Khālid Ibn al-Walīd (qu’Allah soit satisfait de lui) Je suis le noble guerrier, je suis le sabre d'Allah, Je suis Khalid Ibn al-Walid |
"Je meurs comme meurt un chameau, je meurs dans mon lit dans la honte, que les yeux des lâches ne se ferment même pas dans le sommeil (que les lâches ne trouvent jamais le repos)"
Khalid Ibn al-Walid (qu'Allah soit satisfait de lui) à l'instant de sa mort
Khālid Ibn al-Walīd (qu’Allah soit satisfait de lui)
Il est sans exception,
le plus célèbre de tous les généraux et cette réputation ne lui a
pas été attribuée en vain mais à cause de ses efforts et de ses
actions qui étaient le résultat de ses caractéristiques
distinctives.
Il livra environ
trente batailles, certaines mineures et d’autres majeures. Certaines
d’entre elles eurent lieu dans la « Jāhiliyyah » (période
préislamique) et d’autres alors qu’il était Musulman. Il livra des
batailles lors des guerres d’Apostasie, durant les conquêtes d’Irak
et de Syrie et jamais il ne perdit une seule bataille tout au long
de sa carrière.
Il était un guerrier exceptionnel,
courageux et un brillant général. Bien qu’il fût riche, il mena une
vie ascétique. Sa foi était fermement ancrée et il avait une
confiance absolue dans son Seigneur puis en lui-même, ses actes, ses
amis et ses troupes dont il était très proche et fier d’eux. Il
était un commandant naturel et où qu’il fût, il était le plus digne
du commandement. Chaque fois qu’on lui donna le leadership, il
demanda de plus larges pouvoirs qui provoquèrent beaucoup de
problèmes. Chaque fois qu’il confiait une responsabilité à un de ses
hommes, il lui accordait aussi de plus larges pouvoirs.
Il était profondément
visionnaire dans les affaires militaires : intelligent, astucieux,
très-mobile, agissait vite et très rapide pour saisir une occasion,
obstiné, audacieux et imprudent, son audace toujours couronnée de
succès, faisait peur à ses ennemis, triomphant, bénit, vigoureux, un
combattant habile et un expert de toutes les armes de l’époque Il
était innovateur, alerte, un brillant tacticien et un stratège et
extrêmement patient. Le succès ne l’a jamais rendu arrogant et les
situations difficiles ne l’ont jamais abattu. Selon les experts
militaires qui étudièrent sa biographie et enseignèrent ses
tactiques tout au long des siècles, il fut toujours capable de
prendre la décision que l’histoire a prouvé être la plus correcte.
Une fois son but définit, il y adhérait dur comme fer. Il était
toujours sur l’offensive et était capable de prendre ses ennemis au
dépourvu, en annihilant leur volonté qui les rendaient incapables de
répondre; même quand ils étaient en nombres supérieurs. Il exerça de
même la guerre psychologique sur le champ de bataille et utilisa ses
valeurs. Il possédait une aptitude supérieure pour rassembler ses
troupes et n’utilisait jamais plus de combattants que la bataille
exigeait. Il ne rencontra jamais une situation qu’il n’avait pas
prévue. Il évitait les mouvements inutiles et possédait un niveau
rare de flexibilité. Il était qualifié dans l’organisation de toutes
ses forces et ses aptitudes de gestion étaient égales à ses
compétences sur le champ de
bataille. C’est pour toutes ces raisons que les combattants
Musulmans aimèrent être menés par Khālid (qu’Allah soit satisfait de
lui).
Khālid (qu’Allah soit
satisfait de lui) était de la tribu des Banou Makhzoūm, une branche
des Qouraysh, qui étaient responsables des affaires militaires. Son
père était Walīd Ibn Moughīrah, qui était un des notables de
Qouraysh et un de ses hommes les plus riches. De ce fait, Khālid
n’exerça aucun travail durant la période de Jahiliyyah et
passait donc son temps dans l’équitation et l’entraînement des
armes.
