Du retour d’un groupe de Tatars à ar-Rayy, Hamadan et ailleurs

 

Au début de l’année 621 de l’Hégire (1224), un groupe de Tatars, différent du groupe « du côté de l’ouest » dont nous avons rapporté les faits et gestes, arrivèrent de chez Shinjiz Khan à ar-Rayy. Les habitants de la ville qui avaient précédemment survécu au premier raid des Tatars, revinrent et reconstruisirent. Les Tatars tombèrent sur eux avant qu’ils ne réalisent ce qui se passait. Ils n’offrirent aucune résistance et pourtant les Tatars, qu’Allah les maudisse, les passèrent une nouvelle fois par l’épée et les tuèrent à volonté puis pillèrent et détruisirent la ville avant d’aller à Safah ou ils agirent d’une manière similaire puis à Qoumm et Kachin, qui avaient initialement échappé aux Tatars qui ne s’étaient pas approchés d’eux et donc infligé aucun dommage aux habitants. Mais cette fois, ils prirent les deux endroits, tuèrent les habitants et détruisirent les villes, les ajoutant à la longue liste des autres villes en ruines. Puis, ils parcoururent le pays, détruisant, tuant et pillant, avant de marcher sur Hamadan où un grand nombre de survivants de leurs précédents massacres s’étaient rassemblés. Les Tatars les éliminèrent une nouvelle fois à travers les massacre, capturèrent, pillèrent et finalement rasèrent la ville.

Quand ils arrivèrent à ar-Rayy, ils trouvèrent une grande force de Khwarezm qu’ils surprirent et tuèrent quelques-uns d’entre eux. Le reste s’enfuit en Azerbaïdjan et s’installa sur ses frontières mais avant qu’ils ne soient informés, les Tatars tombèrent une nouvelle fois sur eux et les passèrent par l’épée. Ils s’enfuirent de nouveau déroutés et certains atteignirent Tabriz mais les Tatars envoyèrent un messager au souverain de la ville Ouzbak Ibn Bahlawan disant : « Si vous êtes avec nous, remettez-nous les soldats de Khwarezm que vous avez, sinon, dites-nous que vous n’êtes en accord avec nous et ne nous obéissez pas. » Ouzbak se retourna contre les soldats de Khwarezm, exécuta certains d’entre eux et saisi les autres. Il délivra les prisonniers et les têtes des suppliciés aux Tatars et leur envoya également une grande quantité d’argent, de vêtements et de montures.

Les Tatars se retirèrent vers le Khorasan alors qu’ils n’étaient qu’un petit nombre d’environ 3 000 cavaliers tandis que les troupes de Khwarezm qui furent vaincus étaient au nombre d’environ 6 000 tandis que l’armée ouzbèke était plus grande que les deux autres armées réunies qui ne put se motiver ni elle et ni celle de Khwarezm pour leur résister.

Nous implorons Allah Exalté de fournir à l’Islam et aux Musulmans quelqu’un qui se chargera de les aider car ils sont déjà réduits dans une situation critique, massacrés, pillés de leurs biens, les enfants asservit, les femmes tuées et capturées ainsi que leurs villes détruites.

 

 

Cette année, au début d’Ab (août), la pluie tomba à Baghdad accompagné de tonnerre et d’éclairs. Il y eut des inondations à la Porte de Bassora et d’al-Harbiyah et aussi à al-Mouhawwal si bien que les gens pataugèrent dans l’eau et la boue.

 

De même cette année au mois de Dzoul Hijjah, le gardien du Dépôt (réserve) alla à Ba’qouba et agi de manière abusive envers ses habitants. Il lui fut rapporté qu’un homme de la ville le maudissait, alors il le fit appeler et ordonna de le punir. Il dit à l’homme : « Pourquoi me maudissais-tu ? »A quoi l’homme répondit : « Tu maudis Abou Bakr et ‘Umar (qu’Allah soit satisfait d’eux) en prenant leur Fadak et dix palmiers qui appartenaient à Fatima (qu’Allah soit satisfait d’elle). Puis tu me prends un millier de palmiers et tu voudrais que je reste silencieux ! » Et il lui pardonna.

 

Cette année et comme c’est la coutume, la discorde éclata à Wassit entre les Sounnis et les Shi’i.

 

Toujours cette année, les pluies furent rares dans les terres jusqu’au mois de Soubat (février). Puis, elles arrivèrent irrégulièrement dispersées sur une courte période mais insuffisantes pour irriguer les cultures qui s’épanouirent faiblement quand elles furent attaquées par les criquets. Il n’y avait cependant pas assez de végétation dans le pays pour attirer les sauterelles donc, elles consommèrent tout et à peine les cultures. Elles étaient si nombreuses qu’il aurait été impossible de les dénombrer. Les prix augmentèrent en Irak, à Mossoul et dans le reste d’al-Jazirah, Diyar Bakr et ailleurs. Les denrées alimentaires furent en nombre insuffisant même si la rareté fut pire à Mossoul et al-Jazirah.

