Le 21 Mouharram de l’année 897 de l’Hégire (le 24 novembre 1491), le ministre Aboul Qassim se rendit chez les époux royaux espagnols pour conditionner la reddition de la ville. Les époux acceptèrent ses conditions et l’accord fut conclu.

Lorsque la nouvelle de la reddition parvint à Moussa, il refusa les accords et harangua les gens à combattre jusqu’à la mort puis il se rendit chez as-Saghir et ses gens et leur dit :

- « Pourquoi vous êtes-vous rendus ? Mourrez dans la voie d’Allah le Très Haut. Regardez l’état des Musulmans d’Andalousie, ces Moudajjanin humiliés et pire que des bêtes qui vivaient chez les croisés ! Voulez-vous que les habitants de Grenade deviennent ainsi ? Regardez toutes les promesses et les engagements qu’ils nous ont promis et qu’ils n’ont jamais respectés dans aucune des villes qu’ils ont conquis et ce qui en reste ! Comment pouvez-vous leur faire confiance ou croire à leur parole après que vous avez vu trahison après trahison ? »

Alors le gouverneur dit: « Dieu est Grand ! Nulle divinité excepté Allah et Muhammad est le Messager d’Allah, nul est notre effort dans l’insatisfaction de la volonté divine ! » Et ce défaitiste dit une parole encore plus mauvaise : « Il a été écrit dans les Tables Gardées (lawhil mahfoud) que je serais perdant et que cette royauté serait ôtée de mes mains. »

Mais que sait-il de ce qu’il est écrit sur ces Tables et ce qu'Allah le Très Haut a écrit dedans !

Il mit cela sur le dos de la prédestination rien que pour justifier sa lâcheté comme le font un nombre important de penseurs et de savants de nos jours pour justifier la leur et la reddition devant l’effort et l’honneur, l’humiliation leur étant préférable que le combat dans la voie d’Allah le Très Haut.

Louanges à Allah (hamdoulillah), notre exemple n’est pas ces ignobles hommes mais le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et les héros des Musulmans qui se sont succédés au fils des siècles comme l’émir Moussa Ibn Abi Ghassan qui a refusé la soumission et préféré la gloire dans la mort au service du Seigneur Tout Puissant.

Il a refusé la trahison et il a refusé de se servir de la prédestination. Mais les savants, les penseurs et les ‘Oulémas mercenaires (offrant leur fatwa à celui qui paye le mieux) qui étaient présents dans le conseil (majlis) lorsqu’as-Saghir prononça ses paroles dirent : « Dieu est Grand (allahou akbar) ! Pas de choix dans la prédestination du Seigneur ! Et tous acceptèrent la reddition et lorsque les gens virent que l’élite de la ville se soumettaient, ils firent de même ».

 

Le martyr de Moussa Ibn Abi Ghassan 

Alors Moussa Ibn Abi Ghassan visita pour la dernière fois le sublime palais d’al-Hamrah puis fit un dernier tour de la ville à pied avant de mettre son armure et de prendre ses armes. Puis il monta sur sa monture et seul sortit attaquer les espagnols. Fernando lui envoya un détachement pour le combattre mais Moussa réussit à tuer la moitié d’entre eux avant qu’il ne soit submergé par le nombre.

Blessé, il chuta de son cheval et continua de combattre sur ses pieds jusqu’à ce que son sabre lui tombe des mains et que ses jambes furent brisées. Puis il continua de combattre à genou avec son poignard en tentant de se dégager vers un proche ruisseau ou il mourut martyr (Et Allah Seul sait qui est martyr) avant d’y parvenir !

Puisse Allah le Très Haut lui faire Miséricorde et le couvrir de gloire le Jour des comptes ! Et avec sa mort prit fin la résistance de Grenade.

 

Les clauses de la reddition 

Le 2 Rabi’ Awwal de l’année 897 de l’Hégire (le 06 janvier 1492), les époux royaux entrèrent dans le palais d’al-Hamrah, le siège du pouvoir des Musulmans.

Le traité de reddition qui existe toujours de nos jours, se trouve dans le musée de guerre de Madrid.

Le traité qui  comportait 67 clauses commençait ainsi :

Le roi de Castille Fernando et Isabelle promettent (yata’ahadane) et jurent (youqsimane) sur leur religion (dinihima) et leur honneur (sharifihima) de respecter (damaje) les clauses (shourout) du traité (mou’ahadah). 

- La remise de quatre-cent riches Musulmans jusqu’à ce que la ville soit totalement soumise comme garantie des accords et qui furent relâchés par la suite.

