De la ruine de Césarée par le roi tatar Abaghah

 

Le 6 de ce même mois, le sultan arriva à Harim où il célébra la fête du Sacrifice et reçut une lettre de l’émir Shams ad-Din Muhammad Ibn Karaman, l’émir des Turcomans, qui lui annonçait qu’il arrivait à la tête de vingt mille cavaliers et de trente mille archers. L’émir arriva au moment où le sultan venait de célébrer la fête mais aussi que les émirs des Banou Kilab et des Turcomans auxiliaires qui venaient lui rendre hommage.

 

Abaghah, le fils d’Houlakou, était en marche pour attaquer le sultan quand il fut rejoint par Mou’in ad-Din Souleyman qui lui apprit le départ du prince. Abaghah partit donc à sa poursuite et lorsqu’il arriva près du champ de bataille d’Ablastine, il vit le grand nombre de corps des Tatars qui jonchait le sol et le peu de soldats du Sultanat de Roum et de l’armée du sultan ce qui lui causa du chagrin d’autant plus qu’on lui avait rapporté que Mou’in ad-Din Souleyman avait précédemment entretenu une correspondance avec al-Malik az-Zahir et l’avait engagé à mener la guerre dans le pays de Roum. Il devint alors très en colère quand il vit que ces troupes avaient perdu si peu de monde dans l’action et lorsqu’il arriva à Césarée, il ruina la ville et tua tous les Musulmans qui s’y trouvaient pendant dix-sept jours de terreur. Certains historiens ont rapporté que plus de deux-cent mille d’entre eux furent massacrés et pas un seul Chrétien et d’autres ont dit cinq-cents mille. Le carnage s’étendit depuis Arz ar-Roum (Erzurum) jusqu’à Césarée et Abaghah partit ensuite, emmenant avec lui le sultan Ghiyath ad-Din. Entre temps, le sultan Rouqn ad-Din Baybars qui avait quitté Harim se dirigea vers Antioche et établit son camp près de la ville.

 

 

La mort d’al-Malik az-Zahir Rouqn ad-Din Baybars

 

Le cinquième jour du mois de Mouharram de l’année 676 de l’Hégire (1277), le sultan quitta Antioche et se dirigea vers Damas quand il apprit qu’Abaghah était arrivé près d’Ablastine et se disposait à entrer en Syrie mais d’autres nouvelles arrivèrent qui annonçaient qu’il était retourné dans ses terres.

Le jeudi 14 après avoir bu une boisson faite à partir de divers substance dont du miel, le sultan devint fiévreux puis le lendemain encore plus malade, et vomit. Après avoir fait la prière, il monta à cheval, se rendit au Maydan (l’hippodrome) et rentra vers la fin du jour au Qasr al-Ablaq, où il passa la nuit. Au matin, il se plaignait d’une extrême chaleur qu’il ressentait dans les intestins et prit un remède qui ne fit qu’augmenter les douleurs. Les médecins appelés auprès de lui désapprouvèrent le médicament qu’il avait pris et lui conseillèrent unanimement une boisson purgative qui n’eut aucun effet. Après avoir essayé un remède plus énergique, il fut pris d’une diarrhée excessive. La fièvre augmenta, le sultan évacua du sang et ne tarda pas à expirer.

L’événement eut lieu le jeudi 27 du mois de Mouharram, un peu après le coucher du soleil après treize jours de maladie. Ainsi décéda le sultan Rouqn ad-Din Baybars alors qu’il était âgé de plus de cinquante ans après un règne de dix-sept ans, deux mois et douze jours, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.

 

Par coïncidence, la première conquête de ce prince fut la ville de Césarée de Palestine et la dernière Césarée du Sultanat de Roum. Il s’assit pour la première fois sur le trône le vendredi, 27 du mois de Dzoul Qi’dah et c’est un vendredi 27 du même mois, qu’il s’installa pour la dernière fois sur le trône des Banou Seljouk dans la ville de Césarée du Sultanat de Roum.

La ville d’Antioche fut fondée par un prince dont le nom traduit en arabe correspond à al-Malik az-Zahir et elle fut détruite par al-Malik az-Zahir. Le fondateur des Seljouks turcs fut Rouqn ad-Din Toughroul Bek et al-Malik az-Zahir Rouqn ad-Din Baybars fut celui qui rétablit la puissance des Turcs, après la chute d’al-Malik al-Mansour. Rouqn ad-Din Toughroul rendit le califat aux Banou ‘Abbas après les troubles causés par Bassassiri et Rouqn ad-Din Baybars réintégra les descendants des Banou ‘Abbas dans le califat après les conquêtes d’Houlakou.

 

Rouqn ad-Din Baybars, qu’Allah lui fasse miséricorde, fut un des meilleurs souverains qui régnèrent sur les Musulmans et son fils Malik Sa’id Nassir ad-Din Muhammad Barakah Khan Ibn Malik az-Zahir Rouqn ad-Din Baybars al-Boundouqdari lui succéda mais son règne fut livré au désordre dès la mort de son père.

