Les Damascènes et Thomas

Les Damascènes rassemblèrent les chefs de la ville et les aînés et dirent : « Que devrions-nous faire ? » Quelques-uns dirent : « Il vaut mieux que nous offrons aux Musulmans le montant qu’ils veulent en échange de la paix ». Les gens acquiescèrent et dirent : « Oui, à Ajnadayn ils furent capables de faire face aux armées des patriciens et de la famille impériale. Bien que l’armée romaine fût plus grande, ils les piétinèrent comme des grains. N’avons-nous pas ici une grande armée et des compétences militantes, comment pouvons-nous leur faire face ? » D’autres dirent : « Le fils d’Héraclius, Thomas, devrait être consulté  pour avoir son opinion. Quoiqu’il choisisse, la reddition ou le combat, nous accepteront ». Alors, ils allèrent le voir et trouvèrent des soldats armés devant sa porte qui leur demandèrent : « Pourquoi êtes-vous donc venus ? »

Les Damascènes leur répondirent : « Nous souhaitons rencontrer le gendre de César ».

Les soldats allèrent demander l’autorisation qui leur fut accordée. Ils entrèrent, embrassèrent la terre devant Thomas et restèrent debout jusqu’à ce qu’il les autorisa à s’asseoir. Ils étaient visiblement effrayés et déprimés.

Thomas leur demanda : « Pourquoi venez-vous par une telle nuit sombre ? »

Les Damascènes répondirent : « Ne pourrais-tu pas faire quelque chose contre le désastre qui nous afflige et trouver un quelconque remède. Nous avons confiance en toi et comptons sur toi. Soit nous acceptons ce que les Arabes demandent, ou écrit à César qu’il nous envoie des renforts, ou défends-nous. Si tu ne fais rien, nous serons détruits ».

Thomas rit et dit : « Honte à vous. Vous êtes ceux qui ont encouragé Damas à les défier le premier jour. Je jure par la tête de César que je ne considère même pas les Musulmans capables de combattre. Ils ne peuvent pas supporter une douche de flèches. S’ils s’approchent, je leur ferai rencontrer leurs ancêtres morts et vengerai totalement mes gens. Soyez tranquille car même si les portes de votre ville leur étaient ouvertes, ils n’auraient pas le courage d’y entrer ».

- « Les Musulmans sont très violents et il y a plus en eux que tu les as décrit. Leur plus petit et plus vieil homme est capable de prendre dix à cent hommes. Leur chef est si violent qu’il ne peut être affronté. Si tu souhaites nous garder et voir tes richesses protégées, alors fait la paix ou viens avec nous les combattre ».

- « O mes gens, premièrement, vous êtes plus nombreux qu’eux ; deuxièmement, votre ville est bien fortifiée et le fort est fermé ; troisièmement, vous avez d’autres villes en dehors de celle-ci ; et quatrièmement, vous avez assez d’armes, d’armures et d’équipements. En revanche, ces gens sont nus et pieds-nus. Comment ont-ils tant d’équipements ? »

- « Ils ont le nôtre et ceux des nombreuses armées qu’ils capturèrent en Palestine et Bosra, ce qu’ils nous ont pris à Bayt Louhya quand nous les combattîmes avec Calius et Uriel. En plus de ce qu’ils ont acquis à Ajnadayn, ils ont aussi pillé Paulus et son frère à Shakhourah. Ils nous ont pris beaucoup de richesse et d’équipement mais n’ont pas l’air de l’utiliser. C’est surtout parce que leur Prophète leur a dit que quiconque d’entre eux est tué ira au Paradis et que n’importe quel non-Musulman qui est tué, sera jeté en enfer. Ils chargent donc sans crainte, torse-nu et pieds nus donc pour atteindre le Paradis d’après ce qu’il a dit ».

Thomas rit et dit : « Vos esprit-simples les rend encore plus audacieux. Ces idées dirigées contre-vous par ces esclaves se sont installées dans vos esprits et ce n’est que si vous les combattez avec un cœur pur que vous les massacrerez ».

- « Retire-nous cette détresse de la manière que tu veux et si tu ne nous aides pas alors nous ouvrirons les portes et ferons la paix avec eux ».

Thomas réfléchit quelque temps et conclu qu’il devait faire ce qu’ils demandaient alors il dit : « Ne vous inquiétez pas. Demain nous sortirons ensemble les combattre. Nous choisirons leurs chefs et les tuerons et nous tuerons et reverrons l’ennemi. Cependant, pour une telle bataille, vous devrez combattre et être ma main droite. Si vous êtes disposé à sacrifier vos vies alors vous serez couronné de succès.

