Sa
Jeunesse
La mission du Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) était encore à ses débuts. L'Islam était
encore faible et sans aide vu que les chefs de La Mecque
étaient contre le Prophète d'Allah (Saluts et Bénédictions
d'Allah sur lui). Une nuit, se tenant debout devant la
Ka’ba, perdu dans les pensées, le Prophète Muhammad (Saluts
et Bénédictions d’Allah sur lui) leva les mains et tourna
les yeux vers le ciel:
- « O Allah ! Pria-t-il, renforce l'Islam avec l'un des deux
hommes suivants : ‘Amr Ibn Hisham ou ‘Umar Ibn Khattab. »
Sa prière fut exaucée. Allah choisit ‘Umar pour servir
l'Islam alors que ‘Amr Ibn Hisham, lui, mourut comme Abou
Djahal (père de l'ignorance).
‘Umar devint un très grand pilier de l'Islam.
Agé de 12 ans de moins que le Prophète, fils de Khattab et
de Khatma, ‘Umar (qu'Allah soit satisfait de lui) était
descendant de la branche des ‘Adi de Koreïches. Les Banou
‘Adi, très respectés, étaient les intermédiaires des
Koreïches dans les pourparlers avec les autres tribus. Ils
étaient aussi juges dans leurs querelles.
Très jeune ‘Umar (qu'Allah soit satisfait de lui) s'entraîna
aux méthodes de guerre, apprenant aussi comment parler au
public et faisant toujours preuve d'un courage
extraordinaire. Désireux de s'instruire, il eu du succès
dans tout ce qu'il entreprit. Toutes ces qualités lui firent
une renommée depuis sa jeunesse. Il s'en alla vers d'autres
territoires comme marchand, ces voyages lui apportant une
large connaissance et une profonde compréhension des hommes.
Son acceptation à
l’Islam
‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) avait 27 ans lorsque
le Prophète commença sa Mission. Le jeune ‘Umar (Qu’Allah
soit satisfait de lui) fut un de ceux qui ne se souciaient
pas d'écouter le Message de l'Islam. Il était pour
l'ancienne manière de vivre. Au fur et à mesure que les
années passèrent, l'Islam progressait lentement, ce qui mit
‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) en colère. Les gens
qui avaient immédiatement accepté l'Islam ne sont jamais
revenus à leur ancienne croyance. Une des servantes de ‘Umar
(Qu’Allah soit satisfait de lui) devint musulmane. Il la
frappa tant qu'il pût mais elle ne renonça pas à sa nouvelle
religion.
Finalement, au cours de la sixième année de la Mission du
Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui),
un groupe de musulmans partit pour l'Abyssinie. Ce qui
rendit furieux ‘Umar.
- « Voilà quelqu'un pensa-t-il qui a changé le peuple
jusqu'à maintenant assez uni. Il est apparu, sépara le fils
du père et le frère du frère. Maintenant, ses Compagnons
sont en train d'émigrer. Certainement Muhammad (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) est la cause de ce trouble. Je
dois le tuer afin de mettre un terme à cette agitation. »
Avec cette résolution, ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de
lui) prit son épée et partit. En cours de route, il
rencontra un ami qui lui demanda la cause de son
bouleversement. Il lui dit son intention.
- « Il serait mieux que vous regardiez chez vous » lui dit
l'ami, votre soeur et son mari ont embrassé l'Islam. »
Ces paroles firent changer de direction à ‘Umar (Qu’Allah
soit satisfait de lui) très en colère. Il se dirigea tout
droit vers la maison de sa soeur Fatima et frappa à la
porte. Quelqu'un récitait le Coran à l'intérieur. Fatima fut
terrifiée en entendant la voix de son frère. Après avoir
caché les feuillets, elle alla lui ouvrir.
- Que récitiez-vous? demanda-t-il.
- Rien ! répondit sa soeur.
- « Comment rien ! Cria-t-il avec rage. Je viens de
l'entendre. Je sais que vous deux avez embrassé l'Islam. »
Disant cela, il commença à frapper son beau-frère Sa’id.
Fatima (Qu’Allah soit satisfait d’elle) lui dis : Fais de
nous ce que tu veux ! »
La vue de la blessure de sa soeur le toucha profondément.
Elle, si affectueuse ! Il doit y avoir sûrement une grande
vérité dans le Coran qui a gagné son cœur innocent.
- Pouvez-vous me laisser regarder le Coran ? dit ‘Umar
(Qu’Allah soit satisfait de lui).
- Avec le plus grand plaisir ! Lui répondit sa soeur.
‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) s'assit et étudia les
quelques feuillets que lui montra sa soeur. Aussitôt, son
visage changea de couleur. Sa colère se refroidit. La
crainte d'Allah étreignit son coeur. Il pleura et déclara :
- « Certainement, ce sont là, les paroles d'Allah ! Je porte
témoignage que Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur
lui), est le Messager d'Allah. »
Maintenant étant un autre homme, il se dirigea vers
l'endroit où se trouvait le Prophète afin d'embrasser
l'Islam.
Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), assis
avec ses Compagnons, le vit venir. Il lui demanda :
- « O ‘Umar ! Qu’est-ce qui t'amène ici ? »
- « O Prophète d'Allah, je viens pour embrasser l'Islam. »
Grande fut la joie du Prophète (Saluts et Bénédictions
d'Allah sur lui) et de ses Compagnons. « Allah est très
Grand » crièrent tous. ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de
lui) ne fut pas longtemps un ennemi. Ce fut un grand jour
pour l'Islam car un cruel ennemi se transforma en Dévoué
Compagnon.
