Yazid Ibn Mou’awiyah 

 

Mais qui est Yazid Ibn Mou’awiyah ?

Nous allons vous le décrire physiquement comme l’ont rapporté les historiens.

Il était grand avec un corps large et puissant, une grande tête, beaucoup de cheveux, une barbe très fournie, beau, brave, mature et poète. Sa mère était une dame parmi les dames arabes : Mayssoun Bint Bahdal Ibn Ounayf al-Kalbiyah de la tribu Kalb Ibn Wadarah, une des plus grandes tribus de Qoudarah.

Ibn Kathir a dit à propos de Mayssoun Bint Bahdal qu’elle était ferme et résolue, jolie, intelligente et pieuse.

 

Ibn Kathir rapporte aussi à son sujet, cette histoire rapportée par les historiens : « Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux), avait un enfant de Fakhitah Bint Karadah Ibn ‘Amr Ibn Noufayl Ibn ‘Abdel Manaf, une autre épouse en plus de Mayssoun Bint Bahdal, la fille de son oncle maternel car Oumayyah, le grand-père des Omeyyades était ‘Abd ash-Shams ‘Abdel Manaf.

Fakhitah Bint Karadah était son épouse préférée et il eut d’elle ‘AbderRahmane, d’où il tira son surnom (qounia) Abou ‘AbderRahmane Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan, et ‘AbdAllah le simple d’esprit.

Quant à Bint Karadah Bint Bahdal, Mou’awiyah la divorça alors qu’elle était enceinte de Yazid mais elle resta dans le palais du père de son enfant Yazid.

Un jour alors que Mou’awiyah était assis en compagnie de son épouse Fakhitah Bint Karadah dans son palais, Mayssoun passa près d’eux faisant marcher son enfant Yazid alors qu’il était encore tout petit. Puis, elle l’embrassa entre les yeux pleins d’amour pour son enfant. Puis Yazid se mit à marcher sous le regard de Fakhitah qui lui dit :

- « Qu’Allah maudisse les mains de ta mère ! » Et Mou’awiyah de lui répondre :

- « Par Allah son fils est mieux que le tien ! »

- « Non, pas du tout ! Mais tu lui préfère celui-ci ! »

- « Nous allons te prouver cela lui répliqua Mou’awiyah ». Puis il fit demander son fils ‘Abdallah et lui dit :

- « O fils, j’ai décidé de te donner tout ce que tu me demanderas maintenant alors que je suis assis. Allez demande tout ce que tu veux ! » ‘Abdallah dit à son père alors que sa mère écoutait :

- « Achète-moi un chien et un âne ! » Mou’awiyah lui dit :

- « O fils tu es un âne et tu veux acheter un âne ? » Puis Mou’awiyah lui demanda de retourner à ses affaires et il demanda à Yazid :

- « O fils, j’ai décidé de te donner tout ce que tu me demanderas maintenant alors que je suis assis ».

Alors Yazid se prosterna puis il leva la tête et dit :

- « Louange à Allah qui a fait parvenir l’émir des croyants à cet instant et Lui a suggestionné cet avis. Ce que je te demande c’est de me donner le pouvoir après, de me donner la possibilité de combattre et si je retourne, de me nommer émir du Hajj et de rajouter dix dinars à toutes les familles de Syrie ». Puis pour finir Yazid dit :

- « Et je te demande de prends soin des orphelins des Bani Joumah, des Bani Sahm et des Bani ‘Adiyy at-Tashiyine ». 

Mou’awiyah lui dit :

- « Je te donnerais tout ce que tu as demandé » et il embrassa Yazid.

Mou’awiyah se retourna vers Fakhitah et lui dit :

- « Comment le trouves-tu ? » Celle-ci répondit :

- « O Amir des croyants, dis-lui qu’il prenne soin de moi car tu le connais mieux que moi ».

Et ceci est une preuve que Mou’awiyah destinait son fils pour cette affaire depuis longtemps.