- « Nous serons avec vous, en fait nous serons devant vous. Nous combattrons aussi longtemps que l’un de nous restera vivant.

Thomas dit alors : « Très bien. Ainsi le pire désastre tombera sur les Arabes ».

Ils le remercièrent, se retirèrent et surveillèrent le fort la nuit entière. Ils allumèrent des feux près des tours et des portes, en attendant les ordres de Thomas.

De l’autre côté, les Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) étaient tournés vers Allah, le glorifiait, l’imploraient et saluaient le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) avait laissé les femmes et les enfants avec le butin au monastère tandis que Rafi’ Ibn ‘Oumayrah monta la garde toute la nuit avec l’avant-garde à la Porte de l’Est.

À l’aube, chaque général-conduisit ses hommes dans Salatoul Fajr et après avoir mené ses hommes dans la Salat, Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) ordonna à ses hommes de conduire un assaut et leur dit : « Restez fermes dans la bataille ! Quiconque fait des efforts aujourd’hui sera à l’aise demain. Soyez prudent au tir à l’arc car les flèches peuvent manquer leurs cibles. Ne montez pas sur vos chevaux car les ennemis d’Allah sont dans une place élevée  et vous ferez donc des cibles faciles. Entraidez-vous les uns les autres et restez ferme devant l’ennemi ». Ils partirent à pied en se couvrant avec des boucliers et au même moment, les autres généraux musulmans, Yazid Ibn Abi Soufyan, Qays Ibn Houbayrah, Rafi’ Ibn ‘Oumayrah et Shourahbil Ibn Hassanah (qu’Allah soit satisfait de lui) conduisirent une attaque simultanée.

 

Rifa’ah Ibn Qays a dit :

« J’ai demandé à mon père, Qays qui était présent lors de la conquête de Damas : « Le jour où vous avez conquis Damas, les Musulmans ont-ils attaqué à pied ou à cheval ? »

Il répondit : « Excepté les deux mille cavaliers de Dirar qui patrouillaient la ville pour éviter des attaques soudaines de l’ennemi, tous les Musulmans allèrent à pied. Chaque fois qu’il atteignait une porte, il s’arrêtait et leur disaient : « Soyez patient, soyez patient contre les ennemis d’Allah. Demain, le jour de Jugement Dernier, vous serez ressuscité sous l’ombre de la miséricorde d’Allah. S’ils sortent des murs de ville, Allah Exalté est capable de les châtier d’en haut ou sous leur pieds. Si Allah veut, vous conquerrez ».

Rifa’ah poursuivit : « Les archers musulmans tirèrent sur les Romains qui à leur tour lancèrent une pluie de flèches et catapultèrent des pierres du fort mais les Musulmans restèrent fermes. Thomas sortit alors de la porte portant son nom. Il était renommé à Damas comme un grand adorateur, un ascète, un guerrier et un sage. Aucun autre adorateur ou ascète tel que lui ne pourrait être trouvé dans les villes des chrétiens et personne n’était considéré plus pieux que lui. Il arriva imposant et portant une croix énorme, entouré des patriciens et de chrétiens importants. Quelqu’un d’autre portait une bible et une autre croix. Les chrétiens crièrent des mots qui ne purent pas être comprit. Thomas mis sa main sur un verset de la bible et dit : « O Dieu, aide celui qui est sur la vérité. Accordez-nous la victoire et délivre-nous de l’ennemi. Détruise ceux qui font le mal car Tu les connais bien. O Dieu, nous cherchons ton aide au nom de la croix et à travers l’intercession de celui qui fut crucifié, qui afficha des signes divins et des miracles, qui chercha à se rapprocher de toi, qui est toujours avec Toi, qui vint à ce monde puis y revint et nous apporta l’Évangile de Toi. Accordez la victoire aux guidés ».

Tous les chrétiens dirent : « Amen ». »

 

Rifa’ah a dit: « Shourahbil Ibn Hassanah (qu’Allah soit satisfait de lui) me l’a rapporté. Pendant ce temps lui et Romanus, le gouverneur de Bosra, étaient à la Porte de Thomas. Romanus écouta et traduit en arabe. Ces mots d’incrédulité et d’accusation contre ‘Issa Ibn Mariam (Jésus fils de Marie, paix sur lui et sur sa mère) rendirent furieux Shourahbil et les Musulmans qui demandèrent la protection d’Allah contre de tels viles paroles et avancèrent pour attaquer. Shourahbil cria : « O maudits, vous avez menti ! ‘Issa est juste comme Adam d’après Allah. Il l’a créé de terre, l’a gardé vivant puis l’a élevé ! » Et Il attaqua ».

