Les conquêtes du sultan Bayazid I 

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Après la mort de Mourad I en 791 H (1389 EC), son fils Bayazid I lui succéda et il toute sa vie dans le Jihad pour la Cause d’Allah. Il se déplaçait d’Europe en Anatolie, puis retournait rapidement en Europe  afin d’obtenir une nouvelle victoire et un nouveau commandement. Grace à sa rapidité de mouvement et à ses attaques soudaines, il devint connu sous le nom d’ « Eclair Fourdroyante ».

Le sultan Bayazid tenta de conquérir Constantinople en 794 H (1391 EC) pour réaliser la prophétie et bonne nouvelle du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) mais il ne put y parvenir, et il avança avec ses forces sur la Valachie (افلاق le sud de la Roumanie actuelle) dont il força le souverain à signer un accord reconnaissant la souveraineté de l’Etat islamique et accepta de payer la Jizyah tous les ans. Puis il le laissa gouverner ses terres conformément à leurs propres lois et système de gouvernement. Ensuite, le sultan Bayazid marcha vers la terre des Bulgares dont il fit une province ottomane.

 

Quand ‘Ali, le fils du prince bulgare embrassa l’Islam, Bayazid fit de lui le gouverneur de Samsun. Face à ces victoires, les Européens s’inquiétèrent de l’expansion de l’Islam en territoire européen et une alliance serbe fut formée par le Duc de Bourgogne (actuellement l’est de la France), les princes d’Autriche et de Bavière (en actuelle Allemagne) et les chefs des chevaliers de Saint Jean, qui avaient été expulsés de ‘Akka (Acre) pendant les croisades. De là, ils voyagèrent vers Chypre, puis Rhodes, puis Malte et assiégèrent Nicopolis, située au nord de la Bulgarie actuelle.

 

L’armée du sultan Bayazid, conduite par un commandant serbe, Stephan, le fils de Lazar qui faisait partie de ces européens qui avaient embrassé l’Islam, arriva et la bataille eut lieu le 22 Dzoul Qi‘dah 798 H (9 septembre 1396 EC) ou l’alliance européenne fut écrasée.

 

La bataille de Nicopolis s’acheva  avec la victoire des Ottomans qui firent de nombreux prisonniers parmi les nobles français, parmi lesquels le Comte de Nevers, le Duc de  Bourgogne commandant les forces bourguignonnes et le futur héritier de la couronne. Ce comte fut contraint de faire le serment de porter de ne jamais plus faire la guerre aux Ottomans mais ultérieurement la décision fut prise de libérer les princes prisonniers, suite au paiement d’une rançon, Bayazid souhaita libérer le comte de Nevers de son serment et lui dit : « Ô, Comte ! Tu peux repartir et et refaire la guerre contre moi et regouter à l’ignominie. Et sache que je ne crains pas ton retour car si je te craignais, je ne t’aurais pas libérer de ton serment. Viens quand tu veux et tu me trouveras moi et mon armée devant toi. Parce que je suis né pour vaincre les guerriers croisés qui se dresse devant moi. »

 

Suite à la victoire ottomane à Nicopolis, Bayazid en envoya des nouvelles au calife abbasside, al-Moutawakkil, au Caire. Le calife répondit en l’honorant d’une robe d’honneur et d’une épée ; dont la signification était la reconnaissance de Bayazid comme sultan de la province romaine.

 

Ainsi, Bayazid, le prince ottoman, devint le premier à porter le titre de sultan dans la maison de ‘Uthman et il aurait balayé toute l’Europe, si Allah n’avait pas ordonné l’imminence du danger porté par Tamerlan, qui secoua le sultanat ottoman et causa l’arrêt du programme d’expansion pendant une certaine période de temps, jusqu’à ce que l’unité soit restaurée une fois de plus par son fils, Muhammad I plus connut sous le nom de Muhammad Chalbi, né en 781 H (1379 EC).

 

 

La reconstruction de l’Empire Ottoman et les Nouvelles Conquêtes

Le sultan Muhammad Chalbi (Muhammad I) 

Après le raid de Tamerlan sur l’empire  ottoman par Tamerlane, un certain nombre des fils de Bayazid lui succédèrent, sans qu’aucun ne soit digne d’être remarqué et la situation de l’empire continua de se détériorer jusqu’à ce que Muhammad I, le plus jeune fils de Bayazid, puisse prendre les rênes du pouvoir en 816 H (1413 EC) après dix années de défaites face à Tamerlan suite à sa victoire de la bataille d’Ankara, en 805 H (1402 EC).

