De l’arrivée des envoyés musulmans envoyés à Ahmad as-Sultan at-Tatari

 

Des courriers, qui arrivèrent du pays des Tatars confirmèrent l’assassinat d’Ahmad as-Sultan et l’intronisation d’Arqoun. Le Sheikh ‘AbderRahmane qui, l’année précédente, était arrivé du pays des Tatars fut alors mandé et il se présenta, accompagné de sa suite avec l’émir Mimdaqou at-Tatari, as-Sahib Shams ad-Din Muhammad Ibn as-Sahib Sharf ad-Din Bayti surnommé Ibn as-Sahib, le vizir de Mardin. Ils offrirent au sultan les présents dont ils étaient porteurs dont soixante chaînes de grosses perles, une pierre de Yaqout (topaze) jaune qui pesait plus de deux cents mithqals, un Yaqout rouge et un rubis pesant vingt-deux dirhems remplissant ainsi la mission dont les avait chargés leur souverain Ahmad as-Sultan. Ces messagers furent invités à se retirer mais ils furent mandés peu après une seconde fois où ils furent questionnés avant d’être renvoyés dans leurs demeures. Le sultan les fît venir alors une troisième fois et leur posa diverses questions puis ayant tiré d’eux ce qu’il désirait savoir, il leur apprit que leur souverain venait d’être tué et qu’il avait eu pour successeur Arqoun le fils d’Abaghah. Ensuite, on leur fit quitter leur chambre d’invité et on leur assigna une autre chambre placée dans l’enceinte de la citadelle ou leur ration journalière fut réduite au strict minimum. Il fut alors exiger la remise des biens appartenant à Ahmad qui se trouvaient entre leurs mains mais ils protestèrent qu’ils n’avaient pas d’argent.

L’émir Shams ad-Din Sounqour al-Assar al-Oustadar se rendit près d’eux et leur dit : « Le sultan a donné ordre de vous conduire dans un autre lieu. Que chacun d’entre vous prépare ses affaires. » Ils sortirent donc emportant avec eux leurs effets mais, lorsqu’ils furent dans le vestibule, on les força à s’arrêter et on leur enleva une quantité considérable d’or, de perles, et d’autres objets précieux parmi lesquels un chapelet de perles, appartenant au Sheikh ‘AbderRahmane estimé à cent mille dirhems. Les messagers furent emprisonnés et le Sheikh ‘AbderRahmane mourut le dix-huitième jour du mois de Ramadan. Ses compagnons retrouvèrent leur liberté excepté l’émir Shams ad-Din Muhammad Ibn as-Sahib qui fut transféré en Égypte, et enfermé dans la citadelle de la Montagne.

Puis, le sultan quitta Damas et prit le chemin de l’Égypte et tandis qu’il campait hors de Damas, le mercredi 21 du mois de Sha’ban, quelques heures après le lever du soleil, un torrent impétueux, qui s’était formé suite à de lourdes pluies, emporta les bagages des émirs et des soldats, leurs chevaux et leurs chameaux. L’émir Badr ad-Din Riqtash perdit des biens qui s’élevait à plus de quatre-cent-cinquante-mille dirhems. Le torrent pénétra jusqu’à la porte appelée Bab al-Faradis, brisa les verrous et dévasta tout ce qui se trouvait derrière. Deux jours après, une pluie abondante tomba à Damas qui emporta grand nombre d’édifices et causa des pertes considérables aux habitants.

 

La bataille de Wakat al-Jamal

 

Au mois de Ramadan, arrivèrent des nouvelles de la Mecque faisait mention que le Sharif Abou an-Nami avait chassé les troupes du Yémen et s’était rendu maître absolu de la ville tandis que précédemment, la souveraineté de cette dernière se trouvait partagée entre Abou an-Nami et Qatada qui levait sur les pèlerins du Yémen, une taxe de trente dirhems pour chaque chameau, tandis que les pèlerins d’Égypte payait pour chacun de leurs chameaux, cinquante dirhems, sans compter les pillages et les extorsions qui avaient lieu lors de la levée de cet impôt. Al-Malik az-Zahir Baybars avait obtenu que cette contribution soit réduite à trente dirhems par chameau pour les pèlerins d’Egypte. Cependant, al-Mouzaffar, le souverain du Yémen, envoya une armée sous le sous le commandement d’Assad ad-Din Jibra'il, qui suite à une bataille, se rendit maître de la Mecque. Qatada et Abou an-Nami, qui avaient rassemblé les Arabes pour repousser cette invasion, convinrent par un traité que la ville de la Mecque serait partagée entre eux deux mais, au bout de quelque temps, la division éclata entre eux. Abou an-Nami, désormais seul, leva d’autres forces puis chassa les troupes du Yémen et imposa une grande rigueur dans la levée des taxes imposés aux pèlerins. Le sultan donna alors l’ordre d’envoyer trois cents cavaliers, sous le commandement de l’émir ‘Ala' ad-Din Sanjar al-Bashqirdi, et chacun de ces cavaliers reçut une gratification de trois cents dirhems. Le sultan ordonna aussi de faire partir de Syrie deux cents cavaliers et cette petite armée se mit en marche, escortant les pèlerins. Elle défit lors d’une bataille les troupes d’Abou an-Nami et renversa ses fortifications. La caravane des pèlerins était extrêmement nombreuse cette année et cette bataille fut appelée Wakat al-Jamal.

