Al-Moustakfi Billah, le vingt deuxième calife abbasside 

 

Al-Moustakfi Billah Abou al-Qassim ‘AbdAllah devint calife à l’âge de quarante et un an. Sa mère se prénommait Amlah oun-Nass et d’autres ont rapporté qu’elle s’appelait Ghousn.

 

Les Bouwayh

 

En l’an 334 de l’Hégire (945), Touzoun mourut dans son palais à Baghdad et suite à sa mort, les troubles se calmèrent. Son secrétaire Abou Ja’far Ibn Shirzad obtint la vice-royauté avec l’accord de l’armée et le calife l’investi d’une robe d’honneur.

La mort de Touzoun ouvrit la porte aux Bouwayhiyine et Ahmad Ibn Bouwayh entra dans Baghdad, au mois de Joumadah Awwal avec son armée, puis dans le palais royal tandis qu’Ibn Shirzad se dissimula. Le calife se leva devant lui et lui attribua une robe d’honneur et le titre de Mou’iz ad-Dawlah. Son frère ‘Ali se vit attribuer le titre de ‘Imad ad-Dawlah et leur frère al-Hassan celui de Roukn ad-Dawlah et leurs titres fut gravé sur la monnaie.

L’état Abbasside allait entrer dans ou une nouvelle ère, celle du règne des Bouwayh.

 

Les Bouwayh, sont des tribus perses, originaires du pays de Daylam qui se trouve sur la rive sud de la mer Aral. Leur pays est extrêmement montagneux et leurs villes principales sont Rawd Abbar et Talaqan. Leur pays fut conquis sous le règne du Calife Bien Guidé, ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui) mais ils conservèrent leur religion d’adorateurs du feu en choisissant de payer le tribut. Ils entrèrent en Islam qu’au environ de l’année 250 de l’Hégire (864). Ils étaient des shiites zaydiyah. Al-Hassan Ibn Zayd Ibn Muhammad Ibn Isma’il Ibn Hassan Ibn Zayd Ibn Hassan Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) s’était enfuit des Abbassides au Rayy en l’an 250 de l’Hégire. Du Rayy, il fut invité par le Daylam où il fonda chez eux la dynastie des Zaydiyyah. Al-Hassan Ibn Zayd resta chez eux jusqu’à sa mort en l’an 270 de l’Hégire (883). Son frère Muhammad le remplaça et resta jusqu’à l’année 287 de l’Hégire (899) où il fut vaincu par les forces d’Isma’il Ibn Ahmad as-Samani, le chef du pays Mawarra Nahar, la Transoxiane. Les Samani prirent possession de son état et lors de cette bataille, Muhammad Ibn Zayd fut blessé et mourut des suites de ses blessures. Au cours de cette bataille, s’enfuit al-Hassan Ibn ‘Ali Ibn Hassan, surnommé al-Outroush. Il est Hassan Ibn ‘Ali Ibn Hassan Ibn ‘Ali Ibn ‘Omar Ibn ‘Ali Zayn al-‘Abidine Ibn Houssayn qui est Houssayn (et non pas Hassan) Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui). Il fut surnommé al-Outroush ou al-Atrash (le sourd) suite à un coup qu’il reçut dans l’oreille lors de la bataille contre les Samani.

Al-Outroush s’enfuit au pays des Daylam, au Tabaristan et les invita à l’Islam par ce qu’il y avait encore un groupe de ces gens qui suivaient la religion des mages (majous). La mère d’al-Outroush était une Khorassaniyah et avec l’aide des Daylam, il réussit à vaincre l’armée d’Ahmad as-Samani en l’an 301 de l’Hégire (913). Au cours de cette bataille, se distingua Bouwayh Ibn Fanakhisrou ou Qabakhisrou qui nomma son fils ‘Ali Ibn Bouwayh.

Bouwayh était un pêcheur tandis que ses fils étaient des ramasseurs de bois. Et l’un d’entre eux dit plus tard, qu’il transportait du bois sur sa tête mais les comploteurs perses leur firent croire qu’ils étaient des descendants des rois perses. Lorsque les Bouwayh contrôlèrent le califat abbasside, les comploteurs arabes leur firent croire qu’ils étaient de descendance arabe et leurs attribuèrent la descendance des Banou Dabbah dont Ba'sil Ibn Dabbah Ibn Houd Ibn Tabikhah Ibn Ilyas Ibn Moudar.

Lorsqu’al-Outroush vainquit le chef des Samani, il contrôla le Tabaristan, et mourut en l’an 304 de l’Hégire (916). Il fut remplacé par al-Hassan Ibn Qassim qui était un ‘Alawi Hassani mais il fut tué en l’an en 313 de l’Hégire (925) lors d’une bataille et contre l’un des chefs Daylam du nom d’Asfar Ibn Shirawayh qui fut lui-même tué et qui fut remplacé par Mardawij Ibn Ziyar ad-Daylami. Mardawij Ibn Ziyar ad-Daylami était un perse fanatique qui détestait profondément les Arabes. Il fut le fondateur d’un état qui commençait de l’ouest de l’Iran jusqu’à l’Ahwaz. Mardawij décida d’attaquer Baghdad pour redonner la splendeur aux perses. Il n’était pas un shiite zaydiyan qui était d’école juridique officielle du pays de Daylam. Mardawij était un infâme ismaélien battini qui était entré en contact avec le vil ismaélien qarmate, Abou Tahir pour conjointement attaquer Baghdad et mettre fin au règne des Abbassides.

Mardawij nomma ‘Ali Ibn Bouwayh gouverneur du pays des Karaj et, après un certain temps, voulut le désister mais Mardawij fut tué par ses soldats en l’an 323 de l’Hégire (934) suite à des troubles qui s’ensuivirent dans son armée. Ainsi les Bouwayhiyyoune mirent la main sur une grande partie des régions perses. Puis, à cause des différents troubles qui secouaient l’état abbasside, comme nous l’avons précédemment mentionné, la guerre entre le général des armées Muhammad Ibn Ra’iq et Abou ‘AbdAllah Muhammad Ibn Ahmad al-Baridi et son remplacement par ‘Ali Ibn Bouwayh en l’an 329 de l’Hégire (940), les Bouwayh se rapprochèrent de l’état abbasside. Puis lorsque les affaires s’aggravèrent, ‘Ali Ibn Bouwayh entra à Baghdad au mois de Joumadah Awwal de l’année 334 de l’Hégire (945), sous le règne du calife al-Moustakfi Billah.

 

Maintenant, quel était le danger que représentait le contrôle de l’état des abbassides par les Bouwayh comparé aux Turcs ? Et était-il plus dangereux que celui des Turcs ?

Les Turcs dans leurs aveuglements, leurs crimes, leurs corruptions et leur harcèlement des califes abbassides parvinrent au point de tuer, de frapper, d’insulter, d’expulser et de mutiler à leur gré. Le calife abbasside, sous les Turcs, malgré son extrême faiblesse et son impuissance restait représentatif de l’état islamique et était attaché au dogme de la Sounnah et de la Communauté (ahl sounnah wal jama’a) et les Turcs, suivait ce même dogme. Malgré la faiblesse du calife, les sermons du vendredi étaient dit en son nom, les invocations étaient faites pour lui, il désignait les vizirs, les généraux des armées et les servants de l’état. Il conservait ainsi un certain pouvoir, il avait son argent, son palais et ses biens. Mais lorsque les Bouwayh shiites prirent le contrôle de l’état des abbassides, tous les secteurs de l’état subirent un changement. Bien que nous ayons rapporté qu’il était de confession shiite zaydiyah, certains historiens, dont Ibn Athir décédé en 630 l’Hégire (1232), ont rapporté qu’ils étaient de confession ithna ‘ashariyah[1].

 

Cette même année, al-Moustakfi prit le titre de l’imam de la vérité et le fit aussi frappé sur la monnaie.

 

Mou’iz ad-Dawlah accrut son pouvoir et il fut le premier suprême Daylamite en Iraq. Il fut le premier à faire des exhibitions de coureurs à Baghdad et encouragea excessivement les lutteurs et les nageurs. Pour cette raison, les jeunes de Baghdad apprirent à lutter et nager. Un nageur pouvait tenir dans sa main un réchaud de table sur lequel était un plat et il nageait jusqu’à ce que la viande qu’il contenait soit cuite.

Peu de temps après, Mou’iz ad-Dawlah Ahmad Ibn Bouwayh commença à suspecter al-Moustakfi et le visita au mois de Joumadah Thani de l’année 334 de l’Hégire (945), quarante jours après son entrée à Baghdad. Il le salua et s’assit quand deux Daylamites se sont avancés vers le calife, il tendit en avant sa main, croyant qu’ils voulaient l’embrasser, mais ils le tirèrent de son trône et le jetèrent au sol. Ils le tirèrent par son turban qu’ils lui attachèrent autour du cou et les Daylamites envahirent le palais et ses appartements privés qu’ils pillèrent totalement si bien que rien ne fut laissé.

Mou’iz ad-Dawlah retourna sans sa propre résidence ou lui fut amené al-Moustakfi à pied qui fut déposé et ses yeux cautérisés le 22 du mois de Joumadah Thani de l’année 334 de l’Hégire (945). Son califat dura une année et quatre mois. Puis, ils convoquèrent al-Fadl Ibn al-Mouqtadir Billah, lui portèrent allégeance et le présentèrent à son cousin al-Moustakfi qui l’admis comme le calife et témoigna de sa propre renonciation.