Quant aux autres clauses en voici les plus importantes :

- Garantie aux petits comme aux grands de la vie sauve, de la famille et des biens. Qu’ils restent dans leurs demeures et les quartiers et une totale sécurité sur tous les plans.

- Que les Musulmans soient jugés par leur lois du Qur’an dans les différents entre eux.

- Que les mosquées soient protégées de même que les fonds religieux.

- Qu’aucun croisé n’entre dans la maison d’un Musulman.

- Qu’aucune terre musulmane ne soit confisquée.

- Que seul un Musulman ait pouvoir sur un autre Musulman.

- Que tous les prisonniers de Grenade soient libérés ou et quoi qu’ils soient.

- Que tous les Musulmans qui s’enfuient de n’importe quel endroit et rentre dans Grenade soient libres et que le Sultan paye pour lui ses frais.

- Que celui qui veut retourner au Maghreb n’en soit pas interdit, qu’il n’a à sa charge que les frais de transport et qu’il paye en plus 10% de tous ses biens.

- Que personne ne soit pris pour une faute qu’il n’a pas commise.

- Que personne ne soit châtié s’il choisit de quitter la religion des Chrétiens.

- Si un Musulman choisit le Christianisme que deux juges lui font face ; un Chrétien et un Musulman. S’il décide de rester Chrétien qu’il le soit.

- Que celui qui a tué un Chrétien lors des guerres ne soient ni tué en contrepartie ni puni.

- Si les Chrétiens ont perdus des biens lors des jours de guerre, ils ne doivent pas être récupérés des Musulmans.

- Que toutes les injustices soient abandonnées tant les anciennes que les nouvelles. 

- Que les Musulmans soient exemptés d’impôt de guerre pour trois ans et après trois qu’ils payent ce qu’ils avaient l’habitude de payer aux rois.

- Qu’un Chrétien ne cherche pas à regarder au-dessus de la maison des Musulmans ou qu’ils rentrent dans leurs mosquées.

- Qu’un Musulman peut voyager en toute sécurité tant au niveau de sa vie, que de ses biens et de sa religion dans tout le pays sans être inquiété et sans être chargé d’un signe qui le différencie des autres gens.

- Que le muezzin ne soit pas interdit, ni celui qui prie, ou qui jeûne.

- Que celui qui se moque de l’Islam doit être puni.

- Que les habitants de Grenade restent sujet du roi de l’Andalousie avec leurs armes, leurs montures et qu’ils ne déposent que leurs armement lourd.

 

Si on lit les clauses du traité, on remarquera que les époux royaux croisés donnèrent aux habitants de Grenade tout ce qu’ils voulaient et tout ce dont n’auraient jamais rêvé des vaincus. Et après avoir lu toutes ces pages sur l’Histoire de l’Andalousie, la question est : Vont-ils respecter leurs engagements ? Je pense que vous connaissez désormais la réponse sans aucun doute !

 

Grenade 

Après la remise de la ville et sur les ordres de Fernando, Abou ‘AbdAllah al-Malik as-Saghir se retira à Andarash dans les montagnes d’al-Basharat, appelés aujourd’hui les montagnes d’al-Boujouras ou les Monts Enneigés, dans la région actuelle de la Sierra Nevada.

Puis lorsqu’il arriva à la dernière éminence, Tal al-Badoul, qui lui permettait d’avoir une vue sur la ville, Il se retourna en pleurant pour jeter un dernier coup d’œil sur Grenade et sa mère ‘Ayshah près de lui, lui dit cette célèbre remarque : « Tu dois pleurer comme pleure une femme (‘aleyka an tabki bouka an-nissa), sur ce dont tu as refusé de défendre comme un homme (ma ‘ajizta an toudaffi’ ‘anhou bi fa’al ar-rijal) ! » 

D’autres historiens ont rapporté qu’elle lui dit : « Pleures-tu comme une femme un royaume que tu as été incapable de défendre comme un homme (hal tabki kam nissa moulkan la tastati’ an toudaffi’ ‘anhou kam rijal) ? », une remarque si juste et si lourde de sens !

Le chancelier allemand Bismarck dit une parole similaire, lors du traité de Berlin au mois de juillet 1878 qui amputa une partie des terres ottomanes, à l’envoyé (mandoub) Ottoman du sultan ‘Abdel Hamid II qui versa des larmes à la signature. Il lui dit : « Allez-vous pleurer comme des femmes vos droits (houqouqkoum) que vous auriez dû protéger comme des hommes ? » 

 

Et Grenade la plus belle ville du monde de l’époque avec ses jardins, ses zoos, ses ponts, ses vergers, ses serres, ses rues pavées et illuminées la nuit, ses palais et ses merveilles tomba aux mains de Fernando.