 

 

La prise de la forteresse d’al-Markab

 

Le 22 du mois de Mouharram de l’année 684 de l’Hégire (1285), le sultan arriva à Damas qu’il quitta peu de temps après et vint camper devant la forteresse de Markab qui appartenait aux Hospitaliers. Le vendredi 19 du mois de Rabi’ Awwal, après un siège de trente-huit jours, l’assaut final fut donnée sur la forteresse qui fut prise par la force des armes et il fut permis à tous les croisés de partir pour Tripoli.

 

 

 

Le jeudi 14 du mois de Safar de l’année 685 de l’Hégire (1286), à l’heure de la prière de ‘Asr à Nahiyat al-‘Oussoulah près de Homs eut lieu un étrange évènement. Un lourd nuage sombre et grondant de tonnerre d’où sortait une colonne de fumée noire qui touchait la terre ayant la forme d’un serpent apparut. Cette large et énorme colonne dont la tête se noyait dans les nuées du ciel tandis que sa queue battait la terre comme un immense tourbillon emporta les plus grosses les pierres à une hauteur d’un jet de flèche ou plus d’où elles retombaient roulant les unes sur les autres dans un vacarme effrayant après avoir été jetées à des distances considérables. Cet ouragan s’étendit jusqu’à l’endroit où se trouvait stationné le corps de troupes de plus de deux mille cavaliers commandé par l’émir Badr ad-Din Baktout al-‘Alay et tout ce qui se trouvait sur le passage de la colonne fut emporté dans les airs à la hauteur d’un jet de flèche ou plus comme les selles des montures, les cuirasses, les machine de guerre et tous les vêtements. Un sac de cuir qui contenait des fers de cheval fut emporté à une hauteur d’un jet de flèche, des chameaux avec leur charge furent soulevés de terre à la hauteur d’une pique emportant aussi un grand nombre de soldats et de pages causant ainsi des pertes inestimables. La tornade se dirigea alors dans la direction de l’est vers le désert ou elle disparut, suivie d’une pluie diluvienne.

 

 

La bataille de Dounqoulah

 

Le 6 du mois de Dzoul Hijjah de l’année 686 de l’Hégire (1287), les émirs ‘Alim ad-Din as-Sanjar al-Masrouri, plus connu sous le nom de Khayat al-Moutawalli al-Qa'iri, et ‘Izz ad-Din al-Qourani marchèrent sur la Nubie à la tête d’un corps de troupes composés des différentes tribus des différentes provinces du sud de l’Égypte et des Qaraqoulami. Un message fut envoyé à l’émir ‘Izz ad-Din al-Damour as-Sayf as-Silah ad-Dar le gouverneur de Qous lui ordonnant d’accompagner les deux émirs avec les Mamalik du sultan stationnés dans la province de Qous, les troupes de la garnison de la ville et les tribus d’Abou Bakr, de ‘Omar, de Sharif, de Shayban, de Kanz, les Banou Hilal et autres. Khayat, à la tête de la moitié des troupes, prit la route longeant la rive occidentale du Nil et al-Dimour la rive orientale sur laquelle se trouvait la ville de Dounqoulah. Lorsque l’armée s’approcha de la frontière de la Nubie, le roi nubien Simamou organisa la défense du pays. C’était un homme rusé, perfide, et énergique. Il envoya un messager à son gouverneur Jourays, surnommé par les Nubiens Sahib al-Khayl, qui dirigeait les îles Mika'il ainsi qu’à ‘Amil Daw pour leur ordonner d’évacuer le pays ce qu’ils firent aussitôt, talonné de près par l’armée musulmane qui les suivit de station en station jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à Dounqoulah près du roi de Nubie qui sortit à la rencontre des musulmans. Cependant, au cour de la bataille qui s’ensuivit après une lutte acharnée ou un grand nombre de Musulmans périrent, il fut battu et perdit un très grand nombre de soldats.

Les Musulmans poursuivirent les Nubiens jusqu’à quinze journées de marche au-delà de Dounqoulah, rattrapèrent Jourays et le firent prisonnier avec le fils de la tante du roi, l’un des principaux personnages du royaume. L’émir ‘Izz ad-Din plaça sur le trône de Nubie, le fils de la sœur du roi et Jourays pour le seconder. Il envoya avec eux un corps d’armée et leur imposa un tribut qu’ils devaient payer chaque année avant de revenir en Egypte ramenant avec lui un butin considérable.

 

Le 4 du mois de Mouharram, il tomba tellement de pluie de pluie à Médine, la ville du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) que le toit de la mosquée du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) s’écroula avec celui de la chambre sacrée. Un très grand nombre de maison s’effondrèrent et les torrents emportèrent un très grand nombre de palmiers puis, suite à ces destructions, un immense nuage de sauterelles faisant un bruit comparable à celui du tonnerre s’abattit sur les cultures qu’elles dévastèrent avec les branches de palmiers et les dattes. Les sources furent détruites par l’inondation et celle d’Azrak n’offrit plus qu’une eau salée et saumâtre.

