Al-Moustadhir Billah, le vingt-huitième calife abbasside

Al-Moustadhir Billah (l’implorant l’aide d’Allah) Abou al-‘Abbas Ahmad Ibn al-Mouqtadi naquit au mois de Shawwal de l’année 470 de l’Hégire (1077). Il devint calife à la mort de son père, alors qu’il était âgé de seize ans.

Ibn al-Athir a rapporté qu’il avait de nobles manières, de disposition généreuse, zélé dans les bons travaux, un bon calligraphe, habile dans l’expédition des directives royales et qu’il avait une connaissance étendue. Il avait de la compassion, était tolérant et protégeait les savants et les vertueux. Son califat ne fut pas sans trouble et fut turbulent, secoué de guerres fréquentes.

 

Cette même année, mourut al-Moustansir le souverain hérétique ‘oubaydi d’Egypte et son fils al-Mousta’ali Ahmad lui succéda.

 

Toujours cette année, les croisés prirent Valence.

 

 

Durant l’année 488 de l’Hégire (1094), le prince Ahmad Khan de Samarkand fut tué, à cause de ses doctrines impies. Après avoir été saisi par les nobles, les jurisconsultes furent convoqués, la sentence de mort fut prononcée contre lui et il fut exécuté, puisse Allah Exalté ne pas lui faire miséricorde. Son gouvernement fut confié à son cousin Mas’oud.

 

 

En l’an 489 de l’Hégire (1095), une inondation surprit le camp des pèlerins établi à Dar al-Mandqibt et emporta tout sur son passage. La plupart des pèlerins furent emportés par les flots et noyés.

 

 

En l’an 490 de l’Hégire (1096), Arsalan Arghoun le fils du sultan Alb Arsalan le Seldjouk, le souverain du Khorasan fut assassiné. Le pays fut saisi par le sultan Barkiarouk et les villes et les gens lui portèrent allégeance.

 

Cette même année, la Khoutbah fut lue pour l’hérétique ‘oubaydi al-Mousta’ali dans Alep, Antioche, Ma’arrat et Shayzar durant un mois et restitué ensuite pour les Abbassides.

 

Toujours cette même année, les croisés capturèrent Nicée et ce fut la première ville qu’ils prirent. Ils marchèrent ensuite sur Kafartab, entre Ma’arrat et Alep, ou ils dévastèrent la région. Ce fut la première apparence des Francs en Syrie. Ils passèrent le Bosphore en très grand nombre et les musulmans furent consternés par leur apparition tant terrible étaient leurs déprédations. On a rapporté que lorsque le souverain de l’Egypte vit la suprématie des Seldjouks et de leur prédominance en Syrie, il écrivit aux Francs pour les inviter à entrer et à conquérir la Syrie[1].

 

 

Dans l’année 492 de l’Hégire (1098), la mission des ismaéliens se propagea dans Ispahan.

 

Cette même année, les croisés prirent Jérusalem après un siège d’un mois et demi et tuèrent plus de soixante-dix-mille musulmans, dont parmi eux, beaucoup de savants, de dévots et de vertueux. Ils détruisirent les endroits de visite religieuse et réunirent les Juifs dans une église qu’ils brûlèrent sur leurs têtes. Les réfugiés qui arrivèrent à Baghdad rapportèrent des histoires qui firent pleurer les gens. Comme les sultans rivaux étaient au désaccord les uns avec les autres, ce fut pour cette raison que les croisés soumirent toute la Syrie.

Abou al-Mouzaffar al-Abiwardi écrivit à ce sujet :

« J’ai mélangé le sang avec les larmes coulantes,

Car personne n’est laissé parmi nous sans être pour les catapultes une cible mouvante.

La misérable arme pour un homme est les larmes qu’il répand,

Quand la guerre allume sa flamme avec les sabres tranchants.

O fils de l’Islam! Derrière toi,

Sont des batailles qui apporteront la mort sur tes pas.

O toi le juste dormeur dans l’ombre de l’aisance, de la sécurité

Et le plaisir comme la délicate fleur du potager !

Comment l’œil peut-il somnoler quand les paupières, 

De chaque dormeur sont réveillées par la poussière !

Vos frères en Syrie prennent leur repos de mi-journée,

Dans les estomacs de rapaces ou sur le dos de destriers bien élevés.

Les maisons les rejettent avec mépris,

Et vous, comme ceux qui cherchent la paix, suivez les traces des soumis.

Combien de sang a été répandu en toute impunité,

Et combien de femmes voilent avec honte, de leur main leur beauté !

Que pour leur défense, les brillantes épées aient leurs lames courbées de sang,

Et que les grandes lances aux pointes acérées se teignent de sang.

Il se peut que bientôt celui qui est enterré à Médine,

Crie avec une grande voix, O fils de Hashim!

Que vois-je ! Mes gens ne pas s’élancer vers l’ennemi,

Avec leurs lances, tandis que les piliers de la foi vacillent.

Et par peur de la mort, choisir les tourments de l’éternité 

Sans compter l’inévitable indignité.

Est-ce que les chefs des Arabes sont satisfaits de l’ignominie,

Et se soumettent aux seigneurs barbares et à leur mépris.

S’ils ne luttent pas pour défendre leur religion,

Ne seraient-ils même pas jaloux pour l’honneur de leurs maisons ? »

 

Cette même année, Muhammad le fils de Malik Shah s’éleva contre son frère Barkiarouk et le vainquit. Pour cette raison, le calife l’investit de l’autorité suprême et lui donna le titre de Ghiyath ad-Dounya wa ad-Din et son nom fut invoqué dans la Khoutbah à Baghdad. Beaucoup d’engagements sont survenus par la suite entre eux.

 

Toujours cette même année, le Qur’an de ‘Uthman (qu’Allah soit satisfait de lui) fut ramené de Tiberis à Damas par peur d’un accident et les gens sortirent à sa rencontre. Le Qur’an fut placé dans la trésorerie dans l’espace réservé de la principale mosquée.

 

 

En l’an 494 de l’Hégire (1100), le pouvoir des ismaéliens assassins augmenta en Iraq. Les meurtres de gens et les terreurs qu’ils provoquèrent furent tels que les nobles durent porter une armure sous leurs vêtements. Les hérétiques tuèrent beaucoup de personnes, parmi eux ar-Rouyani[2] l’auteur du « Bahr al-Madhab ».

 

Cette année, les croisés prirent la ville de Sarouj près de Harran au nord-est d’Alep ainsi que Hayfa, Ourslif et Césarée.

 

 

En l’an 495 de l’Hégire (1101), le souverain hérétique d’Égypte al-Mousta’ali mourut et il fut succédé par son fils, un enfant de cinq ans, Mansour al-Amir bi-Ahkamallah.

 

 

Durant l’année 496 de l’Hégire (1102), plusieurs séditions se produisirent contre l’autorité du sultan et les Imams l’omirent dans la prière et se restreignirent à la prière pour le calife et personne d’autre.

 

 

En 497 de l’Hégire (1103), une paix fut conclue entre les sultans Muhammad et Barkiarouk. Après la prolongation des hostilités et les désunions, les propriétés pillées et le sang renversé, les provinces ravagées pour la seule recherche du Sultanat, les gens cherchèrent à rétablir la paix parmi eux. Le calife attribua une robe d’honneur à Barkiarouk et la Khoutbah fut de nouveau lue pour lui à Baghdad.

