Cigerdelen

 

La première confrontation de l’armée ottomane avec les soldats allemands et hongrois eut lieu lors de la bataille de Cigerdelen, le 2 Mouharram (6 août 1663). Pour atteindre le Danube Supérieur, le Grand Vizir ordonna à ses Bashas de construire un pont près d’Esztergom. Huseyin Basha, Mustafa Basha Kaplan et le gouverneur de Nigbolu, Ibrahim Basha, furent choisis pour coordonner cette tâche difficile. Cependant, lorsque l’armée ottomane atteignit Esztergom le 27 Dzoul Hijjah (2 août), le pont n’était pas encore terminé, ce qui obligea le Grand Vizir à s’intéresser personnellement à sa construction. Quatre jours plus tard, le pont était enfin achevé et ‘Ali Basha Kose, le gouverneur de Halab (Alep), Muhammad Basha et le gouverneur d’Anadolu, Youssouf Basha avec leurs soldats au nombre de 8000 personnes traversèrent le pont sur le Danube et atteignirent Cigerdelen. Le jour où l’armée ottomane passa le Danube Supérieur, les soldats ottomans capturèrent un messager qui portait plus de vingt-cinq lettres. Cette correspondance interceptée contenait des instructions destinées aux fonctionnaires qui commandaient les châteaux d’Uyvar et de Novigrad.

 

Trompé par un faux rapport, le Comte Forgacs, le commandant du château d’Uyvar, sortit pour empêcher le passage ottoman sur le Danube supérieur. Cependant, il subit une défaite décisive à Cigerdelen. Son armée se composait de 8000 hussards, 500 fantassins et des soldats allemands et hongrois. Selon Tayyib ‘Omar, dans Fethiyye-i Uyvar u Novigrad folio 9b, le nombre de soldats était supérieur à 10000. À la fin de la bataille, 4800 soldats du côté des Habsbourg avaient été tué.

 

Le château d’Uyvar

 

En 952 de l’Hégire (1545), Pal Vardai, l’archevêque d’Esztergom, ordonna de construire une palissade embrasée de roseaux pour protéger ses terres des attaques ottomanes sur la rive droite de la rivière Nitra. La palissade porta alors le nom de l’archevêque Ersek Uyvar, le nouveau château de l’archevêque. Cependant, quand il devint clair que ce château relativement petit ne pouvait pas empêcher les attaques ottomanes, le conseil impérial de Vienne décida de construire un nouveau château selon le modèle de fortification de la Renaissance qui assurerait la sécurité de la route menant à la capitale. La technologie la plus moderne de l’époque fut utilisée dans la construction de cette forteresse. Ce renouvellement de l’ancienne fortification commença en 981 (1573) et s’acheva en 988 (1580) cependant, les travaux d’amélioration de ses défenses se poursuivirent jusqu’en 1073 (1663). La fortification se composait alors d’une forteresse aux murs de pierre qui occupait une superficie d’environ trois kilomètres. Il était entouré par un fossé de 35 mètres de large et de 4.5 mètres de profondeur rempli de l’eau de la rivière Nitra. Le château était considéré comme l’une des forteresses les plus modernes d’Europe au moment de sa construction, un excellent exemple de la forteresse étoilée qui était considérée comme une défense appropriée contre une attaque prolongée d’artillerie au cours des siècles précédents. Il avait été une fois capturé par les forces ottomanes en 1013 (1605) et ensuite donné à Borcskay. Les Autrichiens réussirent à reprendre le château et dépensèrent ensuite beaucoup de ressources pour améliorer la résistance des murs de la forteresse.

