Un
savant du Maghreb a rapporté cette lettre datée du 1 Rajab de
l’année 910 (1504), d’un des musulman surnommés al-Ghourabah,
les Etrangers, qui restèrent en Andalousie, pour vous montrer qu’ils
endurèrent ce que nul n’endura dans l’histoire de l’humanité :
Comme
je l’ai mentionné dans l’introduction, le style d’écriture des
historiens Musulmans est incomparable avec celui des occidentaux et
vous en avez un nouvel exemple dans la lettre qui suit, qui bien que
le sujet soit pénible, est écrit sous la forme d’une brillante prose
:
« La
louange est à Allah, Saluts et Bénédictions sur notre maitre Muhammad,
sa famille, ses compagnons sur eux le salut et la paix. Frères qui
maintiennent leur religion comme une braise ardente et qu’Allah
récompense leurs actions pour ce qu’ils rencontrent, qui patientent
pour Son obéissance, les étrangers (al-ghourabah), les
proches (al-qourabah) si Allah le veut, voisins de Son
Messager dans le Firdaous Elevé de Son jardin, successeurs des
Ancêtres Pieux (salaf salih) dans le support des
difficultés (tahamoul mashshaqah) même si les âmes ont
atteint leurs limites. Nous prions Allah de nous avoir en pitié (yaltouf
bina) et qu’Il nous aide ainsi que vous dans la persévérance de
Ses droits avec la meilleure foi et sincérité. Qu’Il nous donne
ainsi qu’à vous une issue à nos affaires, de chaque difficulté une
sortie, après le salut et la paix sur vous de celui qui vous écrit
de ‘Oubaydillah, le plus petit de Ses serviteurs, quémandeur de Son
pardon et de Ses biens ‘Oubaydallah Ahmad Ibn Boujam’a
al-Maghrawi puis al-Wahrani (de la ville d’Oran).
Allah
accorde Sa Merci et sa Protection à tous, faisant de votre sincérité
et de vos difficultés les meilleures invocations pour une heureuse
fin et le succès après les horreurs (ahwal) de cette
maison (la vie de ce monde) et la réunion avec ceux qu’Allah a
comblés de Ses faveurs. Je vous demande de persister dans votre
religion de l’Islam et de la transmettre à ceux de vos enfants qui
ont atteint l’âge de la raison. Si vous ne craignez pas l’entrée du
mal de vos ennemis alors qu’il soit pardonné aux étrangers (touba
lil ghourabah) qui conseille le bien quand les gens se sont
corrompus. Et celui qui se rappelle Allah parmi les négligents est
comme le vivant parmi les morts.
Sachez que les idoles (asnam) sont faite de bois mort ou de
roche inanimée et qu’elles ne font ni bien ni mal. Que le royaume
est le royaume d’Allah qui n’a pas pris d’enfants et il n’y a nulle
autre divinité avec Lui, adorez Le, patientez dans Son adoration et
endurez dans Son culte, et la prière (salat) même avec la
foi, la Zakat même comme un cadeau à vos pauvres ou proches car
Allah ne regarde pas vos faces mais vos cœurs. Le lavage (ghousl)
de vos impuretés majeures (jounoub) même en vous baignant
dans la mer, et si vous êtes empêchés, faites la prière la nuit pour
celles du jour, et l’obligation juridique de la purification avec de
l’eau est annulée et vous devez faire les ablutions sèches (tayammoum)
quitte à passer les mains sur les murs. Si cela vous est impossible,
alors ce qui est connu est alors l’impossibilité de l’annulation de
l’obligation de la prière si la purification est impossible. Essayer
alors de faire un signe de la tête et des mains vers de la terre
pure, une pierre ou une roche ou des arbres pour vos ablutions
sèches et faites le par foi. Ceci a été rapporté par Ibn Naji dans
son interprétation (sharh) de son message (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) : « accomplissez ce que vous pouvez (faatou
minhou mastatartoum) ».
S’ils
vous contraignent, à l’heure de la prière (salat) de vous
prosterner devant des idoles ou statues ou de participer à leurs
prières, désengagez-vous avec votre intentions (fahroumou
bin-niyah), faites l’intention de votre prière juridique et
orientez-vous (ashirou) vers ce qu’ils s’orientent pour
Allah, et si ce n’est pas dans la direction de la Qiblah,
l’obligation est annulée comme dans la prière de la peur en cas de
frayeur.