 

De la vente d’armes aux croisés

 

En l’an 687 de l’Hégire (1288), Shoujay Ibn as-Sassari fut nommé inspecteur des bureaux d’administration à Damas mais Najib, plus connu sous le nom de Katib al-Baqjiri avec le Qadi Taqi ad-Din Nasrallah Ibn al-Fakhr ad-Din Joujari rapportèrent au sultan qu’il avait  vendu aux croisés quantité de lances et autres armes, qui étaient entreposées dans les arsenaux du sultan. Shoujay ne nia pas ce fait et dit : « J’ai réalisé cette vente avec satisfaction et avantage car je leur ai vendu des lances et des armures qui étaient vieilles, dégradées et peu d’usage pour un prix bien plus élevé que leur valeur. Ainsi les croisés penseront que si nous leur vendons nos armes, c’est par mépris pour eux et leurs efforts et que nous ne sommes pas inquiets à leurs sujets. » Le sultan ne resta silencieux mais Najib lui répondit : « Que ta mère te perde, ce qui t’a échappé est plus important que tout ce que tu viens d’exposer. Ce prétexte est juste le produit de ton imagination et ne peut être accepté. Les croisés et nos autres ennemis n’envisagent certainement pas la vente des armes comme tu le supposes mais, ils concluront entre eux et entre leurs semblables, que le souverain de l’Égypte et de Syrie est réduit à l’infortune ce qui l’a poussé à vendre ses armes à ses ennemis. »

Le sultan ne pouvant supporter une telle idée se fâcha contre Shoujay et le destitua le jeudi 2 du mois de Rabi’ Awwal après avoir ordonné d’enquêter contre lui afin de l’obliger à payer une somme en or. Puis, il le fit torturer jusqu’à ce qu’il ait payé la totalité de l’amende. Ainsi, le sultan fut informé de toutes les injustices que Shoujay avait commises pour arracher de l’argent à un grand nombre de personnes. Il apprit de même que la prison de cet émir renfermait un grand nombre de malheureux détenus injustement depuis plusieurs années qui avaient été forcés de vendre leurs biens, pour payer les frais de la surveillance dont ils étaient les objets et que plusieurs d’entre eux avaient été réduits à la mendicité. Le sultan ordonna à l’émir Baha ad-Din al-Baqdi ad-Dawadar de s’informer sur ces infortunés et de lui faire un rapport. L’émir interrogea donc les prisonniers et recueillit de leurs bouches de nombreux détails sur l’état de misère et de détresse dans lequel il se trouvait réduits. Sur son rapport, le sultan renvoya la décision de l’affaire à l’émir Tourountay qui après examen, remit tous les détenus en liberté.

 

Le siège de Tripoli

 

Cette même année, Le gouverneur de Syrie informa le sultan que les croisés de Tripoli avaient rompu la trêve, capturé un grand nombre de marchands et d’autres personnes qu’ils avaient fait prisonniers. Après la conquête de la forteresse de Markab, les croisés avaient envoyé au sultan un présent et conclu la paix avec lui, sous la condition qu’ils ne garderaient pas un seul prisonnier, qu’ils n’inquiéteraient pas les marchands et n’arrêteraient pas les voyageurs. Le sultan après avoir faits ses préparatifs décida de marcher sur Tripoli.

 

Le jeudi 10 du mois de Mouharram de l’année 688 de l’Hégire (1289), le sultan Malik al-Mansour Sayf ad-Din Qalawoun quitta la citadelle et établit son camp en dehors du Caire et le 15 du même mois, après avoir laissé son fils al-Malik al-Ashraf al-Khalil comme son lieutenant sur la citadelle à qui il adjoint l’émir Baydarah comme aide et vizir, il se mit en route vers la Syrie. Avant son départ, il envoya dans toutes les provinces de Syrie des messages ordonnant aux troupes de se mettre en route pour attaquer Tripoli.

 

Le 13 du mois de Safar, le sultan entra à Damas qu’il quitta le 20 de ce même mois et marcha sur Tripoli qu’il assiégea dès son arrivée. La ville avait précédemment reçut quatre navires en renfort envoyés par le souverain de Chypre. Après avoir déployé ses machines de sièges, le sultan ordonna de marteler la place sans interruption, de procéder à des assauts réguliers et de saper la muraille si bien que la place fut emportée par la force des armes à la septième heure du jour, le mardi 4 du mois de Rabi’ Awwal après un siège de trente-quatre jours. Dix-neuf mangonneaux furent déployés contre les remparts et plus de mille-cinq-cents hommes dont des tailleurs de pierres et des artificiers travaillèrent constamment pour saper les murailles. Les habitants tentèrent de se retirer dans une île située en arrière de la ville mais les cavaliers et les fantassins musulmans passèrent à gué, tuèrent ou firent prisonniers les fuyards et leur enlevèrent tout ce qu’ils avaient avec eux. Les pages et les serviteurs se saisirent d’une multitude de croisés qui s’étaient jetés à la mer mais qui furent rejetés par les flots sur le rivage. Les prisonniers étaient en si grand nombre que mille-deux-cents furent enfermés dans l’arsenal du sultan.

Du côté musulman, les émirs ‘Izz ad-Din al-Ma’an, Rouqn ad-Din Mankou Timour al-Farighani et cinquante-cinq soldats de la Halqah trouvèrent la mort au cours du combat.

