Des agents et des traîtres
Le premier agent soviétique le roi Zahir Shah et l’application
des deux premières étapes de la domination soviétique
Pour l’Afghanistan, les Soviétiques exécutèrent les deux
premières étapes avec une relative aisance.
L’Afghanistan était gouverné à cette époque par le roi Zahir
Shah, (dont les Américains recruteront les descendants) qui
était prêt à vendre sa religion et ses gens, offrit son total
soutien aux Soviétiques. Cependant, lorsque l’étape deux du plan
fut tentée d’être appliquée, les Musulmans réalisèrent les
ambitions anti-islamiques de Zahir Shah. Les ‘Ulémas et les
religieux se révoltèrent contre ses actions anti-islamiques
ouvertes. Ils commencèrent à publier des magazines et
entreprirent une campagne littéraire pour contrer la fausse
propagande de Zahir Shah.
Les Professeurs Ghoulam Muhammad Niazi, ‘Abd ar-Rab Sayyaf et
Mawlana Arsalan Rahmani se distinguèrent dans ces efforts.
Finalement en 1972, quand les Soviétiques se rendirent compte
que Zahir Shah était incapable d’étouffer le soulèvement
religieux, ils le déshonorèrent en le destituant et l’envoyèrent
en exil à Rome.
Le second agent soviétique,
Daoud Khan
Le neveu de Zahir Shah, Daoud Khan fut alors nommé président de
l’Afghanistan. Il prit des mesures immédiates et énergiques
contre le soulèvement religieux, arrêta et emprisonna ses chefs
et leurs partisans.
Cependant, cela ne renforca que le mouvement. Certaines figures
clés dont Qalb ad-Din Hikmatyar et Rabbani se rendirent au
Pakistan, d’où ils renforcèrent et regroupèrent leurs forces
pour commencèrent à lancer des petites attaques et des raids
contre les postes de contrôle de police et à d’autres cibles.
Daoud Khan réagit avec plus d’arrestations et plus de tortures
mais il faillit à écraser les forces de l’Islam et ne fit que
renforcer leurs forces.
Le troisième agent Nour
Muhammad Tourakaï et la déclaration du Jihad
En 1978, les Soviétiques décidèrent qu’ils avaient eu assez de
Daoud Khan. Avec leur soutien, le troisième agent (laquais ou
larbin), Nour Muhammad Tourakaï tua Daoud Khan et prit le
gouvernement. Tourakaï était le président du parti communiste
Khalq (le groupe politique communiste rival étant le parti
Parcham).
Il lanca la « révolution rouge » communiste et installa un
gouvernement purement communiste en Afghanistan. Suite à cette
action, les ‘Ulémas d’Afghanistan lancèrent une déclaration
nationale immédiate de Jihad. Quatre-vingt-dix-huit pour cent
des gens se rangèrent à leurs côtés et supportèrent le Jihad. Le
reste des deux pour cent étaient les communistes acharnés qui
contrôlaient l’armée et le gouvernement.
L’esprit de Jihad parmi le public était aussi grand que la
désertion en masse de l’armée afghane en faveur des Moujahidine
si bien que Tourakaï perdit totalement contrôle du gouvernement
en dépit de tous ses efforts obstinés. Et ainsi, conformément à
leur système de récompense passé pour de tel « traitre » les
Soviétiques firent assassiner Tourakaï et le remplacèrent par un
nouveau larbin, Hafizoullah Amin.
Le quatrième et cinquième
agent Hafizoullah Amin, Babrak Karmal et Najiboullah
Hafizoullah Amin resta au pouvoir seulement trois mois quand les
Soviétiques résolus qu’il était un échec, décidèrent qu’une
intervention militaire de grande envergure était nécessaire pour
empêcher un gouvernement de Moujahidine de s’établir.
Ainsi, en décembre 1979, ils assassinèrent Hafizoullah Amin et
le remplacèrent par leur cinquième agent, Babrak Karmal, le
président du parti communiste Parcham qui à son tour, sera
désisté quelques années plus tard et remplacé par Najiboullah,
pendu par la suite par les Taliban en 1997.
Et se vérifie un autre Hadith du Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) qui a dit et qui s’appliquent parfaitement
aux traitres comme ces gens-là : « Quiconque cherche à plaire
aux gens en provoquant la colère d’Allah, Allah permettra à ces
mêmes gens de se débarrasser de ses affaires. » (Tirmidi)
L’Afghanistan post-soviétique
1989-1994
Chaos suivi par la paix
Le départ des Soviétiques de l’Afghanistan en 1989 et le martyr
des figures clés de l’Afghanistan résulta en un complet chaos
fomenté par l’Arabie Saoudite, la Jordanie et ses alliés
occidentaux pour empêcher la création d’un Etat Islamique. Les
différents seigneurs de guerre luttèrent alors les uns contre
les autres en fonction des valises de dollars qu’ils recevaient
tandis que les criminels, les brigands et les pédérastes
profitèrent du chaos total qui s’ensuivit. Cette situation dura
jusqu’en 1994, lorsque les Talibans reprirent certaines régions
et y apportèrent paix et sécurité.