 

On a rapporté aussi qu’un jour, lorsque Ziyad Ibn Abi Soufyan, vint à Damas chargé de biens et de présents, il monta sur la chaire de prêche. Ziyad, un homme éloquent qui avait une forte personnalité raconta fièrement tout ce qu’il avait fait en Iraq. Alors Yazid se leva et lui dit :

- « O Ziyad, si tu as fait cela, sache que c’est nous qui t’avons placé alors arrête toi ! Nous avons fait de toi un Qouraysh, écrivain que tu étais, tu es devenu orateur. Et de Ziyad Ibn ‘Oubayd à Harb Ibn Oumayyah ! »

Mou’awiyah qui entendit son fils, lui dit :

- « Assis toi, je sacrifierais ma mère et mon père pour toi ! »

 

Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) était l’émir des croyants, le calife. Son père était Abou Soufyan Ibn Harb, le chef des Qouraysh. Le califat lui vint après la grande tribulation (fitnah) par désistement d’al-Hassan Ibn ‘Ali Abi Talib (qu’Allah soit satisfait d’eux). Et il vit dans la nomination de Yazid, un bien pour la communauté.

 

 

Ce qu’on dit les savants à propos de la nomination de Yazid Ibn Mou’awiyah

 

Mais que disent les savants de la nomination de Yazid ?

Beaucoup a été dit sur sa nomination et nous ne pouvons pas tous les citer. Néanmoins, nous allons rapporter, ce que certains ont dit.

 

Al-Hafiz Ibn Kathir, a dit de lui dans son livre référence « al-Bidayah wal Nihayah » : « Yazid, était courageux, indulgent, facile, un poète et de meilleurs avis pour les affaires du pouvoir mais il avait un faible pour les vices, l’abandon de la prière de certaines heures, et leurs accomplissements au-delà de leur heures ».

Al-Hafiz a dit aussi dans un autre endroit : « La pire des choses qu’il fut rapporté de lui est qu’il buvait du vin et qu’il pratiquait certaines immoralités ».

Ceci est un problème pour lui, un grave problème pour lui et c’est l’avis d’Ibn Kathir.

 

L’Imam ad-Dahhabi a dit de Yazid dans son livre « A’lam an-Noubala » : « Ce qu’il a à son actif est la tentative de la prise de Constantinople, ou il était commandant de l’armée. Yazid est de ceux que je ne n’insulte pas et que je n’aime pas. Il y a dans le règne des Omeyyades, des Abbassides et des Nawahi des gens pires que lui. Le pire est de l’avoir nommé à cause de sa descendance pour diriger seulement dix-sept années après la mort du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) alors que des Compagnons comme Ibn ‘Omar étaient vivants. Ibn ‘Omar méritait plus d’être nommé que lui, que son père et que son grand père. »  

L’Imam ad-Dahhabi (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit aussi : « Il était fort, brave, de bon conseil, lucide, déterminé et ses poèmes étaient justes. Mais, il détestait ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) (nassibiyan), le cœur fermé (qalban ghalizan), grossier, ivrogne (mouskir), pervers. Il débuta son règne avec l’assassinat du martyr al-Houssayn Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait d’eux) et le finit avec les évènements de Harra et les gens l’eurent en horreur. »

 

Nous ne pouvons pas passer en revue et dire tous ce qui s’est passé lors de la période du calife et encore moins rapporter tout ce qui a été écrit sur le sujet. Nous ne pouvons non plus rapporter toutes les paroles des Compagnons, des suivants (tabi’i) et leur biographies. Nous ne pouvons non plus mentionner tous ceux qui sont mort lors de cette période. Néanmoins, nous tenterons de parler d’eux brièvement quand cela sera nécessaire.

 

 

La mort d’Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui)

 

En l’an 55 de l’Hégire (674), décéda le grand Compagnon Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui). Il est ‘AbderRahmane as-Sakht ad-Dawsi ou ‘Abdillah Ibn ‘Amir des Bani Soulaym Ibn Fahm, les Bani Fahm sont une tribu des Bani Daws, les Bani Daws de Zahran, Zahran est une tribu des Bani Nasr Ibn Azd et la tribu des Azd est grande. Elle fait partie de la tribu Bani Nabt Ibn Malik Ibn Zayd Ibn Kahlan Ibn Sabah.