Le titre de Faruq
La conversion de ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) fut
très importante pour I’Islam. Jusqu'ici, les musulmans
vivaient dans la crainte constante des infidèles. Certains
d'entre eux n'ont même pas fait connaître leur foi aux gens.
Ils ne pouvaient pas prier publiquement.
Tout cela changea lorsque ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de
lui) embrassa l'Islam.
D'abord il rassembla les chefs de La Mecque afin de leur
déclarer qu'il est devenu musulman. Personne ne put lui
prononcer un mot de reproche.
‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) conduisit un group de
musulmans vers la Ka’ba alors qu'un autre groupe était
conduit par Hamza (Qu’Allah soit satisfait de lui). Tous
réunis, ils prièrent en congrégation dirigée par Muhammad
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Ce fut la première
prière de ce genre dite à la Ka’ba.
Lorsque les musulmans émigrèrent vers Médine, la même chose
se reproduisit. La plupart quittèrent La Mecque secrètement,
tel ne fut pas le cas de ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de
lui).
Prenant ses armes, il se dirigea vers la Ka’ba et pria. Les
chefs de La Mecque l'observaient en silence. Après la
prière, il leur cria: - « Je vais à Médine. Si quelqu'un
d'entre vous désire m'arrêter, qu'il vienne me rencontrer
dans la vallée ! »
En dépit de cet appel, personne n'osa l'arrêter. Tout cela
le fit mériter le titre de Faruq. Faruq est celui qui agit
différemment. Sa conversion fut très importante pour l'Islam
et les musulmans.
Son dévouement
au Messager d’Allah
‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) trouvait au côté de
Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) au cours
de toutes les batailles et de toutes les expéditions. Grand
était son amour pour Allah et son Prophète. Il ne permit
jamais que les liens du sang ou de l'amitié ne gênent cet
Amour.
Après la victoire de Badr, se posait la question des
prisonniers de guerre. Le Prophète Muhammad (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) rechercha l'avis des
Compagnons. ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) proposa
de les exécuter à l'épée, chaque prisonnier par son propre
parent musulman. Après la défaite de Ouhoud, le Prophète et
ses Compagnons se dirigèrent vers d'une colline toute
proche. Khalid essaya de les attaquer. Mais ‘Umar (Qu’Allah
soit satisfait de lui), avec un groupe de musulmans prit les
devants et le repoussa.
Après la bataille Abou Soufian s'écria: - « Muhammad (Saluts
et Bénédictions d’Allah sur lui) est-il en vie ? »
Le Prophète interdit à ses hommes de répondre.
Abou Soufian hurla de nouveau :
- « Muhammad, Abou Bakr et ‘Umar ? » Mais ‘Umar (Qu’Allah
soit satisfait de lui) ne put se taire plus longtemps.
- « O ennemi d'Allah ! Cria-t-il, nous sommes tous sains et
sauf. »
A la prise de La Mecque, Muhammad (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) fit jurer fidélité aux hommes ; II demanda
à ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) d'en faire de même
avec les femmes.
Hafsa (Qu’Allah soit satisfait d’elle), fille de ‘Umar
(Qu’Allah soit satisfait de lui) était l'une des femmes du
Prophète. Il arriva que Muhammad (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) se sépara de ses femmes. Pendant quelques
semaines, il ne s'en alla chez aucune d'entre elles,
s'enfermant dans sa chambre et ne parlant à personne. Un
après-midi, ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) l'appela.
Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) répondit
qu'il ne pouvait faire entrer personne.
‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) cria :
- « Je ne suis pas venu parler de Hafsa (Qu’Allah soit
satisfait de lui). Par Allah ! Si tu me l'ordonnes, je
trancherai sa tête et l'amènerai à tes pieds. »
Entendant cela, le Prophète le fit entrer.
Les opinions d'‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) sur la
plupart des choses étaient bonnes. Cela arrivait souvent
qu'‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) disait une chose à
propos de laquelle les autres Compagnons avaient un avis
différent.
Très souvent, la Révélation Divine appuyait les vues d'‘Umar
(Qu’Allah soit satisfait de lui). Aussi, le Prophète (Saluts
et Bénédictions d'Allah sur lui) prenait grande
considération de ce qu'il disait. Une fois, le Prophète
(Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) exprima cet égard
en disant : « Si un Prophète devait venir après moi, cela
aurait été certainement ‘Umar. »
Quand le Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah
sur lui) prépara l'expédition de Tabouk, les gens
apportèrent leur argent. ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de
lui), lui, donna la moitié de ses biens. Par son dévouement,
‘Umar fut proche du Prophète. Mieux encore, le Prophète
(Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) se maria à sa fille
veuve Hafsa, vu que cette dernière risquait d'être veuve
tout le reste de sa vie.
La mort du Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui)
causa un rude choc à ‘Umar. Il ne put le croire tant et si
bien qu'il tirât l'épée et jurât qu'il couperait la tête à
quiconque dirait que le Messager d'Allah était mort. Il fut
accablé de douleur. - « Vivre sans le Prophète est
impensable pensa-t-il. Et si le Prophète n'était plus, comme
disent les gens, qu'adviendra-t-il de l'Islam et des
musulmans ? » Ces sombres pensées lui enlevèrent toute
raison.