 

Sur les ordres du sultan, la ville fut rasée et les murs étaient si larges, que trois cavaliers pouvaient y passer de front, avec leurs chevaux. La ville de Joubayl fut laissée à son souverain moyennant un tribut et les villes de Beyrouth, Jabla et toutes les forteresses environnantes furent capturées. Le sultan retourna à Damas, au milieu du mois de Joumadah Awwal.

Les musulmans rebâtirent alors au voisinage de la rivière, une ville qui devint une place importante, et qui porte aujourd’hui le nom de Tarablous, l’actuelle Tripoli du Liban.

 

Cette année aussi des messagers du souverain de Sis se rendirent chez le sultan pour implorer sa clémence. Ce dernier leur demanda alors que les villes de Mar’ash et de Bahisna lui soient rendues et que le tribut auquel ils étaient soumis soit payé avant de considérer la question. Les messagers furent alors congédiés après avoir été revêtus de robes d’honneur.

 

 

 

 

La mort du roi de Nubie

 

Durant les derniers jours de Sha’ban, le Sultan envoya en Nubie qui s’était rebellée entre temps, l’émir ‘Izz ad-Din Aybak al-Afram ainsi que les émirs Kawjak al-Mansouri, Baktimour al-Joukandar, Aydamouri le gouverneur de Qous avec leurs armées respectives accompagnés des tribus du sud de l’Egypte, les lieutenants des gouverneurs et les tribus arabes des régions adjacentes totalisant l’armée à quarante-mille fantassins.

Le 8 du mois de Shawwal, Jourays et le roi de Nubie partirent avec les troupes qui emportèrent avec eux plus de cinq cents embarcations grandes et légères pour le transport des provisions, des armes et des bagages. Lorsqu’ils arrivèrent sur le territoire d’Assouan, le roi de Nubie mourut. L’émir ‘Izz ad-Din al-Afram envoya un message pour informer le sultan qui lui envoya un des fils de la sœur du roi Daoud, qui se trouvait alors au Caire, afin qu’il soit placé sur le trône. Ce dernier emprunta les chevaux de la poste et rejoignit rapidement l’armée dans la ville d’Assouan qui reprit aussitôt sa route. L’armée des Musulmans fut alors partagée en deux corps. Le premier composé de Turcs et d’Arabes et le corps principal de l’armée sous le commandement de l’émir ‘Izz ad-Din al-Afram et de Kanjak longea la rive occidentale tandis que le reste de l’armée sous le commandement des émirs Aydamouri et Baktimour, avança sur la rive orientale.

Jourays, le lieutenant du roi de Nubie accompagné des enfants de Kanz marchaient en avant pour rassurer les habitants du pays et faire préparer des provisions. Lorsque l’armée arrivait devant une ville, les vieillards et les nobles sortaient à sa rencontre, baisaient la terre devant l’émir et après avoir reçu des garanties de sécurité, retournaient chez eux et il fut fait ainsi dans la contrée qui s’étend depuis la ville de Daw jusqu’aux Iles Mika'il. Après, cette région, la population avait abandonné le pays selon les ordres du roi de Nubie et l’armée arriva enfin à Dounqoulah qu’elle trouva vide excepté un vieillard et une vieille femme qui informèrent les Musulmans que leur souverain s’était établi dans une île, située au milieu du Nil, à quinze journées de marche de Dounqoulah.

Le gouverneur de Qous partit aussitôt à sa poursuite mais aucune navigation ne put naviguer sur le fleuve du fait de son bas niveau.

 

Koubilaï Khan, le fils de Toulou, de Shinjiz Khan et l’empereur de la Chine mourut cette année après un très long règne et son fils Sharamoun lui succéda sur le trône.

 

 

Au mois de Mouharram de l’année 689 de l’Hégire (1290), l’émir Sayf ad-Din at-Tafwi et six cents cavaliers se rendirent dans la nouvelle ville de Tripoli afin de servir de garnison. Ce fut le premier corps d’armée qui s’y rendit depuis la prise de la ville.

 

La rébellion de Sinamoun, le roi déchu de Nubie

 

Lorsque le gouverneur de Qous arriva enfin devant l’île où était réfugié Sinamoun le roi de Nubie, il trouva un grand nombre de barques nubiennes. Il envoya un messager au roi pour l’inviter à se soumettre et des garanties de sécurité qu’il refusa. Comme l’armée musulmane resta sur place, le roi craignit de voir arriver des renforts et s’enfuit vers la région d’al-Abwab, qui se trouvait à trois journées de marche de l’île où il s’était réfugié. Il se vit alors abandonné par ses commandants et ses prêtres qui emportèrent avec eux la croix d’argent qui était levée eu dessus de la tête du roi ainsi que la couronne royale. Ils demandèrent alors des garanties au gouverneur de Qous qui leur furent accordées et retournèrent Dounqoulah alors que l’émir ‘Izz ad-Din al-Afram et Kanjak traversaient sur la rive orientale.