 

 

Du siège de Ganja par les Géorgiens

 

En l’an 622 de l’Hégire (1225), les Géorgiens avec toutes leurs forces marchèrent sur la ville de Ganja dans Arran avec l’intention de l’assiéger. Ils préparèrent tout ce qui leur était nécessaire pour cela avec tous les soldats qu’ils pouvaient parce que les habitants de Ganja étaient très nombreux, militairement très puissant et valeureux suite à leur longue pratique de la guerre avec les Géorgiens. Quand ils arrivèrent et campèrent, ils engagèrent les défenseurs derrière les murailles de la ville pendant plusieurs jours mais aucun d’entre eux (les défenseurs) ne se montra. Puis un jour, les habitants de Ganja et les soldats parmi eux sortirent à l’extérieur de la ville et engagèrent les Géorgiens dans une bataille violente et décisive. Voyant cela, les Géorgiens réalisèrent que la ville était trop forte pour eux et ils se sont retirèrent après que les habitants de Ganja leur aient avaient infligé de lourdes pertes. « Et Allah renvoya, avec leur rage, les mécréants sans qu’ils n’aient obtenu aucun bien. » (Qur’an 33/25)

 

De la déposition de Shirwan Shah et de la victoire des Musulmans sur les Géorgiens

 

Cette année, le fils de Shirwan Shah se rebella contre lui, l’écarta du pouvoir, le bannit et prit le pouvoir comme son successeur. La raison est que Shirwan Shah était un mauvais gouverneur méchant et tyrannique, qui contrôlait les richesses et les propriétés de ses sujets. On a aussi rapporté qu’il avait l’habitude d’interférer avec les femmes et les enfants. Son oppression devint difficile à supporter pour les gens. Une partie de l’armée conspira avec le fils et chassa son père  Le fils prit le pouvoir et régna bien ainsi il fut aimé par l’armée et le peuple. Il envoya une lettre à son père disant : « Je voulais te laisser dans un des forts et te fournir des allocations suffisantes pour toi et ceux qui sont avec toi. Ce qui m’a conduit à te faire ce que j’ai fait fut ta mauvaise conduite, ton oppression du peuple, leur haine à ton égard et ta souveraineté. »

Quand le père vit cela, il alla demander de l’aide aux Géorgiens et s’arrangea avec eux pour qu’ils lui envoient une armée pour le remettre au pouvoir et qu’il leur donnerait la moitié de ses terres en  échange. Ils lui envoyèrent donc une grande force qui s’approcha près de la ville de Shirwan. Son fils rassembla l’armée et les informa de la situation. Il dit : « Quand les Géorgiens nous assiègeront, ils pourront peut-être nous submerger et dans ce cas, mon père n’épargnera pas l’un d’entre nous et les Géorgiens auront la moitié de la terre. Ils risquent même de tout prendre. Nous sommes donc confrontés à une grave crise. Nous devrions donc laisser nos bagages, avancer et les confronter. Si nous sommes victorieux  qu’Allah soit alors Loué mais s’ils sont victorieux, nous serons confrontés à un siège. » Ils furent d’accord avec lui sur ce point.

Il marcha donc avec son armée qui était petite et d’environ un millier de cavaliers. Ils rencontrèrent les Géorgiens qui étaient au nombre de trois mille hommes. La bataille s’engagea, les hommes de Shirwan résistèrent et les Géorgiens s’enfuirent. Beaucoup d’entre eux furent tués ou pris tandis que les survivants retournèrent dans un très mauvais état avec Shirwan Shah le déposé.

Les souverains de la Géorgiens lui dirent : « Vous avez été la cause de notre venue pour une mauvaise cause mais nous n’allons pas vous punir pour cela. Cependant, vous ne devez pas rester sur nos terres. » Il les quitta et mena une vie errante sans trouver personne pour lui donner refuge. Son fils devint bien établi en puissance et fut bon envers les soldats et les habitants. Il leur rendit leurs propriétés et ce qui avait leur avait été extorqué. Les gens furent heureux de son règne.

 

Compte rendu d’une autre victoire musulmane sur les Géorgiens

 

Cette année aussi, un corps de Géorgiens quitta Tiflis pour l’Azerbaïdjan et les terres en possession d’Ouzbak. Ils campèrent au-delà d’un passage étroit dans les montagnes, seulement accessibles par des cavaliers sur une seule colonne. Ils campèrent dans cette place sans crainte des Musulmans qu’ils croyaient faibles puis parce qu’ils étaient confiants de la sécurité de leur position et qu’il n’y avait pas de route pour parvenir jusqu’à eux (les Géorgiens).

Un détachement des forces musulmanes sortit à leur rencontre et s’engagea dans le passage ou ils campaient en prenant de grands risques. Les Musulmans furent alors sur eux avant que les Géorgiens ne réalisent leur présence, les passèrent par l’épée et les tuèrent à volonté. Le reste tourna le dos et s’enfuit chacun pour soi. Un bon nombre d’entre eux fut fait prisonniers et avec un sentiment d’indignation, ils décidèrent de prendre leur revanche et faire tout leur possible pour attaquer l’Azerbaïdjan et extirper les Musulmans. Ils commencèrent donc à faire des préparatifs en rapport avec leur plan.

Et tandis qu’ils étaient ainsi occupés, les nouvelles leurs parvinrent que Jalal ad-Din Ibn Khwarizm Shah était arrivé à Maraghah, comme nous allons le rapporter si Allah le veut. Ils abandonnèrent leur projet et envoyèrent un messager à Ouzbak le seigneur d’Azerbaïdjan l’invitant à coopérer pour repousser Jalal ad-Din. Ils dirent : « Si nous ne nous mettons pas d’accord, il vous submergera en premier et nous après. » Cependant, Jalal ad-Din les devança avant qu’ils ne puissent s’entendre et s’unir. Ce qui arriva est ce que nous allons raconter si Allah Tout Puissant le veut.

