L’Andalousie est un pays cerné par les mers traversée par de 
			nombreux fleuves dont cinq 
			principaux. De même c’est un pays très montagneux, avec des 
			pics enneigés culminant à plus de 3000 mètres. Au Nord de l’Espagne 
			se trouve la Chaine des Pyrénées que les Arabes appellent
			Jibal Baranaze avec de 
			hauts pics neigeux culminant à plus de 3.500 mètres et comportant 
			des passages tellement étroits qu’une armée de front ne peut 
			emprunter. Des chemins que seule quelques personnes peuvent prendre 
			à la fois. Néanmoins, il existe deux passages principaux pour 
			traverser ces montagnes qui forment une barrière naturelle 
			imprenable pour n’importe quelle armée voulant atteindre la France. 
			Entre 
			l’Andalousie et le Maghreb ce trouve le Détroit de Gibraltar (darbou 
			ziqaq) un bras de mer d’une largeur de 13 kilomètres. Si bien 
			que l’on peut aisément voir l’Andalousie de l’Afrique. 
			
			Les 
			gens qui y vivaient à cette époque étaient des romains et le mot
			roum en arabe désigne les 
			gens vivant en Europe. Les Romains arrivèrent en Andalousie 201 
			années avant le Milad (ère 
			chrétienne) et ils y vécurent cinq autres siècles après le
			Milad avant d’être 
			attaqués par une horde venue d’Asie : les Vandales. Les Vandales 
			conquirent l’Europe semant sur leur passage destruction et mort et 
			arrivèrent en Andalousie qu’ils nommèrent Vandalisia ; le pays des 
			Vandales, d’où l’appellation plus tard d’Andalousie. Les Vandales 
			effacèrent toutes les traces de la présence romaine en Andalousie.
			
			Ensuite une nouvelle tribu venue d’Allemagne, les Visigoths ou Goths 
			(appelée en arabe qot gharbiyin), envahirent l’Andalousie et la gouvernèrent et à la 
			différence des Romains, ils y établirent une structure d’état et 
			devinrent une grande nation qui dura trois siècles sous la 
			gouvernance de 36 gouverneurs. C’est donc un état dirigé et non pas 
			laissé à lui-même que les Musulmans trouvèrent lorsqu’ils arrivèrent 
			en Andalousie. C’est ainsi que les Musulmans parlaient de combats 
			avec les Goths (qot) en 
			faisant mention de ce pays.
			
			Les 
			principales villes du sud de l’Andalousie étaient Gibraltar, Séville 
			(ashfillia), Cordoue (qortoba) 
			et Grenade (gharnata). Au 
			centre, la ville principale était Tolède (toleytela) 
			qui était la capitale des Goths (al-qot). 
			Puis d’autres villes de moindre importance dont la plus grande 
			d’entre elles au nord et près des Pyrénées s’appelait Saragosse (sarqasta), la capitale du nord-est de l’Andalousie. A l’ouest la 
			ville principale se nommait Léon (laone) 
			et à l’extrême ouest de Galice (jiliqiya) 
			qui est aussi une région.
			
			En 
			l’an 83 de l’Hégire (702), le roi d’Espagne Egica (akhika) 
			décéda et son fils Witiza (raytasha) 
			prit la succession. Lorsque son pouvoir s’établit, le commandant de 
			ses armées Rodéric (rodriq) 
			se rebella contre lui et usurpa le titre. Ensuite il assit son 
			pouvoir sur l’Andalousie tandis que (raytasha) 
			et ses frères s’enfuirent au nord. De là ils tentèrent de lever une 
			armée pour reconquérir le pouvoir mais Rodéric, rassembla une grande 
			troupe pour mettre fin à cette rébellion et s’avance vers le nord. 
			Un des frères de Witiza, Akila s’enfuit vers le sud, traversa le 
			Détroit de Gibraltar et se refugia chez Julian à Ceuta,
			à qui il demanda protection.
			
			Julian (youlian) se rendit alors chez le gouverneur des 
			Musulmans à Tanger en la personne de Tariq Ibn Ziyad et lui fit 
			briller les perspectives d’une conquête de l’Andalousie. 
			
			
			Et pourquoi un Chrétien demanderait-il l’aide des Musulmans ?
			
			Les historiens ont rapportés plusieurs raisons sur ce qui motiva son 
			but et celle qui suit fait l’unanimité des historiens, d’après le 
			Sheikh Ahmad Youssouf Da’idj, mais sincèrement j’en doute et 
			Allah Exalté est plus Savant.   
			
			
			Selon certaines sources, comme le voulait la coutume de l’époque, 
			Julian avait une jolie fille qu’il avait envoyé à Tolède la 
			capitale, afin qu’elle apprenne les bonnes manières dans l’entourage 
			royal mais Rodéric lui causa du tort. Julian s’offensa du 
			comportement du roi et chercha alors à se venger. Les historiens 
			espagnols ont une profonde haine envers cette jeune fille qu’ils 
			considèrent comme le facteur essentiel qui poussa les Musulmans à 
			conquérir l’Andalousie.
			
			La 
			seconde raison et celle que je préfère, est qu’Akila demanda de 
			l’aide à Julian qui lui dit que sans l’aide d’une forte armée il ne 
			pourrait rien faire. Julian entreprit donc de contacter Tariq Ibn 
			Ziyad et lui demanda son aide pour chasser l’usurpateur Rodéric. Il 
			lui dit :
			- Si 
			tu nous aide à nous débarrasser de Rodéric je te donnerais deux 
			choses.
			- Et 
			quelles sont-elles demanda Tariq ?
			- Je 
			te donnerais Ceuta et tu prendras ce que tu veux d’Andalousie.
			
