La Conquête des territoires serbes 

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Après avoir conquis Constantinople, le sultan Muhammad al-Fatih s’appliqua à la tâche de renforcer son règne dans la région du Danube, afin d’affronter les Hongrois qui représentaient un obstacle permanent sur le chemin de l’expansion ottomane vers l’Europe.

A cette fin, il œuvra à annexer les Etats Serbes unis à l’empire Ottoman, en particulier après la défection volontaire de nombreux princes serbes aux Ottomans et leur acceptation du statut de vassaux, parmi lesquels Brankovic, les princes de Valachie et de Moladavie (Bogdania). Ils acceptèrent le règne indirect des Ottomans à cause de leur opposition à la Hongrie. De même les frères de l’empereur byzantin, Demetrius et Thomas, gouverneurs de la Morée, acceptèrent leur subordination à l’empire ottoman Empire, de même les dirigeants des iles de Chios et Lesbos détenues par Gênes devinrent subordonnées aux Ottomans. D’autre part, des accords de paix furent signés avec les iles égées, qui poussèrent les habitants des Balkans à accepter l’Islam et le règne ottoman.

 

Cette acceptation de l’Islam par les habitants des Balkans et leur amour pour l’empire ottoman eut un effet évident sur de nombreux états qui sentirent l’approche de la menace ottomane. Ces états incluaient la Serbie, la Hongrie et Venise qui agirent en réponse à l’instabilité dans la région et parvinrent à enroler Brankovic, le prince serbe, qui avait déclaré sa soumission à l’empire ottoman mais qui maintenant faisait une alliance avec Hunyadi, après quoi les deux hommes tentèrent de s’engager dans des escarmouches avec les armées de l’empire ottoman mais qui ne put s’opposer à cette alliance et ils pénétrèrent plus en profondeur dans les territoires serbes, conquérant villes et forteresses, les unes après les autres, jusqu’à ce qu’ils aient atteint Belgrade. Ces armées parvinrent à conquérir tous ces territoires serbes aux mains du grand commandant, Mahmod Pasha, entre 863 H  et 865 H (1458 EC - 1461 EC), en plus de la ville de Belgrade.

 

 

La conquête de la Morée (Grèce), de la Bosnie et de l’Albanie

 

La conquête des territoires de la Morée  

Ces territoires étaient déchirés par des disputes et des divisions entre deux frères, Thomas et Démétrios. Ces disputes entre eux avait mené à l’intervention des Albanais dans les affaires de leurs territoires et quand le sultan Muhammad al-Fatih sentit qu’il y avait un danger du côté des Albanais ; il y conduisit une expédition militaire en 863 H (1458 EC) et expulsa les Albanais, ajoutant toutes les provinces de l’est de la région de la Morée à l’empire ottoman. Mais avant peu, Thomas et son frère prit avantage de ce que l’empire ottoman était occupé ailleurs pour tenter de reprendre ces territoires.

Cependant, le sultan Muhammad le Conquérant parvint à les en empêcher ; et pendant cette campagne, il conquit la ville d’Athènes en 869 H (1464 EC), puis les iles Egées la même année, apportant toute la Grèce sous le règne ottoman, sauf pour quelques places et forteresses détenues par les Vénitiens.

 

Les armées ottomanes parvinrent également à conquérir la principauté de Valachie (le sud de la Roumanie) en 867 H (1462 EC).

 

 

La conquête de la Bosnie et Herzégovine   

Après que le sultan Muhammad le Conquérant eut conquis les territoires serbes, il considéra qu’il était nécessaire de conquérir la Bosnie et Herzégovine célèbre pour ses forteresses. Il trouva que cela était nécessaire pour empêcher toute alliance européenne de se former contre lui.

Pour cette raison, il envoya un message à son dirigeant, lui demandant de se soumettre à l’empire ottoman et d’en reconnaitre la souveraineté, mais il refusa, ne laissant au sultan Muhammad d’autre alternative que de s’y diriger avec son armée, ce qu’il fit ; conquérant le territoire en 868 H (1463 EC), après quoi toute la Bosnie fut portée sous règne ottoman.

