Chapitre Deux

Homs

 

Le nouveau Calife

Les historiens ont rapporté les événements de la conquête de la Syrie de narrateurs fiables, mentionnés au début de ce livre, dont Muhammad Ibn Ishaq, Yousouf Ibn ‘Amr et Abou ‘Abdillah Muhammad Ibn ‘Omar al-Waqidi qui l’ont collectés de narrateurs fiables.

Après le décès d’Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui),  ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui) devint le nouveau Calife alors qu’il était âgé de 52 ans. Tous les gens sans exception, les jeunes et les vieux, lui portèrent allégeance sans désaccord dans la Mosquée du Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah sur lui). Durant son règne, la désunion et l’hypocrisie furent déracinés, le mensonge radié, la vérité établie, le pouvoir de l’état renforcé, les complots du Démon affaiblis et la Religion d’Allah victorieuse, bien que cela ne plût pas aux mécréants.

Parmi ses nobles caractéristiques, ‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) s’asseyait avec les pauvres, était doux avec les gens et les musulmans en particulier, il était charitables envers les jeunes, respectait les personnes âgées, montraient de la compassion à l’orphelin, rendaient justice aux opprimés jusqu’à ce que tous leurs droits leurs soit rendus et il ignorait simplement ceux qui le critiquait.

Pendant son règne, il patrouillait les marchés de Médine, s’habillait de vêtements usagés et le port de son fouet le fit craindre plus que les épées des rois.

Sa nourriture était du pain d’orge et sa sauce du sel écrasé qu’il délaissait parfois pour l’abstinence. Il avait de la compassion et était particulièrement préoccupé des musulmans et ne désirait rien d’autre que la récompense d’Allah. Rien ne pourrait l’empêcher de remplir ses devoirs vers Allah ou la Sounnah du Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah sur lui)

‘Ayshah a dit :

Par Allah ! Aussitôt que ‘Omar devint le Calife, il se mit au travail et déploya les grands efforts sans arrogance. Ses dents ne mordraient dans rien d’autre que du pain d’orge et du sel et parfois de l’huile d’olive et des dates séchées. Quelquefois il prenait du beurre et disait : « Je déteste l’huile d’olive et le pain d’orge, mais la faim aujourd’hui est plus légère que (demain) le feu d’Enfer. Quiconque tombe dedans ne mourra jamais ni ne trouvera de soulagement. Son séjour durera, sa punition sera sévère, sa boisson sera le pus et aucune permission ne leur sera donnée pour offrir des excuses ».

Durant son règne, il aménagea l’organisation militaire, expédia les armées, conquit beaucoup de terres et construisit des villes. Puisse Allah Exalté être satisfait de lui.

 

L’assassin

Al-Waqidi a dit : Quand Héraclius fut informé de la succession de ‘Omar à Abou Bakr, il réunit tous les patriciens, les princes du royaume et les ministres. Il se leva er s’adressa alors à eux, sur une chaire érigée pour lui dans une église : « O Romains, je vous ai mis en garde contre cela mais vous n’écoutiez pas. Avec l’ascension de cet homme marron, la situation se détériorera encore plus. Le temps approche pour la venue d’un conquérant qui ressemblera à Noah. Je jure par Dieu qu’il gouvernera certainement y compris sur cette chaire sur laquelle je me tiens debout. Prenez garde ! Prenez garde avant que cela ne se produise et qu’il arrive un grand mal, les palais seront détruits, les prêtres seront massacrés et les cloches d’église brisées. C’est un homme de guerre qui chagrinera Rome et la Perse. Il s’abstient du monde et est sévère contre ceux qui ne suivent pas sa religion et suivent ce qu’ils aiment. J’ai l’espoir que vous triompherez si vous ordonnez le bien et défendez le blâmable, si vous abandonnez l’injustice, suivez le Christ dans tout qui est obligatoire pour vous, que vous vous absteniez de l’adultère et de la fornication et de toutes sortes de pécher. Si vous refusez et restez fidèles à la corruption, au péché, à la cruauté et aux passions mondaines, Dieu donnera pouvoir à votre ennemi sur vous et vous infligera avec ce que vous n’avez aucun pouvoir contre. Je sais que la religion de ces gens triomphera sur chaque autre religion aussi longtemps qu’ils ne changeront pas, donc soumettez-vous à leur religion ou payez la Jizyah ».