 

Abou Hourayrah s’appelait avant l’Islam (jahiliyyah), ‘Abd ash-Shams. On a dit aussi qu’il s’appelait ‘Abd an-Noufl et aussi ‘Abd agh-Ghan. Le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) l’appela ‘Abdallah ‘AbderRahmane et le surnomma du nom par lequel il est connu : Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui).

 

Al-Hafiz Ibn Kathir (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit au sujet d’Abou Hourayrah : « Il faisait partie des Compagnons qui avaient mémorisé le Qur’an. Il devint musulman le jour de Khaybar et il vint voir le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) après la bataille. Depuis, il ne le quitta après ce jour ni lors d’un évènement ni pour un voyage. Il était très attentif aux paroles du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) ».

Il dit encore à propos de lui : « Abou Hourayrah était un homme sincère, de bonne mémoire, de religion, d’adoration, de combat dans la voie d’Allah et de pratique des œuvres pieuses ».

 

L’Imam Shafi’i (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Abou Hourayrah était l’homme le plus informé de son époque concernant les Hadiths ».

 

Il est rapporté dans les Sounan de Tirmidi de ‘Abdillah Ibn Ghafir, ‘Abdillah Ibn Ghafir est ‘Abdillah Ibn Ghafir Ibn Souwayd Ibn Haram Ibn Haytham al-Ansari al-Awsi (qu’Allah soit satisfait de lui) qu’il a dit : « J’ai demandé à Abou Hourayrah :

- « Pourquoi as-tu été surnommé Abou Hourayrah ? »

- « Est-ce que tu te moques de moi », répondit-il.

- « Par Allah non ! »

- « J’étais berger de mon peuple et j’avais une petite chatte que je mettais à l’abri le soir dans un arbre. Et lorsqu’il faisait jour, je l’emmenais avec moi et jouais avec elle. Alors les gens m’appelèrent Abou Hourayrah. » »

 

L’Imam Mouslim (qu’Allah lui fasse miséricorde) a rapporté dans son Sahih qu’Abou Hourayrah a dit : « J’invitais ma mère à l’Islam alors qu’elle était une polythéiste. Un jour que le l’appelais, elle me dit des horribles choses sur le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Alors, j’allais voir le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) en pleurant et lui dit : « O Messager d’Allah, j’invitais ma mère à l’Islam mais elle me dit des choses que je n’aime pas entendre. Implore le Seigneur qu’il guide Oumm (la mère) Abou Hourayrah ». Alors le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dit : « O Grand Seigneur ! Guide la mère d’Abou Hourayrah ». Je sortis convaincu de l’invocation du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et lorsque j’ouvris la porte de chez moi, ma mère entendit le bruit de mes pas et me dit : Reste à ta place ô Abou Hourayrah ! Quant à moi, j’entendis le bruit de l’eau d’une outre. Elle se lava, se vêtit de nouveau habit et se précipita pour se couvrir la tête. Puis, elle ouvrit la porte et dit : « Ô Abou Hourayrah, j’atteste qu’il n’y a nulle divinité excepté Allah et j’atteste que Muhammad est Son serviteur et messager ». Abou Hourayrah dit : Je retournais voir le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) alors que je pleurais de joie et lui dit : « O Messager d’Allah ! Le Seigneur a exaucé ton invocation et a guidé Oumm Abi Hourayrah ». Le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) loua et louangea le Seigneur et dit : «  Très bien ! » Je dis : « O Messager d’Allah, implore le Seigneur que moi et ma mère aimions les gens pieux et qu’ils nous aiment ». Alors le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dit : « O Grand Seigneur fait aimé ce serviteur Abou Hourayrah et sa mère par Tes serviteurs pieux et fais qu’ils aiment Tes serviteurs pieux ».

Nulle croyant n’entendit parler de moi ou me vit sans qu’il ne m’aime » ».       