 

 

 


Chapitre Dix

 

Les Tatars envahissent de nouveau la Syrie

 

En l’an 677 de l’Hégire (1278), ‘Izz ad-Din Kaykaous, le souverain du Sultanat de Roum mourut. Son fils Mas’oud lui succéda et reçut d’Abaghah, le fils d’Houlakou, la souveraineté des villes de Siwas, Arz ar-Roum et Arzinkan. 

 

 

Le 24 du mois de Safar de l’année 679 de l’Hégire (1280), l’émir Houssam ad-Din Itmish Ibn Atlas Khan, accompagné de plusieurs émirs et trois mille cavaliers quitta Damas pour aller combattre Shams ad-Din Sounqour al-‘Ashqar qui après avoir séjourné quelque temps auprès de l’émir Sharf ad-Din ‘Issa Ibn Mouhannah se rendit à Rahbah où il fut abandonné par nombre de ses partisans. L’émir Mouwafiq ad-Din Khidr ar-Rajibi, le gouverneur de la forteresse de Rahbah, refusa de lui livrer la place et Sounqour al-‘Ashqar, ne pouvant venir à bout de sa résistance, écrivit à Abaghah, le fils d’Houlakou, pour l’inciter à conquérir la Syrie suivit par l’émir ‘Issa qui lui écrivit pour lui demander la même chose.

Bientôt, la nouvelle arriva que les Tatars étaient en marche sur la Syrie après avoir partagé leur armée en trois corps, l’un commandé par Saqarouniji et Tourounji qui prit la route du Sultanat de Roum, un autre venant de l’orient sous le commandement de Baydou Ibn Tarqay Ibn Houlakou accompagné du prince de Mardin et le troisième composé du gros de l’armée et des Mongols les plus féroces sous le commandement de Mango Timour Ibn Houlakou. L’émir Rouqn ad-Din al-Ayaji quitta Damas à la tête de son armée et rejoignit les troupes qui assiégeaient la ville de Shayzar.

L’émir Badr ad-Din Baqtash an-Najmi quitta le Caire, à la tête d’une armée et rejoignit ces généraux sous les murs de Hamah. Ces derniers envoyèrent un messager à l’émir Sounqour al-‘Ashqar qui le pressa d’abandonner ses prétentions et de se joindre à eux pour combattre les Tatars. Sounqour leur envoya de Sahyoun un corps d’armée et lui-même resta dans les environs de cette ville. Al-Hajj al-Azdimour sortit de de la forteresse de Shayzar et campa sous ses murs.

Bientôt la terreur se répandit dans le cœur des gens des villes du territoire d’Alep qui, vers le milieu du mois de Joumadah Thani, quittèrent leurs foyers en très grand nombre et se réfugièrent à Damas qui fut aussi gagnée par la terreur à son tour et les gens décidèrent d’abandonner la ville et de se rendre en Égypte.

 

La ruine d’Alep

 

Le 21 de ce même mois, les Tatars envahirent le territoire d’Alep et prirent ‘Ayntab, Baqras et Darbissak puis, ils entrèrent dans Alep, que la garnison avait abandonnée, massacrèrent, pillèrent, firent des prisonniers, livrèrent aux flammes les mosquées, les collèges, le palais du sultan et les maisons des émirs. Ils restèrent deux jours dans la ville et commirent les pires turpitudes. Seuls ceux qui se cachèrent dans les grottes et les canalisations échappèrent au massacre. Les Tatars quittèrent alors la ville, le dimanche 23 du mois et retournèrent sur leur terre avec tout le butin qu’ils avaient pris.

 

Le sultan Malik al-Mansour Sayf ad-Din Qalawoun al-Alfi Salihi an-Najmi al-‘Ala'i donna l’ordre à l’émir Badr ad-Din Baqtash an-Najmi de se diriger vers Homs et à l’émir Aldakin al-Boundouqdari as-Salihi de garder les côtes syriennes contre les croisés. Il écrivit aussi l’émir Sayf ad-Din Bilban at-Tabakhi, le gouverneur de la forteresse d’al-Akrad d’aller attaquer les croisés de Markab qui avaient porté assistance aux Tatars. Ce dernier rassembla ses troupes, prépara ses machines de siège et vint assiéger la ville de Markab cependant, les Musulmans furent vaincus et leur camp pillé par l’ennemi. Cet échec affligea vivement le sultan et le détermina à se mettre en campagne en personne ce qu’il fit le premier jour du mois de Dzoul Hijjah, après avoir laissé son fils al-Malik as-Salih, pour gouverner en son absence.

 

Le 5 du mois de Mouharram, mourut le grand émir Jamal ad-Din Aqoush ash-Shamsi, le gouverneur d’Alep qui tua Kitbougha, le commandant tatar lors de la bataille de ‘Ayn Jalout.

