Au nom
d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
La louange est
à Allah, nous cherchons protection auprès de lui, nous revenons
à Lui et nous Lui demandons pardon pour le mal de nos âmes et
pour nos viles actions. Celui qu’Allah guide est bien guidé et
celui qu’Il égare tu ne lui trouveras aucun secours.
La parole la
plus véridique est le Livre d’Allah et le meilleur guide est Son
Serviteur et Messager Muhammad, Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui, sur sa famille, ses compagnons et ceux qui les
suivront sur le droit chemin jusqu’au jour de la rétribution.
J’atteste
qu’il n’y a nulle divinité excepté Allah et j’atteste que Muhammad
est Son serviteur et Messager, le sceau de la prophétie.
Tout d’abord que mes sincères louanges soient à Allah Exalté le Très-Haut à Lui la Gloire qui m’a permis de finir ces quatre volumes et il est évident que sans Lui, je n’aurais pu rien faire. J’espère donc qu’Il m’assistera pour finir mon projet qui consiste en quelques volumes supplémentaires.
Il a été
volontairement omis par l’auteur de ces traductions certain
détails historiques, concernant la bataille du Chameau ou le
jugement entre ‘Ali Ibn Abi Talib et Mou’awiyah
(qu’Allah soit satisfait d’eux).
Avant de
commencer la lecture de cet Abrégé, je dois vous rappeler qu’il
est obligatoire de respecter et qu’il ne convient pas de juger
ou d’avoir des pensées négatives sur les grands Sahaba de
quelque manière que ce soit !
A eux ce qu’ils ont accomplis (qu’Allah
soit satisfait d’eux) et à vous ce que vous avez
accomplis !
L’ultime
argument est qu’ils étaient des Sahaba, choisis par Allah à Lui
les Louanges et la Gloire, pour assister Son Messager et nous
servir d’exemples jusqu’à la fin des temps tandis que nous, nous
ne sommes rien, tout justes des arrivistes incapables de
défendre notre Prophète et notre religion et notre meilleure
qualité est la critique des autres. Ils étaient les Compagnons
du Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah sur lui),
les meilleures générations de tous les temps et ils ont non
seulement défendu avec leur richesse, corps et âme le Prophète
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et l’Islam mais en
plus, ils vous ont amené l’Islam sur un plateau en or ! Soyez
donc humbles et reconnaissants !
Bien que nous
avons déployé tous les efforts pour présenter cette traduction,
je demande votre indulgence pour les erreurs que nous avons
certainement du commettre dans la transcription des centaines de
noms propres.
Un grand
nombre de mots arabes de villes, de lieux et de personnages
n’ont pas leur équivalent en français, nous avons donc francisé
le nom original à qui nous avons attribué une majuscule et s’ils
existent, je les ignore.
De même seules
les trois religions révélées et leurs adeptes porteront des
majuscules.
Du fait qu’il
n’existe pas de majuscules dans la langue arabe, les mots arabes
cités entre parenthèses, qu’ils soient des noms propres ou de
lieux seront sans majuscule néanmoins les mots courants utilisés
dans le texte, comme Hajj, porteront des majuscules
excepté les noms de toutes les déviances qui ne méritent aucune
considération.
Les mots
« califes » ou « émir » ne porteront des majuscules que
lorsqu’ils seront attribués aux quatre premiers Califes de
l’Islam.
La lecture des
mots arabes cités entre parenthèses plus par souci de style (zwaq)
que d’érudition (‘ilm), a été simplifiée au son courant.
Seules les lettres suivantes ont été transcrites comme suit :
ح = h ,
خ = kh,
ع = ‘,
غ = gh,
ه
= h,
ء
=
'.
Je demande
donc pardon à Allah pour toutes les erreurs que j’aurais pu
commettre et que j’ai certainement commis bien que j’ai relus ce
livre un certain nombre de fois. Je Lui demande de faire de ce
travail effectué pour la recherche de Sa Satisfaction une œuvre
utile pour les Musulmans, un bouclier de protection le jour où
les cœurs se figeront dans les gorges et de nous faire
miséricorde dans les deux mondes.