 

 

 

Compte de la prise de l’Azerbaïdjan par Jalal ad-Din

 

Au cours de cette année, Jalal ad-Din prit le contrôle de l’Azerbaïdjan ainsi : Quand il quitta Daqouqah, comme nous l’avons mentionné, il procéda pour Maraghah qu’il saisit et en fit sa résidence. Il entreprit la restauration de la ville et la trouva à son goût. Quand il arriva là-bas, des nouvelles lui parvinrent que l’émir Ighan Ta’issi, l’oncle maternel de son frère Ghiyath ad-Din, avait attaqué Hamadan deux jours avant son arrivée.

Ighan Ta’issi avait réuni une grande armée de 5 000 cavaliers et pillé beaucoup de places en Azerbaïdjan. Il voyagea jusqu’à la mer Caspienne à partir d’Arran et passa l’hiver dans la place parce qu’il faisait moins froid. Quand il revint à Hamadan, il pilla l’Azerbaïdjan une seconde fois.

La raison de son expédition à Hamadan est que le calife an-Nassir Li-Dinillah avait pris contact avec lui et lui avait ordonné de l’attaquer et la lui avait assigné ainsi que d’autres endroits comme fief. Il se mit donc à prendre le contrôle de ces terres comme il lui avait été ordonné. Quand Jalal ad-Din entendit parler de cela, il partit avec une force légèrement équipée qui arriva à Ighan Ta’issi la nuit. Lorsque ce dernier eut fait son camp, il plaça ses troupes autour de tout ce qu’il avait pillé d’Azerbaïdjan et d’Arran, des chevaux, des mulets, des ânes, des vaches et des moutons.

Quand Jalal ad-Din arriva, il encercla tout et dans la matinée, lorsque les soldats d’Ighan Ta’issi virent les troupes et le parasol qui était tenu au-dessus de la tête du sultan, ils réalisèrent que c’était Jalal ad-Din et furent consternés parce qu’ils imaginaient qu’il était à Daqouqah. Ighan Ta’issi envoya sa femme, la sœur de Jalal ad-Din, pour demander des garanties pour lui qui lui furent octroyées et il fut amené devant Jalal ad-Din. Son armée s’incorpora dans celle de Jalal ad-Din, laissant Ighan Ta’issi sans partisans jusqu’à ce que Jalal ad-Din lui en attribue une autre mais qui n’était pas la sienne (originale). Il retourna ensuite à Maraghah et fut satisfait d’y résider.

Ouzbak Ibn Bahlawan le seigneur d’Azerbaïdjan et d’Arran avait quitté Tabriz pour Ganja par crainte de Jalal ad-Din. Ce dernier envoya un messager aux gouverneurs, émirs et chefs de Tabriz pour leur demander d’accueillir ses troupes afin qu’elles puissent faire le plein de provisions. Ils permirent cela et se montrèrent obéissants envers lui si bien que ses troupes entrèrent dans la ville, achetèrent et vendirent des produits alimentaires, des vêtements et d’autres choses similaires mais ils prirent les biens des gens. L’un d’entre eux prenait quelque chose et donnait le prix qu’il voulait. Certains des habitants de Tabriz se plaignirent d’eux à Jalal ad-Din qui envoya un préfet avec eux et lui ordonna de rester à Tabriz et de retenir ses soldats et quiconque d’entre eux qui oserait maltraiter quelqu’un devrait être crucifié. Le préfet établit sa résidence et les soldats arrêtèrent de maltraiter les personnes.

 

Compte de la défaite des Géorgiens devant Jalal ad-Din

 

Nous avons précédemment mentionné ce que les Géorgiens firent dans les terres d’Islam pendant de longues années, à Khilat, en Azerbaïdjan, Arran, Erzurum et Darband Shirwan, les états limitrophes de leurs terres et comment, ils répandirent le sang musulman, pillèrent leurs biens et saisirent leurs terres, humiliant et déshonorant les Musulmans de ces régions. Chaque jour, les Géorgiens les razziaient, les massacraient et leurs imposaient ce qu’ils voulaient comme tributs. Chaque fois que nous avons entendu leurs méfaits, nous et les Musulmans, avons imploré Allah Tout Puissant, d’attribuer à ces derniers  ainsi qu’à l’Islam quelqu’un pour les défendre et les aider et de se venger d’eux car Ouzbak, le seigneur d’Azerbaïdjan, était consacrée au seul plaisir de son estomac et de ses parties intimes et il avait l’habitude de ne jamais dégriser et s’il le faisait, c’était pour parier sur des œufs.

Il est inconcevable qu’un prince puisse agir ainsi sans être remit sur le droit chemin pour le bénéfice de l’intérêt public, de n’être pas outragé de voir que ses terres sont saisies, que ses troupes sont avares et ses sujets présomptueux. Tous ceux qui voulurent monter un groupe et prendre le contrôle d’une partie du pays le firent comme nous l’avons mentionné dans les cas de Boughdi, d’Aybak ash-Shami et d’Ighan Ta’issi. Allah Tout Puissant regardait les pauvres gens de ces terres avec un œil miséricordieux, si bien qu’Il eut pitié d’eux et leur envoya ce Jalal ad-Din qui traita les Géorgiens comme vous allez le voir et prit sa revanche sur eux pour l’Islam et les Musulmans.