 

 

 

 

Des trêves accordés aux croisés et de la tentative d’assassinat du sultan Qalawoun

 

Au début de l’année 680 de l’Hégire (1281), le sultan quitta son camp qui se trouvait hors du Caire et lorsqu’il arriva à Rouha (Rouha ou ar-Rouha), il reçut des messagers envoyés par les croisés pour demander une trêve qui fut accordée et conclue entre les hospitaliers d’Acre et le sultan pour dix ans, dix mois, dix jours et dix heures, à dater du samedi 22 du mois de Mouharram. Une autre trêve de dix ans débutant le 27 du mois de Rabi’ Awwal fut accordée à Bohémond Ibn Bohémond, le souverain de Tripoli.

 

L’émir Badr ad-Din al-Bayssari ash-Shamsi fut informé que l’émir Shams ad-Din Koundak az-Zahiri ainsi que plusieurs autres émirs attachés à al-Malik az-Zahir et à al-Malik as-Sa’id complotaient d’assassiner le sultan près du gué, lorsqu’il aurait quitté Bayssan et il en informa aussitôt le sultan. D’autre part, des lettres envoyées d’Acre le mettaient aussi en garde du fait que se trouvait dans son entourage immédiat un grand nombre d’émirs qui avaient l’intention de le tuer et qui avaient recommandé aux croisés de ne pas conclure la paix, vu que son assassinat était proche.

Le sultan prit donc toutes les précautions pour sa sûreté et quand Koundak décida de passer à l’action alors que le sultan était dans son camp à Rouha, il le trouva sur ses gardes et prêt à repousser une attaque. Sayf ad-Din Qalawoun quitta alors Rouha et se déplaça avec une extrême prudence jusqu’à ce que tous les émirs furent réunis autour de lui dans un lieu nommé Hamrou Bayssan. Alors il adressa de vifs reproches à Koundak et à ses complices et les informa des lettres qu’ils avaient écrites aux croisés. Ne pouvant nier le fait, ils avouèrent leur faute et implorèrent le pardon du sultan mais, il les fit tous arrêter.  Dix émirs et deux cents cavaliers réussirent à prendre la fuite mais ils furent rattrapés à Baalbek et à Sarkhad. Koundak fut remis à l’émir Houssam ad-Din at-Tourountay qui le conduisit sur les bords du lac de Tibériade, lui trancha la tête et jeta son corps dans le lac. Le reste des conjurés subirent le même sort.

 

Le retour des Tatars

 

Cette même année, la nouvelle arriva que Mango Timour, le frère d’Abaghah Ibn Houlakou Ibn Toulou Ibn Shinjiz Khan et les armées mongoles étaient entré dans le Sultanat de Roum et campaient entre Césarée et Ablastine. Une avant-garde envoyée par le sultan rencontra un groupe de Tatars et firent prisonnier l’un d’entre eux qu’ils envoyèrent à Damas ou il arriva le 20 du mois de Joumadah Awwal.

Le sultan le traita avec bonté et après l’avoir questionné, il apprit que les Tatars étaient environ quatre-vingt-mille hommes et qu’ils avaient l’intention d’envahir la Syrie au début du mois de Rajab. Le sultan fit alors rappeler ses troupes et les préparatifs nécessaires pour marcher à leur rencontre. L’émir Ahmad Ibn al-Hajji, arriva d’Irak, à la tête de quatre mille cavaliers Arabes des Bani Moura complètement en armes et montés sur d’excellents chevaux couverts de cuirasses. Les cavaliers étaient tous coiffés de casques, portaient leurs épées en bandoulière et tenaient leurs lances à la main. Ils étaient précédés par leurs pages qui conduisaient les chevaux  tandis que derrière la troupe, suivaient leurs familles et les bagages. Puis, arriva une troupe envoyé par al-Malik Mas’oud al-Khidr suivit par les troupes égyptiennes ainsi que d’autres tribus Arabes et des Turcomans.

Puis le sultan fut informé que les Tatars s’étaient mis en marche après s’être divisés en plusieurs corps dont l’un sous le commandement d’Abaghah, le fils de Houlakou, accompagné du souverain de Mardin, se dirigeait vers Rahbah tandis que les autres avaient pris une route différente. Bijka Alay, un des commandants d’Aqaba, à la tête d’un groupe d’éclaireurs, se dirigea vers Rahbah.

Informés des évènements, les habitants d’Alep terrifiés quittèrent hâtivement la ville pour Hamah et Homs si bien que la ville d’Alep fut désertée tandis que de sombres rumeurs se répandaient partout. Les troupes sortaient régulièrement de Damas, jusqu’au dimanche 26 du mois de Joumadah Thani quand le sultan quitta la ville, avec ce qui lui restait de soldats, et campa à Marj où il resta jusqu’à la fin du mois. Alors, il marcha dans la direction de Homs ou il arriva le 11 du mois de Rajab, accompagné de toutes ses forces et où il établit son camp sous les murs de la ville quand arriva l’émir Sounqour al-‘Ashqar de Sahyoun, en compagnie de Itmish as-Sa’di, al-Dimour al-Hajj, Sinjar ad-Diwadari, Bijaq al-Baghdadi, Kiray et Shams ad-Din at-Tountash, ainsi que tous les Dahiri qui les avaient rejoints. Leur arrivée réjouit le sultan qui les combla d’honneurs et de générosités.

