De l’arrivée des
envoyés musulmans envoyés à Ahmad as-Sultan at-Tatari
Des courriers, qui arrivèrent du pays des
Tatars confirmèrent l’assassinat d’Ahmad as-Sultan et
l’intronisation d’Arqoun. Le Sheikh ‘AbderRahmane qui, l’année
précédente, était arrivé du pays des Tatars fut alors mandé et il se
présenta, accompagné de sa suite avec l’émir Mimdaqou at-Tatari,
as-Sahib Shams ad-Din Muhammad Ibn as-Sahib Sharf ad-Din Bayti
surnommé Ibn as-Sahib, le vizir de Mardin. Ils offrirent au sultan
les présents dont ils étaient porteurs dont soixante chaînes de
grosses perles, une pierre de Yaqout (topaze) jaune qui pesait plus
de deux cents mithqals, un Yaqout rouge et un rubis pesant
vingt-deux dirhems remplissant ainsi la mission dont les avait
chargés leur souverain Ahmad as-Sultan. Ces messagers furent invités
à se retirer mais ils furent mandés peu après une seconde fois où
ils furent questionnés avant d’être renvoyés dans leurs demeures. Le
sultan les fît venir alors une troisième fois et leur posa diverses
questions puis ayant tiré d’eux ce qu’il désirait savoir, il leur
apprit que leur souverain venait d’être tué et qu’il avait eu pour
successeur Arqoun le fils d’Abaghah. Ensuite, on leur fit quitter
leur chambre d’invité et on leur assigna une autre chambre placée
dans l’enceinte de la citadelle ou leur ration journalière fut
réduite au strict minimum. Il fut alors exiger la remise des biens
appartenant à Ahmad qui se trouvaient entre leurs mains mais ils
protestèrent qu’ils n’avaient pas d’argent.
L’émir Shams ad-Din Sounqour al-Assar
al-Oustadar se rendit près d’eux et leur dit : « Le sultan a donné
ordre de vous conduire dans un autre lieu. Que chacun d’entre vous
prépare ses affaires. » Ils sortirent donc emportant avec eux leurs
effets mais, lorsqu’ils furent dans le vestibule, on les força à
s’arrêter et on leur enleva une quantité considérable d’or, de
perles, et d’autres objets précieux parmi lesquels un chapelet de
perles, appartenant au Sheikh ‘AbderRahmane estimé à cent mille
dirhems. Les messagers furent emprisonnés et le Sheikh ‘AbderRahmane
mourut le dix-huitième jour du mois de Ramadan. Ses compagnons
retrouvèrent leur liberté excepté l’émir Shams ad-Din Muhammad Ibn
as-Sahib qui fut transféré en Égypte, et enfermé dans la citadelle
de la Montagne.
Puis, le sultan quitta Damas et prit le chemin
de l’Égypte et tandis qu’il campait hors de Damas, le mercredi 21 du
mois de Sha’ban, quelques heures après le lever du soleil, un
torrent impétueux, qui s’était formé suite à de lourdes pluies,
emporta les bagages des émirs et des soldats, leurs chevaux et leurs
chameaux. L’émir Badr ad-Din Riqtash perdit des biens qui s’élevait
à plus de quatre-cent-cinquante-mille dirhems. Le torrent pénétra
jusqu’à la porte appelée Bab al-Faradis, brisa les verrous et
dévasta tout ce qui se trouvait derrière. Deux jours après, une
pluie abondante tomba à Damas qui emporta grand nombre d’édifices et
causa des pertes considérables aux habitants.
La bataille
de Wakat al-Jamal
Au mois de Ramadan, arrivèrent des nouvelles de
la Mecque faisait mention que le Sharif Abou an-Nami avait chassé
les troupes du Yémen et s’était rendu maître absolu de la ville
tandis que précédemment, la souveraineté de cette dernière se
trouvait partagée entre Abou an-Nami et Qatada qui levait sur les
pèlerins du Yémen, une taxe de trente dirhems pour chaque chameau,
tandis que les pèlerins d’Égypte payait pour chacun de leurs
chameaux, cinquante dirhems, sans compter les pillages et les
extorsions qui avaient lieu lors de la levée de cet impôt. Al-Malik
az-Zahir Baybars avait obtenu que cette contribution soit réduite à
trente dirhems par chameau pour les pèlerins d’Egypte. Cependant,
al-Mouzaffar, le souverain du Yémen, envoya une armée sous le sous
le commandement d’Assad ad-Din Jibra'il, qui suite à une bataille,
se rendit maître de la Mecque. Qatada et Abou an-Nami, qui avaient
rassemblé les Arabes pour repousser cette invasion, convinrent par
un traité que la ville de la Mecque serait partagée entre eux deux
mais, au bout de quelque temps, la division éclata entre eux. Abou
an-Nami, désormais seul, leva d’autres forces puis chassa les
troupes du Yémen et imposa une grande rigueur dans la levée des
taxes imposés aux pèlerins. Le sultan donna alors l’ordre d’envoyer
trois cents cavaliers, sous le commandement de l’émir ‘Ala' ad-Din
Sanjar al-Bashqirdi, et chacun de ces cavaliers reçut une
gratification de trois cents dirhems. Le sultan ordonna aussi de
faire partir de Syrie deux cents cavaliers et cette petite armée se
mit en marche, escortant les pèlerins. Elle défit lors d’une
bataille les troupes d’Abou an-Nami et renversa ses fortifications.