 

Durant le mois de Sha’ban de cette année, il y eut une bataille entre Jalal ad-Din Ibn Khwarizm Shah et les Géorgiens.

Depuis que Jalal ad-Din arriva dans ces régions, il ne cessa de dire : « Je veux envahir les Géorgiens, les combattre et prendre leurs terres. » Après avoir conquis l’Azerbaïdjan, il leur envoya une lettre de déclaration de guerre. Leur réponse fut : « Nous avons été attaqués par les Tatars qui firent à Ouzbak ce que vous n’ignorez pas et il a un large royaume, une armée plus nombreuse que la vôtre et une volonté plus forte. Ils prirent également vos terres et nous ne nous sommes pas inquiétés à leur sujet et la meilleure des choses qu’ils pouvaient espérer était de s’éloigner de nous en toute sécurité. » Ils commencèrent alors à rassembler des troupes et réunirent plus de 70 000 guerriers. Jalal ad-Din marcha contre eux et prit la ville de Daflin qui était tenue par les Géorgiens après qu’ils l’eurent prise aux Musulmans comme nous l’avons rapporté. Il marcha sur eux et les affronta dans une très rude bataille ou les deux parties restèrent fermes mais finalement les Géorgiens s’enfuirent.

L’ordre fut donné de tous les tuer sur toutes les routes et qu’aucun d’entre eux ne devait être épargné. Nous nous avons constaté que 20 000 d’entre eux furent tués. Certains rapportent plus que cela et d’autres que tous les Géorgiens furent tués. Ils furent dispersés et beaucoup de leurs notables furent pris dont Shalwa. Leur déroute fut complète. Iwan fuit le champ de bataille, Iwan le commandant de tous les Géorgiens, l’homme qu’ils appelaient et invoquaient. Ils n’avaient pas de roi mais une femme qui les gouvernait. Le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit vrai quand il dit : « Aucun peuple ne prospéra s’il a une femme qui règne sur eux. »

Quand Iwan s’enfuit, les poursuivants se lancèrent à sa poursuite mais il se réfugia dans un de leurs forts qui était sur la route qu’il suivait. Jalal ad-Din posta quelques hommes pour les assiéger et de les empêcher de partir puis, il envoya à travers les terres géorgiennes, des escadrons pour piller, tuer, faire des prisonniers et ruiner le pays. N’était-ce les nouvelles de Tabriz qui nécessitaient son retour, il aurait pris le pays sans fatigue ou difficulté car les habitants furent détruits, soit tués, prisonniers ou réfugiés.

 

 

Cette année, à la veille du dimanche 20 Safar, il y eut un tremblement de terre de force moyenne à Mossoul, al-Jazirah, en Irak et ailleurs.

 

Cette année aussi, la famine à Mossoul et dans l’ensemble d’al-Jazirah s’intensifia. Les gens mangèrent des charognes, des chiens et des chats qui se raréfièrent bien qu’ils aient été très nombreux. Un jour, j’entrais dans ma maison et vit les servantes découper de la viande pour la cuisson. Je fus frappé par le nombre de chats que je vis. Je les ai donc comptés et il y avait douze. De même, au cours de cette famine, je vis de la viande dans la maison sans personne à proximité pour la garder contre les chats parce qu’il n’y en avait plus. Et pas beaucoup de temps se s’écoula entre ces deux rapports.

 

Avec la nourriture tous les prix augmentèrent. Un Ratl d’huile de sésame fut vendu pour deux Qirats après avoir été un demi-Qirat avant la famine. Avant cela, soixante Ratl coutaient un dinar. Il fut remarquable que les poirées (blettes), les carottes et les navets furent vendus à cinq Ratl pour un dirham et les violettes à un dirham pour six Ratl et parfois sept Ratl pour un dirham. Ce fut quelque chose d’incroyable.

Dans les temps anciens et récents, il arriva que lorsque les prix augmentèrent et que les pluies arrivèrent, les prix baissèrent mais pas cette année. Les pluies furent incessantes depuis le début de l’hiver jusqu’à la fin du printemps et plus il pleuvait, plus les prix étaient élevés. Ce fut aussi quelque chose de jamais vu. Le blé atteignit un dinar pour un Ratl et un Qirat pour un Makkouk et un tiers soit le poids de quarante-cinq Ratl de de farine dans les mesures de Baghdad. Le sel fut à un dirham le Makkouk puis monta à dix dirhams. Le riz couta douze dirhams par Makkouk et passa à cinquante. Les dattes étaient à un Qirat pour quatre ou cinq Ratl et devinrent deux Ratl pour le même prix.

Aussi étonnant fut le rapport que le sucre brun qui coutait un dirham et un quart pour chaque Ratl et le pur sucre blanc égyptien était à deux dirhams un Ratl. Le sucre brun passa à trois dirhams et demi pour un Ratl et le sucre blanc trois dirhems et un quart pour chaque Ratl. La raison est due au fait de l’augmentation des maladies et que cela devint une grave épidémie. Les femmes disaient : « Ces maladies sont « froides » tandis que le sucre brun est « chaud, » il est donc efficace contre eux. Le (sucre) blanc est « froid et les aggrave ». Les médecins les suivirent pour tranquilliser leurs esprits et aussi en raison de leur propre ignorance. Le prix du sucre brun augmentât pour cette raison, causée par l’extrême ignorance.