Aussitôt qu’ils entendirent ces paroles, ils se jetèrent sur lui, en ayant l’intention de le tuer mais il réussit à les apaiser et dit : « J’ai simplement voulu voir combien si vous êtes fidèles à votre religion et si la peur des Arabes est fermement fixée ou non dans vos cœurs ».

Alors il appela un Arabe chrétien du nom de Tali’ah Ibn Maran, lui promit de grande richesse et lui dit : « Va immédiatement à Yathrib (Médine) et regarde si tu peux tuer ‘Omar Ibn al-Khattab ».

Tali’ah lui répondit positivement, fit ses préparatifs et après avoir atteint Médine se cacha dans la périphérie pour tendre une embuscade ‘à Omar (qu’Allah soit satisfait de lui). ‘Omar vint pour inspecter les ressources des orphelins et leurs jardins. Le chrétien grimpa dans les branches d’un arbre feuillu et s’y cacha. ‘Omar alla sous ce même arbre et s’endormi sur son dos utilisant une pierre comme un oreiller. Le chrétien était sur le point de descendre pour le tuer, quand subitement une créature sortit du désert, tourna autour ‘d’Omar et lécha ses pieds. Une voix invisible dit : « O ‘Omar, tu as rendu justice, donc tu es en sécurité ». Quand ‘Omar se réveilla, la bête le quitta et le chrétien descendit. Il se jeta lança sur ‘Omar, embrassa ses mains et dit : « Puisse mon père et mère être la rançon d’une telle création que les bêtes gardent, que les anges désignent et que les Djinns connaissent ».

Alors il lui raconta l’histoire entière et embrassa l’Islam par son intermédiaire.

 

La nomination d’Abou ‘Oubaydah

‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) écrivit la lettre suivante à Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) :

Je t’ai nommé sur la Syrie et sur le commandement des musulmans en remplacement de Khalid. Et Salam.

Il expédia la lettre avec ‘AbdAllah Ibn Qourt et resta préoccupé des affaires des musulmans, particulièrement ceux de Syrie.

 

‘AbdAllah Ibn Salim rapporte de ses enseignants fiables :

‘AbderRahmane Ibn ‘Awf az-Zouhri raconta à ‘Omar le rêve suivant qu’il vit la même nuit du décès d’Abou Bakr : « J’ai vu Damas et les musulmans l’encerclant. Leurs cris d’ « Allahou Akbar » atteignirent mes oreilles. Avec leurs cris et leurs attaques, un fort s’enfonça dans la terre si bien qu’il disparut complètement. J’ai vu Khalid entrer dans la ville à la force de l’épée comme s’il y avait quelque chose comme un feu devant lui dans lequel il tomba et qui s’éteignit.

‘Ali (qu’Allah soit satisfait de lui) qui était présent dit : « Heureuses nouvelles ! Si Allah veut, cela signifie qu’ils prendront Damas aujourd’hui ».

 

Quelques jours plus tard ‘Ouqbah Ibn ‘Amir al-Jouhani (qu’Allah soit satisfait de lui) le Compagnon du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) apporta la lettre décrivant la victoire. ‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) lui demanda :

- « O Ibn ‘Amir, quand es-tu parti ? »

- « ‘Ouqbah lui répondit : « Vendredi ».

- « Quelles nouvelles as-tu apporté ?

- « Des bonnes nouvelles à annoncer à Abou Bakr ».

- « Allah l’a pris en bonne condition. Il est parti vers Son Généreux Seigneur. ‘Omar porte maintenant le fardeau. S’il est juste il sera sauvé, s’il abandonne la justice ou confond les affaires alors il sera détruit ».

Je pleurais et invoquais la clémence d’Allah sur Abou Bakr as-Siddiq, qu’Allah soit satisfait de lui. Je remis la lettre à ‘Omar qui l’a lu, mais n’annonça pas son contenu avant la prière du vendredi (salatoul joumou’ah). Après le sermon (khoutbah) et la prière (salat), il monta sur la chaire (minbar). Les gens se rassemblèrent autour de lui et il lut la lettre à haute voix. Les musulmans furent absolument ravis et crièrent « La Ilaha Illallah ! Allahou Akbar! ».