Khālid ne participa
pas à la Bataille de Badr, mais prit part à celle d’Ouhoud, ou il
fit le commandant de la cavalerie des païens. Les Musulmans furent
victorieux et pourchassèrent les païens qui s’enfuirent mais les
archers musulmans , à qui le Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) avait ordonné de ne pas bouger de leur
position quoi que fusse le résultat de la bataille, abandonnèrent
leurs postes sur le Mont Ouhoud et Khālid, qui attendait le moment
propice pour manœuvrer, remarqua que le flanc des musulmans était
sans protection et les attaqua aussitôt sur leur arrière avec sa
cavalerie en contournant la colline. Le résultat de la bataille s’en
trouva affecté et la défaite de Qouraysh se transforma en victoire.
Les leçons
tirées de la Bataille d’Ouhoud
Ouhoud fut la première
bataille à laquelle participa Khālid et il comprit que ce qui
détermine la victoire ou la défaite dans une bataille est son
résultat final et non pas ce qui arrive durant le déroulement
de celle-ci. Il apprit à contenir ses forces, à rester calme et
libérer son esprit des contraintes psychologiques, même si la phase
des événements à un stade quelconque de la bataille était à son
désavantage. Il apprit aussi d’Ouhoud que lorsqu’une impasse est
débloquée dans une bataille, un certain désordre affecte les armées
qui s’affrontent. Khālid observa cette situation en temps réel et
frappa sans hésitation au moment le plus opportun pour prendre
totalement le contrôle de la situation à son avantage.
Pendant la Bataille
d’Ouhoud, Khālid acquit des notions qu’il appliqua dans toutes ses
batailles. Et parce qu’il fut en partie la cause de la défaite des
musulmans à Ouhoud, il utilisa de nombreuses fois ces mêmes
tactiques pour le compte des Musulmans lors des guerres d’Apostasie
et les conquêtes islamiques.
Khālid prit part à la
Bataille des Coalisés (communément appelé Ghazwah al-Khandaq (la
Bataille de la Tranchée)) dans le camp des païens. Après un certain
temps passé devant la tranchée défensive des Musulmans à Médine sous
le froid pénétrant d’hiver, les païens furent forcés de se retirer
mais pendant cette bataille, Khālid resta en compagnie des guerriers
dont il retrouva un certain nombre d’entre eux dans les rangs de son
armée tel que ‘Amr Ibn al-‘Ās, Dhirār Ibn al-Khattāb, ‘Ikrimah Ibn
Abi Jahl, Abou Soufyān Ibn Harb, Safwān Ibn Oumayyah, Souhayl Ibn
‘Amr et d’autres dans les rangs de ses ennemis, tels que Toulayhah
Ibn Khouwaylid et tous les Banou Assad. Puis, nous retrouvons Khālid
en l’an 6 de l’Hégire (627 EC) commandant la cavalerie principale de
Qouraysh empêchant le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur
lui) et les Musulmans d’entrer à La Mecque le jour d’al-Houdaybiyah.
Quand le Prophète
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) accomplit al-‘Oumrah
al-Qadā' (le pèlerinage mineur) avec ses Compagnons (qu’Allah
soit satisfait d’eux) l’année suivante (7 H/628 EC), Khālid était
absent et son frère Walīd Ibn Walīd (qu’Allah soit satisfait de lui)
lui laissa une lettre qui ouvrit son cœur (à l’Islam) avant de
quitter La Mecque pour émigrer (al-Hijrah) à Médine.
Lorsqu’il décida à son tour d’émigrer à Médine, Khālid (qu’Allah
soit satisfait de lui) a dit à son compagnon de voyage, ‘Uthmān Ibn
Talhah : « Nous sommes dans la position d’un renard sur lequel un
seau d’eau a été versé, pour le faire sortir (de sa renardière) ».
(C’est-à-dire : Les Musulmans ont encerclé Qouraysh à la Mecque et
les ont assiégés ne leur laissant aucune autre option que de se
rendre (d’embrasser l’Islam) ressemblant ainsi à un renard acculé
dans son trou, quand un seau d’eau y fut versé, l’obligeant à
s’échapper). Ce que Khālid dit ne fut pas entendu par les chefs de
Qouraysh à cette époque et ce sentiment ne fut confié qu’à son
compagnon.