 

 

Durant l’année 498 de l’Hégire (1104), le sultan Barkiarouk mourut et les nobles remirent la succession à son fils Jalal ad-Dawlah Malik Shah. Le calife l’investit de l’autorité et son nom fut mentionné dans les Khoutbah à Baghdad alors qu’il était âgé de moins de cinq ans. Cependant, son oncle Muhammad, s’opposa à lui et comme les voix générales étaient en sa faveur, le calife l’investit de la dignité du sultanat et il revint à Ispahan, un puissant sultan énormément craint et à la tête d’une nombreuse armée.

 

Cette même année, la variole éclata avec une grande virulence à Baghdad et un nombre innombrable d’enfants mourut. Puis, la variole fut suivie par une grande peste.

 

 

Durant l’année 499 de l’Hégire (1105), un homme apparut dans les environs de Nahawand revendiqua le don de prophétie. Les gens le suivirent mais il fut pris et exécuté.

 

 

Durant l’année 500 de l’Hégire (1106), le fort de Shahdiz dans Ispahan que les ismaéliens avait pris fut recapturé et détruit et les défenseurs tués. Leur chef, Ahmad Ibn ‘Abdel Malik Ibn ‘Attash, fut écorché vivant et sa peau remplie de paille. Cela fut accompli par le sultan Muhammad après un court siège. Louange à Allah Exalté.

 

 

En l’an 501 de l’Hégire (1107), le sultan supprima les impôts et les taxes à Baghdad. Beaucoup de bénédictions furent invoquées sur lui et il augmenta dans la justice et la bienfaisance.

 

 

En l’an 502de l’Hégire (1108), les ismaéliens revinrent et occupèrent de nouveau la citadelle Shayzar alors que les habitants n’étaient pas sur leur garde. Ils capturèrent le fort et fermèrent les portes. Son gouverneur qui était absent revint aussitôt et les extermina rapidement.

 

 

En l’an 503 de l’Hégire (1109), les croisés (al-franja) prirent Tripoli après un siège de quelques années.

 

 

Durant l’année 504 de l’Hégire (1110), les problèmes des Musulmans augmentèrent en raison des Francs convaincus de leur conquête ultime de toute la Syrie. Les Musulmans cherchèrent à conclure une paix que les croisés rejetèrent et proposèrent à la place une trêve en échange d’un paiement de milliers de dinars. Une trêve fut donc conclue qu’ils rompirent ensuite comme à leur habitude. Puisse Allah Exalté les anéantir.

 

Cette même année, une sombre tempête balaya le  Caire qui empêcha les gens de respirer et un homme ne pouvait même pas voir sa main. Puis, le sable tomba sur les gens et ils crurent que leur destruction était sur eux. Après un court délai, le temps s’éclaircit un peu et devint jaune ensuite et cela dura de l’après-midi jusqu’au coucher du soleil passé.

 

Toujours cette année, une sanglante bataille survint entre les croisés et Youssouf Ibn Tashfine en Andalousie au cours de laquelle les musulmans furent largement victorieux.

 

 

En l’an 507 de l’Hégire (1113), Mawdoud, le gouverneur de Mossoul avança avec une armée contre le roi croisé de Jérusalem Baldwin et une terrible bataille s’ensuivit. Peu de temps après le retour de Mawdoud à Damas, et un jour pendant qu’il dirigeait la prière du vendredi, un maudit ismaélien bondit sur lui, le poignarda et il mourut sur le coup. Le roi croisé écrivit au gouverneur de Damas, l’Atabek Toughtakin, une courte lettre disant : « En vérité les gens qui firent périr son chef, un jour de fête dans le temple du Seigneur qu’ils adorent, doivent forcément être détruit par le Seigneur »[3].

 

 

Durant l’année 511 de l’Hégire (1117), une grande inondation balaya Sinjar, près de Mossoul. Ses fortifications furent détruites et un grand nombre de gens périt. L’inondation emporta la porte de la ville à plusieurs kilomètres au loin et fut recouverte par le limon. Elle ne fut découverte que deux ans après. Un petit enfant dans son lit échappa à la mort quand l’inondation l’emporta. Le couffin du bébé se logea dans un olivier. L’enfant vécut ensuite et grandit jusqu’à l’âge d’homme.

 

Cette même année, le sultan Muhammad mourut et lui succéda son fils Mahmoud alors qu’il était âgé de quatorze ans.

 

 

Le 16 Rabi’ Thani de l’année 512 de l’Hégire (1118), le calife al-Moustadhir Billah décéda après avoir régné 25 ans. Le Shaykh Hanbalite Ibn ‘Ouqayl lava son corps et son fils al-Moustarshid dirigea la prière funéraire sur lui.

Peu de temps après sa mort, sa grand-mère Arjouwan, la mère d’al-Mouqtadi décéda à son tour. Ad-Dahhabi a rapporté que nul autre calife n’est connu dont la grand-mère lui survécu, excepté celui-ci. Elle vit son fils calife, son petit-fils calife et son arrière-petit-fils calife.



Al-Moustarshid Billah, le vingt-neuvième calife abbasside 

 

Al-Moustarshid Billah Abou Mansour al-Fadl Ibn al-Moustadhir naquit au mois de Rabi’ Awwal de l’année 485 de l’Hégire (1092) et devint calife à la mort de son père au mois de Rabi’ Thani de l’année 512 de l’Hégire (1118). Il fut un homme déterminé, courageux, audacieux, intelligent et imposant. Il assuma les affaires du califat et les administra d’une manière admirable. Il rétablit l’ancienne administration abbasside et renforça les piliers de la loi. Il marcha en personne en direction des hostilités à plusieurs occasions à Hillah, Mossoul et la route du Khorasan, jusqu’à la dernière marche qu’il entreprit ou son armée fut vaincue près de Hamadan et où il fut pris prisonnier en Azerbaïdjan. Il entendit des Hadith d’Abou al-Qassim Ibn Bayyan et de ‘Abdel Wahhab Ibn Hibbatillah as-Sabti. Muhammad Ibn ‘Omar Ibn Makki al-Ahwazi et son vizir ‘Ali Ibn Tirad az-Zaynabi et Ibn Tahir Isma’il al-Mawsili, les rapportèrent sur son autorité. Et cela est mentionné par Ibn as-Sam’ani.

Ibn as-Salah le remarqua dans les classes des Shafi’i et cela est un témoignage suffisant de son mérite. Il a été rapporté que c’est de lui qu’Abou Bakr as-Shashi composa son livre « al-‘Oumdah Faroun ash-Shafiyah » sur la jurisprudence. Le livre étant connu par son nom de famille, car al-Moustarshid avait à ce moment-là le titre de ‘Oumdat ad-Dounya wa ad-Din.

Soubki parle aussi de lui dans sa classification des docteurs Shafi’i et dit qu’au début de son règne, il était dévot, se couvrait les cheveux et avait pour habitude de se retirer seul dans une pièce pour prier. A sa naissance, son père l’inclus dans la Khoutbah comme son héritier et grava son nom sur la monnaie au mois de Rabi’ Awwal de l’année 488 (1094).

Il écrivait d’une belle écriture qu’aucun des califes avant lui n’égala. Il avait l’habitude de corriger ses secrétaires et de rectifier les erreurs dans leurs documents. Son règne fut secoué de nombreuses dissensions et d’ennemis. Il avait l’habitude de marcher en personne pour les réprimer jusqu’à son expédition finale en Iraq quand il fut vaincu et fait prisonnier.