S’ils
vous obligent à boire du vin, faites-le sans l’intention de son
utilisation et s’ils vous obligent à manger du porc, faites-le en le
repoussant avec vos cœurs (nakirin iyah bi qouloubikoum)
ainsi que s’ils vous contraignent à l’illicite. S’il vous marie avec
leurs filles cela vous est licite comme les gens du Livre (ahl
al-kitab) et s’ils vous obligent à leur marier vos filles, vous
devez être convaincu que cela est interdit même par contrainte, vous
devez le désavouer avec vos cœurs et penser que si vous auriez pu
employer la force, vous l’auriez empêché.
S’ils
vous contraignent à ce qui est interdit, faites le toujours en le
désavouant avec vos cœurs pour décharger vos responsabilités. Vous
ne devez conserver que votre argent et donner le reste si vous vous
repentez à Allah Exalté.
S’ils
vous contraignent à dire des paroles de mécréance, et pouvez
l’éviter faites le sinon reniez le avec vos cœurs convaincu de la
foi si vous les répétez. S’ils vous contraignent à insulter Muhammad
(Saluts et bénédictions d’Allah sur lui) en disant « moumad »,
pensez intérieurement qu’ils mentionnent quelqu’un d’autre que lui
comme le diable ou le Moumaddan (mensonges) des Juifs.
S’ils
vous contraignent à dire ‘Issa (Jésus) fils de Dieu, ayez
l’intention de dire Isqat Moudaf ou ‘Abdillah Maryam
Ma’boud bi-Haqq ».
S’ils
disent le Messie fils de Dieu, dites le par contrainte et s’ils
disent Maryam est Son épouse faites l’intention de penser
intérieurement à Damir le fils de son oncle qui l’épousa chez les
Bani Isra'il et qui la répudia. Et s’ils disent qu’il fut crucifié,
pensez qu’Allah Exalté l’a choisi et élevé dans les cieux (fil
‘oulou).
Et ce
qui vous pose des problèmes envoyez le nous, et je vous répondrais.
Je prie Allah de faire valoir l’Islam afin que vous puissiez
L’adorez ouvertement sans contrainte et sans peine avec l’aide des
honorables Turcs (les Ottomans) et j’atteste pour vous devant Allah,
que vous avez cru en Lui et que vous L’avez agréé et que notre
réponse vous est assurée. Wa Salamou ‘Aleykoum Jami’an et que
la paix soit sur vous tous.
Datée
le 1 Rajab de l’année 910, en priant Allah qu’elle parvienne aux
Ghourabah si Allah Exalté le veut ». Fin de la lettre.
Revenons-en peu en arrière sur notre chronologie pour conclure.
En
l’an 922 de l’Hégire (1516), Fernando V mourut et son fils Charles V
ou Charles Quint, le maudit fils du maudit[1],
lui succéda et sous son règne, il émit un édit en 1525 pour
évangéliser (tansir) de force tous les Musulmans qui étaient
restés en Andalousie. Celui qui refusait était contraint à quitter
l’Espagne après un certain temps et s’il n’avait pu le faire, il
était contraint à l’esclavagisme pour le reste de son existence. Il
ordonna de même de transformer toutes les mosquées qui restaient en
église puis il émit plus tard un nouvel édit royal interdisant à
tous les Musulmans évangélisés de force de quitter l’Andalousie et
ceux qui renieraient leur évangélisme seraient passible de la peine
de mort.
La
dureté de ces nouvelles lois poussèrent les Musulmans à se rebeller
plusieurs fois et toutes les rebellions finirent dans le sang.
Malgré l’extrémisme de ces lois, un nombre très restreint de
Musulmans restèrent fidèles à leur foi et il leur fut ordonné de
coudre un signe distinctif bleu sur leurs coiffes et de se
prosterner dans la rue si un convoi ou une procession de prêtres ou
d’hommes d’églises venaient à passer.
Lorsque Charles Quint visita Grenade en l’an 1527, les Maures, et
c’est le nom qui fut donné aux Musulmans d’Andalousie après la chute
de celle-ci, choisirent trois de leurs chefs, dont certains
descendaient du respectable compagnon Sa’d Ibn ‘Oubadah al-Ansari,
des Bani Ahmar qui étaient Don Fernando Ben Jass, Don Michel
Di Aragon et Diégo Luis Ben Sharah, pour présenter au roi leurs
doléances que leur faisait subir les Chrétiens, comme s’ils étaient
aveugles et avaient oubliés tout ce qu’ils endurèrent sous le règne
de son père Alfonsh V !