Et nul ne peut contester ces faits ouvertement ou en secret. Qu’Allah soit satisfait d’Abou Hourayrah, le respectable Compagnon. 

 

Moughirah Ibn Shou’bah est un grand Compagnon (qu’Allah soit satisfait de lui) comme Abou Bakra. Méfiez-vous de critiquer et de juger les respectables Compagnons du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), nos maîtres (qu’Allah soit satisfait d’eux).

 

 

Durant l’année 56 de l’Hégire (675), Jounadah Ibn Abi Oumayyah attaqua les byzantins. On a dit aussi que c’était ‘AbderRahmane Ibn Mas’oud. Yazid Ibn Shajarah ar-Rahawi quant à lui mena une expédition navale et ‘Iyad Ibn al-Harith les attaqua par terre.

 

Cette même année, Sa’id Ibn ‘Uthman traversa (le fleuve de) l’Oxus et attaqua Samarkand. Les gens du Soughd[1] sortirent contre lui, et le combattirent tout le jour jusqu’à la tombée de la nuit avant de se retirer. Alors Malik Ibn ar-Rayb dit, en critiquant Sa’id :

« Tu ne cessas de trembler le jour de la bataille de Soughd, montrant ta lâcheté si bien que je crus que tu étais devenu un Chrétien,

Et il n’y avait rien dans ‘Uthman que je connaisse, excepté sa progéniture dans son groupe quand il se tourna en arrière.

Si ce n’était pour les Banou Harb, ton sang aurait été répandu à l’intérieur d’une vermine frêle et borgne ».

Quand le jour suivant arriva, Sa’id Ibn ‘Uthman affronta de nouveau les Soughd qui lui résistèrent. Il les combattit, les mis en déroute et les assiégea dans leur ville. Alors ils firent la paix avec lui et lui donnèrent en otage, cinquante jeunes, les fils de leurs nobles. Il retraversa le fleuve de Samarkand et resta à at-Tirmid[2]. Mais, il ne tint pas son accord avec eux et ramena les jeunes otages avec lui à Médine.

 

 

Durant l’année 57 de l’Hégire (676), ‘AbdAllah Ibn Qays razzia le territoire byzantin.

 

 

Durant l’année 58 de l’Hégire (677), Yazid Ibn Shajarah trouva la mort en mer lors d’une expédition navale. Il a aussi été dit que c’est Jounadah Ibn Abi Oumayyah qui fit cette expédition.

 

 

La mort des compagnons Qays Ibn Sa’d et Samourah Ibn Joundoub

 

En l’an 59 de l’Hégire (678), mourut le respectable Compagnon Qays Ibn Sa’d Ibn ‘Oubadah al-Khazraji al-Ansari (qu’Allah soit satisfait d’eux), il faisait partie des Arabes habiles et des maitres des Ansars et il était courageux, bon et généreux. Il combattit aux côtés de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) à la bataille de Siffin et de Nahrawan.

 

Cette même année, ou en l’an 58 de l’Hégire (677) d’après certains, mourut le respectable Compagnon Samourah Ibn Joundoub Ibn Hilal al-Fazari (qu’Allah soit satisfait de lui), des Banou Fazara, des Banou Ghatafan et des Banou Qays Moudariyah.

Samourah vivait à Médine. Sa mère vint avec lui après la mort de son époux habiter à Médine et se maria avec un homme des Ansars du nom de Mouray Ibn Thabit Ibn Sinan Ibn ‘Oubayd Ibn Abjar al-Khazraji. Samourah combattit au côté du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dans plusieurs batailles alors qu’il était tout jeune.

Puis, il habita à Basra et il était un féroce adversaire des khawarije qu’il tuait de ses propres mains comme nous l’avons déjà mentionné. Les khawarije le détestaient profondément.  

 

 

Durant l’année 59 de l’Hégire (678), ‘Amr Ibn Mourrah al-Jouhani attaqua le territoire byzantin et d’après al-Waqidi, il n’y eut aucune expédition navale cette année. D’autres ont affirmé le contraire et ont dit que Jounadah Ibn Abi Oumayyah fit une razzia par mer.