			Sachant qu’il y avait une contrepartie, Tariq Ibn Ziyad lui demanda 
			ce qu’il voulait en échange.
			
			Akila 
			lui répondit que lui et ses frères n’étaient pas intéressés par le 
			pouvoir mais qu’ils voulaient uniquement récupérer les biens de leur 
			père à savoir ; les pâturages, les champs de culture, les propriétés 
			et Witiza (raytasha) à lui 
			seul avait hérité de plus de 1.000 terres cultivables de très grande 
			superficie. Les frères pensaient que l’Andalousie sans ses terres 
			cultivables n’avait aucune valeur et c’est pourquoi ils la 
			proposèrent aux Musulmans : « Nous on prend les terres et vous le 
			pays ». 
			Tariq 
			Ibn Ziyad reporta sa réponse et écrivit à Moussa Ibn Noussayr à 
			Kairouan pour l’informer de la visite de Julian et de sa 
			proposition. 
			
			
			Lorsque Moussa Ibn Noussayr, le gouverneur du Maghreb, reçut sa 
			lettre et la lut, il ne se hâta pas de prendre des mesures 
			personnelles mais en bon gouverneur, écrivit à son tour au calife 
			al-Walid Ibn ‘Abdel Malik, le sixième calife omeyyade[1], 
			à Damas, en l’an 89 de l’Hégire[2] 
			(707) et lui fit part de son projet de débarquer en Andalousie. 
			‘Abdel Malik lui demanda de ne pas se presser et d’envoyer des 
			détachements légers et rapides (sarayah) 
			qui pourraient juger de la situation et de l’état de l’Andalousie 
			avant d’envoyer le gros des troupes musulmanes. Il lui demanda de ne 
			pas mettre les Musulmans en situation de péril du fait qu’ils 
			étaient plus habitués au désert et à la terre ferme qu’à la mer. 
			Moussa rassura le calife en lui disant qu’une distance très courte 
			séparait le Maghreb de l’Andalousie, que l’on pouvait d’ailleurs 
			voir l’une depuis l’autre et que les risques étaient vraiment 
			minimes.
			Le 
			calife al-Walid Ibn ‘Abdel Malik lui répondit que même si cela était 
			le cas, il ne convenait pas d’y engager les troupes avant d’avoir de 
			plus amples informations sur l’Andalousie et que le mieux était d’y 
			envoyer des petits groupes armés.
			
			
			Prélude à la conquête de l’Andalousie
			
			Lorsque Moussa Ibn Noussayr voulut conquérir l’Andalousie, et selon 
			la volonté du calife al-Walid Ibn Malik, il envoya un petit 
			détachement de 500 combattants sur quatre navires affrétés par 
			Julian, sous le commandement de Tarif Ibn Malik un commandant 
			musulman berbère de la tribu Ourbah et un conquérant de 
			l’Andalousie. La petite armée quitta l’Ifriqiyah, traversa la mer et 
			gagna Algésiras,  (al 
			jaziratoul kadrah - l’ile verte)[3] 
			ou elle accosta. Puis de là, les Musulmans se rendirent à Tarif (jaziratoul 
			tarif), un promontoire rocheux au bord de la mer du nom de Tarif 
			lui-même, à l’ouest de Gibraltar et qui s’appellent toujours de nos 
			jours Tarif.
			Le 
			premier musulman à avoir donc posé les pieds en Andalousie est Tarif 
			Ibn Malik (puisse Allah lui faire miséricorde) au mois de Ramadan, 
			le mois du Jihad, en l’an 
			91 de l’Hégire (709). Il patrouilla la région et ne trouva aucune 
			résistance sérieuse du fait que les Goths étaient divisés suite à 
			l’intronisation de Rodéric. Après avoir amassé facilement un large 
			butin, il revint au Maghreb pour informer Moussa Ibn Noussayr de sa 
			première impression. 
			
			Suite 
			à cela, Moussa Ibn Noussayr décida d’envoyer en Andalousie le 
			premier contingent musulman sous le commandement de son affranchi (mawlah) 
			Tariq Ibn Ziyad, 7.000 combattants berbères et seuls douze Arabes se 
			trouvaient dans son armée. D’autres historiens ont rapporté que 300 
			combattants arabes se trouvaient dans son armée. Tariq Ibn Ziyad, le 
			célèbre conquérant et héros (batal) musulman berbère était un 
			homme grand, aux cheveux blonds (ashqar) et à l’inébranlable 
			volonté.
			Une 
			nouvelle fois le comte Julian mit ses navires à leur disposition et 
			lorsque l’armée des Musulmans s’embarqua et commença la traversée, 
			Moussa Ibn Noussayr implora le Seigneur en leur faveur en pleurant 
			et Lui demanda de les assister et de leur donner la victoire. 
			
			Au 
			mois de Rajab de l’année 92 de l’Hégire (710), Tariq Ibn Ziyad 
			traversa le célèbre détroit, qui porte son nom (madiq tariq), 
			avec son armée et s’apprêta à accoster près du lieu nommé Jabal 
			Kalbi, qui sera appelé Jabal Tariq et plus récemment 
			Gibraltar mais il se rendit compte que les Goths (qot) 
			avaient réuni une armée et l’attendaient. Il changea de direction et 
			accosta plus loin. Lorsque les Goths se rendirent compte qu’il avait 
			fait demi-tour, ils se réunirent et leur commandant détacha un 
			groupe de soldats qu’il envoya à Rodéric qui combattait les fils de 
			Witiza au nord avec deux lettres dont l’une disait : « Que tu le 
			crois ou pas, un peuple dont on ne sait pas s’ils viennent des cieux 
			ou de la terre, ont débarqué sur notre terre. Je les ai rencontrés. 
			Rejoins-moi au plus vite parce que nul ne peut se mettre en travers 
			de leur route. Une puissante armée dont je n’ai jamais vu de 
			pareil ». 
			Ainsi 
			était les armées musulmanes de l’époque, la simple vision de leur 
			armée effrayait les armées ennemies qui voyaient les combattants 
			musulmans comme des serviteurs adorateurs, ascètes et des 
			missionnaires d’Allah. Et c’est cette frayeur qui les poussa à 
			demander de l’aide à Rodéric qui fut lui-même prit de frayeur 
			lorsque lui parvint la nouvelle. Il laissa une partie de son armée 
			sur place et à la tête d’un corps de 100.000 combattants il se 
			dirigea en hâte vers le sud. 
			