 

Le sultan Muhammad Chalbi put mettre fin aux troubles et aux complots intérieurs qui avaient déchiré le pays, pour restaurer l’unité et le sauver de l’état menacé d’effondrement.

 

 

Muhammad Chalbi reprend les conquêtes après une période de suspension  

Lorsque Muhammad Chalbi eut restauré la stabilité du pays, il commença à se préparer pour une confrontation avec les dirigeants de Hongrie et de Bosnie qui avaient avancé vers les frontières ottomanes sous le commandement de Sigismund, roi de Hongrie, qui avait été récemment élu empereur de Bohème (Allemagne). De ce fait, un commandant ottoman, Ishāq Beg s’était dirigé vers eux et il rencontra l’armée de l’empereur en Croatie, où il put obtenir la victoire sur eux. Cette victoire effraya tous les dirigeants des Balkans et le Duc d’Herzégovine lui déclara son allégeance. Certains endroits en Herzégovine ouvrirent alors leurs portes et Ishāq Beg avança jusqu’à atteindre la Slovénie. Bosna Sarai (Sarajevo) tomba aussi en 818 H (1415 EC).

 

Après avoir Izmir en 819 H (1416 EC), le sultan Muhammad Chalbi marcha sur la Roumanie où il entra et bâtit deux forteresses au nord du Danube : Turnu et Barkawi (Pirgovo).

 

A cette époque, Ishāq Beg parvint à conquérir Pasteria (ou Pastusha), et quand les forces allemandes et hongroises essayèrent de défendre la péninsule ou se trouve le port de Trieste, elles ne purent y parvenir et perdirent 19.000 hommes. Cette victoire éperonna Ishāq Beg vers d’autres conquêtes et il marcha vers la Transylvanie, où il trouva le martyre.

 

 

La Fitnah de Sheikh Badruddin et l’opposition de Muhammad Chalbi 

A l’époque où Muhammad Chalbi recommenca ses conquêtes, une tentative de déstabilisation de l’empire eut lieu. Elle fut lancée par la propagation d’une foi dont les croyances étaient contraires à ceux de l’Islam et plus proches du communisme des temps modernes. Les plus actifs dans la propagation de ce crédo furent deux personnes, Borkluce Mustafa (بير قليجه مصطفى) et Turlac Kamal d’origine juive.

 

Après que cette déviance  corrompue se fussent rapidement propagée et ses adeptes devenus nombreux, le sultan ne trouva nul alternative que de s’y opposer et de résister, afin que l’empire ne tombe pas une fois de plus dans le chaos.

 

Le sultan Muhammad Chalbi envoya un de ses hommes qui avait embrassé l’Islam et qui avait été désigné gouverneur de Samsun nommé Sisman Ibn ‘Amir al-Boulghar (le fils du dirigeant bulgare) à la tête d’une grande armée, avec les ordres de combattre Badruddin (Sheikh Badruddin (1359 EC - 1420 EC) était un théologien et révolutionnaire, et prêcheur  charismatique qui mena la rébellion contre l’empire ottoman en 1416 CE. Né de parents musulmans et chrétiens dans la vile anatolienne de Simav, le père de Badruddin était l’arrière-petit-fils du sultan seldjouke de Roum (Konya) Kaykaws II et Qadi (juge) de la ville. Badruddin commença son éducation dans cette ville. Plus tard, il alla à Bursa puis au Caire, où il assista à des lectures sur l’astronomie, les mathématiques, la logique, et la philosophie. Il étudia la loi et d’autres sujets islamiques. Alors qu’il se trouvait au Caire, il fut le tuteur du fils du sultan mamelouk Barqouq, le premier sultan de la première dynastie Bourji. Il épousa Cazibe Hatoun (Jazibah Khatoun), une princesse mamelouke. Au milieu des combats dynastiques suite à la bataille d’Ankara et la mort du sultan Bayazid I, Moussa Chalbi nomma Badruddin chef juge militare (kaziasker). Quant, en 1413 EC, le frère de Moussa et son rival, Muhammad Chalbi, devint sultan, Badruddin fut exilé à Iznik. L’insurrection du sheikh Badruddin eut lieu dans la période qui suivit la bataille d’Ankara, entre Muhammad et son frère Mustafa.) l’initiateur de ce crédo et ses adeptes mais Sisman fut tué par le traitre Borkluce Mustafa et son armée fut vaincue tandis que le crédo de ce traitre se propagea sur le territoire. Alors, le sultan Muhammad Chalbi envoya une autre force, commandée par son premier ministre, Bayazid Pasha qui combattit Borkluce et le vainquit à la bataille de Karaburnu, après quoi le châtiment pour insurrection fut infligé à Borkluce Mustafa et il fut pendu. Puis le fondateur de ce crédo corrompu, Badruddin, fut arrêté en Macédoine et le châtiment pour insurrection lui fut également infligé, conformément aux verdicts légaux islamiques des savants qui se basaient sur la guidance du Messenger d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui a dit : « S’il quelqu’un vous vient alors que vous êtes tous unis derrière un homme (c’est-à-dire un chef) et tente de semer la discorde entre vous et rompre votre unité, tuez-le. » Rapporté par Mouslim.