 

Les choses continuèrent ainsi jusqu’au début du printemps ou l’épidémie s’intensifia alors. Les maladies se propagèrent et un grand nombre de personnes moururent. Plusieurs cadavres furent transportés sur une civière. Parmi les décédés fut notre professeur, ‘Abdel-Mouhsin Ibn ‘AbdAllah, l’Imam de Tous qui l’était aussi à Mossoul. Il était l’un des plus pieux Musulmans et il était alors âgé de 83 années et quelques mois.

 

 

Cette année aussi, il y eut une éclipse de la lune le mardi 15 Safar à l’aube.

 

De même au cours de cette année, l’émir des pèlerins irakiens, Houssam ad-Din Abou Firas al-Hilli al-Kourdi al-Warrami s’enfuit. Il était le neveu de Sheikh Warram et son oncle fut l’un des plus pieux et vertueux musulman, un habitant d’al-Hillah as-Safiyah. Il abandonna les pèlerins entre La Mecque et Médine et se rendit en Egypte. Un de ses amis m’a dit qu’il fut amené à fuir en raison de la grande quantité des dépenses sur la route et le soutien réduit du calife. Ils ne furent perturbés par aucun évènement sur le chemin et ils arrivèrent sains et saufs bien que de nombreux chameaux périrent car ils furent affectés par de grandes tumeurs et seuls quelques-uns survécurent.

 

Durant le mois d’Ab (août), il y eut de fortes pluies, le tonnerre et la foudre qui se poursuivirent jusqu’à ce que les oueds débordent et les routes se transforment en boue. Des nouvelles similaires arrivèrent d’Irak, de Syrie, d’al-Jazirah et de Diyar Bakr. Personne n’arriva à Mossoul sans signaler des pluies similaires à cette date.

 

Toujours cette année en hiver, il y avait aussi beaucoup de neige. Je suis venu pour rester en Irak et j’entendis qu’elle tomba dans tout le pays même à Bassora. En ce qui concerne Wassit, il n’y a aucun doute sur la neige mais en ce qui concerne Bassora, les rapports qu’elle était tombée ne furent pas nombreux.

 

Au mois de Dzoul Hijjah, Jalal ad-Din Ibn Khwarizm Shah marcha de Tabriz au pays des Géorgiens avec l’intention de s’emparer de leurs terres et de les détruire. L’année prit fin sans que nous ayons été informés s’il avait obtenu quelque chose avec eux. Nous allons raconter ce qu’il fit avec eux dans l’année 623 de l’Hégire (1226), si Allah Exalté le veut.

 

Le 3 Shoubat (février), la neige tomba à Baghdad et l’eau devint extrêmement froide. Le froid fut si intense qu’il causa la mort d’un certain nombre de pauvres.

 

Au cours du mois de Rabi’ Awwal, le Tigre monta à un très haut niveau et les gens très craintifs s’affairèrent à réparer la digue Qouraj. L’inondation reprit presque son haut niveau initial avant de se retirer et le peuple se réjouit.

 

 

De la prise de Tiflis par Jalal ad-Din

 

Le 8 du mois de Rabi’ Awwal de l’année 623 de l’Hégire (1226), Jalal ad-Din Ibn Khwarizm Shah conquit la ville géorgienne de Tiflis de la manière suivante.

Nous avons déjà mentionné sous l’année 622 de l’Hégire (1225), les hostilités entre lui et les Géorgiens, leur défaite devant lui et son retour à Tabriz en raison des différences qui éclatèrent là-bas. Quand les affaires de l’Azerbaïdjan se stabilisèrent, il retourna sur les terres géorgiennes au mois de Dzoul Hijjah de cette année. Lorsque l’année 622 de l’Hégire (1225) passa et que la nouvelle année débuta, il envahit leurs terres. Ils rassemblèrent de nouveau des troupes et des hommes ainsi que des peuples qui étaient leurs voisins, les Alains, les Lakz, les Qafjaq et d’autres. Une immense multitude au-delà de tout compte s’assembla et pour cette raison, leur espoir s’éleva. Leurs cœurs leur donnèrent de vains espoirs et Satan leur promis la victoire mais les promesses de Satan ne sont qu’illusions.

Jalal ad-Din les confronta et leur tendit des embuscades à plusieurs endroits. La bataille s’engagea et les Géorgiens s’enfuirent déroutés chacun pour soi et chacun ne se souciant que de sa propre vie. De chaque côté les épées des Musulmans les submergèrent et nul d’entre eux ne survécut excepté un nombre sans importance. Jalal ad-Din ordonna à ses troupes de ne ménager personne et d’achever tous ceux qu’ils trouveraient. Ils poursuivirent donc et tuèrent les fugitifs. Ses partisans lui conseillèrent d’attaquer Tiflis leur capitale mais il dit : « Il ne nous est pas nécessaire de tuer nos hommes sous ses murs. Quand j’aurai anéanti les Géorgiens, je prendrais la ville sans aucun problème. »

Ses troupes continuèrent à les poursuivre et à les rechercher méticuleusement jusqu’à ce qu’ils les aient pratiquement éliminés et ensuite il prit des mesures contre Tiflis et campa à proximité.