			Pendant ce temps, Tariq engagea le combat contre Théodémir (tadmir) 
			le général des Goths et ce fut la première bataille des Musulmans en 
			terre d’Andalousie. La bataille d’Algésiras (ghazwat 
			al-jaziratoul kadrah) dura trois jours au bout desquels Tariq 
			sortit vainqueur. Alors qu’il établissait son contrôle sur les 
			régions avoisinantes, il fit bâtir une base dans un lieu qui fut 
			nommé Madinat al-Jazirat Khadrah où Madinat Jazirat 
			Oumm Hakim et qui allait devenir une ville qui prendrait 
			beaucoup plus tard le nom d’Algésiras et qui fut donc bâtie par 
			Tariq Ibn Ziyad. D’autres historiens ont rapporté cet évènement en 
			l’an 93 de l’Hégire (711).
			
			Bientôt les espions de Tariq Ibn Ziyad lui apportèrent des 
			informations sur l’approche de Rodéric à la tête de son écrasante 
			armée. Tariq écrivit sur le champ un message qu’il confia à un 
			groupe d’hommes qui traversa aussitôt le détroit pour en informer 
			Moussa Ibn Noussayr. Il lui dit : « innal-oumam quad tada’at 
			‘alayna min koul nahiyyah fal ghaouth al-ghaouth », « les 
			nations nous encercle de tous les côtés, de l’aide à l’aide » ».
			
			Moussa Ibn Noussayr le général émérite (al-mouhannak) 
			lui envoya aussitôt un renfort de 5.000 combattants musulmans sous 
			le commandement de Tarif Ibn Malik, qui rejoignit Tariq Ibn Ziyad 
			avant le début de la bataille.
			
			Alors 
			qu’il attendait Rodéric, Tariq en profita pour inspecter les 
			alentours et il trouva une région traversée par un fleuve, le 
			Guadalete, plus favorable pour la rencontre des armées à Barbate (wadi 
			al-barbate) ou Guadalete où il établit son camp quand Rodéric 
			arriva.
			 
 
			Alors 
			eut lieu une des plus importante batailles dans l’histoire de la 
			conquête de l’Andalousie, une bataille majeure qui brisa le dos des 
			Goths (qot), la bataille de Guadalete (ghazwat 
			wadi barbate). Deux armées s’y affrontèrent : l’armée de 
			l’Islam, 12.000 Moujahidine[4] 
			sous le commandement de Tariq Ibn Ziyad, et l’armée des Goths sous 
			le commandement du gouverneur de l’Andalousie en personne Rodéric à 
			la tête de 100.000 combattants. 
			Peu 
			avant la bataille, Tariq fit un rêve et vit le Prophète (Saluts et 
			Bénédictions d’Allah sur lui) et ses Califes bien Guidés (qu’Allah 
			soit satisfait d’eux) marchant sur une surface d’eau. En passant 
			près de Tariq, il (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) lui 
			annonça la bonne nouvelle de la victoire sur l’ennemi et lui 
			conseilla d’être bienveillant et de remplir ses engagements.
			Bien 
			que les historiens ne sont pas d’accord sur le fait que Tariq brûla 
			ses navires[5], 
			il est rapporté qu’avant la bataille, il fit le discours suivant 
			après avoir loué Allah Tout Puissant, il dit : « O mes guerriers, où 
			fuiriez-vous ? Derrière vous est la mer et devant vous, l’ennemi. 
			Vous n’avez plus d’autre choix que l’espoir de votre courage et de 
			votre fermeté. Souvenez-vous que dans ce pays vous êtes plus 
			malheureux que l’orphelin placé à la table d’un maître cupide. Votre 
			ennemi est devant vous, protégé par une armée innombrable; il a des 
			hommes en abondance, mais vous, votre seule aide est vos propres 
			épées et, votre seule chance de survie est d’arrêter les mains de 
			votre ennemi. Si l’absolu auquel vous êtes réduit doit-être prolongé 
			tant soit peu et si vous tardez à obtenir un succès immédiat, votre 
			bonne fortune disparaîtra, et vos ennemis, que votre présence a 
			terrifié retrouveront le courage. Tenez à distance le déshonneur que 
			vous fuyez dans les rêves et attaquez ce roi qui a quitté ses villes 
			fortement fortifiées pour vous rencontrer. Voici une magnifique 
			occasion de le vaincre, si vous êtes disposés à vous exposer 
			librement à la mort. Ne croyez pas que je désire vous inciter à 
			faire face aux dangers alors que moi-même je refuserai de le 
			partager avec vous. Dans l’attaque, je serais sur la première ligne 
			de front là ou, les chances de survies sont si infimes.
			