 

 

La conquête de l’Albanie  

    En 866 H (juin 1461 EC), le sultan Muhammad al-Fatih signa un traité de paix avec Skanderbeg, le dirigeant de l’Albanie, en fonction duquel Skanderbeg fut reconnu comme le dirigeant des territoires de l’Albanie et d’Epirus (une ile grecque). Cependant, presque immédiatement Skanderbeg viola le traité, livrant de nombreuses batailles contre des armées de l’empire ottoman, jusqu’à ce que ces armées réussissent à conquérir toute l’Albanie et l’annexant à l’Etat ottoman en 872 H (1467 EC) (l’année de la mort de Skanderbeg). Le sultan Muhammad conquit les villes d’Amastris, Sinop et Trabzon.

 

 

La conquête de Venise 

Suite à la conquête ottomane de Constantinople, puis leur annexion de la péninsule de la Morée et leur occupation des détroits, les Vénitiens sentirent que les Ottomans leur donnaient des sujets d’inquiétudes, et ils tentèrent d’unir les forces d’orient et d’occident afin d’affronter cette menace approchante. Ils commencèrent à inciter les Mameloukes contre les Ottomans, en excitant les émirats sous autorité mamelouke, c’est-à-dire l’émirat de Ramadan. Comme les Mameloukes ne répondirent pas à cette incitation, ils essayèrent d’inciter l’émirat d’ak-Koyunlu (Moutons blancs turcomans), qui était gouverné par un émir nommé Uzun Hassan. Il répondit positivement à cette incitation et signa un traité avec eux qui fut également signé par certains états européens et par le Pape.

Ce traité stipulait que les territoires de l’empire ottoman devaient être divisés parmi eux, que les Ottomans devaient être expulsés de toute l’Europe et qu’Uzun Hassan annexerait l’émirat karamanide, Trabzon et les territoires d’Anatolie. De cette façon, l’empire ottoman restreint par la Mer Noire, la Mer de Marmara, la Mer Méditerranée  et la Mer Egée et ils ne seraient pas autorisés à approcher du centre et de l’est de l’Anatolie.

Quand le sultan Muhammad le Conquérant apprit ceci, il bougea rapidement et reprit la guerre en Sha‘ban 868 H (avril 1463 EC) capturant ainsi la Hongrie. En entendant ceci, les Vénitiens devinrent extrêmement agités et effrayés, étant isolés, d’un attaque ottomane, en particulier après la mort du Pape et le refus du nouveau pape de risquer une guerre contre l’empire ottoman.

 

A cause de cela, le sultan Muhammad le Conquérant sentit qu’il n’y avait pas d’autre alternative que de détruire la puissance militaire de Venise et il attaqua donc l’ile d’Akribos (Eubée ou Ewoia) qu’il prit en 875 H (1470) et ses armées entrèrent à Thessalie et Attica et atteignirent l’émirat de Ramadan. Donc, le sultan Muhammad le Conquérant obtint un contrôle total sur les côtes de la Mer Méditerranée, qui lui laissèrent ouvertes les côtes de l’Italie. Le sultan Muhammad parvint également après cela à reprendre le contrôle de Trabzon et l’émirat de Karaman après qu’Uzun Hassan le traitre les eut détenus pendant un moment. Les armées ottomanes traversèrent également le Danube et attaquèrent les territoires hongrois. Ils détruisirent la plaine vénitienne et l’est de l’Italie, entrant en Autriche et conquérant Zagreb.

 

Quand à ces victoires, les Vénitiens ne trouvèrent pas d’autre alternatives que d’entrer en pourparlers de paix avec l’empire ottoman au mois de Shawwal 884 H (décembre 1479 EC). Le traité signé obligeait les Vénitiens à payer une réparation militaire et une Jizyah annuelle et ils se retirèrent de nombreux endroits qu’ils avaient pris ; ils quittèrent aussi Argos et toute l’Albanie, à part un petit nombre de locations sur la côte.

 

 

La conquête de la Crimée 

La Crimée était l’état le plus important apparu suite à la fragmentation du Khaganate mongol d’Altin Ordu, c'est-à-dire la Horde d’or (Europe de l’est). Elle joua un rôle important dans la politique des états dont les dirigeants descendaient de la lignée royale de Juji, le fils ainé de Genghis Khan.