 

Ad-Dahhabi a rapporté que le sultan Mahmoud Ibn Muhammad Malik Shah mourut en l’an 525 de l’Hégire (1130) et fut succédé par son fils Daoud. Son oncle Mas’oud Ibn Muhammad s’opposa à lui et le combattit. Mais, après un court délai, ils firent la paix à la condition d’un partage égal de l’autorité. Mas’oud fut appelé le sultan dans la Khoutbah à Baghdad et Daoud comme son successeur et les deux reçurent des robes d’honneur. Plus tard, une séparation se produisit entre Mas’oud et le calife qui marcha contre lui. Les deux armées s’affrontèrent mais la plus grande partie des troupes du calife le trahirent. Mas’oud fut victorieux, prit le calife ainsi que sa suite prisonniers et les confina dans un fort près de Hamadan. Quand les gens de Baghdad furent informés de ces nouvelles, ils sortirent agités dans les rues. Ils recouvrirent leur tête de terre, pleurèrent et les femmes en avant, se découvrirent le visage en pleurant le calife. Ils s’abstinrent des prières publiques et de la lecture des Khoutbah. Ibn al-Jawzi a rapporté que Baghdad fut convulsé de tremblements de terre fréquents, à raison de cinq ou six fois chaque jour et les gens se prosternèrent pour supplier le Seigneur.

 

Le sultan Sinjar[4] écrivit à son neveu Mas’oud, lui disant : « Aussitôt que mon fils aura pris connaissance de cette lettre, permet lui de se présenter devant le calife, d’embrasser la terre devant lui et de lui demander son pardon, et de lui faire les plus humbles supplications pour son indulgence. Car en vérité, les signes des cieux et de la terre nous sont apparus, tel que les ouragans, les foudres et les tremblements de terre et leur continuation depuis vingt jours, ensemble avec les désunions dans l’armée et la confusion dans les provinces, pour en vérité je crains pour moi avant le Seigneur. Et l’apparence de ses signes et l’abstention des gens de prier dans les mosquées et la cessation des Khoutbah sont des choses que je suis incapable de supporter. Donc, je vous conjure par Allah de réparer vos affaires et de restituer le calife à sa résidence d’honneur et de porter devant lui les symboles de l’état comme cela est notre coutume et la coutume de nos ancêtres ».

Mas’oud fit tout qui lui fut ordonné, embrassa la terre devant le calife et se leva devant lui demandant le pardon. Le sultan Sinjar envoya par la suite un autre messager accompagné par une forte armée, en conseillant à Mas’oud de restituer le calife dans sa capitale. Dans cette force, se trouvaient dix-sept ismaéliens. Il fut rapporté par certain que Mas’oud ignorait leur présence, mais d’autres affirment que ce fut lui qui les envoya secrètement. Ils attaquèrent le calife dans sa tente et l’assassinèrent traîtreusement avec un certain nombre de ses gardiens. Les troupes furent inconscientes de leur présence jusqu’à ce qu’ils aient accomplis leur mission. Cependant, les hérétiques assassins furent tous capturés et exécutés sous la malédiction divine. Le sultan Mas’oud pleura publiquement le calife et fut chagriné et quand les nouvelles atteignirent Baghdad les gens le furent encore plus et ils allèrent pieds nus dans les rues en déchirant leurs vêtements, les femmes se dévoilèrent et le lamentèrent car al-Moustarshid était beaucoup aimé d’eux pour sa bravoure, sa justice et sa bonté pour eux.

L’assassinat d’al-Moustarshid eut lieu à Maraghah le jeudi 16 du mois de Dzoul Qi’dah de l’année 529 de l’Hégire (1134).

 

 

Lors de la vingt-quatrième année de son règne, un nuage apparut et il plut du feu sur la ville de Mossoul. Un grand nombre de maisons et d’endroits dans la ville furent brûlés.

 

Cette même année, le souverain hérétique d’Égypte al-Amir bi-Ahkamillah Mansour fut tué et ne laissa pas de successeur. Son neveu al-Hafid, ‘Abdel Majid Ibn Muhammad Ibn al-Mountassir lui succéda.

 

Toujours cette même année, des scorpions volant avec deux dards firent leur apparition à Baghdad et terrifièrent les gens après qu’ils aient tués un certain nombre d’enfants.



Ar-Rashid Billah le trentième calife abbasside  

 

Ar-Rashid Billah Abou Ja’far al-Mansour Ibn al-Moustarshid naquit en l’an 502 de l’Hégire (1108). Sa mère était une fille d’esclave. On a rapporté qu’il y eut une obstruction lors de sa naissance et que lorsque les médecins furent consultés, ils recommandèrent l’agrandissement du passage avec un instrument en or. Cela fut fait et s’avéra favorable.

Son père introduisit son nom dans la Khoutbah comme son héritier au cours de l’année 513 de l’Hégire (1119) et il devint calife après l’assassinat de son père au mois de Dzoul Qi’dah de l’année 529 de l’Hégire (1134).

Quand le Sultan Mas’oud revint à Baghdad, le calife partit pour Mossoul avec ‘Imad ad-Din az-Zinki, le gouverneur de cette dernière ville. Les Qadis, les principaux hommes et les savants furent alors convoqués par Mas’oud et ils établirent une accusation avec des témoignages de certaines personnes sur la tyrannie d’ar-Rashid, sa confiscation de propriété, ses épanchements de sang et sa consommation de vin. On demanda aux juristes si le coupable de ses actes méritait l’administration suprême et si, sa culpabilité était établie, il était légal pour le sultan actuel de le déposer et de le remplacer par quelqu’un de meilleur que lui. Ils déclarèrent alors la légalité de sa déposition et le Qadi de la ville, Ibn al-Karkhi énonça sa déchéance. Ils portèrent alors allégeance à son oncle Muhammad Ibn al-Moustadhir qui fut surnommé al-Mouqtafi li-Amrillah le 16 du mois de Dzoul Qi’dah de l’année 530 de l’Hégire (1135). Quand les nouvelles de sa déposition atteignirent ar-Rashid, il quitta Mossoul avec ses partisans pour les provinces d’Azerbaïdjan après avoir prélevé une somme d’argent de Mardghah et arriva à Hamadan avant de partir pour Ispahan.

 

Le 18, où le 25 selon d’autres sources, du mois de Ramadan de l’année 532 de l’Hégire (1137), ar-Rashid tomba alors malade et certains Persans qui étaient à son service comme gardiens de chambre, entrèrent chez lui et l’assassinèrent avec des couteaux. Cependant, ils furent tous exécutés par la suite. Al-‘Imad al-Katib[5] a rapporté qu’ar-Rashid possédait la beauté de Joseph et la libéralité de Hatim.