Il fut alors emprisonné jusqu’à sa mort en l’an 338 de l’Hégire (949) à l’âge de quarante-six ans. Il professait les doctrines shiites.

Tous ces événements, et ceux qui suivront encore, nous démontre encore une fois à quel seuil de faiblesse était parvenu l’état des musulmans et le peur d’importance du calife. 


Al-Mouti’ Billah, le vingt troisième calife abbasside 

 

Al-Fadl Ibn al-Mouqtadir Billah fut surnommé al-Mouti’ Billah et sa mère se prénommait Shourlah. Lorsqu’al-Mouti’ Billah devint calife, il lui fut alloué un salaire de 100 dinars par jour et toutes les affaires de l’ état et du calife se retrouvèrent entre les mains de Mou’iz ad-Dawlah Ahmad Ibn Bouwayh. Ce dernier voulut alors changer la religion de l’état qui était sounnite à la doctrine déviante ‘oubaydi des ismaïliens de Mou’iz li-Dinillah qui avait succédé à son père al-Mansour. Mais certains conseillers d’Ahmad Ibn Bouwayh le mirent en garde contre cela sous le prétexte que les Abbassides étaient faibles et qu’ils étaient capables de les contrôler et que si la religion officielle de l’état changeait alors les affaires risquait d’échapper à son contrôle. Les gens obéiraient au calife et se lèveraient contre les Bouwayhiyyine et ainsi, il laissa tomber son projet.

Ce vil individu Ahmad Ibn Bouwayh, lâcha ses Daylamites contre les Musulmans innocents qu’ils massacrèrent, pillèrent et leur retirèrent leurs biens, leurs propriétés et même leurs terres agricoles.

Il s’ensuivit de grands troubles et du fait du contrôle par les Daylamite de l’état islamique, ce dernier devint encore plus faible qu’il n’était. Les Romains byzantins orthodoxes profitèrent de la situation, sous le règne de l’empereur Romanos II et pénétrèrent jusqu’au cœur de l’empire islamique. Et ils furent sur le point de démentir la parole d’Héraclius lorsqu’il dit en l’an 15 de l’Hégire (636), le jour où les Musulmans conquirent la Syrie par la grâce d’Allah Exalté : « Paix sur toi ô Syrie, paix car il n’y aura plus de rencontre après cela ». Les Byzantins furent sur le point de capturer la Syrie une nouvelle fois.

Sous le règne des rafidas shiites les ennemis de l’Islam, les Romains capturèrent la ville de Halab et qui était la deuxième ville la plus importante de Syrie après Damas contre qui l’empereur byzantin envoya le général de ses armées, Nicéphore Focus, le roi des Arman vassal de l’empereur, dont la haine ancestrale envers les Musulmans est historiquement bien connue et qui venait précédemment de reprendre Crète aux Musulmans. 

Et les exactions des rafidas shiites, n’allaient pas s’arrêter là. Nous allons maintenant détailler une grande partie des événements qui se passèrent sous ce calife et particulièrement l’infâme Mou’iz ad-Dawlah qui était le véritable dirigeant de la nation islamique à cette époque.

 

 

En l’an 334 de l’Hégire (945), la pénurie à Baghdad devint excessive. Les prix montèrent si haut que les gens n’eurent aucun pain et mangèrent les morts, l’herbe et n’importe quel cadavre d’animaux morts naturellement et les charognes. Quand un cheval laissait tomber des excréments, un certain nombre de personnes les collectaient et les fouillaient pour chercher les grains d’orge qu’ils mangeaient ensuite.

Les graines de coton étaient récoltées, humidifiées et déposées une plaque en fer qui était en alors mise sur le feu et quand les graines étaient sèches, elles étaient alors mangée. Cela produisit des tumeurs dans les intestins des gens qui les mangèrent et la plupart moururent quant aux survivants, ils ressemblèrent aux cadavres.

Les hommes, les femmes et les enfants se tenaient debout sur les grandes routes dépérissant de famine et pleuraient en disant « faim, faim », jusqu’à ce qu’ils s’effondrent morts. S’il quelqu’un trouvait un peu de pain, il le cachait sous ses vêtements, de peur qu’il ne lui soit arraché. Un grand nombre de cadavres ne purent être enterrés à temps et les chiens dévorèrent leurs chairs.

Les pauvres émigrèrent en grand nombre et en files continues jusqu’à Basra pour manger des dates et la plupart d’entre eux périrent sur la route. Ceux qui réussirent à parvenir dans la ville moururent tous peu après. Une femme fut trouvée avoir volé un enfant quelle fit cuire vivant dans un four. Elle l’avait mangé en partie et fut saisie mangeant le reste et elle fut exécutée. Les maisons et les terrains furent vendus contre du pain dont une partie (du pain) était assigné au courtier comme commission. Une autre femme fut capturée pour avoir tué des enfants qu’elle mangeait et la pratique se répandit. Beaucoup de femmes furent exécutées pour ce crime. Quand la guerre civile fut terminée et les nouvelles récoltes recueillies les prix tombèrent. Un Kour de farine fut acheté pour Mou’iz ad-Dawlah durant la famine pour 20.000 dirhams et un Kour est équivalent équivalents à dix-sept quintaux de Damas.

 

Pendant cette année une désunion survint entre Mou’iz ad-Dawlah et Nassir ad-Dawlah Ibn Hamdan. Mou’iz ad-Dawlah prit avec lui al-Mouti’ et marcha pour engager Nassir. Il revint ensuite accompagné par al-Mouti’ presque comme un prisonnier.

 

Durant cette même année décéda al-Ikhshid, le souverain d’Egypte, Muhammad Ibn Toughj al-Farghani. Ikhshid signifie roi et c’était le titre de chaque prince de Ferghana, comme al-Isbahbadh est le titre de chaque prince du Tabaristan, de Sul, de Jourjan. Khakan veut dire chef des Turcs et Afshin prince d’Oushrissanah, de Saman et de Samarkand. Al-Ikhshid fut brave et impressionnant. Il gouverna l’Egypte depuis le règne d’al-Qahir en 321 de l’Hégire (932). Il avait huit-mille esclaves et était le maître de Kafour.

 

Toujours cette même année, mourut al-Qa'im al ‘oubaydi, le souverain de l’ouest et fut succédé par son fils et héritier Isma’il al-Mansour Billah. Al-Qa'im était plus méchant et plus mauvais que son père, un maudit déviant dévergondé juif qui injuriait ouvertement les Prophètes (paix sur eux) sans exception. Il exécuta et un très grand nombre de savants sunnites pour que les citoyens restent ignorants de leur religion et puissent être facilement manipulables.

 

Cette même année, les Daylamites se mutinèrent violemment contre Mou’iz ad-Dawlah à cause de ses abus féroces et de ses réprimandes. Il promit de leur renvoyer leur paie à un terme fixé et fut contraint d’opprimer les citoyens et extorquer de l’argent de sources impropres.

Il assigna, sa maison, ses Turcs comme fiefs des domaines du Sultan, la propriété des personnes qui s’étaient dissimulées comme celle d’Ibn Shirzad et les droits de la Trésorerie sur les propriétés des civils à ses officiers. Ainsi la plupart des propriétés du Sawad furent mises sous clé et devinrent inaccessibles aux officiers du revenu. Seule une petite partie des régions furent taxables et cultivées. La plupart des bureaux devinrent donc superflus et les employés inutiles comme le devinrent les bureaux de contrôle. Ainsi tous les bureaux furent unifiés en un seul. Cette politique destructrice ruina le pays, engendra la corruption et la désorganisation de l’armée.

 

 

Durant l’année 335 de l’Hégire (946), Mou’iz ad-Dawlah renouvela sa confiance au calife al-Mouti’ Billah, qu’il libéra de ces quartiers clos et logea une nouvelle fois dans le palais.

 

 

En l’an 337 de l’Hégire (948), il y eu un engagement entre les Byzantins et Sayf ad-Dawlah au cours duquel ce dernier fut vaincu. Le Byzantins prirent Mar’ash et infligèrent de grandes souffrances aux gens de Tarse.

 

 

Durant l’année 338 de l’Hégire (949), Mou’iz ad-Dawlah sollicita la permission d’associer dans son gouvernement son frère ‘Imad ad-Dawlah afin qu’il puisse peut-être lui succéder. Le calife al-Mouti’ consenti, mais ‘Imad ad-Dawlah mourut la même année au cours de laquelle le calife désigna Roukn ad-Dawlah le père de ‘Adoud ad-Dawlah.

 

 

En l’an 339 de l’Hégire (950), la Pierre Noire, qui d’après Ibn Batouta avait été cassée en quatre morceaux par les qarmates, fut restituée à sa place est sertie dans un anneau d’argent pour la protéger. Son poids était de 3777 dirhams et demi. Muhammad Ibn Nafi’ al-Khouza’i a dit : « J’ai regardé soigneusement la Pierre Noire, la noirceur était seulement sur la surface, elle était entièrement blanche en dessous et sa longueur était de la mesure d’une coudée[2] ».