 

 

L’attaque de Damas 

Les Musulmans combattirent plus férocement que jamais. Thomas le maudit combattit aussi violemment tandis que ses hommes lancèrent des pluies de flèches et de pierres. Beaucoup de Musulmans furent blessé, y compris Aban Ibn Sa’id Ibn al-‘As qui fut touché par une flèche empoisonnée. Il arracha la flèche et ligota sa blessure avec son turban, mais le poison avait déjà pénétré son corps et il s’effondra. Ses camarades le prirent le ramenèrent. Ils voulurent enlever son turban pour le traiter, mais il leur défendit et dit : « Si vous l’enlevez, alors je mourais aussitôt. Par Allah! J’ai reçu ce que j’ai demandé à Allah et espérer recevoir ». Ils lui désobéirent et ôtèrent le turban. Ils n’avaient pas encore fini quand il regarda vers le ciel, pointant son doigt et dit : « Je témoigne qu’il n’y a aucune divinité excepté Allah et Muhammad est le Messager d’Allah. C’est ce que le Plus Haut a promis et les Messagers furent véridiques », et son âme le quitta. Puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.

Il venait juste de se marier avec sa cousine, Oumm Aban Bint ‘Outbah Ibn Rabi’ah, à Ajnadayn. Ses mains et sa tête portaient encore des traces de myrte et du parfum de la nuit de mariage. Elle était d’une famille très téméraire et avait voulu elle-même aller combattre à pied. Quand elle entendit parler du martyre de son mari, elle vint en trébuchant inquiète et confuse auprès de son corps. Elle patienta dans l’espoir de la récompense et ne dit rien excepté : « Soit béni dans ce que tu as reçu. Tu es allé dans la miséricorde du Seigneur des mondes et vers les Demoiselles aux grands yeux du Paradis. Tu es allé vers le Seigneur des mondes qui nous unit et nous sépara. Par Allah ! Parce que je te t’aime ardemment, je prendrai part au Jihad afin que je puisse être réunie de nouveau avec toi. Je me consacrerai dorénavant au combat dans la voie d’Allah et j’espère que nous rencontrerons bientôt ».

Il a été rapporté qu’aucune femme ne fut plus patiente qu’elle. Les préparations de l’enterrement furent faites et Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) conduisit Salatoul Janazah (la prière de la mort) et Aban fut enterré. Oumm Aban ne resta pas près de la tombe, mais elle s’arma et rentra dans l’armée sans en informer Khalid. Elle demanda aux hommes : « À quelle porte mon mari a-t-il trouvé le martyre ? »

Ils répondirent : « A la Porte de Thomas nommée d’après le gendre d’Héraclius qui est celui qui tua ton mari ».

Donc elle alla dans l’armée de Shourahbil et combattit férocement et elle excellait dans le tir à l’arc.

 

Shourahbil a dit :

« J’étais ce jour à la Porte de Thomas et vit quelqu’un devant Thomas qui portait une croix et faisait des gestes à son armée. Il criait : « O Dieu, aide la croix et aide celui qui cherche la protection de la croix. O Dieu, manifeste sa victoire et augmente son prestige ».

Je le regardais encore quand Oumm Aban tira une flèche qui frappa sa cible. Il lâcha la croix sertie de pierres brillantes. Chaque Musulman se dépêcha pour la ramasser mais furent arrosés de pierres. Les Musulmans tentèrent de l’obtenir de nouveau et se plièrent en quatre pour être le premier à l’obtenir. Quand l’ennemi d’Allah, Thomas, vit les Musulmans qui se précipitaient pour ramasser la croix, il se sentit humilié et sa destruction proche. Il pensa qu’Héraclius découvrirait certainement qu’il avait laissé les Arabes prendre la croix. Alors, il serra sa ceinture, pris son épée et son bouclier et dit à ses hommes : « Que quiconque veut venir avec moi qu’il vienne et quiconque désire rester qu’il reste. Je vais les combattre et les éloigner et obtenir ainsi la paix du cœur ».

Il partit alors en avant. Quand ses hommes le virent et se rendirent compte de sa bravoure, ils le suivirent tous et s’essaimèrent comme des criquets. Les Musulmans entouraient la croix, mais quand ils virent les Romains charger, ils la donnèrent à Shourahbil (qu’Allah soit satisfait de lui) et se précipitèrent pour prendre l’ennemi en combat singulier. D’au-dessus de la porte et de chaque direction ils ont furent couverts de pierres et de flèches. Shourahbil appela : « O Musulmans, reculez pour vous couvrir des flèches des ennemis d’Allah ».