C'est seulement lorsque Abou Bakr (Qu’Allah soit satisfait
de lui) lui rappela le clair verdict du Coran qu'il reprit
ses sens.
Abou Bakr (Qu’Allah soit satisfait de lui), pendant son
Califat, se faisait aider par les conseils dé ‘Umar. Cela
parce que le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur
lui) durant sa vie, donnait une grande importance aux dires
de ‘Umar.
La Conquête de l’Iraq
Après Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui), Mouthanna
(Qu’Allah soit satisfait de lui) fut le chef des troupes
musulmanes à Hira en Iraq. Une fois, il réussit à repousser
une attaque ennemie Cependant, le bruit courait que, les
Perses se préparaient pour un autre mauvais coup. Aussi
Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) partit à Médine
afin d'expliquer cela au Calife.
Un jour après que Mouthanna Ibn Harith (Qu’Allah soit
satisfait de lui) eût atteint Médine, Abou Bakr (Qu’Allah
soit satisfait de lui) mourut.
Mais avant de mourir, il insista avec ‘Umar (Qu’Allah soit
satisfait de lui) pour qu'il dirige ses premières pensées
vers l'Iraq.
Les gens des régions lointaines commençaient à affluer à
Médine afin de prêter serment au nouveau Calife.
‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) profita de leur
présence pour les inciter à participer à la Campagne
Iraquienne. Mais la plupart considéraient que seul Khalid
(Qu’Allah soit satisfait de lui) pouvait faire face à
l'ennemi. Le Calife enleva d'eux cette mauvaise idée que
l'Islam ne pouvait rien faire sans un homme particulier, si
grand qu'il soit.
Finalement, le chef bien connu des Banou Thaqif : Abou
‘Oubaid Thaqafi fut volontaire pour se battre pour la cause
d'Allah. Son exemple fut suivi par beaucoup d'autres
personnes.
Et c'est justement à Abou ‘Oubaid Thaqafi (Qu’Allah soit
satisfait de lui) que fut confié le commandement des
opérations iraquiennes.
Défaite de Jahan et
de Narsi
Les défaites en Iraq ont désespéré les chefs de l'Iran. Les
nobles laissèrent de côté leurs différents et se réunirent
en conseil. Après beaucoup de réflexion, ils couronnèrent la
princesse Pourane Doukt comme impératrice. Le célèbre et
noble Roustom fut désigné comme ministre principal et
général en chef.
Tout d'abord, il reprit les régions frontières tombées aux
mains des musulmans. Ensuite, il envoya deux grandes armées
sous ses habiles commandants Jahan un célèbre noble, et
Narsi, un prince.
La première bataille de Abou ‘Oubaid fut menée contre Jahan
à Namariq. Vaincu, Jahan, fut fait prisonnier par un soldat
musulman. Ce dernier ne savait pas qui était son prisonnier.
- « Je suis un vieil homme, dit Jahan, laissez-moi m'en
aller, je vous donnerai de l'argent. »
Le soldat fut d'accord.
Mais d’autres soldats identifièrent Jahan et le traînèrent
devant Abou ‘Oubaid. Jahan lui raconta comment il fut libre.
La plupart des soldats s’opposèrent. Mais Abou ‘Oubaid
(Qu’Allah soit satisfait de lui) déclara :
- « Nous devons honorer la parole donnée par l'un d'entre
nous. L'Islam ne permet pas de revenir sur sa parole. »
Alors, Jahan fut mis en liberté.
Les Perses qui fuyaient de Namariq rejoignirent l'armée de
Narsi.
Mais ce dernier fut aussi vaincu. Ces deux victoires eurent
un effet salutaire dans les régions frontières. Les nobles
et les chefs de ces régions se présentèrent devant Abou
‘Oubaid pour prêter serment.
L'égalité en Islam
Quelques chefs des régions frontières apportèrent un repas
bien préparé pour Abou ‘Oubaid.
- « Est-ce que ce genre de repas est pour moi seul ou pour
l'armée entière ? » demanda-t-il.
- « Il est très difficile en un temps si court de préparer
cette sorte de nourriture pour toute une armée ! »
dirent-ils.
- « Très bien ! » répondit le Commandant musulman.
- « Ces hommes et moi sommes Compagnons pour répandre notre
sang. Il m'est impossible de ne pas manger avec eux et je
mange ce qu'ils mangent. »
Ce fut là, quelque chose de jamais entendu par ces chefs
fiers qui utilisaient le mode de vie des Perses. Cette façon
de vivre des musulmans les étonna.
La bataille du Pont
La défaite de Jahan et de Narsi inquiéta Roustom qui décida
de réagir. Immédiatement, il rassembla une armée immense
qu'il plaça sous le commandement de son plus brave général
Bahman Jadouya. Ce dernier reçut le fameux Dourfash Kawayani
; le drapeau sacré de l'Iran que l'on utilisait seulement à
des occasions très spéciales.
Au cours du mois de Cha’bane, Abou ‘Oubaid rencontra à
nouveau l’armée perse sous le commandement de Bahman.
L'Euphrate (nom d'un fleuve en Iraq) coulait entre les deux
armées. Bahman demanda à Abou ‘Oubaid lequel d'entre eux le
traverserait. Les chefs de l'armée musulmane voulaient
rester sur cette rive. Mais, par suite de réflexion, Abou
‘Oubaid choisit de se battre de l'autre côté du fleuve.