Ibn al-Jawzi a rapporté d’après Abou Bakr as-Souli, qui a dit : « Les gens disent que toute sixième personne qui s’occupe des affaires des musulmans depuis le début de l’Islam sera obligatoirement destitué. » J’examinais cette déclaration et l’observais avec merveille. Il y eut le Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah sur lui), Abou Bakr, ‘Omar, ‘Uthman, ‘Ali et al-Hassan qui se désista en faveur de Mou’awiyyah (qu’Allah soit satisfait d’eux). Ensuite, Yazid, Mou’awiyyah Ibn Yazid, Marwan, ‘Abdel Malik et ‘AbdAllah Ibn Zoubayr qui fut destitué et tué. Ensuite, al-Walid, Souleyman, ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz, Yazid, Hisham et al-Walid Ibn Yazid qui fut destitué et tué. Après lui, les fils des Omeyyades n’eurent plus l’organisation de l’affaire jusqu’à l’arrivée d’Abou ‘AbdAllah as-Safah, le premier calife abbaside puis son frère al-Mansour, al-Mahdi, al-Hadi, ar-Rashid et al-Amin fut destitué et tué. Ensuite, al-Ma'moun, al-Mou’tassim, al-Wathiq, al-Moutawakkil, al-Mountassir et al-Mousta’in qui fut destitué et tué. Ensuite, al-Mou’taz, al-Mouhtadi, al-Mou’tamid, al-Mou’tadid, al-Mouktafi et al-Mouqtadir qui fut destitué, ré-intronisé et tué. Ensuite, al- Qahir, ar-Radi, al-Mouttaqi, al-Mouqtafi, al-Mouti’ et at-Tahir qui fut destitué. Ensuite, al-Qadir, Al-Qa'im, al-Mouqtadi, al-Moustadhir, al-Moustarshid et ar-Rashid qui fut destitué et tué.

 

La cape et le sceptre ne furent pris d’ar-Rashid qu’après son assassinat et ils furent apportés après sa mort à al-Mouqtafi. 

 


Al-Mouqtafi li-Amrillah, le trente et unième calife abbasside 

 

Al-Mouqtafi li-Amrillah Abou ‘AbdAllah Muhammad Ibn al-Moustadhir Billah naquit le 22 du mois de Rabi’ Awwal de l’année 489 de l’Hégire (1095). Sa mère était un Nubienne[6]. Il devint calife à la déposition de son neveu, alors qu’il était âgé de quarante ans. Il fut surnommé al-Mouqtafi parce que, six jours avant son élévation au califat, il rêva que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) lui dit : « Cette autorité doit venir chez toi suit donc les commandements d’Allah ». Il reçut donc le titre d’al-Mouqtafi li-Amrillah. Le sultan Mas’oud qui appliqua la justice impartiale et mit Baghdad en ordre, prit tout le bétail, les meubles, l’or, les rideaux et les décorations qui étaient dans le palais du calife. Puis il alla dans les écuries du calife, et prit possession de tous leurs contenus excepté quatre chevaux et huit mulets pour le transport de l’eau du Tigre.

Ibn al-Athir quant à lui a rapporté que le sultan informa le calife qu’il lui avait pris certains de ses biens personnels pour leur entretien. Sur quoi le calife répondit qu’il avait quatre-vingts mulets dans son palais pour transporter l’eau du Tigre et que le sultan devrait pourvoir aux nécessités des personnes dépendant de cette eau. Il fut aussi convenu que le sultan recevrait la même allocation qu’al-Moustadhir.

On a rapporté que le calife al-Mouktafi ne fut admis à la condition qu’il possède ni cheval et ni provision de voyages.

 

 

Durant l’année 531 de l’Hégire (1136), le sultan Mas’oud saisit toutes les possessions du calife et ne lui laissa rien d’autre que ses biens personnels puis, il envoya son vizir demander au calife la somme de cent-mille dinars. Al-Mouqtafi répondit : « Je n’ai jamais vu d’aussi étrange conduite que la tienne. Tu sais qu’al-Moustarshid vint chez toi avec toute sa richesse et ce qui suivit. Ensuite ar-Rashid régna et agit comme il agit, partit en prenant ce qu’il restait sans rien laisser derrière lui excepté les meubles, que tu as saisis et pris pour ton utilisation personnelle. Puis tu t’es accaparé tout le patrimoine et toutes les recettes d’impôts et de taxes. Pour quelle raison devrais-je donc de donner cet argent ? Il ne reste rien et je devrais quitter le palais et te le livrer car j’ai juré par Allah que je ne prendrais pas la valeur d’un grain des biens des musulmans injustement ». Le sultan abandonna alors ses demandes au calife et se tourna vers la taxation des propriétés des gens et imposa des taxes aux marchands si bien que les gens souffrirent sévèrement de cela. Par conséquent, au mois de Joumadah Awwal, les propriétés du calife, ses domaines et le patrimoine lui furent restitués.

 

Cette même année, la nouvelle lune fut cherchée la nuit du trentième jour de Ramadan, sans être vu et les gens de Baghdad jeûnèrent l’achèvement du terme. Le jour suivant, ils cherchèrent de nouveau la nouvelle lune, mais ne la virent pas bien que le ciel fut dégagé et clair. Nul événement similaire ne fut rapporté dans l’histoire.

 

 

Durant l’année 533 de l’Hégire (1138), il y eut un grand tremblement de terre à Khoubzah, un fort près de la Mecque. Ibn al-Athir et Abou al-Fida quant à eux ont rapporté, que ces tremblements de terre eurent lieu en Syrie et principalement à Alep. Le tremblement de terre fut ressenti à 100 kilomètres à la ronde et une multitude de gens périrent. Khoubzah fut englouti et une eau noire monta de l’endroit où la ville s’était élevée.

 

Cette même année, les nobles prirent possession des revenus des provinces et le sultan Mas’oud fut impuissant, et rien ne lui fut laissé excepté le nom de sultan. La suprématie du sultan Sinjar déclina aussi, le Seigneur étant l’avilisseur des tyrans, et le calife al-Mouqtafi devint puissant, son influence augmenta, son autorité s’élargit et ce fut le début de la restauration du pouvoir abbaside, pour lequel, Allah Exalté puisse-t-Il être loué.

 

 

Durant l’année 541 de l’Hégire (1146), le sultan Mas’oud arriva à Baghdad pour frapper une nouvelle monnaie mais le calife emprisonna le ciseleur qui grava la nouvelle monnaie après quoi, Mas’oud arrêta le chambellan du calife, qui devint enragé et ferma la principale mosquée et les autres pour trois jours. Sur ce, le chambellan fut libéré ainsi que le ciseleur et il fut mis fin pacifiquement à l’affaire.

 

Cette même année, Ibn al-‘Abbadi tint ses discours. Lors d’une occasion ou Mas’oud était présent, l’Imam mentionna la taxe sur les ventes et ce que les gens avaient subi d’injustice. Alors, le sultan consentit alors à la lever et la déclaration fut faite dans la ville et des affiches placardées précédées par les tambours et les trompettes, sur lesquelles l’abolition de la taxe était inscrite. Ces affiches furent clouées sur les portes des mosquées et y restèrent jusqu’à ce que Nassir li-Dinillah ordonna de les retirer en disant : « Nous n’avons aucun besoin de souvenir perse ».

 

 

Durant l’année 543 de l’Hégire (1149), les croisés (al-franja) assiégèrent Damas, mais Nour ad-Din Abou al-Qassim Mahmoud Ibn ‘Imad ad-Din az-Zinki, le gouverneur d’Alep et son frère Sayf ad-Din Ghazi, le souverain de Mossoul partirent au secours de la ville.  Les musulmans furent victorieux, louange à Allah et les Francs furent mis en déroute. Nour ad-Din poursuivit la guerre contre les croisés et récupéra ce qu’ils avaient pris des villes musulmanes.