 

Au mois de Rabi’ Awwal, Sayf ad-Dawlah prit l’armée de Tarse commandée par le Qadi Abou Hassin et pénétra profondément le territoire byzantin qu’il attaqua. Il prit un certain nombre de leurs forteresses et fit beaucoup de captifs. Il marcha sur Césarée, puis al-Foundouq, puis à Kharshanah et à Sarkah qui se trouve à une distance de sept jours de Constantinople où il infligea une défaite sévère au général byzantin. Quand cependant il voulut quitter le territoire byzantin, les Byzantins occupèrent le défilé montagneux par lequel il avait l’intention de partir et par conséquence, tous les Musulmans qui étaient avec lui furent capturés ou tués et tout le butin fut récupéré en plus des bagages, des montures, des marchandises, de l’argent et des armes des musulmans. Tout fut pris par les Byzantins qui ramassèrent un butin jamais vu précédemment. Quant à Sayf ad-Dawlah, il réussit à s’enfuir avec quelques hommes.

 

Cette même année, les nouvelles arrivèrent d’une mutinerie de l’armée de Sabouktakin, qui fut abandonnée par les qarmates et les Turcs après qu’ils avaient été sévèrement maltraités par Roukn ad-Dawlah. Il fut très difficile, de les ramener à la raison par ce qu’ils faisaient face à l’ennemi et quand Roukn ad-Dawlah constata que c’était impossible, il dit : « Ces troupes sont des ennemis dans le camp qui sont plus dangereux que ceux à qui nous faisons face. Notre seul plan est de les combattre et de les chasser ». Il les attaqua donc et les mit en déroute. Les Arabes allèrent chez Mou’iz ad-Dawlah, les Turcs partirent pour Mossoul, Roukn ad-Dawlah revint à Hamadan et Ibn Qaratakin quitta le Rayy pour Ispahan.

 

Toujours cette année, une bataille s’ensuivit entre Mouhallabi, accompagné de Rouzbahan, et ‘Imran Ibn Shahin. Le résultat tourna au désavantage de Mouhallabi et Rouzbahan et bien qu’ils aient eu l’avantage au début. La plupart de ses officiers furent capturés, tandis qu’Abou al-Fath Ibn Abou Tahir fut tué.

 

 

En l’an 341 de l’Hégire (952), une secte de métempsychose[3] apparut et parmi eux un jeune qui affirma que l’âme de ‘Ali (qu’Allah soit satisfait de lui) était passé en lui, sa femme prétendait que l’âme de Fatimah (qu’Allah soit satisfait d’elle) était entrée en elle et un autre que celle de Gabriel (paix sur lui) était entré en lui. Ils furent fouettés mais ils restèrent très fiers de leur parenté avec la Maison Prophétique, et pour cette raison Mou’iz ad-Dawlah ordonna leur libération par générosité aux gens de la Maison Prophétique et ce fut l’un de ses actes maudits.

 

Cette même année, les Byzantins capturèrent la ville de Sarouj ou ils brûlèrent les mosquées et prirent les habitants captifs.

 

Toujours c’est année, al-Mansour al-‘oubaydi, le gouverneur de l’Afrique mourut à al-Mansouriyah qu’il avait fondé. Il fut succédé par son fils et héritier Sa’d qui le remplaça à la tête du gouvernement et qui prit le nom de Mou’iz li-Dinillah. Al-Mansour réprima les oppressions.

 

 

En l’an 343 de l’Hégire (954), le prince du Khorasan nomma al-Mouti’ dans le sermon alors qu’auparavant, il n’avait jamais nommé le calife. Sur ce, al-Mouti’ lui envoya une bannière et une robe d’honneur.

 

 

En l’an 344 de l’Hégire (955), le vieux Caire fut convulsé par un tremblement de terre épouvantable qui renversa les maisons durant trois heures si bien que les gens supplièrent le Seigneur dans leurs invocations. 

 

 

En l’an 346 de l’Hégire (957), le niveau de la mer descendit d’environ 36 mètres. Il apparut des collines, des îles et des choses qui n’ont jamais été précédemment vues.

Ibn al-Jawzi a rapporté qu’il se produisit à Rayy et ses environs un tremblement de terre épouvantable. La ville de Talaqan sombra dans la terre avec tous les habitants et seulement environ trente personnes s’échappèrent. Cent-cinquante villages de Rayy furent engloutis. La calamité s’étendit aussi loin que Houlwan, dont la plus grande partie fut engloutie dans la terre qui vomit les os des morts et l’eau. Une montagne à Rayy fut fendue, les deux parties de la montagne se séparèrent. Un village et ses habitants furent suspendus entre le ciel et la terre durant la moitié d’une journée avant d’être engloutis. La terre devint un immense gouffre d’où sortirent des eaux fétides et des volutes de fumée. 

 

Cette même année, les habitants de Baghdad furent touchés par des gonflements dans la gorge et en particulier une sorte appelée Masharah. Ces deux maladies subites provoquèrent beaucoup de morts. Quiconque fut saigné constata qu’une quantité de matières descendait dans son bras et provoquait une douleur aiguë suivie d’une fièvre de même nature si bien qu’il fallut percer les bras pour en faire couler le sang. Tous ceux qui furent saignés ne purent être sauvés. L’hiver cette année fut chaud et sans pluies. L’augmentation du Tigre cette année fut légère et d’environ 4.5 mètres. 

 

 

En l’an 347 de l’Hégire (958), il y eu des tremblements de terre à Qoum, à Houlwan et dans les régions montagneuses. Un très grand nombre de gens périrent puis les sauterelles arrivèrent et s’étendirent sur toutes les récoltes et les arbres. 

 

Cette même année, les Turcs et les Daylamites au service de Nassir ad-Dawlah se mutinèrent à Mossoul et marchèrent sur son palais et voulurent l’assaillir. Il sortit alors lutter contre eux avec l’aide de ses servants et des habitants puis les vainquit et tua un certain nombre d’entre eux lors de l’affrontement. Il arrêta un certain nombre tandis que le reste s’enfuit à Baghdad.

 

Toujours cette année, Mou’iz ad-Dawlah partit entre Mou’nissiyah et Adramah quand un violent vent souffla de l’ouest accompagné de lourdes chutes de neige. En quelques heures, un grand nombre de ses troupes périt par conséquence et Mou’iz ad-Dawlah s’évanouit et mourut pratiquement étouffé par les nombreuses fourrures et popelines entassées sur lui. Les troupes arrachèrent les portes d’Adramah pour faire des feux et lorsque Mou’iz ad-Dawlah recouvrit, il donna aux habitants, trois mille dirhems pour les remplacer.

 

 

En l’an 348 de l’Hégire (959), mille pèlerins, hommes et femmes à bord de vingt grands Zauraqs[4] qui revenaient de Mossoul furent noyés.

 

 

En l’an 349 de l’Hégire (960), Sayf ad-Dawlah conduisit une expédition en terre byzantine et leur infligea de sévères pertes. Il prit d’assaut des forteresses qu’il pilla et fit de nombreux prisonniers. Il alla aussi loin que Kharshanah dans son raid, mais quand il eut l’intention de revenir, les Byzantins occupèrent de nouveau le défilé et il réussit à s’enfuir avec grande difficulté en compagnie d’environ 300 de ses hommes tandis que le reste fut capturé ou tué. Tout le butin, les prisonniers et les marchandises qu’il avait récupérées, ses armes et les montures de ces hommes furent saisis. Parmi ses compagnons distingués qui furent tués se trouvaient Hamid Ibn Nams, Mous’ab Ibn Siyakan et le Qadi Abou Hassin. Sayf ad-Dawlah avait avec lui 30.000 troupes Musulmanes. Les gens de Tarse qui étaient retournés par une autre route échappèrent au massacre.

Cette personne, je[5] veux dire Sayf ad-Dawlah, était arrogant et entêté, ne voulait pas qu’un homme dise à un autre qu’il (Sayf ad-Dawlah) avait agi conformément au conseil de quelqu’un d’autre. Les gens de Tarse lui avaient conseillé de se retirer avec eux, puisqu’ils étaient conscients que les Byzantins avait saisi le défilé mais il proposa de l’emprunter tout de même et encombra l’étroit passage avec ses troupes, en faisant une meilleure cible pour l’ennemi. Sayf ad-Dawlah refusa de suivre leur conseil et insista sur son propre plan. Par conséquence, les Musulmans perdirent leurs vies, tandis qu’il perdit son argent, ses bagages et ses provisions.

 

Cette même année, les pèlerins égyptiens en route vers leur maison après avoir effectué leur pèlerinage, établirent leur camp dans un Wadi[6] de La Mecque, furent emportés par une inondation la nuit avant qu’ils aient pu réaliser ce qui leur arrivaient. Ils furent pratiquement tous noyés et le fort courant d’eau les emporta ainsi que leurs biens vers la mer.

 

 

En l’an 350 de l’Hégire (962), Mou’iz ad-Dawlah construisit à Baghdad un prodigieux et vaste palais dont la profondeur des fondations étaie de 16 mètres. Ibn Athir a rapporté que son prix coûta 13 millions de dirhams qu’il extorquait à ses partisans. Il souffrait à cette époque de lithiase[7] et il supposa qu’une haute maison et un air plus pur lui profiteraient.

 

Il investit cette même année, du bureau de Qadi, Abou al-‘Abbas ‘AbdAllah Ibn Hassan Ibn Abi Shawarib, qui chevaucha vêtu d’une robe d’honneur du palais de Mou’iz ad-Dawlah précédé par les tambours, les trompettes et accompagné par les troupes. Il s’engagea à transmettre chaque année à la trésorerie de Mou’iz ad-Dawlah deux-cent-mille dirhams, mais le calife al-Mouti’ refusa de l’investir et de lui accorder une audience. Le calife ordonna de même qu’il ne soit jamais autorisé à obtenir une audience.

