De la généalogie des Juifs

La généalogie des Juifs descend jusqu’au prophète d’Allah Ya’qoub (Jacob) appelé Isra'il. Le terme al-Yahoud fut tiré du terme Had, c’est-à-dire revenir. La parole de Moussa (‘aleyhi salam) « Inna houdna » veut dire « nous sommes revenus vers Toi et nous T’avons imploré humblement. »
 
Le terme « Juif, » qui désigne tous ceux qui observent la loi de Moïse, est plus général que celui d’Isra'ili car tout Juif n’est pas nécessairement Isra'ili. L’ Isra'ili, en vérité, est celui dont la généalogie appartient au Prophète Ya’qoub. Un certain nombre de peuplades arabes et non arabes se convertirent à la religion juive mais n’appartiennent pas à la descendance d’ Isra'il[1], comme il y a nombre d’ Isra'ili de souche qui adoptèrent l’Islam ou le christianisme. En résumé, on peut dire que tout Juif n’est pas forcément Isra'ili et que tout Isra'ili n’est pas automatiquement Juif.
 
Ibrahim (‘aleyhi salam) eut plusieurs enfants et en particulier Isma’il et Ishaq qui devinrent par la suite pères de plusieurs nations dans différents pays. Isma’il habita le pays des Arabes (de souche). Ses descendants furent connus comme des nouveaux Arabes (mais pas des Arabes de souche).
Quant à Ishaq, il resta avec son père jusqu’à sa mort. Deuxième grand-père des Hébreux, il laissa deux fils : ‘Isou (al-‘Is) et Ya’qoub. Le premier émigra, le second hérita son père et fut surnommé Isra'il. De lui descendirent tous les Isra'ili[2] dont les Juifs qui habitèrent Yathrib et d’autres régions de la presqu’ile arabique.
 
Les Juifs furent répartis en tribus et Boutoun[3] et douze d’entre elles vivaient à Yathrib : les Banou ‘Ikrimah, les Banou Thaiaba, les Banou Mahmar, les Banou Qaynouqa’, les Banou Zayd, les Banou an-Nadr, les Banou Qouraydah, les Banou Bahdal, les Banou ‘Awf, les Banou al-Fasis, les Banou Marana, et les Banou Za'oura’. Tous ces noms, sauf Za'oura’, sont des noms arabes.
 
Les Banou Qouraydah et les Banou an-Nadr furent aussi connus sous l’appellation des Kahinoun, en référence à leur grand-père qu’on appelait al- Kahin[4] (le devin).
Le devin d’entre eux fut al-Kahin Ibn Haroun Ibn ‘Imran ce qui voulait dire, qu’ils étaient d’un rang élevé, avaient des racines « nobles » qui les différenciaient des autres castes juives. Ce fut pour cette raison que les Banou Qouraydah et les Banou an-Nadr se prévalaient de leur origine et s’estimaient qu’ils avaient le droit d’être les seigneurs honorables de leurs frères de religion[5].

 
Comment s’installèrent-ils dans la région de Yathrib ?
 
Personne ne peut démontrer d’une manière précise quand et comment les Juifs se stabilisèrent dans cette partie de l’Arabie. Cependant, il y a un point qui ne peut être nié et que les historiens reconnaissent c’est que les Juifs se trouvaient dans cette région arabe depuis plusieurs siècles avant l’avènement de l’Islam. Comme il est unanimement reconnu que les Juifs sont étrangers à la presqu’ile arabique, sans aucun lien de religion, de langue ou de sang avec les autochtones.
Quant à la date de leur installation à Yathrib, les historiens divergèrent cependant, ils sont presque unanimes à dire que les Juifs arrivèrent dans des périodes très espacées.
 
La première période qui vit l’arrivée des Juifs remonte  à 1200 avant ‘Issa (J.C), c’est-à-dire, vers la fin de l’époque du Prophète Moussa (‘aleyhi salam) et vers le début de celle du Prophète Youshou.
La seconde période fut importante car elle vit la migration d’un grand nombre de juifs à Yathrib après la destruction de leur Temple en l’an 70 et les révoltes réprimées[6] en 132 par l’empereur romain Adrien[7].
Cette information est aussi rapportée dans le célèbre livre al-Aghani[8] de l’auteur Abou al-Faraj al-Asbahani. On y trouve aussi que, dès son retour en Syrie avec les Banou Isra'il venant d’Egypte, Moïse le Prophète d’Allah (‘aleyhi salam) fut informé qu’un peuple d’agresseurs, les ‘Amaliq[9], spoliaient les gens et faisaient régner la terreur dans la région de Médine. Il envoya alors une armée, constituée des Banou Isra'il avec la mission de les exterminer[10].
L’armée arriva effectivement à Médine, écrit al-Asbahani, et élimina tous les ‘Amaliq sauf un jeune homme, le fils du roi al-Arqam, qui fut emmené en Syrie afin que Moussa décide de son sort mais, au retour de l’expédition, l’armée trouva que le Prophète Moussa (‘aleyhi salam) avait été rappelé à Allah.
 
