Tāriq Ibn Ziyād Ibn 
			‘AbdAllah (qu’Allah lui fasse miséricorde) est le conquérant de 
			l’Espagne (Shawwāl 92 H/Juillet 711 EC - Joumādah al-Awwal 93 
			H/Mars-avril 712 EC). Il débarqua sur la côte de l’Espagne qu’il 
			conquit pour fonder un état islamique. Al-Idrissi rapporte qu’il est 
			originaire de la tribu berbère Zenâta alors qu’Ibn Khaldoun rapporte 
			qu’il est Tāriq Ibn Ziyād al-Leythi. Certains historiens prétendent 
			qu’il avait une origine perse et était né à Hamadān mais Ibn Adhārā 
			a rapporté la généalogie de Tāriq Ibn Ziyād et dit qu’il descendait 
			de Banou Nafzah. Cependant, es savants, sont unanimes à affirmer que 
			Tāriq était un esclave affranchi de Moussa Ibn Noussayr, le 
			gouverneur de l’Afrique du Nord, qui l’a élevé et discerné sa 
			sagesse et ses caractéristiques guerrières potentiel d’un futur 
			général. Tāriq parvint à la gloire sur son cheval en développant des 
			stratégies de guerre incomparables. Il était un guerrier accompli, 
			un commandant réfléchit et un remarquable général de l’histoire 
			islamique.
			
			Tāriq fut nommé 
			gouverneur de Tanger avant son attaque et la conquête de l’Espagne. 
			Du fait que l’Afrique islamique était sous la menace constante des 
			forces navales de l’Espagne voisine et d’autres raisons, Moussa Ibn 
			Noussayr décida de conquérir l’Espagne et lanca dès que les 
			circonstances furent favorables, une expédition sous le commandement 
			de son affranchi, Tarif Ibn Malik avec quatre cents combattants au 
			mois de Ramadan de l’année 91 H/Juillet 710 EC pour estimer la force 
			de l’ennemi. Tarif débarqua à l’endroit qui porte toujours son nom 
			« Tarifa » et après une campagne fructueuse, Moussa Ibn Noussayr 
			envoya Tāriq Ibn Ziyād à la tête de sept-mille hommes sur une flotte 
			qu’il avait fait construire pour la circonstance. Tāriq reçut le 
			concours de quelques navires du Comte Julian, le gouverneur de Ceuta 
			et débarqua près d’un mont qui prit son nom « Jabal at-Tāriq (le 
			Mont de Tāriq) » appelé de nos jours Gibraltar.
			
			Les musulmans 
			traversèrent le détroit par de petits contingents pour tromper 
			l’ennemi sur leurs intentions et Tāriq réussit à prendre le fort de 
			Carteyo. Alors qu’il naviguait à travers le Détroit de Gibraltar, il 
			vit en rêve, le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) 
			entouré par les Mouhajirin et les Ansar tous en armes, épées et 
			arcs. Il entendit aussi le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah 
			sur lui) dire : « O Tāriq ! Sois persévérant, accomplit ce que 
			vous êtes destinés à exécuter et soit doux envers les croyants ». 
			En entendant cela, Tāriq regarda autour de lui et vit le Messager 
			d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et ses compagnons 
			entrer  en Andalousie. 
			Tāriq se réveilla aussitôt de son sommeil avec un sourire, raconta 
			son rêve et annonça la bonne nouvelle à ses compagnons.
			
			Tāriq choisit 
			stratégiquement un emplacement de réserves abondantes d’eau et 
			d’autres nécessités aussi qu’un camp sûr pour sa petite armée sur la 
			rive du Barbate en deçà de la Lagune de La Janda (al-Bouhayrah pour 
			les Musulmans). Théodémir le gouverneur de cette région informa 
			aussitôt le roi Rodéric de l’arrivée d’une « étrange armée ».
			
			Le roi goth Rodéric 
			réunit une énorme armée de plus de 100.000 soldats et marcha vers le 
			sud ou il établit son camp sur la rive du Barbate tandis que Tāriq 
			fut renforcé par cinq-mille soldats envoyés par Moussa Ibn Noussayr 
			élevant son armée à douze-mille combattants. Peu avant la bataille, 
			Tāriq prononça un discours décrivant son vaillance, sa détermination 
			et sa préoccupation concernant la vie après la mort. Le discours 
			enflammé de Tāriq fut un exemple d’éloquence arabe qu’il délivra peu 
			après avoir brûlé ses navires (ce que de nombreux historiens ne 
			croient pas). Les deux armées se rencontrèrent le 28 du mois de 
			Ramadan de l’année 92 H (19 juillet 711 EC) et après une sanglante 
			bataille qui dura un certain nombre de jours, les goths furent 
			battus chrétiens et subirent de lourdes pertes. En s’enfuyant 
			Rodéric se noya dans le fleuve. Cette remarquable défaite brisa le 
			moral des Espagnols qui n’allaient plus pouvoir faire face aux 
			musulmans durant un certain temps.
			
			Tāriq poursuivit son 
			action et conquit sur sa lancée Sidonie, Hisn-al-Modovar, Carmona et 
			Ecija. Il a envoyé à un de ses lieutenants, Moughith, à Cordoue qui 
			tomba en 93 H (octobre 711 EC) puis des escadrons vers Malaga et 
			Elvira tandis que lui-même, à la tête du corps principal de l’armée 
			se dirigea vers le nord et captura Tolède, la capitale de l’Espagne 
			puis les provinces d’Asturies et de Galice.
			
			Moussa Ibn Noussayr 
			débarqua à son tour en Espagne au mois de Ramadan de l’année 93 H 
			(juin 712 EC) à la tête de dix-huit-mille hommes prêt d’un mont qui 
			prit son nom, Jibal Moussa (le mont de Moussa) et procéda vers 
			Sidonie et ensuite vers les villes lointaines de Séville, Mérida et 
			Talavera qu’il prit. Tāriq rejoignit Moussa à Talavera et c’est 
			ensemble que les deux hommes allaient conquérir le nord de l’Espagne 
			et en moins de deux années, la presque totalité du pays était sous 
			contrôle musulman.
			
			Moussa Ibn Noussayr 
			introduisit alors de nouvelles pièces de monnaie avec des 
			inscriptions arabes et latines. Les forces musulmanes étendirent 
			leurs conquêtes vers la France ou ils capturèrent trois villes 
			importantes, Narbonne, Livron et Avignon.
			
			
			 Alors que Moussa et Tāriq 
			projetaient la conquête de l’Europe restante, ils furent mandés à 
			Damas par le calife al-Walīd Ibn ‘Abdel Malik et obéissant à ses 
			ordres, Moussa désigna son fils ‘Abdel ‘Aziz pour gouverner 
			l’Espagne puis réunissant un large butin, les deux hommes partirent 
			pour Damas en l’an 95 H (714 EC). Ainsi prit fin la carrière 
			militaire de ces deux grands généraux musulmans, Moussa Ibn Noussayr 
			et Tāriq Ibn Ziyād qui allait décéder dans l’anonymat, puisse Allah 
			Exalté leur faire miséricorde. S’ils avaient été laissé à eux même, 
			ils auraient accompli leur planification de la conquête de l’Europe 
			et changer ainsi le cours de l’histoire. (Dā'irah 
			Ma‘ārif-i-Islāmiyyah : 19/345-347).

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