			Souvenez-vous que si vous souffrez patiemment durant quelques temps, 
			vous apprécierez ensuite la joie suprême. N’imaginez pas que votre 
			destin peut être séparé du mien et soyez assurés que si vous tombez, 
			je périrai avec vous, ou je vous vengerai. Le commandant des 
			croyants, Walid Ibn ‘Abdel Malik, vous a choisis pour cette attaque 
			et parmi vous se trouve ses guerriers arabes; et il promit que vous 
			deviendrez ses camarades et aurez les grades de rois dans ce pays. 
			Tel est sa confiance en votre intrépidité. Le fruit qu’il désire 
			obtenir de votre bravoure est que la Parole d’Allah Exalté doit être 
			élevée dans ce pays et que la vraie religion doit être établie ici 
			tandis que le butin sera pour vous.
			
			Souvenez-vous que je me placerai au front de cette glorieuse charge 
			que je vous exhorte à faire. Quand les deux armées se rencontreront 
			main à main, vous me verrez ; n’en doutez jamais, cherchant ce 
			Rodéric, tyran de ses gens, pour le défier de combattre, si Allah le 
			veut. Si je péris après cela, j’aurai eu au moins la satisfaction de 
			vous avoir libéré et vous trouverez facilement parmi vous un héros 
			expérimenté, à qui vous pourrez donner avec confiance, le 
			commandement. Mais si je tombe avant que j’arrive à Rodéric, 
			redoublez votre ardeur, forcez-vous à l’attaque et accomplissez la 
			conquête de ce pays, en le privant de vie car avec sa mort, ses 
			soldats ne vous défieront plus ». (Shams ad-Din Abou al-ʿAbbas Ahmad 
			Ibn Muhammad Ibn Khallikan « wafayat al-a’yan wa anba' 
			abna' az-zaman »)
			
			 
			
			A 
			chaque fois qu’une armée convaincue, par son nombre et sa force, 
			qu’elle allait remporter la victoire a toujours été battue y compris 
			pour les Musulmans et il n’existe aucune exception, sauf quand la 
			débâcle s’est transformée en semi-victoire comme pour la bataille de
			Hounayn au temps du Messager d’Allah (Saluts te bénédictions 
			d’Allah sur lui). 
			Et 
			comme un grand nombre de forces passées et futures, Rodéric 
			sous-estima l’armée musulmane.
			
			La 
			bataille qui s’ensuivit est une célèbre bataille qui est considérée 
			aussi comme l’une des batailles les plus décisives de tous les 
			temps. 
			Cette 
			bataille a plusieurs noms dont les plus communs sont :
			- La 
			bataille de Wadi Loukkah (ma’rakat wadi loukka),
			- La 
			bataille de Wadi Barbate (ma’rakat wadi barbate) et aussi,
			- La 
			bataille de Shadounah (ma’rakat shadounah).
			- La 
			bataille de Guadalete.
			
			Le 28 
			Ramadan de l’année 92 de l’Hégire (716), cette petite armée de 
			Musulmans, mais grande par sa foi et sa certitude en Allah, Exalté 
			et Loué soit-Il, se lança à la rencontre du martyr et dans un 
			terrible choc affrontèrent la puissante et orgueilleuse armée de 
			100.000 Goths de Rodéric.
			Le 
			savant et historien Ibn Khaldoun quant à lui a rapporté que l’armée 
			des Goths s’élevait à 40.000.
			
			Rodéric avait pris le soin de charger des ânes de rouleaux de cordes 
			pour attacher les captifs musulmans. Telle était la prétention de 
			l’usurpateur, le roi tyran qui se parait d’or et qui avait pour 
			palanquin un siège incrusté de diamants, de pierres précieuses et 
			d’or porté par trois mulets qu’il avait amené sur le champ de 
			bataille. 
			
			La 
			féroce et violente bataille de Wadi Loukkah dura huit jours au cours 
			de laquelle 3.000 Musulmans furent tués, 
			
			soit 
			un tiers de l’armée de Tariq et quand le jour de ’Id al-Fitr[6] 
			arriva, les Musulmans combattaient toujours. Ils repoussèrent tous 
			les assauts et résistèrent si bien qu’Allah, à Lui les Louanges et 
			la Gloire, leur donna la victoire tandis que l’armée de 
			
			
			
			Rodéric subit une amère défaite, fut mise 
			en déroute et s’enfuit talonnée par les Musulmans qui achevèrent les 
			fuyards ou les prirent prisonniers quand ils ne se jetèrent pas dans 
			le fleuve. Rodéric s’enfuit aussi du champ de bataille mais 
			en voulant traverser le fleuve de Loukkah (wadi loukkah), il 
			se noya et ainsi l’Andalousie perdit son 
			roi.
			
			Les Musulmans récupérèrent un très important butin dont le plus 
			important consistait en un très grand nombre de chevaux et comme 
			l’armée de Tariq était constituée essentiellement de fantassins et 
			d’un très petits nombre de cavaliers et l’on sait le rôle décisif 
			qu’ont les cavaliers dans une bataille, tous les Musulmans 
			héritèrent d’une monture et l’armée de Tariq devient une cavalerie.
			
			
			La progression de Tariq Ibn Ziyad et la prise de Tolède
			
			Après 
			la grande bataille de Guadalete (wadi 
			barbate), les Goths (qot) 
			furent ébranlés par leur terrible défaite et par la perte de leur 
			roi qui permit aux Musulmans de pénétrer plus en avant en 
			Andalousie. 
			Après 
			la victoire, Tariq  
			partagea le butin et dit à ses soldats : « Épargnez, les peuples 
			désarmés et ceux qui vivront en paix avec vous. Réservez vos coups 
			pour ceux qui feront contre vous usage de leurs armes. Gardez-vous 
			de rien enlever à l’habitant des campagnes et dans les villes prises 
			d’assaut, les dépouilles vous appartiennent ». Il divisa ensuite son 
			armée en trois corps dont il chargea le premier de prendre Cordoue 
			qui conquit par la force sur sa route Sidonie puis le château de 
			Mador proche de Cordoue (qortoba). 
			Il envoya le second sous le commandement de Ziyad Ibn Rassadi vers 
			Malaga, tandis qu’il se mit à la tête du troisième. 
			