En 1996, les Taliban avaient repris la plupart de l’Afghanistan
et réinstauré la paix et la tranquillité que les Afghans avaient
perdue depuis des décennies. La Shari’ah fut appliquée, les
brigands et les abus sévèrement réprimés, les femmes protégées,
la culture de l’opium arrêtée au grand dam des Américains qui
contrôlaient la marché mondial des narcotiques et finalement
l’ordre public maintenu.
L'agent Najibullah accueillant les communistes russes
L'agent Najibullah et son frère pendu par les Taliban lors de leur prise de Kaboul après le retrait soviétique
La réponse du monde contre la
Shari’ah
Le monde se retourna contre les Taliban pour leur « crime »
d’avoir implémenté la Shari’ah et la paix entre les citoyens
Afghans. Une campagne médiatique occidentale de grande envergure
fut lancée pour les diffamer et un embargo s’ensuivit qui allait
se renforcer après qu’Oussama Ibn Laden menaça d’attaquer les
Etats Unis à cause de leur cruauté envers les Palestiniens car
il se trouve qu’Oussama Ibn Laden était en Afghanistan à cette
époque et ainsi les nations du monde s’apprêtèrent à attaquer
l’Afghanistan mais il fallait un prétexte sensationnel pour
pouvoir procéder.
C’est durant la guerre afghane contre les soviétiques qu’apparut
Oussama Ibn Laden et les figures clefs du Jihad qui allait
devenir quelques décennies plus tard international.
Les Soviétiques et le Jihad
Afghan 1979-1989
Cette guerre historique débuta avec l’invasion soviétique de
l’Afghanistan en décembre 1979 et dura dix années puis les
Soviétiques vaincus se retirèrent humiliés en 1989. Quelques
années plus tard, le communisme allait disparaitre dans la
poubelle de l’histoire, l’Union des Républiques Socialistes
Soviétique s’écrouler et donner naissance à la Fédération de
Russie qui ne se remettra pas de sa défaire et tentera une
nouvelle fois de relancer son plan d’expansion.
Ironiquement, les soviétiques et après eux les Etats Unis, qui
voulurent voulu effacer les racines de l’Islam à leur suite,
allaitent être eux-mêmes la première cause de la revitalisation
de l’Islam mondial à travers deux hommes principaux, ‘Abd Allah
‘Azzam et Oussama Ibn Laden.
‘Abd Allah ‘Azzam
‘Abd Allah Youssouf ‘Azzam fut décrit par les spécialistes comme
le « Revivificateur du Jihad du 20ème siècle » par le Magazine
Times.
Né en Palestine, il connut les affres de la vie sous le pouvoir
de l’occupation. Il fut un jeune homme sérieux et dévoué qui, de
la Jordanie au cours des années 1960, participa au Jihad contre
l’occupation de la Palestine. Mais la résistance à cette époque
n’était pas comme il l’entendait mais un mouvement composé des
nationalistes qui ne prenaient pas la religion au sérieux,
jouaient au carte, écoutaient de la musique et la propagande
communiste à la place de prier Allah, à Lui les Louanges et la
Gloire, pour la victoire.
Un jour il demanda avec emphase à un des « Moujahidine »
(combattants) palestiniens quelle était la religion derrière la
révolution palestinienne à quoi il répondit tout à fait
clairement et brusquement : « Cette révolution n’a aucune
religion derrière elle. » Ce fut le comble et ‘Abd Allah ‘Azzam
quitta la Palestine et se rendit en Arabie Saoudite pour
enseigner dans les universités.
Quand il entendu parler du Jihad en Afghanistan, il s’y rendit
et dès lors consacra sa vie entière à appeler le monde musulman
à son aide et se promit lui-même de ne jamais le quitter, en
espérant établir un califat islamique, selon la volonté d’Allah
Exalté ou mourir dans le processus. Il travailla avec Oussama
Ibn Laden, pour fournir des services aux combattants émigrés tel
que Bayt al-Ansar (La Maison des Aides). Il voyagea dans le
monde entier, demandant aux Musulmans de se rallier à la défense
de leur religion et de leurs terres et écrivit un certain nombre
de livres relatifs au Jihad et à la Défense des Terres
Musulmanes.
De plus, il participa en personne au Jihad afghan en dépit du
fait qu’il était âgé de la quarantaine et traversa
l’Afghanistan, du nord au sud, l’est à ouest, par les montagnes
et les plaines, dans la neige, la chaleur et le froid, montant
des ânes et à pied. Les jeunes hommes qui l’accompagnaient
avaient l’habitude de se fatiguer de tels efforts, mais pas ‘Abd
Allah ‘Azzam.