Un pont fut construit et les musulmans traversèrent le
fleuve. Là, ils se trouvèrent en désavantage. Le sol étant
accidenté, l'armée ne pouvait pas se mouvoir librement.
En plus de cela, les Perses étaient protégés par un mur
épais d'éléphants. Les chevaux des musulmans, ne les ayant
jamais vus auparavant, furent paniques et devinrent
difficiles à contrôler.
Voyant cela, Abou ‘Oubaid (Qu’Allah lui fasse miséricorde)
demanda aux hommes de descendre de cheval. Avec leur épée,
les hommes coupèrent la bride des chevaux et les tuèrent.
Mais les éléphants posaient encore un problème car ils
piétinaient les hommes à mort. Un grand éléphant blanc qui
conduisait le troupeau des éléphants devint bientôt une
terreur Partout où il passait, les musulmans furent effrayés
et leurs lignes rompues.
Abou ‘Oubaid décida de réagir. D'un coup d'épée, il trancha
la trompe de l'animal. Aussitôt, la bête en colère le
piétina mortellement. Son frère qui s'avançait en tenant
l’étendard des musulmans rencontra la même fin ; de cette
même façon moururent sept parents d’Abou ‘Oubaid (Qu’Allah
soit satisfait d’eux et leur fasse miséricorde).
Alors l’armée musulmane chancela. Il y eut une ruée vers le
pont. Mais ce dernier n'existait plus, car il avait été
coupé par un jeune homme des banou Thaqif de peur que les
musulmans ne prennent la fuite.
La situation était désespérée.
Mouthanna (qu'Allah soit satisfait de lui), maintenant chef,
ordonna de reconstruire le pont. Pendant ce même temps, il
retint l'ennemi. Mais l'armée musulmane avait subi une
lourde perte. Presque quatre mille hommes périrent noyés.
Seulement trois mille sur neuf mille purent être sauvés.
Préparation de la
revanche
La défaite attrista ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui).
Il fut aussi très touché pour les précieuses vies perdues.
Il fit dire aux différentes tribus de se battre maintenant
sous le commandement de Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait
de lui).
Ce dernier ne tarda pas à avoir assez d'hommes pour
recommencer la bataille. Maintenant Roustom choisit Mehran
pour combattre les musulmans. Ce général avait une grande
expérience de la guerre arabe. Roustom était sûr que Mahran
serait plus qu'un égal pour Mouthanna (Qu’Allah soit
satisfait de lui). Pour l'être davantage, il mit sous son
commandement douze mille hommes de la Garde Royale.
Les deux armées se rencontrèrent à Koufa. L'Euphrate coulait
entre eux. Mehran demanda à Mouthanna (Qu’Allah soit
satisfait de lui) s'il le traverserait.
Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) refusa et les
perses traversèrent le fleuve.
La bataille commença. Ce fut un combat farouche. Les perses
étaient supérieurs en nombre. Mais les musulmans
combattaient désespérément. Avec une étonnante hardiesse,
ils pénètrent au coeur de l'armée perse.
Un jeune homme des Banou Taghlab identifia Mehran, courut
vers lui, et lui trancha la tête. Ensiuite, il cria : - « Je
suis un Banou Taghlab, le tuteur du commandant perse. »
Le désordre s'étendit dans l'armée perse. Il y eut une
violente ruée vers le pont. Mouthanna (Qu’Allah soit
satisfait de lui) avait prévu cela. Il fut enlever le pont
avant que l'ennemi ne le passe. Des milliers de perses, en
fuite, se noyèrent. Pas moins de cent mille d'entre eux
perdirent leur vie dans cette bataille.
La victoire musulmane fut complète. Tout l'Iraq et
l'Euphrate étaient maintenant aux mains des musulmans.
Yezdgird couronné roi
La défaite avait beaucoup troublé les chefs de Perse. Les
nobles se réunirent à nouveau en conseil.
- « La situation doit être sauvée ! Dirent-ils. Pour cela,
aucun prix ne doit considéré comme trop élevé. »
Finalement, ils furent d'accord qu'une femme ne pouvait pas
diriger les affaires de l'Etat. Ils la remplacèrent par un
roi, jeune homme d'esprit de vingt-et-un ans du nom de
Yezdgird. Le nouveau roi commença sa tâche en bon ordre,
réorganisa l'armée, renforça les défenses frontières, incita
les nobles à passer à l'action. Chacun en Iran, ressentit
une nouvelle vague d’espoir. Certaines régions de i'Iraq,
prises par les musulmans furent reprises. Lorsque ‘Umar
(Qu’Allah soit satisfait de lui) sut cela, il ordonna à
Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) de se retirer de
la frontière arabe.
Le Calife ne voulait pas risquer la vie de ses hommes.
Par conséquent, Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui)
réunit son armée et alla camper à Dhiqar, un avant poste
arabe.
Tout l'Iraq revint à nouveau aux mains des perses.
Pendant une courte période, la Perse parut de nouveau
puissante ayant repris tout ce qu'elle avait perdu. Le jeune
Yezdgird sembla lui redonner son passé glorieux. Tous
étaient unis dans la joie, mais cela fut pour une courte
durée. Les événements à la frontière prenaient une tournure
inquiétante.