 

‘AbderRahmane Ibn Ziyad fut nommé gouverneur du Khorasan, ‘Abbad Ibn Ziyad pour le Sijistan et Sharik Ibn al-A’war pour Kirmân.

 



Les derniers jours de Mou’awiyah

 

Alors que Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan, le respectable Compagnon et le premier calife des Omeyyades (qu’Allah soit satisfait de lui) approchait de sa fin, les khawarije se révoltèrent de nouveau. Mais ce fut des petites révoltes qu’il réussit à éliminer.

Il y eut par exemple, la révolte de Hayyam Ibn Ghabyan as-Soulami, Soulami des Bani Soulaym, près de Koufa en l’an 58 de l’Hégire (677). Il a été dit que tous ceux qui se rebellèrent n’excédèrent pas cent personnes et qu’ils furent tous tués par les soldats de l’état.

Il y eut aussi la révolte dans l’Ahwaz, d’Abou Bilal Mirdass Ibn Houdayah, des Bani Rabi’ Ibn Handalah Ibn Malik Ibn Zayd Ibn Manat Ibn Tamim, avec quarante de ses compagnons seulement. Mais ils réussirent à tenir tête à la force envoyée par ‘Oubaydillah Ibn Ziyad. ‘Oubaydillah tua ‘Ourwah Ibn Houdayah, le frère d’Abou Bilal car ‘Ourwah fit part de son intention de se rebeller contre le sultan, ce qui était suffisant pour ‘Oubaydillah. Il ordonna qu’il soit arrêté, que ses mains et pieds soient tranchés et de tuer ses filles.

‘Oubaydillah Ibn Ziyad avait emprisonné auparavant Abou Bilal mais il l’avait relâché suite à l’intercession de son beau-frère qui était son compagnon de cellule.

 

 

Ses recommandations à son fils Yazid

 

En l’an 60 de l’Hégire (679) Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) devint malade et sentant les prémisses de la mort le gagner, il appela son fils Yazid, comme l’a rapporté l’Imam Tabari dans son Tarikh (recueil d’Histoire), et lui fit ses recommandations.

 

Il a aussi été rapporté que Yazid était dans à Hawari, une ville dans la banlieue proche de Damas et que Mou’awiyah fit ses recommandations à ad-Dahhaq Ibn Qays al-Fihri, le chef de la police et à Mouslim Ibn ‘Ouqbah al-Mourri al-Ghatafani, pour qu’ils en informent Yazid dès son retour.

 

Quelles étaient les recommandations de Mou’awiyah à son fils Yazid ?

Il lui dit : « O fils je t’ai confié le voyage et le déménagement. Je t’ai arrangé les affaires (de l’état), humiliés les ennemis et t’ai soumis le cou des Arabes. Nulle crainte qu’ils te disputent le pouvoir excepté quatre personnes de Qouraysh : Al-Houssayn Ibn ‘Ali, ‘AbdAllah Ibn ‘Omar, ‘AbdAllah Ibn Zoubayr et ‘AbderRahmane Ibn Abi Bakr (qu’Allah soit satisfait d’eux). Quant à ‘AbdAllah Ibn ‘Omar, c’est un homme que l’adoration a emporté et s’il ne restait personne en dehors de lui, il te portera allégeance. Al-Houssayn Ibn ‘Ali, les gens de l’Iraq ne l’appelleront pas avant de l’avoir fait sortir. Regardez la finesse politique de Mou’awiyah et sa connaissance des événements ! Les gens de l’Iraq ne l’appelleront pas avant de l’avoir fait sortir et s‘il se rebelle contre toi, pardonne lui et soit bon envers lui car il a un immense droit. Quant à ‘AbderRahmane Ibn Abi Bakr, s’il voit ses amis entreprendre quelque chose, il fera comme eux ! Et celui qui se tapira contre toi comme se tapit le lion s’il trouve la force, ainsi est az-Zoubayr. S’il le fait, brise le et coupe le morceau par morceau ». Les recommandations de Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) nous prouve qu’il savait ce qui allait se passer par la suite ».