Un jour, il sortit avec un détachement de l’armée avec l’intention de jauger la ville et les points d’accès pour le siège et la façon de l’engager. Quand il arriva près de celle-ci, il plaça la plupart des soldats qui étaient avec lui dans une embuscade à plusieurs endroits et ensuite avança plus profondément à la tête d’environ 3 000 cavaliers. Quand les Géorgiens dans la ville les virent, ils devinrent impatients de l’attaquer en raison du petit nombre des soldats qui l’accompagnait, ignorant qu’il y avait d’autres personnes avec lui. Ils firent une sortie et l’engagèrent. Quand il se retira, leur empressement augmenta en raison du petit nombre de ses hommes et pensant qu’il était vaincu, ils le poursuivirent. Ils avancèrent jusqu’au milieu des troupes placés en en embuscade et ces derniers apparurent et les passèrent par l’épée, tuant la plupart d’entre eux. Le reste s’enfuit dans la ville et y entrèrent poursuivis par les Musulmans. Quand ils arrivèrent dans la ville, les Musulmans parmi les habitants lancèrent l’appel à l’ordre de l’Islam et le nom de Jalal ad-Din. Les Géorgiens les cœurs terrifiés  jetèrent alors leurs mains et cessèrent de résister à cause de leur petit nombre puisqu’ils avaient perdu des hommes dans les batailles que nous avons mentionnés. Les Musulmans prirent la ville par la force des armes sans accorder de conditions et toutes les Géorgiens furent mis à mort. Ni jeune et ni vieux ne furent épargné, à l’exception de ceux qui acceptèrent l’Islam et prononcèrent les deux phrases de la confession de foi. Ils furent épargnés, circoncis par ordre, puis laissés seuls. Les biens des autres furent pillés et les Musulmans prirent captives les femmes et asservirent les enfants. Cependant, les Musulmans qui y résidaient souffrirent en partie aussi et ils furent tués, pillés ou rencontrèrent d’autres destins.

Tiflis est l’une des villes les plus forts et les mieux défendues, situées sur les deux rives du Koura, un grand fleuve. Cette conquête fut beaucoup célébrée et produit une grande impression dans les terres de l’Islam et parmi les Musulmans après que les Géorgiens les aient dominés et traités comme ils le souhaitaient. Ces derniers pénétraient en Azerbaïdjan quand ils le voulaient et il n’y avait personne pour les arrêter ou défendre les terres contre eux. Ce fut aussi le cas avec Erzurum, à tel point que son souverain se vêtit d’une robe d’honneur du roi des Géorgiens et éleva au-dessus de sa tête une bannière couronnée d’une croix. Son fils se convertit au Christianisme dans l’espoir d’épouser la reine des Géorgiens et par crainte d’eux pour se protéger de leur mal et nous avons déjà raconté son histoire. Ce fuit aussi la même chose avec Darband Shirwan.

Leur menace devint si grande que Roukn ad-Din Ibn Kilij Arsalan, le maître de Konya, d’Aqsaray, de Malatya et d’autres pays musulmans d’Anatolie, rassembla ses armées et invita les autres à se joindre à eux en grand nombre et marcha vers Erzurum qui appartenait à son frère Toughroul Shah Ibn Kilij Arsalan. Les Géorgiens vinrent alors contre lui et le vainquirent ainsi que ses troupes et leurs infligèrent toutes les outrages. Les habitants de Darband Shirwan furent également dans la détresse et la misère à cause d’eux.

 

D’autre part, les Géorgiens entrèrent dans la ville d’Arjish et prirent Kars et d’autres lieux en Arménie. Ils assiégèrent aussi Khilat et n’était-ce la faveur d’Allah (Gloire à Lui) envers les Musulmans par la capture d’Iwani, le commandant des troupes géorgiennes, ils auraient saisis la ville. Les habitants furent obligés de construire une église pour eux dans la citadelle où la cloche sonna les services. Plus tard, ils quittèrent la ville et partirent. Un compte rendu détaillé de cette incursion a déjà été donnée.

 

Cette région frontalière fut toujours l’une des plus dangereux pour ceux qui vécurent près d’elle, les Perses avant l’Islam et après eux les Musulmans depuis le début de l’Islam jusqu’à présent. Personne ne l’avait précédemment pénétré si hardiment et entreprit de grandes actions. Les Géorgiens prirent Tiflis en l’an 515 de l’Hégire (1121) alors que le sultan était le Seljouk Mahmoud Ibn Muhammad Ibn Malikshah, un des plus grands sultans qui eut le plus vaste royaume et les plus nombreuses armées mais malgré cela, il fut incapable de la défendre contre eux, en dépit de ses vastes terres qui comprenaient ar-Rayy et ses dépendances, les Hautes Terres, Ispahan, Fars, le Khouzistan, l’Irak, l’Azerbaïdjan, Arran, l’Arménie, Diyar Bakr, al-Jazirah, Mossoul, la Syrie et plus. Son oncle Sultan Sanjar gouvernait le Khorasan et la Transoxiane et la plupart des terres de l’Islam étaient entre leurs mains. Malgré cela, quand il rassembla ses troupes en l’an 519 de l’Hégire (1125) et marcha contre les Géorgiens après qu’ils eurent pris Tiflis, il fut incapable de récupérer la ville. Plus tard, son frère Sultan Mas’oud lui succéda et Ildikiz devint le gouverneur des Hautes Terres, ar-Rayy, Ispahan, l’Azerbaïdjan et Arran. Il reçut les soumissions des Seigneurs de Khilat, de Fars et du Khouzistan et rassembla leurs forces pour affronter les Géorgiens mais le mieux qu’il put faire fut d’échapper à leurs griffes. Puis vint son fils Bahlawan après lui.