J’aimerai
préciser que toute la récompense revient aux auteurs initiaux de
cet œuvre magistrale, puisse Allah à Lui les Louanges et la
Gloire les récompenser très largement en bien, et que je ne suis
que le tout dernier maillon de la chaîne. Ce qui suit est juste
une insignifiante traduction d’une infime partie de leurs
excellents ouvrages qui continuent de se transmettre au fil des
siècles et c’est là que l’on juge l’excellence de leurs
bénédictions.
Puisse Allah Exalté bénir et saluer Son Noble Messager, Sa famille, ses
Compagnons et leurs suivants.
‘Abdel Hakim Mouslim Islam Boutrif
Introduction
La louange est
à Allah, nous Le louons, nous L’implorons et nous Lui demandons
pardon. Nous cherchons protection auprès de lui contre les maux
de nos âmes et contre nos viles actions. Celui qu’Allah guide,
nul ne peut l’égarer et celui qu’Il égare, tu ne lui trouveras
aucun guide. J’atteste qu’il n’y aucune divinité excepté Allah
sans aucun associé et j’atteste que Muhammad est Son
serviteur et Messager, Saluts et Bénédictions d’Allah sur Lui.
La meilleure
parole est la parole d’Allah Exalté et Loué soit-Il et le
meilleur guide est le guide Muhammad, Saluts et
Bénédictions d’Allah sur Lui. La plus mauvaise chose est celle
inventée, chaque chose inventée est une innovation, chaque
innovation est un égarement et tout égarement est dans le feu.
Comme vous le
savez, l’histoire de cette grande dynastie des Omeyyades, est
une des plus importantes étapes de l’histoire de l’Islam dont on
ne peut cerner qu’une partie mais qui néanmoins suffit pour
avoir une idée de ce qu’elle fut. J’implore le Tout
Miséricordieux de m’aider à vous la présenter et qu’elle nous
soit utile à tous.
Nous avons dû
revenir à la lecture d’un grand nombre de livre spécialisés dans
l’Histoire Islamique pour vous présenter cette série dont :
- « Kitab
Tarikh al-Oumam wal Moulouk » de l’Imam Muhammad Ibn
Jarir at-Tabari décédé en l’an 310 de l’Hégire (922).
- « Kitab
al-Mountadam fi at-Tarikh al-Oumam wal Moulouk » de l’Imam
Ibn Jawzi décédé en l’an 597 de l’Hégire (1200).
- « Kitab
al-Kamil fi at-Tarikh » du savant Ibn al-Athir décédé en
l’an 630 de l’Hégire (1203).
- Et le livre
classique, « al-Bidayah wal Nihayah » de l’Imam al-Hafiz
Ibn Kathir ad-Dimashqi décédé en l’an 774 de l’Hégire (1372),
puisse Allah leur faire à tous miséricorde.
En plus de ces
livres et d’autres plus anciens de l’Histoire Islamique qui ont
traité de cette grande dynastie, j’ai dû consulter d’autres
livres d’éducations, de biographies et d’autres spécialisés sur
les généalogies des arabes et des Qouraysh en particulier. Nous
avons aussi consulté les thèses universitaires de présentations
pour le magistère et le doctorat qui traitaient de la période
Omeyyade et de cette grande dynastie.
La dynastie
Omeyyade est une grande dynastie islamique avec une histoire
extrêmement riche et complexe. L’Imam al-Hafiz Ibn Kathir
ad-Dimashqi dit à son sujet dans son livre renommé « al-Bidayah
wal Nihayah »
: « La lutte dans la voie d’Allah, le Très Haut, était la base
de la fondation de cette dynastie. Les Omeyyades n’avaient nulle
autre occupation en dehors de celui-ci. Ils ont propagé la
parole de l’Islam de l’est à l’ouest, par terre et par mer. Ils
ont rabaissé la mécréance et ses gens et, ils ont effrayés les
polythéistes. Les Musulmans ne se sont pas dirigés vers un
endroit sans le capturer et ils y avaient dans leurs armées des
pieux (salihoun), des saints (awliyah) et
des grands savants des Tabi’i[1]. Allah, Exalté et Loué soit-Il,
nous donnait la victoire grâce à eux ». C’est ce qu’a rapporté
le grand Imam Ibn Kathir.
