mais c’était trop tard parce qu’au même moment, j’entendis le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) exprimer sa douleur alors je lui ai demandé pardon.

Après, il me demanda de marcher avec lui puis, il m’interrogea sur ceux des Banou Ghifar qui firent défection :

- « Qu’ont fait les rouquins, grand de taille ? »

- « Us ont fait défection. »

- « Et les bruns, qu’ont-ils fait ? »

- « O Messager d’Allah, ceux-là, par Allah je ne les connais pas ! »

- « Ceux-là qui habitent à Shabakat Shadkh ?

(Je savais qu’ils habitaient seulement avec les Ghifar : je ne les ai pas cités mais je lui ai dit que ce sont des gens d’Aslam, qu’ils avaient habité Shabakat Shadkh et qu’ils avaient beaucoup de biens).

- « O Messager d’Allah, » lui ai-je dit, « ceux-là sont d’Aslam et nos alliés. »

Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit alors : « Personne n’a empêché ces gens de faire défection. Aucun homme vigoureux d’entre eux n’a pris un chameau de son troupeau et est sorti avec nous pour combattre pour la cause d’Allah et bénéficier ainsi de la même récompense que celui qui a participé. Ils m’auraient été plus chers que mes proches s’ils n’avaient pas renoncé[15]. »

 

Le passage près des habitations de Thamoud

 

En marchant vers Tabouk, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) passa par la vallée d’al-Qoura connue pour ces jardins et son climat doux, puis par al-Hijr[16], les habitations de Thamoud, peuple du Prophète Salih (‘aleyhi salam). Là, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ordonna aux hommes de ne pas boire et de ne pas faire leurs ablutions avec l’eau du puits de Thamoud.

 

Les Thamoud étaient une génération de tyrans qui désobéirent à Allah Exalté et défièrent Son Prophète Salih. Pour leur désobéissance, Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, les extermina tous par un terrible tremblement de terre précédé par une puissante explosion dans le ciel qui  les enterra dans les ruines de leurs propres demeures.

 

Il est rapporté dans les livres d’histoire et de biographie que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit à son arrivée dans la soirée à al-Hijr : « Cette nuit, un vent très violent va souffler. Personne ne doit se déplacer s’il n’est pas accompagné et que chaque monture soit attachée. »

Et effectivement, un vent très violent se leva qui ne causa pas de dégâts car les Musulmans observèrent les recommandations de leur Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) sauf deux Ansar de Banou Sa’idah qui sortirent du camp : l’un pour un besoin pressant et l’autre à la recherche de sa monture. Le premier eut des problèmes de suffocation et il ne guérira qu’après que le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) eut prié pour lui tandis que le second  se perdit dans le désert et qui sera ramener plus tard à Médine après le retour du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et de ses Compagnons.

 

Lorsque le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fut informé de ce qui s’était passé, il dit : « Ne vous ai-je pas mis en garde que personne ne devrait sortir qu’accompagner par quelqu’un ? »

 

Abou Hourayrah (radhiyallahou ‘anhou) a dit : «  Lorsque nous passâmes par al-Hijr, les hommes tirèrent de l’eau de son puits et se mirent à préparer du pain mais un héraut du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) averti (les Musulmans) : « Ne buvez pas de cette eau, ne l’utilisez pas pour vos ablutions et ce que vous avez préparé comme pate, laissez-la pour les chameaux. »

 

Sahl Ibn Sa’d (radhiyallahou ‘anhou) a aussi dit : « J’étais le plus jeune de mes Compagnons quand nous arrivâmes [à al-Hijr], je leur préparai une pâte et suis allé rassembler du bois. Là, j’entendis le héraut du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dire : « Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) vous ordonne de ne pas boire de leur puits. La pâte, laissez-la pour les chameaux. »

 

Dans les livres consacrés aux Traditions du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), il est rapporté : « A al-Hijr, le Prophète dit : « N’entrez-pas dans les habitations des suppliciés (les gens du Prophète Salih (‘aleyhi salam)) sauf si vous pleurez sincèrement de crainte d’être atteints par leur malheur. »

 