La bataille de Qadissiya
Commençant les préparatifs, des ordres furent envoyés aux
gouverneurs de choisir de braves guerriers, des généraux
expérimentés, de bons orateurs et de les expédier vers la
capitale. Bientôt, Médine fut rempli des meilleurs fils de
l'Islam.
‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) voulait lui-même
conduire l'armée ; Talha, Zoubair, Abdur Rahman et d'autres
célèbres Compagnons étant désignés comme chefs des
différents régiments.
‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) marcha à la tête de
l'armée sur une distance de trois miles. Puis, il s'arrêta
afin de décider si oui ou non, il devait prendre la tête de
cette armée. L'opinion générale était pour, mais les
vétérans (vieux soldats) dirent que c'était un risque car
personne ne pouvait prédire le résultat de la bataille.
S'ils la perdaient, rien ne leur rendrait leur prestige et
leur confiance. Finalement, le commandement fut confié à
Sa’d Ibn Abi Waqqaas (Qu’Allah soit satisfait de lui),
l'oncle maternel du Prophète Muhammad (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) et ‘Umar (Qu’Allah soit
satisfait de lui) retourna à Médine.
Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) continua sa marche
jusque Koufa. Là, il apprit la mort de
Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui). Le frère de
Mouthanna, avec son armée de huit mille hommes se joignit à
Sa’d et lui transmit des informations importantes que
Mouthanna avait pu obtenir.
Tout en étant à Médine, ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de
lui) pensait soigneusement aux plus petits détails de la
Campagne et, transmettait constamment des instructions à
Sa’d.
En ce qui concerne l'organisation de l'armée et sa halte à
Qadissiya, c'est encore ‘Umar qui le décida. Ensuite, il
étudia une carte détaillée de la région environnante. A la
lumière de cette carte, il envoya de nouvelles instructions
concernant les tactiques à utiliser.
Yezdgird entend des conversations étranges
Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) reçut l'ordre qu'une
offre de paix soit faite à l'ennemi avant que la bataille ne
commence. Il choisit alors quatorze chefs de différentes
tribus pour être les ambassadeurs de l'Islam.
Yezdgird tint sa Cour pour les recevoir. La Cour étant un
miroir de pompe et de gloire, les Perses voulaient éblouir
ces habitants du désert par le spectacle de leur splendeur.
Mais les Musulmans se trouvaient n’être vêtus que de
rudimentaires vêtements. Avec leurs châles du Yémen sur les
épaules, leurs bottes de cuir, leurs fouets à la main, ils
pénétrèrent fiers dans la Cour royale. Les courtisans et
l’Empereur furent stupéfiés de la conduite intrépides de ces
arabes.
Les pourparlers de paix commencèrent, Yezdgird demanda aux
ambassadeurs ce qui les amenait dans son territoire. Na’man
Ibn Maqram (Qu’Allah soit satisfait de lui), chef de la
Délégation, s'avança et dit :
- « O roi ! Il n'y a pas longtemps, nous étions un peuple
ignorant et sauvage.
Allah nous a donné Sa miséricorde en nous envoyant Son
Prophète qui nous montra le Chemin de la Vérité. Il nous a
appelés vers la bonne vie et nous a délivrés de tous les
maux. Il avait dit que si nous acceptions son Message, nous
serions heureux ici bas et aussi dans l'Autre Monde. Nous
avons accepté son Message. Il nous a alors ordonnés de la
transmettre aux peuples voisins. Ce Message est l'Islam,
source de tous les Biens. L'Islam dit clairement ce qui est
Bien et ce qui est Mal. »
- « O nobles d'Iran ! Nous vous appelons à la paix. Si vous
l'acceptez, rien ne peut être mieux ! Nous vous laisserons
le livre d'Allah qui sera votre guide. Vous n'aurez qu'à
suivre ses Commandements. Dans le cas contraire, vous
paierez la Jizya (l’impôt de capitulation) et serez sous
notre surveillance. Nous vous assurerons qu'il n'y aura plus
d'injustice, ni de mal dans votre pays. Si vous refusez cela
aussi, l'épée devra alors décider. » Yezdgird avait écouté
calmement ce discours ; puis il dit :
- « O arabes ! Il n'y a pas si longtemps, aucun peuple
n'était aussi misérable que vous. Notre plus petite faveur
vous était suffisante. A chaque fois que vous faisiez un
mal, nous écrivions à un chef de frontière qui vous
remettait en bon ordre (dans le bien). Je vous conseille de
renoncer à votre fantaisie de conquête. Si vous n'avez pas
suffisamment de nourriture, faites-le nous savoir, nous vous
en enverrons. Nous vous désignerons un bon chef qui pourra
vous traite avec bonté. »
Quand le roi eut terminé, Moughira Ibn Zarara (Qu’Allah soit
satisfait de lui) se leva et dit :
- « O roi ! Nous étions certainement aussi misérables que
vous avez dit, peut-être mêmes pires. Nous mangions des
animaux morts, étions nus et dormions sur le sol dur. Mais
depuis que le Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) st apparu parmi nous, nous avons totalement
changé. Son merveilleux enseignement et son exemple de
loyauté ont fait de nous les chefs de ce monde. Même de
fiers rois comme vous ont peur de nous maintenant.