 

 

En l’an 544 de l’Hégire (1150), le souverain hérétique d’Egypte al-Hafiz li-Dinillah mourut et son fils Zafir Isma’il lui succéda.

 

Cette même année, un grand tremblement de terre se produisit. Baghdad fut convulsé environ dix fois et une montagne dans Houlwan fut pulvérisée.

 

 

En l’an 545 de l’Hégire (1151), il plut du sang au Yémen. La terre et les vêtements des gens en furent recouverts.

 

 

Durant l’année 547 de l’Hégire (1153), le sultan Mas’oud mourut. Ibn Houbayrah qui était le vizir d’al-Mouqtafi a rapporté que lorsque les partisans de Mas’oud se comportèrent avec arrogance envers al-Mouqtafi et le traitèrent irrespectueusement, il n’était pas assez puissant pour passer de l’inimitié à la guerre ouverte. Il fut donc décidé d’appeler la malédiction divine sur Mas’oud durant un mois entier puisque le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) appela la malédiction divine durant un mois sur les tribus Ril et Dakwan[7]. Après quoi, lui et le calife secrètement, chacun à son endroit, commencèrent à prier à l’aube du 29 du mois de Joumadah Awwal et cela dura chaque nuit. Et quand le mois fut accompli, pas un jour au-delà du mois et pas un jour au deçà, Mas’oud mourut sur son trône.

Ibn al-Athir, quant à lui, a rapporté qu’il mourut d’une fièvre qui l’emporta en une semaine.

Ibn Khalil a rapporté que la cause de sa mort et due à une attaque de vomissement et de l’écoulement d’un liquide de sa bouche, provoqué apparemment par la vie intempérante qu’il mena[8].

L’armée fut d’accord pour l’élévation au sultanat de Malik Shah et Khasbak administra en son nom. Mais il changea d’avis et désista par la suite Malik Shah et fit venir son frère Muhammad du Khûzistân qui fut nommé sultan à sa place. À ce moment, le calife assuma l’administration suprême et ses ordres furent universellement obéis. Il désista aussitôt les professeurs que le sultan avait nommés au Collège Nizamiyah. Il lui fut annoncé, aussi que le district de Wassit était dans un état d’anarchie après quoi, il marcha à la tête de son armée, mit les provinces en ordre et entra dans Hillah et Koufa avant de revenir victorieux à Baghdad confirmé dans le pouvoir et la ville fut décorée pour son entrée.

 

 

Durant l’année 548 de l’Hégire (1154), la tribu des Ghouz s’éleva contre sultan Sinjar, le prit prisonnier, le traita avec mépris et envahit ses domaines. Néanmoins, la Khoutbah fut laissé à son nom. Il resta dans leur pouvoir une ombre sans réalité et il pleura sur lui-même, sur son autorité insignifiante et son traitement.

 

 

Durant l’année 549 de l’Hégire (1155), le souverain hérétique d’Égypte az-Zahir Billah al-‘oubaydi fut tué au Caire. Son fils al-Fayz ‘Issa, un petit enfant, lui succéda et les affaires des Egyptiens tombèrent en ruine. Alors il écrivit une lettre d’investiture pour Nour ad-Din Ibn az-Zinki, lui confia le gouvernement d’Egypte et lui ordonna d’y marcher.

Nour ad-Din Ibn az-Zinki était à cette époque, retenu dans les hostilités avec les croisés, persévérant vigoureusement dans le Jihad, le combat dans la voie d’Allah Exalté. Après avoir capturé Damas au mois de Safar de cette année, il prit possession d’un certain nombre de forts et de forteresses Byzantines par l’épée et par traités. Ses dominions augmentèrent ainsi que sa gloire et al-Mouqtafi lui attribua le titre d’al-Malik al-‘Adil (le Roi Juste).

Le pouvoir d’al-Mouqtafi atteignit alors son zénith. Son autorité fut rétablit, et après ses victoires sur ses ennemis, il résolut de marcher vers les provinces en rébellion contre son gouvernement et ses affaires prospérèrent avec succès avant de décéder le samedi soir 2 du mois de Rabi’ Awwal de l’année 555 de l’Hégire (1159).

 

Ad-Dahhabi a rapporté qu’al-Mouqtafi fut l’un des plus éminents califes. Il était instruit, cultivé, brave, sobre, facile de caractère, suprême dans les qualités de prince, digne de l’Imamat, sans pareil parmi les Imams. Aucun ordre même insignifiant, n’était publié dans son administration, hormis que par sa main. Il copia durant son califat trois quarts du Qur’an. Il entendit des Traditions Prophétiques, Ahadith, de son maître Abou al-Barakah Ibn Abou al-Faraj Ibn as-Sounni.

Ibn as-Sam’ani rapporta qu’al-Moustarshid, entendit des Traditions de Jaz Ibn ‘Arafah sur l’autorité de Qassim Ibn Bayyan. Les Traditions sont rattachées sur son autorité par Abou Mansour al-Jawaliki le philologue son Imam, Ibn Houbayrah son vizir et d’autres.

 

Al-Mouqtafi offrit une nouvelle porte pour la Ka’bah et fit un cercueil de cornaline pour son propre enterrement.

Il avait un caractère louable, son règne mérita l’éloge, il s’occupa avec la religion, l’apprentissage, la vertu, de bon conseil et un administrateur d’état. Il fit réparer les monuments abîmés de l’Imamat et rétablit l’ancienne douane du califat. Il s’appliqua personnellement aux affaires publiques, sortit plus d’une fois à la tête de son armée pour des expéditions et son règne fut prolongé.

Abou Talib ‘AbderRahmane Ibn Muhammad Ibn ‘Abd as-Sami’ al-Hashimi dans son livre sur « l’Excellence des Abbasides », a rapporté que le règne d’al-Mouqtafi fut distingué pour la justice et des travaux remarquables. Avant son accession au califat, il avait une conduite dévote. Au début de son règne il s’appliqua aux exercices religieux, à la transcription de travaux scientifiques et à la lecture du Qur’an. Et depuis al-Mou’tassim, il n’a jamais été vu un calife comme lui qui combina une telle bienfaisance, de la douceur dans les manières, la gentillesse du cœur, de l’intrépidité, de la fermeté et de la bravoure, la sobriété, la piété et la dévotion qui l’ont particulièrement caractérisé. Où il alla, ses armées furent victorieuses. 

Il était tolérant, munificent, un amant des Traditions Prophétiques et de leur audition, diligent dans l’acquisition de connaissance et révérait ses professeurs.

Ibn as-Sam’ani rapporte une Tradition Prophétique d’al-Mouqtafi qui a rapporté que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Les nobles augmenteront mais en violence et les gens dans la convoitise et le jour de résurrection viendra ne trouvant laissé en vie que les plus mauvais de l’humanité. »

 

Ibn al-Jawzi remarqua que dès le sixième jour du règne d’al-Mouqtafi, Baghdad et l’Iraq revinrent sous le pouvoir des califes et qu’aucun rival ne fut laissé pour les contester. Tandis qu’auparavant sous le règne d’al-Mouqtadir, l’autorité suprême était aux mains de tyrans royaux et que les califes n’avaient d’autres pouvoirs que leurs titres.

Parmi les sultans de son époque, il y eut le sultan Sinjar du Khorasan et le sultan Nour ad-Din Mahmoud, le gouverneur de Syrie.