 

Al-Hafiz Ibn Kathir dans « al-Bidayah wal Nihayah » rapporta aussi les recommandations de Mou’awiyah à son fils Yazid à propos des gens de Médine et de la Mecque, il lui dit : « Reconnait la noblesse des gens de Médine et de La Mecque, car ils sont tes origines et ta famille. Protège les gens de Syrie et leurs honneurs car ils te sont tous obéissants. »

Nous allons voir si Yazid obéit aux ordres de son père ou pas.

 

En ce qui concerne la mention des Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux), le Musulman doit observer la plus grande prudence. Afin de ne pas se tromper même involontairement sur leurs droits. Leurs positions chez nous, les gens de la Sounnah et de la Communauté (ahl sounna wal jama’a), est absolument grandiose et nous devons prendre en exemple ce qu’ont rapporté justement et brillamment les savants comme l’Imam et Hafiz Ibn Kathir.

 

L’Imam Ibn Kathir (qu’Allah lui fasse miséricorde) rapporte dans son livre, bien sûr il se peut qu’il y ait des erreurs dans son livre mais tous les historiens font référence à lui sur ce sujet historique, que : « Lorsque Mou’awiyah sentit la mort approcher, Yazid était à la chasse. Alors il fit demander ad-Dahhaq Ibn Qays al-Fihri, le chef de la police[3].

Il y a des divergences concernant l’état de civil d’ad-Dahhaq néanmoins, et il est rapporté qu’il naquit sept ans avant la mort du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui).

Donc Mou’awiyah fit appeler ad-Dahhaq et Mouslim Ibn ‘Ouqbah al-Mourri al-Ghatafani et leur demanda de faire parvenir à Yazid ses salutations et les recommandations dont il allait les charger. Il leur recommanda : « Les gens du Hijaz[4] et que si les gens de l’Iraq lui demandaient chaque jour de renvoyer un gouverneur et de le remplacer par un autre, il devait le faire. Il vaut mieux changer chaque jour de gouverneur que d’avoir un millier de sabre brandit contre toi (sous-entendu, il vaut mieux faire plaisir aux gens que de les avoir contre soi). Il lui recommanda aussi les gens de Syrie, d’en faire ses auxiliaires, de reconnaitre leurs valeurs. Il lui dit aussi qu’il ne craignait rien de Qouraysh hormis trois individus : Al-Houssayn,  Ibn ‘Omar, az-Zoubayr et il n’est pas fait mention de ‘AbderRahmane Ibn Abi Bakr (qu’Allah soit satisfait d’eux). Ibn ‘Omar est un homme emporté par l’adoration, al-Houssayn est un homme faible, miséricordieux, qui a des droits et proche de Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Je prie qu’Allah te débarrasse de celui qui as tué son père et qui leurra son frère. Je ne pense pas que les gens de l’Iraq l’abandonneront jusqu’à ce qu’ils le sortent. S’il vient sous ton pouvoir pardonne-lui car si je l’avais côtoyé je lui aurais pardonné. Quant à Ibn Zoubayr il est très intelligent. Méfie-toi de lui sauf s’il te demande la paix. Alors accepte et pardonne le sang de ton peuple autant que tu peux ».

 

Mou’awiyah mit son fils en garde contre Ibn Zoubayr car il était parfaitement informé des affaires des Musulmans bien qu’à cette époque, il n’y avait ni aucun moyen de communications modernes ! Les gens doivent tirer leçons de ces exemples.

Quant à la mise en garde pour al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait de lui), il lui arriva exactement ce que Mou’awiyah dit à son fils.

 

 

La succession de Yazid Ibn Mou’awiyah à son père

 

Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui), alors âgé de  plus de 80 ans, décéda au mois de Rajab de l’année 60 de l’Hégire (679). Il fut enterré à Damas et son fils Yazid pria sur lui.

 

D’autres ont rapporté que son fils était absent et qu’ad-Dahhaq Ibn Qays al-Fihri pria sur lui.