Evliya Chalabi rapporte sur le château comme suit :

« Il a six tours et chaque tour est comme le mur d’Alexandre. A l’ouest, il y a la tour blanche ; à l’est, la tour du pape ; au sud, la Porte de Vienne avec à sa gauche la tour humide. Au nord, il y a la tour de Komaran, avec la tour du roi sur le côté de la Kıble. Chaque tour a quarante-cinquante canons et une salle de stockage de poudre à canon. Ils ne stockaient pas la poudre à canon au même endroit pour ne pas perdre tout ce qu’ils avaient en cas d’incendie. Chaque tour contient mille hommes et il n’est pas difficile de trouver une place lors de bataille. »

 

La source ottomane Ihtisar-ı Tahrir-i Atlas Majeur décrit la position géographique de la forteresse comme suit :

« L’armée ottomane atteignit le château le 13 Mouharram 1074 (17 août 1663). Conformément à la tradition, le Grand Vizir appela d’abord Adam Forgacs, le commandant du château, à se rendre. Cependant, lorsque Forgacs refusa cette offre ottomane, le siège débuta. Le vingt-quatrième jour du siège, les forces de Crimée, de Valaque et de Moldavie rejoignirent l’armée principale. Les espions ottomans informèrent que le général Montecuccoli arrivait avec 30000 soldats et 45 canons pour sauver le château. Pour arrêter l’avancée de l’adversaire, le Grand Vizir ordonna à Mustafa Basha Kibleli et aux soldats de Crimée de l’intercepter. L’armée de Montecuccoli fut écrasée et les soldats ottomans firent des raids jusqu’aux environs de Vienne, revenant avec une grande quantité de butin.

Le château d’Uyvar tomba aux mains des Ottomans le 22 Safar 1074 (25 septembre 1663) après un siège de trente-huit jours. Deux jours plus tard, le grand Vizir s’installa dans la fortification, ordonna les réparations et assura la défense de la fortification. Le premier responsable de la ville fut Muhammad Basha Kurde, qui était non nommé à une fonction officielle au moment de la conquête. Le Vizir Huseyin Basha Boudin fut nommé Mouhafiz ou commandant du château. Après la prise du château, les soldats ottomans trouvèrent 40 canons et 14000 sacs de farine de kile. Ces provisions s’avérèrent très utiles pour répondre aux besoins des soldats ottomans, qui poursuivirent leurs activités militaires.

 

Après le château d’Uyvar, d’autres châteaux du voisinage furent également capturés. Le château de Nograd (Novigrad) tomba le 13 Rabi’ ath-Thani (14 novembre), après un siège de 27 jours. Les forces tatares, en même temps, pillèrent la Moravie. Puis l’armée retourna à Belgrade pour l’hiver.

 

Météo et Timing 

 

Le timing des campagnes ottomanes obéissait généralement à un calendrier strict. Le début et la fin de la saison de campagne étaient marqués par le calendrier astronomique avec les équinoxes de printemps et d’automne comme point de départ et d’arrivée. Des considérations pratiques jouèrent un rôle important, comme l’obligation pour les soldats de revenir à temps pour la récolte. De plus, en hiver, les provisions devenaient rares et en tout cas très coûteuses.

Bien que dans le cas d’une campagne, la mobilisation ait été annoncée vers le 21 mars, dans la pratique, les troupes se présenteraient à leurs unités le jour de Hizir Ilyas (3 mai). Pendant la période intermédiaire, les chevaux des troupes avaient une dernière occasion de se nourrir des pâturages de printemps sains. Le Jour de Qassim (5 novembre) marquait généralement la fin de la saison de campagne. Cependant, cette tradition d’une date fixe pour la démobilisation pourrait interférer négativement avec le déroulement d’une campagne. Quand une forteresse insignifiante avait été capturée trop tard dans la saison, cela mettait en danger toute l’entreprise en rendant impossible d’assiéger la cible réelle. Dans le cas de la campagne de 1073/1074 (1663), il fallut 119 jours à l’armée ottomane depuis le départ des premières unités d’Edirne à l’établissement d’une force militaire entièrement dotée et équipée à Esztergom prête à faire la traversée de la rivière et à se diriger contre le château d’Uyvar. Naturellement, ce taux d’avance des troupes ottomanes dépendait fortement des conditions météorologiques du moment. La saison la plus propice pour emprunter la route en Anatolie et Thrace était l’été où peu ou pas de précipitations garantissait que les routes principales resteraient sèches. Cependant, les conditions en Hongrie étaient assez différentes de celles du plateau anatolien relativement aride.