 

La situation politique en terre d’Islam au sixième siècle de l’Hégire était ainsi :

- La capitale des Abbassides se trouvait à Baghdad en Iraq,

- l’Iran et les régions au-delà de la Transoxiane étaient instables à cause de la guerre que se menaient les sultans et les princes,

- Le Hijaz et ses environs étaient la proie des bandits.

- Jérusalem et une partie de la Syrie était occupée par les croisés qui menaçaient les frontières,

- Les Zinki régnaient sur le reste de la Syrie et Mossoul,

- Les hérétiques ‘oubaydi contrôlait d’Égypte,

- Au Maghreb les Mouwahhidine avaient remplacé au pouvoir les Mourabitines,

- L’Andalousie s’était divisée en état-villes indépendantes tandis que le nord était tombé entre les mains des catholiques espagnols.

 

 

Les historiens, comme nous l’avons vu, firent l’éloge du trente et unième calife abbasside al-Mouqtafi li-Amrillah, bien que l’empire musulman fût encore bien faible. Certes, il était certainement meilleur que les précédents califes sous le règne des Bouwayh mais insignifiant comparé au règne du cinquième calife Abbasside Haroun ar-Rashid !


Al-Moustanjid Billah, le trente-deuxième calife abbasside 

 

Al-Moustanjid Billah Abou al-Mouzaffar Ibn al-Mouqtafi naquit en l’an 518 de l’Hégire (1124). Sa mère était une fille d’esclave géorgienne (karjiyah) appelée Taous, qui était aussi au service de son père al-Mouqtafi. Pour faire une petite parenthèse, sur les complots des palais, quand une esclave d’al-Mouqtafi vit que le calife était malade et qu’il avait désigné son successeur, elle voulut tuer ce dernier pour permettre à son propre fils Abou ‘Ali de revendiquer la succession. Néanmoins, elle faillit à parvenir à ses fins.

 

Al-Mouqtafi fit lire le nom d’Abou al-Mouzaffar dans la Khoutbah comme son héritier en l’an 547 de l’Hégire (1152) et il devint calife le jour de la mort de son père. Il fut distingué pour sa justice et sa clémence. Il exempta les taxes dans une large mesure et laissa l’Iraq sans taxation. Il fut sévère envers les promoteurs de désordre. Il emprisonna pendant longtemps un homme qui avait l’habitude de transmettre des calomnies sur les personnes avant qu’elles ne soient présentés au magistrat. Une personne se présenta devant le calife et lui offrit dix-mille dinars pour sa libération mais il lui répondit : « Je te donnerai dix-mille dinars si tu me montres un autre comme lui que je puisse l’emprisonner et éviter qu’il cause du tort aux gens ».

Ibn al-Jawzi a rapporté qu’al-Moustanjid fut distingué pour sa profonde intelligence, son jugement solide, sa puissante compréhension et son éminent mérite.

Il mourut le 8 du mois de Rabi’ Thani 566 (1170) et durant la première année de son califat, le souverain al-Fayz d’Egypte mourut et fut succédé par al-‘Adid-Dinillah le dernier des califes ‘oubaydi.

 

 

En l’an 562 de l’Hégire (1166), Nour ad-Din envoya l’émir Assad ad-Din Shirkouh à la tête de 2.000 cavaliers en Egypte. Il établit son camp à al-Jazirah, près de Fustat, et assiégea le Caire durant environ deux mois. Son gouverneur Shawar appela à l’aide les Francs qui marchèrent de Damiette à son secours et Assad ad-Din se retira. Ensuite une bataille s’ensuivit entre lui, les Egyptiens et les Francs à Babayn où il emporta la victoire en dépit du petit nombre de ses troupes et de la supériorité numérique de l’ennemi. Des milliers de croisés furent tués. Assad ad-Din recueillit alors le tribut de l’Egypte Supérieure tandis que les Francs marchèrent contre Alexandrie qui avait été prise par Salah ad-Din Youssouf Ibn Ayyoub, le neveu d’Assad ad-Din, après l’avoir assiégée durant quatre mois. Assad ad-Din marcha alors contre eux mais ils levèrent le siège et retournèrent en Syrie.

 

 

Durant l’année  564 de l’Hégire (1168), les Francs retournèrent à nouveau en Egypte à la tête d’une grande armée, capturèrent Bilbays et assiégèrent le siège. Par peur d’eux, le gouverneur incendia la ville et écrivit à Nour ad-Din pour solliciter son aide. Quand Assad ad-Din arriva avec ses troupes, les croisés abandonnèrent le siège lorsqu’ils furent informés de son approche et Assad ad-Din entra dans la ville. Le souverain d’Egypte al-‘Adid le nomma vizir et lui accorda une robe d’honneur. Assad ad-Din ne survécut pas longtemps, et mourut soixante-cinq jours après, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.

Al-‘Adid nomma son neveu Salah ad-Din pour le remplacer, lui confia l’administration des affaires et lui donna le titre d’al-Malik an-Nassir et Salah ad-Din dirigea son gouvernement dans la manière la plus capable.

Ad-Dahhabi a rapporté que lorsqu’al-Moustanjid tomba malade, une intense lueur rougeur apparut dans le ciel et se réfléchit sur les murs.


Al-Moustadi bi-Amrillah, le trente-troisième calife abbasside 

 

Al-Moustadi bi-Amrillah al-Hassan Abou Muhammad Ibn al-Moustanjid Billah naquit en l’an 536 de l’Hégire (1141). Sa mère était une fille d’esclave arménienne appelée Ghadda. Il devint calife à la mort de son père.

Ibn al-Jawzi a rapporté qu’il publia une déclaration pour exempter les taxes et abolir les exactions tyranniques. Il montra une justice et une générosité, dont nous (Ibn al-Jawzi) n’avons jamais auparavant témoigné dans nos vies. Il distribua de grandes sommes d’argent parmi les Hashimite, les descendants de ‘Ali (qu’Allah soit satisfait de lui), pour les écoles et les Ribats[9]. Il dépensait les richesses sans les tenir en aucune estime et était sobre, posé et compatissant.

Quand il devint calife, il accorda des robes d’honneur aux fonctionnaires d’état et d’autres et le chef des tailleurs a rapporté qu’il distribua 1.300 tuniques de soie. Son nom fut invoqué dans les Khoutbah, sur les chaires de Baghdad et les largesses habituelles furent attribuées.

Il nomma Qadi Rouh Ibn al-Hadithi et lui attribua dix-sept Mameloukes sous ses ordres.

 

Ibn al-Jawzi a rapporté : « Al-Moustadi resta retiré des gens en général et ne chevaucha jamais accompagné par sa suite et personne entra en sa présence excepté Qaymaz[10]. Durant son califat, la dynastie ‘oubaydi prit fin et son nom fut lu dans la Khoutbah en Egypte et gravé sur la monnaie. À l’arrivée du messager de ces bonnes nouvelles, les marchés furent fermés et à Baghdad, des coupoles triomphales furent érigées. J’ai composé en même temps un travail que j’ai intitulé : « la Conquête de l’Egypte » ». Ce sont les mots d’Ibn al-Jawzi.

 

Ad-Dahhabi a rapporté que pendant son règne et durant l’année 567 de l’Hégire (1171), l’hérésie déclina à Baghdad et fut ruinée. Les gens vécurent dans la sécurité et apprécièrent la grande prospérité pendant son califat. La Khoutbah fut lue pour lui au Yémen, Barqah, Touzar, au Caire et aussi loin qu’Ouswan[11] et les rois se soumirent à lui.