Ils reculèrent jusqu’à ce qu’ils fussent à l’abri des flèches. Thomas vint vers eux, frappant à droite et à gauche mugissant comme un chameau avec ses guerriers autour de lui. Shourahbil (qu’Allah soit satisfait de lui) appelé : « O gens, sacrifiez-vous pour gagner le Paradis. Plaisez votre Créateur à travers vos actions car Il n’aime pas ceux qui fuient. Ne fuyez pas, mais attaquez-les et allez vers eux. Puisse Allah vous bénir ».

Les Musulmans lancèrent une violente attaque et pénétrèrent dans les rangs des Romains avec leurs sabres et tirant des flèches. Quand les Damascènes virent que la grande croix était tombée des mains du porteur, ils furent totalement terrifiés. Thomas la chercha et la trouva chez Shourahbil. Il ne put se contrôler et attaqua et dit : « Rendez-moi la croix! O orphelins, vous avez rencontré une grand malheur ».

Shourahbil lança la croix et affronta Thomas. Quand il vit la croix dans la terre, lui et ses compagnons hurlèrent d’épouvante. Quand la veuve d’Aban vit l’ennemi d’Allah, Thomas, attaquant Shourahbil, elle demanda : « Qui est celui-là ? »

Quelqu’un dit : « C’est le gendre de César, le tueur de ton mari ».

Quand elle entendit sa réponse, elle attaqua violemment jusqu’à ce qu’elle soit assez proche de Thomas pour tirer une flèche sur lui. Les Romains la menacèrent mais elle resta concentrée sur sa cible et dit : « Au nom d’Allah puis à travers les bénédictions de Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) » avant de tirer sa flèche.

Thomas essayait d’atteindre Shourahbil quand la flèche pénétra son œil et y resta fichée. Il s’enfuit en criant tandis qu’elle essaya de lui lancer une autre flèche. Les Romains essayèrent d’éviter la catastrophe et se précipitèrent sur elle, mais un groupe de Musulmans coururent pour la défendre. Quand elle fut sûre, elle tira nouveau et toucha un chrétien dans la poitrine qui tomba à terre.

Le premier à fuir ce jour vers la porte fut Thomas en hurlant à cause de la douleur intense provoquée par la flèche. Shourahbil cria : « Soit détruit ! Attrapez le chien romain. Attaquez les chiens pour capturer l’ennemi d’Allah. »

Donc ils attaquèrent jusqu’à ce qu’ils reconduisent les Romains à la porte où les gens les défendirent avec les flèches et des pierres. Les Musulmans retournèrent à leur camp après avoir tué un grand nombre d’ennemi et saisit leurs croix et leurs richesses.

Thomas entra dans la ville et ferma les portes. Les docteurs vinrent pour extraire la flèche de son œil mais en vain. Ils la scièrent en laissant la pointe dans son œil. Ils voulurent le ramener chez lui, mais il refusa et s’assis à l’entrée de la porte jusqu’à ce que la douleur se soit calmée. Ils dirent : « Rentre chez toi pour le reste de la nuit. Aujourd’hui nous avons souffert deux tragédies, la tragédie de la croix et la tragédie de ton œil. Tout cela à cause de l’archer. Cette nation est invincible, nous te demandons de choisir plutôt la reddition ».

Thomas devint fâché et dit : « Soit détruit ! Devrais-je oublier la perte de la grande croix et mon œil perdu? Quand ces nouvelles parviendront à César, il m’accusera de faiblesse et d’impuissance. Non, ils seront poursuivis dans toutes les circonstances. Je retrouverai ma Croix et vengerai mon œil avec mille des leurs et reprendrait tout qu’ils ont pillé. Alors j’irais trouver leur maître au Hijaz, l’effacerait puis détruirait et nivellerait leurs habitations et transformerait leurs villes en demeures d’animaux sauvages ».

Le maudit monta au sommet du mur avec son œil bandé et encouragea les gens : « N’ayez pas peur et ne craignez pas ce qui vous avez des Arabes. Je vous garantit que la croix les abattra ».

Ils redevinrent fermes et lancèrent un nouvel assaut violent jusqu’à ce que Shourahbil envoie un message à Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) pour l’informer de la situation. Le messager dit : « Thomas, l’ennemi d’Allah, a lancé une attaque massive contre nous, nous demandons des renforcements parce que la bataille est plus violente ici ».

Khalid répondit : « Tout l’éloge appartient à Allah ! Mais comment avez-vous réussi à capturer la croix des Romains ? »

Le Messager dit : « Un homme la portait devant Thomas quand la veuve d’Aban l’a abattu avec une flèche. Il tomba dans notre direction et l’ennemi d’Allah s’est précipité mais la veuve d’Aban l’a touché à l’œil droit.

