Muhammad Ibn Qāssim ath-Thaqafi (puisse Allah lui faire miséricorde)
Muhammad Ibn Qāssim
Ibn Muhammad Ibn Hakam Ibn Abou ‘Aqīl est né au environ de l’année
75 de l’Hégire. Il appartenait à la célèbre tribu de Thaqif
originaire de Taif. Qāssim était le cousin germain d’al-Hajjāj Ibn
Youssouf, le gouverneur de la dynastie des omeyyades qui lorsqu’il
devint gouverneur d’Irak nomma Qāssim gouverneur de Bassora.
Muhammad Ibn Qāssim fut élévé et suivit ses enseignements dans cette
même ville et à cause de son attrait pour al-Bahar, une fleur
printanière, il devint connu sous le nom d’Abou al-Bahar.
Son titre ‘Imād
ad-Din, comme Chachnāmah le mentionne n’est juste qu’une
surestimation du traducteur perse, ‘Ali al-Koufi.
Al-Hajjāj Ibn Youssouf
qui fut attiré par les traits chevaleresques de son jeune neveu,
persuada sa sœur Zaynab de se marier avec Muhammad Ibn Qāssim ou
Ayyoūb mais elle choisit ce dernier probablement en raison du
facteur d’âge et Muhammad Ibn Qāssim se maria à une fille de Zayd
Ibn Sa‘d, un clan de la tribu de Tamīm. Il est rapporté dans
Chachnāmah qu’une des femmes de Dahar, Ladi se maria avec Muhammad
Ibn Qāssim mais il n’y a aucune évidence d’un tel mariage. Ibn Athir
a rapporté que Ladi fit face à la mort de la cruelle
tradition hindou « Sati ».
En l’an 90-91 de
l’Hégire, alors qu’il était juste âgé de 15 ans Muhammad Ibn Qāssim
fut envoyé pour écraser les tribus de Kurde rebelles en Perse et il
réprima la rébellion avec succès. Muhammad bâtit la Ville de Shiraz
qui devint la nouvelle capitale de la Perse. Puis, il avança vers
Shahpur et à Jourjan pour conquérir le territoire et finalement, se
préparait à attaquer Rey quand al-Hajjāj Ibn Youssouf le désigna
pour mener l’armée musulmane dans la vallée Sind. Selon l’histoire
enregistrée, Muhammad Ibn Qāssim avait juste 17 ans (Dā'irah
Ma‘ārif-i-Islāmiyyah : 19/345-34 7).
Il est rapporté que le
Raja de Yaqoūt (Serāndīp, Lanka) dépêcha une flotte chargé de
cadeaux pour le calife omeyyade comprenant sept navires chargés de
femmes musulmanes et d’enfants dont les parents avaient décéder et
qui voyageaient vers Bassora. Quand la flotte s’approcha de Debal
(Sind), des pirates marins locaux la pillèrent tandis que les femmes
et les enfants furent prisonniers. Une de ces captives, une femme
des Banou Yarbou, appela al-Hajjāj à l’aide. Les voyageurs qui
réussirent à s’enfuir ramenèrent les nouvelles de leur épreuve et
l’appel de la dame à al-Hajjāj. Pour répondre à l’appel, al-Hajjāj
adressa une lettre à Raja Dahar qui lui répondit que l’acte
d’hostilité avait été commis par un groupe de pirates, sur qui il
n’avait aucun contrôle. Lorsqu’il reçut la réponse, al-Hajjāj
demanda la permission au calife Walīd Ibn ‘Abdel Malik et envoya
‘Oubaydallah Ibn Nabhān à la tête de la cavalerie à Debal.
‘Oubayidallah Ibn Nabhān lutta courageusement et perdit sa vie.
Alors al-Hajjāj dépêcha Boudayl Ibn Tahfah al-Bajalī à Debal mais la
deuxième expédition fut infructueuse et à cause du cheval effrayé de
Boudayl, l’ennemi réussit aussi à le tue. Selon d’autre source,
c’est le bouddhiste Jats qui tua Boudayl Ibn Tahfah.
En l’an 92 de
l’Hégire, Muhammad Ibn Qāssim, alors âgé de dix-sept ans, avec
six-mille soldats prirent la route de Shiraz et de Makran et
conquirent Qanzpour et Arma'il, avant de parvenir à Debal ou
Muhammad réceptionna un certains nombres de navires contenant des
renforts, des armes et des réserves. Il fit alors creuser une
tranchée érigea des remparts effilés, distribua les étendards de
guerre sous lesquels se rangèrent les troupes.
Dans l’équipement
qu’il reçut se trouvait la catapulte (mangonneau) célèbre, ‘Ourous,
qui demandait cinq-cents hommes pour être mise en action. Il a été
rapporté qu’une énorme statue de Mahatma Budh était adorée dans la
Forteresse de Debal et que sur le toit du temple était hissé un
drapeau rouge sur un très long bambou.