Cet état, établit dans la péninsule criméenne, incluait l’Ukraine actuelle et s’étendait jusqu’au nord du Caucase et vers la Russie. Le long du littoral de Crimée, il y avait un certain nombre de forteresses – les ports gênois – et jusqu’à la conquête de Constantinople, la majorité du commerce de la Mer Noire était contrôlé par la République de Gênes qui fut placée en sévère difficulté et incapable d’atteindre ses territoires lorsque le sultan Muhammad ferma le détroit et prit Galata près d’Istanbul. Elle fut forcée de payer l’empire ottoman pour pouvoir passer le Détroit, afin de transporter ses marchandises entre l’Europe et ses territoires de Crimée.

 

Le sultan Muhammad voyait d’un très mauvais œil la connexion d’une nation européenne avec la Mer Noire et quelques mois après la conquête d’Istanbul, en Sha‘ban 859 H (juillet 1454 EC), il envoya une flotte en Crimée, et força Caffa – le principal port génois de Crimée – à payer une taxe annuelle. La volonté politique du sultan Muhammad de faire de la Mer Noire un « lac » ottoman (d’en excercer le total contrôle) était connue. Déjà en été 856 H (1451 EC), immédiatement après son intronisation, il avait envoyé l’Amiral (Kapudan Derya) Balta Ughlu Souleyman Beg, avec 50 vaisseaux de guerre sur les côtes de la Mer Noire qui prit Batum au sud et apporta le pouvoir ottoman aux Ajars (les Mongols Qipchaq qui devinrent Géorgiens). Il prit également la forteresse de Soukhoum et soumit au règne ottoman les Abkhazians (qui embrassa l’Islam) ; en conséquence de quoi, toute la côte de Géorgie devint territoire de l’empire ottoman en 856 H (1451 EC). Enfin, Ajaristan et Batum furent complètement transférés sous la puissance ottomane en 884 H (1479 EC).

 

La principale inquiétude du sultan Muhammad al-Fatih était d’empêcher qu’un autre drapeau ne soit hissé sur la Mer Noire excepté le sien.

 

Il coupa la route des républiques génoises vers Caffa et les Génois de Caffa utilisaient dorénavant la route terrestre (Crimée, Hongrie, Albanie, Italie) qui était extrêmement difficile, raison pour laquelle ils payèrent une taxe au Khan de Crimée.

 

Le commandant de la marine, Gadik Ahmad Pasha se mit en route d’Islamboul (Istanbul) le 13 Mouharram 880 H (19 mai 1475 EC) avec une immense flotte, dont on n’avait jamais vu de semblable sur la Mer Noire dans toute l’histoire (183 vaisseaux de guerre et 290 transports de troupes soit un total de 473 vaisseaux), et il arriva dans le port de Caffa le 30 Mouharram 880 H (1 juin 1475 EC). Les habitants de Caffa se rendirent le 30 Mouharram (5 juin), suivis par les autres ports génois, Sudak et Alupka, loin au sud de la Crimée, à l’ouest de Yalta. Ils conquirent donc tous les territoires restants de l’empire byzantin.

 

Puis la flotte navigua du Détroit de Géorgie (Le Détroit de Kerch) pour la Mer d’Azov et prit le port fluvial d’Azov sur la côte nord-est de la Mer d’Azov sur le delta du Don, et là à Azov ils construisirent une forteresse ottomane et un certain nombre de garnisons. Ils établirent aussi une grande ville à Caffa, une ville de 700.000 habitants en plus des garnisons ottomanes.

 

Le Khan de Crimée accepta de se soumettre à l’empire ottoman et d’après le traité signé par le Khan et le sultan Muhammad le Conquérant – qui modèlerait l’organisation politique en Crimée pour les 300 prochaines années – le sultan Muhammad le Conquérant fit le serment de préserver le Khanat de Crimée aux mains des descendants de Gengis Khan, et le Badshah (sultan ottoman) était libre de désigner la personne de son choix comme Khan (émir) de Crimée. En retour de quoi, le sultan ottoman permettrait que le nom du Khan soit mentionné dans les mosquées de Crimée, après celui du calife abbasside et celui du sultan ottoman, et que le nom du Khan soit écrit sur les pièces de monnaie, après celui du sultan. De cette façon, les Ottomans devinrent les souverains incontestés de la Mer Noire, et la mer tomba sous sa juridiction et d’un seul coup l’empire ottoman se retrouva étendu sur une ligne de latitude 55 degrés au sud de Moscou. Pendant ce temps, l’ile de Samos en Mer Egée fut conquise.