			L’armée de Ziyad Ibn Rassadi se dirigea sur la ville fortifiée de 
			Malaga (maliqa) qu’il 
			conquit avant de marcher sur Alvéra qu’il réussit à conquérir après 
			un long siège puis partit pour Ariola qu’il prit aussi. Toutes 
			ces conquêtes eurent lieu au mois de Shawwal de l’année 92 de 
			l’Hégire et restèrent ainsi jusqu'à l’année 93 (716-717). 
			
			Tariq 
			Ibn Ziyad quant à lui marcha sur Séville (ashfillia) 
			et lorsque ses habitants virent l’armée arriver, une armée que 
			personne n’était parvenu à arrêter, ils convinrent avec les 
			Musulmans d’un pacte de paix moyennant le paiement d’une capitation 
			que Tariq accepta et la ville fut prise sans combat[7]. 
			
			
			Les 
			Goths qui avait réussi à s’échapper lors de toutes ces batailles 
			successives, se réfugièrent à Ecija (istija), 
			une ville fortifiée et lorsque Tariq l’apprit, il estima qu’il 
			pourrait en résulter un danger susceptible de mettre en péril ses 
			conquêtes acquises. Il marcha aussitôt sur Ecija qu’il assiégea et 
			captura leur général qui demanda à Tariq de le relâcher en lui 
			promettant de lui amener une capitulation pacifique. Tariq accepta 
			et le général s’en retourna auprès de ses soldats en leur disant que 
			nul ne pouvait arrêter les Musulmans et que la meilleure solution 
			était de se soumettre en payant une capitation ce qui leur 
			permettrait de conserver tous leurs biens. Tous acceptèrent et avec 
			la soumission d’Ecija la situation rentra en ordre.
			Tariq 
			et le reste de son armée se dirigèrent alors vers Jaén (jiyan), 
			une importante ville sur la route de la capitale Tolède qu’il 
			conquit rapidement et où il apprit que les habitants de Tolède 
			cherchaient à se réunir pour choisir un nouveau roi. Vers la fin de 
			l’année 93 de l’Hégire (711), il se mit route sur Tolède (toleytela), 
			la capitale de l’Andalousie et la conquit sans coup férir[8].
			Ainsi 
			suite à une série de rapides et successives conquêtes, la ville 
			principale d’Andalousie, pourtant très isolée par sa position sur 
			une montagne escarpée et cernée de trois côtés par les eaux d’un 
			grand fleuve tomba. Et l’on peut considérer cela comme un événement 
			extraordinaire car c’est avec une armée réduite à moins de 8.000 
			combattants que Tariq conquit une moitié de l’Andalousie et le 
			Portugal en un temps record. Mais c’était surtout grâce à Allah et 
			Sa Toute Puissance que les Musulmans remportèrent ces victoires car 
			la victoire ne vient que de Lui, Exalté et Loué soit-Il !
			
			Tariq 
			Ibn Ziyad reçut alors l’ordre de Moussa Ibn Noussayr de stopper son 
			avance. Un grand nombre de vils historiens, et ils ne méritent pas 
			de meilleur adjectif, ont rapporté à tort des propos sur Moussa Ibn 
			Noussayr que je ne rapporterais pas ici et qui ne sont tout compte 
			fait que des calomnies, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde ! 
			Moussa Ibn Noussayr qui pleura à chaudes larmes en invoquant le 
			Seigneur pour ses compagnons et à qui il avait envoyé un renfort de 
			5.000 hommes  pour combattre les Goths. 
			La 
			raison qui poussa Moussa Ibn Noussayr à demander à Tariq Ibn Ziyad 
			de stopper son avance est qu’il craignait pour les Musulmans dont 
			l’armée se trouvait déjà réduite suite à la bataille de Wadi 
			Loukkah, sans compter tous les blessés et toutes les garnisons que 
			Tariq laissait derrière lui pour assurer ses conquêtes. Moussa Ibn 
			Noussayr qui connaissait parfaitement l’histoire de ‘Ouqbah Ibn 
			Nafi’, lors de sa conquête du Maghreb, ne voulait pas que Tariq Ibn 
			Ziyad ne soit coupé de ses arrières et qu’il rencontre de ce fait 
			une fin tragique. 
			
			
			L’arrivée de Moussa Ibn Noussayr en Andalousie
			
			Lorsque Moussa Ibn Noussayr apprit que les conquêtes se succédaient 
			à cette vitesse, il décida de participer lui-même à la conquête. Au 
			mois de Ramadan  de 
			l’année 93 de l’Hégire (711), à la tête d’une armée de 18.000 
			combattants, il embarqua à Ceuta, traversa la mer et débarqua en 
			Andalousie près de montagnes appelées
			Jibal Moussa, 
			les montagnes de Moussa, en mémoire à son débarquement. Dans son 
			armée figuraient un nombre important de Tabi’in[9] 
			ainsi qu’un des derniers Compagnons du Messager d’Allah et ce 93 
			années après le décès du Prophète, Gloire à Allah, qui s’appelait 
			Mounaydir al-Ifriqi (qu’Allah soit satisfait de lui).
			
			Moussa Ibn Noussayr laissa son fils ‘Abdallah Ibn Noussayr 
			commandant de l’Afrique et avec ce Compagnon et ces Tabi’in, 
			entra en Espagne.
			