 

 

Les conquêtes du sultan Mourad II 

Après la mort du sultan Muhammad I en 824 H (1421 ECE), son fils Mourad lui succéda alors qu’il était âgé de 18 ans. Ses principaux soucis étaient de préparer une puissante armée, d’avoir une forte économie pour son état et des frontières bien fortifiées avec l’Europe, toujours sur le sentier de guerre et prête à l’attaquer.

 

Il est clair qu’avant de tourner son regard vers l’Europe, Mourad était résolu à récupérer les territoires que l’empire avait perdus en Asie Mineure et à renforcer le pouvoir ottoman dans ces régions. Afin d’avoir les mains libres pour réaliser son projet, il fit un traité de paix de cinq ans avec la Hongrie et suggéra à l’empereur byzantin Manuel II de renouveler le traité signé par son père. Cependant, Manuel demanda à Mourad II de lui laisser deux de ses frères à Constantinople comme preuve de sa bonne foi. Mais le sultan ottoman refusa la requête de l’empereur qui le menaça alors de libérer son oncle Mustafa, un prétendant servile au trône ottoman, prisonnier des Byzantins.

 

Suite au refus du sultan concernant la requête de l’empereur, Manuel II procéda à la libération de Mustafa après que ce dernier se fut fermement décidé à rendre à l’empire byzantin tous ses anciens territoires qui avaient été pris par les Ottomans, si sa rébellion réussissait, et il lui donna dix bateaux, commandés par Demetrius Lascaris. Avec son aide, il assiégea la ville de Gallipoli qu’il captura sans toutefois être capable de prendre la forteresse et laissant une force militaire autour, il avança avec son armée vers Edirne.

 

Mourad II fut alors contraint de résoudre ces problèmes (Mustafa, l’oncle rebelle de Mourad II, obtint une flotte de guerre du césar (roi) byzantin et attaqua la côte européenne de l’empire ottoman. Le sultan Mourad envoya son commandant, Bayazid Pasha, punir les rebelles mais il fut tué sur le champ de bataille. Mustafa traversa les Dardanelles et attaqua l’Asie Mineure mais il fut vaincu par Mourad et s’enfuit à Gallipoli, et occupa la Thessalie. Mourad le pourchassa à Gallipoli et dérouta sa force militaire. Mustafa s’enfuit à Edirne mais fut attrapé et pendu à une tour de la ville. Peu après, le sultan Mourad II se tourna vers Gênes et signa un traité de paix avec son état rival. Mourad commença alors des préparations massives contre Constantinople et finalement assiégea l’ancienne ville en 826 H / juin 1422 EC. César incita le jeune frère du sultan, Mustafa, à se révolter contre Mourad en Asie Mineure. Ainsi Mourad dut lever son siège de Constantinople et se rua en Asie Mineur alors qu’il était proche de la victoire. Mustafa affronta Mourad sur le champ de bataille mais fut vaincu et tué. Quand le sultan Mourad arriva en Europe, César lui acheta la paix au prix d’importantes régions et contre le paiement de 30.000 ducats annuels.  (History of Islam, Akbar Shah Khan Najīb Ābadi : 3/401-406)) après quoi, il fut libre d’étendre les conquêtes de l’état islamique, ce qu’il fit en conquérant Salonique le 6 Ramadan 833 H (29 mai 1430 EC) après avoir remporté une victoire totale sur une armée de Venise. Il entra ensuite en Albanie et soumit le gouverneur de Valachie qui accepta de payer annuellement la Jizyah. Ces évènements eurent lieu entre 835 H et 837 H (1431 EC and 1433 EC).