Suite
à leurs complaintes, le roi Charles Quint, le maudit, ordonna la
mise en place de nouveaux tribunaux inquisitoires qui après enquête
sur le traitement subit par les Maures décida de mettre en
applications les lois suivantes :
- Les
Maures doivent définitivement abandonner leur langue et il est
interdit de parler en Arabe,
- Les
Mauves doivent définitivement abandonner leurs habits islamiques,
- Les
Maures ne doivent plus utiliser leurs bains,
- Les
Maures doivent obligatoirement laisser les portes de leurs demeures
ouvertes les jours de fêtes, les vendredis et les samedis et,
- Les
Maures doivent abandonner définitivement leurs noms arabes et ne
doivent plus se donner des noms arabes.
Néanmoins, il leur fut permis par la suite l’emploi de la langue
arabe et le port de vêtements islamiques moyennant le paiement d’une
lourde taxe à l’état.
Lorsque Charles V ou Quint, le maudit, mourut en l’an 963 de
l’Hégire (1555), son fils le terrifiant catholique extrémiste
Philippe II, lui succéda et sur l’ordre de l’église, pendant trois
années, força les Musulmans à apprendre la langue castillane et de
remettre tous les livres arabes qui étaient en leur possession aux
représentants de l’état. Puis, une nouvelle loi força les Musulmans
à se vêtir comme les Chrétiens et les musulmanes à ne plus se
couvrir le visage et la tête et à sortir sans voile, ce qui n’est
pas sans rappeler la similitudes des lois de l’inquisition et celle
passées récemment dans certains pays d’Europe qui interdisent aux
femmes le port du Niqab et du voile en attendant le reste…
Les
femmes maures furent contraintes de s’habiller comme les chrétiennes
espagnoles et il leur fut aussi interdit d’utiliser du henné,
considéré comme un signe d’islamisme !
Puis,
il fut ordonné d’utiliser les bains comme lieu d’exécution (isti’dam)
avant qu’une nouvelle loi ordonne la destruction de tous les bains
publics et privés (‘amma wa khassah). Ces lois de terreur
furent passées en l’an 1567 et le résultats de toutes ces injustices
poussèrent les Maures à se rebeller à Grenade au mois de décembre
1568 qui attaquèrent un groupe d’inquisiteurs chargés de
l’application de ces lois qui se dirigeaient vers la ville, ainsi
qu’un détachement armés de soldats croisés qui protégeaient un
convoi de transport de canons (madafi’), qui comme vous le
savez devint, après la chute de Constantinople ou ils furent
utilisés la première fois, une arme fréquemment utilisée lors des
conflits.
Les
Maures réussirent à mettre la main sur cet armement en l’an 976 de
l’Hégire (1568) et leur chef était Faraj Ibn Faraj, des Banou Siraj
qui était la plus puissante tribu arabe de Grenade avant sa chute,
au service des Bani Ahmar. Les Banou Siraj furent les
descendants des Banou Tayy al-Qahtaniyah al-‘Ariqah et Muhammad
des Bani ‘Amkoun.
La
rébellion se propagea dans les montagnes de la Sierra Morena (jibal
basharat), non loin de Grenade ou les Maures tuèrent tous les
croisés qu’ils trouvèrent dans la région qu’ils occupèrent et
bientôt la rébellion se propagea dans toutes les anciennes villes
musulmanes.
Les
Maures choisirent, pour les commander, un jeune homme âgé de la
vingtaine du nom de Don Fernando Di Cordoba Di Valor, un petit
enfant descendant de ‘AbderRahmane ad-Dakhil et de ‘AbderRahmane
an-Nassir et d’Hisham Ibn ‘Abdel Malik Ibn al-Marwan l’Omeyyade,
donc, un Omeyyade Qourayshi.