‘Abd Allah Azzam pratiqua le Jihad sous toutes ses formes en
répondant à l’appel d’Allah Exalté : « Légers ou lourds,
lancez-vous au combat, et luttez avec vos biens et vos personnes
dans la voie d’Allah. Cela est meilleur pour vous, si vous
saviez. » (Qur’an, 9:41)
Il éleva aussi sa famille dans le même esprit et son épouse se
livra au soin des orphelins et à d’autre travail humanitaire en
Afghanistan. Il refusa des positions d’enseignants dans un
certain nombre d’universités, en déclarant qu’il ne quitterait
pas le Jihad jusqu’à ce qu’il trouve le martyr ou soit
assassiné. Il avait toujours l’habitude de réitérer que son but
ultime était de libérer la Palestine.
Il disait toujours : « Les Musulmans ne peuvent pas être vaincus
par d’autres. Nous les Musulmans ne sommes pas vaincus par nos
ennemis mais par ceux des nôtres (les apostats, les hypocrites
qui se cachent sous le masque de l’Islam) qui nous combattent. »
C’est quand Oussama Ibn Laden se rendit en Afghanistan qu’il
rencontra ‘Abd Allah ‘Azzam et travailla avec lui.
De la première visite
d’Oussama en Afghanistan
Pendant sa dernière adolescence, Oussama entendit que les Russes
avaient envahi l’Afghanistan dans une guerre qui allait tuer un
million d’Afghans. Comme beaucoup d’autres jeunes musulmans
arabes, il recueillit des donations et se rendit en Afghanistan
pour soutenir le Jihad (lutte de résistance). Il y rencontra
‘Abd Allah ‘Azzam qui fournit des facilités aux combattants
arabes tandis qu’Oussama apportait les fonds du royaume
saoudien. ‘Abd Allah ‘Azzam voulu protéger les Musulmans
d’Afghanistan et faire de l’Afghanistan un véritable Etat
Islamique à partir duquel l’Islam serait revivifié. Un plan que
les agents souverains du monde musulman avaient tenté de
prévenir par tous les moyens depuis 1924 et qui sera plus tard,
dans les années 2000 et au-delà un point clé de la stratégie
d’al-Qa’idah, d’éliminer l’influence de ces puissances dans les
terres d’Islam avant d’établir un Etat Islamique.
Durant l’invasion Soviétique de l’Afghanistan, l’Amérique
soutien le Jihad et ainsi que l’Arabie Saoudite non pas pour les
Musulmans mais pour empêcher le projet d’hémogénie soviétique et
détruire la seule supe puissance capable de rivaliser avec eux.
Ils utilisèrent donc tous les moyens et envoyèrent des experts
pour entrainer les combattants et fournirent aussi des armes aux
pauvres Afghans. Par conséquent, ces derniers furent formés aux
techniques de guérilla, de réalisation de bombes, aux actes de
sabotage et entraînement d’armes.
Un grand nombre de batailles furent livrées contre les Russes et
un grand nombre de commandants afghans se firent une réputation
au cours de cette guerre tel que Qalb ad-Din Hikmatyar, Shah
Mas’oud, Jalal ad-Din Haqqani qui sera connut plus tard comme le
Réseau Haqqani et qui allait devenir la plus forte force de
guérilleros afghans au début du 21ème siècle.
Jalal ad-Din fut un proche ami de ‘Abd Allah ‘Azzam pendant le
Jihad russe et continua à avoir de l’influence sur le Réseau
Haqqani au cours des années 90 et 2000.
Jalal ad-Din se retira par la suite à cause de son âge avancé et
depuis l’invasion américaine, il légua son commandement à son
fils Siraj ad-Din Haqqani, un commandant expérimenté et endurcis
par les batailles.
Les pré-Taliban
Des jeunes hommes comme ‘Omar qui allait être connu plus tard
sous le nom de Mollah Muhammad ‘Omar Moujahid participèrent
aussi au Jihad contre les Russes, et ce dernier lors d’une
bataille, perdit un de ses yeux qu’il arracha lui-même sans que
cela ait un impact sur son moral.
Ces jeunes hommes étaient issus de familles religieuses à qui il
fut enseigné qu’il était nécessaire de lutter contre un
quelconque envahisseur quand bien il ne prendrait qu’une poignée
de terre.
Ces hommes étaient des guerriers nés, chevaleresques et braves,
qui n’acceptèrent jamais une autre idéologie après avoir accepté
l’Islam mille années auparavant, une caractéristique partagé
avec leurs frères arabes, et peu enclin à se soumettre.
L’Afghanistan était connu comme le « Cimetière des Empires » et
il le reste toujours, guerres après guerres depuis. Les trente
prochaines années de guerre contre les superpuissances mondiales
réunies allaient bientôt tester cette évidence et ce titre.
Tora Bora