Quand les seigneurs des Banou Isra'il surent qu’un jeune ‘Amaliq fut épargné, ils accusèrent l’armée de désobéissance au Prophète d’Allah Moussa et pour cette raison, lui interdirent de rester parmi eux, en Syrie et leur dirent : « Par Allah, vous n’entrerez plus jamais chez nous en Syrie ! »
Al-Asbahani mentionne encore que les chefs de cette armée se consultèrent entre eux et décidèrent de revenir avec leurs troupes vivre dans le pays des ‘Amaliq et dirent : « Il n’y a pas de meilleur pays que celui des gens que nous avons tués au Hijaz. Revenons dans leur pays et vivrons sur leurs terres. » Ils revinrent effectivement et s’installèrent à Médine ou ils se dispersèrent dans les environs et s’approprièrent les maisons fortifiées, les biens et les jardins.
Comme le rapporte al-Aghani, les premiers Juifs donc à habiter Médine furent les éléments de cette armée.
 
Quant à la seconde période qui vit l’exode des Juifs à Médine, elle s’étala de l’an 70 jusqu’à l’an 132, durant le règne de l’Empire romain. Les Romains réprimèrent les Juifs et les persécutèrent à tel point que ces derniers s’exilèrent dans des contrées plus sures et plus paisibles, loin des espaces romains.
Parmi ces Juifs exilés se trouvaient les Banou Qouraydah, les Banou an-Nadr et les Banou Bahdal qui fuirent vers le sud en direction de Yathrib où ils s’installèrent dans la région avec ceux qui les avaient précédés[11].
 
Dans al-Aghani t. XIX, p. 195, al-Asbahani rapporte : « Quand les Romains écrasèrent et persécutèrent les Banou Isra'il en Syrie, les Banou an-Nadr, les Banou Qouraydah et les Banou Bahdal s’enfuirent au Hijaz.
 
Quand ces fuyards arrivèrent dans la région de Yathrib, ils s’installèrent d’abord dans al-Ghaba[12] qui s’avéra ensuite, pour eux, source de maladies. Alors, ils envoyèrent un éclaireur chercher dans la région un endroit apte à être colonisé.
Cet éclaireur trouva la région d’al-Aliya près de Bouthan et Mahzour (deux vallées), avec de la bonne terre et de l’eau douce et ainsi les Banou an-Nadr s’installèrent alors à Bouthan, les Banou Qouraydah et les Banou Bahdal à Mahzour. Cependant, les Juifs n’étaient pas seuls à Yathrib et avaient pour voisins des tribus arabes non juives dont les Banou al-Harman (du Yémen), les Banou Mardath, et les Banou Nayf (de Bali), les Banou Mou’awiyyah (des Banou Soulaym) et les Banou ash-Shadya (de Ghassan) avant l’arrivée des Khazraj et des Aws.

 
Rivalités
 
D’autre part, l’histoire de la présence juive à Yathrib vécut deux phases : Celle de la domination sans partage, celle de l’affaiblissement puis du retrait de la scène comme cela est inhérent à toute les dynasties.
 
La domination des Juifs commença dès leur arrivée à Yathrib et dura plus de mille ans. Quant à leur affaiblissement, il débuta avec l’exode des Aws et des Khazraj de Ma’rab (Yémen) au début du premier siècle après ‘Issa.
Durant 1200 ans les Juifs restèrent les maitres incontestés de Yathrib sur tous les plans (militaire, politique et économique), malgré le voisinage des quelques tribus arabes, qui étaient très faibles et divisées ce qui, d’ailleurs, n’avait pas permis la contestation de la puissance des Juifs.
 
La situation resta ainsi jusqu’à l’avènement du premier siècle (après ‘Issa), jusqu’au au moment où le célèbre barrage de Ma'rib fut détruit. Il faut dire qu’avant la destruction du barrage, le royaume de Ma'rib (au Yémen) était très puissant et que ses tribus étaient les plus fortes militairement dans toute la presqu’ile arabique. Mais, avec le désastre du barrage, le royaume entra dans sa phase de déclin et l’exil des sujets du royaume (c’étaient les descendants des fils de Kahlan Ibn Saba') commença alors ; al-Ghassassinah prirent le chemin de Syrie (ils deviendront plus tard ses maitres), al-Lakhmiyoun celui de l’Irak (eux aussi domineront le pays et deviendront les rois d’al-Hira), les Aws et les Khazraj celui de Yathrib
 
L’arrivée des Aws et des Khazraj annonça la fin du règne juif et leur installation gêna beaucoup les Juifs qui ne voulurent pas partager avec eux Médine et ses grandes richesses. Toutefois, les Aws et les Khazraj restèrent impuissants face à la puissance et l’unité des Juifs, et acceptèrent de vivre sur des terres arides qui ne donnaient que peu de produits jusqu’au moment où ils eurent demandèrent de l’aide à leurs frères d’al-Ghassassinah.
Ils déléguèrent Malik Ibn al-‘Ajlan un de leurs seigneurs pour contacter Abou Jabila le roi des Ghassassin et lui exposer la situation dans laquelle ils vivaient. Malik Ibn al-‘Ajlan, dès son arrivée expliqua au roi le piteux état des siens, lui parla de la domination exercée par les Juifs sur la région de Yathrib et ses richesses et lui demanda enfin une aide militaire afin de changer le rapport de force.
 