Les troupes se rangèrent en ordre de bataille, les barques furent décorées et les artificiers exécutèrent diverses démonstrations de leur art. Les émirs firent préparer un repas auquel ils prirent part et après lequel ils intronisèrent le prince que leur avait envoyé le sultan et lui placèrent la couronne sur la tête. Ce dernier leur porta allégeance et le tribut qui devait être payé fut fixé puis, après avoir désigné un corps de troupes pour protéger le roi et à qui ils donnèrent le commandement à Baybars al-Mou’izi, un mamelouk du gouverneur de Qous, l’armée musulmane reprit la route d’Assouan où elle arriva six mois après l’avoir quitté et vers la fin du mois de Joumadah Awwal se dirigea vers Le Caire avec un butin immense.

Quand Sinamoun fut informé du départ de l’armée, il retourna secrètement à Dounqoulah et se rendit chez chacun de ses commandants qui lorsqu’ils le virent embrassèrent la terre devant la terre devant lui et lui prêtèrent allégeance. La matinée ne s’était pas écoulée que toute l’armée était sous ses ordres et attaqua le palais. Baybars et ses troupes furent forcés de retourner à Qous tandis que Sinamoun fit prisonnier le nouveau roi puis le fit coudre dans une peau de buffle fraichement tué après avoir entouré son corps de lanière de viande, il fut cloué sur une pièce de bois ou il fut laissé jusqu’à ce qu’il mourut. Jourays fut aussi tué et Sinamoun écrivit au sultan pour implorer son pardon et promit de payer le tribut fixé. Il envoya un présent et divers objets en présent et sa requête fut acceptée.

 

Au mois de Sha’ban, le sultan prescrivit de ne plus confier aux Juifs et aux chrétiens des emplois administratifs et tous ceux d’entre eux qui occupaient ces postes furent congédiés.

 

Comment les croisés d’Acre rompirent la trêve

 

Ce même mois, les habitants d’Acre attaquèrent plusieurs marchands musulmans qu’ils tuèrent. Lorsque le sultan Sayf ad-Din al-Qalawoun fut informé, il entra dans une vive colère et écrivit dans toutes les provinces sous son pouvoir leur donnant l’ordre de fabriquer des machines de siège et de préparer toutes les réserves d’armes possible pour le siège d’Acre. Les habitants de cette ville avait obtenu un traité de paix d’al-Malik az-Zahir Baybars et lui payait chaque année et ainsi qu’à son successeur al-Malik al-Mansour, la somme stipulée par le traité. Cependant, avides de richesse, les croisés, qu’Allah les maudisse, commirent un grand nombre de crimes et de désordres en plus d’attaquer les marchands sur les routes pour leur voler leurs biens.

Le sultan ordonna donc à l’émir Shams ad-Din Sounqour ar-Ra'issah de marcher contre eux et accompagné par ses troupes, ce dernier se rendit à Lajoun où il établit son camp quand apparurent des cavaliers croisés qui venaient d’Acre et il se prépara alors pour les combattre.

 

De la mort du sultan Malik al-Mansour Sayf ad-Din Qalawoun

 

Le dernier jour de ce même mois, le sultan quitta Le Caire avec l’intention de conquérir la ville d’Acre cependant, quand la nuit tomba, il fut pris d’un accès de fièvre qui l’empêcha de monter à cheval durant deux jours puis, sa maladie s’aggrava et dans la nuit du samedi 2 du mois de Dzoul Hijjah, le sultan décéda dans sa tente qui se trouvait près de la mosquée de Tibr, en dehors du Caire, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.

Le sultan Malik al-Mansour Sayf ad-Din Qalawoun régna onze ans, deux mois et vingt-quatre jours et il mourut alors qu’il était âgé d’environ soixante-dix ans laissant derrière lui trois enfants mâles, al-Malik Ashraf al-Khalil qui lui succéda au trône, Malik an-Nassir Muhammad qui régna également et l’émir Ahmad qui mourut sous le règne de son frère Ashraf. Il laissa également deux filles, Altamish surnommée Dar Moukhtar et DarAnbar.

 

Al-Malik Ashraf Salah ad-Din al-Khalil Ibn Malik al-Mansour Sayf ad-Din Qalawoun Alfi as-Salihi succéda à son père le dimanche 7 du mois de Dzoul Qi’dah de l’année 689 de l’Hégire et l’armée lui prêta de nouveau allégeance le lendemain.

 

 

Le siège d’Acre

 

Au mois de Mouharram de l’année 690 de l’Hégire (1291), des messagers croisés d’Acre vinrent implorer la clémence du sultan qui refusa leurs excuses et les congédia.

Le sultan se prépara alors avec un soin extrême pour conquérir la ville d’Acre. Il envoya en Syrie l’émir ‘Izz ad-Din Aybak al-Afram avec pour mission de faire expédier les bois nécessaire pour la construction des machines de guerres. Ce dernier arriva à Damas à la fin du mois et le premier jour de Rabi’ Awwal, il envoya les premiers chargements de bois qui furent complétés le 12 de ce même mois. L’émir ‘Alim ad-Din Sanjar ad-Diwadari, un des émirs de Syrie, accompagnait ces chargements qui furent répartis entre tous les émirs commandants plus de mille hommes.