La caravane des pèlerins était extrêmement nombreuse cette année et
cette bataille fut appelée Wakat al-Jamal.
La prise de
la forteresse d’al-Markab
Le 22 du mois de Mouharram de l’année 684 de
l’Hégire (1285), le sultan arriva à Damas qu’il quitta peu de temps
après et vint camper devant la forteresse de Markab qui appartenait
aux Hospitaliers. Le vendredi 19 du mois de Rabi’ Awwal, après un
siège de trente-huit jours, l’assaut final fut donnée sur la
forteresse qui fut prise par la force des armes et il fut permis à
tous les croisés de partir pour Tripoli.
Le jeudi 14 du mois de Safar de l’année 685 de
l’Hégire (1286), à l’heure de la prière de ‘Asr à Nahiyat
al-‘Oussoulah près de Homs eut lieu un étrange évènement. Un lourd
nuage sombre et grondant de tonnerre d’où sortait une colonne de
fumée noire qui touchait la terre ayant la forme d’un serpent
apparut. Cette large et énorme colonne dont la tête se noyait dans
les nuées du ciel tandis que sa queue battait la terre comme un
immense tourbillon emporta les plus grosses les pierres à une
hauteur d’un jet de flèche ou plus d’où elles retombaient roulant
les unes sur les autres dans un vacarme effrayant après avoir été
jetées à des distances considérables. Cet ouragan s’étendit jusqu’à
l’endroit où se trouvait stationné le corps de troupes de plus de
deux mille cavaliers commandé par l’émir Badr ad-Din Baktout
al-‘Alay et tout ce qui se trouvait sur le passage de la colonne fut
emporté dans les airs à la hauteur d’un jet de flèche ou plus comme
les selles des montures, les cuirasses, les machine de guerre et
tous les vêtements. Un sac de cuir qui contenait des fers de cheval
fut emporté à une hauteur d’un jet de flèche, des chameaux avec leur
charge furent soulevés de terre à la hauteur d’une pique emportant
aussi un grand nombre de soldats et de pages causant ainsi des
pertes inestimables. La tornade se dirigea alors dans la direction
de l’est vers le désert ou elle disparut, suivie d’une pluie
diluvienne.
La bataille
de Dounqoulah
Le 6 du mois de Dzoul Hijjah de l’année 686 de
l’Hégire (1287), les émirs ‘Alim ad-Din as-Sanjar al-Masrouri, plus
connu sous le nom de Khayat al-Moutawalli al-Qa'iri, et ‘Izz ad-Din
al-Qourani marchèrent sur la Nubie à la tête d’un corps de troupes
composés des différentes tribus des différentes provinces du sud de
l’Égypte et des Qaraqoulami. Un message fut envoyé à l’émir ‘Izz
ad-Din al-Damour as-Sayf as-Silah ad-Dar le gouverneur de Qous lui
ordonnant d’accompagner les deux émirs avec les Mamalik du sultan
stationnés dans la province de Qous, les troupes de la garnison de
la ville et les tribus d’Abou Bakr, de ‘Omar, de Sharif, de Shayban,
de Kanz, les Banou Hilal et autres. Khayat, à la tête de la moitié
des troupes, prit la route longeant la rive occidentale du Nil et
al-Dimour la rive orientale sur laquelle se trouvait la ville de
Dounqoulah. Lorsque l’armée s’approcha de la frontière de la Nubie,
le roi nubien Simamou organisa la défense du pays. C’était un homme
rusé, perfide, et énergique. Il envoya un messager à son gouverneur
Jourays, surnommé par les Nubiens Sahib al-Khayl, qui dirigeait les
îles Mika'il ainsi qu’à ‘Amil Daw pour leur ordonner d’évacuer le
pays ce qu’ils firent aussitôt, talonné de près par l’armée
musulmane qui les suivit de station en station jusqu’à ce qu’ils
arrivèrent à Dounqoulah près du roi de Nubie qui sortit à la
rencontre des musulmans. Cependant, au cour de la bataille qui
s’ensuivit après une lutte acharnée ou un grand nombre de Musulmans
périrent, il fut battu et perdit un très grand nombre de soldats.
Les Musulmans poursuivirent les Nubiens jusqu’à
quinze journées de marche au-delà de Dounqoulah, rattrapèrent
Jourays et le firent prisonnier avec le fils de la tante du roi,
l’un des principaux personnages du royaume. L’émir ‘Izz ad-Din plaça
sur le trône de Nubie, le fils de la sœur du roi et Jourays pour le
seconder. Il envoya avec eux un corps d’armée et leur imposa un
tribut qu’ils devaient payer chaque année avant de revenir en Egypte
ramenant avec lui un butin considérable.
Le 4 du mois de Mouharram, il tomba tellement
de pluie de pluie à Médine, la ville du Prophète (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) que le toit de la mosquée du Prophète
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) s’écroula avec celui de la
chambre sacrée. Un très grand nombre de maison s’effondrèrent et les
torrents emportèrent un très grand nombre de palmiers puis, suite à
ces destructions, un immense nuage de sauterelles faisant un bruit
comparable à celui du tonnerre s’abattit sur les cultures qu’elles
dévastèrent avec les branches de palmiers et les dattes. Les sources
furent détruites par l’inondation et celle d’Azrak n’offrit plus
qu’une eau salée et saumâtre.