- « O Roi ! Une nouvelle conversation est inutile. Ou vous
acceptez le Prophète d'Allah en vous inclinant devant son
enseignement béni ou bien vous payez la Jizya. Si vous
n'acceptez aucune de ces deux choses, alors attendez que
l'épée décide ! »
Les paroles de Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui)
fâchèrent le roi :
- « Par Yazdan ! Cria-t-il en colère, si ce n'était pas
contre la loi que de répandre le sang des envoyés, je vous
aurais fait décapités. Mais j'ai envoyé Roustom pour
s'occuper de vous. Il vous enterrera ainsi que tous vos
camarades dans les tranchées de Qadissiya. »
Puis le roi demanda :
- « Qui est le plus respectable parmi vous ? »
- « Moi ! répondit Asim Ibn ‘Umar. »
Le roi prit un panier plein de terre et le plaça sur sa
tête. Asim partit avec le panier, le plaça devant le
Commandant Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) qui déclara
:
- « Félicitations pour la victoire ! L'ennemi nous a remis
lui-même sa terre. »
Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui), très content,
considérait cela comme un bon présage pour la victoire
musulmane. Plus tard, les événements prouvèrent qu'il avait
eu raison.
Roustom humilié
Avec une armée de cent vingt mille hommes, Roustom se
dirigea vers Qadissiya. Mais il avait peur du courage des
musulmans. Aussi continuait-il à remettre chaque fois la
bataille.
Les envoyés ne cessaient d'aller et venir d'un côté à un
autre.
Le dernier à visiter Roustom fut Moughira Ibn Shou'ba
(Qu’Allah soit satisfait de lui). Roustom fit tout ce qu'il
pût pour éblouir l'envoyé arabe : il s'assit sur un trône
d'or, avec une couronne de diamant à la tête. Toute la Cour
était recouverte de brocart, d'or et de diamant.
Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) descendit de
cheval et se dirigea vers le trône de Roustom. Il y a monta
et s'assit près de lui. Tous ceux qui étaient présents
furent déconcertés.
Les Gardes coururent sur Moughira (Qu’Allah soit satisfait
de lui) et le firent descendre du trône.
Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) resta indifférent.
S'adressant aux courtisans, il dit :
- « O nobles d'Iran ! Je pensais que vous étiez sages. Mais
vous avez prouvé votre stupidité. Nous, musulmans, n'élevons
pas les hommes au rang de Dieu. Le faible parmi nous ne
croit pas au pouvoir du fort. Je pensais que vous aussi
faisiez cela. Je ne savais pas que le fort parmi vous était
hautement considéré et adoré par le faible. Je ne savais pas
que vous ne croyiez pas à l'égalité des hommes. Si je savais
cela, je ne serai jamais venu voir votre Cour. Mais
laissez-moi vous dire que vous ne pouvez pas sauver votre
Empire avec ces méthodes. »
Le discours de Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) mit
fin aux pourparlers de paix. Mais ses paroles continuaient à
résonner dans les oreilles des nobles perses.
- « Ces paroles disent plus que la vérité » dirent quelques
uns.
- « Il incite le peuple contre nous » dirent d'autres.
- « Ceux qui méprisent les arabes sont réellement stupides »
dirent d'autres encore.
La
bataille
Au moins de Mouharram, la bataille de Qadissiya commença
enfin.
Sa’d Ibn Abi Waqqaas (Qu’Allah soit satisfait de lui), le
commandant musulman était malade. Aussi s'asseya-t-il sur le
toit d'une maison toute proche afin de diriger les
opérations.
Après la prière de l'après-midi, Sa’d (Qu’Allah soit
satisfait de lui) ordonna l'attaque. Comme c'était la
pratique musulmane, le Commandant cria trois fois :
- « Allah est très Grand. »
Au quatrième cri, l'armée entra en action.
Le combat continua tard dans la soirée. Les éléphants perses
furent à nouveau une épouvante pour les chevaux arabes. Les
archers musulmans firent de leur mieux pour les atteindre
ainsi que leurs cavaliers. Mais ce problème resta sans
solution.
Le premier jour s'acheva avec un avantage du côté perse.
Les blessés furent laissés aux soins des femmes, les morts,
enterrés.
Le matin du second jour, la bataille continua.
Mais avant la bataille, des petits groupes de renfort
provenant de Syrie, commencèrent à arriver et cela dura
jusqu'au soir jusqu’à se chiffrer à six mille hommes
supplémentaires.
Cette stratégie (de petits groupes) utilisée fit penser aux
perses que l'armée musulmane grossissait à une vitesse
effrayante et la peur se propagea dans leur coeur.
Les troupes syriennes élaborèrent une manière très
ingénieuse de combattre le danger des éléphants
difficilement contrôlables. Les deux armées luttèrent à mort
jusqu'à minuit. Bahman, le prince Shaar Baraz et beaucoup
d'autres chefs perses furent tués.
L’avantage passa du côté des musulmans.
Un étrange incident
Un incident étrange eut lieu au second jour de la bataille
de Qadissiya. Abou Mahjan Thaqafi, grand guerrier et grand
poète avait été mis en prison par le Général Sa’d (Qu’Allah
soit satisfait de lui) parce qu'il s’était énivré.
De la fenêtre de sa prison, ce brave guerrier regardait la
scène de la Bataille. Il voulait être un soldat de cette
Bataille. Passa à ce moment là Salma, la femme du général
Sa’d Ibn Abi Waqqaas. Il la supplia de le libérer afin de
pouvoir combattre et déclara :
- « Si je suis encore en vie jusque ce soir, je reviendrai
dans ma cellule en m'enchaînant moi-même. »
Touchée par cet appel, elle le libéra. Aussitôt, il se lança
dans la Bataille.