 

Sakiz tomba aussi sous protection ottomane en 880 H (1475 EC), et en 884 H (1479 EC) la conquête de l’embouchure du Kuban était achevée, quand la forteresse d’Anaba y fut construite et devint la porte des territoires Circassiens vers la mer.

 

 

La Conquête de l’Italie 

Parmi les nombreux objectifs du sultan Muhammad al-Fatih, il y avait l’annexion de Rome aux territoires de l’empire ottoman pour unifier la couronne de l’empire ottoman et celle de Rome sous un même règne, celui de l’état ottoman. A cette fin, il devait conquérir l’Italie puis Rome.

Le plus grand état était le royaume de Naples, au sud de l’Italie, qui incluait la Sicile qui avait été sous contrôle espagnol. La moitié de la péninsule était sous le contrôle du Pape et comprenanit plusieurs petits états, comme le duché de Florence et le duché de Milan (Lombardie), chacun indépendant des autres mais un de ces duchés était aussi important que la république de Gênes. Le sultan Muhammad le Conquérant était déterminé à annexer le sud de l’Italie pour rendre crédible son rôle de sultan de Rome et de nombreuses autres villes d’Italie l’avaient déjà accepté entant que tel.

 

Les pièces frappées par ces états au nom du sultan Muhammad le Conquérant et qui porte son image existent toujours et l’on peut y lire : « Svltani Mohammeth Octhomani VGVLI : Bizantii Inperatoris 1481 / Sultanus Mohammeth Octhomani Tucorrm Inperatoris ».

 

L’ancien grand vizir et amiral de la flotte, Gadik Ahmad Pasha, navigua avec l’autre moitié de la flotte ottomane pour l’Italie en même temps que Masih Pasha se déplaçait vers Rhodes. La flotte ottomane était devenue si puissante qu’elle pouvait entreprendre deux opérations sur mer à une grande distance l’une de l’autre. La flotte, qui au début était constituée de 40 grands bateaux, de 50 petits vaisseaux de guerre et de 40 vaisseaux de transport, se rassemblèrent dans le port d’Apollonie (Albanie), dans le Détroit d’Otrante. De là, le 18 Joumādah al-Awwal 885 H (26 juillet 1480 EC), il traversa le Détroit d’Otrante (75 km) et le 20 Joumādah al-Awwal (28 juillet) il débarqua en Italie 18.000 soldats, 1.000 cavaliers et un grand nombre de canons. Le lieu du débarquement eut lieu proche de la forteresse d’Otrante qui se rendit après avoir opposé une résistance acharnée qui dura quatorze jours et après avoir perdu 12.000 de ses 22.000 défendeurs.

 

 

Traitrise du médecin vénitien juif et Martyre de Muhammad al-Fatih 

Le commandant ottoman, Khayr ad-Din Mustafa Beg, renforça sa position dans la forteresse de 6.500 fantassins. Ferdinand, le roi de Naples, ne fit aucune tentative pour attaquer la forteresse. A cette époque, alors que le sultan Muhammad le Conquérant préparait son expédition pour conquérir Rome, il fut soudain atteint de colique et en mourut ; cela fut la conséquence du poison que lui avait donné le médecin vénitien juif Maestro Iacopo, qui prétendit avoir embrassé l’Islam et se faisait appeler Ya‘qoūb Pasha. Il en envoya immédiatement la nouvelle aux Vénitiens, qui la reçurent 16 jours plus tard. La lettre contenait les mots suivants : « Le grand vautour est mort. »

 

   

En recevant cette nouvelle, les cloches de toutes les églises d’Europe tintèrent et des prières de remerciement furent offertes pendant trois nuits, sur l’ordre du pape, alors que partout dans l’état islamique la tristesse se répandait.