De la vente
d’armes aux croisés
En l’an 687 de l’Hégire (1288), Shoujay Ibn
as-Sassari fut nommé inspecteur des bureaux d’administration à Damas
mais Najib, plus connu sous le nom de Katib al-Baqjiri avec le Qadi
Taqi ad-Din Nasrallah Ibn al-Fakhr ad-Din Joujari rapportèrent au
sultan qu’il avait vendu
aux croisés quantité de lances et autres armes, qui étaient
entreposées dans les arsenaux du sultan. Shoujay ne nia pas ce fait
et dit : « J’ai réalisé cette vente avec satisfaction et avantage
car je leur ai vendu des lances et des armures qui étaient vieilles,
dégradées et peu d’usage pour un prix bien plus élevé que leur
valeur. Ainsi les croisés penseront que si nous leur vendons nos
armes, c’est par mépris pour eux et leurs efforts et que nous ne
sommes pas inquiets à leurs sujets. » Le sultan ne resta silencieux
mais Najib lui répondit : « Que ta mère te perde, ce qui t’a échappé
est plus important que tout ce que tu viens d’exposer. Ce prétexte
est juste le produit de ton imagination et ne peut être accepté. Les
croisés et nos autres ennemis n’envisagent certainement pas la vente
des armes comme tu le supposes mais, ils concluront entre eux et
entre leurs semblables, que le souverain de l’Égypte et de Syrie est
réduit à l’infortune ce qui l’a poussé à vendre ses armes à ses
ennemis. »
Le sultan ne pouvant supporter une telle idée
se fâcha contre Shoujay et le destitua le jeudi 2 du mois de Rabi’
Awwal après avoir ordonné d’enquêter contre lui afin de l’obliger à
payer une somme en or. Puis, il le fit torturer jusqu’à ce qu’il ait
payé la totalité de l’amende. Ainsi, le sultan fut informé de toutes
les injustices que Shoujay avait commises pour arracher de l’argent
à un grand nombre de personnes. Il apprit de même que la prison de
cet émir renfermait un grand nombre de malheureux détenus
injustement depuis plusieurs années qui avaient été forcés de vendre
leurs biens, pour payer les frais de la surveillance dont ils
étaient les objets et que plusieurs d’entre eux avaient été réduits
à la mendicité. Le sultan ordonna à l’émir Baha ad-Din al-Baqdi
ad-Dawadar de s’informer sur ces infortunés et de lui faire un
rapport. L’émir interrogea donc les prisonniers et recueillit de
leurs bouches de nombreux détails sur l’état de misère et de
détresse dans lequel il se trouvait réduits. Sur son rapport, le
sultan renvoya la décision de l’affaire à l’émir Tourountay qui
après examen, remit tous les détenus en liberté.
Le siège de
Tripoli
Cette même année, Le gouverneur de Syrie
informa le sultan que les croisés de Tripoli avaient rompu la trêve,
capturé un grand nombre de marchands et d’autres personnes qu’ils
avaient fait prisonniers. Après la conquête de la forteresse de
Markab, les croisés avaient envoyé au sultan un présent et conclu la
paix avec lui, sous la condition qu’ils ne garderaient pas un seul
prisonnier, qu’ils n’inquiéteraient pas les marchands et
n’arrêteraient pas les voyageurs. Le sultan après avoir faits ses
préparatifs décida de marcher sur Tripoli.
Le jeudi 10 du mois de Mouharram de l’année 688
de l’Hégire (1289), le sultan Malik al-Mansour Sayf ad-Din Qalawoun
quitta la citadelle et établit son camp en dehors du Caire et le 15
du même mois, après avoir laissé son fils al-Malik al-Ashraf
al-Khalil comme son lieutenant sur la citadelle à qui il adjoint
l’émir Baydarah comme aide et vizir, il se mit en route vers la
Syrie. Avant son départ, il envoya dans toutes les provinces de
Syrie des messages ordonnant aux troupes de se mettre en route pour
attaquer Tripoli.
Le 13 du mois de Safar, le sultan entra à Damas
qu’il quitta le 20 de ce même mois et marcha sur Tripoli qu’il
assiégea dès son arrivée. La ville avait précédemment reçut quatre
navires en renfort envoyés par le souverain de Chypre. Après avoir
déployé ses machines de sièges, le sultan ordonna de marteler la
place sans interruption, de procéder à des assauts réguliers et de
saper la muraille si bien que la place fut emportée par la force des
armes à la septième heure du jour, le mardi 4 du mois de Rabi’ Awwal
après un siège de trente-quatre jours. Dix-neuf mangonneaux furent
déployés contre les remparts et plus de mille-cinq-cents hommes dont
des tailleurs de pierres et des artificiers travaillèrent
constamment pour saper les murailles. Les habitants tentèrent de se
retirer dans une île située en arrière de la ville mais les
cavaliers et les fantassins musulmans passèrent à gué, tuèrent ou
firent prisonniers les fuyards et leur enlevèrent tout ce qu’ils
avaient avec eux. Les pages et les serviteurs se saisirent d’une
multitude de croisés qui s’étaient jetés à la mer mais qui furent
rejetés par les flots sur le rivage. Les prisonniers étaient en si
grand nombre que mille-deux-cents furent enfermés dans l’arsenal du
sultan.
Du côté musulman, les émirs ‘Izz ad-Din
al-Ma’an, Rouqn ad-Din Mankou Timour al-Farighani et cinquante-cinq
soldats de la Halqah trouvèrent la mort au cours du combat.