Le roi répondit favorablement à la demande de son cousin et à la tête d’une armée vola au secours des Aws et des Khazraj puis dans la cette campagne victorieuse qui s’ensuivit ou les Ghassassin exterminèrent un certain nombre de chefs et de seigneurs juifs, les Aws et les Khazraj allaient mieux respirer et concurrencer les Juifs.
Cependant, les Juifs conservèrent malgré la défaite, une puissance non négligeable et une unité qui leur permit de tenir tête encore longtemps. Les guerres et les escarmouches durèrent entre les deux parties jusqu’au moment où Malik Ibn al-Ajlan parvint à tuer, dans une embuscade plusieurs seigneurs juifs[13] et après le succès de celle-ci, les Juifs furent sévèrement corrigés puis déchus de leur trône et de leur puissance si bien que leurs capacités de défense se retrouva considérablement affaiblies accentuées d’une très grande peur des Arabes. Ils ne purent se remettre de leur choc qu’après qu’ils eurent accepté de s’allier avec les Aws et les Khazraj. Depuis, les Banou Qouraydah et les Banou an-Nadr devinrent les alliés des Aws, et les Banou Qaynouqa’ des Khazraj. Désormais, quand une guerre tribale éclatait entre les Aws et les Khazraj, chaque tribu juive se rangeait du côté de son allié.
 
Grace à cette intégration par l’alliance tribale, les Juifs maintinrent très longtemps leur présence dans la région de Yathrib éloignant ainsi la menace des autres tribus arabes car, si une tribu arabe se hasardait à agresser une tribu juive, cela entrainerait directement l’allié à entrer en guerre contre l’ennemi commun.
 
La célèbre guerre de Bou’ath entre les Aws et les Khazraj juste avant l’avènement de l’Islam ne fut-elle pas la conséquence directe de la tentative des Khazraj d’occuper les terres des Banou Qouraydah, les alliés des Aws ?
 
Les Juifs, eux aussi, ne manquèrent pas de s’entretuer et plus d’une guerre éclata entre eux. Les Banou Qaynouqa’ (les plus courageux d’entre les Juifs de Yathrib) furent toujours en conflit avec les Banou Qouraydah et les Banou an-Nadr[14]. Pour preuve, les Banou Qouraydah et les Banou an-Nadr ne firent rien pour aider les Banou  Qaynouqa’ quand le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) assiégea ces derniers et les expulsa de Médine après la bataille de Badr.
Selon les historiens, la raison qui amena les Banou Qaynouqa’ à habiter Médine est les conflits armés qui les opposaient périodiquement à leurs frères lorsqu’ils habitaient tous ensemble aux environs de Médine[15].
 
Bien que les Juifs reçurent un coup très sévère des Aws et des Khazraj, qu’ils perdirent leur pouvoir politique et virent l’écroulement de leur puissance militaire, ils restèrent unis grâce à leur religion juive et purent ainsi étendre leur influence parmi les tribus arabes. A travers leurs activités commerciales et l’usure, ils amassèrent des fortunes colossales. De même, les Juifs étaient très actifs et connus pour la production de vin, sa vente ainsi que de son importation de Syrie.
Grace au commerce et à la pratique de l’usure, ils devinrent de riches seigneurs, qui, par l’entremise du pouvoir de l’argent et des biens, reprirent peu à peu leur influence précédemment perdue. Par ce pouvoir économique, ils provoquèrent de temps à autre des conflits entre les tribus idolâtres (particulièrement dans la région de Yathrib) pour les empêcher de s’unifier car l’unification était synonyme de menace pour l’entité juive.
 
Ils continuèrent donc inlassablement à étendre leur pouvoir économique, à acheter la sympathie des seigneurs des tribus arabes, à essayer de reprendre leur pouvoir politique et militaire par la provocation de tensions surtout entre les Aws et les Khazraj mais, ils ne purent réaliser leurs buts et restèrent toujours les éternels alliés de ces deux tribus jusqu’à l’avènement de l’Islam.
 
Malgré leur défaite militaire et la perte de leur pouvoir, les Juifs restèrent un élément financier très puissant sur le plan économique. Ils étaient des artisans habiles dans le forgeage, la teinturerie et le tissage ; métiers que réprouvaient les Arabes. Ils étaient aussi les plus actifs commerçants dans les dattes, l’orge, la teinturerie et le vin.

 
L’arrivée des Juifs au Hijaz
 
Quant à la présence juive à Khaybar qui se situe au nord-est de Médine, elle fut aussi importante, ou plus encore que celle des autres Juifs car ceux qui émigrèrent dans cette région, trouvèrent un terre fertile pour l’agriculture. Cependant, Les avis divergent toujours sur la période de l’arrivée des Juifs à Khaybar et s’ils étaient là avant ou après le premier siècle.
 
Ibn Khaldoun, dans son grand livre al-‘Ibar, t.2, p.167, maintient que l’installation des Juifs à Khaybar eut lieu à la même période que celle de Juifs à Yathrib car les Juifs de Khaybar étaient au nombre des même envahisseurs qui vinrent au Hijaz écraser les ‘Amaliq qui furent expulsé de Syrie par la suite pour désobéissance comme nous l’avons déjà mentionné.
 