Al-Hajjāj avait
arrangé un dispositif de messagerie entre Bassora et le Sind et une
fois tous les trois jours, les nouveaux ordres d’al-Hajjāj étaient
reçus dans le Sind et les nouvelles du Sind à Bassora. Al-Hajjāj
envoya une lettre pour leur donner l’ordre de déployer la catalpute
‘Ourous à l’est et de bombarder de rocs le drapeau rouge. Le drapeau
céda suite à la lourde pluie de pierres et les combattants sortirent
du fort pour lutter à ciel ouvert et à chaque fois qu’ils furent en
position délicate, ils retournèrent se réfugier dans le fort.
L’auteur de Chachnāmah a rapporté : « Quand l’armée d’Islam
escalada les murs du fort et réussit à entrer dans la ville, Debal
ouvrit ses portes. » Muhammad Ibn Qāssim installa une garnison
de quatre-mille combattants musulmans dans la ville et construisit
une mosquée (al-Kamil Fi-at-Tarikh : 4/250, Foutoūh al-Bouldān, p :
423-425).
De Debal,
Muhammad Ibn Qāssim marcha
avec son armée vers le nord, et prit pacifiquement les villes de
Neroun Kot (Beroun, selon Balādhourī), Sehwan et Bodhia. Lorsque
Muhammad Ibn Qāssim traversa l’Indus, les forces de Dahar campèrent
sur la rive Est du fleuve. À Rāwar (Nawābshah) (Ar-Roūr ou Rohri,
selon Bāladhourī, de nos jour Hyderabad) il fut intercepté par les
forces de Dahar le 10 du mois de Ramadan 93 H (juin 712 EC). L’armée
musulmane triompha et Dahar mourut dans la bataille laissant à
Muhammad Ibn Qāssim le contrôle du Sind. Ce dernier poursuivit sa
marche sur la rive ouest de l’Indus et conquit tous les forts sur sa
route dont ceux de Behroūr, Dhalīlah, Barhamanābād et la capitale
Aror. Plus tard, il marcha sur et prit Uch, Multan et Kashmore
étendre les frontières politiques de l’Empire musulman.
Avec le Sind sécurisé,
Qāssim envoya des expéditions à Rajpoutānah, où ses commandants
signèrent pacifiquement des traités avec les chefs de Belman
(Bhanmal) et de Sourashtra à Kāthiawār. Muhammad Ibn Qāssim se
dirigea en personne vers la capitale de Gujrat (Kera, près
d’Ahmadābād) et vainquit leurs armées cependant, leur Chef (le Raja)
réussit à s’enfuir.
Muhammad Ibn Qāssim
écrivit une lettre au Raja de Kannouj lui demanda de se soumettre
mais comme il refusa, Muhammad à la tête d’une cavalerie légère
marcha sur lui et prit Odhaypour occupé quand il reçut l’ordre de sa
déposition. Yazīd Ibn Abi Kabshah Saskaī, le nouveau gouverneur de
Sind, envoya Muhammad Ibn Qāssim enchainé au nouveau calife
Souleyman Ibn ‘Abdel Malik. Salīh Ibn ‘Abder-Rahmane, le gouverneur
Khariji d’Irak, emprisonna le grand général musulman à Wassit car
al-Hajjāj Ibn Youssouf, l’oncle et le chef de Muhammad Ibn Qāssim
avait tué le frère de Salīh qui avait entretenu le fau de la
vengeance. Al-Hajjāj étant mort, il s’en prit à son neveu Muhammad
Ibn Qāssim à qui il infligea une terrible épreuve jusqu’à ce qu’il
meurt en prison (Al-Kamil Fi-at-Tarikh : 4/282, Foutoūh
al-Bouldān p : 440).
Plusieurs sources
rapportent que le calife al-Walīd Ibn ‘Abdel Malik voulut déposséder
son frère plus jeune Souleyman du trône et commença à faire porter
secrètement allégeance (Bay‘ah) à son fils ‘Abdel ‘Aziz. Al-Hajjāj
joua un rôle essentiel dans ce plan et soutint considérablement la
décision d’al-Walīd. Il écrivit aussi à Muhammad Ibn Qāssim pour lui
demander de ne pas porter allégeance à Souleyman mais leur
plan faillit quand al-Hajjāj mourut en l’an 95 H, suivit peu
de temps après par la mort soudaine d’al-Walīd en l’an 96 H. Lorsque
Souleyman devint calife, il décida de se venger sur tous les
partisans d’al-Walīd. Comme al-Hajjāj était déjà mort, la vengeance
de Souleyman tomba sur Muhammad Ibn Qāssim. Dans la prison de
Wassit, il récita de distique arabe : « Ils m’ont gâché au début
de ma jeunesse et quel jeune ils ont gâché, l’un des défenseurs de
leurs frontières. »