Sur les ordres du sultan, la ville fut rasée et
les murs étaient si larges, que trois cavaliers pouvaient y passer
de front, avec leurs chevaux. La ville de Joubayl fut laissée à son
souverain moyennant un tribut et les villes de Beyrouth, Jabla et
toutes les forteresses environnantes furent capturées. Le sultan
retourna à Damas, au milieu du mois de Joumadah Awwal.
Les musulmans rebâtirent alors au voisinage de
la rivière, une ville qui devint une place importante, et qui porte
aujourd’hui le nom de Tarablous, l’actuelle Tripoli du Liban.
Cette année aussi des messagers du souverain de
Sis se rendirent chez le sultan pour implorer sa clémence. Ce
dernier leur demanda alors que les villes de Mar’ash et de Bahisna
lui soient rendues et que le tribut auquel ils étaient soumis soit
payé avant de considérer la question. Les messagers furent alors
congédiés après avoir été revêtus de robes d’honneur.
La mort du
roi de Nubie
Durant les derniers jours de Sha’ban, le Sultan
envoya en Nubie qui s’était rebellée entre temps, l’émir ‘Izz ad-Din
Aybak al-Afram ainsi que les émirs Kawjak al-Mansouri, Baktimour
al-Joukandar, Aydamouri le gouverneur de Qous avec leurs armées
respectives accompagnés des tribus du sud de l’Egypte, les
lieutenants des gouverneurs et les tribus arabes des régions
adjacentes totalisant l’armée à quarante-mille fantassins.
Le 8 du mois de Shawwal, Jourays et le roi de
Nubie partirent avec les troupes qui emportèrent avec eux plus de
cinq cents embarcations grandes et légères pour le transport des
provisions, des armes et des bagages. Lorsqu’ils arrivèrent sur le
territoire d’Assouan, le roi de Nubie mourut. L’émir ‘Izz ad-Din
al-Afram envoya un message pour informer le sultan qui lui envoya un
des fils de la sœur du roi Daoud, qui se trouvait alors au Caire,
afin qu’il soit placé sur le trône. Ce dernier emprunta les chevaux
de la poste et rejoignit rapidement l’armée dans la ville d’Assouan
qui reprit aussitôt sa route. L’armée des Musulmans fut alors
partagée en deux corps. Le premier composé de Turcs et d’Arabes et
le corps principal de l’armée sous le commandement de l’émir ‘Izz
ad-Din al-Afram et de Kanjak longea la rive occidentale tandis que
le reste de l’armée sous le commandement des émirs Aydamouri et
Baktimour, avança sur la rive orientale.
Jourays, le lieutenant du roi de Nubie
accompagné des enfants de Kanz marchaient en avant pour rassurer les
habitants du pays et faire préparer des provisions. Lorsque l’armée
arrivait devant une ville, les vieillards et les nobles sortaient à
sa rencontre, baisaient la terre devant l’émir et après avoir reçu
des garanties de sécurité, retournaient chez eux et il fut fait
ainsi dans la contrée qui s’étend depuis la ville de Daw jusqu’aux
Iles Mika'il. Après, cette région, la population avait abandonné le
pays selon les ordres du roi de Nubie et l’armée arriva enfin à
Dounqoulah qu’elle trouva vide excepté un vieillard et une vieille
femme qui informèrent les Musulmans que leur souverain s’était
établi dans une île, située au milieu du Nil, à quinze journées de
marche de Dounqoulah.
Le gouverneur de Qous partit aussitôt à sa
poursuite mais aucune navigation ne put naviguer sur le fleuve du
fait de son bas niveau.
Koubilaï Khan, le fils de Toulou, de Shinjiz
Khan et l’empereur de la Chine mourut cette année après un très long
règne et son fils Sharamoun lui succéda sur le trône.
Au mois de Mouharram de l’année 689 de l’Hégire
(1290), l’émir Sayf ad-Din at-Tafwi et six cents cavaliers se
rendirent dans la nouvelle ville de Tripoli afin de servir de
garnison. Ce fut le premier corps d’armée qui s’y rendit depuis la
prise de la ville.
La
rébellion de Sinamoun, le roi déchu de Nubie
Lorsque le gouverneur de Qous arriva enfin
devant l’île où était réfugié Sinamoun le roi de Nubie, il trouva un
grand nombre de barques nubiennes. Il envoya un messager au roi pour
l’inviter à se soumettre et des garanties de sécurité qu’il refusa.
Comme l’armée musulmane resta sur place, le roi craignit de voir
arriver des renforts et s’enfuit vers la région d’al-Abwab, qui se
trouvait à trois journées de marche de l’île où il s’était réfugié.
Il se vit alors abandonné par ses commandants et ses prêtres qui
emportèrent avec eux la croix d’argent qui était levée eu dessus de
la tête du roi ainsi que la couronne royale. Ils demandèrent alors
des garanties au gouverneur de Qous qui leur furent accordées et
retournèrent Dounqoulah alors que l’émir ‘Izz ad-Din al-Afram et
Kanjak traversaient sur la rive orientale.