 

Puis en 843 H (1439 EC), il conquit la ville de Semendria, située près de Belgrade. Après cela, il assiégea Belgrade, mais rompit le siège après avoir appris que le pape avait appelé les rois et les princes d’Europe à participer à une croisade contre l’empire ottoman. Cet appel reçut la réponse favorable d’Alfonse V, roi d’Aragon (au nord-est de l’espagne) et de Naples, Ladislas III, le roi de Hongrie et de Pologne, et Jean Hunyadi, le régent de Transylvanie. L’armée comportait aussi des contingents saxons, allemands, tchèques, latins, français, bosniaques et aussi de Karaman et Valachie.

 

Cette force, menée par Hunyadi, parvint à obtenir un certain nombre de victoires sur l’armée de l’empire ottoman, surtout après l’abdication de Mourad II en Joumādah al-Awwal 848 H (Août 1444 EC), en faveur de son fils Muhammad II, quand il n’avait que 12 ans (le sultan Muhammad II naquit en Rajab 832 H / avril 1429 EC. (Dā'irah Ma‘ārif-i-Islāmiyyah) Il avait juste 16 ans lors de son accession au trône en 848 H / 1444 EC).

 

Alors l’Europe commença à s’unir après l’abdication de Mourad, afin d’attaquer les territoires de l’empire ottoman et sans cette abdication elle n’aura jamais osé le faire.

 

Pour cette raison, le cardinal Cesarini persuada le roi de Pologne et de Hongrie, Ladislas, qu’il devait violer le traité avec les Ottomans, qui était, d’après lui, un traité signé par des « mécréants », et pour cette raison, le pape l’invalida, ce qui eut pour conséquences que plusieurs puissances chrétiennes s’unirent pour lancer la cinquième croisade contre l’empire ottoman en 848 H (1444 EC), dans une tentative de provoquer sa chute.

 

Cette armée croisée, menée par Ladislas et Hunyadi parvint à entrer dans les territoires de l’empire ottoman ;  ils campèrent sur la côte de la Mer Noire et avancèrent de Varna, dont ils tentèrent de prendre le port, (1er janvier 2007) et les deux forteresses de Vidin et Nicopolis mais n’ayant pu le faire, ils pillèrent les villes.

 

A cette époque, le conseil du sultanat de Shourah se réunit à Edirne et adopta une résolution appelant au retour du sultan Mourad II, dont le texte est le suivant : « Nous sommes incapables de repousser l’avancée de l’ennemi à moins que votre père assume le sultanat à votre place. Envoyez votre père affronter l’ennemi et allez vous reposer : puis le sultanat vous sera rendu quand cette question important aura été résolue. »

 

Après avoir lu cette lettre, Muhammad II plaça les intérêts de son peuple au-dessus des siens et il envoya aussitôt un message à son père, lui demandant de reprendre son poste de dirigeant ; mais son père refusa. Face à ce refus, il lui envoya une autre lettre contenant ces sages paroles : « Si je suis le Badshah (titre qui se composait des termes perses Pah « maitre » et le titre plus connu Shah « roi »), alors je t’ordonne de prendre le commandement de l’armée et si c’est toi qu’il l’est alors viens défendre ton pays. »

 

En recevant cette lettre éloquente, Mourad II n’eut pas d’autre choix que d’obéir à cet appel et il se hâta vers Edirne ou il réunit une armée forte de 40.000 combattants sans désister son fils Muhammad II du pouvoir.

Puis, il avança vers l’ennemi à Varna, sur la côte de la Mer Noire au mois de Sha‘ban 848 H (novembre 1444 EC). Au cours de la bataille qui s’ensuivit, Ladislas et le Cardinal Cesarini furent tués, alors que Hunyadi s’enfuit.

Le nombre des soldats ennemis faits prisonniers s’éleva entre 80.000 et 90.000 soldats tandis que 150 soldats ottomans furent martyrs, y compris le Beglerbeg, Damah Karaca Pasha, le beau-frère du sultan.