 

Dans une directive adressée à la fin du mois de Mouharram 1074 (septembre 1663) par le Sultan au Grand Vizir, il commente la situation militaire au 10e jour du siège et met en garde le commandant sur le terrain contre la prolongation de l’opération en territoire ennemi pendant plus de 50 jours (jusqu’à mi-Octobre au plus tard), afin d’éviter de mettre l’armée en danger d’être piégée par la montée régulière des eaux des ruisseaux et rivières voisins. Il ressort clairement de la correspondance que le Sultan était conscient de cette difficulté.

 

Nourriture et fourrage

 

L’approvisionnement de l’armée était assuré au moyen du système menzil. Exécuté par des fonctionnaires ottomans appelés Menzil Amins, un impôt appelé soursat était imposé par lequel les villages voisins du menzil ou de la halte étaient obligés de vendre des céréales à l’armée passante en fonction de la valeur marchande actuelle. Pour que cette procédure soit effectivement mise en pratique, des firmans étaient envoyés aux Qoudat (juges) responsables des régions sur la route de la marche avant le départ de la campagne. Par exemple, les Bashas de Buda et d’Eger ordonnèrent aux villages et aux villes de livrer des céréales et du fourrage au camp du château d’Uyvar. Les sujets de Miskolc reçurent l’ordre de livrer 4000 kile d’orge et 1990 kile mil.

 

Malgré les préparatifs impressionnants pour assurer un approvisionnement adéquat, dans la pratique, il était presque impossible de nourrir l’armée régulièrement lorsque des conditions météorologiques et géographiques défavorables perturbaient la coordination entre les trains de ravitaillement et l’armée en marche. Dans le cas particulier de la campagne contre les Habsbourg en 1073/1074 (1663), la direction de dernière minute de l’armée vers Boudin signifiait que la plupart des dispositions qui avaient été préparé l’année précédente pour une guerre contre les Vénitiens avait été envoyé dans la région de la Dalmatie. En conséquence, l’armée ottomane souffrit de graves pénuries pendant sa campagne contre le château d’Uyvar. Des sources ottomanes font état de cette situation.

 

Armes à feu et Technologie

 

Ce serait une erreur de supposer que la puissance militaire ottomane était faible au 17ème siècle par rapport à l’ère précédente. On ne peut pas non plus soutenir que les Ottomans firent fait preuve d’apathie et d’un manque général d’appétit pour les efforts militaires ou que l’armée ottomane n’a pas réussi. Comme toutes les autres études mécréantes biaisées, une étude académique compara la technologie militaire ottomane à celle de l’Europe prouva empiriquement que l’idée selon laquelle les Européens passèrent progressivement à l’utilisation de fusils plus légers, plus faciles à transporter et à manipuler tandis que les Ottomans continuèrent à utiliser des armes anciennes et lourdes est intenable. Comme vous le savez les mécréants ne peuvent voir le Musulman qu’attardés et humiliés de manière permanente et par conséquent, il ne peut donc rien produire voir même ne pas exister du tout !

 

Malgré les limites des armes du XVIIe siècle, le succès de la campagne ottomane en Hongrie dépendit principalement d’un approvisionnement abondant en munitions, qui à son tour ne pouvait être assuré que par une logistique bien organisée. Pour le transport des gros canons et des munitions, des navires et des forces terrestres furent utilisés. Au cours de la campagne de 1073/74 (1663), cent quarante navires ottomans transportèrent les munitions et les canons de l’armée via le Danube. Sous la direction de Youssouf Basha, le gouverneur de Kütahya, et d’Ibrahim Basha, le gouverneur de Sirem, des wagonniers de Sirem furent alors désignés pour transporter les charges des navires.