Les troupes se rangèrent en ordre de bataille,
les barques furent décorées et les artificiers exécutèrent diverses
démonstrations de leur art. Les émirs firent préparer un repas
auquel ils prirent part et après lequel ils intronisèrent le prince
que leur avait envoyé le sultan et lui placèrent la couronne sur la
tête. Ce dernier leur porta allégeance et le tribut qui devait être
payé fut fixé puis, après avoir désigné un corps de troupes pour
protéger le roi et à qui ils donnèrent le commandement à Baybars
al-Mou’izi, un mamelouk du gouverneur de Qous, l’armée musulmane
reprit la route d’Assouan où elle arriva six mois après l’avoir
quitté et vers la fin du mois de Joumadah Awwal se dirigea vers Le
Caire avec un butin immense.
Quand Sinamoun fut informé du départ de
l’armée, il retourna secrètement à Dounqoulah et se rendit chez
chacun de ses commandants qui lorsqu’ils le virent embrassèrent la
terre devant la terre devant lui et lui prêtèrent allégeance. La
matinée ne s’était pas écoulée que toute l’armée était sous ses
ordres et attaqua le palais. Baybars et ses troupes furent forcés de
retourner à Qous tandis que Sinamoun fit prisonnier le nouveau roi
puis le fit coudre dans une peau de buffle fraichement tué après
avoir entouré son corps de lanière de viande, il fut cloué sur une
pièce de bois ou il fut laissé jusqu’à ce qu’il mourut. Jourays fut
aussi tué et Sinamoun écrivit au sultan pour implorer son pardon et
promit de payer le tribut fixé. Il envoya un présent et divers
objets en présent et sa requête fut acceptée.
Au mois de Sha’ban, le sultan prescrivit de ne
plus confier aux Juifs et aux chrétiens des emplois administratifs
et tous ceux d’entre eux qui occupaient ces postes furent congédiés.
Comment les
croisés d’Acre rompirent la trêve
Ce même mois, les habitants d’Acre attaquèrent
plusieurs marchands musulmans qu’ils tuèrent. Lorsque le sultan Sayf
ad-Din al-Qalawoun fut informé, il entra dans une vive colère et
écrivit dans toutes les provinces sous son pouvoir leur donnant
l’ordre de fabriquer des machines de siège et de préparer toutes les
réserves d’armes possible pour le siège d’Acre. Les habitants de
cette ville avait obtenu un traité de paix d’al-Malik az-Zahir
Baybars et lui payait chaque année et ainsi qu’à son successeur
al-Malik al-Mansour, la somme stipulée par le traité. Cependant,
avides de richesse, les croisés, qu’Allah les maudisse, commirent un
grand nombre de crimes et de désordres en plus d’attaquer les
marchands sur les routes pour leur voler leurs biens.
Le sultan ordonna donc à l’émir Shams ad-Din
Sounqour ar-Ra'issah de marcher contre eux et accompagné par ses
troupes, ce dernier se rendit à Lajoun où il établit son camp quand
apparurent des cavaliers croisés qui venaient d’Acre et il se
prépara alors pour les combattre.
De la mort
du sultan Malik al-Mansour Sayf ad-Din Qalawoun
Le dernier jour de ce même mois, le sultan
quitta Le Caire avec l’intention de conquérir la ville d’Acre
cependant, quand la nuit tomba, il fut pris d’un accès de fièvre qui
l’empêcha de monter à cheval durant deux jours puis, sa maladie
s’aggrava et dans la nuit du samedi 2 du mois de Dzoul Hijjah, le
sultan décéda dans sa tente qui se trouvait près de la mosquée de
Tibr, en dehors du Caire, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.
Le sultan Malik al-Mansour Sayf ad-Din Qalawoun
régna onze ans, deux mois et vingt-quatre jours et il mourut alors
qu’il était âgé d’environ soixante-dix ans laissant derrière lui
trois enfants mâles, al-Malik Ashraf al-Khalil qui lui succéda au
trône, Malik an-Nassir Muhammad qui régna également et l’émir Ahmad
qui mourut sous le règne de son frère Ashraf. Il laissa également
deux filles, Altamish surnommée Dar Moukhtar et DarAnbar.
Al-Malik Ashraf Salah ad-Din al-Khalil Ibn
Malik al-Mansour Sayf ad-Din Qalawoun Alfi as-Salihi succéda à son
père le dimanche 7 du mois de Dzoul Qi’dah de l’année 689 de
l’Hégire et l’armée lui prêta de nouveau allégeance le lendemain.
Le siège
d’Acre
Au mois de Mouharram de l’année 690 de l’Hégire
(1291), des messagers croisés d’Acre vinrent implorer la clémence du
sultan qui refusa leurs excuses et les congédia.
Le sultan se prépara alors avec un soin extrême
pour conquérir la ville d’Acre. Il envoya en Syrie l’émir ‘Izz
ad-Din Aybak al-Afram avec pour mission de faire expédier les bois
nécessaire pour la construction des machines de guerres. Ce dernier
arriva à Damas à la fin du mois et le premier jour de Rabi’ Awwal,
il envoya les premiers chargements de bois qui furent complétés le
12 de ce même mois. L’émir ‘Alim ad-Din Sanjar ad-Diwadari, un des
émirs de Syrie, accompagnait ces chargements qui furent répartis
entre tous les émirs commandants plus de mille hommes.