 

Toujours cette même année, Mou’iz ad-Dawlah dirigea les bureaux de l’inspecteur du marché et du préfet de police à Baghdad après avoir recouvert la santé suite à l’indisposition dont il souffrait, puisse Allah Exalté ne pas le préserver de la punition pour ses péchés[8].

 

Cette même année, les Byzantins reprirent la Crète, qui avait été conquise durant l’année 230 de l’Hégire (844), aux Musulmans qui furent tous pratiquement exterminés.

 

Cette même année, mourut le Qadi al-Qoudat[9], Abou as-Sa’ib ‘Outbah Ibn ‘Oubaydallah. Sa propriété et ses richesses furent saisies. Muhammad le chambellan, le fit fouetté jusqu’à pratiquement la mort, en ma présence, par le vizir Mouhallabi, par suite des renseignements qui lui étaient parvenus de son impiété et de son immoralité sous les jours d’Abou as-Sa’ib. Le vizir fut complètement déterminé à se venger et lui écrasa les chevilles jusqu’à les faire éclater sous les coups. C’était un adultère qui avait l’habitude d’assaillir les femmes des hommes et comme il était officiellement le chambellan du chef Qadi principal, personne n’osait s’opposer à lui. Il était naturellement beau et attrayant et recourait en plus aux aides artificielles.

 

Toujours cette année, le gouverneur d’Espagne Nassir li-Dinillah décéda et son fils al-Hakim lui succéda.

 

La chute de Halab

 

Cette même année, des nouvelles parvinrent que le général byzantin était arrivé à Halab et qu’il avait capturé la ville. Il arriva accompagné par le fils de la sœur de l’empereur. Ni Sayf ad-Dawlah ni n’importe qui d’autre ne fut informé de son entreprise, puisque ce fut une attaque surprise. Quand Sayf ad-Dawlah apprit son arrivée, il n’eut pas le temps de se préparer et, bien qu’il partit rencontrer l’ennemi, il ne put offrir seulement qu’une faible résistance. La plupart de ses hommes furent tués, dont tous les fils de Daoud Ibn Hamdan et un fils de Houssayn Ibn Hamdan. Sayf ad-Dawlah s’enfuit avec quelques hommes et le général byzantin prit possession de son palais, qui se trouvait à l’extérieur de Halab. Il fut trouvé dedans 390 talents d’argent qui lui appartenaient, 1.400 mulets et un innombrable stock d’armes qui furent tous saisis par le général byzantin qui mit le feu au palais et prit possession de la banlieue. Les gens de Halab luttèrent contre lui du haut de leur mur et beaucoup de Byzantins furent tués par les pierres. Quand il fut fait une brèche dans une partie du mur et tué un certain nombre des habitants de Halab sur qui ils étaient tombés, les Byzantins espérèrent effectuer une entrée à ce point mais les habitants les repoussèrent. Quand la nuit fut venue, les Musulmans, par un effort uni, refermèrent la brèche et quand le matin arriva, ils réussirent à la fermer totalement et avec les cris d’Allah Akbar, ils montèrent sur l’enceinte nouvellement réparé. Les Byzantins se retirèrent sur une colline, appelée Jabal Jawsham, à une courte distance. L’infanterie de la garnison dans Halab entra alors dans les maisons des résidents et les magasins des marchands pour les piller. Un cri s’éleva : « Retournez dans vos maisons, elles sont pillées ! » Lorsqu’ils entendirent cela, les habitants descendirent du mur, qu’ils laissèrent sans surveillance et se précipitèrent vers leur demeure pour protéger leurs propriétés. Quand les Byzantins remarquèrent que le mur était sans surveillance, ils attendirent un peu de temps et le courage les gagnants, ils grimpèrent le long des murs et regardèrent en bas dans la ville, où ils virent les émeutes dues au pillage. Ils descendirent à l’intérieur de la ville, ouvrirent les portes et le reste de l’armée byzantine entra et passa les habitants par l’épée. Ils massacrèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent et ne déposèrent pas leurs épées avant d’être fatigué et las de la tuerie. Dans la ville, il y avait 1.200 prisonniers byzantins, qui furent libéré et prirent les armes contre les Musulmans. 700 Byzantins que Sayf ad-Dawlah avait préparés pour être échangé contre des prisonniers musulmans furent emportés par le général byzantin. Il prit aussi en captivité plus de 10.000 Musulmans garçons et filles et emporta toutes les marchandises appartenant à Sayf ad-Dawlah et les propriétés appartenant aux marchands et dont la quantité dépasse les limites et  la description. Quand le général byzantin eut épuisé ses moyens de transport,  il mit le feu à ce qui avait été laissé. Il versa de l’eau dans les jarres où l’huile était conservée et détruisit aussi les mosquées. Il resta dans la ville neuf jours.

Avant de prendre d’assaut la ville, il offrit de l’épargner à condition que les citoyens lui livrent 3000 garçons et filles et une quantité fixée d’argent et de marchandises. Si ces conditions étaient acceptées, il partirait mais, les Musulmans déclinèrent son offre. Il fut rapporté que le nombre de ses troupes était de 200000, dont 30.000 portaient des cuirasses, 30.000 du génie pour démolir les bâtiments et faire des routes à travers la neige. Il avait 4.000 mulets, qui transportaient des trappes à chevaux[10] en aciers, qu’il dispersa autour de son camp la nuit.

Après neuf jours, le général byzantin voulut se retirer avec son butin mais le neveu de l’empereur lui dit : « C’est une ville qui est maintenant en notre possession, et il n’y a personne devant nous pour nous en sortir. Les descendants de ‘Ali, les Hashimites, les vizirs, les clercs et les employés de bureau qui se trouvaient dans la ville sont logés dans la citadelle. Pourquoi devrions-nous nous retirer avant de prendre d’assaut la citadelle ? Le général byzantin lui répondit : Nous avons accompli ce que ni nous ni l’empereur n’aurait jamais imaginé, nous avons tué, prit des captif, capturé, brûlé, démoli, nous avons sauvé nos propres prisonniers, sécurisé sans rançon ceux dont nous avions l’intention de libérer par l’échange et le butin acquis est d’une valeur sans précédent. Ceux qui ont pris le refuge dans la citadelle sont nus et périront quand ils en descendront, puisqu’ils ne trouveront aucune nourriture. Notre meilleur plan est de nous retirer et de les laisser car poursuivre des choses aux extrémités mène à la destruction. Le neveu de l’empereur insista, en dit : « Je refuse de me retirer avant d’avoir pris d’assaut la citadelle. Comme, il ne voulait pas changer d’avis, le général byzantin lui suggéra de s’asseoir et assiégea la citadelle car la pression sur les assiégés était telle qu’elle les contraindrait à ouvrir les portes.

L’autre cependant dit qu’il capturerait seulement la citadelle avec l’épée. Le général byzantin lui dit alors : « Fait comme il te plaira, je resterai avec mon armée à porte de la ville. Le jour suivant le neveu de l’empereur descendit de sa monture et armé de son épée et de son bouclier se mit à monter l’accès étroit à la citadelle qu’une seule personne pouvait emprunter. Il fut suivi en file par ses camarades. Un groupe de Daylamites qui s’était établi dans la citadelle le laissèrent monter et lorsqu’il s’approcha de la porte, ils l’ouvrirent et lui lancèrent une pierre qui le toucha et le propulsa en arrière. Pris de vertige par le coup qu’il reçut, il bondit en avant de nouveau, quand un Daylamite lui transperça la poitrine avec une lance. Alors il tomba en arrière sur sa tête. Il fut ramassé par ses camarades et apporté au général byzantin, qui, quand il vit qu’il avait été tué, fit venir tous les prisonniers musulmans et les exécuta jusqu’au dernier. Il partit alors pour le pays byzantin, sans faire de mal aux fermiers et aux habitants des villages agricoles leur disant que maintenant la ville appartenait au byzantin et qu’il allait bientôt revenir.

Alors que les Musulmans étaient massacrés à Halab, le Bouwayhi ordonna d’insulter les respectables Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) et ses partisans shiites écrivirent sur les portes des mosquées de Baghdad, « que la malédiction soit sur Mou’awiyyah[11], maudit soit celui qui prit de Fatimah son droit de Fadak et sur ceux qui interdirent à al-Hassan d’être enterré avec son grand-père et maudit soit celui[12] qui bannit Abou-Darr ». Néanmoins cela fut cependant effacé dans la nuit. Mou’iz ad-Dawlah voulut le réinscrire, mais son ministre al-Mouhallabi lui suggéra plutôt d’écrire à la place de ce qui avait été effacé : « Puisse Dieu maudire les oppresseurs de la famille de l’apôtre d’Allah », et ils particularisèrent ainsi Mou’awiyyah (qu’Allah soit satisfait de lui) seul dans la malédiction.