Grenade la plus grande ville du monde de l’époque habitée par quatre million de personne tomba.

Grenade la ville de la science et des écrivains.

Grenade la ville d’Ibn Bitar, d’Ibn Roumiyah, d’Ibn Khatib, d’Ibn Azraq, de Wadi Ash.

Grenade la ville arsenal avec ses manufactures d’armement, de papier, de peintures, de cuir, d’acier etc.

Grenade la ville laboratoire, la ville culturelle et la ville futuriste, la ville des palais et des tours.

Grenade la dernière ville des Musulmans en Andalousie tomba et il n’y de force et de puissance qu’en Allah le Très Haut !

 

Sachez que les croisés espagnols ne connaissaient pas les bains ni l’hygiène à cette époque et comme nous l’avons mentionné, tout signe de la civilisation avancée des Musulmans y compris les bains seront détruit par la suite. La reine Isabelle, qui sera sanctifiée[1] par la suite pour sa victoire sur les Musulmans, utilisait ses ongles pour retirer la crasse qui la couvrait et c’est ainsi que se nettoyait les européens de l’époque. Se laver avec de l’eau et du savon était du barbarisme diabolique et un crime impardonnable !

Après la chute de Grenade et cette formidable victoire, la chrétienté du monde se réjouit considérablement. Des fêtes et des processions furent organisés dans toute l’Europe, les cloches furent sonnées, les croix et les bibles paradées.

 

 

Grenade est tombé à cause de :

- La préoccupation des dirigeants Musulmans pour la recherche exclusive du pouvoir qui devint la chose la plus importante pour eux et obnubila toute leur raison et les autres considérations. L’exemple des deux derniers gouverneurs as-Saghir et Zarl est terrifiant dans le sens ou réduits aux extrême, alors que toute l’Andalousie était perdue, ils espéraient encore gouverner une ville !

- Des divisions intérieures,

- De l’unification des ennemis et de la division des Musulmans,

- De la soumission des forts les uns après les autres qui affaiblit la force des Musulmans et renforça celle de leurs ennemis,

- Lorsqu’apparut des hommes comme Zarl et as-Saghir, des dirigeants traîtres qui vendirent les terres des Musulmans et qui donnèrent la priorité à leurs ennemis sur les gens de leur communauté. 

 

Abou ‘AbdAllah as-Saghir pensa qu’avec les clauses du contrat de reddition, il avait protégé les Musulmans et l’accord de paix fut renouvelé en 898 (1492). Les époux royaux laissèrent les gens en paix durant deux années, jusqu’à ce que les Musulmans aient été convaincus de leurs intentions et qu’ils acceptèrent le gouvernement des croisés.

Une année et demie après, as-Saghir demanda l’autorisation de quitter l’Andalousie avec sa famille, ses biens et ses proches et des transports furent mirent à sa disposition. Après son départ, les Musulmans seraient abandonnés à eux même et ne pourraient jamais plus se joindre sous la bannière d’un émir.

As-Saghir se rendit à Fès sous le règne d’Abi ‘Abdillah Muhammad ash-Sheikh Ibn Zakariyyah al-Wartassi des Banou Wartass qui était une tribu des Banou Marine ou Mérine où il vécut jusqu’à sa mort, en l’an 940 de l’Hégire (1353).

Les historiens ont rapporté que tous ses biens furent dissipés au fil des jours, qu’il ne laissa absolument rien pour ses descendants et que ses descendants même de nos jours font partie des familles de mendiants.

De même beaucoup de savants et de ‘Oulémas quittèrent l’Andalousie parce qu’elle n’était plus une terre d’Islam, ou les gens pouvaient pratiquer leurs religions et leurs traditions en toute sécurité mais aussi pour protéger leur biens et leur honneurs. Parmi ceux qui émigrèrent, il y eut : Ibn al-Azraq, un des grands savants malikites, auteur du livre « ash-sharh al-‘ajib ‘ala moukhassari khalil » et seuls restèrent les Moudajjanin.

 

 

Le roi catholique Fernando V quitta Grenade avec son épouse fanatique Isabelle pour revenir à Tolède en laissa derrière lui le comte Tandelia gouverneur de la ville après lui avoir recommandé de bien traiter les Musulmans, non pas par amour pour eux, mais pour qu’ils ne se rebellent pas contre lui et pour bénéficier de leurs avancées technologiques dans tous les domaines et parce que les croisés avaient besoin d’eux.