Les
rebelles Maures prirent pour roi Don Fernando Di Cordoba Di Valor
dont le véritable nom était Muhammad Ibn al-Oumayyah qui se
surnomma Sahib al-Andalous wa Gharnata. Il nomma son oncle,
aussi un Omeyyade, Fernando as-Saghir commandant de l’armée et le
surnomma, Bidin Jawhar puis, il nomma Faraj Ibn Faraj ministre de
l’état. Ce groupe de rebelles eut la particularité de ne s’en
prendre qu’aux hommes d’églises, les moines, les prêtres, les
évêques, etc., qu’ils voyaient comme la cause principale de leurs
malheurs.
Face
à cette menace, le gouverneur de Grenade, le marquis Di Mandikhar,
leva une grande armée et après un certain nombre de batailles
réussit à mettre fin à la rébellion. Muhammad Ibn Oumayyah
réussit à s’enfuir mais un grand nombre de ses compagnons furent
tués. Comme nous l’avons précédemment mentionné, le marquis Di
Mandikhar aider par le marquis Los Villis fit égorger tous les
rebelles et leurs familles qui tombèrent entre ses mains et ceux qui
furent prisonniers devinrent des esclaves.
Pour
se venger des rebelles, le gouverneur de Grenade fit exécuter tous
les prisonniers maures de la ville mais en échange les rebelles
apprirent qu’il valait mieux se rebeller et vivre honorifiquement
que de se soumettre aux croisés et vivre dans l’humiliation. Une
nouvelle rébellion vit donc le jour, et Muhammad Ibn Oumayyah
sortit de l’ombre pour la commander. Il envoya son frère à Islamboul[2]
pour demander de l’aide au Sultan Salim II Ibn Souleyman
al-Moushari’, qui était surnommé as-Sikir et était le fils de la
juive Roxanne, qui ne put venir à leur aide du fait que les armées
ottomanes combattaient sur plusieurs front en Europe mais aussi en
Asie contre les Safawide (shiites).
De
même, les Maures ne purent obtenir aucune aide hormis les promesses
et la pitié pour ce qu’ils enduraient du Maghreb central et extrême.
Seul un groupe de Moujahidine tunisien accompagné de Turcs
répondit à leur appel et réussirent à débarquer en Andalousie et à
rejoindre leurs rangs. Les Maures continuèrent de harceler les
forces croisées espagnole de Grenade et l’empereur de Madrid
convoqua le marquis Di Mandikhar puis le désista pour son inaptitude
à mettre fin à la rébellion.
Alors
que la rébellion prenait de l’importance, personne ne prêta
d’attention pourtant à cet évènement majeur lorsque Muhammad
Ibn al-Oumayyah fut assassiné par un des soldats Turcs. D’après les
historiens, la cause de cet assassinat est dut à une jeune femme que
Muhammad Ibn Oumayyah prit à l’un de ses commandants du nom
de Diégo Ibn al-Wazir qui pour se venger aurait comploté (tadbir)
contre lui. Il écrivit une fausse lettre, signée par Ibn Oumayyah,
destinée au chef principal (qaïd al-‘am) Ibn ‘Abbou lui
ordonnant de tuer les soldats Turcs. Diégo Ibn al-Wazir fit que
cette lettre tombe aux mains des Turcs qui allèrent trouver Oumayyah
sur le champ et l’exécutèrent.
Ibn
‘Abbou, le fils de l’oncle de Muhammad Ibn Oumayyah appelé
al-Mouriski Diégo Lopez, prit la succession après lui et se surnomma
Moulay ‘Abdillah Muhammad et se retrouva à la tête d’une
armée de 10.000 combattants. Mais d’un autre côté, son frère Don
Juan envoya une grande force pour le combattre et un certain nombre
de batailles eurent lieu toujours à l’avantage des armées régulières
espagnoles qui payèrent toutefois un lourd prix face à ces
combattants acharnés. Les armées régulières proposèrent plusieurs
fois la paix et à la fin la quantité l’emporta sur le courage et
Moulay ‘Abdillah se retira un peu plus profondément dans les
montagnes avec un certains éléments de son armée et au mois
d’octobre 1570 ou l’an 978 de l’Hégire, Philippe II émit l’ordre de
déplacer tous les Maures de Grenade vers les autres villes
d’Espagne.
Les
Chrétiens espagnols achetèrent un des commandants de Moulay
‘Abdillah avec une grande quantité d’argent et de biens si bien
qu’il tua ce dernier et leur donna sa dépouille en 1571 et avec cet
assassinat perpétré par ce traitre, la rébellion des Maures prit fin
en l’an 979 de l’Hégire.