Le 20, l’émir Houssam ad-Din Lajin, le
gouverneur de la Syrie sortit de Damas, à la tête de son armée
tandis qu’en même temps, l’émir Sayf ad-Din Toughroul Iqani quitta
Le Caire avec pour mission de mettre en marche les garnisons des
différentes forteresses de Syrie. Al-Mouzaffar, le souverain de
Hamah, arriva à Damas le 23 à la tête de son armée et sa logistique
de guerre comprenant de nombreuses machines de sièges et un grand
nombre de munitions. L’émir Sayf ad-Din al-Bilban at-Tabakhi, le
responsable des affaires relatives aux conquêtes, arriva le 24 de ce
même mois à la tête des troupes de Tripoli et d’un large arsenal de
guerre. Enfin lorsqu’ils furent tous réunis, ils se dirigèrent
ensemble vers ‘Akka.
Le mardi 3 du mois de Rabi’ Awwal, le sultan
al-Malik Ashraf Salah ad-Din al-Khalil quitta alors l’Egypte pour
Acre. Il envoya ses femmes à Damas, où elles arrivèrent le septième
jour de Rabi’ Thani. Le sultan poursuivit sa marche et arriva devant
Acre le jeudi 3 de ce même mois où il établit son camp et deux jours
plus tard, quatre-vingt-douze machines de siège arrivèrent qui
furent aussitôt déployées en l’espace de quatre jours. Des
fortifications furent élevées et le siège débuta. Des corps de
croisés étaient arrivés par mer pour renforcer la garnison de la
ville qui renfermait une nombreuse population. Les attaques se
prolongèrent de manière permanente jusqu’au 16 du mois de Joumadah
Awwal et les remparts furent minés en quantité d’endroits.
Le vendredi 17, le sultan décida de donner
l’assaut et après avoir préparés les tambours de guerre qui étaient
placés sur le dos de trois cents chameaux, il donna l’ordre de les
battre tous à la fois, ce qui fut aussitôt exécuté et ce bruit
soudain frappa de terreur les habitants d’Acre. Le jour ne s’était
pas encore levé que le sultan, accompagné de ses troupes donna
l’assaut sur la ville, et le soleil ne s’était pas encore élevé sur
l’horizon que déjà les étendards de l’islam flottaient sur les
murailles d’Acre après un siège de quarante jours. Les croisés
s’enfuirent par la mer et un très grand nombre d’entre eux moururent
piétinés par la foule paniquée. Les Musulmans tuèrent un immense
nombre d’ennemis et prirent en captivité une multitude de femmes et
d’enfants.
La chute de
Hayfa et de Tortose
Le jeudi 18 de ce même mois, commença la
destruction d’Acre. Les murailles et un grand nombre d’édifices
furent abattus et le
reste de la ville fut incendié. Suite à cette victoire, le sultan
prit les villes d’Hayfa puis le premier jour de Sha’ban, ‘Atlit
tomba suivie par Tortose le 5 de ce même mois.
Il fut trouvé dans une église d’Acre un coffre
de marbre rouge qui contenait une tablette de plomb sur laquelle
était gravé en caractère romain plusieurs lignes. L’émir ‘Alim
ad-Din Sanjar qui le découvrit trouva un homme qui déchiffra pour
lui ce qui était inscrit sur la tablette et qui disait : « Ce pays
sera pris par des hommes de la nation d’un prophète arabe qui
soumettra tous ses ennemis. Sa religion sera la plus importante de
toutes les religions du monde et son peuple dominera toutes les
provinces de l’empire perse et les nations soumises à Rome. En l’an
700, cette nation conquerra tous les pays habités par les Chrétiens
et ruinera leurs églises. »
Cinq autres lignes suivaient mais qui étaient
illisibles. La lecture de cette tablette fut faite en présence du
sultan à Damas.
La chute de
Sour, de Sa’idah et de Beyrouth
Le 17 du mois de Joumadah Thani tomba la ville
de Sour et le 20 de ce même mois, l’émir ‘Alim ad-Din Sanjar
ash-Shouja’i prit la ville de Sa’idah sans combat car la ville avait
été désertée de ses habitants qui avaient fui cependant, un groupe
de croisés se réfugia dans une des tours de la ville et s’y
fortifièrent. Le sultan ordonna alors de détruire les villes de
Sour, de Sa’idah de ‘Atlit et de Hayfa et retourna à Damad, où, il
entra en vainqueur et son arrivée fut un jour de fête.
Après la chute de Sa’idah, l’émir Sanjar
ash-Shouja’i, le gouverneur de la Syrie prit la route de Beyrouth et
établit son camp sous les murs de la citadelle. Le 23 du mois de
Rajab, la ville fortifiée tomba et l’émir retourna à Damas ou il
entra le 27 du mois de Ramadan après que tous les croisés aient été
chassés de Palestine.
De la fin
des croisades au Levant
C’est donc avec la chute d’Acre en l’an 690 de
l’Hégire (1291) qu’est considérée la fin des croisades médiévales
contre Jérusalem cependant Jérusalem tombera de nouveau, sept
siècles plus tard, le 9 décembre 1917 mais ceci est une autre
histoire que nous raconterons si Allah Exalté à Lui les Louanges et
la Gloire le veut, dans un volume particulier qui aura pour titre
Abrégé de l’Histoire de la
Palestine depuis les temps immémoriaux jusqu’à nos jours.
Une partie des croisades ont déjà été
rapportées dans notre Abrégé
de l’Histoire du Maghreb et de l’Andalousie et le reste le sera
dans notre Abrégé de l’Histoire des Ottomans qui suivra ce volume.