Du toit de sa maison, le général Sa’d (Qu’Allah soit
satisfait de lui) observait le courage et la performance
d'un de ses guerriers qui brisaà lui seul la ligne ennemie.
Il était rempli de joie pour son courage et voulait savoir
qui était-ce.
La nuit venue, Abou Mahjan (Qu’Allah soit satisfait de lui)
revint à la prison et s'enchaîna lui-même.
Le lendemain, Salma raconta à son mari son geste envers ce
brave prisonnier. Ce n'est qu'à ce moment là que Sa’d sut
qui était ce courageux guerrier d'hier.
- « Par Allah ! Cria Sa’d, je ne peux pas garder derrière
les barreaux un tel homme qui aime tant les musulmans.»
Et Abou Mahjan (Qu’Allah soit satisfait de lui) fut libéré.
- « Par Allah ! s'écria à son tour Abou Mahjan (Qu’Allah
soit satisfait de lui), jamais je ne toucherai plus à une
goutte de vin. »
Déroute des perses
La bataille entra dans son troisième jour. Les éléphants
perses posaient encore un problème. Sa’d (Qu’Allah soit
satisfait de lui) demanda à deux soldats comment
pouvaient-ils au mieux se débarasser de ce problème.
- « Crevez leurs yeux dirent ils. »
Deux gros éléphants conduisaient le troupeau. D'abord à
l'un, deux personnes en même temps crevèrent chacun un oeil.
Puis l'un des deux soldats trancha la trompe. La même chose
fut faite à la seconde bête.
Fous de douleur, les éléphants se dirigèrent vers la rivière
en chancelant.
Le reste du troupeau les suivit et on ne les revit plus.
La bataille fit rage toute la journée et toute la nuit. Le
lendemain matin, les chefs des différentes tribus arabes
demandèrent à leurs hommes de lancer l'attaque finale.
A cet appel, ils foncèrent dans les lignes ennemies, épées à
la main.
Avant midi, ils se trouvaient au coeur de l'armée perse.
Quelques hommes arrivèrent près de Roustom qui, pourtant se
trouvait loin en arrière de ses troupes. Assis sur son trône
d'or, Roustom dirigeait la bataille.
Pris par surprise, il essaya de se défendre mais fut tué
finalement par un soldat musulman du nom de Hilal Ibn
‘Alqama (Qu’Allah soit satisfait de lui). Ce dernier monta
sur le trône de Roustom et cria : - « Par le Seigneur de la
Ka’ba ! J'ai tué Roustom. »
La mort de Roustom acheva la défaite perse.
Le Daroufsh Kawayani tomba aux mains des musulmans.
Trente mille perses furent tués eu cours de cette bataille.
La perte des musulmans fut de huit mille tués.
Le Calife reçoit
les nouvelles
‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) qui était très
anxieux à propos du résultat de la bataille se réjouit de la
victoire des musulmans.
La campagne syrienne
La guerre avec Byzance était en cours lorsque ‘Umar
(Qu’Allah soit satisfait de lui) devint Calife.
Quelques jours plus tard, l'ennemi subissait une grande
défaite à Yarmouk.
Mais l'ennemi n'allait pas la prendre comme un règlement
final de relations avec les arabes. Byzance fut décidé à
faire disparaître les traces de cette défaite.
Aussitôt, de grandes armées furent rassemblées à Damas et à
Fahl.
L'Empereur de Byzance voulait reprendre ce qu'il avait
perdu, et, voulait donner aussi aux arabes une leçon qu'ils
ne devraient pas oublier.
Le commandant musulman Abou ‘Oubayda Ibn Al Jarrah (Qu’Allah
soit satisfait de lui) écrivit au Calife pour lui demander
des instructions. ‘Umar lui répondit qu'il devait se battre
sur deux fronts. Aussitôt Abou ‘Oubayda Ibn Al Jarrah
(Qu’Allah soit satisfait de lui) appliqua ses directives.
La chute de Damas
Damas était la capitale de la Syrie. Ses défenses étaient
très solides.
Abou ‘Oubayda Ibn Al Jarrah (Qu’Allah soit satisfait de
lui), assisté de généraux habiles comme Khalid Ibn Walid
(Qu’Allah soit satisfait de lui), Amr Ibn ‘As (Qu’Allah soit
satisfait de lui) et Yazid Ibn Abou Soufian dirigeait)
l'attaque.
Mais les troupes byzantines s'étaient enfermées dans la
ville et ne sortaient pas pour se battre.
Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) guettait constamment
le moment opportun. Il ne dormit presque pas. Une nuit, il
remarque une inhabituelle excitation à l'intérieur de la
ville. Les espions rapportèrent qu'un fils du Gouverneur
était né et que les gens de la ville faisaient la fête et
buvaient.
Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) saisit cette chance.
Il franchit un fossé en compagnie de quelques hommes
d'élite. Ils s'étaient munis de solides cordes avec
lesquelles ils grimpèrent sur le mur de la ville. Puis, ils
sautèrent à l'intérieur, tuèrent les gardes et ouvrirent la
porte. Le cri « Allah est Très Grand » s'éleva.