 

L’inquisition, la machine infernale de la chrétienté 

La chute de Grenade n’est pas en fait l’événement le plus triste pour les Musulmans mais ce qu’ils vont subir par la suite comme horreurs, comme punitions et comme cruautés. Comment des millions d’individus allaient être persécutés par la machine infernale de la chrétienté, l’inquisition (taftish).

Certes beaucoup de Musulmans émigrèrent au Maghreb mais des millions de Musulmans choisirent de rester en Andalousie. Au début les époux royaux Isabelle et Fernando respectèrent leurs engagements. Les Musulmans vivaient en paix, ils avaient conservés leurs armes, leur religions et leurs mosquées étaient protégées de même que leur honneur et leurs biens.

Mais lorsque Fernando se rendit compte que les Musulmans n’émigraient plus au Maghreb, que l’Andalousie n’était toujours pas un pays dans lequel seul les Chrétiens vivaient, il craignit que les Musulmans viennent à se rebeller un jour et rompit alors ses engagement, qu’ils avaient pourtant juré sur sa sainte foi et sur son honneur, poussé en cela par l’église catholique qui ne cessa pas, depuis la chute de Grenade, de le convaincre, et particulièrement Isabelle la fanatique, de rompre ses engagements ! 

Les tribunaux inquisitoriaux (diwan tahqiq) ou les tribunaux saints (diwan mouqaddass) et aussi appelés par certains historiens « mahakim taftish » furent donc crées pour pousser les Musulmans à partir ou à abdiquer leur foi par la force en accentuant la pression sur eux par la violence. Il est bien étrange de voir qu’il a été retiré de toutes les encyclopédies occidentales les crimes contre l’humanité perpétré par l’église catholique qui a décidé de redorer son blason en récrivant l’histoire purifiée de tous ses crimes passé et actuels comme on le voit par exemple pour les innombrables cas de pédophile qui la salissent régulièrement. Néanmoins, je vous conseille l’utilisation du moteur de recherche du site Internet « archive.org », par exemple pour le mot « inquisition » vous y trouverez une grande quantité de livres que vous pouvez téléchargez gratuitement, ce que je vous conseille rudement, pour pouvoir les étudier à loisir. Vous trouverez des anciens livres sans droits d’auteurs, qui contiennent des mines d’informations. Je vous conseille aussi plutôt les livres anglo-saxons qui ont une meilleure rigueur scientifique et particulièrement « A History of the Inquisition of Spain » d’Henry Charles Léa, en quatre volumes. 

 

 

L’inquisition fut conduite par le cardinal Jiménez (khaminis) Di Sinéros de Tolède, chef de l’église catholique espagnole, et Don Diego Dissa.

En l’an 905 de l’Hégire (1499), le cardinal Jiménez se rendit à Grenade pour mettre en place ces tribunaux terrifiants (rahib). Tous les savants Musulmans furent amenés et il leur fut demandé par les saints samaritains, des saints tribunaux de la sainte inquisition de la sainte foi catholique d’adopter la religion chrétienne ! Tous les savants de Dounia, et nous avons pratiquement que leur semblable de nos jours, se convertirent et reçurent en échange plein de cadeaux suivit aussitôt par le commun des gens qui, voyant l’élite du peuple se convertir firent de même. Pour les autres qui refusèrent, les « saints samaritains », des « saints tribunaux » de la « sainte inquisition » de la « sainte foi catholique » utilisèrent la politique de la menace et de la terreur au nom de la « guerre sainte ».

 

Rappelez-vous l’histoire, que nous avons déjà mentionné dans notre Abrégé de l’Histoire des Abbassides, de l’Imam Ahmad Ibn Hanbal, puisse Allah lui faire miséricorde, lorsqu’il fut emmené pour être exécuté dans l’affaire du Qur’an créé sous le califat d’al-Ma'moun, et que vint ce bédouin arabe et lui dit : « Tu es l’exemple que suive les gens, ne lui répond que ce qu’ils veulent entendre de toi car les gens n’attendent que ta réponse ». Cet Arabe du nom de ‘Amir Ibn Jabir était venu en fait lui conseiller de répondre au calife ce que ce dernier ne désirait pas entendre afin que les Musulmans suivent son exemple. Il lui dit : « Il n’y a entre toi et la rencontre de ton Seigneur qu’un coup de sabre et l’affaire sera close. Mais si tu réponds au calife ce qu’il veut entendre, tu en porteras le poids ainsi que celui de tous les Musulmans pour l’éternité ».