Un autre avis fut avancé par Jawad ‘Ali dans son Tarikh al-‘Arab Qabl al-Islam, T.VI, p. 17 : Les Juifs de Khaybar (des descendants de Roukab cité dans at-Tawrat) émigrèrent au Hijaz après la première destruction du Temple.
 
Toutefois, malgré les divergences sur ce point, les historiens sont unanimes à dire que les Juifs de Khaybar étaient étrangers à la région, qu’ils étaient des agriculteurs s’occupant essentiellement de palmiers et de blé et qu’ils étaient aussi de puissants guerriers.
Ces Juifs, par leur puissance, dominèrent Khaybar jusqu’à leur chute aux mains des Musulmans après que les Banou an-Nadr l’eurent choisi comme base d’attaque contre Médine.
 
L’histoire n’enregistra pas si ces Juifs furent attaqués durant leur présence à Khaybar ni ne rapporte des conflits internes à l’instar de leurs cousins de Yathrib.
 
Lorsque Khaybar fut colonisée, elle devint connue pour ses citadelles et ses forts imprenables construits par les Juifs et dont les plus importants étaient ceux de Na’im, al-Qamous, ash-Shaq, an-Nadal as-Salalim, al-Watih et d’al-Katiba[16] qui furent tous pris par les Musulmans après la chute de Khaybar en l’an 9 de l’Hégire.
 
Ceci est tout ce qui peut être dit sur l’histoire des Juifs à Khaybar jusqu’à l’avènement de l’Islam. Les documents sur leur histoire sont infimes en comparaison à l’histoire des Juifs de Yathrib, de Tayma au nord ou même de celle des Juifs du Yémen.
 
Quant à la troisième région qui vit l’arrivée des Juifs et leur installation fut celle des terres fertiles qui s’étendait de la vallée d’al-Qoura jusqu’à Tayma, deux endroits qui furent connus pour leur attraction des Juifs.
 
L’histoire des communautés juives avant l’Islam dans ces lieux ne peut être connue mais, après l’avènement de l’Islam, il fut seulement enregistré que le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) passa, après la chute de Khaybar, dans la région de la vallée d’al-Qoura, appela ses habitants à l’Islam et qu’il eut pour réponse une fin de non-recevoir et une déclaration de guerre ce qui engendra des hostilités entre les deux parties pour une journée seulement puisque les Juifs demandèrent une conciliation au Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)[17].
La conciliation conclue, ils vécurent en tant qu’entité juive dans l’Etat musulman.
 
Tayma qui se situe à l’extrême nord-ouest de l’Arabie fut l’un des plus anciens endroits habités par les Juifs dont l’histoire n’a retenu que quelques fragments, et cela, grâce à leur poète très connu as-Samaw'al Ibn ‘Adiya. Sans ce poète juif, il n’aurait été rien retenu de l’histoire de ces Juifs avant l’Islam. Mais avec l’avènement de l’Islam, l’histoire nous révèle qu’ils étaient des gens pacifiques, qu’ils ne provoquèrent pas de guerre contre les Musulmans, qu’ils s’étaient conciliés avec le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et qu’ils vécurent en tant qu’entité juive dans l’Etat musulman[18].
 
Il y avait aussi, bien avant l’avènement de l’Islam, d’autres petites communautés juives éparpillées un peu partout, à Tabouk, à Maqna, à 'Ayla[19], sur le littoral de la mer Rouge dans le nord-ouest. Mais rien n’a été retenu de l’histoire de ses communautés, sauf ce fragment concernant la communauté de 'Ayla qui commit une agression un samedi, comme il est rapporté dans le Noble Qur’an[20].

 
Le judaïsme au Yémen
 
D’autres communautés juives, encore, vivaient à at-Ta'if et au Bahreïn après l’avènement de l’Islam. Dans son livre Foutouh al-Bouldan, al-Baladhouri écrit à la page 63 que les Juifs d’at-Ta'if étaient des Juifs expulsés de Médine et du Yémen et que le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), après son entrée pacifique à at- Ta 'if et la conversion à l’Islam de tous ses habitants arabes, les laissa libres en tant qu’entité religieuse.
Ceci pour les communautés juives ayant vécu dans la partie nord de l’Arabie. Mais, au sud, dans le Yémen, le Judaïsme était plus répandu et plus fort que dans les autres régions si bien qu’il devint la religion officielle de l’état durant le règne de certains rois himyarites.
 
Bien qu’il soit établi que la religion juive régnait avant l’avènement de l’Islam, il est encore difficile de préciser quand les Yéménites devinrent juifs de religion. Cependant les historiens musulmans sont presqu’unanimes à dire que le premier contact de la religion juive avec le Yémen survint durant le règne du roi Taban As’ad Abou Karb qui se convertit au Judaïsme alors qu’il était à Yathrib pour une mission, revint dans son royaume et convainquit pacifiquement son peuple d’adopter la nouvelle religion[21].
 
Quelques historiens avancent l’idée que les Yéménites connurent le Judaïsme bien plus tôt ; au temps du Prophète d’Allah Souleyman (‘aleyhi salam) et parmi ces historiens, Théodoros, un chercheur ayant vécu dans la première moitié du VIème siècle, une information bien évidemment à prendre avec des pincettes.
 