Toutefois, les croisades se sont pas finies et
certaines n’ont pas encore eut lieu.
Des futures
croisades
Avant de citer des Ahadith du Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) concernant ces futures
croisades, j’aimerais, au regard de ce que nous avons déjà
mentionné, vous rapporter quelques autres Ahadith de circonstance en
ce qui concerne les signes précurseurs de l’Heure.
Le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) a dit :
- « L’honnête
sera accusé de trahison tandis que l’on fera confiance aux traîtres. »
(Ahmad, Bazzar, At-Tabarani).
- « Les
mauvaises personnes seront honorées, les bonnes rabaissées. »
(Al-Hakim).
- « Quand
le commandement sera confié à ceux qui n’en sont pas dignes. »
(Al-Boukhari).
-
« L’Heure n’aura pas lieu tant que n’augmentera pas al-‘Arj ».
Il fut alors demandé : « Et qu’est-ce le ‘Arj. » Le Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) répondit : « Le meurtre, le meurtre. » (Mouslim)
- « Par
Celui qui tient ma vie entre Ses Mains, ce monde ne disparaîtra pas
avant que ne vienne pas une époque où l’assassin ne saura pas
pourquoi il a tué et que la victime ne connaîtra pas non plus
pourquoi elle a été tuée. » (Mouslim).
Nous avons vu dans le texte l’absolue vérité de
ces Ahadith qui sont renforcés au jour le jour par tous les
évènements que nous voyons à travers le monde.
Des futures croisades :
- Awf Ibn Malik a rapporté que le Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « …
puis un pacte qui vous liera aux «fils des jaunes» (Bani al-Asfar) qui
vous trahiront et viendront vous affronter avec une armée de
quatre-vingts étendards, chaque étendard ralliant douze mille hommes.
» Boukhari
Sachant qu’à cette époque :
Al-Leyth Ibn Sa’d, a rapporté que Moussa Ibn
‘Ali tenait de son père ces propos, qu’al-Moustawrid tint devant
‘Amr Ibn al-‘As (qu’Allah soit satisfait d’eux tous) : « J’ai
entendu ces propos de la bouche de l’Envoyé d’Allah, Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui : «
Quand l’Heure aura lieu les «
Roum » seront les plus nombreux[1]. »
‘Amr intervint : « Sache ce que tu dis ! Je l’ai entendu de l’Envoyé
d’Allah, assurai-je. ‘Amr reprit : « Alors, ils auront quatre
qualités[2]
: ce seront les gens les plus solides pendant les périodes de
troubles, les plus prompts à se réveiller après une épreuve, les
plus prompts aussi à se retourner (contre leurs ennemis) après avoir
feint la fuite, et les plus bienveillants à l’égard du pauvre, du
faible et de l’orphelin. Ils auront un cinquième mérite : ce sont
eux qui se préserveront le mieux de la tyrannie des rois. »
(Mouslim)
Dzou Mikhar rapporte avoir entendu le Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dire : «
Vous allez faire une alliance de paix avec les Romains et vous
combattrez ensemble un ennemi commun. Vous sortirez vainqueurs de
cette guerre et vous acquerrez un grand butin. Puis, vous descendrez
dans un pâturage plein de collines ; là, un chrétien lèvera la croix
et s’écrira : « c’est la croix qui a gagné ! » Un soldat parmi les
musulmans s’irritera cette provocation et cassera la croix. Devant
cela, les Romains trahiront leur pacte et se rassembleront pour la
grande tuerie. Les musulmans se précipiteront alors vers leur armes
et combattrons. Allah Exalté fera grâce à cet escadron du rang de
martyr. » (Abou Daoud et autres)
Abou Hourayrah a rapporté que Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « L’Heure ne se dressera pas avant que les Romains n’occupent Al-A’maq ou
Dabiq[3]. Alors une
armée formée de meilleurs hommes de la terre sortira de Médine pour
les affronter. Quand les deux armées se trouveraient face à face les
Romains diront : « Laissez-nous combattre ceux d’entre nous qui ont
renié leur religion ! » Les
Musulmans leur répondront : « Non par Allah, nous ne vous laisserons
par le faire car ils sont nos frères. Les deux armées alors
livreront bataille : un tiers de l’armée quittera le lieu du combat
et Allah ne leur pardonnera pas, un tiers sera tué et ils seront les
meilleurs martyrs, auprès d’Allah quant au tiers restant, il subira
une dure épreuve et fera la conquête de Constantinople. Pendant
qu’ils seront en train de partager le butin, après avoir accroché
leurs sabres aux oliviers, le diable s’écrira : « Le Messie vient de
vous remplacer auprès de vos familles ! » Or, cela sera faux : ce
n’est que lorsqu’ils arriveront à Damas que le Messie apparaîtra.
Tandis qu’ils s’apprêteront au combat et qu’ils égaliseront les
rangs, l’appel à la prière sera lancé alors ‘Issa Ibn Mariam (paix
sur lui et sa mère) descendra alors du ciel et dirigera la prière.