De même, il y
avait un très grand nombre de compagnons (sahaba)
(qu’Allah soit satisfait d’eux) dans ces armées et nous en avons
témoigné lors de la conquête du Maghreb ou pendant de longues
années, ‘Abdallah Ibn ‘Omar et ‘Abdallah Ibn Zoubayr, (qu’Allah
soit satisfait d’eux) étaient à la tête de ces armées. Aussi, en
l’an 49 de l’Hégire (669), Khalid Ibn Zayd al-Khazraji et Abou
Ayyoub al-Ansari (qu’Allah soit satisfait d’eux) se trouvaient
dans une armée envoyé contre les Byzantins[2] par le calife, émir des croyants,
Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan commandé par son fils Yazid Ibn
Mou’awiyah à l’époque de l’empereur Constantin III. Abou Ayyoub
al-Ansari trouva le martyr près des murs de la forteresse de
Constantinople où il fut enterré.
L’état (dawlah)
des Omeyyades fut un très grand état islamique, qu’aucun autre
état égala en superficie, tant dans le passé que de nos jours.
Ce fut aussi le plus grand état de son époque et il atteignit,
sous le dixième calife Omeyyade ‘Abdel Malik Ibn Marwan, décédé
en l’an 125 de l’Hégire (742), une superficie maximale que nul
autre calife, ni état après lui, n’allait pouvoir rivaliser.
Mais cet état des Omeyyades n’eut jamais la même gloire que
celui de l’état du Prophète (Salut et Bénédictions d’Allah sur
lui) ni même celui des Califes Justes (qu’Allah soit satisfait
d’eux) quand bien même leurs superficies étaient moindre. L’état
des Omeyyades vient seulement en troisième position grâce à leur
dévotion au combat dans la voie d’Allah (jihad), à la
propagation de l’Islam et de la grâce d’Allah sur eux grâce aux
pieux ancêtres (salaf salih) qui combattaient dans
leurs rangs. Ces Musulmans ont bâti les fondations de l’Islam
pour leurs successeurs et les gens qui allaient venir par la
suite. Donc sans la grâce d’Allah Exalté puis de l’intense
effort des Musulmans de l’époque, l’Islam ne se serait jamais
implanté.
Il apparut,
dans l’histoire islamique, un certain nombre de dynasties comme,
par exemple, celle des Ottomans, dynastie islamique turque dont
les premiers bénéficiaires furent les turques et puis aussi à un
moindre degré le reste des états Musulmans. Il y eut aussi la
dynastie kurde des Ayyoubi, à l’époque des croisades, dont
profitèrent avant tout les Kurdes puis certains autres Musulmans
en rapport direct avec les Ayyoubi. Puis il vint la dynastie
berbère des Mourabitine au Maghreb et en Andalousie remplacée
par celle des Mouwahhidine. Les premiers à en bénéficier
furent bien évidemment les Berbères puis certains autres pays
musulmans, comme nous l’avons vu, lors de leurs interventions en
Andalousie.
Chaque nation
musulmane qui devient un état, sert d’abord les intérêts de
cette nation et ensuite le reste des Musulmans des autres
nations. Nous remarquons néanmoins, qu’il y a une exception
lorsqu’il s’agit des nations arabes comme ce fut le cas pour les
‘Abbassides ou bien l’état omeyyade institué en Andalousie par
‘AbderRahmane ad-Dakhil, ou toutes les nations eurent
exactement la même opportunité que les Arabes. Il s’avéra donc
que les nations arabes furent moins nationalistes que toutes les
autres nations musulmanes qui se succédèrent puisque toutes les
autres nations ont bénéficiés exactement des mêmes intérêts que
les Arabes.
Nous allons
voir, que l’état des Omeyyade fut un état musulman arabe.