- « Thomas est particulièrement respecté par César et il est celui qui les empêche de se rendre. Allah nous suffira contre son mal. Retourne à Shourahbil et dit-lui : « Garde toi à ce que je t’ai ordonné car chaque armée est confrontée à ses propres problèmes et je ne peux pas venir à toi. Cependant, rappelle-toi que je suis proche et Dirar patrouille la ville et est par conséquent là pour toi ».

Le messager revint et informa Shourahbil (qu’Allah soit satisfait de lui) qui resta patient combattit pour le reste du jour.

Abou ‘Oubaydah se réjoui quand il a entendit parler de l’histoire de Thomas et de la capture de la croix.

 

 

L’attaque de nuit 

Le lendemain matin, Thomas appelé les aînés de la ville et les guerriers. Quand ils arrivèrent il dit : « O chrétiens, une nation très indigne de confiance est descendue sur vous. Ils sont arrivés et maintenant habitent vos terres. Comment pouvez-vous être si patient quand vos femmes sont déshonorées et vos enfants emprisonnées ? Vos femmes et vos enfants sont maintenant leurs esclaves. La croix n’est tombée que par colère et à cause de votre désir de faire la paix avec les Arabes et n’a donc plus de relation avec vous. Je suis sorti contre eux et ne serais pas revenu avant de les avoir complètement finis, mais je fus touché à l’œil. Je vais définitivement me venger et arracher mille yeux arabes. J’irai jusqu’à la croix et la réclamerai ».

Les Damascènes dirent : Nous sommes présents devant toi et nous sommes satisfaits de ce qui te satisfait. Si tu nous ordonnes de sortir, nous sortirons et si vous tu nous ordonnes de combattre, nous combattrons ».

Thomas leur dit : « Sachez que celui qui conduit la guerre courageusement ne craint rien. J’ai décidé de les attaquer ce soir et de les capturer dans leurs places car la nuit terrifie et vous connaissez mieux qu’eux le terrain dans lequel ils sont. Vous devez vous préparer pour la bataille de ce soir et sortir. Je ne reviendrai pas avant d’avoir complété ces tâches. Quand je les aurais finis, j’emmènerai leur commandant prisonnier à César afin qu’il puisse faire avec lui comme il l’entend ».

Les Damascènes lui répondirent : « Par l’amour et pour l’honneur (nous obéissons) ».

Alors quand ils se séparèrent en groupes pour chaque porte, Thomas dit : « Ne craignez rien car leur chef est loin de vous. Il n’y a pas personne ici excepté leurs classes inférieures et les esclaves libres, alors broyez-les comme vous broyez du blé ».

Il ordonna à un groupe de sortir de la Porte de Faradis contre ‘Amr Ibn al-‘As (qu’Allah soit satisfait de lui) tandis que lui-même avec les valeureux guerriers, il sortit par la Porte de Thomas. Il accrocha un gong au mur et dit : « Le son du gong sera le signal pour vous précipiter hors des portes pour tuer l’ennemi endormi. Si vous faites cela, vous les briserez et ils ne se remettrons plus jamais après cela ».

Ils se réjouirent et allèrent à leurs postes, attendant le signal pour attaquer les Musulmans. Thomas appela un Romain et lui dit : « Prend un gong et grimpe le mur avec lui. Quand tu nous verras ouvrir la porte, frappe le doucement afin que seul nos gens puissent l’entendre ». Ils se revêtirent tous d’armures et d’épées. Lui-même, il choisit une épée indienne et se couvrit d’un casque persan offert par Héraclius. Les Romains gardèrent leurs épées jusqu’à ce qu’ils atteignent la porte où Thomas les attendaient pour compléter leurs nombres. Quand ils furent complets, il dit : « O gens ! Quand la porte sera ouverte, dépêchez-vous à toute vitesse vers l’ennemi. Attaquez-les et tuez-les. N’épargnez personne qui implore la pitié, exceptez le commandant. Si n’importe qui d’entre vous voit la croix, il devra le prendre ».