Toujours selon cet historien, les Himyarites étaient juifs depuis l’époque de la reine de Saba devenue connue grâce à son histoire avec le roi Souleyman[22]. Si l’opinion de cet historien occidental s’avère juste, les Yéménites professèrent donc la véritable religion d’Allah et non la religion déformée des Juifs car la reine de Saba se soumit à Allah comme il est rapporté dans le Noble Qur’an : « On lui dit : « Entre dans le palais. » Puis, quand elle le vit, elle le prit pour de l’eau profonde et elle se découvrit les jambes. Alors, [Salomon] lui dit : « Ceci est un palais pavé de cristal. » Elle dit : « Seigneur, je me suis fait du tort à moi- même : Je me soumets avec Salomon à Allah, Seigneur de l’univers. » (Qur’an 27/44)

 
Comment se propagea la religion juive au Yémen ?
 
Selon Ibn Ishaq et at-Tabari, avant l’avènement de l’Islam, l’influence juive au Yémen vécut deux phases :
1. Une phase de domination et de règne.
2. Une phase d’affaiblissement et de décadence.
 
La première quand le troisième roi du Yémen, Tabban As’ad Abou Karb devint juif à Yathrib après que ce roi Himyari, de retour d’une campagne militaire menée avec succès au nord et en Perse, décida par vengeance d’écraser les habitants arabes de Yathrib mais deux rabbins des Banou Qouraydah s’interposèrent et convainquirent ce roi idolâtre de ne pas écraser les gens de Médine.
- « O roi, ne fais pas cela. Et, si tu insistes à le faire, tu seras empêché par une force. Par conséquent, nous avons peur pour ton avenir, » lui dirent-ils.
- « Et pourquoi cela » demanda-t-il ?
- « C’est ici qu’émigrera un Prophète qui sortira de ce Sanctuaire de Qouraydah. Ce sera son pays et sa maison de repos, répondirent-ils. »
Voyant ces deux rabbins comme des gens de science, il s’abstint de marcher sur Médine puis continua sa route vers son pays, accompagné des deux rabbins, après avoir embrassé la religion juive.
De retour, il fut refusé de rester dans le pays car on lui reprocha l’avoir abandonné la religion idolâtre de son peuple. Il se défendit donc en disant que la nouvelle croyance qu’il avait embrassée était meilleure que l‘idolâtrie et réussit après de longs débats à persuader les seigneurs de son peuple de la justesse de sa croyance, aidés en cela par les deux rabbins des Banou Qouraydah.
C’est ainsi que la religion juive se répandit au Yémen jusqu’à sa consécration finale en tant que religion officielle du royaume.
 
Quant à l’époque du déclin du Judaïsme et de la dispersion de ses adeptes, elle commença avec la mort du cinquième roi Yéméni Himyari, Malik Dzou Nawas.
Selon les historiens, ce roi fut informé qu’un peuple de Chrétiens vivait à Najran. Il sortit alors vers eux à la tête d’une armée et les appela à la religion juive. Devant le refus de cette communauté chrétienne, il lâcha son armée sur eux et extermina ainsi près de vingt-mille personnes
Cette terrible tuerie fut rapportée dans le Noble Qur’an : « Par le ciel aux constellations ! Et par le jour promis ! Et par le témoin et ce dont on témoigne ! Périssent les gens d’Oukhdoud, par le feu plein de combustible, cependant qu’ils étaient assis tout autour, ils étaient ainsi témoins de ce qu’ils faisaient des croyants, à qui ils ne leur reprochaient que d’avoir cru en Allah, le Puissant, le Digne de louange, à qui appartient la royauté des cieux et de la terre. Allah est témoin de toute chose. » (Qur’an 85/1-9)
 
Quand les échos de cette tuerie parvinrent au roi chrétien d’Abyssinie, ce dernier donna l’ordre à son armée de marcher contre les Himyari juifs et de les punir. Soixante-dix mille hommes traversèrent alors la mer pour écraser les troupes juives ainsi que leur roi Dzoul Nawas et occupèrent son royaume, annonçant ainsi le déclin du Judaïsme.
Après la défaite, le Judaïsme s’éteignit dans cette partie de l’Arabie cependant des communautés juives continuèrent d’y vivre dispersées sous la domination des Abyssins jusqu’à l’avènement de l’Islam.
 
Ce bref aperçu historique sur la présence et l’influence juive nous montre les différentes régions où vécurent les communautés juives d’origine isra'ilite ou arabe. Et, selon les sources historiques que nous avons consultées, il n’y a aucun autre endroit où s’implantèrent ces communautés.
 
Certains orientalistes prétendent sournoisement que les Juifs vécurent aussi à La Mecque cependant, aucune source d’histoire ne vient confirmer cette opinion et sachant la raison pour laquelle les orientalistes ont écrit, leurs écrits pour être utiles, devraient plutôt servir de papier toilette. Si les Juifs s’implantèrent à La Mecque avant l’Islam, les historiens musulmans bien plus digne de confiance, n’auraient surtout pas négligé de rapporter ce fait d’autant plus que les Juifs furent et restent depuis, des ennemis enragés de l’Islam.

 
Les tribus arabes furent-elles influencées par les Juifs ?
 