 

Le Katib al-‘Imad a rapporté qu’en l’an 567 de l’Hégire (1171), le sultan Salah ad-Din Ibn Ayyoub (Salah ad-Din al-Ayyoubi, le fléau des croisés), demanda la totale soumission des gens dans la grande mosquée de vieux Caire et ce fut par l’établissement de la Khoutbah pour les Abbassides, le premier vendredi du mois de Mouharram. Ainsi l’hérésie shiite[12] fut détruite, l’orthodoxie prospéra et la Khoutbah fut lu pour les Abbasside le deuxième vendredi du mois de Mouharram au Caire.

Cela fut suivi par la mort d’al-‘Adid, le 10 du mois de Mouharram et Salah ad-Din emménagea dans le palais califal avec tous les trésors et les objets de valeur qu’il contenait. La quantité était si vaste, qu’en dehors de ce que Salah ad-Din garda pour lui-même, le reste fut vendu sur une durée de dix ans.

Le sultan Nour ad-Din envoya Shihab ad-Din al-Mouzaffar, le fils du plus instruit Sharaf ad-Din Ibn Abi ‘Ousroun à Baghdad avec les bonnes nouvelles et m’ordonna d’établir l’annonce publique de cela pour être lue dans toutes les provinces d’Islam. Par conséquence, je rédigeais une joyeuse déclaration commençant ainsi : « Louange à Allah, l’Elévateur et le Révélateur de la Vérité, le Destructeur et l’Incapacitant du Mensonge ». Elle contenait aussi : « Et il n’est laissé dans ces provinces que des chaires ou la Khoutbah est lue pour notre seigneur l’Imam al-Moustadi bi-Amrillah, le prince des fidèles. Les mosquées pour les prières publiques furent rétablies et les temples d’hérésies détruits » et aussi : « Il y a bien longtemps des générations passèrent avant eux et ils restèrent deux cent huit ans[13] harcelés par des revendication prétentieuse d’hypocrites vains et de démons ; mais le Seigneur nous a donné la possession de ces pays et établit notre autorité sur la terre et les mit en notre pouvoir comme nous l’avons espéré, pour extirper l’impiété et l’hérésie et nous a dirigés vers celui que nous avons établi notre délégué dans l’établissement de l’autorité abbaside dans cet endroit et amené la destruction sur leurs prétendants et leurs chefs hérétiques ».

En réponse aux joyeuses nouvelles, le calife envoya des robes d’honneur et des cadeaux à Nour ad-Din et Salah ad-Din et des étendards et des drapeaux aux Imams du Caire. Il accorda au Katib[14] al-‘Imad une robe d’honneur et cent dinars

 

Ibn al-Athir a rapporté que l’établissement de la Khoutbah pour les Abbasides au Caire eut lieu quand Salah ad-Din fut fermement installé dans le pouvoir et que l’autorité d’al-‘Adid avait décliné, Nour ad-Din lui écrivit lui ordonnant de l’établir, mais il s’excusa de peur d’une insurrection des Egyptiens. Mais Nour ad-Din n’écouta pas ses mots et insista auprès de lui. Et il arriva qu’al-‘Adid tomba malade où Salah ad-Din prit le conseil des nobles, et certains l’apprécièrent pendant que d’autres le craignirent. Mais, il arriva qu’un Perse du nom d’al-Amir al-‘Alim arriva au Caire et quand il perçut leur hésitation, il déclara qu’il serait le premier à commencer la Khoutbah au nom du calife. Quand donc, le premier vendredi de Mouharram arriva, il monta sur la chaire avant l’Imam et offrit à voix haute une prière pour al-Moustadi et personne ne montra aucune désapprobation. Et pour cette raison, quand le deuxième vendredi arriva, Salah ad-Din ordonna aux Imams d’arrêter la Khoutbah pour al-‘Adid et cela fut fait sans que « les deux chèvres ne luttent pour cela avec leurs cornes » sous-entendu sans opposition. Cela se produisit alors qu’al-‘Adid était gravement malade et il mourut le 10 du mois de Mouharram.

 

 

Rappel aussi bref que possible sur la vile dynastie hérétique des ‘oubaydiyah

 

Le premier d’entre eux à venir en Afrique fut al-Mahdi ‘Oubaydillah en l’an 296 de l’Hégire (908-909). Il mourut en 322 et son fils al-Qa’im bi-Amrillah Muhammad prit sa succession avant de mourir en l’an 333 de l’Hégire (944). Son fils Isma’il lui succéda et mourut durant l’année 341 (952). Lui succéda son fils al-Mou’iz li-Dinillah Sa’d, qui entra au Caire en l’an 362 et mourut en 365 de l’Hégire (976-6). Il fut succédé par son fils al ‘Aziz Nizar qui mourut en l’an 382 (992) et succédé par son fils al-Hakim bi-Amrillah Mansour qui fut tué en l’an 411 de l’Hégire (1020). Arriva alors son fils az-Zahir li-I’zazi-Dinillah ‘Ali mourut en l’an 428 (1036). Son fils al-Moustansir Ma’ad lui succéda et mourut en  487 (1094) après avoir régné durant soixante ans et quatre mois. Ad-Dahhabi a rapporté qu’il ne connaît aucun calife ou de sultan dans l’Islam qui régna aussi longtemps.

Après lui régna son fils al-Mousta’ali Billah Ahmad qui mourut en l’an 495 (1101-2) et son fils al-Amir li-Ahkamillah Mansour, un garçon de cinq ans d’âge lui succéda il fut exécuté en l’an 524 de l’Hégire (1130), ne laissant aucun enfant pour lui succéder. Alors lui succéda son cousin al-Hafid li-Dinillah ‘Abdel Majid Ibn Muhammad Ibn al-Moustansir, qui mourut en l’an 544 (1149). Lui succéda alors son fils az-Zafir Billah Isma’il qui fut assassiné durant l’année 549 de l’Hégire et succédé par son fils al-Fayz bi-Nasrillah ‘Issa, qui mourut en l’an 555 (1160). ‘Adhid li-Dinillah ‘AbdAllah Ibn Youssouf Ibn al-Hafid li-Dinillah lui succéda avant d’être déposé durant l’année 567 de l’Hégire (1171-2) au cours de laquelle il mourut quand la souveraineté revint aux Abbasides en Egypte et la dynastie hérétique ‘oubaydiyah disparut dans le gouffre de l’abîme et la poubelle de l’histoire maudite pour l’éternité et comme ad-Dahhabi a rapporté : « Il y eut quatorze violateurs de conventions et non pas des successeurs à la lieutenance ».

 

 

Durant l’année 569 de l’Hégire (1173), Nour ad-Din envoya des présents et des cadeaux au calife, parmi eux un âne sauvage très violent, couvert de rayures et les gens sortirent pour le voir.

 

Cette même année, des grêlons aussi gros que des oranges tombèrent en Iraq, détruisirent des maisons et tuèrent un grand nombre de bétail. Le Tigre monta si haut que Baghdad fut inondé et les prières de vendredi eurent lieu à l’extérieur des murs. L’Euphrate monta de la même façon et les villages, les champs furent détruits et les gens supplièrent le Seigneur. Et extraordinairement, pendant l’inondation, les champs adjacents au Doujayl, une branche du Tigre, furent ruinés par la sécheresse !