Et
encore une fois, je remarque le nombre élevé d’évènements similaires
de l’histoire d’Andalousie à ceux de notre époque !
L’élimination finale des Maures
Le
vil et maudit croisé Philippe II, mourut à la fin du seizième siècle
en 1598 soit l’an 1007 de l’Hégire et son fils Philippe III lui
succéda et à la fin de son règne, s’infiltra dans l’idée des
croisés, l’élimination finale des 600.000 Maures qui étaient restés
en Andalousie.
En
l’an 1601, Moutranj Ribera émit un rapport sur les Maures qui fut
rapporté par l’Oustad Muhammad ‘AbdAllah Ibn ‘Inan dans son
livre « kitab dawlah al-isbane fil andalous » et qui
stipule : « Les Maures ne reconnaissent (la ya’tarifoun) ni
n’acceptent (wala yataqabbaloun) la bénédiction ni les
obligations religieuses de la dernière religion révélée, ni ne
mangent du porc, ni ne boivent du Nabid (boisson alcoolisée)
ni ne font aucune chose que font les Chrétiens. Ils ont
l’inébranlable volonté (‘azm rasikh) de rester Musulmans
comme l’étaient leurs pères et leurs grand pères et les inquisiteurs
généraux savent que les Maures même s’ils sont emprisonnés une année
ou plus, et que le dogme chrétien leur est enseigné durant tout ce
temps, ils ressortent sans en connaitre un seul mot (et pour cause
si 1+1+1=1 personne ne va croire un tel truc !). Ils ne connaissent
pas le dogme (chrétien) parce qu’ils ne veulent pas le connaitre et
ils ne veulent rien faire qui peut les rendre des serviteurs
Chrétiens » et ce rapport était absolument véridique.
Au
mois de septembre 1612, soit en l’an 1021 de l’Hégire, il fut décidé
de l’élimination finale des Maures et ce nouveau décret (marsoum)
fut appliquée et conduisit à la fin des Musulmans en Andalousie,
nous disons jusqu’à un certain temps seulement. Si Allah Exalté, à
Lui les Louanges et la Gloire le veut, l’Islam reviendra dans le
monde entier et cela ne dépendra ni de moi et ni de vous. C’est un
évènement qui aura lieu et qui fait partie de notre dogme et une
partie de notre dogme sur lequel nous n’avons aucun doute parce
Allah Exalté dit la vérité et Son Messager (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) de même. Quant au comment, vous n’avez pas besoin
de vous triturer le crâne et pour les circonstances, je vous invite
juste à réfléchir sur l’actualité récente et voir comment un
évènement d’une triste banalité peut conduire à une mortelle vérité.
Ce
diabolique et infâme décret mentionnait : « Obligation pour tous les
Maures et leurs enfants de quitter l’Andalousie sous trois jours à
partir de l’affichage de ce décret. Ils devront quitter les villes
et les villages vers les lieux qui leur seront indiqués par les
responsables de l’état. Quiconque ira à l’encontre de cet ordre,
sera puni par la mort. Les vaisseaux de la marine espagnole les
transporteront vers la côte du Maghreb et la nourriture des expulsés
sera à la charge de l’état. Ils leur sera permis d’emmener avec eux
juste ce que leur dos leur permettra de porter ».
Ce
décret fut appliqué et vous n’en doutez point avec la plus extrême
rigueur et la première vague d’expulsés qui s’éleva à 23.000
personnes, partit de Dénia pour le port d’Oran en Algérie qui était
à cette époque sous le contrôle de l’Espagne, puis d’Oran à Tilimsen
sous la garde de mercenaires.
- De
Valence un groupe de 25.000 Maures quitta l’Andalousie.
- De
Castille, 4.000 prisonniers Musulmans furent remit à la France.
-
D’Aragon, 25.000 quittèrent l’Andalousie et 25.000 autres se
rendirent en Navarre française ou le roi de l’époque Indi IV leur
autorisa de se rendre en France à la condition qu’ils deviennent
catholiques. Ceux qui refuseraient seraient transportés par bateaux
pour le Maghreb et donc puisque cela ne changeait en rien leurs
conditions, 25.000 Musulmans quittèrent le royaume français de
Navarre.