Malgré dix-sept siècles de présence avant l’Islam et particulièrement dans la région de Yathrib, Khaybar et les autres régions du nord de l’Arabie, la religion juive n’eut pour ainsi dire aucune influence sur les bédouins idolâtres qui pourtant côtoyèrent les Juifs durant tous ces longs siècles,
 
L’histoire ne mentionne aucune tribu, ni aucune famille arabe ayant adopté le Judaïsme[23].
Si un tel fait s’était produit, les informateurs musulmans n’auraient pas manqué de le signaler car, ils attachèrent une grande importance à l’histoire de l’Arabie avant et après l’Islam. Ils l’auraient mentionné comme ils le firent pour l’histoire des Juifs dans ces régions. Les sources d’histoire confirment donc plutôt que les bédouins voisins des Juifs restèrent idolâtres jusqu’à l’avènement de l’Islam.
 
Cependant, cela ne veut pas dire qu’aucun bédouin de ces régions ne se convertit au Judaïsme. Les historiens confirmèrent la conversion de pas plus de 2% des Bédouins de Yathrib, de Khaybar et des régions du nord d’après leurs estimations soit un nombre très infime.
De plus, de tous les seigneurs et notables des tribus arabes, un seul fut connu comme ayant été un seigneur juif parmi les seigneurs juifs. Ce fut Ka’b Ibn al-Ashraf at-Ta'i, qui se convertit non parce sa tribu l’était mais parce que sa mère était une juive des Banou an-Nadr.
 
Ce qui prouve encore la faible influence du Judaïsme sur les bédouins de ces régions fut la non-participation des bédouins Juifs dans la consolidation de la communauté juive, ni avant et ni après l’avènement de l‘Islam. Cela est peut-être dû à l’autolâtrie des Juifs dans le domaine religieux car aucun historien n’a rapporté que des rabbins ou devins Juifs prêchèrent leur religion chez les bédouins idolâtres comme le firent les Chrétiens dans la région de Najran.
 
Et si un peuple ou une tribu arabe se convertit au Judaïsme comme les Himyari au Yémen, ce ne fut pas à cause d’une activité de rabbins missionnaires mais à cause de Tabban As’ad, un roi idolâtre, qui fit la découverte du Judaïsme par l’intermédiaire de deux rabbins qui lui conseillèrent de ne pas détruire Médine, future demeure du Prophète attendu (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)[24].  Et puis, ces deux rabbins étaient de véritables adeptes de la religion de Moussa (‘aleyhi salam). Pour preuve, ils ne cachèrent pas au roi Himyari ce que les autres Juifs gardèrent secret, à savoir qu’un prophète Arabe apparaitrait à la Mecque et émigrerait à Médine. Donc, l’extension de la religion juive au Yémen fut un fait unique dans l’histoire des Juifs surtout après les falsifications d’at-Tawrah (la Torah) par quelques rabbins.

 
Qui fut influencé par la culture de l’autre ?
 
L’histoire ne rapporte aucun fait montrant que les Arabes des régions habitées par les Juifs (Khaybar, Yathrib et régions du nord) furent influencés par la culture juive. Au contraire, c’est plutôt les Juifs qui subirent l’influence de la culture arabe pendant de longs siècles à tel point qu’ils oublièrent plusieurs de leurs particularismes culturels.
 
Ainsi, la culture arabe les intégra, particulièrement dans le domaine de la langue, des lettres, et même des noms (tribus et personnes). Ils ne purent préserver ni leur culture juive ni sauvegarder leur hébraïsme dans ces domaines comme ils avaient l’habitude de faire ; habitudes encore respectée dans leurs coutumes jusqu’à nos jours dans n’importe quel autre pays étranger. La majorité des noms des personnes et des tribus étaient des noms arabes sauf celle de Za’wara à Yathrib Quant aux noms des personnes, il suffit pour preuve de dire que même les rabbins et les seigneurs juifs avaient des noms purement arabes, à l’exemple de Ka’b Ibn As’ad, Houyay Ibn Akhtab, Kinana Ibn ar-Rabi’, Sallam Ibn Mashkam, Sallam Ibn Abou al-Houqayq, Abou ‘Amir ar-Rahib, ‘AbdAllah Ibn Sayfi, Ouday Ibn Zayd, al-Harith Ibn ‘Awf, az-Zoubayr Ibn Bata. Tous ces juifs étaient des isra'ilites et aucun historiens ne rapporta qu’ils étaient des arabes judaïsés. Et si cela était le cas, les historiens l’auraient signalé, comme ils le firent pour Ka’b Ibn al-Ashraf de la tribu arabe Ta'i (ou Tay).
 
Ce sont donc les Juifs isra'ilites qui subirent les influences de la culture arabe si bien que la langue arabe devint le principal outil de communication non seulement entre eux et les Arabes mais dans leurs propre communauté et que la langue hébraïque se cantonna à l’espace restreint de la religion, maitrisée uniquement par leurs devins et leurs rabbins.
 
L’intégration des Juifs dans la culture arabe permis de donner aux lettres des poètes qui enrichirent la poésie arabe. Parmi eux, le célèbre as-Samaw’i Ibn ‘Adiya, son frère Si’ya Ibn ‘Ourayd Ibn ‘Adiya, Aws Ibn Danan al-Qawdi, Abou az-Zinad, tous deux des Yathribi, Sara al-Qouraydiyah, etc.