 

Cette victoire eut un grand effet sur les citoyens et causa la joie et le bonheur de tous à travers le territoire ottoman. En vérité, l’effet ne fut non pas seulement confiné à l’empire ottoman mais il s’étendit à travers le monde islamique. A peine les nouvelles atteignirent le Caire, le 22 Dzoul Hijjah 448 (1er avril 1445 EC) que le sultan mamelouke, Djakhmak, ordonna que le nom du sultan Mourad soit mentionné après celui du calife abbasside, et que des invocations soient faites dans tous le sultanat mamelouk pour les âmes des martyrs ottomans en plus, des célébrations de cette victoire qui eurent lieu en Egypte.

 

Peu après que Mourad II soit revenu au pouvoir, il y renonça de nouveau en faveur de son fils Muhammad II. Mais certaines personnes essayèrent de se rebeller contre lui et Mourad fut contraint de reprendre le sultanat une fois de plus et il entreprit une seconde expédition militaire contre le territoire de la Morée le 8 Ramadan 850 H (27 novembre 1446 EC). Pendant cette expédition, il assiégea la forteresse de Corinthus qu’il prit le 21 Ramadan 850 H (10 décembre 1446 EC) puis, il entra dans la péninsule et occupa Patras.

 

En 851 H (1447 EC), le sultan Mourad II se mit en route avec une expédition militaire pour l’Albanie, avec l’intention de punir Skanderbeg qui avait conspiré avec les Européens et déclaré son intention d’attaquer l’empire ottoman.

 

L’Europe s’unit une fois de plus contre la Maison de ‘Uthman afin de faire cesser l’avancée de l’Islam

Quatre ans après la défaite des armées européennes face aux armées ottomanes à Varna, Hunyadi Janus, le chef vaincu, désira transformer sa défaite en victoire et commença à inciter les états d’Europe à s’unir contre les forces ottomanes. Alors, la Hongrie, l’Allemagne, la Pologne, la Sicile, Napoli, le Vatican et la Moldavie s’unirent, et leurs forces combinées s’élevèrent à 100.000 soldats. Ils parvinrent à entrer en territoire ottoman et avancèrent jusqu’au Kosovo, où ils avaient déjà subi une défaite écrasante.

 

Quand le sultan Mourad prit conscience de cela, il se hâta de préparer son armée et avança pour affronter cette alliance. Les deux armées s’affrontèrent lors de la bataille du Kosovo, qui dura trois jours et trois nuits, du 10 au 12 Dzoul Qi‘dah 852 H (17 au 19 janvier 1448 EC). Après avoir chargé le Turkhan Pasha de bloquer toute les possibilités de retraite aux armées coalisées, le sultan Mourad II parvint à vaincre cette alliance et tua 17.000 d’entre eux puis captura les autres tandis que 4.000 Musulmans tombèrent martyrs.

 

Les conquêtes de Mourad ne s’arrêtèrent pas là et en été 853 H (1449 EC), il s’élança à la tête d’une expédition militaire vers l’Albanie afin d’y attaquer le traitre Skanderbeg, qui s’était enfui après s’être rebellé contre lui mais ce dernier reussit à s’échapper de nouveau.

 

Après la campagne de Mourad II en Albanie et à peine le sultan musulman avait-il atteint son but, qu’il mourut en février 1451 EC, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.

   

Ses ennemis témoignent de son noble caractère avant même ses amis : l’historien byzantin, Chalcondyles, qui le rencontra personnellement, dit de lui : « Il était un homme honorable et juste. »

 

L’historien byzantin Doukas (804 H - 874 H (1400 EC - 1470 EC) a dit : « Il montra de l’amour à son peuple et de la générosité envers les pauvres et les nécessiteux ; et à ce sujet, il ne faisait aucune distinction entre ses sujet musulmans et ses sujets chrétiens – tous recevaient le même traitement. Il honorait ses pactes avec ses ennemis et ceux qui violaient leur pacte devaient faire face au châtiment d’Allah. Il ne faisait la guerre que s’il y était forcé et quand il mettait ses ennemis en déroute, il ne les massacrait pas mais ouvrait la porte à la paix. »

 

L’historien français Crenard a dit de lui : « Si Mourad I fut l’architecte de l’empire ottoman, alors Mourad II en fut le constructeur. »