 

Cette même année, les Byzantins avec une force de 160.000 hommes entrèrent dans ‘Ayn Zarbah au pied d’une montagne, qui surplombe l’endroit. Quand le général byzantin arriva à la tête de cette vaste force, il envoya un détachement de son armée vers la montagne tandis qu’il établit son camp près de la porte de la ville. Le détachement prit possession de la montagne et les habitants de la ville, en le voyant constata qu’une autre armée avait établit le camp à leur porte, que le général byzantin avait avec lui un certain nombre de tours mobiles et avait commencé à percer leur mur. Il demanda aux gens de capituler et leur promit la sécurité. Ils ouvrirent donc les portes de la ville, dans laquelle il entra. Il constata bientôt que sa cavalerie qui avait occupé la montagne avait abandonné sa position pour entrer à son tour dans la ville. Il regretta alors sa promesse de sécurité et publia une déclaration au début de la nuit que la population entière devrait aller dans la mosquée publique. Quiconque resterait dans sa  maison serait tué. Ceux qui purent sortir le firent et quand le matin se leva, il envoya son infanterie, au nombre de 66.000 dans la ville avec l’ordre de tuer tous ceux qu’il trouverait dans les maisons. Ils massacrèrent ainsi un immense nombre d’hommes, de femmes et d’enfants. Il ordonna de rassembler toutes les armes dans un endroit particulier et un vaste nombre fut amassé, dont 40.000 lances. Tous les dattiers, au nombre d’entre environ 50.000, furent coupés.

Puis, il émit de nouveaux ordres que tous ceux qui étaient dans la mosquée devaient quitter l’endroit pour n’importe quelle destination qu’ils choisiraient et que quiconque serait trouvé dans la soirée serait tué. Les gens par conséquence se sauvèrent et une foule s’entassa aux portes et beaucoup d’hommes, de femmes et d’enfants moururent écrasés. Ceux qui réussirent à s’échapper, partirent pieds nus et certains totalement nus et ne sachant pas où se diriger, ils moururent tous sur les routes. Ceux qui furent découverts dans la ville après la journée furent massacrés. Toutes les marchandises et les biens mobiliers que les gens laissèrent derrière eux furent saisis. Les deux murs qui protégeaient la ville furent détruits et les habitations démolies.

Le général byzantin resta dans le territoire musulman durant vingt et un jours et prit cinquante-quatre forts dans la région autour de ‘Ayn Zarbah, certains par l’épée et d’autre par capitulation.

Aux derniers musulmans qui avaient été ordonnés de partir, alors qu’ils étaient en marche, certains Arméniens firent des avances aux femmes qui partaient. Leurs maris se fâchèrent et tirèrent leurs épées. Cela mit en colère le général byzantin, qui ordonna que la foule entière soit massacrée, soit 400 hommes, en plus des femmes et des enfants, dont il épargna seulement les jeunes filles et celles qui pouvaient servir d’esclaves.

Quand le jeûne débuta, il partit avec l’intention de revenir quand il serait fini et annonça son intention de laisser son armée dans Césarée.

Ibn al-Zayyat, le gouverneur de Tarse, était parti à la tête de 40.000 citoyens de la ville, mais il fut vaincu par le général byzantin, qui massacra sa force entière, dans laquelle se trouvait son frère (d’Ibn al-Zayyat). Quand il se rendit compte de ce qui était arrivé, il mit son armure, un turban sur sa tête, sortit sur le balcon de sa maison qui se trouvait sur la rive d’un fleuve, se jeta à l’eau et se noya.

 

Toujours en l’an 351 de l’Hégire (962), les Byzantins capturèrent Abou Firas Ibn Abou al-‘Ala' Ibn Hamdani de Manbij dont il était le gouverneur.

 

 

Le 10 du mois de Mouharram de l’année 352 de l’Hégire (963), Mou’iz ad-Dawlah força les gens à fermer les places du marché, défendit aux cuisiniers de cuisiner et força les gens à marquer le deuil d’al-Houssayn. Il monta des coupoles dans les jardins publics qu’il décora de bandes de tissus et fit parader dans les rues de la ville des femmes décoiffées, se frappant la poitrine et portant le deuil. Ce fut la première fois que des lamentations sur al-Houssayn furent organisées à Baghdad et cette mauvaise innovation dura quelques années.

 

Le 12 du mois de Dzoul Hijjah de cette même année, le vil Bouwayh ordonna de marquer le festival de Ghadir Khom et les tambours furent battus. Les rafidas prétendent faussement qu’à cette occasion, le Prophète Muhammad (saluts et bénédictions d’Allah sur lui) donna la succession après lui à ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui). Il y a plusieurs divergences sur l’authenticité de la date de cet événement qui ne doit pas être prit à la légère comme certain peuvent le penser. Permettez-moi de vous rapporter quelques extraits des livres de ces hérétiques shiites.

- Al-Fayd al-Kashani a dit dans son livre « Minhaj an-Najat » : « Quiconque combat l’un de leur Imam (des gens de la Sounnah), aura le degré de celui qui aura combattu la prophétie de tous les Prophètes ».

- Sayed Amir Muhammad al-Kadim al-Ghazwi a dit dans son livre « Shi’a fi A’qadihim wa Ahkamihim » : « Les Imams des Ahl al-Bayt (de la maison prophétique) sont meilleurs que les Prophètes ».

- Al-Khomeiny a dit dans son livre « Al-Hkouma Islamiyyah » : « Parmi les obligations de notre doctrine est qu’il y a pour notre imam, un degré et une place éminente (maqaman mahmoudan) que ni ange rapproché ou Prophète envoyé ne peut atteindre ».

Telle sont les prétentions mensongères des shiites, qui bien qu’ils se prétendent au-delà de la maison prophétique, n’ont jamais accompli, de près ou de loin, les actes de ceux dont ils se prétendent meilleurs. Bien au contraire, vous avez vu combien leur histoire est sale et vile et qu’ils furent de tout temps des traitres et des ennemis non seulement de l’Islam mais des « Ahl al-Bayt (de la maison prophétique) ».

Les Bouwayh dominèrent (tassallata) l’état des califes et corrompirent les califes.

 

Durant cette année, un des chefs Arman[13] envoya à Nassir ad-Dawlah Ibn Hamdan, des jumeaux âgés de 25 ans rattachés ensemble sur le côté. Ils avaient deux ventres, deux nombrils et deux estomacs. Leurs temps de faim et de soif étaient différents. Chacun avait deux paumes, deux bras, deux mains, deux cuisses et deux jambes. Puis l’un d’entre eux mourut et resta ainsi pendant des jours et commença à putréfier pendant que son frère vivait encore. Nassir ad-Dawlah rassembla les médecins pour décider s’ils étaient capables de séparer le mort du vivant ce qu’ils ne pouvaient pas faire. Peu après celui qui était vivant, tomba malade à cause de l’odeur du mort et mourut à son tour.

 

Toujours cette année, les nouvelles parvinrent qu’une certaine infanterie arménienne était venue à Edesse et avait emporté cinq-mille tête de moutons et 500 de bœufs et de chevaux. Ils capturèrent aussi quelques Musulmans avant de s’enfuir avec leur butin.

 

Cette même année, les gens de Tarse entrèrent dans le territoire byzantin par un certain défilé tandis que Naja, le servant Sayf ad-Dawlah, entra par un autre et prit un petit butin. Sayf ad-Dawlah resta dans un autre défilé sans entrer en territoire ‘ennemi, puisqu’il ne s’était pas rétabli d’une attaque paralytique qui lui était arrivé deux ans auparavant. Quand Naja et les gens de Tarse revinrent Sayf ad-Dawlah revint à Halab souffrant et eut une crise que certains supposèrent fatale.

 

 

En l’an 353 de l’Hégire (963), une vaste tente fut faite pour Sayf ad-Dawlah. La hauteur de ses piquets était d’environ deux 23 mètres.

 

Cette même année, mourut la sœur de Mou’iz ad-Dawlah et le calife al Mouti’ descendit à sa résidence dans un voilier rapide, pour lui présenter ses condoléances. Mou’iz ad-Dawlah sortit pour le rencontrer et embrassa plusieurs fois la terre devant lui sans lui permettre de descendre de son bateau pour ne pas le déranger et le calife revint dans son palais.

 

Toujours cette année, des nouvelles arrivèrent de Harran qu’environ cinq-mille hommes du Khorasan qui s’était consacré au combat dans le sentier d’Allah passèrent par leur ville pour rejoindre Sayf ad-Dawlah à Halab. Le chef de cette expédition prit la route de l’Azerbaïdjan, d’où il avança en Arménie, puis à Mayafariqin et de là à Harran et enfin à Halab.

En terre d’Arménie et de Manzikert se trouvait un homme appelé Abou a1-Ward qui s’était rendu maître du pays. Naja était inquiet de l’attaquer et était indifférent aux conversations du combat dans la voie d’Allah Exalté du chef Khorassani. Il attaqua Abou al-Ward, le vaincu et saisit ses forteresses et ses terres ainsi une grande quantité de ses propriétés entra en possession de Naja qui resta dans la forteresse et devint le maître des villes arméniennes de Manzikert, de Khilat et de Moush.