 
L’entrée du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) à Médine
 
Quand Muhammad, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fit son entrée à Médine, les Juifs avaient déjà reconquis une grande partie de leur pouvoir matériel et politique, dont ils usaient d’ailleurs dans leurs multiples manœuvres de division et de provocation de guerres entre les Aws et les Khazraj pour maintenir leur position de force comme nous l’avons déjà mentionné.
 
Depuis la fin de leur domination politique et de la destruction de leur force militaire par les Aws et les Khazraj à l’époque de Malik Ibn al-‘Ajlan, au début du premier siècle après ‘Issa, les Juifs s’acharnèrent à reconquérir leur influence dans la région de Yathrib par l’emploi de manœuvres variées afin de redevenir les maitres du pays comme ils l’étaient avant l’arrivée des tribus yéménites (les Aws et les Khazraj) cependant, déchirés eux aussi par des guerres intestines, ils ne purent réaliser cette ambition.
 
Quand le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) vint à Médine et appela à l’Islam, les Juifs virent leur ambition définitivement fauchée sous leur pieds et cultivèrent dès lors contre lui une farouche animosité et haine car ils virent en lui un obstacle à la reconquête de leur pouvoir politique et financier dans la région. C’est pourquoi dès le début, ils propagèrent les rumeurs et les doutes quant à la vérité du Qur’an et du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) bien que son apparition ne fut pas une surprise pour eux et surtout pour leurs rabbins.
 
Parce que cela était mentionné dans la Torah, ces Juifs savaient déjà qu’Allah allait envoyer un Prophète originaire des tribus arabes de La Mecque et avant l’avènement de l’Islam, non seulement ils instruisirent leurs enfants dans leurs temples sur ce fait et en plus, ils annoncèrent maintes fois aux habitants de Médine, surtout quand ces derniers leur causaient du tort, qu’un Prophète allait être envoyé incessamment, qu’ils le rejoindraient et prendraient leur revanche mais quand le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) arriva effectivement, au lieu de croire en lui, ces Juifs par jalousie et haine devinrent ses ennemis les plus virulents.
 
Ibn Ishaq n’a-t-il pas rapporté : « ‘Assim Ibn ‘Umar Ibn Qatada m’a rapporté que des hommes de sa tribu lui dirent : « Ce qui nous a amené à embrasser l’Islam avec la miséricorde la guidance d’Allah Très-Haut, c’est que nous entendions des Juifs du temps où nous étions polythéistes alors qu’ils étaient des gens du Livre qui avaient une science que nous ne connaissions pas, quand il y avait entre eux et nous des animosités.
Quand nous leur faisions subir ce qu’ils n’aimaient pas, ils nous disaient : « Le temps approche où un Prophète sera envoyé, (le temps) de nous unir avec lui pour vous faire subir le même sort de ‘Ad et ‘Imran. » Et ils nous le dirent maintes fois.
Quand Allah Exalté envoya Son Messager (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), nous lui répondîmes positivement lorsqu’il nous appela à prier Allah. Nous comprimes alors ce qu’ils voulaient dire par leurs menaces mais nous les précédâmes à croire au Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Quant à eux, ils ne le crurent jamais cru. C’est à cause d’eux et de nous que Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, a fait descendre ces versets : « Et quand leur vint d’Allah un Livre confirmant celui qu’ils avaient déjà, - alors qu’auparavant ils cherchaient la suprématie sur les mécréants, - quand donc leur vint cela même qu’ils reconnaissaient, ils refusèrent d’y croire. Que la malédiction d’Allah soit sur les mécréants ! » (Qur’an 2/89) »
 
Ibn Ishaq a rapporté le témoignage de Salma Ibn Sallamah Ibn Waqsh (un Compagnon de Badr) qui a dit : « Nous avions un voisin juif vivant avec les Banou ‘Abd al-‘Ashhal. Un jour, il sortit de chez lui et vint chez nous. A cette époque, j’étais le plus jeune de l’assistance et je portais une cape. Il nous parla alors de la Résurrection, du Jugement, du Paradis et de l’Enfer. Il dit cela à des polythéistes idolâtres qui ne comprenaient pas qu’il puise avoir une Résurrection après la mort.
- « Tu crois que cela existe, que les hommes seront ressuscités après leur mort dans une demeure où il y a un Paradis et un Enfer et récompensés selon leurs actes ? » 
- « Oui, je jure, » leur répondit-il.
- « Quelle est donc la preuve de cela, » lui demandèrent-ils ?
- « Un Prophète sera envoyé de ce pays-là » en montrant avec la main la direction de La Mecque et du Yémen. 
- « Et quand cela arrivera-t-il, » lui demandèrent-ils encore. 
Il me regarda alors, (j’étais adolescent) et dit : « Quand cet adolescent deviendra jeune homme. »
« Par Allah, » dit Salma, « la nuit passa et le jour pas encore fini qu’Allah Exalté envoya Muhammad comme Son Messager (sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Il (le rabbin juif) était encore vivant parmi nous. Nous, nous avons cru (au Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)) mais pas lui (le Juif), par jalousie. »
Nous lui dimes alors : « N’est-ce pas toi qui nous as dit ce que tu as dit ? »
- « Si bien sûr mais ce n’est pas lui, » nous répondit-il. »
 