Khālid (qu’Allah soit satisfait de lui)
embrassa l’Islam en l’an 8 H (629 EC) et l’expédition militaire à
Mou'tah eut lieu cette même année. Khālid (qu’Allah soit satisfait
de lui), prouvant ainsi sa sincérité de sa soumission à l’Islam,
partit avec cette armée dont le commandement fut donné par le
Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) à son
esclave libéré, Zayd Ibn Hārithah et après lui à Ja‘far Ibn Abi
Tālib puis à ‘AbdAllah Ibn Rawāhah (qu’Allah soit satisfait d’eux)
sans donner de position particulière à Khālid. Cependant ces trois
commandants trouvèrent le martyre au cours de la bataille et les
Moujahidine (combattants dans la voie d’Allah) donnèrent le
commandement de l’armée musulmane durement éprouvée à Khālid qui
constata que pour sauver le reste de l’armée devant l’innombrable
armée romaine, il n’avait d’autre choix que d’opérer un difficile
retrait tactique qu’il réussit (même lors de la retraite Khālid
(qu’Allah soit satisfait de lui) prouva son génie : Il continua à
contenir les Byzantins dans des escarmouches tout en évitant une
bataille frontale. Une nuit, il changea complètement la disposition
de ses troupes et mit en place une arrière-garde qu’il équipa avec
de nouveaux étendards pour donner l’impression que des renforts
étaient arrivés de Médine. Il ordonna aussi à sa cavalerie de se
retirer furtivement derrière une colline et de revenir, en levant
autant de poussière que possible pour faire croire à l’arrivée de
renforts supplémentaires. Face à ces mouvements, les Byzantins se
laissèrent jouer et se retirèrent permettant ainsi à la force
musulmane de se retirer en toute tranquillité à Médine.) et qui fut
considéré comme une victoire par le Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui).
Le 10 du mois de
Ramadan de l’année 8 de l’Hégire (1 janvier 630 EC), les musulmans
entreprirent la conquête de La Mecque. Khālid (qu’Allah soit
satisfait de lui) commanda une brigade qui entra dans la ville
d’al-Līt au sud de Makkah. Il prit aussi part aux Batailles de
Hounayn et de Thaqif avec le Prophète (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui). Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit :
« J’ai entendu le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah
sur lui) dire : « « Quel excellent serviteur d’Allah et frère de
tribu que Khālid Ibn al-Walīd, un des sabres d’Allah, lâché contre
les mécréants et les hypocrites. »
Et ainsi, il devint
bien connu sous le nom de « Sabre d’Allah ». Avec la mort du
Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), les guerres
d’Apostasie embrasèrent la jeune nation musulmane en l’an 11 H (632
EC) et Khālid fut le héros parmi ceux qui luttèrent contre les
apostats en détruisant les pires d’entre eux parmi les tribus
d’Assad, de Tamīm et de Hanīfah.
Après ses victoires
sur les apostats, il lui fut confié l’opération de la conquête de
l’Irak du sud, jusqu’à al-Hīrah tandis que ‘Iyād Ibn Ghanam
(qu’Allah soit satisfait de lui) fut ordonné de commencer la
conquête du nord de l’Irak, de Mousayyakh et d’avancer vers al-Hīrah
pour rejoindre Khālid (qu’Allah soit satisfait de lui). Le premier
d’entre eux à arriver à al-Hīrah prendrait le commandement des
armées unifiées pour le stade suivant de la conquête, qui était la
prise d’al-Madā'in (Ctésiphon). Khālid (qu’Allah soit satisfait de
lui) livra quinze batailles toutes victorieuses alors que ‘Iyād
(qu’Allah soit satisfait de lui) fut stoppé au début de sa route, à
Doūmah al-Jandal et demanda de l’aide à Khālid (qu’Allah soit
satisfait de lui) qui se dirigea aussitôt vers lui en conquérant
toutes les terres d’Irak sur sa route jusqu’à ce qu’il retrouve
‘Iyād et l’incorpore avec son armée dans ses propres forces.