 

Les différents moulins à poudre et entrepôts de l’empire fournirent à la campagne ottomane les quantités nécessaires de poudre à canon. Les registres détaillés des fournitures militaires utilisées pendant cette campagne montrent que la quantité totale de poudre à canon distribuée pendant le siège du château d’Uyvar ainsi que la poudre à canon livrée à différentes forteresses ottomanes en Hongrie s’élevèrent à plus de 6 611 kantar, soit environ 375 tonnes. Selon Montecuccoli, une quantité de 100 tonnes de poudre à canon fut utilisée pendant le siège. Selon Agoston, pas moins de 3410 kantar (184 tonnes) de poudre à canon furent utilisées pour le siège de la forteresse.

 

L’autre produit nécessaire pour la guerre de siège, les munitions, était heureusement un peu moins dangereux et difficile à transporter. Une fois de plus, des quantités considérables étaient nécessaires pour assurer le succès militaire, ce qui se traduisait par une charge très lourde qui devait être transportée. Le calcul par les Ottomans des munitions nécessaires pour une campagne s’éleva à environ 300 balles pour chaque fusil et 100 boulets de canon pour chaque canon. Hammer affirma que les canons utilisés pour le siège du château d’Uyvar étaient de calibres 22, 35, 48 et 64. Cependant, Monteccucoli, le commandant de l’armée des Habsbourg, rapporta que lors du bombardement du château d’Uyvar, les soldats ottomans propulsèrent des projectiles d’un diamètre d’au moins soixante-quinze centimètres. De plus, lors de ses négociations avec l’envoyé des Habsbourg, le Grand Vizir Ottoman réclama à l’armée ottomane 123 canons de campagne et 12 canons de siège, soit un total de 135 canons à sa disposition. Selon les calculs susmentionnés, cela signifie qu’environ 13500 projectiles devaient être transportés. Il n’est guère surprenant que pour une entreprise aussi difficile sur le plan logistique, l’armée ottomane ait rassemblé soixante mille chameaux et dix mille mulets, comme le vantait le Grand Vizir.

 

La poudre à canon fut transportée à Istanbul à partir de divers baruthanes bien connus situés dans des endroits tels que Karaman et l’Égypte. La poudre à canon de cette dernière (ainsi que celle de Bagdad) fut très appréciée par Evliya Chalabi qui compara sa qualité favorablement à celle produite à Istanbul. En effet, la poudre à canon produite dans la capitale était réputée humide. Cela ne fut pas sans conséquences car sa puissance balistique fut affectée. En conséquence, la capacité projective du canon fut réduite et la direction du projectile dévia donc, causant des dommages à la gueule du canon. Pendant le siège d’Uyvar, huit canons furent endommagés de cette façon. Enfin, on peut observer que le taux élevé de consommation de poudre à canon pendant le siège n’a pas été sans conséquences sur le prix des matières premières utilisées pour produire la poudre à canon. En Shawwal 1074 (mai 1664), les Ottomans durent payer 25 akçe pour un okka de salpêtre raffiné.

 

Main d’œuvre 

 

L’armée ottomane se composait de deux grands groupes de soldats, les janissaires et les soldats des provinces. D’autres groupes qui prirent part aux manœuvres fournissaient divers services, tels que les rameurs, les sapeurs et les commerçants qui vendaient diverses provisions aux soldats. Des médecins et des barbiers accompagnaient également les troupes.

La mobilisation de l’armée était une entreprise majeure. Pour la campagne contre les Habsbourg en 1073/74, des ordres furent envoyés aux Bashas de Diyarbakir, d’Alep, de Caramanie et d’Anatolie, entre autres.

Quant à l’effectif réel de l’armée ottomane qui est partie en campagne, les sources fournissent des informations discordantes.