Les terres sous les règnes de ces dirigeants furent florissantes de richesses et d’hommes mais qui n’avaient pas l’ambition de remporter une victoire sur ces Géorgiens. Enfin, ce sultan actuel arriva alors que les terres étaient en ruine après avoir été initialement affaiblies par les Géorgiens puis totalement détruites par les Tatars (qu’Allah les maudisse), comme nous l’avons rapporté et pourtant, il accomplit ces grands exploits contre eux. Gloire à Celui qui, quand Il veut une chose, dit : « Sois » et elle est.

 

Du siège de Jalal ad-Din des villes d’Ani et de Kars

 

Pendant le mois de Ramadan et comme nous l’avons rapporté, Jalal ad-Din retourna de Kirman à Tiflis d’où il partit pour Ani qui était en possession des Géorgiens et où se trouvait  Iwani le commandant des forces géorgiennes avec les notables géorgiens qui étaient restés avec lui. Jalal ad-Din assiégea la ville et envoya un contingent de son armée dans la ville de Kars, également une possession géorgienne. Ces deux places étaient parmi les plus puissantes et les plus imprenables. Il descendit sur les deux et les assiégea, engagea leurs défenseurs et mit en place des trébuchets pour les attaquer. Il procéda à de vigoureux assauts mais les Géorgiens tinrent fermes et exercèrent une extrême prudence et la vigilance en raison de leur crainte qu’il ne les traite comme il avait traité leurs coreligionnaires à Tiflis. Il maintint sa position jusqu’à ce que la moitié de Shawwal fut passé et puis il quitta l’armée assiégeant les deux endroits et retourna à Tiflis.

De Tiflis, il procéda en marche forcée vers le pays d’Abkhazie et le reste de la Géorgie ou il tomba sur les gens y vivant et les tua, pilla et prit des captives. Il ruina et brûla le pays et ses troupes prirent ce qu’il y avait comme butin. Ensuite, il partit et retourna à Tiflis.

 

De la dissension entre les croisés et les Arméniens

 

Cette année, le prince des croisés, le seigneur d’Antioche, rassembla un grand corps de troupes et attaqua les Arméniens dans les passes, la terre du fils de Leon et il y eut de sévères hostilités entre eux.

La raison est due au fait que le fils de Léon l’Arménien, le seigneur des Passes, mourut sans laisser d’enfant mâle mais seulement une fille dont les Arméniens firent leur souveraine. Par la suite, ils réalisèrent que le règne ne pouvait pas être exercé par une femme et ils proposèrent de la marier au fils du prince (des croisés), ce qu’ils firent dûment et il déménagea dans leur pays où il fut établi comme souverain pour environ un an. Puis ils regrettèrent cela et craignirent que les croisés prennent le contrôle de leurs terres alors, ils se soulevèrent contre le fils du prince, l’arrêtèrent et l’emprisonnèrent. Son père envoya un messager pour demander qu’il soit libéré et restauré dans sa fonction mais ils ne le firent pas. Il envoya donc un messager au pape, le chef des croisés à Rome, pour demander la permission d’attaquer leurs terres et les paroles du prince de Rome étaient lois pour les croisés. Il défendit le seigneur d’Antioche de les attaquer, en disant : « Ils sont nos coreligionnaires. Il est interdit d’attaquer leurs terres ». Cependant, il désobéit et envoya un messager à ‘Ala' ad-Din Kaykoubad, le gouverneur de Konya, Malatya et des pays musulmans suivants pour faire la paix avec lui et se mettre d’accord avec lui pour envahir les terres du fils de Léon et de coopérer dans ce domaine, ce qu’il fit. Le prince rassembla ses troupes et marcha dans les terres arméniennes. Les Templiers, les Hospitaliers ou les meneurs des croisés s’opposèrent à lui et dirent : « Le prince de Rome nous a interdit de le faire. » Néanmoins, d’autres lui obéirent et le souverain d’Antioche entra à la lisière des terres arméniennes, des passages étroits et des montagnes escarpées sans qu’il fut capable de réaliser ce qu’il voulait.

 

Kaykoubad envahit l’Arménie à partir de son territoire qui permettait un accès plus facile que l’approche de Syrie. Il entra dans le pays en l’an 622 de l’Hégire (1225), pilla, brûla et assiégea plusieurs forteresses et en conquit quatre puis l’hiver arriva et il se retira.

 

Quand le pape de Rome entendit ces nouvelles, il envoya un messager aux croisés de Syrie pour les informer qu’il avait excommunié le prince. Les Templiers, les Hospitaliers et de nombreux chevaliers refusèrent alors de le (le seigneur d’Antioche) rencontrer ou d’entendre ce qu’il avait à dire. Chaque fois qu’une fête religieuse était tenue pour le peuple de ses terres d’Antioche et de Tripoli, il s’en aillait et quand elle était finie, il retournait chez lui.