Le champion Khorassani procéda vers Sayf ad-Dawlah et quand les deux se rencontrèrent, ils allèrent à l’aide de Massissah car les nouvelles étaient arrivées que les Byzantins avaient assiégé la ville avec une grande force sous le commandement du général byzantin, qui resta sept jours et perça plus de soixante brèches dans les murs, sans pour autant être capable de pénétrer dans la ville grâce à la résistance des habitants. Il dut alors se retirer à cause de la rareté et des prix excessivement haut de la nourriture, après être resté quinze jours dans le territoire islamique. Il brûla les banlieues de Massissah, d’Adana et de Tarse, car les habitants de ces banlieues avaient aidés les gens de Massissah. Dans l’engagement, ils furent vaincus par les Byzantins, qui tuèrent cinq-mille d’entre eux, alors que les gens d’Adana et de Tarse avaient seulement tué quelques Byzantins. Quand Sayf ad-Dawlah et les Khorassani atteignirent Massissah, ils constatèrent que les Byzantins étaient déjà partis. A cause du manque de nourriture les troupes du Khorasan se dispersèrent parmi les villes de la frontière et Halab. Néanmoins, la plupart d’entre eux revinrent à Baghdad et de là au Khorasan.

Avant la retraite du général byzantin de Massissah, il avait envoyé le message suivant aux habitants : « Je vous quitte non pas parce que vous êtes trop forts pour moi ou parce que je suis incapable de prendre votre ville, mais à cause de la rareté de fourrage. Je vais revenir et ceux d’entre vous qui veulent émigrer feraient mieux de la faire avant que je ne revienne car quiconque sera trouvé à mon retour sera exécuté ».

 

Cette même année, les Kurdes firent une attaque concertée sur la caravane de pèlerin de La Mecque qui revenait au Khorasan. Ils l’interceptèrent et la pillèrent près de Houlwan.

 

Cette année, la disette fut sévère à Antioche et le long de la totalité de la frontière. Personne ne put avoir de pain et les gens mangèrent l’herbe. Environ cinquante-mille personnes quittèrent cette région pour Ramlah, Damas et ailleurs, pour échapper à la famine. D’autre part, le général byzantin rassemblait des troupes pour envahir le territoire islamique tandis que le gouvernement persistait dans son mauvais traitement des gens de Harran à cause des lourds fardeaux et les innombrables injustices que Naja commis à leur égard. De ce fait, la famine à Harran et Raqqah fut extrêmement sévère.

 

Toujours cette même année, Nicéphore l’empereur de Rome fortifia Césarée près des villes de frontière des Musulmans et en fit sa demeure afin qu’il puisse poursuivre ses déprédations chaque saisons.

 

Durant cette année, Sayf ad-Dawlah procéda à Mayafariqin et ses hommes par stratagème obtinrent la possession des forteresses qui avaient appartenu Abou a1-Ward et saisies par Naja qui s’enfuit. Ses forteresses, les prisonniers byzantins et un frère de Naja tombèrent entre ses mains. 

 

Le général byzantin maintint le siège de Massissah, mais envoya à Sayf ad-Dawlah un présent de mulets, de chevaux, de satin byzantin et des ornements d’or. Sayf ad-Dawlah lui envoya aussi des cadeaux en échange. Ces procédures permirent au général byzantin de rester dans le territoire islamique durant trois mois, pendant lesquels il ne rencontra aucune opposition, bien qu’il fût incapable de prendre Massissah. Finalement il partit puisque l’endroit ne pouvait pas le soutenir et la peste attaqua ses hommes. Il fut contraint de partir quand les gens de Massissah lui remirent de l’argent.

 

Cette même année, des nouvelles arrivèrent de Mossoul, qu’Abou ‘Abdallah Muhammad Ibn Hassan, surnommé le fils du prêcheur  (ibn ad-da’i), avait quitté secrètement Baghdad pour le Daylam, laissant derrière lui sa mère, ses enfants et maisonnée.

 

Toujours cette année, apparut dans Koufa un homme qui prétendit être un descendant de ‘Ali et qui portait un voile. Il y eut plusieurs batailles entre lui et Abou Hassan Muhammad Ibn ‘Omar al-’Alawi. Quand Mou’iz ad-Dawlah entra à Baghdad, l’homme voilé s’enfuit.

 

 

En l’an 354 de l’Hégire, les Turcs envahirent le territoire des Khazars qui demandèrent de l’aide aux habitants de Khwarizm[14], qui déclinèrent, en disant : « Vous êtes des Juifs; si vous voulez que nous vous aidions, vous devez devenir des Musulmans. Par conséquent, ils adoptèrent tous Islam à l’exception de leur roi.

 

Abou ‘Abdallah « le fils du prêcheur » arriva à Daylam où dix-mille hommes se regroupèrent autour de lui tandis que Nassir, le fils du ‘Alawi s’enfuit. Abou ‘Abdallah vainquit alors un des plus grands capitaines de Washmajir et prit le titre d’al-Mahdi li-Dinillah.

 

La chute de Massissah et de Tarse

 

L’empereur byzantin Nicéphore construisit une ville dans Césarée, qui était près du territoire islamique et y transféra sa famille, pour être près des villes islamiques qu’il voulait annexer. Les habitants de Massissah et de Tarse lui proposèrent de lui payer le tribut à condition qu’il leur envoie un résident. Il eut l’intention d’accepter leurs propositions mais des renseignements lui parvinrent, que les habitants de ces villes étaient extrêmement affaiblis, qu’ils n’avaient ni défenseur, ni protecteur et aucune nourriture si bien que les gens de Tarse étaient réduits à manger les chiens et les charognes et que chaque jour un millier de personnes mourraient. Il chargea donc d’avis, convoqua leur envoyé et lui dit : « Vous ressemblez au serpent qui, lorsqu’il sent le froid d’hiver devient languissant et faible, de manière que quiconque le voit, le croit mort. Si cependant quelqu’un le prends et le réchauffe alors cela le ramène à la vie et il mord. Vous offrez seulement votre soumission parce que vous êtes faibles afin que je vous quitte ce qui vous permettra de vous rétablir et d’être harcelé par vous ». Prenant la lettre que l’envoyé avait apportée, il l’a brûla sur sa tête et sa barbe s’enflamma. Alors il dit : « Va et dit-leur que j’ai rien que l’épée pour eux ». L’envoyé partit et l’empereur rassembla ses forces et projeta d’envoyer une armée en Syrie, une autre à la frontière et une troisième à Mayafariqin. Sayf ad-Dawlah qui se trouvait à Mayafariqin avait libéré le Patricio qui avait été entre les mains de Naja et détruisit mille Kour de blé qui se trouvait dans la ville pour qu’ils ne tombent pas entre les mains des Byzantins.

Alors l’empereur byzantin envoya un de ses généraux contre Massissah qui endura un certain temps avant d’être prise d’assaut. Le général byzantin passa par l’épée la population déjà bien mal en point et ce fut un terrible massacre. Environ deux-cent-mille personnes, hommes femmes et enfants furent amenées comme esclaves au pays byzantin.

De là, il procéda à Tarse, qu’il assiégea mais les gens offrirent leur soumission et l’empereur byzantin leur accorda la vie sauve. Ils lui ouvrirent les portes et il entra alors dans la ville. Il invita alors les chefs à sa table et après qu’ils aient mangé, il leur demanda de quitter Tarse, avec les biens et les armes qu’ils pourraient porter, et de laisser le reste derrière eux. Ils obéirent et partirent tandis que l’empereur envoya trois Patricio pour les escorter. Certains Arméniens les attaquèrent mais ils furent arrêtés par l’empereur, qui les châtia et amputa leurs nez pour avoir désobéi à son ordre. Il continue à être informé de leur voyage jusqu’à ce qu’ils arrivent en sécurité à Antioche.

Alors l’empereur transforma la mosquée publique de Tarse en une écurie pour ses chevaux, enleva les lampes qu’il emmena dans sa propre ville et brûla la chaire. Il nomma gouverneur un Patricio avec 5.000 troupes et un autre pour Massissah. Il ordonna de peupler Tarse, de la fortifier et lui fournit des réserves. Les anciens habitants retournèrent, portèrent allégeance à l’empereur et beaucoup d’entre eux adoptèrent la religion chrétienne. Il planifia de faire de cet endroit une forteresse tant à cause de sa force naturelle, que pour être près des régions islamiques qu’il avait l’intention d’annexer.

 

Cette même année, Mou’iz ad-Dawlah expédia Kardak le Greffier en ‘Oman où il fut admis chez le gouverneur Nafi’, qui accepta de porter allégeance à Mou’iz ad-Dawlah, de mentionner son nom dans les prêches et le graver sur les dirhems et les dinars. Nafi’ consenti et réalisa ses promesses mais après le départ de Kardak, quand les habitants apprirent ce que Nafi’ avait fait, ils se révoltèrent contre lui, le chassèrent de la ville et introduisirent des qarmates de Hajar, à qui ils abandonnèrent leur ville. Les qarmates y restèrent durant le jour et retournèrent dans leur camp au début de la soirée. Ils écrivirent à leurs chefs à Hajar pour l’informer et recevoir des instructions sur la procédure qu’ils devaient adopter.

 

Toujours cette année, des nouvelles parvinrent que l’empereur byzantin Nicéphore s’était rendu à Constantinople et que le général byzantin Ibn Shamshaqiq lui avait écrit pour lui demander la permission pour attaquer Sayf ad-Dawlah dans Mayafariqin. L’empereur lui demanda d’attendre jusqu’à qu’ils se soient rencontrés à Constantinople et le général partit le rejoindre. Quant à Sayf ad-Dawlah, il nomma gouverneur de la ville Rashiq Nassimi, qui était un des commandants de Tarse

Quand Sayf ad-Dawlah alla à Diyar Bakr, Rashiq (parmi d’autres) qui avait abandonné Tarse à l’Empereur Byzantin, partit pour Antioche. Là un homme appelé Ibn al-Ahwazi, qui cultivait dans les environs d’Antioche et qui avait amassé de l’argent, s’attacha à Rashiq, lui remit son trésor et l’induit en erreur que Sayf ad-Dawlah ne reviendrait jamais en Syrie. Alors les deux hommes partirent pour Halab.