L’Imam rapporta : « Ce bédouin du commun des Musulmans venu du plus profond désert renforça mes convictions ». Ensuite, vint le trouver de chez al-Ma'moun, cet homme en pleur qui lui raconta avoir vu le calife affuter son sabre pour son exécution jurant de sa proximité avec le Messager d’Allah (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui) que si tu ne réponds pas ce qu’il attend de toi, il te tuera avec ce sabre (sayf). L’Imam enchainé leva alors les bras au ciel et fit sa célèbre invocation : « O Grand Seigneur, si Tu sais que Ton Qur’an n’est pas créé, empêche son (le calife) mal ». Son invocation fut aussitôt exaucée et un héraut annonça la mort subite du calife al-Ma'moun.

Regardez donc la différence entre lui et ces savants de Dounia que les moines catholiques invitèrent à la conversion et qui apostasièrent aussitôt sans contrainte[2] !

 

Il convient de rapporter que les deux émirs Nasr et Sa’d, les deux enfants de Thourayyah, l’épouse espagnole du Sultan Abou al-Hassan, apostasièrent avant la chute de Grenade et furent grandement honoré par Fernando V. L’un se nomma le Duc Fernando Di Granada à qui fut confié le commandement d’une armée de Castille tandis que l’autre Don Juan (khwan) Di Granada et les Musulmans de Grenade furent peinés par leur apostasie du fait, qu’ils avaient pour ancêtre le respectable Compagnon Sa’d Ibn ‘Oubadah al-Ansari (qu’Allah soit satisfait de lui).  

De même, les nobles de Grenade apostasièrent pour l’amour de ce monde mais en vérité, ils ne firent que du tort à eux même et doivent depuis, payer le lourd prix d’autant plus que l’apostasie volontaire en Islam est passible de la peine de mort.

 

Le sanguinaire (moutawafahish) cardinal après cela fit collecter tous les livres des Musulmans de la ville, des universités, des écoles, des librairies, des mosquées, des hôpitaux, qui avaient tous un département d’étude et de recherches, des bibliothèques et même des particuliers, des Qur’an reliés, des livres d’une inestimable valeur sur lesquels étaient consignés toutes les sciences des Musulmans furent brulés près de Bab Ramlah, à Grenade par ce criminel (moujrim). Seul trois-cent livres furent épargnés et emmenés dans sa bibliothèque privée.

Les historiens ont rapporté qu’un million de livres furent perdu de cette manière.

Ces actes n’avaient que pour but d’effrayer les Musulmans et de leur faire perdre leur identité plus rapidement. Certes, il y eut quelques rebellions qui furent toutes cruellement matées, les hommes et les enfants au-delà de onze ans furent systématiquement tués, les femmes violées et les enfants en bas âge vendus.  

Ceux qui refusèrent de se convertir furent contraint soit de quitter l’Andalousie ou de vivre malgré lui comme un chrétien mais humilié. Les Arabes ou les Berbères qui se convertissaient de plein gré étaient toutefois considéré comme des Chrétiens de second ordre.

Même les Moudajjanin furent durement contraints et bientôt une nouvelle vague de Musulmans quitta l’Andalousie, et sincèrement c’était ce qu’ils avaient de mieux à faire, et partirent vivre à Fès, Oran, Bejaïa, Tripoli ainsi que d’autres villes musulmanes.

 

Puis il fut bientôt interdit aux Musulmans de porter des armes et tout ce qui était en fer.

 

L’origine de l’inquisition 

Préliminaire

Je vous rapporte les propos du Sheikh Ahmad Youssouf Da’idj, dont j’ai suivi jusqu’à présent la chronologie agrémentée de larges informations supplémentaire pour la consistance de cet Abrégé, puisse Allah Exalté le récompenser en bien largement.

Au fur et à mesure de la rédaction de cette chronologie, je compare ces informations à d’autres sources de traduction non-musulmane d’œuvre musulmane et pour l’instant je n’ai trouvée qu’une seule œuvre que j’ai d’ailleurs précédemment rapporté, qui rapporte fidèlement l’œuvre musulmane sans que le traducteur ne rajoute à chaque page, ses ressentiments anti-islamique. 