Si nombre de Juifs furent aveuglés par la haine et la jalousie, d’autres par contre de cette même communauté, crurent rapidement à la Prophétie, parce qu’ils n’oublièrent pas ce que leur disaient leurs rabbins sur l’apparition du Prophète Arabe.
Un Juif Qouraydi converti à l’Islam fournit un autre éclairage sur la question. Le témoignage qui va suivre fut raconté par ‘Assim Ibn ‘Umar Ibn Qatada et rapporté par Ibn Ishaq :
- « Sais-tu comment Tha’labah Ibn Si’ya, ‘Oussayd Ibn Si’ya et ‘Assad Ibn ‘Oubayd ont-ils embrassé l’Islam ? »
- « Non, » je le jure par Allah.
- « (Tu vas le savoir. Tout a commencé quand) Ibn al-Hayaban, un Juif, vint chez nous juste quelques années avant l’Islam... (Mourant), il nous dit : « Savez-vous ce qui m’a fait sortir du pays du vin et du pain au pays de la misère et de la faim ? » Nous lui répondîmes qu’il savait mieux que nous. Alors, il nous expliqua : « Je ne suis venu dans cette petite ville que pour attendre l’apparition du Prophète dont l’époque se rapproche. Et cette petite ville est sa demeure. J’avais espéré sa venue pour que je le suive. Son époque est proche de vous. Vous ne le suivrez pas. »
Quand le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fut envoyé et qu’il assiégea les Banou Qouraydah, ces trois jeunes hommes s’écrièrent : « Par Allah, c’est le Prophète dont a parlé Ibn al-Hayaban. »
- « Non, ce n’est pas lui, » leur répondit-on. Mais les jeunes n’écoutèrent pas, ils se rendirent chez le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) pour lui déclarer leur conversion à l’Islam. »


 [1]Soubh al-‘Asha, t.13, p.253.
[2] Al-Yahoud fi-l-Qur‘an, p.95
[3] Boutoun : pluriel de Batn. Le Batn est une grande ramification de tribu.
[4] Al-Aghani, t. XIX, p.196.
[5] Tarikh al-‘Arab qabl al-Islam, t. VI, p.13.
[6] Les Juifs sont le seul peuple à avoir été expulsé de toutes les nations tout au long de l’Histoire.
[7] Jawad ‘Ali, Tarikh al-‘Arab qabl al-Islam, t.VI, p.14.
[8] Al-Aghani, 1.18, p. 191.
[9] Les historiens arabes classent les ‘Amaliq dans la catégorie des peuples arabes disparues (al-‘Arab al-Ba'ida) comme Tasm, Jadis, al-‘Amaliq et ‘Ad. Selon ces historiens, les Arabes sont classés comme suit : ‘Arab Ba'ida, ‘Arab ‘Ariba, et ‘Arab ‘Arba.
[10] A l’époque où les ‘Amaliq habitaient Médine, il y avait les Banou Hafs, les Banou Sa‘d, les Banou al-Azraq, les Banou Matrouq. Le roi du Hijaz, qui était de ces tribus et qui s’appelait al-Arqam régnait de Tayma jusqu’à Fadaq.
[11] Tarikh al-‘Arab qabl al-Islam, t.VI, p.14.
[12] A quelques miles au nord de Médine.
[13] Al-Aghani, t. XIX, p191 et p.p. suivantes.
[14] Tour à tour appelé les Banou an-Nadr, les Banou an-Nazir, les Banou an-Nadr.
[15] Tarikh al-‘Arab qabl al-Islam, t.VI.
[16] Des noms tout à fait semblables à ceux des hashashiyine.
[17] Al-Baladhouri, Foutouh al-Bouldan, p.41. (Que nous traduirons prochainement in shaa Allah).
[18] Yaqout, Mou’jam al-Bouldan, t.II, p.442. (Que nous traduirons prochainement in shaa Allah).
[19] Dans Marasid al-Itilâ' ‘ala asma’ wa-l-Amkina wa al-Biqa‘, al-Biqa’i rapporte : « ’Ayla, une ville sur le littoral de la mer al- Qalzam, à la frontière du Hijaz et de Syrie, était celle des Juifs qui, un samedi, transgressèrent... » Probablement la ville actuelle d’Eilat qui se situe dans le détroit d’al-’Aqabah.
[20] Voir Marasid al-Itilâ' ‘ala asma’ wa-l-Amkina wa al-Biqa‘, t.I, p. 138.
[21] Sirah d’Ibn Hisham, t.I, p.23 et p.p. suivantes, at-Tabari, t.I, p.901 et p.p. suivantes.
[22] Tarik al-‘Arab qabl al-Islam, t.VI, p.29.
[23] Sauf les Banou Hashna Ibn Akarima (de Bali) qui furent contraints de se convertir à Tayma après avoir fui les Banou ar-Roub‘a (voir al-Bakri, t.I, p.29).
[24] Sirah Ibn Hisham, t.I, p.23 et p.p. suivantes.