 

 Le siège de Rahbah, le sac de Hamah et la bataille de Homs

 

Le 18 du mois de Rajab, tous les habitants réunis dans la mosquée principale de Damas, adressèrent à Allah Exalté des invocations accompagnées de larmes et le Qur’an de ‘Uthman (qu’Allah soit satisfait de lui) fut sorti pour la circonstance. Ensuite la foule quitta la mosquée et se rendit à la Moussallah hors de la ville, ou  de nouveau ils demandèrent à Allah Exalté, à Lui les Louanges et la Gloire, d’accorder aux Musulmans la victoire sur l’ennemi.

 

Pendant ce temps, les Tatars arrivèrent aux frontières du territoire d’Alep et Mango Timour marcha sur ‘Ayntab.

Le 26 du mois de Joumadah Thani, le roi Abaghah, commandant environ trois mille cavaliers, arriva sous les murs de Rahbah ou il déploya ses machines de siège.

 

Mango Timour poursuivit sa route jusqu’à Hamah et après avoir ravagé les faubourgs, il entra dans la ville et dévasta les palais et les jardins d’al-Malik al-Mansour.

 

Le sultan, qui campait devant Homs, reçut alors les nouvelles de la dévastation et que l’armée de Mango Timour se composait d’un corps de cinquante mille Mongols et d’un corps de trente mille combattants de Georgiens, de Grecs, d’Arméniens et de croisés et aussi qu’un Mamelouk de l’émir Rouqn ad-Din Baybars était passé du côté du prince Tatar et lui avait indiqué les points vulnérables des Musulmans.

Puis arriva la nouvelle que Mango Timour s’apprêtait à quitter Hamah et que le combat aurait lieu le 14 du mois de Rajab. Les Musulmans passèrent la nuit sans descendre de cheval.

 

A l’aube du jeudi 14, le sultan monta à cheval et rangea son armée en ordre de bataille. Il donna le commandement de l’aile droite à al-Malik al-Mansour, le prince de Hamah, soutenu par les émirs Badr ad-Din al-Bayssari, ‘Ala' ad-Din Taybars al-Waziri, ‘Izz ad-Din Aybak al-Afram, ‘Ala' ad-Din Kishlaqdi ash-Shamsi et leurs troupes. Il place à l’avant-garde de cette même aile l’émir ‘Issa Ibn Mouhannah ainsi que les tribus des Bani Fadl, des Bani Moura, les Arabes de Syrie et tous leurs alliés. Le commandement de l’aile gauche fut confiée à l’émir Sounqour al-‘Ashqar, secondés par les émirs Badr ad-Din Bilik al-Aydamouri, Badr ad-Din al-Biktash Amir as-Silah, ‘Alim ad-Din Sinjar al-Halibi, Biqjka al-‘Alay, Badr ad-Din Baktout al-‘Ala'i, Sayf ad-Din Khabrik at-Tatari ainsi que leurs troupes. Il fut placé à l’avant-garde de cette aile, différents corps de Turcomans et les troupes de Hisn al-Akrad. L’avant-garde du centre fut confiée aux émirs Houssam ad-Din at-Tourountay an-Na'ib as-Soultanah d’Égypte, Rouqn ad-Din Ayaji al-Hajib, Badr ad-Din Biktash Ibn al-Qaramoun et leurs troupes accompagnés des Mamalik du sultan qui se posta lui-même sous les étendards en compagnie de ses principaux courtisans et officiers des différentes charges ainsi que sa garde composée de quatre mille cavaliers, la principale force de l’armée.

La garde spéciale des Mamalik du sultan étaient au nombre de huit cents. Il choisit deux cents cavaliers d’entre eux et alla se poster sur une colline d’où il pouvait voir le champ de bataille dans son ensemble et lorsqu’il voyait un corps de troupes fléchir, il le faisait soutenir par trois cents de ses Mamalik.

Puis les armées tatares commencèrent à arriver et bientôt ils furent en nombre considérable bien plus nombreux que les Musulmans et, depuis vingt années, ne s’étaient pas trouvés réunis face à face, un corps d’armée aussi considérable.

Puis, la bataille commença dans la plaine de Homs, non loin du Mashhad de Khalid Ibn al-Walid (qu’Allah soit satisfait de lui). Le combat débuta à l’aube et dura jusqu’au crépuscule. L’aile gauche des Tatars se jeta furieusement sur l’aile droite des Musulmans qui tint vaillamment ferme, rompit la charge ennemie et le repoussa au centre de l’armée mongole où se trouvait Mango Timour.