Il descendit alors et écrivit à Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) le nommant commandant général des forces musulmanes armées en Syrie à la place de Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui). Puis Il me donna la lettre et m’ordonna de la ramener à qui de droit.

 

J’arrivais à Damas alors que Khalid était partit à la poursuite de Thomas et d’Herbius. Je donnais la lettre à Abou ‘Oubaydah qui n’annonça pas la mort d’Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) et garda secret sa nomination et le désistement de Khalid. Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) revint alors de son expédition et écrivit une lettre décrivant la conquête de Damas, leur victoire contre l’ennemi, le butin de la Plaine de Brocart et la libération de la fille d’Héraclius.

Il donna alors la lettre à ‘AbdAllah Ibn Qourt qui l’a donna à ‘Omar Quand il lut le début : « De Khalid Ibn al-Walid à Abou Bakr as-Siddiq », il dit : « O Ibn Qourt, les gens ne savent-ils pas qu’Abou Bakr est mort et qu’Abou ‘Oubaydah a été nommé commandant général des forces armées ? »

Ibn Qourt répondit : « Non ».

‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) devint furieux, réunit les gens, monta sur le minbar et dit : « O gens, j’ai nommé Abou ‘Oubaydah, l’homme de confiance parce que je l’ai trouvé digne et l’ai licencié Khalid ».

Un Makhzoumi dit : « As-tu démis de ses fonctions un tel homme par qui Allah a dégainé une épée tranchante et a accordé la victoire ? Ni Allah, ni les musulmans ne t’excuserons si tu rengaines cette épée et que tu licencies qui est ordonné par Allah. Tu romprais ainsi les liens de famille ».

‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) le regarda et constata qu’il était assez jeune et dit : « Un jeune, furieux pour son cousin », et il descendit du minbar. Il s’allongea et mis la lettre sous sa tête et laissa en suspens le licenciement de Khalid jusqu’au jour suivant.

 

Après avoir conduit Salatoul Fajr, il monta sur le minbar, loua Allah, salua le Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah sur lui) invoqua la clémence sur Abou Bakr et dit : « O gens, je suis accablé avec la grande confiance. Je suis un berger et chaque berger est responsable en ce qui concerne son troupeau. Je suis venu pour diriger vos affaires et superviser vos vies pour vous rapprocher ainsi que les habitants de la ville de votre Seigneur. C’est parce que j’ai entendu le Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah sur lui) dire : « Quiconque patiente sur les difficultés et les maux de Médine me verra intercéder pour lui le Jour du Jugement ». Vous n’avez aucune agriculture ou laiterie excepté ce qu’un chameau rapporte d’une distance d’un mois de voyage. Allah nous a promis beaucoup de butin et j’ai l’intention qu’il bénéficie tant à l’élite qu’aux gens communs. Je remplirais la confiance et l’honneur des musulmans. Je n’ai aucune objection à ce que Khalid soit gouverneur, sauf qu’il est trop généreux dans la dépense, il donne au poète qui le loue et donne aux Moujahidine et aux cavalier plus qu’ils n’ont le droit. Ainsi rien ne reste pour les musulmans pauvres et faibles. Je le remplace donc avec Abou ‘Oubaydah. Allah sait mieux que je le nomme en raison de sa fiabilité, donc personne ne devrait dire : « Tu as destitué un homme fort et installé un homme doux » car Allah est avec lui et l’aide ».

 

 

La lettre de ‘Omar 

Il descendit du minbar et écrivit la lettre suivante à Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) sur un morceau de cuir :

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

De : L’esclave d’Allah, ‘Omar Ibn al-Khattab, le Commandant des Croyants.

À : Abou ‘Oubaydah ‘Amir Ibn al-Jarrah

As-Salamou ‘Aleyka

Je loue Allah en dehors de qui il n’y a nulle autre divinité et salutations sur Son Prophète Muhammad.