La conquête d’ash-Sham
(la Syrie)
Face aux immenses
armées byzantines, les conquérants de la Syrie demandèrent des
renforts au Calife Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) qui
ordonna à Khālid (qu’Allah soit satisfait de lui) de laisser la
moitié de son armée en Irak et de partir immédiatement pour la Syrie
avec le reste de ses éléments ce qu’il fit aussitôt et après avoir
traversé le désert de Samawah au nord, il joignit et prit le
commandement des armées musulmanes qui entreprirent la conquête de
la Syrie jusqu’au décès d’Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui)
ou il fut relevé du commandement par le successeur du Calife, ‘Umar
Ibn al-Khattāb (qu’Allah soit satisfait de lui). Les raisons de son
désistement ont été discutées dans notre livre « La Route vers
al-Madā'in ».
Les Batailles auxquelles Khālid (qu’Allah soit satisfait de lui)
participa
Shawwāl 3 H (le mars
625 EC) - La Bataille d’Ouhoud.
Shawwāl 5 H (le mars 627 EC)
- La Bataille des Confédérés (Coalisés).
Joumādah al-Awwal 8 H
(l’août 629 EC) - L’Expédition de Mou'tah.
Shawwāl 8 H (Décembre 629
EC) - La Bataille de Hounayn.
Shawwāl 8 H (Décembre 629
EC) - La Bataille de Tā'if.
11 H (632 EC) - La Bataille
de Bouzākhah.
Mouharram 12 H (Mars 633 EC)
- La Bataille de Dhāt as-Salāssil.
1 Safar 12 H (17 avril 633
EC) - La Bataille d’al-Mazār.
22 Safar 12 H (8 mai 633 EC)
- La Bataille d’al-Walajah.
25 Safar 12 H (11 mai 633
EC) - La Bataille d’Oullays.
28 Safar 12 H (14 mai 633
EC) - La Bataille d’Amghīshiyah.
Rabī’ A1-Awwal 12 H (le mai
633 EC) - La Bataille d’Al-Maqr.
Rabī’ A1-Awwal 12 H (Mai 633
EC) - La Bataille d’a1-Hīrah
4 Rajab 12 H (15 septembre
633 EC) - La Bataille d’al-Anbār.
11 Rajab 12 H (23 septembre
633 EC) - La Bataille de ‘Ayn at-Tamr.
24 Rajab 12 H (4 octobre 633
EC) - La Bataille de Doūmah al-Jandal.
19 Sha’ban 12 H (octobre 633
EC) - La Bataille de Mousayyakh.
23 Sha’ban 12 H (2 novembre
633 EC) - La Bataille d’ath-Thaniyy.
23 Sha’ban 12 H (le 2
novembre 633 EC) - Les Batailles d’Az-Zoumayl et d’ar-Radāb.
15 Dzoul Qi‘dah 12 H (le 21
janvier 634 EC) - La Bataille d’al-Farād.
19 Safar 13 H (25 avril 634
EC) - La Bataille de Ghassan à Marj as-Souffar.
25 Rabī’ a1-Awwal 13 H (29
mai 634 EC) - La Bataille de la conquête de Bosra.
27 Joumādah al-Awwal 13 H
(29 juillet 634 EC) - La Bataille d’Ajnādayn.
17 Joumādah al-Ākhirah 13 H
(18août 634 EC) - La Bataille d’Al-Anbār.
28 Dzoul Qi‘dah 13 H (23
janvier 635 EC) - La Bataille de Fahl Bayssan.
15 Rajab 14 H (3 septembre
635 EC) - La Conquête de Damas.
25 Rabī’ a1-Awwal 15 H (6
mai 636 EC) - La Conquête de Baalbek.
21 Rabī’ a1-Akhir 15 H (2
juin 636 EC) - La Conquête de Homs.
5
Rajab 15 H (13 août 636 EC) - La Bataille de Yarmoūk.
Mosquée Khalid Ibn al-Walid, Homs |