De l’autre côté, l’aile droite des Tatars attaqua la gauche des Musulmans qu’elle rompit et mit complètement en déroute ainsi que l’aile gauche du centre. Les Tatars, poursuivirent les fuyards jusque sous les murs de Homs ou ils trouvèrent les portes fermées. Ils se jetèrent alors sur les habitants qui étaient sortis pour  défendre la ville et firent un affreux carnage cependant les habitants qui se trouvaient à l’intérieur de la ville cherchèrent à repousser les Tatars.

Les Musulmans de l’aile gauche ignoraient que leur aile droite avait été victorieuse et les Tatars qui poursuivirent les troupes égyptiennes ignoraient la défaite de leur aile gauche. Quelques fuyards arrivèrent à Safad tandis que les autres et le plus grand nombre, se refugièrent à Damas. Certains d’entre eux arrivèrent même jusqu’à Gaza et leurs arrivées répandirent dans tout le pays une extrême consternation.

Néanmoins, les Tatars qui poursuivaient les restes de l’aile gauche des Musulmans, assurés de la victoire, descendirent de leurs chevaux qu’ils envoyèrent paitre dans la plaine de Homs se mirent à manger et piller les bagages de l’ennemi, croyant que leurs compagnons ne tarderaient pas à les rejoindre. Puis, lorsque le temps passa, ne voyant pas arriver les leurs, ils envoyèrent certains des leurs recueillir des informations et bientôt ils revinrent apportant la nouvelle de la défaite et de la fuite de Mango Timour. Les Tatars, remontèrent à cheval et retournèrent précipitamment sur leurs pas.

 

Quand la droite de l’armée égyptienne, après avoir tenu héroïquement ferme face aux furieuses vagues tartares et brisé leur impétuosité, elle pénétra jusqu’au centre de l’armée mongole qui de leur côté, était arrivé jusqu’à al-Malik al-Mansour qui opposa une vive résistance bien que n’ayant plus que trois cents cavaliers autour de lui tandis que les tambours battaient continuellement.

Sounqour al-‘Ashqar, al-Bayssari, Taybars al-Waziri Amir as-Silah, Itmish as-Sa’di, Lajin le souverain de Damas, Tourountay le souverain d’Égypte, Ad-Diwadari et d’autres principaux émirs avancèrent alors contre les Tatars. ‘Issa Ibn Mouhannah arriva bientôt, à la tête de son corps de trois cents hommes seulement. Mango Timour chuta de sa monture et certains Tatars se précipitèrent à bas de leurs chevaux, pour relever leur général mais les Musulmans les chargèrent comme un seul homme et par la grâce d’Allah Exalté sur Ses serviteurs, ils écrasèrent alors les Tatars.

Certains ont rapporté que l’émir ‘Izz ad-Din al-Dimour al-Hajj se rendit aux Mongols feignant d’être un fuyard et demanda à être conduit en présence de Mango Timour qu’il renversa de son cheval lorsqu’il fut prêt de lui. Les Tatars, voyant leur chef au sol, se précipitèrent pour le relever. C’est alors que les Musulmans, saisissant l’occasion, fondirent sur l’ennemi. Mango Timour, incapable de remonter sur son cheval et de surcroit blessé, s’enfuit suivi par son armée qui se divisa en deux groupes dont l’un prit la route de Salamiyah et du désert et l’autre se dirigea vers Alep et l’Euphrate.

Quant à l’aile droite tatare après avoir vaincu la gauche des Musulmans, revint sur ses pas tandis que le sultan avait ordonné de replier les drapeaux et de faire taire les tambours. Il ne restait auprès de lui qu’environ mille hommes. Les Tatars, passèrent près de lui et le sultan les laissa avancer un peu avant de fondre sur eux les poussant, après une brève bataille, à prendre honteusement la fuite.

 

Ce n’est qu’à ce moment que la victoire fut achevée et le combat prit fin ce même jour au coucher du soleil. Les Tatars vaincus et mis en déroute, prirent le chemin de la montagne pour rejoindre Mango Timour laissant derrière eux une quantité innombrable de morts. Le sultan, profita du reste du jour pour rentrer dans son camp et expédia de tous côtés des lettres qui annonçaient la victoire.

Le prince resta dans son camp, la nuit du vendredi jusqu’au matin quand un cri retentit et tout le monde fut persuadé que les Tatars revenaient à la charge. Le sultan se hâta de monter à cheval, avec toute son armée mais ce n’était qu’un corps de soldats musulmans qui retournaient de la poursuite des Tatars qui avaient perdus dans leur déroute plus d’homme qu’au cour de la bataille. Un grand nombre d’entre eux se cacha dans les environs de l’Euphrate et le sultan ordonna de mettre le feu aux cavernes qui bordaient ce fleuve, si bien que la plupart d’entre eux périrent. Quant au deuxième groupe de Tatars, lorsqu’ils quittèrent Salamiyah, ils furent massacrés sur la route.