Et c’est
pourquoi, nous allons parler de la généalogie des tribus pour
voir le grand rôle que les Arabes ont joué dans cette histoire
et particulièrement les Omeyyades. Mais auparavant, nous allons
citer deux Hadiths du dernier messager envoyé à
l’humanité, le Prophète Muhammad (Saluts et bénédictions
d’Allah sur lui).
Le premier
rapporté par l’Imam Mouslim d’Abi Malik al-Ash’ari que le
Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui)
a dit : « Quatre chose de l’époque préislamique ne seront pas abandonné par ma
communauté : la fierté par la noblesse, la récusation des
origines, la demande de la pluie auprès des astres et les femmes
pleureuses qui se lamentent suite aux décès ».
Et il (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Si
elles ne se repentent pas avant de mourir, elles viendront le
Jour du Qiyamah vêtues de vêtement
en goudron et d’une cuirasse de gale » (« vêtue
d’une robe en goudron » est une allusion au châtiment que le
Seigneur lui infligera en lui assignant un vêtement de goudron
parce qu’elle s’habillait toujours en noir, et « d’une
cuirasse de gale » du fait que son corps sera soumis aux
démangeaisons et à la gale, au point de devenir recouvert comme
une cuirasse parce qu’elle blessait, par ses pleurs et ses
propos ardents, les cœurs des affligés à la suite d’un décès.
(« Mas'ala jahiliyyah » de l’Imam Muhammad ‘Abdel
Wahhab)).
Le deuxième
aussi rapporté par Mouslim dans son Sahih de Jabir
Ibn ‘Abdillah (qu’Allah soit satisfait de lui) qui a dit : Nous
étions avec le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui)
lors d’une campagne lorsqu’un homme des Mouhajirine eut un
différend avec un homme des Ansars (qui frappa soit de la main
ou du pied son postérieur). L’Ansari dit : « A moi ô Ansars » et
le Mouhajir dit : « A moi ô Mouhajirine ». Alors le Prophète
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dit : « Quel est cet
appel à la jahiliyyah[3] ? » Ils dirent : « O Messager
d’Allah, un homme des Mouhajirine a bousculé un Ansar ». Il
répondit : « Laissez tomber cela c’est une infamie ».
‘Abdallah Ibn Oubay entendit la réponse du Prophète (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) et dit : « Ils l’ont fait, je le
jure. Si jamais nous revenons à Médine, les plus forts
chasseront les plus faibles[4] ». ‘Omar dit : « Laisse-moi frapper
le cou de cet hypocrite ». Le Prophète (Saluts et bénédictions
d’Allah sur lui) dit : « Laisse-le. Je ne veux pas que les
gens disent Muhammad tue ses compagnons ».
‘Abdallah Ibn
Oubay était le chef des hypocrites de Médine, il était ‘Abdallah
Ibn Oubay Ibn Malik Ibn al-Harith al-Khazraji des Bani ‘Awf Ibn
Khazraj et il était aussi connut sous le nom de ‘Abdillah Ibn
Saloul du fait de sa mère Saloul qui était de la tribu des
Khouza’ah.
[1]
Musulmans qui ont connu les Compagnons du Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui).
[2]
Lorsque
nous mentionnons les Byzantins, nous faisons référence
aux Romains et Rome particulièrement et de même, lorsque
nous parlons de Rome nous faisons référence aux
Byzantins. La dynastie des Byzantins, ou l’état des
Romains de l’est était un état chrétien orthodoxe et
l’état Romain de l’ouest dont la capitale est Rome est
un état chrétien catholique. En Arabe le mot « Roum »
est indéfiniment employé pour les deux : Les Byzantins
et les Romains. De la même manière, le mot « Bani
Asfar » (les fils des jaunes), est utilisé pour désigner
les gens de races pâles sans distinction.
[3]
Jahiliyyah : période préislamique
[4]
Voir la Sourate al-Mounafiqoun (les hypocrites) Qur’an
63, verset 8 et les circonstances de la révélation de
cette Sourate.