De nombreuses batailles eurent lieu entre Rashiq et Qarghouyah qui monta dans la citadelle et s’y retrancha. Sayf ad-Dawlah expédia un de ses hommes noir du nom de Bisharah, pour être avec Qarghouyah dans la citadelle. Un jour cet homme noir descendit et fut rejoint par un groupe d’Arabes qui l’avaient rejoint ainsi qu’un certain nombre de soldats et de servant. Quand Rashiq se rendit compte de leur présence, il s’enfuit mais tomba de son cheval et il fut reconnu par un Arabe des Banou Mou’awiyyah, qui descendit de sa monture et le décapita.

L’Arabe apporta sa tête à Qarghouyah et à Bisharah. Les partisans de Rashiq s’enfuirent en abandonnant tous leurs biens à Halab. Ibn al-Ahwazi s’enfuit à Antioche où l’un de ses frères vivait. Alors, il nomma émir un Daylamite appelé Dizbar et obtint de l’aide d’un ‘Alawi de la ligne d’Aftas, qui lui promit que s’il obtenait la souveraineté, il le ferait (Ibn al-Ahwazi) le contrôleur en chef de ses affaires. Ibn al-Ahwazi s’attribua le titre d’Oustad, opprima les gens d’Antioche et amassa des richesses. Qarghouyah mena une expédition contre lui à Antioche et une bataille s’ensuivit entre eux, qui dura toute la nuit et une partie de la journée durant laquelle Ibn al-Ahwazi fut mis en difficulté avant de revenir à son avantage quand les gens de la ville prirent son parti.

Sayf ad-Dawlah avait auparavant écrit à Qarghouyah pour lui interdire d’aller à Antioche. Ce dernier revint à Halab après sa défaite. Quand Sayf ad-Dawlah revint après avoir été payer une rançon, il entra dans Halab ou il resta seulement une nuit avant de repartir le matin suivant. Il mena une bataille où il captura Dizbar et Ibn al-Ahwazi dans un domaine sur la Route Balis surnommée les quatre-vingt-dix. Les partisans de Dizbar s’enfuirent tandis que lui-même fut pris prisonnier. Ibn al-Ahwazi s’échappa et se cacha dans la tribu des Banou Kilab mais quand Sayf ad-Dawlah envoya pour le demander, en offrant 30 000 dirhems pour sa personne, ils l’abandonnèrent. Il mit Dizbar à mort et garda Ibn al-Ahwazi en détention pendant un certain temps. Comme cet événement occupa Sayf ad-Dawlah alors que l’empereur byzantin envahissait la Syrie, il ordonna qu’Ibn al-Ahwazi soit apporté et exécuté en sa présence.

 

 

En l’an 355 de l’Hégire (965), les Banou Soulaym dévalisèrent la caravane qui faisait le pèlerinage de la Syrie à La Mecque et en 354 de l’Hégire (964), celles d’Égypte et du Maghreb. C’était une vaste caravane, composée de pèlerins, de marchands et de réfugiés qui quittaient la Syrie pour l’Iraq, par peur des Byzantins. La caravane transportait environ 20.000 balles de marchandises, dont 1.500 d’un tissu égyptien parfait et 12.000 de marchandises arabes. Parmi les paquets de marchandises, il y avait une vaste quantité d’or et d’argent, dont 120.000 dinars d’or appartenant à un homme appelé Khawatimi, le Qadi de Tarse. Les Banou Soulaym emmenèrent les chameaux aussi bien que les marchandises, et les gens restèrent bloqués sans montures comme cela était arrivé aux gens à Habir dans l’année du qarmate. Certains revinrent en Egypte, mais la plupart d’entre eux périrent.

 

Des nouvelles parvinrent que le ‘Alawi Abou ‘Abdallah, le fils du prêcheur, faisait profession d’ascétisme et de jeûne et qu’il avait accroché un Qur’an autour de son cou. Washmajir l’attaqua, le vaincu et captura un grand nombre de ses partisans et officiers qui planifiaient une expédition au Tabaristan. Il avait même écrit une lettre aux gens d’Iraq dans laquelle il les avait invités au combat dans la voie d’Allah.

 

Les qarmates entrèrent en ‘Oman par choix des habitants. Il y avait avec eux, un employé de bureau appelé ‘Ali Ibn Ahmad, qui administrait le pays et l’armée. Le Qadi de la place était un homme de famille et de pouvoir, qui après le bannissement de Nafi’, pensa avec le commun des notables, qu’ils devraient installer comme prince Ibn Toughan, un officier inférieur, en fait du grade le plus bas. Craignant que les officiers supérieurs ne l’évincent, il arrêta quatre-vingts d’entre eux, les fit périr certains et noya les autres. Alors, vinrent deux sœurs d’un des hommes noyés pour se renseigner sur leur oncle et apprirent qu’il avait été noyé. Elles se cachèrent durant un certain temps et un jour de réception, elles entrèrent en présence d’Ibn Toughan parmi d’autres qui étaient venus pour l’accueillir. Quand l’assemblée se dégagea, elles l’assaillirent et l’exécutèrent. Les gens décidèrent de donner le pouvoir à ‘Abdel Wahhab Ibn Ahmad Ibn Marwan, un parent du Qadi. Quand ils invitèrent à se présenter, il se dissimula. Alors ils contraignirent le Qadi à l’amener et à le forcer à accepter son poste. Le Qadi se conforma à leur demande et lui envoya un message, en raison de quoi, il se montra, prit son poste et reçu l’allégeance. Il nomma pour secrétaire cet ‘Ali Ibn Ahmad, le qarmate qui était arrivé avec les hommes de Hajar. Il se mit d’accord avec l’armée que la paie de huit mois leur soit versée d’avance comme une gratification et lorsque l’argent fut amené ‘Ali Ibn Ahmad le leur distribua. Quand il arriva chez les zanj, forts et courageux au nombre de six-mille, il leur dit : « Notre prince ‘Abdel Wahhab m’a ordonné de vous accorder seulement la paie de quatre mois ». Cela produisit des troubles parmi eux et il leur offrit d’aller parler au prince. Ils partirent alors mais quand ils furent éloignés, il les rappela dans sa chambre et leur dit : « Si vous allez chez lui, il refusera de vous admettre et refusera certainement de vous donner plus que la paie des quatre mois. Mais que dites-vous d’entrer à mon service, dans le cas où je vous donnerai la paie des huit mois et que le pouvoir soit mien ? » Ils consentirent et il leur donna la paie des huit mois. Les troupes des blancs furent dérangées à cause de cela et une bagarre éclata entre eux et les zanj, au cours de laquelle, un certain nombre d’entre eux furent tués. Les troupes des blancs les approuvèrent alors, et agirent de concert avec les zanj et portèrent allégeance à ‘Ali Ibn Ahmad. Ils envoyèrent alors un message à ‘Abdel Wahhab Ibn Ahmad Ibn Marwan, pour l’informer qu’ils avaient nommé quelqu’un d’autre pour régner sur eux et qu’il devait quitter le pays. Il partit donc et ‘Ali Ibn Ahmad devint le prince.

 

Toujours cette année, Mou’iz ad-Dawlah fit une expédition à Wassit pour faire la guerre contre ‘Imran Ibn Shahin et envoya une armée en Oman.

Un jeudi, au milieu du mois de Shawwal, une expédition de cent bateaux leva les voiles, accompagné par Abou ‘Abdallah Jabb et Nafi’ le noir. Quand ils atteignirent Siraf, ils furent rejoints par la force de ‘Adoud ad-Dawlah dans des vaisseaux du même type, qui avait été apprêté pour venir en aide à son oncle.

Quand Abou Faraj arriva en ‘Oman avec son armée, il entra et prit possession du pays. Il massacra un grand nombre des habitants et brûla soixante-dix-neuf navires de leur flotte. Mou’iz ad-Dawlah envoya ‘Abbas Ibn Houssayn Shirazi, à la tête d’une armée, contre ‘Imran Ibn Shahin. Il commença par construire un barrage sur les canaux qui coulaient dans les Marais. Quant à Mou’iz ad-Dawlah, il revint à Wassit d’où il partit pour Baghdad, laissant derrière lui son armée et ses servants avec le grand chambellan, ayant l’intention de revenir après vingt-jours et de finir les affaires qu’il avait commencé avec ‘Imran. Quand il atteignit Baghdad, en l’an 356 de l’Hégire (966), il mourut et il devint nécessaire de faire la paix avec ‘Imran.

 

Toujours cette année, eut lieu un rançonnage de prisonniers entre Sayf ad-Dawlah et les Byzantins qui lui renvoyèrent Abou Firas Harith Ibn Sa’id Ibn Hamdan et Abou al-Haytham le fils d’Abou Hassin le Qadi.