Le lendemain vendredi, une partie de l’armée égyptienne, sous le commandement de l’émir Badr ad-Din Bilik al-Aydamouri, partit à la poursuite des Tatars.

Le sultan quitta Homs et se dirigea vers le lac afin d’éviter les infections dues aux cadavres des Tatars qui perdirent au cours de la bataille, un de leurs principaux chefs nommé Samqour, qui avait fait de nombreuses raids en Syrie. Du côté musulman, plus de deux cents hommes trouvèrent le martyre et Allah Exalté sait mieux qui sont martyres dont l’émir Izz ad-Din al-Dimour al-Hajj qui blessa et renversa de son cheval Mango Timour, le commandant des Tatars et permit ainsi la déroute de l’ennemi. Ce ne fut qu’après la prière du vendredi, qu’un pigeon apporta la nouvelle de la victoire aux habitants de Damas.

 

Le jeudi 21 du mois de Rajab, un message envoyé par pigeon de Kakoun arriva en Egypte annonçant qu’un corps de troupes musulmanes qui avait fui devant l’ennemi ainsi que plusieurs émirs étaient arrivé dans la ville de Qatiyah. A la réception de cette nouvelle, le trouble et l’inquiétude s’empara des Musulmans. Al-Malik as-Salih envoya aussitôt à Qatiyah un corps de troupes commandé par l’émir Sarim ad-Din Ouzbak al-Fakhri accompagné d’une multitude d’Arabes, avec l’ordre d’empêcher les fuyards d’aller plus en avant, de les renvoyer vers le camp du sultan et de les empêcher d’entrer au Caire, ce qui fut exécuté. Cependant, la consternation ne dura qu’un certain temps car le même jour, des pigeons parfumés apportèrent des lettres également parfumées qui annonçaient la bonne nouvelle de la défaite des Tatars. Des courriers de la poste, arrivèrent également qui confirmèrent l’événement. Al-Malik as-Salih écrivit à son père le sultan et à l’émir Sayf ad-Din al-Bayssari pour intercéder en faveur des fuyards et les prier de leur pardonner.

Cependant, l’émir Houssam ad-Din at-Tourountay an-Na'ib as-Soultanah d’Égypte tomba sur un groupe des soldats de Mango Timour et les fit tous prisonniers. Parmi eux se trouvait le porteur de la valise du commandant tatars qui contenaient des lettres écrites par plusieurs émirs dont Sounqour al-‘Ashqar, Itmish as-Sa’di et autres officiers attachés à la personne de Sounqour al-‘Ashqar, dans lesquelles ils pressaient les Tatars de faire une expédition en Syrie et leur promettaient de les aider dans la conquête de cette province. Après consultation, le sultan ordonna de détruire ces lettres de sorte que personne n’en soit informé. Le sultan qui avait renouvelé dans la ville de Homs, son traité avec Sounqour al-‘Ashqar, le congédia et le renvoya dans son dominion à Sahyoun en compagnie des émirs qui lui étaient attachés puis, il prit la route de Damas, où il fit son entrée le vendredi 22 du mois de Rajab. Ce fut une journée mémorable que les poètes célébrèrent par une multitude de vers.

 

 

 

L’insuccès de l’invasion tatare

 

Le 27 de ce même mois, arriva au Caire la nouvelle que le sultan était retourné à Damas et qu’après un court séjour dans la ville, il avait quitté celle-ci pour repousser les Tatars qui assiégeaient Rahbah. Abaghah, le fils de Houlakou et le souverain des Tatars, qui campait sous les murs de Rahbah n’avait aucune connaissance des événements survenu à son frère, lorsqu’un message, adressé par le sultan au souverain de la place, arriva annonçant la victoire qu’Allah à Lui les Louanges et la Gloire avait accordée aux Musulmans et la défaite des Tatars. Le gouverneur donna aussitôt l’ordre de faire résonner les tambours de la citadelle et Abaghah affligé reprit la route de Baghdad.

 

L’émir Badr ad-Din al-Aydamouri qui était arrivé à Alep, envoya vers l’Euphrate un corps de troupes à la poursuite des Tatars. Ceux-ci s’enfuirent précipitamment et un grand nombre d’entre eux périt noyés les eaux du fleuve. Un détachement tatar qui était campé devant la forteresse de Bira fut attaqué par les habitants qui massacrèrent cinq cents d’entre eux et firent prisonniers tous les autres si bien que seul quelques-uns réussirent à s’enfuir. Un groupe d’environ quatre mille Tatars prit le chemin de Salamiyah mais ils trouvèrent tous les gués et les passages coupés. Ils s’enfoncèrent alors dans le désert où ils périrent de faim et de soif et seul six cents cavaliers réussirent à survivre.