 

Avec la mort de Mou’awiyah, les gens portèrent allégeance à Yazid Ibn Mou’awiyah pour le califat et il était âgé de trente-quatre ans. Puis il s’efforça d’obtenir l’allégeance des trois personnes qui ne l’avait pas fait.

Il écrivit au fils de son oncle maternel, qui était alors gouverneur de Médine, al-Walid Ibn ‘Outbah Ibn Abi Soufyan, et lui ordonna de prendre l’allégeance de Houssayn Ibn ‘Ali, de ‘AbdAllah Ibn ‘Omar et ‘AbdAllah Ibn az-Zoubayr (qu’Allah soit satisfait d’eux).

 

Al-Walid convoqua donc les trois hommes. Al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait de lui) vint le premier et lui dit : « Les gens comme moi ne portent pas allégeance en secret. Néanmoins, si les gens se réunissent pour porter allégeance tous ensemble, nous ferons comme eux ».

Az-Zoubayr (qu’Allah soit satisfait de lui) ne se présenta pas et s’en alla à La Mecque avec ses partisans. Al-Walid envoya aussitôt des cavaliers à leur poursuite mais ils furent incapables de le rejoindre.

Le lendemain, al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait de lui) le rejoignit à La Mecque en compagnie de sa famille et de ses enfants. Mais Muhammad Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib, Muhammad al-Hanafiyah refusa de partir avec lui et lui recommanda de prendre en considération le présent. Al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait de lui) lui dit : « Qu’Allah te récompense pour tes conseils ».

 

‘AbdAllah Ibn ‘Omar n’était pas à Médine et lorsqu’on lui demanda de porter allégeance, il dit : « Si les gens portent allégeance, nous porterons allégeance avec eux ».

Alors qu’al-Houssayn et Ibn Zoubayr se dirigeaient vers La Mecque, ils rencontrèrent ‘AbdAllah Ibn ‘Omar et ‘AbdAllah Ibn ‘Abbas (qu’Allah soit satisfait d’eux et de leur père) qui allaient dans le sens contraire.

‘Abdallah Ibn ‘Omar les informa de la mort de Mou’awiyah et de l’allégeance à Ibn Yazid et dit à al-Houssayn et Ibn Zoubayr : « Craignez-Allah et ne quittez pas le groupe des Musulmans ! » Puis ils reprirent son chemin vers Médine.

Lorsque les gens portèrent allégeance, ‘AbdAllah Ibn ‘Omar fit de même.

 

Après ces évènements, Yazid Ibn Mou’awiyah retira le fils de son oncle, al-Walid Ibn ‘Outbah Ibn Abi Soufyan, du poste de gouverneur de Médine car il n’avait pas réussi à faire porter allégeance al-Houssayn et Ibn Zoubayr. Il nomma à sa place ’Amr Ibn Sa’id Ibn al-‘As et lui demanda d’envoyer une armée pour tuer ‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah soit satisfait de lui).

‘Amr Ibn Sa’id Ibn al-‘As envoya un détachement de mille hommes sous le commandement de ‘Amr Ibn Zoubayr Ibn al-‘Awwam, le frère de ‘AbdAllah Ibn Zoubayr Ibn al-‘Awwam, qui était en litige avec son frère ‘AbdAllah. 

Les deux armées se rencontrèrent à La Mecque et ‘AbdAllah Ibn Zoubayr réussit à défaire l’armée de Yazid et à faire prisonnier son frère qu’il emprisonna et fit fouetter. On a rapporté que ‘Amr Ibn Zoubayr mourut de chagrin dans sa cellule à cause de cette affaire.



[1] Le Soughd est une ancienne région le long du fleuve Zarafshan en Asie Centrale.

[2] At-Tirmid était la ville la plus importante de la région de Saghaniyan, au nord de l’Oxus supérieur entre son confluent avec les fleuves de Wakhsh et de Souikhan.

[3] Le responsable de la police de l’époque est comparable à ce qu’est le ministre de l’intérieur de nos jours.

[4] La péninsule arabique.