Le 20, l’émir Houssam ad-Din Lajin, le gouverneur de la Syrie sortit de Damas, à la tête de son armée tandis qu’en même temps, l’émir Sayf ad-Din Toughroul Iqani quitta Le Caire avec pour mission de mettre en marche les garnisons des différentes forteresses de Syrie. Al-Mouzaffar, le souverain de Hamah, arriva à Damas le 23 à la tête de son armée et sa logistique de guerre comprenant de nombreuses machines de sièges et un grand nombre de munitions. L’émir Sayf ad-Din al-Bilban at-Tabakhi, le responsable des affaires relatives aux conquêtes, arriva le 24 de ce même mois à la tête des troupes de Tripoli et d’un large arsenal de guerre. Enfin lorsqu’ils furent tous réunis, ils se dirigèrent ensemble vers ‘Akka.

 

Le mardi 3 du mois de Rabi’ Awwal, le sultan al-Malik Ashraf Salah ad-Din al-Khalil quitta alors l’Egypte pour Acre. Il envoya ses femmes à Damas, où elles arrivèrent le septième jour de Rabi’ Thani. Le sultan poursuivit sa marche et arriva devant Acre le jeudi 3 de ce même mois où il établit son camp et deux jours plus tard, quatre-vingt-douze machines de siège arrivèrent qui furent aussitôt déployées en l’espace de quatre jours. Des fortifications furent élevées et le siège débuta. Des corps de croisés étaient arrivés par mer pour renforcer la garnison de la ville qui renfermait une nombreuse population. Les attaques se prolongèrent de manière permanente jusqu’au 16 du mois de Joumadah Awwal et les remparts furent minés en quantité d’endroits.

Le vendredi 17, le sultan décida de donner l’assaut et après avoir préparés les tambours de guerre qui étaient placés sur le dos de trois cents chameaux, il donna l’ordre de les battre tous à la fois, ce qui fut aussitôt exécuté et ce bruit soudain frappa de terreur les habitants d’Acre. Le jour ne s’était pas encore levé que le sultan, accompagné de ses troupes donna l’assaut sur la ville, et le soleil ne s’était pas encore élevé sur l’horizon que déjà les étendards de l’islam flottaient sur les murailles d’Acre après un siège de quarante jours. Les croisés s’enfuirent par la mer et un très grand nombre d’entre eux moururent piétinés par la foule paniquée. Les Musulmans tuèrent un immense nombre d’ennemis et prirent en captivité une multitude de femmes et d’enfants.

 

 

 

 

La chute de Hayfa et de Tortose

 

Le jeudi 18 de ce même mois, commença la destruction d’Acre. Les murailles et un grand nombre d’édifices furent abattus et  le reste de la ville fut incendié. Suite à cette victoire, le sultan prit les villes d’Hayfa puis le premier jour de Sha’ban, ‘Atlit tomba suivie par Tortose le 5 de ce même mois.

Il fut trouvé dans une église d’Acre un coffre de marbre rouge qui contenait une tablette de plomb sur laquelle était gravé en caractère romain plusieurs lignes. L’émir ‘Alim ad-Din Sanjar qui le découvrit trouva un homme qui déchiffra pour lui ce qui était inscrit sur la tablette et qui disait : « Ce pays sera pris par des hommes de la nation d’un prophète arabe qui soumettra tous ses ennemis. Sa religion sera la plus importante de toutes les religions du monde et son peuple dominera toutes les provinces de l’empire perse et les nations soumises à Rome. En l’an 700, cette nation conquerra tous les pays habités par les Chrétiens et ruinera leurs églises. »

Cinq autres lignes suivaient mais qui étaient illisibles. La lecture de cette tablette fut faite en présence du sultan à Damas.

 

La chute de Sour, de Sa’idah et de Beyrouth

 

Le 17 du mois de Joumadah Thani tomba la ville de Sour et le 20 de ce même mois, l’émir ‘Alim ad-Din Sanjar ash-Shouja’i prit la ville de Sa’idah sans combat car la ville avait été désertée de ses habitants qui avaient fui cependant, un groupe de croisés se réfugia dans une des tours de la ville et s’y fortifièrent. Le sultan ordonna alors de détruire les villes de Sour, de Sa’idah de ‘Atlit et de Hayfa et retourna à Damad, où, il entra en vainqueur et son arrivée fut un jour de fête.

 

Après la chute de Sa’idah, l’émir Sanjar ash-Shouja’i, le gouverneur de la Syrie prit la route de Beyrouth et établit son camp sous les murs de la citadelle. Le 23 du mois de Rajab, la ville fortifiée tomba et l’émir retourna à Damas ou il entra le 27 du mois de Ramadan après que tous les croisés aient été chassés de Palestine.

 

De la fin des croisades au Levant

 

C’est donc avec la chute d’Acre en l’an 690 de l’Hégire (1291) qu’est considérée la fin des croisades médiévales contre Jérusalem cependant Jérusalem tombera de nouveau, sept siècles plus tard, le 9 décembre 1917 mais ceci est une autre histoire que nous raconterons si Allah Exalté à Lui les Louanges et la Gloire le veut, dans un volume particulier qui aura pour titre Abrégé de l’Histoire de la Palestine depuis les temps immémoriaux jusqu’à nos jours.

 

Une partie des croisades ont déjà été rapportées dans notre Abrégé de l’Histoire du Maghreb et de l’Andalousie et le reste le sera dans notre Abrégé de l’Histoire des Ottomans qui suivra ce volume.