 

Le moral et la motivation sont deux éléments cruciaux du succès dans toute entreprise. Sans aucun doute, des niveaux élevés de moral et de motivation constituaient les bases d’une guerre réussie. Avec l’avancée technologique et une logistique efficace, ils ouvrirent la voie à la victoire. Chaque fois que les soldats sous-payés et sous-estimés rencontraient de nombreuses difficultés physiques, ils perdaient le moral et par conséquent la guerre. Afin de préserver le moral des troupes, l’octroi de récompenses et/ou la promesse de récompenses fut l’outil de motivation le plus puissant déployé par les commandants. La tradition militaire ottomane, en effet, utilisa ces outils de manière efficace. Les sources nous fournissent plusieurs exemples sur cette campagne montrant la pratique ottomane de motiver les soldats en nature. Le responsable de l’assurance de l’équipement militaire, fut promu en raison de la performance dont il fit preuve dans l’organisation des provisions et des armures en temps opportun. Il devint le defterdar et reçut l’honneur d’entrer à Belgrade aux côtés du Grand Vizir. Les soldats de rang inférieur étaient également en mesure de bénéficier de la générosité du Grand Vizir. Lors de la première confrontation avec l’ennemi dans la bataille de Cigerdelen, Fadl Ahmed Basha accorda 40 à 50 gurush pour chaque captif et 25 à 30 gurush pour chaque tête. En outre, s’il y avait une récompense, il y avait aussi une punition. Pour assurer la discipline dans l’armée, des appels nominatifs étaient fréquemment effectués. Pour assurer la présence, il fut déclaré que : « Ceux qui ne se présenteraient pas au camp pendant les appels nominatifs perdraient leurs moyens de subsistance. »

 

Cependant, la santé physique des troupes devait également être prise en compte car, de toute évidence, la vie militaire était pleine de dangers pour le soldat ottoman ordinaire. Pendant le siège d’Uyvar, de nombreux soldats furent blessés et il était considéré comme le devoir du souverain ottoman de prendre soin d’eux. Dans un document ottoman du 2 Rajab 1074 (30 janvier 1664), un certain Hassan, l’un des chirurgiens présents dans la campagne, demanda 10000 akqes (akçes, akches) du trésor central afin de couvrir les frais de traitement des soldats.

En plus des soins matériels et physiques, l’assistance spirituelle était également considérée comme importante. Les prières de masse avant la marche étaient une pratique courante dans la capitale ottomane. Comme Muhammad Khalife nous l’informe, quatre-vingt-douze ichoglans, garçons servant dans la partie intérieure, Enderun, du Palais de Topkapi, reçurent l’ordre de lire la Sourate al-Fath, « la Victoire, » quatre-vingt-douze fois en une semaine au cours de la campagne précédente. Au matin du premier jour du siège du château d’Uyvar, en revanche, l’armée pria pour le succès et sacrifia. Afin de garder le moral des soldats, un groupe de l’armée utilisa des instruments de musique martiale pendant le siège de la Château.

 

Conclusion 

 

Fadl Ahmed Bacha, le Grand Vizir du Sultan Muhammad IV, prit la responsabilité d’organiser et de commander une armée ottomane composée de plus de 120000 hommes et de nombreux équipements de guerre dans la campagne de 1073/74. Non seulement pour assurer son propre poste, mais aussi pour résoudre le problème de l’autorité en Europe centrale, le jeune commandant en chef devait remporter une victoire sur l’ennemi chrétien lors de sa première campagne. Bien qu’il eut à faire face à diverses contraintes, il réussit à reprendre la capitale en tant que commandant victorieux.

Cette étude, basée principalement sur les récits ottomans, tente d’éclairer et d’analyser les limites et les contraintes de l’art de la guerre ottoman. Cela nous a montré que les récits narratifs ottomans ont le potentiel de servir de source primaire permettant aux chercheurs d’avoir des connaissances solides non seulement sur le côté politique et diplomatique des campagnes ottomanes, mais aussi sur les parties liées à la logistique de la guerre. De toute évidence, toute étude sur une campagne particulière doit être considérée comme incomplète sans un examen des sources archivistiques.