Je ne sais donc pas si le Sheikh, que j’ai essayé de contacter sans succès, utilise pour les informations sur l’inquisition qui suivent, des sources musulmanes ou non. Du fait que j’ai fait aussi quelques brèves recherches sur le sujet, elles me paraissent similaires à ce qui est rapporté par les sources occidentales à qui je n’attribue aucune certitude.

En effet, entre ces évènements et ne serait-ce que le dix-huitième siècle, il y a trois siècle durant lesquels, un très grand nombre d’informations sur l’inquisition ont pu être falsifiées pour justement justifier l’inquisition et la laver de ses innombrables crimes contre l’humanité. 

Les informations suivantes sont donc à vérifier.

 

Ce mouvement fut créé à l’origine pour l’expulsion des sectes chrétiennes dissidentes par les catholiques qui comme vous le savez, avec les évangélistes car ces deux mouvement adorent le Christ et une symbiose de créatures mais pas Dieu, à lui les Louanges et la Gloire, sont les courants les plus extrême du christianisme et ceux qui ont le plus de haine envers la religion musulmane et leur Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions sur lui). Ces gens ne se sont-ils jamais demandé pourquoi Dieu, Exalté et Loué soit-Il, a choisi pour messager sa religion un Arabe et non pas un Européen blanc ?

Puis ce mouvement s’étendit à la chasse aux sorcières, aux déviants, puis aux Juifs qui, comme vous le savez, furent expulsés de tous les pays où ils vécurent.

 

Les premiers tribunaux virent le jour en Italie, en Allemagne, en France, puis en l’an 641 de l’Hégire (1243)  dans le royaume d’Aragon.

 

En l’an 883 de l’Hégire (1478), le pape émit un édit pour l’établissement de tribunaux inquisitoire dans le royaume de Castille, sur la demande de Fernando V et de son épouse croisée extrémiste (salibiyah mouta’assibah) Isabella. Et Thomas Di Torkimadah[3] fut chargé de leur mise en place en l’an 885 de l’Hégire (1480).

 

Le premier de ces tribunaux à entrer en application fut à Séville, ou tous les Chrétiens qui n’étaient pas catholiques et les déviants furent chassés implacablement ainsi que les Juifs pourtant christianisés dont un grand nombre d’entre eux furent brûlés vifs et emprisonnés. Ils furent cruellement maltraités et leurs biens confisqués si bien qu’un grand nombre d’entre eux, dont les noms commençaient par Don, émigrèrent chez les Ottomans. 

Grâce au zèle de l’extrémiste[4] Thomas Di Torkimadah, les tribunaux inquisitoires et leurs infernales machines de tortures, acquirent rapidement une terrifiante renommée et la seule mention de ce nom causait une indicible peur. N’importe qui, pouvait être accusé de n’importe quelle déviance sans que les preuves ne soient nécessaires, sainteté oblige des membres des tribunaux, pourtant bien souvent bien pire déviants que ceux qu’ils condamnaient sans pitié, pour mettre en application leur diabolique justice. 

Thomas Di Torkimadah, que la malédiction d’Allah soit sur lui et ses compères, mourut en l’an 904 de l’Hégire (1498), et l’inquisiteur Don Diégo Dissa de la ville de Jaén lui succéda.

 

Quiconque était amené devant ces tribunaux, même s’ils confessaient juste par crainte tout ce dont on l’accusait en plus des péchés de ses voisins, des habitants de la ville entière et même du pays, il était soumis aux plus cruelles tortures qu’un humain puisse imaginer car la torture était systématique. D’ailleurs, très peu survécurent à ses tortures, il fallait trouver les limites de chaque homme car peut-être cachait-il encore d’autres crimes ! Ceux qui ne mouraient pas finissaient en prison ou sur les bûchers et s’ils étaient riches, bien sûr, il pouvait se libérer moyennant une somme faramineuse d’argent pour finir mendiant, charité catholique oblige.

Quiconque entrait dans ces tribunaux savait qu’il ne ressortirait jamais vivant, coupable ou non et si peu en ressortirent.

 

L’inquisiteur général de Cordoue fut le pire d’entre des inquisiteurs et l’extrême sévérité de leurs actes était ordonnée par Fernando V et la preuve est dans ses recommandations dans la lettre qu’il écrivit à son petit fils Charles V ou Charles Quint qui lui succéda. Fernando V, que la malédiction d’Allah soit sur lui et ses compères, mourut en l’an 919 de l’Hégire (1513) lui recommanda de : « Protéger les catholiques, l’église et de les défendre. De choisir avec une extrême attention redoublée des inquisiteurs qui craignent Dieu afin qu’ils s’appliquent avec fermeté et conviction dans le travail du Seigneur, qu’ils propagent la religion catholique comme ils doivent s’employer avec zèle à annihiler la communauté de Muhammad (sahq ta'ifa muhammad) » fin de citation.