			
			Lorsque Moussa débarqua, il rencontra les Musulmans laissés en poste 
			par Tariq et avec eux, il bâtit la première mosquée pour Allah,
			Masjid Rayat,
			la mosquée des étendards, dont les vestiges subsistent encore 
			de nos jours bien que la mosquée fut détruite par la suite. Ce fut 
			un éminent Tabi’i du nom de Hanash qui décida de 
			l’orientation vers la Ka’bah et cette construction fut la première 
			chose que Moussa entreprit dès son arrivée en Andalousie.
			
			A 
			chaque fois que Tariq conquit une ville, il y laissait une petite 
			garnison d’une centaine d’homme et à chaque fois que Tariq partait 
			vers de nouvelles conquêtes, les habitants des villes se rebellaient 
			contre les Musulmans et reprenaient possession des villes. Moussa 
			eut peur pour Tariq et il décida de reprendre le même itinéraire que 
			lui afin d’asseoir ses conquêtes et de protéger ses arrières alors 
			que Tariq combattait aux environ de Tolède.
			
			Moussa Ibn Noussayr reprit donc Sidonie retombée aux mains des Goths 
			et ayant appris que ces derniers se rassemblaient de nouveau à 
			Carmona (qarmona), une 
			ville fortifiée, il alla à leur rencontre et assiégea la ville. 
			Appréhendant des difficultés, il réunit les gens de Julian et leur 
			proposa de marcher vers la ville fortifiée. Lorsque les Goths les 
			virent, ils ouvrirent les portes qu’ils oublièrent de refermer et 
			Moussa en profita pour donner l’assaut et prendre la forteresse.
			
			Il 
			convient de noter combien peut être dangereux le fait d’avoir des 
			traitres qui font des arrangements avec l’ennemi pour leur livrer 
			les leurs. Certes la guerre est tromperie comme nous en informa le 
			Prophète (Salut et Bénédiction d’Allah sur lui) mais le pire est 
			qu’il y est dans notre communauté des Musulmans qui travaillent pour 
			les ennemis d’Allah et de l’Islam pour le gain des biens de ce monde 
			et des désirs.
			
			
			Pendant ce temps, la capitale du sud, Séville (ashfillia) 
			conquise par Tariq se rebella aussi et Moussa Ibn Noussayr prit sa 
			direction et assiégea la ville deux mois avant de la reconquérir[10]. 
			La garnison qui la défendait s’enfuit à Béja (baja) tandis qu’un très grand nombre de Goths se regroupa à Mérida (marida) 
			au nord de Cordoue (qortoba) 
			sur la route de Tolède. 
			
			La 
			route entre Moussa Ibn Noussayr et Tariq était séparée par les 
			villes de Mérida et d’Alfonte[11] 
			qui se rebellèrent et Moussa se dirigea sur Mérida pour y trouver 
			ses occupants extrêmement bien fortifiés par un très haut mur que 
			les Musulmans ne purent escalader et qui leur posa un grand problème 
			mais Moussa réfléchit et trouva une idée géniale. Il construisit un 
			tank qui consiste en une tour de bois recouverte de peaux tannées 
			enduites de mixtures qui rejettent aussi bien les projectiles que le 
			feu et derrière laquelle se protège les soldats. Et sous la 
			protection de cette tour, ils arrivèrent au pied du mur qu’ils 
			commencèrent à saper pour arriver à une partie indestructible. Alors 
			que le commando musulman s’acharnaient sur le roc, l’ennemi fondit 
			sur lui et les tua tous si bien que cet endroit fut appelé la Tour 
			des Martyrs (abraj 
			ash-shouhadah) et qui existe encore de nos jours.
			
			
			Moussa écrivit à son fils ‘Abdel ‘Aziz de rassembler autant de 
			troupes qu’il le pourrait et de le rejoindre aussitôt que possible 
			tandis que les assiégés continuaient à faire des sorties toujours 
			repoussés. 
			
			Moussa avait remarqué à quelque distance de la ville, une profonde 
			caverne taillée dans le roc ou se rendaient chaque jour certains 
			habitants. Un jour, il s’y embusqua de nuit avec une troupe d’élite. 
			Quand les assiégés sortirent, comme de coutume, le lendemain de la 
			ville, il les attira par une retraite simulée au-delà de la caverne. 
			Les Goths alors attirés par cette fuite simulée tentèrent une sortie 
			mais se retrouvèrent attaqués de deux côtés à la fois et ils furent 
			presque tous taillés en pièces. Et après ce jour, ils n’osèrent plus 
			tenter de sorties.
			Peu 
			de temps après, ‘Abdel ‘Aziz arriva au camp avec un renfort de 
			sept-mille combattants Berbères. Les habitants qui du haut de leurs 
			tours virent ces renforts, et sachant que les probabilités d’être 
			secourus étaient nulles, que les soldats de la garnison étaient 
			considérablement diminués, que les vivres allaient manquer, et que 
			le peuple perdait tout espoir, se décidèrent à capituler aux 
			conditions suivantes : que les habitants livreraient armes et 
			chevaux ; que les biens de ceux qui avaient fui, ou qui avaient péri 
			dans l’embuscade de la caverne, seraient confisqués ; que ceux qui 
			voudraient sortir de la ville seraient libres de le faire mais 
			perdraient tous leurs biens et que tous les habitants qui 
			resteraient à Mérida recevraient protection. 
			Les 
			conditions furent acceptée le jour de l’’Id 
			al-Fitr
			
			
			
			
			[12] 
			qui fut un double ‘Id pour les Musulmans et l’accord signé par les 
			deux parties le 1 du mois de Shawwal de l’année 94 de l’Hégire 
			(712).
			