Dans un autre témoignage, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a dit : « N’entrez-pas dans les habitations de ceux qui se firent du tort à eux-mêmes, sinon leur malheur vous touchera aussi. Mais si vous voulez entrer, faites-le en pleurant sincèrement. » Puis il se couvrit la tête (pour ne pas voir) et accéléra le pas jusqu’à ce qu’il dépassa al-Wadi[17]. »

 

Abou Sa’id al-Khoudri (radhiyallahou ‘anhou) a aussi dit : « Je vis un homme montrer au Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) une bague qu’il avait trouvée dans une des habitations des suppliciés d’al-Hijr. A la vue de la bague, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se couvrit les yeux avec la main et demanda au Compagnon de la jeter. »

 

Ibn ‘Umar (radhiyallahou ‘anhoum) a dit : « Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit à ses Compagnons quand ils se rapprochèrent d’eux (les suppliciés) : « C’est la vallée de ces gens-là ! » Puis, ils se sont mis à huer leurs montures pour s’éloigner du lieu[18]. »

 

L’arrivée à Tabouk

 

Après 400 miles de marche, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) arriva avec son armée à Tabouk.

 

Lieu désertique, Tabouk était une terre sans aucune source d’eau. Mais Allah Exalté accorda à son Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) un nouveau miracle en faisant jaillir une source d’eau qui désaltéra toute l’armée. Après cela, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) avait dit que Tabouk serait de beaux jardins. Sa prophétie se réalisa, comme il est constaté aujourd’hui dans la région.

 

Il est rapporté dans al-Maghazi, que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a dit : « Demain, si Allah Exalté le veut, vous atteindrez la source de Tabouk. Cependant, vous ne pouvez la voir qu’au milieu de la matinée. Donc, celui qui arrivera à cette source ne doit pas toucher à son eau jusqu’à ce que j’arrive.»

 

« Quand nous l’avons atteinte, avait dit Mou’az Ibn Jabal, deux hommes nous avaient déjà devancés. L’eau ne sortait de la source que goutte après goutte. Il (le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)) a demandé alors aux deux hommes s’ils avaient touché à cette eau. Ils ont répondu que oui. Il leur a dit donc : « Comme si Allah Exalté n’a pas décidé de dire...» Puis, on lui a rassemblé avec les mains un peu de cette eau dans une outre usée. Avec cette eau, il s’est lavé les mains et le visage pour la remettre dans la source, laquelle s’est mise aussitôt à couler avec profusion... Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) m’a dit: «O Mou’az si ta vie sera longue, tu verras ici plein de jardins[19]. »

 

La garde personnelle du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) à Tabouk

 

En tant que chef suprême de l’armée, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) avait pour habitude de désigner une garde personnelle tant qu’il était sur un territoire ennemi et deux de ses Compagnons en particulier, ‘Abbad Ibn Bishr et Muhammad Ibn Maslamah, furent célèbres parce qu’ils veillèrent toujours sur sa sécurité.

 

A Tabouk, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) désigna ‘Abbad Ibn Bishr qui, avec son détachement, assura la sécurité de son bien-aimé Compagnon. Un jour, durant l’accomplissement de sa mission, ‘Abbad se rendit chez le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et lui dit : « O Messager d’Allah, on entend des Takbir derrière nous toute la nuit. As-tu  désigné d’autres pour patrouiller autour de la garde ? »

- « Non, » répondit le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), « mais peut-être que quelques Musulmans surveillent les chevaux. »

La réponse fut donnée par Silkan Ibn Salamah : « O Messager d’Allah, c’est moi et dix des Musulmans qui sommes sortis sur nos chevaux pour veiller sur les gardiens. »

- « Qu’Allah Exalté accorde Sa miséricorde aux gardiens des gardiens qui veillent pour la cause d’Allah. »

 

Pendant l’expédition de Tabouk, Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, octroya un autre miracle à son Envoyé (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui renforca la foi des Musulmans.