 

En l’an 932 de l’Hégire (1526), une loi fut passée interdisant les gens de parler en langue arabe et quiconque était surprit en train de parler arabe était tué sur le champ pour empêcher les Musulmans de lire le Qur’an et leur faire oublier leurs racines.     

 

En l’an 933 de l’Hégire (1527), il fut interdit aux gens de se laver. Comme vous savez le lavage est une obligation juridique chez les Musulmans tandis que les Chrétiens ne se lavaient pas à cette époque et cela est bien connu qu’ils peignaient les murs de leurs demeures avec leurs excréments. Suite à l’application de cette nouvelle loi, pour empêcher les gens de se laver, tous les bains publics furent détruits.

 

Puis, une autre loi interdit l’utilisation de vêtement arabe et l’exécution immédiate pour celui qui serait pris avec de tels vêtements ! La pression augmenta tellement sur les Musulmans qu’ils durent se cacher et se fondre parmi les Chrétiens pour ne pas être reconnu.

Alors ne pouvant plus supporter toutes ces injustices, un homme du nom de Faraj Ibn Faraj se rebella et appela à se joindre sous le commandement d’un homme appelé Don Fernando et nous reviendrons plus en détail sur ces évènements.

Cet homme Don Fernando appela les Musulmans à porter de nouveau allégeance aux Omeyyades dont il descendait et les Musulmans qui le rejoignirent se réfugièrent dans les Monts Enneigées (jibal thalj ou jibal basharat).

Les Chrétiens levèrent une armée commandée par le frère du roi alors âgé de 22 ans et ils tuèrent tous les Musulmans qui vivaient dans ces régions. Les hommes s’enfuirent dans les montagnes d’accès difficiles  tandis que les femmes et les enfants qui ne purent s’enfuir furent égorgés.

Les villes et les cultures furent brûlées pour mettre la pression sur les rebelles réfugiés et qu’ils n’aient pas d’autre choix que de se rendre. Et malgré toute la terreur et l’horreur des tribunaux d’inquisitions, les Musulmans grâce à leur fermeté de leur foi purent tenir vingt années. Les historiens ont rapporté que 20.000 d’entre eux périrent au combat durant toutes ces années de résistance jusqu’en l’an 996 de l’Hégire (1588) ou elle prit fin.

 

Les tribunaux d’inquisitions redoublèrent de cruauté envers les Musulmans qui ne dissimulaient pas leur foi et tout le monde a entendu parler de ces tribunaux qui commirent les pires crimes dans l’histoire de l’humanité. Quant à ceux qui dissimulèrent leur foi, ils ne furent pas inquiétés.

 

Un siècle après la chute de Grenade en l’an 1019 de l’Hégire (1610), les Musulmans, malgré toutes les pressions, restaient toujours fermes dans leur foi. L’inquisition édita une nouvelle loi permettant à tous les Musulmans qui cachaient leur foi, le pardon s’ils quittaient définitivement l’Andalousie pour mettre définitivement fin à la présence des Musulmans même s’ils pratiquaient leur foi en cachette, tant leur haine envers les Musulmans étaient grande et le reste toujours de nos jours.

Ainsi 500.000 Musulmans qui cachaient et protégeaient leur foi et leur religion quittèrent l’Andalousie. Pendant plus d’un siècle, ils se transmirent de génération en génération la foi en secret.

 

De la chute de Grenade à l’an 1019 de l’hégire (1610), trois millions de Musulmans quittèrent l’Andalousie. Et lorsque, plus personne ne traversa pour le Maghreb, les inquisiteurs se livrèrent à un intense espionnage pour rechercher tous les Musulmans qui étaient resté en Andalousie et pour en finir avec eux de manière définitive.

Les Musulmans qui n’étaient pas partis et qui prenait un soin particulier à cacher leur foi pour ne pas perdre les enseignements de l’Islam, créèrent une petite société secrète. Cette société fut plusieurs fois découverte en l’an 1044 de l’Hégire (1635), en l’an 1047 (1638) mais en l’an 1137 de l’Hégire (1727) elle fut définitivement appréhendée. Les Musulmans découverts furent dépouillés de tous leur droit, de tous leurs biens et tués et les derniers d’entre eux, parmi les Arabes et non Arabes, furent envoyés devant les tribunaux inquisitoires sous le règne de Carlos III en l’an 1182 de l’Hégire (1769).