			
			Moussa quitta alors la ville après y avoir laissé une garnison et 
			alors qu’il marchait vers Cordoue, Séville se rebella pour la 
			troisième fois. Comme vous pouvez vous en rendre compte les 
			conquêtes (foutouhat) 
			ne furent pas toujours faciles d’autant plus que les petites armées 
			musulmanes faisaient face à une immense nation.
			
			
			‘Abdel ‘Aziz Ibn Moussa Ibn Noussayr
			
			Moussa envoya donc à la tête d’une petite armée son fils ‘Abdel 
			‘Aziz qui allait jouer aussi un grand rôle dans la conquête de 
			l’Andalousie.
			
			‘Abdel ‘Aziz Ibn Moussa se dirigea sur Séville qu’il conquit 
			rapidement pour la troisième fois après avoir anéanti la totalité de 
			la garnison ainsi que les forces ennemies qui s’étaient déployées 
			contre lui à Labla[13].
			
			Moussa, instruit par son fils du succès qu’il venait d’obtenir, lui 
			recommanda de prendre un soin particulier à pacifier la ville puis 
			ensuite d’avancer vers les côtes et d’achever la conquête du centre 
			de l’Espagne, ce qu’il fit après avoir soumis plusieurs villes qu’il 
			trouva sur sa route en persuadant les habitants que les Musulmans 
			n’étaient pas venus pour les dépouiller de leurs biens ou leur faire 
			du mal, qu’ils n’étaient point les ennemis des peuples et qu’ils 
			faisaient seulement la guerre à ceux qui leur opposaient une inutile 
			résistance, ou qui se révoltaient contre eux.
			Puis 
			il revint à Séville ou il prit le commandement de la ville pour 
			éviter qu’elle ne se rebelle à nouveau et d’où, il exerça un 
			contrôle rigoureux sur les régions avoisinantes. 
			
			
			La rencontre de Moussa et de Tariq
			
			Moussa Ibn Noussayr avança vers Talavera (talbira) à l’ouest 
			de Tolède et la nouvelle de son arrivée parvint à Tariq Ibn Ziyad 
			qui se trouvait dans la région si bien qu’il décida de rencontrer 
			Moussa Ibn Noussayr à Talavera. La rencontre entre les deux 
			commandants (qa'idayn) 
			Moussa Ibn Noussayr et Tariq Ibn Ziyad, qu’Allah leur fasse 
			miséricorde, eut lieu au mois de Dzoul Qi’dah de l’année 94 de 
			l’Hégire (712) après deux années de séparations. Et c’est ensemble 
			qu’ils prirent la route et entrèrent dans Tolède (toleytela), 
			la capitale de l’Andalousie, au mois de Dzoul Hijjah de 
			l’année 94 de l’Hégire. 
			Dans 
			le sud, Grenade (gharnata) 
			et Malaga (maliqa) se 
			rebellèrent avant de revenir rapidement sous le contrôle des 
			Musulmans et les conquêtes se poursuivirent dans la région jusqu’à 
			la fin de l’an 94 de l’Hégire ou l’Islam s’implanta solidement grâce 
			aux nombreux savants Musulmans envoyés pour apprendre la nouvelle 
			religion aux gens
			Et ce 
			n’est qu’au début de l’hiver, à Tolède, que Moussa Ibn Noussayr fit 
			parvenir au calife les nouvelles de ses opérations en Andalousie et 
			sachant combien, le combat était difficile durant cette saison, 
			surtout dans les régions montagneuses, il ordonna l’arrêt des 
			opérations et le repos général à ses troupes afin de se préparer 
			pour les événements à venir. 
			Au 
			début de l’année 95 de l’Hégire (713), il fit frapper les dinars et 
			dirhams islamiques suite à la rapide stabilité de l’état et de la 
			gouvernance établie dans la capitale pour montrer aux habitants que 
			les Musulmans n’étaient pas venus pour les piller et les abandonner 
			mais pour s’établir et diriger le pays.
			
			Les 
			enfants de Witiza (raytasha) 
			vinrent trouver Moussa et lui dirent : « La pacte entre nous est 
			rempli, nous t’avons assisté pour tes conquêtes, t’avons offert 
			Ceuta (sabta) et facilité 
			l’entrée en Andalousie maintenant tient ta promesse et rends nous 
			les terres de notre père ». Moussa répondit favorablement à leur 
			demande et plus de 1.000 domaines des meilleures terres arables 
			d’Andalousie qui faisaient partie du butin des Musulmans leur furent 
			remis et convint encore plus les habitants d’Andalousie de 
			l’honnêteté des Musulmans.
			
			Après 
			avoir reçu des renforts d’Afrique, l’organisation de l’armée 
			commença pour la reprise des conquêtes et lorsque l’hiver prit fin, 
			les deux commandants se mirent en route vers le nord. 
			Au 
			nord se trouvaient trois villes principales : Saragosse (sarqasta) 
			au nord-est près des Pyrénées, Léon (laone) 
			au centre nord et Lugo (louq) 
			à l’extrême nord-ouest.
			
			Commandant un détachement de reconnaissance, Tariq Ibn Ziyad se mit 
			en route vers Saragosse  
			suivit par l’avant-garde puis du corps central de l’armée musulmane 
			conduite par Moussa Ibn Noussayr. Tariq trouvant la ville en plein 
			désarroi et sans défense, ordonna un assaut immédiat et prit la 
			ville avec la plus grande facilité avec la grâce d’Allah si bien que 
			lorsque Moussa arriva par la suite, il trouva la ville déjà prise 
			par les forces musulmanes. Les lois islamiques furent établies et 
			appliquées et la construction d’une mosquée ordonnée. 
			La 
			construction des mosquées faisait partie des points les plus 
			importants chez les conquérants musulmans. Les mosquées n’étaient 
			pas uniquement des lieux de cultes et de prières mais aussi des 
			centres de propagation de la foi et de la lumière islamique ainsi 
			dans tous les pays conquit et dans chaque ville importante une 
			mosquée était bâtie et servait de centre d’organisation et 
			d’apprentissage, de réunion et d’hôpitaux, de consultations et de 
			décisions. 
			