Toutefois, les croisades se sont pas finies et certaines n’ont pas encore eut lieu.

 

Des futures croisades

 

Avant de citer des Ahadith du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) concernant ces futures croisades, j’aimerais, au regard de ce que nous avons déjà mentionné, vous rapporter quelques autres Ahadith de circonstance en ce qui concerne les signes précurseurs de l’Heure.

 

 

Le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : 

- « L’honnête sera accusé de trahison tandis que l’on fera confiance aux traîtres. » (Ahmad, Bazzar, At-Tabarani).

- « Les mauvaises personnes seront honorées, les bonnes rabaissées. » (Al-Hakim).

- « Quand le commandement sera confié à ceux qui n’en sont pas dignes. » (Al-Boukhari).

- « L’Heure n’aura pas lieu tant que n’augmentera pas al-‘Arj ». Il fut alors demandé : « Et qu’est-ce le ‘Arj. » Le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) répondit : « Le meurtre, le meurtre. » (Mouslim)

- « Par Celui qui tient ma vie entre Ses Mains, ce monde ne disparaîtra pas avant que ne vienne pas une époque où l’assassin ne saura pas pourquoi il a tué et que la victime ne connaîtra pas non plus pourquoi elle a été tuée. » (Mouslim).

 

Nous avons vu dans le texte l’absolue vérité de ces Ahadith qui sont renforcés au jour le jour par tous les évènements que nous voyons à travers le monde.

 

Des futures croisades :

- Awf Ibn Malik a rapporté que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « … puis un pacte qui vous liera aux «fils des jaunes» (Bani al-Asfar) qui vous trahiront et viendront vous affronter avec une armée de quatre-vingts étendards, chaque étendard ralliant douze mille hommes. » Boukhari

Sachant qu’à cette époque :

Al-Leyth Ibn Sa’d, a rapporté que Moussa Ibn ‘Ali tenait de son père ces propos, qu’al-Moustawrid tint devant ‘Amr Ibn al-‘As (qu’Allah soit satisfait d’eux tous) : « J’ai entendu ces propos de la bouche de l’Envoyé d’Allah, Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui : « Quand l’Heure aura lieu les « Roum » seront les plus nombreux[1]. » ‘Amr intervint : « Sache ce que tu dis ! Je l’ai entendu de l’Envoyé d’Allah, assurai-je. ‘Amr reprit : « Alors, ils auront quatre qualités[2] : ce seront les gens les plus solides pendant les périodes de troubles, les plus prompts à se réveiller après une épreuve, les plus prompts aussi à se retourner (contre leurs ennemis) après avoir feint la fuite, et les plus bienveillants à l’égard du pauvre, du faible et de l’orphelin. Ils auront un cinquième mérite : ce sont eux qui se préserveront le mieux de la tyrannie des rois. » (Mouslim)

 

Dzou Mikhar rapporte avoir entendu le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dire : « Vous allez faire une alliance de paix avec les Romains et vous combattrez ensemble un ennemi commun. Vous sortirez vainqueurs de cette guerre et vous acquerrez un grand butin. Puis, vous descendrez dans un pâturage plein de collines ; là, un chrétien lèvera la croix et s’écrira : « c’est la croix qui a gagné ! » Un soldat parmi les musulmans s’irritera cette provocation et cassera la croix. Devant cela, les Romains trahiront leur pacte et se rassembleront pour la grande tuerie. Les musulmans se précipiteront alors vers leur armes et combattrons. Allah Exalté fera grâce à cet escadron du rang de martyr. » (Abou Daoud et autres)

 

Abou Hourayrah a rapporté que Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « L’Heure ne se dressera pas avant que les Romains n’occupent Al-A’maq ou Dabiq[3]. Alors une armée formée de meilleurs hommes de la terre sortira de Médine pour les affronter. Quand les deux armées se trouveraient face à face les Romains diront : « Laissez-nous combattre ceux d’entre nous qui ont renié leur religion ! »  Les Musulmans leur répondront : « Non par Allah, nous ne vous laisserons par le faire car ils sont nos frères. Les deux armées alors livreront bataille : un tiers de l’armée quittera le lieu du combat et Allah ne leur pardonnera pas, un tiers sera tué et ils seront les meilleurs martyrs, auprès d’Allah quant au tiers restant, il subira une dure épreuve et fera la conquête de Constantinople. Pendant qu’ils seront en train de partager le butin, après avoir accroché leurs sabres aux oliviers, le diable s’écrira : « Le Messie vient de vous remplacer auprès de vos familles ! » Or, cela sera faux : ce n’est que lorsqu’ils arriveront à Damas que le Messie apparaîtra. Tandis qu’ils s’apprêteront au combat et qu’ils égaliseront les rangs, l’appel à la prière sera lancé alors ‘Issa Ibn Mariam (paix sur lui et sa mère) descendra alors du ciel et dirigera la prière. Lorsque l’ennemi d’Allah l’apercevra, il se mettra à fondre comme du sel dans l’eau ; et si Allah l’avait laissé, il aurait fondu jusqu’à son anéantissement. Mais Allah Le tuera par la main du Messie qui fera voir aux Musulmans son sang à la pointe de sa lance. » (Mouslim)

 