Lorsque l’ennemi d’Allah l’apercevra, il se mettra à fondre comme du
sel dans l’eau ; et si Allah l’avait laissé, il aurait fondu jusqu’à
son anéantissement. Mais Allah Le tuera par la main du Messie qui
fera voir aux Musulmans son sang à la pointe de sa lance. »
(Mouslim)
Youssair Ibn Jabir a rapporté: « Un vent
violent souffla à Koufa. Un homme arriva, répétant cette phrase: « ô
AbdAllah Ibn Mas’oud! L’heure fatale est arrivée. » ‘AbdAllah qui
s’accouda lui répondit : « L’heure Suprême ne se dressera avant
qu’on ne se désintéresse du partage d’un héritage ou qu’on ne se
réjouisse d’un butin » puis (faisant signe de sa main vers la Syrie
ou le nord), il poursuivit : « Une armée ennemie entreprendra un
combat contre les Musulmans, et ceux-ci les affronteront par une
armée pareille. » Je lui demandai : « Tu veux dire les Romains ? »
« Oui » me répondit-il, « il y aura à ce moment une lutte acharnée.
Les Musulmans enverront une troupe n’ayant d’autre but que de
revenir victorieux, ils combattront les Romains jusqu’à ce que la
nuit les sépare, alors chacune des deux armées (les survivants)
reviendra à son camp sans victoire. Comme la première troupe des
Musulmans trouvera la mort, ils en enverront une autre n’ayant qu’un
seul but : revenir victorieuse. Ces hommes combattront les Romains
jusque la nuit et alors (les survivants de) chacune de deux armées
reviendra à son camp sans victoire. Comme la deuxième troupe des
Musulmans trouvera la mort, ils enverront sur le champ de bataille
une troisième qui luttera contre les Romains jusque la nuit, puis
(les survivants de) chacune des deux armées reviendra à son camp
sans porter la victoire. La troisième troupe, ayant trouvé la mort,
les musulmans rassembleront les derniers d’entre eux, et Allah alors
mettra en déroute les Romains, et ils seront tués d’une façon dont
on n’a pas vu de pareille, ou suivant une variante, qu’on ne verra
plus de pareil, de sorte que l’oiseau, en survolant leurs cadavres
ne pourra pas les survoler sans qu’il ne tombe mort. A ce moment on
comptera le reste dont le nombre sera proche de cent, et on ne
trouvera qu’un seul survivant. Alors, de quel butin pourrait-on se
réjouir ? Quel héritage devrait-on partager ? Se trouvant ainsi, ils
entendront parler d’un malheur qui sera pire encore, car un crieur
viendra leur dire que l’Antéchrist vient de les remplacer sur leurs
familles, ils jetteront alors ce qui se trouvait entre leurs mains,
et se dirigeront contre lui en envoyant d’abord une dizaine de
cavaliers qui formeront leur avant-garde. L’Envoyé d’Allah (Saluts
et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Je connais bien leurs
noms et ceux de leurs pères, la couleur de leurs chevaux. Ils seront
à cette époque les meilleurs sur la terre ou suivant une variante,
parmi les meilleurs cavaliers sur la terre. »
Abou ad-Darda a rapporté que le Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : «
La capitale des Musulmans le
jour de la grande tuerie sera Damas, une des meilleures villes du
Sham. » (Abou Daoud)
Abou Hourayrah rapporte que le Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : «
Avez-vous déjà entendu parler d’une ville dont une partie est sur terre
et l’autre partie en mer ? » Ses compagnons lui dirent : « Oui,
ô messager d’Allah ! » Il dit alors « L’heure ne viendra pas avant
que soixante-dix mille musulmans parmi les fils d’Isaac la
conquerront. Lorsqu’ils arriveront, ils ne combattront pas avec
leurs armes ni ne lanceront des flèches ; ils diront : La ilaha
illallah wa-allahou akbar » (Nulle divinité excepté Allah et Allah
est Grand) et la première partie qui est en mer tombera. Puis, ils
diront une seconde fois : « la ilaha illallah allahou akbar » et la
seconde partie tombera. Puis, ils diront une troisième fois « la
ilaha illallah allahou akbar » et ils l’investiront en bénéficiant
de son butin. Puis, alors qu’ils seront en train de partager le
butin, ils entendront un cri : « l’Antéchrist est sorti ! Alors, ils
abandonneront tout et reviendront[4].
» (Mouslim)
[1]
Il ne fait aucun doute que de tous temps les Banou al-Asfar
(peut-on laisser supposer que ce mot pourrait sous-entendre
mécréants ?) ont toujours été plus nombreux que les
Musulmans et c’est pour cette raison qu’ils ont toujours
déployé des armées tellement plus nombreuses. Pour exemple
nous pouvons citer que la population de l’Algérie, un état
quatre fois plus large que la France comptait en 2012, 35
millions d’habitants tandis que la France 60 millions. Que
dire alors à l’échelle mondiale ?
[2]
Il semble qu’il faille voir là les qualités qui donneront
aux « Roum », en dépit de leur manque de conviction
religieuse, la suprématie sur l’ensemble des autres
communautés bien qu’ils imposent aux autres communautés des
dirigeants injustes qu’ils agréent.
[3]
Deux localités situées auprès d’Alep en Syrie.
[4]
Pour les sources et le Tafsir de Qourtoubi et d’Ibn Kathir
sur ces Ahadith, vous trouverez de plus ample informations
sur nos pages Internet :
http://alfatihoun.edaama.org/Fathul%20Moubin/FathulMoubin/Ahadith/Signes.html
et
http://alfatihoun.edaama.org/Fathul%20Moubin/FathulMoubin/Ahadith/Prodromes.html.
Un nombre considérable d’autres
sites ont tous rapporté de nos pages dans qu’un seul d’entre
eux ne mentionne la source !