 

Le sultan Muhammad al-Fatih mourut après achevé des conquêtes telles que nul n’en avait achevées avant lui ; car à l’époque de sa conquête de Constantinople, l’empire ottoman courvait une superficie terrestre de 964.000 km2, parmi lesquels 480.000 km2 en Anatolie, 484.000 km2 dans les Balkans, et quand ils mourut, 28 ans après la chute de Constantinople et des années de conquêtes ininterrompues, cette superficie s’élevait à 2.214.000 km2, parmi lesquels 1.703.000 km2 en Europe et 511.000 km2 en Asie.

 

Qu’Allah à Lui les Louanges et la Gloire fasse miséricorde au sultan Muhammad le Conquérant et lui attribue la couronne de l’honneur le Jour du Qiyamah et qu’Il avilisse son assassin ce même jour.

 

 

Le sultan Bayazid II et ses Conquêtes 

Le sultan Bayazid II accéda au trône le 22 Rabī‘ al-Awwal 886 H (23 mai 1481 EC), et après quelques temps il parvint à continuer les conquêtes de l’empire ottoman, après s’être occupé des affaires de la nation (le principal objet de préoccupation de Bayazid II était la querelle avec son frère Cem qui réclamait le trône et recherchait un soutien militaire auprès des Chevaliers de Saint Jean à Rhodes. Finalement, les Chevaliers remirent Cem au pape Innocent VIII (1484 EC -1492 EC) qui pensa à utiliser Cem comme un outil pour repousser les Turcs d’Europe, mais la croisade papale échoua et Cem fut abandonné à croupir et à mourir dans une prison Napolitaine. Des Rebellions dans l’est, comme celle de Kizil Bash, troublèrent la plus grande partie du règne de Bayazid II ; elles étaient souvent soutenues par le shah de Perse, Isma‘il, qui était enclin à promouvoir le shiisme pour saper l’autorité de l’état ottoman. L’autorité ottomane en Anatolie fut en fait sérieusement menacée pendant cette période, et à un moment le grand vizir de Bayazid II, ‘Ali Pasha, fut tué dans une bataille contre les rebelles).

 

 

La conquête de Bogdania (Moldavie)

Le sultan Bayazid II entama ses conquêtes en 888 H (1483 EC) par une attaque contre la Hongrie. Un an plus tard, en Rabī‘ al-Awwal 889 H (Mai 1484 EC), il se tourna vers la Moldavie et durant cette campagne il parvint à conquérir un certain nombre de villes parmi lesquelles la forteresse de Chilia le 20 Joumādah al-Awwal 889 H (15 juillet 1484 EC), puis celle d’Akkerman, une citadelle située sur la Mer Noire le 26 Rajab 889 H (19 Août 1484 EC).

 

Le sultan Bayazid II parvint à conquérir cette forteresse après trois tentatives ratées, en 822, 858 et 879 H (1419, 1454 et 1474 EC).

 

Cette conquête permit aux Ottomans de contrôler l’embouchure du Danube et du Dniester, ce qui leur donnait la suprématie totale sur la route terrestre vers la Crimée. En plus, la principauté de Bogdania perdait toutes ses côtes sur la Mer Noire et comme elle n’occupait plus aucun littoral, toute la région tomba sus le contrôle ottoman et toute la Mer Noire devint un « lac » ottoman.

 

 

La conquête de la Slovénie et de la Croatie 

Vers la fin de l’année 898 H (1492 EC), l’émir de Bosnie, Ya‘qoūb Pasha, marcha sur la Slovénie à la tête d’une armée ottomane composée de 80.000 soldats. Cette armée réussit à conquérir la Slovénie puis Styria.

 

Alors qu’il était de retour, une armée croisée tenta de bloquer la progression de l’armée ottomane en Croatie mais cette dernière, commandée par l’émir de Bosnie, Ya‘qoūb Pasha,  parvint à la vaincre après avoir tué 5.700 croisés et fait prisonniers 25.000 autres. Ceci eut lieu le 27 Dzoul Qi‘dah 898 H (9 septembre 1493 EC). Cette victoire est enregistrée dans une poésie.

 

L’armée ottomane parvint également, entre 902 H et 909 H (1496 EC et 1503 EC) à obtenir un certain nombre de victoires sur les Vénitiens, et de nombreuses villes comme Lépante, Kurun, Navarro et Durazzo, et par ces conquêtes le sultanat ottoman s’étendait dans les Balkans et en Europe de l’est.