Ils répondirent : « Par amour et pour l’honneur ! »

Thomas ordonna à quelqu’un d’aller trouver l’homme au gong et lui ordonna de le frapper doucement. Il ouvrit la porte et ils se précipitèrent dehors contre les Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) ignorant tout du plan. Cependant, certains Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) étaient éveillés. Entendant du bruit ils se réveillèrent les uns les autre. Les Musulmans se dressèrent comme des pythons menaçants et étaient alertes quand l’ennemi arriva. Ils attaquèrent avec leurs épées l’ennemi désordonné sous le couvert de l’obscurité jusqu’à ce que Khalid ait entendu des cris. Il se leva inquiet des hurlements et des cris et dit : « Venez à l’aide de l’Islam ! Par le Seigneur de la Ka’bah, mes gens ont été trompés. O Allah, veille sur eux avec l’Œil qui ne dort jamais. O le Plus Miséricordieux de ceux qui font miséricorde ».

Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) partit en avant sans armure ou couvre-chef, portant seulement une robe syrienne de lin. Avec quatre cents cavaliers, ils galopèrent comme des lions furieux jusqu’à ce qu’ils atteignent la Porte de l’Est où ils trouvèrent Rafi’ Ibn ‘Oumayrah et ses hommes combattre. Les voix musulmanes crièrent « La Ilaha Illallahou ![1] » et « Allahou Akbar » alors que l’ennemi en haut des murs regardait en bas et criaient depuis que les Musulmans s’étaient réveillés. Khalid attaqua les Romains disant : « Bonnes nouvelles, ô Musulmans. L’aide est venue du Seigneur des mondes. Je suis le vaillant cavalier. Je suis Khalid Ibn al-Walid ». Il les attaqua, jeta leurs guerriers à terre et tua leurs hommes, s’inquiétant pendant ce temps au sujet d’Abou ‘Oubaydah et les Musulmans aux autres portes dont les cris étaient perceptibles. Les Romains, les juifs et les chrétien criaient tous.

 

Sinan Ibn ‘Awf a dit : « J’ai demandé à mon cousin, Qays : « Est-ce que les juifs vous combattaient aussi ? » Il me dit : « Oui, ils nous lançaient des flèches du haut des murs. À ce moment Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) craignait ce que l’ennemi d’Allah faisait à Shourahbil qui était dans une terrible situation et qui supportait ce qu’aucun des autres groupes ne subissait. Le premier qui atteignit les Musulmans fut Thomas. Ils le combattirent patiemment jusqu’à ce qu’il criât : « Où est votre ignoble général qui m’a affligé ? Je suis le défenseur de la croix ».

Il blessa plusieurs Musulmans et quand Shourahbil (qu’Allah soit satisfait de lui) l’entendit, il se tourna vers lui et dit : « Je suis ton homme, je suis ton rival, je suis ton exterminateur, le ravisseur de ta croix et le scribe de la Révélation du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) ».

Thomas sauta sur lui comme un lion mais trouva Shourahbil être un adversaire violent et les deux rivaux restèrent combattre jusqu’à ce que la moitié de la nuit passa.

La veuve d’Aban était dans l’armée de Shourahbil et afficha la plus grande patience en tirant ses flèches. Chacune de ses flèches trouva sa cible jusqu’à ce qu’elle eut tué beaucoup de Romains. Ils l’évitèrent jusqu’à ce qu’un Romain apparaisse qu’elle toucha à la gorge. Il cria et ses camarades se rassemblèrent contre elle et la firent prisonnière tandis que l’ennemi d’Allah mourut. Shourahbil (qu’Allah soit satisfait de lui) frappa Thomas d’un terrible coup qu’il bloqua avec son bouclier en cuir, brisant son épée. Thomas projeta de le prendre prisonnier quand deux cavaliers romains l’attrapèrent avec la cavalerie musulmane à leur trousse. Quand ces Musulmans attaquèrent les Romains, Oumm Aban se retrouva libre. Elle les attaqua et appela. ‘AbderRahmane Ibn Abi Bakr et Aban Ibn ‘Uthman Ibn ‘Affan dirigèrent les Musulmans vers elle et tuèrent les deux cavaliers romains. Thomas retourna à Damas infructueux.

 

Tamim Ibn ‘Adi qui assista à la conquête de Syrie a dit :

« J’étais dans la tente d’Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) qui faisait la prière quand il entendit un cri. Il dit : « Il n’y a aucun moyen d’éviter un mal ou de faire le bien excepté par Allah, le Très Haut, le Plus Puissant ». Il mit son armure, appela ses hommes et leur demanda de se préparer. Il vit les Musulmans combattre dans le tumulte, alors il chargea vers la porte et chargea l’aile droite et gauche des Romains en criant « Allahou Akbar ! » Les Musulmans crièrent à leur tour : « Allahou Akbar ! » Quand les chrétiens entendirent les cris, ils pensèrent que les Musulmans les attaquaient par derrière alors, ils se retirèrent tandis qu’Abou ‘Oubaydah les faucha.