 

Des maraudeurs au nombre de 20.000 arrivèrent du  Khorasan proclamant qu’il cherchait à combattre dans la voie d’Allah. Le garde-frontière Asfouzan Ibn Ibrahim, s’inquiéta à leur sujet parce qu’après la traversée de la frontière ils causèrent des préjudices et complotèrent contre les Daylamites à Rayy. Mais leur entreprise échoua après qu’ils aient eut la main supérieure.

 

 

Durant l’année 356 de l’Hégire (966), mourut Mou’iz ad-Dawlah et son fils Bakhtiyar lui succéda au gouvernement et le calife al-Mouti’, le surnomma ‘Izz ad-Dawlah.

 

Toujours cette année, les généraux et gouverneurs moururent les uns après les autres au commencement de la neuvième conjonction. Périrent Mou’iz ad-Dawlah, Ahmad Ibn Bouwayh, Nassir ad-Dawlah fut arrêté par son fils Abou Taghlib, périt aussi Sayf ad-Dawlah, l’empereur byzantin Nicéphore, Kafour le souverain de l’Egypte, Washmajir Ibn Ziyar, Hassan Ibn Fayrouzan, Abou ‘Ali Muhammad Ibn Alyas et un certain nombre comme eux. L’unique survivant fut Roukn ad-Dawlah qui vécut jusqu’à ce qu’il ait épuisé son terme.

 

Les vils ‘oubaydi prennent Damas et le Vieux Caire

 

Au mois de Sha’ban de l’année 357 de l’Hégire (967), les ‘oubaydi ismaéliens sous le commandement de Ja’far Ibn Falah al-Boukhtami, qui agissait selon les ordres de Jawhar Ibn ‘Abdillah Astaqili, le commandant en chef du quatrième calife ‘oubaydi al-Mou’iz, captura Damas. Suite à la capture de la ville, personne de Syrie ou d’Egypte ne fit le pèlerinage. Puis, ils décidèrent alors de marcher vers l’ancienne ville du Caire dont ils prirent possession du et ainsi, leur gouvernement hérétique fut suprême dans les pays de l’ouest, en Egypte et Syrie et une partie de l’est, après que les Bouwayh shiites ait soumit le gouvernement abbasside. Et ce, parce que quand Kafour al-Ikhshid décéda, les affaires tombèrent dans le désordre et les largesses pour les troupes diminuèrent après qu’une faction minoritaire écrivit à al-Mou’iz, le calife ‘Oubaydi, sollicitant de lui une force afin qu’ils puissent lui abandonner le vieux Caire. Par conséquent, il envoya son affranchi Jawhar, à la tête de cent-mille cavaliers, qui en prit possession. Il établit son camp à l’emplacement du Caire actuel et construisit un palais appelé Qasrayn pour al-Mou’iz. Il abolit le sermon pour la Maison d’al-‘Abbas, l’usage de vêtements noirs et fit habiller les prêcheurs en blanc. Il ordonna qu’il soit dit dans chaque sermon : « O Dieu, bénis Muhammad le choisi, ‘Ali l’accepté, Fatimah la vierge, al-Hassan et al-Houssayn les petits-fils de l’Apôtre et bénis les imams, les prédécesseurs du commandants des fidèle al-Mou’iz Billah ».

 

 

En 358 de l’Hégire (968), Les Byzantins en profitèrent pour attaquer Tripoli et Homs qu’ils incendièrent et retournèrent emportant avec le plus de 100.000 prisonniers musulmans, exclusivement des jeunes femmes et des jeunes hommes.

 

 

Puis, en l’an 359 de l’Hégire (969), les Byzantins attaquèrent Antioche et prirent 20.000 prisonniers, bien évidemment à cause des shiites dont jamais l’un d’entre eux, au cours de l’histoire, ne s’est précipité pour défendre les faibles et les opprimés mais bien au contraire, en plus d’être eux même les ennemis de l’Islam et des Musulmans, ils ont toujours assisté les ennemis de l’Islam et l’histoire actuelle est encore là pour le prouver. La seule chose importante pour les shiites est d’insulter les Compagnons du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) .

 

Au mois de Rabi’ Thani de l’année 359 de l’Hégire (969), les ‘oubaydi ismaéliens introduisirent dans l’appel à la prière, « Hâtez-vous à un excellent travail », et débutèrent la construction de la principale mosquée d’al-Azhar, qu’ils accomplirent au mois de Ramadan 361 (971).

 

Toujours en l’an 359 de l’Hégire, un énorme météore tomba en Iraq par lequel le pays entier fut éclairé comme si c’était avec les rayons du soleil et après sa chute, on entendit un son comme un grondement de tonnerre.

 

 

En l’an 360 de l’Hégire (970), les muezzins à Damas introduisirent à leur tour dans l’appel à la prière « Hâtez-vous à un excellent travail » sur les ordres d’Ibn Falah Ja’far, le préfet d’al-Mou’iz Billah à Damas et personne n’osa s’y opposer.

 

Toujours cette année, le samedi 1 Safar, le calife abbasside al-Mouti’ eut une crise paralytique, et devint handicapé de la langue et de son côté droit. Puis, sa situation s’améliorera et il vécut dans cette condition jusqu’à ce qu’ils remettent son poste de commandant des croyants au prochain calife at-Ta’i Billah.

 

 

En l’an 362 de l’Hégire (972), Bakhtiyar extorqua de l’argent au calife al-Mouti’, qui dit alors : « Il ne me reste plus rien de la souveraineté maintenant sauf le sermon en mon nom le jour du vendredi et si tu le désires, j’abdiquerai », mais il insista tellement qu’il dut vendre ses propres meubles et lui donna 400.000 dirhams et la nouvelle fut répandue que le calife avait été extorqué.

 

Toujours cette année, il y eut une bataille entre le général byzantin et Hibat Allah le fils de Nassir ad-Dawlah, dans le voisinage de Mayafariqin. La force du général byzantin était très nombreuse, mais Hibat Allah le retint dans un défilé montagneux où une armée ne pouvait pas se déployer. Le général byzantin qui était dans un chariot n’était pas complètement préparé. Les Byzantins furent mis en déroute et le général byzantin prit captif. Les Musulmans les eurent alors sous leur pouvoir, Allah Exalté glorifia Sa religion, un très grand nombre d’entre eux furent tués et un aussi grand nombre capturés. Leurs têtes et leurs mains furent expédiées à Baghdad et exposées. Cette bataille survint le dernier jour de Ramadan de l’année 362 (972).

Le général byzantin fut gardé par Abou Taghlib dans la prison jusqu’à ce qu’il ait développé un terrible ulcère, qui fut percé et conduisit à sa mort, après avoir reçu la meilleure hospitalité et des soins médicaux, puisque Abou Taghlib espérait, par son échange, obtenir ce qu’il voulait de l’empereur byzantin.

 

Cette même année, un des gardiens du magistrat de la police à Baghdad fut tué, après quoi Wazir Abou al-Fadl ash-Shirazi envoya des gens du quartier des forgerons pour lancer du matériel inflammable dans le quartier des poissonniers. Une énorme conflagration se produisit, dont nul pareil n’a été précédemment vu. Un nombre considérable de propriétés brûlèrent et beaucoup de personnes périrent dans leurs maisons et les bains. Certains ont rapporté que cette conflagration survint à Karkh et que trente mosquées brûlèrent.

 

Au mois de Ramadan de cette année, l’infâme ismaélien al-Mou’iz li Dinillah entra dans le Caire avec les cercueils de ses ancêtres et ainsi débuta le règne des ‘oubaydi ismaéliens sur l’Égypte.



[1] Les douze imams que nous avons déjà précédemment mentionnés (shiites duodécimains).

[2]  45.72 centimètres.

[3] Croyant à la réincarnation des âmes.

[4] Sorte de navire.

[5] C’est l’auteur qui rapporte.

[6] Lit de fleuve.

[7] Lithiase ou calcul : Autrefois « maladie de la pierre », est une affection caractérisée par l’apparition dans un conduit de l’organisme d’une masse minérale.

[8] Toutes ses formules, ces insultes sont rapportées par les historiens. Nous ne faisons que traduire.

[9] Le Juge des Juges.

[10] Espèce de boule en acier avec quatre pointes disposées de sorte que l’une est toujours pointée vers le haut, utilisée pour entraver le passage de cavaliers ou de véhicules.

 

[11] Le premier calife omeyyade, qu’Allah soit satisfait de lui.

[12] ‘Uthman, qu’Allah soit satisfait de lui. Voici quelques Hadiths à propos de ceux qui maudissent :

Abou Zayd Thabit Ibn ad-Dahhak al-Ansari (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « La malédiction portée sur un croyant est identique à son meurtre. » (Rapporté par al-Boukhari et Mouslim).

Ibn Mas’oud (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Le croyant ne maudit pas » (Rapporté par at-Tirmidi).

Abou ad-Darda' (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : «  Lorsqu’une personne maudit quelqu’un ou quelque chose, la malédiction va jusqu’au ciel et les portes du ciel se ferme. Alors elle tourne à droite et à gauche, et si elle ne trouve pas d’entrée pour aller quelque part, elle revient à la personne ou à la chose qui a été maudite. Si il ou elle ne mérite pas d’être maudit ; la malédiction revient à la personne qui l’a proférée ». (Rapporté par Abou Daoud).

[13] Arménien.

[14] Khwarezm également appelé Kharezm, Khorezm, ou encore Khwarizm, est une région historique située au sud de la mer d’Aral, entre les actuels Ouzbékistan, Turkménistan et Iran.