Je t’ai nommé sur les affaires des musulmans, ne sois pas timide, car Allah n’est pas timide quand il vient à la Vérité. Je te conseille de craindre Allah Qui restera et tandis que tout le reste périra. C’est Lui qui t’a sorti de l’incrédulité vers la Foi et de l’égarement vers la guidance. Je t’ai nommé à la tête de l’armée qui est avec Khalid. Assume donc la charge de son armée et désiste-le de son poste.

N’envoie pas les musulmans à la destruction pour le désir du butin. N’envoie pas de petite expédition contre une énorme force. Ne dit pas : « J’espère pour vous la victoire », car la victoire est seulement obtenue avec la ferme conviction et la loyauté à Allah (et non pas l’espoir).

Prends garde d’être trompé en jetant les musulmans vers la destruction. Baisse ton regard du monde et garde ton cœur éloigné de lui. Prends garde d’être détruits comme ceux qui vous précédés. Tu as vu leur destruction et leur manière de penser. Il y a entre toi et l’Au-delà  une couverture par laquelle tes prédécesseurs sont passés. Tu es maintenant comme quelqu’un qui attend son voyage d’une demeure dont la vigueur a passé, la beauté s’est fanée et ses gens ont préparé leurs transports pour aller vers une autre demeure. Sa disposition est la crainte d’Allah et d’estimer les musulmans autant que tu le peux.

Quant au blé et à l’orge que tu as trouvé à Damas il est pour les musulmans. Un cinquième de l’or et de l’argent sera pris pour l’état et le reste est pour les Moujahidine. Quant à ton différent avec Khalid de savoir si la conquête fut capitulation ou par la force de l’épée, tu es maintenant le gouverneur en charge. Ton traité doit être exécuté avec les Romains. Avoir remit la fille d’Héraclius en cadeau fut une erreur. Une grande rançon aurait pu être obtenue et servie pour les pauvres musulmans.

Paix, clémence  et bénédictions d’Allah être sur vous et tous les musulmans.

 

Il plia la lettre et appliqua son sceau avec son anneau. Il fit appeler ‘Amir Ibn Abi Waqqas, le frère de Sa’d Ibn Abi Waqqas (qu’Allah soit satisfait de lui) et lui dit : « Part à Damas et remet cette lettre à Khalid. Ordonne-lui de rassembler tous les musulmans et ensuite toi, ô ‘Amir, leur lira à haute voix. Informe le aussi de la mort d’Abou Bakr ».

Alors il appela Shaddad Ibn Aws lui serra les mains et dit : « Va avec ‘Amir en Syrie. Après qu’il ait lut la lettre, ordonne aux gens de te porter allégeance en mon nom ».

Les deux hommes se hâtèrent à Damas où les gens attendaient les nouvelles d’Abou Bakr et ses ordres. Quand ils arrivèrent, les musulmans furent heureux et voulurent entendre les nouvelles. Les deux messagers allèrent à la tente de Khalid, où ‘Amir lui dit : « J’ai laissé ‘Omar en bonne santé. J’ai ici sa lettre qu’il m’a ordonné de lire devant tous les musulmans ».

Khalid réuni alors les musulmans. Quand ‘Amir annonça la mort d’Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui), les gens se mirent à pleurer bruyamment. Khalid pleura aussi et dit : « Si Abou Bakr est mort et a nommé ‘Omar comme son successeur, nous l’écouterons et obéirons à ses ordres ».

‘Amir lut alors la lettre à haute voix et les musulmans se levèrent pour porter allégeance à Shaddad pour ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui) le 3 Sha’ban de l’année 13 de l’Hégire.

 

 

L’expédition d’Abou al-Qouds 

Al-Waqidi a dit : Khalid devint encore plus sévère contre l’ennemi et lutta plus fermement dans le Jihad après son désistement surtout au Fort Abou alo-Qouds. J’ai questionné le rapporteur au sujet du Fort d’Abou al-Qouds et il a dit : « Entre ‘Irqa et Tripoli il y a une plaine appelée la Plaine de Chaîne faisant face à un complexe de monastères. Dans une des cellules vivait un moine bien informé sur le Christianisme qui avait lu les saintes écritures précédentes et les histoires des nations passées. Les Romains venaient le voir pour chercher la science auprès de lui. Il avait plus de 100 ans et un festival se tenait chaque année à son monastère qui marquait la fin du jeune des Romain. Pendant ce festival des Rameaux, les chrétiens venaient chez lui de tous les endroits, des terres côtières et de l’Egypte. Il montait sur une place élevée d’où il leur lisait et leur donnait des avis sur la bible.

