Rafi‘ Ibn ‘Oumayrah at-Ta‘i (qu’Allah soit satisfait de lui)

 

 

Un Guide  

Les Banou at-Ta‘i habitaient dans le Nejd, dans la région de Jabal Ajā tout près du désert. Dans la Jahiliyyah, Rafi‘ Ibn ‘Oumayrah était un voleur de chameaux qu’ils conduisaient dans le désert du Néfoud où leurs propriétaires étaient incapables de le poursuivre, en raison de l’absence d’eau. Mais Rafi‘ avait l’habitude de cacher de l’eau dans des coquilles d’œufs d’autruche qu’il enterrait dans le sable et restait le plus compétent et le meilleur guide parmi les gens. C’était alors un chrétien du nom de Sarjis quand il embrassa l’Islam. Plus tard, il se mit en route avec ‘Amr Ibn al-‘Ās (qu’Allah soit satisfait de lui) pour la Bataille de Dhāt as-Salāssil. Il avait pour compagnon Abou Bakr qui partageait son chameau avec lui, lui permettait de dormir sur son matelas et l’habillait de ses vêtements.

   

Rafi’ acquit sa réputation de guide tant grâce à sa robustesse qui lui permettait de voyager fréquemment mais parce qu’il avait aussi la capacité de déterminer les directions, de calculer les distances en plus de connaitre sans failles les routes.

 

 

Sa meilleure action lors des conquêtes

Rafi’ était le guide de Khālid Ibn al-Walīd (qu’Allah soit satisfait d’eux) de Nabāj à al-Hafīr au mois de Mouharram 12 de l’Hégire (mars 633 EC), quand il lui fut confié la tâche de conquérir l’Irak. Rafi’ fut mentionné lorsque Khālid décida de traverser le Désert de Samawah avec dix mille combattants lorsque le Calife Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) lui ordonna de partir sur le champ pour la Syrie. Khālid (qu’Allah soit satisfait de lui) avait fait appel à des guides avant de partir pour al-Hīrah puis à ‘Ayn at-Tamr et de là à Doumah. Il s’enfonça alors dans le désert aussi loin que Qarāqir avant de demander : « Comment puis-je prendre une voie qui m’amènera derrière les forces romaines car si je tombais sur eux, ils m’empêcheraient certainement de porter assistance aux musulmans. » C’était en raison du fait de la présence des Romains dans al-Jazīrah qui patrouillaient les routes de Syrie. Mais ils répliquèrent : « Nous ne connaissons aucune route excepté une seule qui ne supportera pas une armée mais que seul un cavalier peut emprunter. N’expose donc pas les musulmans à un tel risque. » Personne d’autre ne répondit à sa question sauf Rafi’ Ibn ‘Oumayrah (qu’Allah soit satisfait de lui) qui dit avec peur et respect : « Tu ne pourras pas le faire avec les chevaux et les bagages. Par Allah, même un simple cavalier craindrait pour sa sécurité et personne n’essaierait sauf celui qui est induit en erreur. Le voyage prend cinq pleines nuits et aucune eau ne peut être trouvée en plus du réel danger de s’égarer. » Cependant Khālid (qu’Allah soit satisfait de lui) fut convaincu d’essayer et donc Rafi’ (qu’Allah soit satisfait de lui) lui dit : « Prenez beaucoup d’eau et celui qui peut forcer son chameau à boire beaucoup d’eau qu’il le fasse car c’est un endroit plein de dangers, à moins qu’Allah ne les repousse. » Alors il demanda vingt gros chameaux, les priva d’eau pour les assoiffer puis attacha leurs bouches pour qu’ils ne puissent pas ruminer et préserver ainsi l’eau dans leurs estomacs. A chaque fois que l’armée campa, ils abattaient quatre d’entre eux, pour abreuver les chevaux tandis que les musulmans buvaient l’eau qu’ils avaient emporté et cela arriva au mois d’avril.

 

Alors le cinquième jour, Rafi’ (qu’Allah soit satisfait de lui) fut affligé par une ophtalmie et après un certain temps ou les Musulmans craignirent de s’être égarés, il trouvé la racine d’un lycium qui était un repère qui connaissait bien. Là, ils creusèrent la terre et trouvèrent de l’eau.

Rafi’ (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit à Khālid (qu’Allah soit satisfait de lui) : « O, commandant ! Par Allah, nulle eau n’a été trouvée ici depuis trente ans et j’en ai trouvé seulement une fois, quand j’étais un jeune garçon avec mon père. » Ainsi nous avons pu estimer qu’il avait environ quarante ans.

 

Alors il les a menés de Souwa à Tadmour (Palmyre) puis au Ghoutah (Ghoūtah : Une oasis au sud de Damas) de Damas et ensuite à Bosra. Ils couvrirent ainsi la distance d’al-Hīrah à Bosra en dix-huit jours, voyageant chaque jour l’équivalent de deux journées de marche.

 

Rafi’ (qu’Allah soit satisfait de lui) combattit dans l’aile droite de Khālid (qu’Allah soit satisfait de lui) pendant la conquête de Bosra et il devint le chef de sa tribu vers la fin de sa vie. Tāriq Ibn Shihāb et ash-Sha‘bī ont rapporté des narrations de lui. Il décéda vers la fin du Califat de ‘Umar Ibn al-Khattāb (qu’Allah soit satisfait de lui) en 23 H (643 EC) alors qu’il était âgé d’environ cinquante ans.