 

Toujours cette année décéda le souverain de Damas le sultan Nour ad-Din, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde, alors que son fils al-Malik as-Salih Isma’il était encore un enfant. Les croisés ravagèrent alors les côtes mais ils furent conciliés par des sommes d’argent et une paix fut conclue avec eux.

 

Toujours cette même année, un groupe de ‘oubaydi et leurs partisans cherchèrent à rétablir et restituer les prétentions de la famille d’al-‘Adid et certains des nobles de Salah ad-Din découvrirent leur dessein et Salah ad-Din informé, les crucifia entre les deux palais (al-qasrayn).

 

 

Durant l’année 572 de l’Hégire (1176), Salah ad-Din ordonna la construction du grand mur entourant la vieille ville du Caire et le Caire et chargea l’émir Baha ad-Din Qaraqoush[15] de diriger sa construction. Ibn al-Athir dit que sa circonférence était de 29.300 coudées Hashimi, soit dix-neuf kilomètres.

 

Cette même année, il ordonna la construction d’une citadelle et de son enceinte sur la colline Mouqattam qui devint ensuite le palais royal, mais elle ne fut achevée que sous le règne d’al-Malik al-Kamil, le neveu de Salah ad-Din, qui fut le premier à y résider.

 

 

En l’an 574 de l’Hégire (1178), un vent puissant balaya Baghdad à minuit et des colonnes de feu apparurent dans toutes les parties du ciel et les gens supplièrent Allah Exalté.

 

 

Durant l’année 575 de l’Hégire (1179), mourut le calife al-Moustadi à la fin du mois de Shawwal après avoir désigné son fils Ahmad pour lui succéder. D’autres ont rapporté qu’il mourut le 2 du mois de Dzoul Qi’dah.




[1] En plus d’avoir combattu l’Islam et les Musulmans, tant sous le règne des Omeyyades que des Abbassides, les hérétiques shiites s’allièrent avec les ennemis de l’Islam. L’histoire musulmane reconnaît les hérétiques shiites comme des traîtres. Leur traitrise n’allait pas s'arrêter ici. Ils allaient plus tard aider les Moghols à capturer les terres musulmanes, puis au fil de l’histoire, parmi leurs nombreuses traîtrises, ils aidèrent récemment à l’invasion de l’Iraq et de l’Afghanistan.

[2] Abou al-Mahasin ‘Abd al-Wahid un jurisconsulte Shafi’i d'éminence. Son travail, « le Bahr », était un traité volumineux sur la jurisprudence shiite. Il fut assassiné par les hérétiques sectaires ismaéliens. Il naquit en 415 de l'Hégire (1024).

[3] Comme nous l’avons déjà précédemment mentionné, les hérétiques ismaéliens furent les alliées des croisés et il ne fait aucun doute que la lettre envoyée confirme l’intelligence entre les croisés et les ismaéliens qui ont agi sur leur ordre.

[4] Le sixième sultan de la branche aînée des Seldjouks. Il fut le fils de Malik Shah et gouverna le Khorasan durant 20 ans sous ses frères Barkiarouk et Muhammad, à qui il succéda, après avoir forcé le sultan Mas’oud à admettre son autorité suprême. Il conquit la Transoxiane et força  les rois ghaznawi à payer le tribut. Il fut pris prisonnier par les Ghouz, une tribu turque et resta avec eux depuis l’âge de cinq ans avant de s’enfuir. Il mourut en 552 de l’hégire (1157) quand il fut sur le point de récupérer son royaume.

[5] ‘AbdAllah Muhammad Imam ad-Din al-Katib al-Isbahani était un docteur Shafi’i et un auteur de beaucoup de poèmes et d’épîtres. Il fut honoré de l’amitié de Salah ad-Din et le servit comme secrétaire d’état jusqu’à la mort de ce monarque en l’an 589 de l’Hégire (1192). Il naquit en 519 (1125) et mourut à Damas en l’an 697 de l’Hégire (1297).

[6] Région entre le sud de l’Egypte et la Soudan.

[7] Ril et Dakwan étaient deux tribus descendantes des Bani Soulaym, qui exécutèrent soixante-dix Auxiliaires (Ansars) que le Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) avait envoyé sur leur demande pour les aider contre une tribu hostile. Ces 70 musulmans surnommés al-Qourra avaient tous mémorisé le Qur’an. Quand ils atteignirent Bir Mawnah, ils furent interceptés par les Banou Ril et Dakwan qui les tuèrent traîtreusement. Deux autres tribus, furent associées dans cet acte meurtrier et dans l’appel à la malédiction.

[8] Adonné à la boisson.

[9] Les Ribats étaient des casernes fortifiées le long des frontières. Il n’y en avait pas moins de 10.000 près de la Transoxiane seule. Les voyageurs pouvaient y trouver une accommodation gratuite. Ces établissements étaient soutenus par le gouvernement et leurs revenus augmentés par des donations privés. Le service militaire dans un Ribat est considéré comme un grand acte religieux et de nombreuses traditions prophétiques le mentionne. Salman al-Farissi (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté : « J’ai entendu le Messager d’Allah  (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dire : « Ar-Ribat (surveiller et de garder les frontières contre l’intrusion des ennemis d’Allah) jour et nuit vaut mieux que le jeûne et la prière de nuit durant un mois. S’il meurt en faisant cela, il sera perpétuellement récompensé pour les œuvres qu’il accomplissait, et sera pourvu continuellement de ses biens, et sera préservé de l’épreuve (le châtiment de la tombe) ». Sahih Mouslim

Parmi les exemples de Ribat est celui de la fameuse dynastie des Mourabitine, voir notre « Moukhtassar at-Tarikh al-Maghrib wal Andalous ».

[10] Qoutb ad-Din Qaymaz qui partagea avec ‘Adoud ad-Din le meurtre d’al-Moustanjid. Ibn al-Athir a rapporté qu’ils élevèrent al-Moustadi au califat à la condition qu’il nomme ‘Adoud ad-Din son vizir et Qaymaz le général de ses troupes. Ses tyrannies et exactions provoquèrent une révolte des gens et le calife enquêta sur les raisons de ces troubles. Il dut alors fuir la ville et le peuple pilla son palais. Il mourut avant d’atteindre Mossoul suite aux souffrances qu’il endura durant sa fuite.

[11] Syène.

[12] Les shiites qui n’ont jamais combattu le moindre ennemi d’Allah au cours de leur histoire mais qui se sont acharnés à détruire l’Islam et particulièrement le califat ottoman comme nous le verrons dans notre dernier volume sur l’histoire des ottomans.

[13] La durée de la dynastie ‘oubaydi selon Ibn al-Athir, d’al-Mahdi à la mort d’al-‘Adid fut d’environ 272 ans et un mois durant lesquels ils commirent les pires infamies envers les gens de la Sounnah.

[14] Ecrivain, scripte.

[15] Baha ad-Din Qaraqoush, écrivit in livre  intitulé «  Le mérite de conduire le Jihad contre les mécréants » qu’il présenta à Salah ad-Din al-Ayyoubi et ce dernier le nomma Qadi al-‘Askar (Qadi de l’armée) puis administrateur de ses affaires. Il écrivit aussi une excellente biographie sur ce dernier qui est sur ma liste de livre à traduire.