Pendant ce festival se tenait aussi un grand marché annuel. Des marchandises, de l’or et de l’argent étaient vendus et achetés durant trois jours ».

Les musulmans l’ignoraient jusqu’à ce qu’un chrétien, qui avait reçu la protection pour lui et sa famille et qui payaient la Jizyah, leur en parla. Il. Quand Abou ‘Oubaydah prit en charge les affaires des musulmans, le chrétien eut l’intention d’aller à ce festival afin que le marché puisse être capturé par son intermédiaire. Il alla voir Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) qui méditait depuis longtemps qu’elle serait sa prochaine destination contre les Romains. Quelquefois il pensait : « Je vais conduire l’armée à Baytoul Mouqaddas (Jérusalem) car elle est la plus noble de toutes les villes et le siège de l’empire romain sur laquelle leur religion est basée ». Puis d’autres fois, il pensait : « Je vais aller à Antioche, viser Héraclius et me débarrasser de lui ». Il avait déjà réuni les musulmans et était encore indécis quand le chrétien syrien entra chez lui et dit :

- « O Commandant, tu as été très bon avec moi, tu m’as accordé la sécurité et a épargné ma femme, ma famille et mes richesses. Je vais t’informer maintenant d’un tel butin que, si Dieu l’accorde aux musulmans, ils deviendront riches et ne souffriront plus jamais de la pauvreté par la suite ».

Abou ‘Oubaydah lui dit : « Donnes moi la location de ce butin car je sais que tu es sincère ».

- « Il y a en face de toi un fort sur la côte connue sous le nom du Fort d’Abou al-Qouds et près de lui se trouve un monastère où vit un moine. Les chrétiens recherchent la bénédiction à travers ses prières et apprennent de lui. Il célèbre un festival annuel dans lequel les gens venant de toutes les directions se rassemblent. Là, se tient un grand marché ou ils exposent leurs riches vêtements de brocart, leur or et leur argent durant trois ou sept jours. La saison pour ce marché approche bientôt et c’est un butin qui réjouira les musulmans et humiliera tes  ennemis par sa perte ».

Abou ‘Oubaydah lui demanda : « À quelle distance se trouve ce monastère ? »

- « A dix Farsakh (54.9 kms) sur une route ardue ».

- « Quand tiendra-t-on le marché ? »

- « Dans quelques jours ».

- « Quelle sécurité ont-ils pour garder le marché ? »

- « Personne dans le royaume de César ne le sait parce que la peur d’Héraclius est fermement ancrée dans le cœur des gens, donc ils n’interfèrent pas les uns les autres ».

Abou ‘Oubaydah demanda « Y a-t-il des villes proche ? »

- « Oui, le centre économique de la Syrie, Tripoli, est proche. Les caravanes viennent à Tripoli de toutes les directions. Un grand patricien expérimenté, que César a choisi pour son expérience, reste là et assiste au marché. Bien que je ne connaisse aucune sécurité pour le marché, il peut y en avoir maintenant à cause de vous. Même s’il va à ce festival et affronte les musulmans, je suis sûr, si Dieu veut, vous serez victorieux ».

Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) demanda : « O gens, qui parmi fait cadeau de sa vie à Allah, le Plus Haut et commandera l’armée que j’envoie conquérir pour les musulmans ? »

Chacun resta silencieux donc il demanda une deuxième fois et un jeune avec de longs cheveux et une épaisse moustache se leva. Il était ‘AbdAllah Ibn Ja’far le fils d’Asma Bint ‘Oumays al-Khath’amiyyah et de Ja’far (qu’Allah soit satisfait de lui) qui fut martyrisé à Moutah quand ‘AbdAllah était encore jeune. Quand il grandit, il demanda à sa mère, qui s’était mariée avec Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) : « O ma mère, qu’est-il arrivé à mon père ? » Asma lui répondit : « O mon fils, les Romains l’ont tué ».