 

Conversion forcée des Musulmans de Grenade

Durant huit siècles de leur règne en Andalousie, jamais les Musulmans ne forcèrent un seul chrétien à changer de religion ou même à se cacher pour pratiquer sa religion puisque la religion est une question de choix personnel.

Pas une seule église ne fut brûlée et combien de monuments des anciennes nations entretenus par les Musulmans ont survécu jusqu’à nos jours grâce à eux ! Jamais un seul Musulman n’a brûlé un évangile ou a manqué de respect envers une religion ou un quelconque Prophète en 1.500 années !

Quelles différences dans les manières de traiter les êtres humains entre les mécréants et les Musulmans et aujourd’hui tous le langage et les crimes des croisés mécréants et de l’inquisition ont été transféré sur le dos des Musulmans et le plus mot éloquent parmi tous : « la Guerre Sainte » ! Il n'existe pas de guerre sainte en Islam et il n’y en aura jamais ! La guerre sainte était un terme employé par le pape pour lever les masses populaires au douzième siècle !

Les Musulmans laissèrent aux Chrétiens et aux gens, leurs langues, leurs vêtements, leurs tribunaux, leurs croix et leurs symboles religieux malgré leurs innombrables traitrises.

 

Mais ce n’est pas finit l’histoire se répète au quotidien chaque jour, lisez, écoutez les informations et regardez les différences de langage ! Je vois par exemple, qu’à chaque fois, disons que les Talibans exécutent une opération militaire avec des javelots contre les tanks de l’envahisseur, des enfants toujours des enfants sont aux nombres de morts à déplorer et que lorsque l’aviation des envahisseurs bombardent « chirurgicalement » un village, et même par erreur, il n’y a JAMAIS d’enfants parmi les morts. Les premiers attaquent les militaires et les deuxièmes les civils et pourtant c’est le résultat contraire.   

 

L’inquisition dura trois siècles, trois siècles de terreur absolue, de crimes, de tortures, d’assassinats, d’expropriations, d’expulsions, de menaces, d’humiliations et de cauchemars.  

 

En l’an 1223 de l’Hégire (1818), lorsque Napoléon Bonaparte mena ses guerres victorieuses en Europe et qu’il envahit l’Espagne il ordonna de mettre fin aux tribunaux inquisitoires et un officier français fut chargé de mettre en application cette interdiction. Les français occupèrent Madrid et l’officier se mit à la recherche de ses tribunaux et prison. Informé sur la présence de l’un d’eux, il se rendit à l’endroit indiqué et les prêtres qu’il trouva dans la place lui affirmèrent qu’il n’y avait rien de tel et que son information était erronée. L’officier conduisit pourtant des recherches sans rien trouver de particulier hormis une lourde impression de réconfort comme si l’odeur de la mort s’était insinuée dans ses narines. Il fit alors sortir les prêtres d’une large pièce qu’ils occupaient puis souleva les tapis qui recouvraient le sol. Il demanda que de l’eau lui soit amener qu’il versa sur le sol et put ainsi découvrir un trappe secrète qui menait à une immense prison souterraine avec des chambres de tortures de toutes sortes et les horreurs sans noms qu’ils y trouvèrent les rendirent malades du fait de leur indicible inconcevabilité.

De similaires prisons sont toujours secrètement utilisés de nos jours par les républiques bananières occidentales et les dirigeants des pays Musulmans contre les Musulmans et se trouvent aujourd’hui au Maroc, en l’Algérie, en l’Egypte, en Jordanie, en Syrie pour ne citer qu'eux mais aussi en Pologne, en Lituanie et dans un certain nombre de pays d’Europe et du monde en plus de celles des iles du pacifique, des prisons forteresses volantes et navales et les plus connue d’entre elles resteront celle de Guantanamo, d'Abou Ghraib et de Bagram.



[1] La sanctification est le processus par lequel une personne se libère du péché, devient pure, sainte et est mise à part pour Dieu.

[2] Voir le statut juridique de la contrainte en Islam.

[3] Je rapporte les noms tels qu’ils l’ont été par les historiens Musulmans.

[4] J’insiste que les mots « extrémiste » comme celui de « guerre sainte » vient aussi du vocabulaire chrétien et était inconnu des Musulmans jusqu’à ce qu’il leur fut aussi attribué. De même, le musulman qui défend aujourd’hui son pays est appelé un « terroriste » tandis que le Chrétien qui défend son pays, est appelé un « patriote » !