- De
Grenade 100.000 Musulmans partirent dont certains transportés par
des navires français et italiens se rendirent en Turquie, en Egypte,
en Syrie et certains jusqu’en Inde ! Mais la plupart d’entre eux se
rendirent vers les pays du Nord de l’Afrique.
Il ne
faut aucun doute que de tel déplacement de population ne peut se
faire en un temps restreint et demande une quantité considérable de
moyens. Mais pire les expulsés furent sujets à une multitude de
contrainte, la maladie, la faim, le brigandage sans compter le mal
du pays où ils étaient établit depuis des siècles.
Les
historiens ont rapporté que 600.000 Musulmans furent déportés et
qu’il ne resta pratiquement plus personne en Andalousie qui fut
islamique et où vécurent les Musulmans durant plus de huit siècles
que nous venons de brièvement détaillé !
Et il
n’y a de force et de puissance qu’en Allah !
Comme
je l’ai plusieurs fois fait remarquer au cours de ce texte, il
existe un grand nombre de similitude entre l’Histoire de
l’Andalousie et ce que subissent les Musulmans de nos jours à
travers le monde. Les états Musulmans grands et petits sont
comparables à ces royaumes indépendants et déchirés, au service des
ennemis des Musulmans mais pire, l’ennemi est désormais au cœur de
l’état et représente l’état contre la volonté populaire. Point n’est
besoin de vous donner des exemples, vous les avez au quotidien dans
les nouvelles internationales.
Les
armées ne sont plus là pour défendre les Musulmans mais pour les
opprimer, appliquer les lois scélérates des dirigeants et protéger
ces derniers et c’est là le seul but de leur existence. Si l’ennemi
venait à entrer dans le territoire musulman ces mêmes armées
disparaissent totalement comme si elles n’avaient jamais
existées sans même tirer le moindre coup de feu car elles n’ont tout
simplement pas été créé pour ce but !
Quant aux organisations soit disant « fraternelles » des pays
amis, qui parlent et prennent des décisions au nom des peuples, ne
le sont pas puisqu’elles ne parlent ni au nom de l’Islam, ni ne
représente l’Islam mais plutôt au nom du nationalisme et de
l’intérêt personnel. Ce qui leur importe le plus c’est de conserver
le pouvoir et peu importe le prix qu’il faut payer.
Nous
avons vu aussi combien les sectes déviantes eurent un néfaste effet
sur les états et quand elles ne causèrent pas leurs destructions,
s’allièrent avec les ennemis de l’Islam et aujourd’hui ces même
sectes travaillent dans l’ombre et ont tenté plusieurs fois de
détruire les Musulmans sans succès. Mais, elles sont toujours là,
attendant le moment propice pour répandre leurs maux. De même,
d’autres sectes, toutes aussi dangereuses, ont fait leur apparition
avec des noms tout aussi enjoliveurs que celui des Mouwahhidine
et dont il faut se méfier.
La
division des Musulmans engendra leurs pertes et l’unification leurs
forces car la division ne génère que la faiblesse, l’éclatement et
la défaite. Lorsque les Musulmans furent unifiés, ils devinrent
imbattables car la force des Musulmans est basée sur trois points
essentiels :
-
L’unité,
-
L’attachement à la religion et,
- Le
combat dans la voie d’Allah le Très Haut.
Et
les causes de la victoire sont aussi trois :
- La
foi (al-iman) en Allah le Très Haut sachant qu’Il est seul
Détenteur de Puissance donc de victoires et que c’est de Lui Seul
que nous dépendons,
- La
fraternité et l’unité (al-oukhouwa wal wahda) et,
- Les
armes, car sans armes nul ne peut se défendre.
La
maladie et le remède sont connus et la roue du temps tourne pour les
nations et telle est la loi universelle. La victoire engendre la
complaisance et le laisser aller pour certains et pour d’autres,
elle engendre l’injustice et la terreur si bien que dans les deux
cas, les nations doivent être remplacées puisqu’elles ont failli à
leurs missions.
D’autres nations arriveront de la même manière que nous sommes
arrivés après d’autres nations. Les chagrins de certains deviendront
joies et les joies des autres deviendront chagrin et l’humanité ira
de l’avant jusqu’au dernier homme et tous joueront le rôle qu’il
leur est alloué sur cette terre.