 

Al-Waqidi a dit que pas un seul Romain ne survécut à l’attaque d’Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) cette nuit. Pendant la bagarre, Dirar arriva trempé de sang. Khalid lui demanda : « Que vous est-il arrivé ? »

Dirar dit : « Bonnes nouvelles, O commandant, je ne suis pas venu à toi avant d’avoir tué cent-cinquante hommes cette nuit et mes hommes en ont tué un tel nombre qu’il ne peut être compté. Je t’ai suffi contre la menace venant de la Petite Porte qui était dirigée contre Yazid Ibn Abi Soufyan. Puis, je suis allé aux autres portes et tué aussi beaucoup d’hommes ».

Khalid fut satisfait de cela et ensemble, ils allèrent trouver Shourahbil et le remercièrent pour ce qu’il avait accompli. Cette nuit de lune, il se passa de tels événements jamais vu auparavant et des milliers de Romains furent tués.

 

 

La reddition 

Les aînés de ville allèrent trouver Thomas et lui dirent : « Nous t’avons préalablement conseillés, mais tu ne nous pas accordé d’attention. La plupart d’entre nous ont été tués et ils ont un tel chef, Khalid Ibn al-Walid, qui ne peut pas être vaincu mais il est plus flexible vers paix que toi. Donc si tu ne consens pas, nous ferons la paix nous-mêmes et tu pourras faire ce que tu veux. Thomas plaida : « O mes gens, donnez-moi une chance jusqu’à ce que j’écrive à César pour l’informer de ce qui nous est arrivé ». Il écrivit aussitôt la lettre suivante :

À: Miséricordieux César

De: Votre gendre, Thomas

Le ‘Arabes sont tombés sur nous comme le blanc entoure la pupille de l’œil. Ils ont massacré l’armée d’Ajnadayn puis sont venus à nous et ont tué beaucoup d’entre nous. Je suis sorti contre eux mais j’ai perdu mon œil. Maintenant je suis décidé à me rendre et donner la Jizyah aux Arabes. Vous devriez soit venir ici, nous envoyer des renforts ou nous ordonner de faire la paix avec eux car nos difficultés n’ont fait qu’intensifier.

Il la plia alors, la scella et la fit envoyé.

 

Le matin, les Musulmans se préparèrent pour la bataille. Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) envoya un message à chaque commandant pour leur demander de mener une attaque, chacun à sa place respective. Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) monta son cheval et lança une attaque. Les affaires devinrent si mauvaises pour les Damascènes que les gens demandèrent à Khalid un répit. Il refusa et insista sur la bataille. La situation dura ainsi longtemps si bien que le siège pressa sévèrement les Damascènes qui attendaient l’ordre de César. Ils se  rassemblèrent et se dirent l’un à l’autre : « Nous ne pouvons pas supporter ceci plus longtemps. Si nous sortons pour combattre les Arabes, ils nous vaincront et si nous les laissons le siège ne fera qu’empirer. Par conséquent, consentons-nous à la paix avec eux sur leurs conditions ».

Un vieil homme qui avait lu les anciennes saintes écritures dit : « O mes gens, je jure par Dieu qui même si César venait avec toutes ses armées, il serait incapable de nous défendre d’eux. J’ai lu dans le livre que Muhammad est le sceau des Prophètes et que sa Religion dominera toutes les autres religion. Il serait donc meilleur de vous soumettre à eux et de leur donnez ce qu’ils demandent ». Ils furent d’accord avec lui à cause de sa grande érudition et sa connaissance des prédictions des guerres futures et lui dirent : « Quelle est ton opinion, sur cet homme sanguinaire à la Porte de l’Est ? »

Le vieil homme répondit : « Si vous souhaitez cela, allez alors à l’homme de la Porte d’al-Jabiyah où quelqu’un connaissant l’arabe devrait appeler à haute voix : « O Arabes, sécurité ! » jusqu’à ce que nous descendions vers eux et parlons à leur général.

 

Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit :

« Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) avait placé des hommes près des portes car il craignait une attaque comparable à la veille. Cette nuit c’était le tour de garde des Banou ad-Daws sous le commandement de ‘Amir Ibn at-Toufayl ad-Dawsi. Alors que nous étions assis près de la porte nous entendîmes les Romains qui appelaient. J’allais rapidement en informer Abou ‘Oubaydah. Il fut satisfait et dit : « Allez et dites-leur qu’ils ont notre garantie de sécurité ».

Quand je les ai informés, ils demandèrent : « Qui est-ce que vous êtes ? »

J’ai dit : « Je suis Abou Hourayrah, le Compagnon du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), même si un esclave vous avait donné la sécurité dans la période préislamique nous l’aurions respectée alors pensez qu’elle est maintenant notre condition qu’Allah nous a guidés à Islam ».