Il dit : « Si je vis, je le vengerai ». Après le décès d’Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) et la succession de ‘Omar, il alla en Syrie avec l’expédition envoyée par ‘Omar sous le commandement de ‘AbdAllah Ibn Ounays al-Jouhani (qu’Allah soit satisfait de lui). Ibn Ja’far ressemblait beaucoup au Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah sur lui) tant physiquement que du caractère et il était compté parmi les généreux.

 

 

Ibn Ja’far et le moine 

Quand Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) demanda : « O gens, qui ira au monastère ? », Ibn Ja’far se leva d’un bond et dit : « Je serai le premier à prendre part à cette expédition, ô fidèle de la Oummah ». Abou ‘Oubaydah fut content et lui choisit des hommes parmi les musulmans pour l’accompagner et lui dit : « Tu seras le commandant de cette expédition, ô cousin du Messager d’Allah ».

Il attacha un drapeau noir pour lui et le lui remit. Son expédition se composa de cinq cent cavaliers incluant des vétérans de la Bataille de Badr, parmi eux : Abou Dzar al-Ghifari, ‘AbdAllah Ibn Abi Awfa, ‘Amir Ibn Rabi’ah, ‘AbdAllah Ibn Ounays, ‘AbdAllah Ibn Tha’labah, ‘Ouqbah Ibn ‘Abdillah as-Soulami, Wathilah Ibn al-Asqa’, Sahl Ibn Sa’ad, ‘AbdAllah Ibn Bishr, as-Sayyib Ibn Yazid et d’autres grands hommes, qu’Allah soit satisfait d’eux.

Tous avaient témoignés de nombreuses batailles, ne fuiraient ni ne tenteraient jamais de fuir et étaient fiables. Quand ils se rassemblèrent sous le drapeau d’Ibn Ja’far, Abou ‘Oubaydah dit : « O cousin du Messager d’Allah n’attaque qu’après le premier jour du marché ». Alors il leur fit ses adieux et ils partirent le 15 Sha’ban 14 de l’Hégire sous une brillante lune.

 

Wathilah Ibn al-Asqa’ a dit :

J’étais à côté de ‘AbdAllah Ibn Ja’far qui me dit : « O Ibn al-Asqa’, comme belle et brillante est la lune est ce soir ».

- « O cousin du Messager d’Allah, c’est la grande et bénite nuit du milieu de Sha’ban. Durant  cette nuit, les provisions et les durées de vie sont décrétées et les péchés sont pardonnés.

Ibn Ja’far lui répondit : « Tu as dit la vérité ».

 

Nous voyageâmes toute la nuit jusqu’à ce que nous arrivâmes au monastère d’un moine qui portait une cape noire à capuchon. Il examina de près nos visages, un par un. Il nous regarda fixement pendant longtemps ‘AbdAllah et dit : « Est-il le fils de votre Prophète ? »

- « Non » dirent les musulmans.

- « La lumière de la prophétie brille entre ses yeux. Comment l’a-t-il reçu ? »

- « Il est le cousin Messager d’Allah ».

- « Alors il fait partie de la feuille et la feuille fait partie de l’arbre »

Ibn Ja’far lui demanda : « O le moine, connais-tu le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) ? »

- « Comment puis-je ne peux pas le connaître quand son nom et sa description sont dans la Torah, l’Évangile et les Psaumes ? Il est beau avec un teint rougeâtre et une épée tirée.

Ibn Ja’far dit : « Pourquoi ne crois-tu pas en lui et l’accepte ? »

Le moine, leva sa main vers le ciel et dit : « Je croirai en lui quand le Maître des cieux le voudras pour moi ».

Nous fumes choqués par ses mots et poursuivîmes notre voyage avec notre guide. Quand nous arrivâmes dans une vallée boisée et arrosée, il nous ordonna de camper là et dit à Ibn Ja’far : « Je vais aller en reconnaissance ».

Ibn Ja’far lui dit : « Dépêche-toi de nous rapporter des nouvelles ».

Il partit en hâte tandis qu’Ibn Ja’far monta la garde jusqu’au matin.







Hier et aujourd'hui


Voici ce que font à leur peuples les gouvernants criminels pour ne pas laisser leur place !