Quant
aux croisés et les croisades, la guerre n’est pas finie, même si le
général Allenby entrant à Jérusalem affirma que les croisades
étaient finies, elles ne le sont pas car d’autres Allenby ont repris
et reprendront le flambeau sous d’autres noms. Jérusalem est occupée
et Jérusalem doit être libérée et sera libérée c’est une guerre
incessante entre les croisés et les Musulmans jusqu’à la libération
de la ville et c’est dans la nature humaine de conduire les guerres.
Et c’est aussi dans la nature des croisés de combattre l’Islam et
les Musulmans jusqu’à ce que le dernier d’entre eux ait été tué
comme en Andalousie. Et l’inquisition est toujours à l’œuvre au
quotidien dans les pays Musulmans mais l’injustice ne peut durer
quand bien même elle durerait des millénaires ! Combien de tyrans
orgueilleux, la terre a avalé depuis le début de l’humanité ?
L’Andalousie était et restera une terre d’Islam dans les livres
d’Histoire des Musulmans et nul ne peut contester ce fait ! Et elle
le restera aussi dans la communauté musulmane car elle fait partit
de son patrimoine.
L’Islam a besoin d’hommes comme ‘Ouqbah Ibn Nafi’, Hassan Ibn
Nou’man al-Ghassani Sheikh al-Amin, Tariq Ibn Ziyad, Moussa Ibn
Noussayr, al-Hajib al-Mansour, Youssouf Ibn Tashfine, des
hommes assit sur leurs chevaux derrière leurs troupes et non pas des
hommes assis sur des chaises derrière les rangs des colloques vains
et inutiles. L’Islam est une religion d’action et non de paroles.
Vous avez vu par exemple les efforts que demandèrent la conquête du
Maghreb qui ne s’est pas faite en un jour mais pratiquement sur un
siècle et jamais les Musulmans ne baissèrent les bras ! Et cela est
l’exacte définition du mot Jihad : Effort !
Les
malheurs ont qu’il y a toujours quelque chose pour les faire oublier
sauf pour la chute de l’Andalousie. Jamais rien n’est venu compenser
cette perte et elle restera une plaie permanente dans le cœur des
Musulmans.
Quant
aux criminels qui n’ont jamais été jugé ou le ne seront jamais sur
cette terre, le seront sans aucun doute dans l’au-delà et tout ce
qu’ils ont commis ou dit a été consigné par des scribes. Tous les
innocents tués pour aucune raison entendront ce jour le verdict
rendu contre leurs assassins et recevront leur total dédommagement.
Quant à leurs assassins en ce jour, ils aimeront n’avoir jamais
existé lorsqu’ils verront l’ignominieux châtiment qui les attend.
L’Histoire de l’Andalousie étant finie du moins pour le moment, je
voudrais revenir très brièvement sur la présence des Musulmans en
Europe, dans les îles méditerranéennes, puis revenir sur l’Histoire
du Maghreb par pays respectifs afin de paver la voie pour le dernier
volet de la série des Abrégé.
Révision finit al-Joumou’a 20 Shawwal de l’année 1433 de
l’Hégire
11
septembre 2012
Travaillant toujours sur cet abrégé, il me parait définitif
d’ajouter un troisième volume qui sera un récapitulatif des
évènements précédents mais aussi dont le thème principal sera :
L’inquisition et les nombreuses similitudes par rapport à la
situation actuelle des musulmans. Nous verrons par exemple que le
« water-boarding » ou la suffocation par eau, était déjà employé à
l’époque contre les musulmans par les inquisiteurs. Ce volume ne
sera ajouté que si une seconde édition de cette édition paraitra un
jour insha Allah car j’ai déjà une masse considérable de travail
devant moi.
Wa salatou wa salamou 'ala rassou
Vendredi 26 Dzoul Qi’dah 1433
11
octobre 2012
[1]
C’est ainsi qu’ils sont systématiquement nommé par Abi Zar’
al-Fassi auteur du livre « annis al-moutrib fi rawd
al-qirtas fi akhbar moulouk al-maghrib wa tarikh madinat fas
».
[2]
Islamboul (la ville de l’Islam) ou al-Qonstantiniyah qui
n’est autre que la ville de Constantinople, la capitale des
Ottomans. Cette ville s’appelle de nos jours Istanbul.