Youssair Ibn Jabir a rapporté: « Un vent violent souffla à Koufa. Un homme arriva, répétant cette phrase: « ô AbdAllah Ibn Mas’oud! L’heure fatale est arrivée. » ‘AbdAllah qui s’accouda lui répondit : « L’heure Suprême ne se dressera avant qu’on ne se désintéresse du partage d’un héritage ou qu’on ne se réjouisse d’un butin » puis (faisant signe de sa main vers la Syrie ou le nord), il poursuivit : « Une armée ennemie entreprendra un combat contre les Musulmans, et ceux-ci les affronteront par une armée pareille. » Je lui demandai : « Tu veux dire les Romains ? » « Oui » me répondit-il, « il y aura à ce moment une lutte acharnée. Les Musulmans enverront une troupe n’ayant d’autre but que de revenir victorieux, ils combattront les Romains jusqu’à ce que la nuit les sépare, alors chacune des deux armées (les survivants) reviendra à son camp sans victoire. Comme la première troupe des Musulmans trouvera la mort, ils en enverront une autre n’ayant qu’un seul but : revenir victorieuse. Ces hommes combattront les Romains jusque la nuit et alors (les survivants de) chacune de deux armées reviendra à son camp sans victoire. Comme la deuxième troupe des Musulmans trouvera la mort, ils enverront sur le champ de bataille une troisième qui luttera contre les Romains jusque la nuit, puis (les survivants de) chacune des deux armées reviendra à son camp sans porter la victoire. La troisième troupe, ayant trouvé la mort, les musulmans rassembleront les derniers d’entre eux, et Allah alors mettra en déroute les Romains, et ils seront tués d’une façon dont on n’a pas vu de pareille, ou suivant une variante, qu’on ne verra plus de pareil, de sorte que l’oiseau, en survolant leurs cadavres ne pourra pas les survoler sans qu’il ne tombe mort. A ce moment on comptera le reste dont le nombre sera proche de cent, et on ne trouvera qu’un seul survivant. Alors, de quel butin pourrait-on se réjouir ? Quel héritage devrait-on partager ? Se trouvant ainsi, ils entendront parler d’un malheur qui sera pire encore, car un crieur viendra leur dire que l’Antéchrist vient de les remplacer sur leurs familles, ils jetteront alors ce qui se trouvait entre leurs mains, et se dirigeront contre lui en envoyant d’abord une dizaine de cavaliers qui formeront leur avant-garde. L’Envoyé d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Je connais bien leurs noms et ceux de leurs pères, la couleur de leurs chevaux. Ils seront à cette époque les meilleurs sur la terre ou suivant une variante, parmi les meilleurs cavaliers sur la terre. »

 

Abou ad-Darda a rapporté que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « La capitale des Musulmans le jour de la grande tuerie sera Damas, une des meilleures villes du Sham. » (Abou Daoud)

 

Abou Hourayrah rapporte que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Avez-vous déjà entendu parler d’une ville dont une partie est sur terre et l’autre partie en mer ? » Ses compagnons lui dirent : « Oui, ô messager d’Allah ! » Il dit alors « L’heure ne viendra pas avant que soixante-dix mille musulmans parmi les fils d’Isaac la conquerront. Lorsqu’ils arriveront, ils ne combattront pas avec leurs armes ni ne lanceront des flèches ; ils diront : La ilaha illallah wa-allahou akbar » (Nulle divinité excepté Allah et Allah est Grand) et la première partie qui est en mer tombera. Puis, ils diront une seconde fois : « la ilaha illallah allahou akbar » et la seconde partie tombera. Puis, ils diront une troisième fois « la ilaha illallah allahou akbar » et ils l’investiront en bénéficiant de son butin. Puis, alors qu’ils seront en train de partager le butin, ils entendront un cri : « l’Antéchrist est sorti ! Alors, ils abandonneront tout et reviendront[4]. » (Mouslim)



[1] Il ne fait aucun doute que de tous temps les Banou al-Asfar (peut-on laisser supposer que ce mot pourrait sous-entendre mécréants ?) ont toujours été plus nombreux que les Musulmans et c’est pour cette raison qu’ils ont toujours déployé des armées tellement plus nombreuses. Pour exemple nous pouvons citer que la population de l’Algérie, un état quatre fois plus large que la France comptait en 2012, 35 millions d’habitants tandis que la France 60 millions. Que dire alors à l’échelle mondiale ? 

[2] Il semble qu’il faille voir là les qualités qui donneront aux « Roum », en dépit de leur manque de conviction religieuse, la suprématie sur l’ensemble des autres communautés bien qu’ils imposent aux autres communautés des dirigeants injustes qu’ils agréent.

[3] Deux localités situées auprès d’Alep en Syrie.

[4] Pour les sources et le Tafsir de Qourtoubi et d’Ibn Kathir sur ces Ahadith, vous trouverez de plus ample informations sur nos pages Internet : http://alfatihoun.edaama.org/Fathul%20Moubin/FathulMoubin/Ahadith/Signes.html et

http://alfatihoun.edaama.org/Fathul%20Moubin/FathulMoubin/Ahadith/Prodromes.html.

Un nombre considérable d’autres sites ont tous rapporté de nos pages dans qu’un seul d’entre eux ne mentionne la source !