Plus tard, il envoya un messager au pape pour se plaindre que les Arméniens n’avaient pas libéré son fils et lui demander la permission d’entrer dans leurs terres et leur faire la guerre s’ils ne libéraient pas son fils. Le pape envoya un messager aux Arméniens leur ordonnant de libérer son fils et de le rétablir au pouvoir. S’ils ne le faisaient pas alors il lui permettrait d’attaquer leurs terres. Lorsque le message leur parvint, ils ne libérèrent toujours pas son fils de sorte que le prince rassembla ses troupes et envahit l’Arménie. Les Arméniens envoyèrent un messager à l’Atabeg Shihab ad-Din d’Alep pour lui de demander l’aide et de susciter la crainte du prince s’il prenait le contrôle de leurs terres parce qu’elles étaient à proximité des quartiers d’Alep. En réponse Shihab ad-Din leur fournit des soldats et des armes.

Quand le souverain d’Antioche fut informé, cela renforça sa détermination à envahir leurs terres. Il marcha pour leur faire la guerre mais sans toutefois atteindre un objectif quelconque si bien qu’il se retira. Ceci me fut rapporté par un chrétien intelligent qui se trouvait dans ces régions et qui les connaissaient. J’ai interrogé une autre personne qui connaissait certains faits et n’était pas sûr pour les autres.

 

 

Cette année, il y avait deux éclipses de lune, la première fut la veille du 14 du mois de Safar.

 

Cette année, il y eut aussi une merveille dans les environs de Mossoul à savoir une source d’eau très chaude connut sous le nom de source d’al-Qayyarah que les habitants appelaient la source de Maymoun. Un peu de « goudron » jaillit avec l’eau ou les gens avaient l’habitude de s’y baigner en permanence durant le printemps et l’automne, car elle était extrêmement efficace pour les maladies « froides » telle que l’ « hémiplégie. » Ceux qui nageaient dedans éprouvaient une grande douleur à cause de la chaleur de l’eau. Cependant, cette année, l’eau se refroidie si bien que n’importe quel baigneur pouvait désormais sentir le froid. Ils l’abandonnèrent et se rendirent dans une autre source.

 

Cette année, il y eut de nombreux loups, des sangliers, des serpents et beaucoup furent tués. J’ai entendu dire qu’un loup entra dans Mossoul et qu’il fut tué. Un de mes amis qui avait un verger en dehors de Mossoul m’a dit que durant la période d’été de l’année 622 de l’Hégire (1225) il tua deux serpents mais que cette année et on était à peine le 1er Hayzouran (juin), il en avait déjà tué sept, si nombreux qu’ils l’étaient.

 

Cette année aussi, la pluie ne tomba pas sur Mossoul et la plupart d’al-Jazirah du 5 Shoubat (février) jusqu’au 12 Nisan (avril) ou rien ne se passa selon la coutume et que juste un peu de pluie tomba alors sur certains villages si bien que les récoltes furent rares. Ensuite, de nombreux criquets apparurent et la peine des personnes augmenta. La hausse des prix s’était ralentie un peu mais en raison du grand nombre de sauterelles, ils augmentèrent de nouveau. En outre, dans la plupart des villages de gros grêlons tombèrent qui ruinèrent et détruisirent ce que les gens avaient semé. Les rapports sur leurs différentes tailles différèrent. Le poids d’un grêlon fut soit 200 dirhams ou soit d’un Ratl. Il y eut aussi d’autres revendications de faites mais finalement, la grêle tua de nombreux animaux et à la fin de l’année, la famine durait toujours et plus gravement à Mossoul.

 

Un de nos amis attrapa un lapin et vit qu’il avait deux testicules, un pénis et la vulve d’une femelle. Quand ils ouvrirent le ventre, ils trouvèrent deux jeunes à l’intérieur. J’ai entendu cela de mon ami et de plusieurs autres qui étaient avec lui. Ils dirent : « Nous avons toujours entendu dire que le lapin était mâle pendant une année et femmes la suivante mais nous ne l’avons pas cru cependant, quand nous avons vu cela, nous avons réalisé qu’il était tombé enceinte alors qu’il était une femelle et qu’à la fin de l’année, il était devenu un homme. Peut-être est-ce ainsi ou non parmi les lapins comme un hermaphrodite parmi les humains  qui a des parties intimes masculine et féminine. C’est également le cas où un lapin à ses menstrues tout comme les femmes. J’ai vécu à Jazirat Ibn ‘Omar et nous avions un voisin qui avait une fille appelée Safiyah. Elle resta ainsi pendant une quinzaine d’années quand il apparut que le pénis d’un homme s’était développé et sa barbe poussa. « Il » eut ainsi une vulve et un pénis.

 

Cette année, un homme de notre maison sacrifia un mouton et trouva sa chair extrêmement amère de même que sa tête, ses jambes et tous ses abats. Ce fut une chose qui n’a jamais été entendue précédemment.

 

Le mercredi 25 du mois de Dzoul Qi’dah à midi, il y avait un tremblement de terre à Mossoul et dans la plupart des pays arabes et perses. Le plus fort séisme eut lieu à Shahrazour car la plus grande partie de la ville fut endommagée notamment la citadelle qui fut complètement détruite. Dans cette région, six forteresses furent ruinées. Des répliques continuèrent pendant un peu plus de trente jours et puis Allah Exalté soulagea les gens. Quant aux villages dans cette région, ils furent pour la plupart ruinés.