Alors, ils ouvrirent la porte et cent prêtres et aînés sortirent et se dirigèrent vers l’armée d’Abou ‘Oubaydah. Quand ils arrivèrent dans la tente d’Abou ‘Oubaydah, il les a accueillis et les fit assoir puis il dit : « Notre Prophète Muhammad a dit : « Quand les hommes respectables d’une nation viennent à vous, vous devez les honorer ».

Ils parlèrent de paix et dirent : « Nous voulons conserver nos églises et que vous ne les détruisiez pas ».

Parmi les églises de cette époque, il y avait la cathédrale Jean-Baptiste (Yahya) qui est aujourd’hui Al-Jama’ al-Amawi (la Mosquée des Omeyyades) ; l’église de Marie ; l’église de Hannah ; l’église du Marché de nuit et l’église de Prévention.

Abou ‘Oubaydah dit : « Rien ne sera détruit » et le traité de reddition et de sécurité fut écrit sans être signé et sans témoin car il devait l’être par le commandant en chef. Ils le prirent et dirent : « Venez avec nous dans la ville ».

Il se leva et il fut suivit pas ces musulmans montés : Abou Hourayrah, Mou’ad Ibn Jabal, Nou’aym Ibn ‘Amr, ‘AbdAllah Ibn ‘Amr ad-Dawsi, Dzoul Kala al-Himyari, Hassan Ibn Nou’man, Jarir Ibn Nawfal al-Himyari, Sayf Ibn Salamah, Ma’mar Ibn Khalifah, Rabi’ah Ibn Malik, al-Moughirah Ibn Shou’bah, Abou Loubabah Ibn al-Mounthir, ‘Awf Ibn Sa’idah, ‘Amir Ibn Qays, ‘Oubadah Ibn ‘Atibah, Bishr Ibn ‘Amir et ‘AbdAllah Ibn Qourt al-Assadi, totalisant trente-cinq grands Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) aînés ainsi que soixante-cinq autres musulmans. Quand ils approchèrent de la porte, Abou ‘Oubaydah dit : « J’ai besoin de garantie avant de rentrer certains d’entre vous devons rester ici jusqu’à notre retour » et ils remirent donc des otages.

Il a été rapporté qu’Abou ‘Oubaydah vit le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dans un rêve. Le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) lui dit : « Si Allah veut vous conquerrez la ville ce soir ».

Abou ‘Oubaydah demanda : « O Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), je vois que tu es pressé ? »

Et le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) lui répondit : « Je dois assister à la Salat al-Janazah d’Abou Bakr ». Alors il se réveilla.

 

Al-Waqidi a dit ; « J’ai été informé que lorsque Abou ‘Oubaydah entra dans la ville de Damas par la Porte d’al-Jabiyah avec ses compagnons, les moines et les prêtres marchèrent en avant d’eux, en élevant la bible et brûlant de l’encens de bois d’aloès, d’ambre gris et de musc. Khalid n’était pas au courant des tractations avec Abou ‘Oubaydah car il menait en même temps une attaque.

Un prêtre romain nommé Jonah, fils de Murcius, habitait une maison attachée au mur de ville près de la Porte de l’Est où se trouvait Khalid. Jonah possédait les Prophéties de Daniel où il était écrit : « Allah Le Très Hauts conquerra les terres par les Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) et leur religion triomphera sur chaque autre religion ».

Cette nuit, sans informer sa famille, il creusa secrètement un trou dans sa maison vers l’extérieur de la ville et alla dans le camp musulman. Il dit à Khalid : « Je suis sorti de ma maison en creusant un trou sous le mur de ville. Je veux une garantie de sécurité pour moi, ma famille et mes enfants ».

Khalid accepta et envoya avec lui cent hommes, principalement de Banou Himyar, et leur dit : « Quand vous entrerez dans la ville, allez vers la porte, cassez les serrures et enlèvez les chaînes afin que nous puissions entrer si Allah veut ». Ils suivirent Jonah et entrèrent dans sa maison par le trou avant de revêtir leur armure et de se préparer. Alors ils sortirent et allèrent à la porte où ils crièrent « Allahou Akbar ! » Quand les chrétiens les entendirent, ils devinrent inquiets. Les Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) brisèrent les serrures et coupèrent les chaînes. Khalid et les Musulmans entrèrent alors et tuèrent et capturèrent les Romains jusqu’à ce qu’ils atteignent l’église de Marie.



[1] Il n’y a de Divinité que Lui.