Les troupes de Khalid se ruèrent dans la ville. Les
commandants byzantins furent pris par complète surprise. Ils
ouvrirent en hâte la porte opposée de la ville, allèrent à
Abou ‘Oubayda Ibn Al Jarrah (Qu’Allah soit satisfait de lui)
et lui demandèrent la pajx. Abou ‘Oubayda Ibn Al Jarrah
(Qu’Allah soit satisfait de lui) qui ne savait rien de
l'exploit de Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) la leur
accorda avec empressement dans des conditions paisibles.
Marchant des portes opposées, Khalid et Abou ‘Oubayda se
rencontrèrent au milieu de la ville. Abou ‘Oubayda comprit
alors l'habileté de l'ennemi, mais, tint ses engagements de
paix. Damas capitula au mois de Rajab, en l'an 14 après
l'hégire.
Yazid Ibn Abou Soufian fut désigné gouverneur de Damas. Lui
et son jeune frère Mou’awiya conquirent les pays
avoisinants.
Les mérites de Khalid Ibn Walid Sayful Lah Al Masloul
reconnus
De Damas, l'armée musulmane marcha sur Fahl et la conquit.
Ensuite, elle prit la forteresse de Marj Roum, Hims et
Qansrin. Au cours de toutes ces batailles, Khalid joua un
rôle très important.
Lorsque ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) apprit les
exploits courageux de Khalid, il
pria pour lui : - « Qu'Allah bénisse l'âme d’Abou Bakr ! Il
savait apprécier les hommes mieux que moi. »
‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) rehaussa le rang de
Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) dans l'armée et
augmenta aussi ses pouvoirs.
‘Umar déclara : - « J'avais peur que les musulmans ne
viennent trop à dépendre de lui. »
Par ses services rendus à l'Islam et aux musulmans, Khalid
(Qu’Allah soit satisfait de lui) méritait beaucoup son rang
de Chef.
Héraclius s’enfuit
de la Syrie
L'Empereur de Byzance se trouvait à Antioche au moment où
Damas capitula. Les troupes de Byzance étaient sans aide
avant l'avance de la conquête arabe.
Finalement, des défaites constantes désespérèrent l'Empereur
de Syrie qui partit pour Byzance, lieu de sécurité.
« Au revoir O belle Terre de Syrie ! dit-il avec un soupir
lorsqu'il se trouvait debout au sommet d'une colline. Plus
jamais, je ne vous reverrai. »
Le pouvoir des musulmans
En atteignant Byzance, Héraclius envoya chercher un
prisonnier de guerre qui était tombé aux mains des musulmans
et qui s'était échappé récemment.
- « Quelle sorte de gens sont-ce ? » demanda l'Empereur.
- « O Empereur ! répondit l'homme : c'est un peuple
merveilleux ! Le jour, ce sont des guerriers sans peur, et
la nuit, ils la passent en prières. Partout où ils passent,
ils sèment la paix et la justice. Mais si des gens
s'opposent à eux, ils ne les laissent pas tranquilles
jusqu'à ce qu'ils soient arrêtés. »
- S'ils possèdent de tels pouvoirs, dit l'Empereur, ils sont
sûrs un jour de conquérir la Terre sous mes pieds.
Capitulation d’Antioche et de Ajnadain
Les musulmans prirent maintenant Aleppo. Puis, ils
marchèrent sur Antioche, ville qui était la capitale
asiatique de l'Empereur. Elle fut prise sans résistance.
Pendant que Abou ‘Oubayda (Qu’Allah soit satisfait de lui)
et Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) étaient occupés
dans le nord de la Syrie, Yazid, fils d'Abou Soufian,
prenant Beyrouth marcha le long de la côte et l'occupa.
La forteresse d'Ajnadain tomba ensuite. Puis ce fut le tour
de Jérusalem. Une armée musulmane assiégeait dé|à cette
dernière ville.
Chute de Jérusalem
Amr Ibn Al 'As (Qu’Allah soit satisfait de lui) assiégea
Jérusalem. Après la chute d'Antioche, Abou ‘Oubayda, Khalid
(Qu’Allah soit satisfait de lui) et d'autres chefs musulmans
se joignirent à lui.
Les chrétiens avaient peu d'espoir de Byzance. Aussi
décidèrent-ils de se rendre.
Cependant les chrétiens avaient quelque crainte. Ils
savaient que d'autres villes avaient cédé avant eux. Et,
dans chaque cas, les musulmans, vainqueurs ont respecté la
vie, les biens et les lieux d'adoration des vaincus,
permettant à ces derniers de suivre leur propre religion.
Mais à propos de Jérusalem, les chrétiens ne pouvaient pas
en être très sûrs car cette ville était aussi sacrée aux
musulmans qu'à eux.
Avant de se rendre, ils voulaient s'assurer qu'ils seraient
bien traités. Les chrétiens firent une proposition à Abou
‘Oubayda (Qu’Allah soit satisfait de lui) :
- « Nous sommes prêts à nous rendre, dirent-ils, mais votre
Calife doit venir ici afin de signer le traité de paix. »
Les chefs musulmans tinrent conseil sur cette proposition. A
la fin, ils l'acceptèrent.
- « Pourquoi répandre du sang inutilement, dirent ces chefs
musulmans, si les choses peuvent s'arranger ? »
La proposition des chrétiens fut communiquée au Calife.
Jérusalem pouvait être pris sans verser une goutte de sang.
Mais pour cela, ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui)
devait venir de Médine à Jérusalem. ‘Umar accepta donc et se
rendit à Jérusalem.
|