 

Les habitants de Rahbah firent une sortie sur les Tatars qui avaient été laissé en arrière par Aqaba, les massacrèrent et ramenèrent un grand nombre un grand nombre prisonniers qu’ils exécutèrent. Quant au reste des survivants tatars, ils rejoignirent le roi Abaghah et parmi les fugitifs se trouvait son frère, Mango Timour, qui avait été blessé dans le combat. Le roi l’apostropha avec colère, et lui dit : « Pourquoi n’as-tu pas choisit de périr toi et toute ton armée, plutôt que de prendre la fuite ? » Puis, après avoir être entré dans Baghdad, il quitta la ville et prit la route de Hamadan. Mango Timour se dirigea vers la province d’al-Jazirah et s’arrêta à Jazirat ‘Omar, ville qui appartenait à sa mère et qui lui avait été offerte pour dot par son père Houlakou après avoir conquis la place.

 

 

Cette même année, mourut dans les environs de Hamadan, Abaghah, le fils de Houlakou, fils de Toulou, fils de Shinjiz Khan à l’âge d’environ cinquante ans et après un règne de dix-sept ans. Son frère Toukdar, le fils d’Houlakou lui succéda.

Ahmad Aga as-Sultan Ibn Houlakou annonce sa conversion à l’Islam

 

Au mois de Mouharram de cette même année, Toukdar ou Takoudar, le fils d’Houlakou, monta sur le trône après la mort de son frère Abaghah. Ce prince annonça qu’il était devenu Musulman et prit le nom d’Ahmad as-Sultan. Abaghah laissa deux fils : Abaghah ou Arqoun et Kaykhatou.

 

Au mois de Sha’ban de l’année 681de l’Hégire (1282), arrivèrent des messagers envoyés par le roi Ahmad Aga as-Sultan le fils de Houlakou à savoir : le Sheikh Qoutb ad-Din Mahmoud Ibn al-Mas’oud Ibn al-Mouslih ash-Shirazi le Qadi de Siwas, l’émir Baha ad-Din l’atabek du sultan Mas’oud le souverain du Sultanat de Roum ; le vizir Shams ad-Din Muhammad Ibn as-Sahib Sharf ad-Din Ibn Tanassi. Lorsqu’ils arrivèrent à Bira, ils furent aussitôt rejoints par les émirs Houssam ad-Din Lajin ar-Roumi et Sayf ad-Din Kabak qui avaient reçu pour ordre de les surveiller étroitement et de les empêcher de se montrer en public, ce qu’ils firent méticuleusement en ne voyageant que de nuit jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à la citadelle de la Montagne ou ils remirent au sultan la lettre d’Ahmad qui annonçait la conversion de ce prince à l’Islam et qu’il avait donné l’ordre de construire des mosquées, des Madrassah, des édifices religieux et de veiller à la protection des pèlerins. Il demandait une paix sincère qui mettrait fin à la guerre et aux troubles et ajouta que les espions seraient dès lors complètement inutiles. Il ajouta que l’espion qu’il avait capturé, bien qu’il soit passible de la peine de mort, avait été renvoyé au sultan dont il cherchait à gagner les faveurs. Ce message écrit dans la ville de Wassit, était datée du mois de Joumadah Awwal.

Dans la réponse qui lui fut fait, le souverain fut félicité pour sa conversion et informé du désir mutuel pour la paix. Les messagers furent alors congédiés après avoir été honorés et leur départ, comme pour leur arrivée, fut traité dans le plus grand secret. Ils quittèrent le Caire dans la nuit du samedi 2 du mois de Ramadan, accompagnés des deux émirs et arrivèrent à Alep, le 6 du mois de Shawwal d’où ils repartirent vers leur pays.

 

 

Le 21 de ce même mois, un violent incendie se déclara à Damas et dura trois jours consumant un grand nombre d’édifices dont la rue des libraires. Le libraire Shams ad-Din Ibrahim al-Jazari perdit ainsi plus de 15 000 volumes.

 

Cette même année, le sultan fut informé que le roi des Géorgiens Touma Souta, le fils de Kaliari, avait quitté ses terres accompagné d’un personnage nommé Tabiqa dans l’intention de faire le pèlerinage à Jérusalem. Toutes les routes dans toutes les directions furent dès lors extrêmement surveillées et ce souverain ne passa dans aucun lieu sans que le sultan ne fût informé de son arrivée et de ce qu’il faisait. A peine arriva-t-il à Jérusalem, qu’il fut arrêté et conduisit avec son compagnon à la citadelle de la Montagne ou ils furent jetés en prison.

 

Les envoyés du souverain du Ceylan

 

Le 14 du mois de Mouharram de l’année 682 (1283) de l’Hégire, des messagers envoyés par Abou an-Naqbab al-Libabah, le souverain du Ceylan qui fait partie de l’Inde arrivèrent à la citadelle avec une boîte d’or en présent pour le sultan dans laquelle se trouvait une chose verte ressemblant à des feuilles de palmier qui contenaient des lignes écrites dans un caractère que personne au Caire ne put lire. On interrogea les messagers sur leurs significations et ils répondirent que c’étaient des formules de salutation et d’amitié. Le prince déclara qu’il avait renoncé à son alliance avec le souverain du Yémen et désirait s’allier avec le sultan et recevoir des messagers.