			
			
					
					
					
					
					[1] 
					Calife sous lequel eut lieu un grand nombre de conquêtes 
					islamiques, la conquête de l’Andalousie, de Kaboul, en 
					Afghanistan actuelle et de la Transoxiane en t’autre.
					
					
					
					
					[2] 
					Hégire est la date utilisée par les Musulmans et qui 
					correspond à l’émigration du Prophète Muhammad de 
					Médine vers la Mecque.
					
					
					
					
					[3] 
					Il y avait à cette époque, non loin du rivage, deux petites 
					îles couvertes de prairies à la couleur verdoyante. Ces îles 
					sont aujourd'hui presque entièrement couvertes par les eaux 
					de la mer. La plus petite, qui conserve encore quelque 
					verdure, porte aussi le nom d’île de Las Paloma, ou des 
					Colombes.
					
					
					
					
					[4]
					Moujahidine : Pluriel de 
					moujahid (combattant musulman dans la voie d’Allah)
					
					
					
					
					[5] 
					Cela n’est pas sans rappeler la célèbre bataille du Pont 
					livrée par les armées musulmanes sous le commandement d’Abou 
					‘Oubayd Ibn Mas’oud des Bani Saqif contre les Perses sous le 
					commandement de Roustam (ou Roustoum) ou les Musulmans 
					furent durement éprouvés lorsqu’Abou ‘Oubayd détacha le pont 
					flottant sur lequel les Musulmans avaient traversés pour 
					livrer la bataille et leur coupa ainsi tout retrait. Ce 
					jour, le grand général musulman al-Mouthannah Ibn al-Harithah 
					(qu’Allah soit satisfait de lui) sauva les Musulmans du 
					désastre en reconstruisant le pont et en protégeant leur 
					retrait, il fut gravement blessé. Abou ‘Oubayd fut punit par 
					la suite pour son malheureux acte qui valut à un grand 
					nombre de Musulmans de périr. Cette bataille eut lieu en 
					l’an 13 de l’Hégire, juste après la mort d’Abou Bakr 
					as-Siddiq (qu’Allah soit satisfait de lui). Si Dieu le veut, 
					nous projetons de traduire l’intégralité de l’Histoire des 
					Califes Justes de l’Imam at-Tabari.
					
					
					
					
					[6]
					Fête de la rupture du jeune.
					
					
					
					
					[7]
					
					La différence entre 
					la conquête par la force et la conquête pacifique : Si la 
					ville est conquise de force tout ce qu’elle contient 
					appartient aux Musulmans, tandis que si la ville est 
					conquise par un pacte entre les conquérants et les 
					habitants, tout ce qu’elle contient reste aux habitants de 
					la ville. Rien n’est pris de la ville sauf que chaque 
					habitant est soumis à une dîme qu’il doit payer une fois par 
					an. En général il s’agit d’un dirham en or par habitant en 
					échange de quoi, les gens conservent tous leurs biens 
					et leurs liberté et sont protégés par l’armée musulmane en 
					cas d’attaque. 
					
					
					
					
					[8] 
					Les habitants se décidèrent à traiter pacifiquement avec 
					Tariq, auquel ils envoyèrent des députés qui furent traités 
					avec bienveillance. Les conditions du traité étaient que les 
					habitants livreraient leurs chevaux et leurs armes ; que 
					ceux qui ne voudraient pas rester dans la ville auraient la 
					liberté d’en sortir, mais qu’ils perdraient tous leurs biens 
					; que ceux qui voudraient au contraire continuer d’y habiter 
					conserveraient l’entière disposition de leurs propriétés. 
					Que leurs maisons seraient inviolablement respectées, à la 
					charge de payer au Calife un tribut modéré. Qu’ils 
					conserveraient de même le libre exercice de leur religion, 
					et la possession de leurs églises, sans 
					qu’il leur fût néanmoins permis d’en construire de 
					nouvelles, à moins d’une autorisation du gouvernement. 
					Qu’ils ne pourraient toutefois pratiquer en public les 
					cérémonies du culte ; qu’ils auraient leurs juges 
					particuliers, et le droit de se régir par leurs lois ; mais 
					qu’ils perdraient toute juridiction sur ceux qui auraient 
					embrassé l’Islam.
					
					
					
					
					[9]
					Tabi’in : Compagnons des Compagnons du Messager d’Allah (Saluts et 
					Bénédictions d’Allah sur lui).
					
					
					
					
					[10] 
					Après un blocus de plusieurs mois il força les habitants à 
					capituler. Il leur accorda néanmoins des conditions 
					avantageuses, et laissa pour gouverneur ‘Issa Ibn ‘AbdAllah 
					de Médine avec une garnison suffisante.
					
					
					
					
					[11] 
					Alfonte est le nom arabe d’une ville qui me parait être 
					Fuentes.
					
					
					
					
					[12]
					‘Id al-Fitr : Fête de la rupture du jeûne marquant la fin du mois de 
					Ramadan.
					
					
					
					
					[13] 
					‘Abdel ‘Aziz employa vainement les remontrances pour ramener 
					les habitants à la raison mais il fut contraint de recourir 
					aux armes. 
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