 

Dans al-Maghazi, t.III, p.p. 1034-1035, il est rapporté :

« Une délégation des Banou Sa’d Hazim vinrent trouver le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et lui dirent : « O Messager d’Allah, nous sommes venus à toi en laissant les nôtres avec un puits presque asséché. Nous avons peur de nous diviser (à cause de l’insuffisance de son eau) car l’Islam ne s’est pas encore répandu autour de nous. Prie Allah afin qu’Il donne une eau abondante dans notre puits. »

Sur sa demande, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) choisit trois petits cailloux, sur une poignée qu’on lui présenta, qu’il leur donna en disant : « Retournez à votre puits avec ces cailloux et jetez-les dedans, l’un après l’autre au nom d’Allah. »

Ils partirent et exécutèrent les recommandations ce qui entraina une eau abondante dans leur puits. 

Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ne retourna pas à Médine avant que les Banou Sa’d Hazim viennent lui annoncer leur conversion à l’Islam.

 

Zayd Ibn Thabit a dit : « Nous fîmes  campagne avec le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) à Tabouk. Nous achetions et nous vendions sans que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) nous interdise cela. »

 

Rafi’ Ibn Khadij a dit : « Nous campâmes à Tabouk et les vivres commencèrent à diminuer. Ce qui m’a amené à dire au Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) : « O Messager d’Allah, il y a du gibier par-là. J’ai questionné les gens de la contrée et ils m’ont indiqué un endroit tout près. Peux-tu me permettre de chasser avec un groupe de mes Compagnons ? » Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) me répondit ainsi : « Si tu fais, sois avec plusieurs de tes Compagnons et prenez vos chevaux parce que vous allez vous éloigner du camp. »

Alors, je sortis avec dix Ansar dont Abou Qatada, un bon chasseur à l’arc. Nous cherchâmes, trouvâmes et chassâmes beaucoup de gibier et regagnâmes le camp dans la soirée ce qui inquiéta entretemps, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui disait : « Ils ne sont pas encore rentrés. »

De retour, nous lui présentâmes tout le gibier qu’il nous ordonna de le distribuer aux Compagnons mais après avoir mangé, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) nous interdit de recommencer en disant : « Je ne suis pas tranquille pour votre sécurité. »



[1] Selon Yaqout, une vallée à une nuit de marche de Médine.

[2] Un endroit dans les environs de la vallée d’al-‘Ouqayq.

[3] Un village dans la vallée d’al-Qoura.

[4] Se trouve au nord de Médine. Mais aucun des historiens ne précisa les coordonnées.

[5] Un endroit à la vallée d’al-Qoura.

[6] Je n’ai trouvé aucune indication sur cet endroit.

[7] Un endroit entre Médine et Tabouk, selon Yaqout qui n’avait pas ajouté d’autre indication.

[8] Je n’ai trouvé aucune indication sur cet endroit dans les sources d’histoire.

[9] Selon Yaqout, un endroit où le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) accompli ses prières. Sans autre indication.

[10] Une source d’eau entre Médine et la Syrie (d’après Yaqout).

[11] Aucun historien ne précisa sa position géographique.

[12] Aucune indication n’a été donnée sur cet endroit.

[13] Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1002.

[14] Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1000.

[15] Sirah Ibn Hisham, t. IV, p. 168, Maghazi al-Waqidi, t. III, p.p. 1003, 1004, 1005, as-Sirah al-Halabiya, t. II et at-Tabari, t. III, p. 108.

[16] Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1002.

[17] Al-Hijr: Dans Yaqout, c’est le nom des habitations de Thamoud dans la vallée d’al-Qoura, entre Médine et la Syrie. Dans al-Astakhri, al-Hijr était un petit village dans la vallée d’al-Qoura à une journée de marche, dans les montagnes, où il y a les habitations de Thamoud. Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, a dit dans le Noble Qur’an : « vous entaillez les montagnes et construisiez d’ingénieuses habitations. »

Al-Astakhri a rapporté : « Je les ai vues: Ce sont des habitations comme les nôtres mais des monts appelés les «Trois Jabal. » Celui qui les voit de loin croit qu’ils sont rattachés, mais s’il s’en rapproche, il constatera trois ensembles dont l’un est séparé des autres, tous entourés de sable et autour desquels on peut faire le tour facilement. Cependant, on éprouve beaucoup de difficultés à les escalader. Dans ces monts, il y a le puits de Thamoud cité dans le Qur’an.

[18] Sahih al-Boukhari, t. VI, p. 26, Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1008

[19] Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1008.





Madain Salih - Thamoud Vestiges