 

Le 5 du mois de Rabi’ Awwal, une trêve fut conclue entre le sultan et les croisés d’Acre pour une durée de dix ans, à dater du cinquième jour de Mouharram de cette année.

 

De même, cette année, un corps de troupes musulmanes quitta la forteresse de Qarqar pour assiéger la forteresse de Katibah, une des places fortes du territoire d’Amid, qu’elles prirent par la force des armes et chassèrent les Tatars qui l’occupaient. Une garnison fut alors établit et la forteresse fut approvisionnée en armes et en grains si bien qu’elle devint une place imprenable. La forteresse de Kakhtad qui appartenait aux croisés fut aussi prise au nom du sultan par les émirs d’Alep. Elle fut alors à son tour approvisionnée en armement et en nourritures et devint le centre de commandement de toute la région.

 

Au mois de Joumadah Awwal, Arqoun le fils d’Abaghah se rebella contre son oncle paternel Toukdar surnommé Ahmad as-Sultan mais ce dernier marcha contre lui et au cours de la bataille qui s’ensuivit le vainquit et le fit prisonnier. Les princesses supplièrent Toukdar Ahmad de remettre en liberté son neveu et de lui donner le gouvernement du Khorasan mais il refusa. Les Mongols qui étaient indisposés contre Toukdar du fait que ce dernier avait embrassé l’Islam et les incitaient à suivre son exemple, se soulevèrent, libérèrent Aqroun et le déclarèrent souverain. Arqoun choisit pour vizir le juif Sa’d ad-Dawlah et donna le Khorasan à ses deux fils Kharbanda et Kazan et leur donna pour Atabek, l’émir Nawrouz.

 

Le 2 du mois de Ramadan, le sultan quitta Damas et se rendit dans la citadelle de la Montagne ou il arriva le jeudi 24 du même mois.

 

Des expéditions musulmanes cette année

 

Cette même année, les troupes musulmanes firent une incursion sur le territoire de l’Arménie, et pénétrèrent jusqu’à la ville d’Ayas, tuant, pillant et brûlant tout sur leur passage puis, livrèrent une bataille près de la porte d’Iskandariyah contre les Arméniens qui furent mis en déroute et poursuivis jusqu’à Tall Hamdoun. Les Égyptiens revinrent sur leurs pas, sains et saufs, chargés de butin.

 

Cette année aussi, dans le territoire de Beyrouth, les troupes musulmanes défirent les croisés de l’Ile de Chypre qui avaient tenté une expédition dans les provinces du Palestine. Un grand nombre de croisés, qu’Allah les maudisse, périrent dans l’action, plus de trente d’entre eux furent fait prisonniers et un butin considérable fut récupéré.

 

Toujours cette année, des messagers envoyés par Mango Timour, le fils de Tougaï, de Batou, de Joushi, de Shinjiz Khan, le souverain du Kafjak arrivèrent au Caire, porteurs d’une lettre, contenant une requête, et écrite en caractères mongols qui annonçait que ce prince, ayant embrassé l’Islam et désirait recevoir un des surnoms musulmans. Il demanda à ce qu’on lui envoie un drapeau du calife et un drapeau du sultan, sous lesquels il combattrait les ennemis de l’Islam. On fit partir les messagers au Hijaz et à leur retour, ils reprirent la route vers leur pays.

 

Cette année périt de mort violente, le souverain du Sultanat de Roum, Ghiyath ad-Din Kaykhousrou Ibn Rouqn ad-Din Kilij Arsalan Ibn Mas’oud Ibn Kilij Arsalan Ibn Souleyman Ibn Qoutloumish Ibn Arsalan Bayqou Ibn Seljouk. Ce fut le dernier prince de la dynastie des Seljouks à porter le titre de sultan dans le pays de Roum. Son fils tomba dans la pauvreté et mourut vers l’année 718 de l’Hégire (1318).

 

 

 

En l’an 683 de l’Hégire (1284), arriva la nouvelle que le Khan Toukdar, surnommé Ahmad as-Sultan, le fils d’Houlakou, avait été tué dans l’Ourdou alors qu’il était âgé de trente-sept ans et après un règne d’un an et quelques mois et qu’Arqoun, le fils d’Abaghah lui avait succédé.

 

 

Au mois de Rabi’ Thani, le sultan fut informé que les croisés préparaient une expédition pour faire la conquête de la Syrie. Le sultan se prépara aussitôt pour la circonstance et lorsque ses préparatifs furent achevés, il quitta la citadelle de la Montagne, à la tête de son armée, le dimanche 8 du mois de Joumadah Awwal et se dirigea vers Damas.